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  • Espionnage : Le Maroc dans le collimateur de l’Europe

    Tags : Maroc, Union Européenne, UE, espionnage, Pegasus, logiciels espions,

    Espionnage des chefs d’Etat européens : Le Makhzen accablé par les preuves

    Par Mohamed Kouini

    Les services secrets marocains ont été formellement accusés d’espionnage sur des dizaines de personnalités occidentales par le Parlement européen. Ces accusations sont le fruit d’une longue enquête menée par une commission parlementaire, dirigée par une députée libérale néerlandaise, Sophie In’t Veld.

    Selon un rapport préliminaire, qui sera examiné et adopté prochainement, le Makhzen est directement désigné comme principal acteur de l’utilisation à grande échelle des logiciels espions, destinés à attaquer les smartphones sous IOS et Android. Le logiciel israélien Pegasus a été le principal moyen que les services de Mohamed VI avaient usé et abusé, d’une manière scandaleuse, dans leurs campagnes d’espionnage, lesquelles n’ont épargné aucun dirigeant politique européen ni même les intellectuels, les journalistes, les acteurs de la société civile ou les militants associatifs.

    Ce logiciel Pegasus a été conçu et commercialisé depuis 2013 par la société israélienne NSO. Les services du Makhzen ont été les premiers clients de cette société, en exécutant une stratégie d’écoutes et d’espionnage à des fins répressives contre des entités privées, se permettant non seulement d’espionner les opposants politiques marocains mais également des activistes et autres militants des droits de l’homme qui vivent à l’étranger.

    Selon les premières ébauches de ce rapport, le Maroc a utilisé ces logiciels d’espionnage en Espagne, en Italie et en France. Ainsi, le rapporteur du compte rendu, la libérale néerlandaise Sophie In’t Veld, pointe le Makhzen comme le principal utilisateur de Pegasus mais aussi de « spywares » dans différents pays européens.

    « Les révélations de juillet 2021 sur le projet Pegasus ont montré un grand nombre de cibles en Espagne. Cependant, ils semblent avoir été ciblés par différents acteurs et pour différentes raisons. Ce que l’on sait jusqu’à présent, c’est que les autorités marocaines ont attaqué le Premier ministre Pedro Sánchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande Marlaska », indique le texte du rapporteur.

    Dans ce rapport, il est mentionné de nombreuses preuves de cette opération de grande envergure. Ce document, qui fera encore l’objet de nombreuses modifications avant d’être voté en plénière dans les prochains jours, a également levé le voile sur d’autres actions d’espionnage ayant ciblé, cette fois-ci, de hauts responsables politiques en France.

    Le texte de la commission d’enquête révèle que le président français lui-même, Emmanuel Macron, et plusieurs de ses ministres de son cabinet ont été victimes d’espionnage par le Maroc.

    Même l’Italie n’a pas échappé à cette opération marocaine. Selon le même texte, les conclusions relevées par la commission d’enquête font état d’actions d’espionnage dont a été victime l’ancien Premier ministre et ancien membre de la Commission européenne, Romano Prodi qui, selon le rapport, « a été espionné avec Pegasus par les services secrets marocains ».

    Selon In’t Veld Prodi, il a été « une cible intéressante » pour le Maroc en raison de son rôle d’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel et en raison de ses « éventuels contacts avec des personnalités de haut niveau au Sahara occidental et en Algérie ».

    Il va sans dire que cette vaste opération d’espionnage menée par le Makhzen n’a pas épargné d’autres personnalités politiques de haut rang dans d’autres pays européens. Des soupçons pèsent lourdement sur des actions des services marocains en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves.

    #Maroc #UE #Pegasus #Espionnage #NSOGroup #Parlement_européen

  • Réunion de la Direction UEPM avec la Délégation interministérielle aux Droits de l’Homme

    Tags : Maroc, Union Européenne, Conseil de l’Europe,

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que suite à la rencontre qu’a eue au Maroc le Délégué Interministériel aux Droits de l’Homme, M. Mahjoub El Hiba, avec la délégation du Conseil de l’Europe, le 15 septembre 2022, pour l’examen du projet du plan d’action de la coopération entre le Maroc et le Conseil de l’Europe pour la période 2020-2024, cette Direction a tenu une réunion de travail, à la demande de la Délégation Interministérielle aux Droits de l’Homme (DIDH), avec son Secrétaire Général, M. Abderazzak Rouan.

    L’objectif de la réunion étant de discuter du contenu du projet de plan d’action 2020-2024 et de la perspective d’adhésion du Maroc aux conventions du Conseil de l’Europe. Cette réunion était l’occasion également pour informer la DIDH des prochaines étapes pour la finalisation et la mise en oeuvre dudit projet.

    Concernant le premier point, la DIDH a mis en exergue le fait que le projet du plan d’action avec le Conseil de l’Europe, qui repose entre autre, sur le pilier des droits de l’homme, devrait s’inscrire dans le projet de plan d’action des droits de l’homme au Maroc, qui fera l’objet d’une prochaine adoption par le Gouvernement marocain.

    Pour ce qui est du deuxième point, la DIDH a fait part à cette Direction de l’intérêt qu’elle accorde à la coordination avec la DAJT au sujet de l’opportunité d’adhésion de notre pays aux conventions du Conseil de l’Europe ayant trait, notamment, aux droits de la femme et des enfants.

    S’agissant du troisième point, le Secrétaire Général de la DIDH a exprimé le souhait de coordonner étroitement avec ce Département, dans le cadre de l’élaboration du projet de plan d’action, notamment la préparation d’un document d’orientations qui serait destiné aux autres Départements concernés par ledit projet de coopération avec le Conseil de l’Europe.

    Le Directeur de l’Union Européenne et des Processus Méditerranéens

    #Maroc #UEPM

  • Maroc-UE : Compte rendu de la réunion relative au Dialogue sur la Migration, la Mobilité et la Sécurité

    Tags : Maroc, Union Européenne, Migration, mobilité, sécurité,

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que, dans le cadre du suivi du dialogue entre le Maroc et l’Union européenne sur le Partenariat « Migration, Mobilité et Sécurité » initié au mois d’octobre 2021, cette Direction a organisé, au siège de ce Département, une réunion avec les services de la Commission européenne et ce dans l’objectif de s’enquérir de la réaction de chacune des parties au sujet des propositions formulées dans leurs non papiers respectifs et de convenir des étapes futures pour la mise en place de ce partenariat.

    Ont pris part à cette réunion, du côté européen, des représentants de : la Direction Générale Affaires Intérieures de la Commission Européenne, la Présidence danoise de l’UE, le Secrétariat Général du Conseil de l’UE et la Délégation de l’UE à Rabat. Pour sa part, la délégation marocaine était composée de représentants de Départements et Organismes concernés par ce partenariat (MAEC/DACS et DAJT, Intérieur, Justice et Libertés, Emploi et Formation professionnelle, Développement social, de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger, Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger et Délégation Interministérielle des Droits de l’homme).

    Lors de cette rencontre, cette Direction a rappelé la position du Maroc quant à cette proposition européenne en l’appréhendant comme une réponse globale, équilibrée et novatrice qui contribuera à répondre d’une manière effective à ses attentes, notamment dans les domaines de la migration légale, la migration irrégulière, le développement et l’asile. Elle a également mis en relief la spécificité du Maroc ainsi que ses acquis en matière de coopération avec l’UE.

    Cette Direction a, par ailleurs, remercié la Commission européenne pour l’élaboration de son Non papier qui présente des éléments intéressants de coopération en la matière.

    La délégation européenne a, pour sa part, exprimé sa pleine satisfaction de poursuivre ce dialogue avec le Maroc et a mis l’accent sur l’approche globale prônée par l’UE dans le cadre de ce partenariat en annonçant l’adoption prochaine par le Conseil de l’UE d’une approche globale révisée dans le domaine migratoire. Elle a, dans ce cadre, qualifié le document marocain de positif, équilibré et qui a permis à l’UE de voir plus claire aux attentes du Maroc de ce dialogue. Elle a également souligné que l’UE est conscient de la spécificité du Maroc dans la région du Sud de la méditerranée.

    Par ailleurs, les deux délégations ont passé en revue le document marocain qui, selon la délégation européenne, répond pertinemment aux quatre éléments de l’approche globale de ce partenariat avec l’UE, à savoir : la migration légale, la migration irrégulière, le développement et l’asile. Il convient de souligner l’échange fructueux et constructif qui a eu lieu entre les deux parties sur l’ensemble des thématiques abordées lors de cette rencontre à savoir :la migration légale, la promotion de l’interculturalité et de l’intégration, la question de droits sociaux des résidents marocains à l’étranger, la reconnaissance des diplômes et qualifications, la question de la femme et de la famille, la migration irrégulière, coopération avec l’Agence FRONTEX, les réfugiés, la traite des êtres humains la réadmission et les visas.

    Les points saillants qui ont marqué ce débat et sur lesquels les deux parties se sont étalés sont les suivants :

    Facilitation/exonération des visas : à ce propos, cette Direction a rappelé l’importance d’une facilitation voir d’une exonération des visas pour le développement et le renforcement des relations entre le Maroc et l’UE dans tous les domaines. Elle a indiqué que l’UE est appelé à conclure un accord avec le Maroc dans ce domaine qui reflète la qualité des relations entre les deux parties.

    La partie européenne a expliqué que la conclusion d’un accord entre le Maroc et l’UE sur la facilitation des visas pour certaines catégories de personnes se fera en concomitance avec la conclusion d’un accord sur la réadmission. Il convient de souligner qu’il s’agit d’une évolution importante dans la position de l’UE, qui, jusqu’ici, a conditionné l’ouverture de négociations sur cette question par la conclusion d’un accord sur la réadmission.

    Réadmission : A ce sujet, cette Direction a mis l’accent sur l’importance d’adopter une approche régionale en invitant tous les pays concernés à conclure des accords de réadmission. En rebondissant sur cette question, l’UE a affirmé son soutien au Maroc dans ce sens et a annoncé que cette question sera abordée lors de la réunion ministérielle qui se tiendra prochainement à l’issue de laquelle, un accord global des Etats membres sur l’article 13 de l’accord de Cotonou 2015 pourrait être conclu.

    Une meilleure communication sur la migration : les deux parties s’accordent sur l’intérêt de renforcer la sensibilisation au Maroc et en Europe pour mettre en exergue les dangers de la migration illégale d’une part, et donner une image positive de la migration légale comme facteur de développement et de compréhension mutuelle d’autre part.

    S’agissant des étapes futures de ce dialogue, l’UE a proposé de procéder selon le calendrier suivant :
    1. La partie européenne élaborera un document sur la base des deux non papier, marocain et européen, déjà établis qui sera soumis à la partie marocaine vers la fin du mois de juin prochain.

    2. Tenir une réunion entre les deux parties au mois de septembre pour entamer des discussions sur la déclaration de ce partenariat qui prendra la forme d’une déclaration politique et d’un Plan d’action.
    3. Procéder à la signature, vers la fin de l’année 2012, de la déclaration de ce partenariat sur la Migration, la Mobilité et la Sécurité. Selon la délégation européenne, cette déclaration pourrait être signée lors d’une cérémonie organisée en marge d’un Conseil des Ministres des Affaires Intérieurs et à laquelle participeront les Ministres marocains concernés, les Ministres des Etats membres concernés ainsi que les membres de la Commission européenne.

    Le Directeur de l’Union Européenne et des Processus Méditerranéens

    #Maroc #Union_Européenne #UE #Migration #Mobilité #Sécurité

  • Marocleaks : L’ONU et l’UE agacées

    Maroc, ONU, Union Européenne, Sahara Occidental, Christopher Ross,

    L’étau se resserre sur la diplomatie marocaine, notamment pour ce qui est du dossier du Sahara occidental. Cette vérité cachée au peuple marocain par le palais royal est révélée par le «hacker» Chris Coleman qui, en publiant un document officiel prouve que la communauté internationale est agacée par l’entêtement du Maroc à vouloir bafouer le droit international et la Charte des Nations unies.

    L’ONU, les Etats-Unis, la France et l’Union européenne ont exprimé leur soutien total au diplomate américain Christopher Ross, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, ainsi qu’au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le Maroc tente vainement d’obtenir le remplacement de ce diplomate américain par un autre qui cautionnerait son occupation du Sahara occidental. La position de l’Union européenne (UE) a été exprimée par Mme Catherine Ashton dans une note envoyée à l’ambassadeur marocain à Bruxelles et révélée par le hacker Chris Coleman.

    «Soyez rassurés que la Haute représentante soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies, et notant le rôle et les responsabilités des parties à cet égard.»

    L’UE est préoccupée par la longue durée de ce conflit et espère que le retrait par le Maroc de sa confiance en Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, ne retardera pas d’avantage les négociations. La Haute représentante marque son soutien à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies 2044 (2012) du 24 avril 2012 prorogeant le mandat de la Minurso au Sahara occidental jusqu’au 30 avril 2013.

    La Haute représentante note, en particulier, que la résolution souligne l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf. Elle encourage aussi les parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l’homme, en gardant à l’esprit les obligations découlant du droit international.

    La dite résolution se félicite également de l’ouverture des commissions du Conseil national des droits de l’homme à Dakhla et El Ayoun, et les mesures prises par le Maroc pour assurer un accès sans réserves ni restrictions à tous les titulaires des mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des Nations unies des droits de l’homme.

    Tous les acteurs concernés directement ou indirectement par la question du Sahara occidental partagent la position de Mme Ashton, à savoir le soutien total au représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, la nécessité de résoudre ce conflit de longue date par la voie des résolutions des Nations unies, le respect des droits de l’homme dans le territoire sahraoui et la participation de la population sahraouie dans l’exploitation de ses ressources naturelles», est-il écrit dans ce document révélé par Chris Coleman.

    #Maroc #SaharaOccidental #ONU #UE #ChristopherRoss

  • UE: Une nouvelle guerre froide n’est pas « démocratie vs autocratie »

    UE: Une nouvelle guerre froide n’est pas « démocratie vs autocratie »

    Tags : Europe, Union Européenne, UE, Etats-Unis, UE, Occident, Ukraine, Russie,

    L’UE admet qu’une nouvelle guerre froide n’est pas « démocratie contre autocratie »: « De notre côté, il y a beaucoup de régimes autoritaires »

    Le haut responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a admis que la nouvelle guerre froide de l’Occident contre la Chine et la Russie n’est pas un conflit entre «démocraties contre autoritaires», concédant: «De notre côté, il y a beaucoup de régimes autoritaires».

    Le haut responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a admis que la nouvelle guerre froide que l’Occident mène contre la Chine et la Russie n’est pas un conflit « démocraties contre autoritaires ».

    « De notre côté, il y a beaucoup de régimes autoritaires », a concédé le ministre des Affaires étrangères de facto de l’UE.

    Les commentaires de Borrell contredisent directement ceux du président américain Joe Biden, qui a affirmé dans son premier discours sur l’état de l’Union en mars que la nouvelle guerre froide est une « bataille entre la démocratie et les autocraties ».

    Le chef de la diplomatie européenne a plutôt reconnu que la nouvelle guerre froide est une lutte dans laquelle « les systèmes économiques sont en rivalité », et que la plupart des pays du Sud « ne veulent pas être forcés de prendre parti dans cette compétition géopolitique », car « ils pensent que le système mondial ne tient pas ses promesses » et « parce qu’ils nous en veulent ».

    Borrell a déclaré que l’ordre politique international est dans une période de « multipolarité désordonnée », le décrivant comme « un monde d’incertitude radicale », où « la vitesse et la portée du changement sont exceptionnelles ».

    Il a fait ces remarques dans un discours prononcé le 10 octobre, ouvrant la Conférence des Ambassadeurs 2022 à Bruxelles. Borrell a expliqué :

    Il y a de nombreuses crises dans le monde, qui sont les tendances qui font bouger ce monde.

    Premièrement, une multipolarité désordonnée . Il y a la concurrence américano-chinoise. C’est la « force structurante » la plus importante. Le monde se structure autour de cette compétition – qu’on le veuille ou non . Les deux grandes puissances – grande, grande, grande, très grande – s’affrontent et cette compétition va restructurer le monde.

    Et cela va coexister avec un plus large « démocraties contre autoritaires », un grand clivage. Je n’insisterais pas beaucoup là-dessus car de notre côté, il y a beaucoup de régimes autoritaires. On ne peut pas dire « nous sommes les démocraties », et celles qui nous suivent sont aussi des démocraties – ce n’est pas vrai . Ce n’est pas vrai.

    Oui, il y a une lutte entre les systèmes démocratiques et les systèmes autoritaires. Mais l’autoritarisme se développe malheureusement beaucoup. Pas seulement la Chine, pas seulement la Russie. Il y a une tendance autoritaire. Parfois, ils portent encore le costume de la démocratie, mais ce ne sont plus des démocraties. Il y en a qui ne sont pas du tout des démocraties – ils ne prennent même pas la pitié de ressembler à des démocraties.

    Cette compétition est donc une force structurante. La lutte entre démocraties et autoritaires est là. Mais c’est bien plus que cela.

    Dans ce même discours, Borrell a avoué : « Notre prospérité était basée sur la Chine et la Russie ». Il a reconnu que le modèle économique néolibéral de l’Occident était « basé sur une énergie bon marché en provenance de Russie », « l’accès au grand marché chinois » et des travailleurs chinois mal payés.

    Monde de «multipolarité mess» où de nombreux grands «États swing» refusent de prendre parti
    Ce monde de « multipolarité désordonnée » n’est « pas purement bipolaire », a expliqué Borrell. Il a dit qu’il y a des « puissances moyennes » et des « États tournants » qui ne prennent pas fermement parti dans la nouvelle guerre froide :

    Le monde n’est pas purement bipolaire . Nous avons plusieurs acteurs et pôles , chacun recherchant son intérêt et ses valeurs. Regardez la Turquie, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, le Mexique, l’Indonésie. Ce sont des puissances moyennes .

    Ce sont des États oscillants – ils votent d’un côté ou de l’autre en fonction de leurs intérêts, pas seulement de leurs valeurs théoriques.

    Mais ces gens – je les cite encore : Turquie, Inde, Brésil, Afrique du Sud, Mexique, Indonésie – sont des joueurs et des pôles. Cela crée cette multipolarité désordonnée.

    Ces gens – et il y en a beaucoup à l’intérieur – sont là, et ne nous suivent pas toujours.

    À titre d’exemple d’un dirigeant indépendant d’un «État swing», Borrell a déclaré: «Regardez le récent discours du président mexicain [Andrés Manuel López Obrador]».

    « Vous avez entendu ce que le président mexicain a dit à notre sujet récemment », a déclaré le chef de la diplomatie européenne avec une pointe de colère.

    Borrell faisait référence à une lettre de mars dans laquelle López Obrador condamnait le Parlement européen comme « larbins de la stratégie réactionnaire et putschiste des oligarques de droite corrompus » au Mexique.

    López Obrador a dit à l’UE « d’évoluer, de laisser derrière vous votre ingérence obsessionnelle déguisée en bonnes intentions », soulignant : « N’oubliez pas que nous ne sommes plus une colonie de personne. Le Mexique est un pays libre, indépendant et souverain.

    L’UE reconnaît que la plupart des pays du Sud sont neutres dans une nouvelle guerre froide
    Dans son discours, Borrell a poursuivi en admettant qu’une grande partie du Sud global est neutre dans cette nouvelle guerre froide entre les États-Unis et l’UE d’un côté et la Chine et la Russie de l’autre :

    Et au milieu de cela, nous avons les pays du Sud. Ces personnes ne veulent pas être obligées de prendre parti dans cette compétition géopolitique .

    Plus [important], ils ont le sentiment que le système mondial ne tient pas ses promesses et qu’ils ne reçoivent pas leur part . Ils ne reçoivent pas assez de reconnaissance. Elles n’ont pas le rôle qu’elles devraient avoir selon leur population et leur poids économique.

    Et face à ces crises multiples – ces crises multipolaires – crises financière, alimentaire et énergétique – force est de constater qu’ils ne sont pas là à nous suivre parce qu’ils nous blâment , à tort ou à raison.

    Deux anciens diplomates américains éminents ont fait des observations similaires en septembre, notant que les pays représentant 87% de la population mondiale ont refusé de rejoindre la nouvelle guerre froide de l’Occident.

    L’UE admet que son « rival systémique » la Chine a amélioré la vie de son peuple
    Le haut responsable de la politique étrangère de l’UE a ensuite précisé que le conflit de l’Occident avec la Chine est un affrontement de systèmes économiques opposés.

    Même s’il a qualifié la Chine de «notre rival systémique», Borrell a reconnu que la vie des gens moyens s’est considérablement améliorée en Chine, et c’est pourquoi Pékin bénéficie du soutien populaire.

    Borrell a insisté sur le fait que l’Europe doit défendre son modèle en tant que «meilleure combinaison» au monde de «liberté politique, prospérité économique et cohésion sociale».

    Cela préfigurait explicitement les remarques néocolonialistes que Borrell ferait trois jours plus tard, le 13 octobre, affirmant que « le monde a besoin de l’Europe » en tant que « phare » et beau « jardin » pour civiliser la « jungle » barbare dans « la majeure partie du reste du monde ».

    Borrell a conclu son discours du 10 octobre en implorant les diplomates à la conférence des ambassadeurs de l’UE d’adopter une philosophie « hobbesienne » plus sombre et de « porter la voix de l’Europe » au reste du monde, afin de montrer la supériorité supposée de leur modèle sur celui de la Chine :

    Quand on dit que la Chine est notre rival, rival systémique, rival systémique veut dire que nos systèmes sont en rivalité . Et les Chinois essaient d’expliquer au monde que leur système est bien meilleur.

    Parce que, bon, peut-être que vous n’allez pas choisir votre chef de gouvernement, mais vous aurez de la nourriture, et du chauffage, et des services sociaux, vous améliorerez vos conditions de vie .

    Beaucoup de gens dans le monde, oui, vont voter et choisissent leur gouvernement, mais leurs conditions matérielles ne s’améliorent pas. Et à la fin, les gens veulent vivre une vie meilleure.

    Nous devons expliquer quels sont les liens entre la liberté politique et une vie meilleure. Nous, Européens, nous avons cette chance extraordinaire. Nous vivons dans le monde, dans cette partie du monde, où la liberté politique, la prospérité économique et la cohésion sociale sont la meilleure, la meilleure combinaison de tout cela. Mais le reste du monde n’est pas comme ça.

    Notre combat est d’essayer d’expliquer que la démocratie, la liberté, la liberté politique ne sont pas quelque chose qui peut être échangé contre la prospérité économique ou la cohésion sociale. Les deux choses doivent aller de pair. Sinon, notre modèle périra, ne pourra pas survivre dans ce monde.

    Nous sommes trop kantiens et pas assez hobbesiens, comme le dit le philosophe. Essayons de comprendre le monde tel qu’il est et portons la voix de l’Europe.

    La guerre de l’information est une partie importante de la nouvelle guerre froide
    Afin d’essayer de convaincre le monde que le modèle économique de l’Europe est supérieur, le haut responsable de la politique étrangère de l’UE a souligné que la guerre de l’information est impérative, dans une « bataille de récits » internationale.

    Borrell a décrit un «monde compétitif où tout est transformé en arme. Tout est une arme : l’énergie, les investissements, l’information, les flux migratoires, les données, etc. Il y a une lutte mondiale pour l’accès à certains domaines stratégiques : cyber, maritime ou spatial.

    Il a dit aux diplomates de l’UE : « J’ai besoin que vous vous engagiez beaucoup plus dans cette bataille de récits. Ce n’est pas quelque chose de secondaire. Il ne s’agit pas seulement de gagner les guerres en envoyant des chars, des missiles et des troupes. C’est une grande bataille : qui va gagner les esprits et les âmes des gens ?

    « J’ai besoin que mes délégations interviennent sur les réseaux sociaux, à la télévision, dans les débats. Retweetez nos messages, nos documents du Service [européen] pour l’action extérieure », a souligné Borrell.

    Multipolarista, 27/10/2022

    #Ukraine #Russie #UE #Union_Européenne #Etats_Unis #Occident

  • Voyages: 300 euros par avion, 3000 par bateau de fortune

    Voyages: 300 euros par avion, 3000 par bateau de fortune

    Maroc, Espagne, Migration, Union Européenne,

    L’Organisation internationale pour les migrations organise une conférence à Casa Africa pour repenser les récits sur la circulation des personnes

    Seulement 3,6 % de la population mondiale est en déplacement . C’est l’une des données avec lesquelles la semaine a commencé à Casa África, dans l’espace de l’ Organisation internationale pour les migrations , Migrando Miradas , à laquelle ont participé des étudiants en journalisme du Sénégal, de Guinée, du Maroc et de Gran Canaria, ainsi que de jeunes journalistes Espagnols . Les différents intervenants qui ont participé à cette réunion, convoquée sous la règle de Chatham House , ont clairement indiqué que les pourcentages et les chiffres sont nécessaires autant que dangereux : nous nous retrouvons avec une réalité qui, à de nombreuses reprises, est réduite à de simples données qui ne suscite plus les passions ni l’indignation.

    Pour autant, compte tenu de la vision de débordement et d’avalanche que proposent les pouvoirs publics à l’égard des déplacements de personnes —et souvent par les médias eux-mêmes—, la nécessité de rappeler que sur près de huit milliards d’habitants dans le monde, seuls 281 millions sont des personnes en déplacement ; rappelez-vous que la plupart de ces personnes qui se trouvent aux îles Canaries ( 287 826 en 2021 , selon l’ Institut national des statistiques ) sont italiennes, britanniques, vénézuéliennes, colombiennes ; rappelons que ceux qui ne viennent pas en avion (13 122 personnes en 2022), ne le font pas parce qu’ils ne peuvent pas payer un billet — embarquer sur un petit bateau coûte beaucoup plus cher — mais parce qu’ils n’ont pas d’autre choix.

    Quand on veut on peut

    L’Espagne est le cinquième pays qui a accueilli le plus de réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre le 24 février. Les îles Canaries en ont accueilli 3 500 . Aucun média, aucun homme politique n’a parlé d’une « avalanche massive d’Ukrainiens ».

    Contrairement à ce qui se passe avec les personnes qui viennent d’autres pays non européens où il y a aussi des guerres et des conflits, les Ukrainiens sont placés dans des centres d’accueil, de soins et d’orientation ( CREADE ) où, parmi les meubles Ikea et les ludothèques pour les plus petits, ils reçoivent tous l’attention nécessaire. Une source de fierté et aussi de honte : la situation montre que quand on veut, il n’y a pas d’obstacles bureaucratiques ni les autorités pour accueillir les personnes qui en ont besoin. La situation montre qu’il y a des êtres humains — généralement ceux qui viennent des pays africains — qui sont discriminés de manière flagrante en raison de leur lieu d’origine, de leur couleur de peau ou de leurs croyances.

    Ces réflexions et d’autres ont été échangées tout au long de la semaine entre des professionnels du journalisme des îles, tels que Nicolás Castellano, José Naranjo, José María Rodríguez, Ángel Medina, Nayra Santana ou Txema Santana , entre autres ; des professionnels de la communication tels que Dounia Mseffer (Maroc), Salif Sakhanokho (Sénégal) ou Lucas Chandellier (Guinée) de différents pays africains ; et des spécialistes dans le domaine de la migration tels que María Jesús Vega ( UNHCR ), Juan Carlos Lorenzo ( CEAR Canarias ) ou María Greco ( Association socioculturelle entre les mers ).

    Des journalistes, des professionnels et des étudiants des deux rives qui ont remis en question – et questionnent – les récits actuels que les médias utilisent pour parler de personnes qui se déplacent d’un endroit à un autre à la recherche d’une vie meilleure ou de retrouver leur famille.

    Un imaginaire qu’il faut changer
    Migrant. Migrant. Migrant. Le mot résonne dans la tête et donne naissance à tout un imaginaire qui s’accompagne généralement de pauvreté, de tristesse et de drame. Quand on parle de migrants, on ne pense pas à l’Italien qui vous sert le cornet de glace sur la promenade de Las Canteras, aux retraités anglais ou allemands qui étirent leur corps rouge sur le sable de la plage, aux nomades numériques qui viennent aux Îles pour télétravailler, car tout est moins cher ici, alors qu’ils sont répertoriés dans leur pays béni d’origine et occupent des résidences centrales — ils ont généralement plus de pouvoir d’achat — ce qui fait que les populations locales sont reléguées à la périphérie. Le terme de migrant a été utilisé d’innombrables fois dans ces conférences au cours desquelles la conclusion a été qu’en raison de l’utilisation éculée du mot, il est préférable de parler de « personnes en mouvement » .

    L’histoire est inversée mais c’est toujours la même
    Les participants à ces conférences ont également évoqué la méthode utilisée pour raconter ces arrivées, le même modèle pour compter —dans les deux sens du terme— : nombre de personnes, combien de femmes et d’hommes, combien d’enfants et de quelle nationalité. Un récit de chiffres qui annule et dépersonnalise un contexte vital, un voyage, des espoirs qui se résument à vouloir donner une vie meilleure à la famille laissée pour compte, avec la présence en creux de leur proche qui, telle une ombre , en pleine nuit, il est monté sur un petit bateau dans une mer immense et ils ne savent pas s’ils le reverront.

    En 1949, « 160 immigrés illégaux des îles Canaries arrivent au Venezuela » . C’est l’une des nouvelles qui a été présentée aux étudiants présents aux sessions de l’OIM. En 1994, le premier petit bateau est arrivé aux îles Canaries , des Sahraouis guidés par la lumière du phare d’Entallada jusqu’à Fuerteventura, qui ont mis 24 heures pour atteindre terre et qui ont été reçus à bras ouverts. De cette fête initiale, il est passé, comme l’explique Migrando Miradas , au rejet d’ Arguineguín en 2020 et aux manifestations xénophobes qui ont pour la première fois fait leur apparition dans les rues de l’île, un contexte que beaucoup ont rappelé tout au long de la semaine .

    Ce terreau de réalités déformées est ce qui a conduit à une triple augmentation des crimes de haine en Espagne cette année , la haine de ceux qui sont différents, conçus comme un ennemi commun, comme si les étrangers qui arrivent dans notre pays étaient la cause de tous nos problèmes. Et on oublie que la même situation a été vécue ici : des parents qui sont allés dans un pays qui semblait lointain, avec une nouvelle langue, des aliments différents et des paysages différents auxquels le regard et les émotions ont dû s’habituer. Et l’on oublie qu’un jour, le sens des flux migratoires – autre terme dépersonnalisant – pourra à nouveau s’inverser.

    Le sens de la circulation des personnes change : avant c’étaient les Canariens, les Espagnols, qui allaient en Amérique latine ou dans d’autres pays européens pour gagner de l’argent pour l’envoyer aux familles qu’ils laissaient derrière eux. Ces grands-parents et pères qui sont allés en Allemagne pour travailler comme livreurs et ont laissé leurs femmes avec des nouveau-nés à la maison. Maintenant, la situation est inversée. Mais ce qui ne semble pas changer, c’est le discours : on parle de « lutte », de bateaux « interceptés », de gens qui « agressent » une clôture, d’êtres humains comme quelque chose à combattre, comme quelque chose d’illégal.

    Pourquoi les gens viennent-ils ? Pourquoi quelqu’un monte-t-il dans un canoë, avec un bébé, avec un petit enfant, avec un petit sac à dos rempli de papiers mouillés, et traverse-t-il l’océan en sachant qu’il pourrait mourir ? Pourquoi quelqu’un qui récolte 2 000, 3 000, 5 000 euros ne peut-il pas se rendre en Espagne, en Angleterre ou en France en avion ? Ces questions et d’autres ont été tentées de répondre au cours de ces journées à Casa Africa avec l’OIM.

    La frontière la plus dure : la bureaucratie
    L’une des conclusions qui a été tirée est qu’il existe des mécanismes parfaitement conçus pour empêcher ces voyages , tels que des murs et des clôtures, tels que des barrières bureaucratiques qui sont cuites dans les ambassades, dans les consulats qui demandent une solvabilité économique exorbitante, une énorme quantité de paperasse et un montant très élevé pour donner un visa à quelqu’un du sud global, à quelqu’un marocain, sénégalais, guinéen, soudanais, nigérien, nigérien ou malien, pour pouvoir aller au nord de la planète, dans la bulle de verre qui c’est l’Occident.

    Des gens qui tombent amoureux, qui ont des parents à l’étranger, qui ressentent de l’incertitude, de la peur, de l’inquiétude . Des gens qui veulent voir et aider les gens qu’ils aiment mais qui ne peuvent pas parce que le monde leur dit : non, vous ne pouvez pas venir ici. Comme si la Terre était une cage dont les portes s’ouvrent pour quelques chanceux. Le jardin qu’est l’Europe, comme l’appelait Josep Borrell il y a quelques jours, se protégeant de la jungle extérieure. Et pendant ce temps, les frontières militarisées, les compagnies d’armement, les caméras de sécurité, les fabricants d’accordéon , toutes sortes d’ »éléments de sécurité passifs », gagnant des millions et utilisant des frontières comme celles de Ceuta et Melilla comme laboratoires d’essaisde leurs produits qu’ils importeront plus tard vers le reste des frontières occidentales.

    A la recherche de réponses et de recettes, les étudiants, journalistes et professionnels qui depuis trois jours échangent réflexions et opinions à Casa Africa avec l’OIM, sont arrivés à la conclusion finale que l’une des clés est de créer des réseaux, de faire un travail collaboratif dans ce les journalistes et les professionnels du domaine de la migration du monde entier peuvent rendre visible l’invisible et changer un discours déshumanisant et criminalisant qui, de plus en plus, divise et détruit la société canarienne, la société espagnole et, en bref, la société mondiale.

    La provincia, 28/10/2022

    #Maroc #Migration #Espagne #UE

  • Relations Maroc-UE : Etat des Lieux et Perspectives

    Relations Maroc-UE : Etat des Lieux et Perspectives

    Tags : Maroc, Union Européenne, UE, statut avancé, relations bilatérales,

    Le Maroc et l’UE ont développé durant plus de 40 ans une coopération riche et multidimensionnelle, dont les principales réalisations sont :

    Accord Commercial(1969); Accord de coopération(1976); Accord d’association(1996); Accord de coopération scientifique et technologique(2003); Plan d’action de voisinage(2005); Plan d’action dans le domaine du terrorisme(2005) ; Accord de l’Open sky(2006); Accord sur certains aspects des services aériens -Accord horizontal(2006); Accord Galileo(2006); Quatre Accords de partenariat dans le domaine de la pêche(dont le dernier en 2007); Déclaration commune sur l’énergie(2007); Document conjoint sur le Statut avancé(2008);

    Accord établissant un Mécanisme de règlement des différends en matière commerciale(2010).

    Les accords signés et qui sont en cours de ratification par le Parlement européen sont:

    Accord de libéralisation du commerce des produits agricoles, produits agricoles transformés et produits de la pêche (signé, le 13 décembre 2010); Protocole sur la participation du Maroc aux programmes de l’UE (signé, le 13 décembre 2010).

    Certains accords sont en cours de négociations :

    -Accord sur la libéralisation du Commerce des services et le droit d’établissement;

    -Accord sur l’évaluation de la conformité et l’acceptation des produits industriels (ACAA); Accord sur la réadmission des personnes en situation irrégulière; Plan d’action pour la mise en œuvre du Statut avancé.

    Plusieurs autres accords sont prévus dans le cadre du document conjoint sur le statut avancé et qui seront inclus dans le futur plan d’action Maroc-UE. Il s’agit, notamment de :

    -Accord de Libre Echange Global et Complet.

    -Soutien du Maroc aux déclarations et décisions du Conseil de l’UE en matière de PESC.

    -Accord de coopération entre le Maroc et Eurojust.

    -Accord de coopération stratégique entre le Maroc et EUROPOL ;

    -Accord-cadre sur la sécurité des informations dans le domaine de la PSDC ;

    -Accord-cadre pour la participation du Maroc aux opérations de gestion des crises de l’UE ;

    -Partenariat pour la Mobilité (Dialogue pour la migration, la mobilité et la sécurité).

    En outre, un processus de rapprochement réglementaire dans le domaine du Marché intérieur a été lancé en 2010 portant sur les « services financiers – Assurances », les « Marchés Publics » et les « Normes et réglementations techniques ».

    Lire la suite depuis la source (Maroc-leaks)

    #Maroc #UE #Statut_avancé

  • ONU: L’UE explique sa position sur le Sahara Occidental

    ONU: L’UE explique sa position sur le Sahara Occidental

    ONU, AGNU, Union Européenne, Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Quatrième Commission,

    AGNU 77 – Quatrième Commission : Explication de la position de l’UE sur la résolution concernant le Sahara occidental

    14 octobre 2022, New York — Explication de la position de l’Union européenne, UNGA 77 – Quatrième Commission, sur l’adoption de la résolution « Question du Sahara occidental … »

    Mr le Président,

    J’ai l’honneur de parler au nom de l’Union européenne et de ses États membres.

    La Macédoine du Nord * , le Monténégro * , la Serbie * , l’Albanie * et la République de Moldavie, pays du processus de stabilisation et d’association et candidat potentiel, la Bosnie-Herzégovine, et la Norvège, pays de l’AELE, membre de l’Espace économique européen , s’alignent eux-mêmes avec cette déclaration.

    Nous attendons avec intérêt l’adoption consensuelle de la résolution sur la situation concernant le Sahara occidental.

    Nous nous félicitons de l’engagement du Secrétaire général de relancer le processus de négociation avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit conduisant à la reprise d’un processus politique dans le but de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera la l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux principes et buts de la Charte des Nations Unies. Nous continuons d’encourager les parties à œuvrer en faveur d’une telle solution, dans le cadre des Nations Unies.

    Nous soutenons pleinement le travail entrepris par Staffan de Mistura et son engagement dans ses efforts pour relancer les négociations en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable et pour l’étroite coopération qu’il entretient avec l’Union européenne. Nous encourageons également toutes les parties à s’engager dans une recherche coopérative d’une solution conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et aux principes et buts de la Charte des Nations Unies.

    Nous sommes reconnaissants du travail d’Alexandre Ivanko en tant que Représentant spécial du Secrétaire général pour le Sahara occidental et Chef de la MINURSO et nous le soutenons dans cette capacité.

    L’adoption de la résolution 2602 (2021) du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui exprime son plein soutien au Secrétaire général et à sa proposition de relancer le processus politique, et qui réitère l’appel à toutes les parties à coopérer pleinement avec la MINURSO, a été très appréciée et nous attendons avec impatience son renouvellement. . Nous soutenons pleinement la participation significative des femmes et des jeunes au processus politique.

    Nous encourageons les parties à continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’aborder la prochaine phase des négociations de bonne foi, sans conditions préalables et en prenant note des efforts et des développements depuis 2006, assurant ainsi la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité résolutions 1754, 1783, 1813, 1871, 1920, 1979 2044, 2099, 2152, 2218, 2285, 2351, 2414, 2468, 2494, 2548 et 2602, ainsi que le succès des négociations. Il est important que les parties fassent preuve d’une plus grande volonté politique en faveur d’une solution.

    Nous notons avec une profonde inquiétude le financement insuffisant pour ceux qui vivent dans les camps de réfugiés de Tindouf et exhortons la communauté internationale à fournir des contributions volontaires nouvelles et supplémentaires. Nous appuyons la demande du Conseil de sécurité visant à ce que le HCR poursuive son examen d’un enregistrement des réfugiés dans les camps de réfugiés de Tindouf.

    Nous encourageons les parties à poursuivre leur collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans la mise en œuvre des mesures de confiance (CBM). Nous saluons les progrès réalisés par le passé sur la question de la MDC, car nous sommes convaincus que des progrès sur ces questions pourraient contribuer à améliorer l’atmosphère du processus politique.

    Nous restons préoccupés par les implications du conflit du Sahara occidental pour la sécurité et la coopération dans la région.

    Je te remercie.

    * La Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie et l’Albanie continuent de faire partie du processus de stabilisation et d’association.

    Délégation de l’Union européenne auprès des Nations unies à New York

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #UE #AGNU #UNGA #4eme_commission

  • Frontières sud de l’UE: Problèmes au Maroc, au Malte et en Libye

    Frontières sud de l’UE: Problèmes au Maroc, au Malte et en Libye

    Maroc, Espagne, immigration, Melilla, Union Européenne, Malte, Libye, Italie, Egypte,

    Frontières sud de l’UE : le Maroc continue d’arrêter des migrants alors que le médiateur critique l’Espagne, les ONG de la RAS dénoncent les tactiques maltaises de non-réponse alors que Sea-Watch 3 reste bloqué et proteste contre l’accord Italie-Libye.

    Alors que l’Espagne et le Maroc continuent de bloquer une enquête approfondie sur la « tragédie meurtrière de Melilla », les autorités marocaines ajoutent 25 personnes à sa vague d’arrestations et le Médiateur critique les autorités espagnoles. Sea-Watch 3 reste bloqué en Italie malgré une décision de la Cour européenne de justice (CEJ) alors que Malte poursuit ses tactiques de non-réponse en ordonnant à un navire marchand d’emmener des survivants en Égypte. La protestation contre l’accord Italie-Libye devrait être renouvelée en novembre.

    La controverse sur la perte tragique d’au moins 37 vies au poste frontière de Melilla entre le Maroc et l’Espagne en juin se poursuit. Alors que les autorités des deux pays ont été réticentes à assurer une enquête approfondie sur l’incident meurtrier, le Maroc a condamné des dizaines de ses survivants à des peines d’emprisonnement , notamment »entrée illégale sur le sol marocain » et « violences contre les forces de l’ordre ». Le dimanche 16 octobre, 25 autres personnes originaires du Soudan et du Tchad ont été détenues dans la forêt de Gourougou près de l’enclave espagnole de Melilla.

    « Le Maroc agit comme un gendarme de la politique européenne d’immigration », a déclaré Omar Naji, chef du groupe de défense des droits de l’AMDH à Nador. Ajoutant que les autorités « auraient dû protéger ces demandeurs d’asile au lieu de les arrêter ». Entre-temps, une publication anticipée d’un rapport du Médiateur espagnol définit l’incident comme « une situation de risque prévisible » sans tenir compte « des garanties juridiques espagnoles et internationales des droits des migrants », y compris le droit de demander l’asile.

    L’enquête du Médiateur est en cours. Selon InfoMigrants, la route canarienne s’est déviée ces derniers mois avec comme principal point de départ la côte entre Tan-Tan au sud du Maroc et Laayoune au nord du Sahara, juste en face de Lanzarote et Fuerteventura à seulement 100-150 kilomètres. Entre le 16 et le 17 octobre, des sauveteurs espagnols de Salvamento Marítimo ont secouru 380 personnes tentant d’atteindre les îles Canaries dans des embarcations de fortune. Et le 18 octobre, la hotline de l’ONG Alarm Phone a confirmé un autre sauvetage de 45 personnes tentant de rejoindre les îles Canaries depuis le Maroc par l’opérateur de sauvetage espagnol. Toujours le 19 octobre , Salvamento Marítimo a secouru 11 ressortissants algériens dont trois enfants et un bébé de 8 mois après que le groupe ait été à la dérive pendant quatre jours.

    Sea-Watch 3 exploité par Sea-Watch International est bloqué par les autorités italiennes depuis le 21 septembre 2022 malgré une décision rendue en août par la CJUE déclarant illégales les contrôles arbitraires par l’État du port (PSC). L’organisation a déclaré le 18 octobre : « En raison du blocus arbitraire du Sea-Watch 3, nous n’avons actuellement aucun navire en service – néanmoins, nous volons avec Seabird tous les jours et soutenons la flotte civile depuis les airs. Ces derniers jours, notre équipage a pu repérer de nombreux bateaux et personnes en détresse ».

    Les autorités maltaises poursuivent leurs tactiques de non-réponse aux personnes en détresse en Méditerranée. Une déclaration communepar Alarm Phone, Mediterranea Saving Humans, Médecins Sans Frontières (MSF) et Sea-Watch publié le 19 octobre, décrit comment le 26 septembre : « 23 personnes ont été envoyées en Égypte sur les instructions du Rescue Coordination Center (RCC) de Malte, après avoir été secouru dans la région maltaise de recherche et de sauvetage (SAR) par le navire marchand Shimanami Queen, naviguant sous le pavillon de l’État panaméen ».

    Selon les organisations : « Conformément aux conventions maritimes, le RCC Malte est légalement responsable de la coordination de toute opération de sauvetage en cas d’urgence ou d’accident dans sa région SAR. Dans ce cas précis, le RCC Malte a ordonné aux navires marchands se trouvant à proximité immédiate du bateau en détresse soit de poursuivre leur route, soit simplement de rester en attente, retardant ainsi considérablement le sauvetage. Le 17 octobre : Des pêcheurs tunisiens ont secouru 35 personnes et le navire Nadir exploité par RESQSHIP a réussi à alerter les autorités italiennes et à empêcher le groupe renvoyé par les autorités tunisiennes. Une fillette de quatre ans non accompagnée est arrivée à Lampedusa sans sa famille le 17 octobre dans un bateau bondé. Selon certaines informations, ses parents et sa sœur auraient été laissés en Tunisie alors que le bateau partait précipitamment.

    Le 17 octobre , MSF Mer a signalé que son navire, Geo Barents, a mené plusieurs opérations de sauvetage, sauvant près de 100 personnes dont 17 enfants et ramenant le nombre total de survivants à bord à près de 300 après des sauvetages supplémentaires les 16 et 17 octobre . L’organisation a déclaré le 19 octobre: ​​ »Le Geo Barents se dirige actuellement vers le nord et confie une recherche excessive à SOS Humanity. Après avoir fait face à des voyages éprouvants, à des abus et à la détention en Libye, les 293 hommes, femmes et enfants à bord doivent rapidement rejoindre un lieu sûr ». Neuf jours après le premier sauvetage, les survivants ont finalement été assignés à un port de débarquement à Taronto, en Italie, le 21 octobre. Rapports MSF Merd’un survivant : « montrant à notre équipe médicale des blessures subies en Libye qui n’ont pas été soignées. Certains sont le résultat de la violence et des abus que beaucoup d’entre eux subissent dans le pays ». Le 21 octobre , Alarm Phone a fait état de 32 personnes à la dérive au large de Benghazi, appelant à un sauvetage.

    Le soutien et la coopération de l’UE et des États membres aux autorités libyennes, y compris les soi-disant garde-côtes libyens notoires pour dissuader la migration, ont été largement critiqués comme une complicité de facto dans les violations extrêmes des droits de l’homme dans ce pays déchiré par la guerre. Le 15 octobre, des militants se sont rassemblés dans des villes italiennes, dont Rome et Naples, pour protester contre l’accord Italie-Libye qui a été renouvelé pour trois ans en février 2020 et doit prendre fin début 2023 mais devrait être renouvelé en novembre 2022.

    16 627 personnes avaient « débarqué sur les côtes libyennes » en 2022 au 1er octobre, selon l’Organisation internationale pour les migrations OIM Libye . La majorité de ces personnes auraient été interceptées et renvoyées par les soi-disant garde-côtes libyens, financés et formés par l’UE et ses États membres.

    European Council on Refugees and Exiles, 21/10/2022

    #Maroc #UE #Italie #Immigration #Libye #Melilla

  • L’Europe se tourne vers l’Algérie pour le gaz naturel

    L’Europe se tourne vers l’Algérie pour le gaz naturel

    Europe, Union Européenne, UE, Algérie, gaz, Maroc, Sahara Occidental, Espagne,

    FEDERICA SAINI FASANOTTI

    Les pays européens se précipitent pour signer des accords de coopération avec l’Algérie, mais la capacité de production du pays est entravée par des défis structurels.

    Le 5 septembre, le président du Conseil européen, Charles Michel, a atterri en Algérie, le plus grand exportateur de gaz d’Afrique, pour réitérer la nécessité d’une collaboration à un moment extraordinairement difficile pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe. M. Michel a qualifié le pays d’Afrique du Nord de « partenaire fiable, loyal et engagé dans le domaine de la coopération énergétique ».

    La guerre en Ukraine n’a pas seulement entraîné des changements géopolitiques en Europe, en Russie et en Asie, mais aussi sur le continent africain. Soudainement confrontés à une crise énergétique extraordinaire, les dirigeants européens ont commencé à apparaître dans les principales capitales pétrolières et gazières d’Afrique. Le Premier ministre italien Mario Draghi, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont souvent traversé la Méditerranée ces derniers mois. L’Algérie, après des années d’auto-isolement, a été une destination populaire même si le 2 mars, l’Algérie s’est abstenue lors du vote des Nations Unies sur l’occupation russe de l’Ukraine. Alger veut laisser la porte ouverte à tous les acteurs internationaux. En fait, la Russie et les États-Unis sont venus frapper à la porte ces derniers mois.

    Cette année, l’Algérie a été au centre de l’attention européenne comme jamais auparavant.

    En juillet 2022, la compagnie pétrolière italienne Eni, l’américain Occidental et le français Total ont signé un contrat de partage de production de pétrole et de gaz de 4 milliards de dollars avec l’entreprise publique algérienne Sonatrach, qui fournirait à des pays comme l’Italie des volumes importants de gaz naturel. L’accord est très important. Avant l’occupation russe de l’Ukraine, Alger ne fournissait à l’Union européenne que 11 % de ses besoins en gaz, contre 47 % pour la Russie. Le pays africain exporte environ 83% de son gaz vers l’Europe, la majeure partie vers l’Italie et l’Espagne, qui en 2021, ont reçu 65% des exportations de gaz de l’Algérie. Pourtant, le pays dispose désormais d’une capacité de production limitée qui compromet sérieusement ces plans d’expansion. L’exploration, le développement des infrastructures et les investissements sont tous indispensables.

    L’un des projets les plus pertinents à cet égard est le gazoduc transsaharien, qui augmenterait considérablement le flux d’ approvisionnement vers l’Europe. Le plan a été confirmé fin juillet par les ministres de l’énergie algérien, nigérian et nigérien, faisant ainsi de l’Algérie un pays clé dans le commerce de l’énergie. Environ 70% du pipeline passera par le territoire algérien, permettant au pays de percevoir des redevances considérables qui augmenteront à terme la capacité d’investissement de Sonatrach. Il y a quelques semaines seulement, un nouveau gisement de pétrole a été découvert dans le sud-ouest du pays, Hassi Illatou East-1, qui contient entre 48 et 150 millions de barils selon les premières estimations.

    L’Algérie est-elle la seule bonne réponse ?

    Ces dernières années, les relations extérieures de l’Algérie ont parfois été marquées par des tensions sur les revendications territoriales au Sahara occidental. Le Front Polisario, une organisation exigeant l’autodétermination du Maroc, a reçu le soutien militaire et financier d’Alger au cours de la dernière décennie. En juin 2022, l’Espagne s’est rangée du côté du Maroc dans le conflit et, en représailles, Alger a suspendu son traité de coopération de 2002 avec Madrid – une violation possible des lois commerciales de l’UE.

    Ce n’est pas la première fois que des pays occidentaux se rangent du côté du Maroc – l’administration Trump avait reconnu la souveraineté marocaine sur la zone contestée – mais jamais Alger n’avait réagi de manière aussi agressive. Le Maroc a été de plus en plus affirmé sur la question, gagnant des alliés à l’étranger. En réponse, l’Algérie a cherché à intensifier ses relations avec des partenaires historiques tels que l’Italie et la France. En mai 2022, le président Abdelmadjid Tebboune s’est rendu à Rome pour signer un nouvel accord visant à faire de l’Algérie le premier fournisseur d’énergie de l’Italie.

    Ces accords récents ont permis à Alger de mettre en place des mesures de sécurité sociale et des subventions pour ses citoyens. Pourtant, l’Algérie a été critiquée pour plusieurs violations des droits de l’homme, comme la répression politique et les mauvais traitements infligés aux minorités – des questions sur lesquelles l’Europe devra fermer les yeux pour l’instant. Certes, la richesse énergétique du pays atténuera la pression sur les dirigeants pour qu’ils s’attaquent à des problèmes de longue date comme le chômage des jeunes et la réforme économique.

    Passé inconfortable, avenir radieux

    L’Algérie a célébré le 5 juillet 2022 le 60e anniversaire de son indépendance. Cette année, le pays a été au centre de l’attention européenne comme jamais auparavant. Paris a tenté de raccommoder les clivages postcoloniaux, comme en témoigne le voyage de trois jours du président Emmanuel Macron fin août après cinq ans d’absence. Le président français était accompagné d’une délégation de 90 personnes dont six ministres et plusieurs chefs d’entreprise comme le PDG de l’énergéticien ENGIE.

    Bien que cette année ait été remarquable pour l’Algérie, l’administration Tebboune – élue démocratiquement en 2019 – ne semble pas à la hauteur, et pas seulement sur le plan des relations internationales comme le montrent les tensions avec le Maroc ou l’Espagne. Il existe de nombreuses preuves que la classe politique algérienne reste profondément corrompue.

    Compte tenu de la menace terroriste persistante et des tensions régionales avec le Maroc, l’augmentation des revenus énergétiques ira probablement dans les coffres du puissant appareil militaire algérien.

    M. Tebboune est arrivé au pouvoir avec le soutien de l’armée au lendemain du soulèvement du Hirak de 2019. Mais de nombreux segments de la population algérienne ne le soutiennent pas, et la dissidence doit être tenue sous silence. L’armée algérienne reste un acteur politique profondément influent.

    Scénarios

    Compte tenu de la menace terroriste persistante et des tensions régionales avec le Maroc, l’augmentation des revenus énergétiques ira probablement dans les coffres du puissant appareil militaire algérien.

    La collaboration entre l’armée algérienne et la Russie sera probablement mise à l’honneur. Bien que l’armée ait tenté de maintenir une certaine neutralité, entre 2016 et 2020, Moscou a vendu environ 4,2 milliards de dollars d’armes à Alger, devenant ainsi son principal fournisseur. Bien que la scène géopolitique ait changé à cause de la guerre en Ukraine, rien n’indique qu’il y aura un abandon de la Russie à cet égard.

    Liens plus étroits avec la Russie et recul démocratique

    C’est le scénario le plus probable, puisque les relations entre Alger et Moscou datent de plusieurs décennies et qu’il existe un schéma tout aussi ancien d’ingérence militaire dans la vie politique du pays. Un rapprochement plus poussé avec la Russie serait certainement exploité pour accroître les tensions avec le Maroc et les nations qui le soutiennent, comme cela s’est déjà produit avec l’Espagne. L’Europe devra réévaluer ses priorités et décider si elle veut ignorer les violations des droits de l’homme et l’amitié d’Alger avec Moscou.

    L’Algérie s’aligne sur l’Occident et se détourne de la Russie

    Cette éventualité est très peu probable. Mais dans ce cas, la transition du pays vers une démocratie fonctionnelle s’accélérerait probablement. Les investissements occidentaux augmenteraient, non seulement dans les infrastructures mais aussi dans la lutte contre la corruption, qui est le véritable mal endémique en Algérie.

    Un conflit armé éclate à cause des tensions avec le Maroc
    Si cela devait se produire, la communauté internationale serait appelée à intervenir, augmentant la polarisation des acteurs extérieurs pour ou contre le Maroc, surtout maintenant que le rôle énergétique de l’Algérie est si important. La Russie bénéficierait de ce résultat car il augmenterait les frictions globales entre l’Europe et les pays d’Afrique du Nord. Mais c’est un scénario peu probable à court et moyen terme.

    GIS Report Online, 20/10/2022

    #Algérie #UE #Gaz #Maroc #Sahara_Occidental