Étiquette : Union Européenne

  • Conclusions du Conseil européen sur l’énergie et l’économie, 20 octobre 2022

    Conclusions du Conseil européen sur l’énergie et l’économie, 20 octobre 2022

    Conseil européen, énergie, Europe, Russie, Union Européenne, approvisionnement, gaz, prix, économie,

    III. ÉNERGIE ET ÉCONOMIE
    16. Face à l’utilisation par la Russie de l’énergie comme d’une arme, l’Union européenne demeurera unie pour protéger ses citoyens et ses entreprises, et elle prendra d’urgence les mesures nécessaires.

    17. Le Conseil européen est convenu que, compte tenu de la crise actuelle, les efforts visant à réduire la demande, à assurer la sécurité de l’approvisionnement, à éviter le rationnement et à faire baisser les prix de l’énergie pour les ménages et les entreprises dans l’ensemble de l’Union doivent être accélérés et intensifiés, et que l’intégrité du marché unique doit être préservée.

    Le Conseil européen invite le Conseil et la Commission à présenter d’urgence des décisions concrètes sur les mesures supplémentaires suivantes, ainsi que sur les propositions de la Commission, après avoir évalué leur impact, notamment sur les contrats existants, y compris l’absence d’incidence sur les contrats de long terme, et en tenant compte de la diversité des bouquets énergétiques et des situations nationales:

    a) l’achat conjoint de gaz sur une base volontaire, à l’exception de l’agrégation obligatoire de la demande pour un volume équivalent à 15 % des besoins de remplissage des stocks, en fonction des besoins nationaux, et l’accélération des négociations avec des partenaires fiables afin de rechercher des partenariats mutuellement avantageux, en exploitant le poids commercial collectif de l’Union et en faisant pleinement usage de la plateforme énergétique de l’UE, qui est également ouverte aux Balkans occidentaux et aux trois pays du Partenariat oriental associés;

    b) un nouvel indice de référence complémentaire d’ici le début de l’année 2023 qui reflète plus exactement les conditions du marché du gaz;

    c) un corridor de prix dynamique temporaire pour les transactions portant sur le gaz naturel afin de limiter immédiatement les épisodes de prix du gaz excessifs, en tenant compte des garanties énoncées à l’article 23, paragraphe 2, du projet de règlement du Conseil proposé le 18 octobre 2022;

    d) un cadre temporaire de l’UE visant à plafonner le prix du gaz utilisé dans la production d’électricité, y compris une analyse des coûts et avantages, sans modifier l’ordre de préséance économique, tout en empêchant que la consommation de gaz n’augmente, en tenant compte des effets financiers et distributifs et de son impact sur les flux au-delà des frontières de l’UE;

    e) des améliorations du fonctionnement des marchés de l’énergie afin d’accroître leur transparence, d’atténuer les tensions sur la liquidité et d’éliminer les facteurs qui amplifient la volatilité des prix du gaz, tout en veillant à la préservation de la stabilité financière;

    f) l’accélération de la simplification des procédures d’octroi de permis afin de stimuler le déploiement des énergies renouvelables et des réseaux, y compris au moyen de mesures d’urgence sur la base de l’article 122 du TFUE;

    g) des mesures de solidarité énergétique en cas de ruptures de l’approvisionnement en gaz au niveau national, régional ou de l’Union, en l’absence d’accords de solidarité bilatéraux;

    h) des efforts accrus pour réaliser des économies d’énergie;

    i) la mobilisation des outils pertinents au niveau national et au niveau de l’UE. Dans le même temps, la priorité immédiate est de protéger les ménages et les entreprises, en particulier les composantes les plus vulnérables de nos sociétés. Il est également essentiel de préserver la compétitivité mondiale de l’Union. Il convient de mobiliser tous les outils pertinents au niveau national et au niveau de l’UE afin de renforcer la résilience de nos économies, tout en préservant la compétitivité mondiale de l’Europe et en maintenant des conditions de concurrence équitables et l’intégrité du marché unique. Le Conseil européen est résolu à coordonner étroitement les réponses stratégiques. Il souligne l’importance que revêtent une coordination étroite et des solutions communes au niveau européen, le cas échéant, et est déterminé à atteindre nos objectifs stratégiques de manière unie. Le Conseil continuera de suivre de près les développements économiques et est résolu à renforcer encore notre coordination, afin d’apporter une réponse stratégique déterminée et souple.

    18. Le Conseil européen réaffirme la nécessité d’accroître les investissements dans l’efficacité énergétique, dans des infrastructures énergétiques qui soient à l’épreuve du temps, y compris les interconnexions et le stockage, ainsi que dans des technologies innovantes dans le domaine des énergies renouvelables.

    19. Le Conseil européen invite la Commission à accélérer les travaux sur la réforme structurelle du marché de l’électricité, en y incluant une analyse d’impact, et appelle à la réalisation de nouveaux progrès sur la voie d’une union de l’énergie à part entière, au service du double objectif de souveraineté énergétique et de neutralité climatique au niveau européen.

    20. Le Conseil européen reste saisi de la question.

    Source

    #UE #Energie #Conseil_Européen

  • L’ambassadeur de l’UE en Algérie à Tindouf

    L’ambassadeur de l’UE en Algérie à Tindouf

    Union Européenne, Ambassadeur Thomas Eckert. Algérie, Sahara Occidental, réfugiés sahraouis, Tindouf,

    L’Ambassadeur de l’Union Européenne à Alger, Thomas Eckert, a récemment visité les camps des réfugiés sahraouis dans la région de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie.

    « Je me suis récemment rendu à Tindouf où j’ai pu échanger avec les réfugiés sahraouis et constater l’engagement substantiel de l’UE en tant que principal donateur, aux côtés de l’Algérie pour améliorer leurs conditions de vie », a-t-il écrit dans un twit publié lundi.

    « Il est important que le travail humanitaire commencé il y a 30 ans se poursuive », a-t-il conclu.

    Son témoignage est accompagnée de plusieurs photos de son séjours parmi les sahraouis exilés depuis 1975, date de l’annexion de l’ancienne colonie espagnole par le Maroc.

    #Union_Européenne #UE #Sahara_Occidental #Algérie #Tindouf #Réfugiés_sahraouis #Maroc

  • Conférence des ambassadeurs de l’UE: Discours de Charles Michel

    Conférence des ambassadeurs de l’UE: Discours de Charles Michel

    Union Européenne, UE, Charles Michel, Conférence annuelle des ambassadeurs,

    Monsieur le secrétaire général, Excellences, Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,

    C’est un plaisir réel d’avoir l’occasion de vous voir en vrai cette année, et pas seulement par l’intermédiaire d’un écran. Même si j’ai eu l’occasion régulièrement, tout au long des deux dernières années, de rencontrer nombre d’entre vous, soit dans des réunions à Bruxelles, soit lors de déplacements à l’étranger. Je vois quelques visages qui me rappellent des souvenirs de missions il y a quelques mois, ou parfois il y a un peu plus longtemps.

    Je voudrais d’emblée vous dire le plaisir immense que j’ai dans ma responsabilité, avec l’ensemble de mon équipe qui m’accompagne, à travailler au quotidien avec vous. Je sais qu’à travers vous, c’est à travers aussi vos équipes que nous coopérons. Parce que vous êtes en quelque sorte à la fois les yeux, les oreilles, mais aussi la voix de l’Union européenne partout dans le monde.

    Et plus que jamais, on sent bien que les bases de ce monde qui tremblent sous nos pieds doivent être l’occasion pour l’Union européenne de tenter d’agir avec force, avec cohésion, avec conviction également.

    Les deux années précédentes, j’ai eu l’occasion, et peut-être cela apparaissait à l’époque un peu théorique, de m’entretenir avec vous sur une conviction que je ne suis pas seul à partager, fort heureusement, qui touche à la souveraineté et à l’autonomie stratégique de l’Union européenne. Et force est de constater que ces deux dernières années, ce qui peut-être apparaissait comme un concept théorique et virtuel, devient un concept extrêmement réel. On l’a vu avec cette crise de la COVID: Elle nous a ébranlés, elle a mis en lumière quelques forces, il faut en être fiers, mais elle a montré aussi des fragilités de l’Union européenne et du système multilatéral en général.

    Et puis évidemment, nous le voyons de manière brutale avec cette guerre, avec le sang qui coule à nouveau sur le continent européen et qui ébranle un certain nombre de repères que nous pouvions avoir. Dans ce contexte de guerre menée par un pays qui est membre du Conseil de sécurité des Nations unies, qui devrait donc être un des garants de l’ordre fondé sur des règles, cette guerre portée par un pays qui détient l’arme nucléaire et n’hésite pas à faire des menaces, sinon explicites, en tout cas implicites.

    Au moment où je me tiens devant vous, où nous sommes rassemblés ici à Bruxelles, pour tenter d’aligner notre manière de porter ensemble une ambition pour l’Union européenne, c’est le peuple ukrainien, ce sont les femmes, les enfants, les hommes qui souffrent sous les tirs des missiles. Avant de vous rejoindre, j’étais en contact avec le Premier ministre ukrainien, qui m’a informé des derniers développements à Kiev, avec de nombreux missiles tirés en ce moment même, des morts, des blessés, nombreux.

    Et en même temps que cette guerre se déroule sur le sol ukrainien, il y a également un missile énergétique qui a été tiré sur l’Union européenne. Une manière de tenter de toucher au cœur le système économique de l’Union européenne et peut-être aussi probablement une manière de tenter d’ébranler notre cohésion sociale, notre unité, de toucher le moral et la confiance de l’Union européenne dans son propre avenir.

    Et cette guerre déclenchée est aussi en quelque sorte une bombe posée sous Le système multilatéral. Et on le ressent bien, plus ou moins intuitivement, plus ou moins rationnellement, nous sommes certainement projetés en ce moment même dans une forme de transition géopolitique vers un chapitre nouveau, un chapitre différent de l’histoire des relations internationales.

    Et c’est ainsi que, au nom de l’Union européenne, lorsque j’ai eu le privilège et l’honneur de m’adresser à l’Assemblée générale des Nations unies il y a quelques semaines, j’ai tenté modestement – mais, croyez-le, avec conviction – de mettre en évidence deux messages.

    Le premier, c’est tenter de démonter scientifiquement la mécanique de propagande et de mensonges du Kremlin. Et vous le savez bien, il y a un narratif hostile développé par le Kremlin, un narratif qui emporte un certain succès dans un certain nombre de pays dans le monde. Il n’y a pas de place pour la résignation. Nous devons être engagés, point par point, pour tenter de restaurer la vérité, restaurer notre narratif et expliquer pourquoi nous avons choisi non seulement de soutenir fermement l’Ukraine, mais de condamner tout aussi fermement la Russie dans le cadre de cette guerre.

    Et puis, le deuxième point que j’ai tenté de mettre en évidence, c’est cette conviction que je veux partager avec vous, selon laquelle ce moment de l’histoire des relations internationales, ce moment de l’histoire de l’Union européenne, ne peut pas être un moment de désengagement de l’Union européenne envers le reste du monde. Au contraire, l’Union européenne est un projet politique tourné vers le monde extérieur, vers nos partenaires. Nous sommes une force – et c’est le sens de « leadership » – en termes climatiques. Nous le sommes en termes de paix, de sécurité, de développement. Nous le sommes également en termes de coopération économique et je pense qu’exercer un leadership doit être l’ambition de l’Union européenne.

    Exercer un leadership, à mes yeux, c’est bien sûr tenter de mettre de l’huile dans les rouages des systèmes internationaux et multilatéraux. Être une force qui crée des ponts, une force qui rassemble, une force qui unit. C’est aussi être engagés pour délivrer quand nous faisons des promesses et quand nous nous engageons. Nous sommes actifs en matière de climat, en matière de paix, de développement. Nous l’avons été en matière de santé aussi, en mettant en avant ce traité pour les pandémies qui fait l’objet de négociations actuellement. Et nous sommes un acteur de paix et de sécurité, quand c’est le Haut représentant et les équipes du Service pour l’action extérieure qui sont engagés pour tenter de ramener le monde dans ce JCPOA iranien. Nous le sommes quand on tente, avec nos États membres, d’être engagés dans le Sahel et d’être engagés aussi pour être une force positive en Libye. Quand nous menons des médiations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan: il y a quelques jours encore, en marge des dernières réunions à Prague.

    Être une force pour la paix, être une force engagée, bienveillante, cela ne veut pas dire à mes yeux avoir l’obsession d’imposer d’autorité un certain nombre de points de vue. Cela veut dire être capable de parler à tout le monde, aussi avec ceux qui ne partagent pas exactement nos conceptions en matière de relations internationales. Parler à tout le monde avec franchise, parler à tout le monde avec fermeté quand c’est parfois nécessaire, mais le faire toujours – ce n’est pas un exercice facile – avec respect et sans arrogance.

    Parfois, à tort ou à raison, nous sommes perçus, l’Union européenne, comme voulant donner la leçon, notamment sur les valeurs qui touchent au cœur de ce que nous sommes, et sur les droits de l’homme. Et quand c’est le cas, je ne manque pas, avec mes interlocuteurs étrangers, d’expliquer que c’est sans doute parce que le continent européen a été le terrain, au siècle passé, de la plus abominable des horreurs perpétrées par les hommes contre d’autres hommes, que l’on a cette conviction d’avoir une responsabilité particulière dans la promotion de ces droits fondamentaux qui touchent à la dignité humaine.

    S’engager avec tout le monde, c’est ce que nous avons fait, par exemple avec les partenaires africains en ce début d’année. Nous avons voulu modifier le logiciel de la relation entre l’Union européenne et l’Afrique en fondant notre avenir sur ce partenariat d’égal à égal, sincère, respectueux, en faisqnt en sorte aussi qu’on puisse davantage canaliser les moyens financiers vers le développement de l’Afrique.

    Mais la guerre en Ukraine nous fait prendre conscience, je le crois aussi, de l’urgence à resserrer plus vite et plus fort les liens et les coopérations avec notre voisinage.

    Et c’est en ce sens-là que le Conseil européen, probablement, a surpris il y a quelques mois en décidant d’accorder le statut de candidat à l’Ukraine et à la Moldavie et en reconnaissant cette perspective pour la Géorgie. J’ai la faiblesse de penser que ce moment a été un moment politique important pour l’Union européenne dans le contexte que l’on connaît. C’est dans le même ordre d’idées, vous le savez, sous la présidence française de l’Union européenne, que beaucoup d’efforts ont été déployés pour faire en sorte que l’on puisse ouvrir les négociations avec l’Albanie et la Macédoine du Nord. Nous avons tenté et nous allons continuer de déployer une activité intense en Bosnie-Herzégovine dans le cadre du processus politique interne de réformes, qui est indispensable en vue de cette candidature.

    Enfin, la question de l’élargissement, sujet délicat, sujet sensible, m’amène à partager avec vous une réflexion, une impression. Il me semble que l’on devrait accélérer le processus de réforme du système d’élargissement. Il doit nous amener à faire en sorte de pouvoir délivrer plus rapidement de premiers avantages dans le cadre du processus d’adhésion, sans qu’il y ait cette impression de tout ou rien: rien pendant le processus d’adhésion, puis tout une fois que l’adhésion est reconnue. Je pense qu’il y a là une attente légitime de la part des pays concernés. Et c’est aussi une attente légitime pour tenter de mobiliser leur population en soutien à ce lien avec l’Union européenne.

    Enfin, mesdames et messieurs, vous le savez, il y a quelques jours à peine se tenait la première réunion de la Communauté politique européenne. Une idée qui a été émise il y a quelques mois seulement, c’était avant l’été, et qui a permis de rassembler à Prague 44 pays du continent européen. Nous partageons le même continent, nous partageons les mêmes défis en termes de stabilité, de sécurité, de prospérité, de développement.

    Les questions énergétiques, par exemple, ne sont pas seulement des sujets pour les pays de l’Union européenne, mais pour l’ensemble des pays du continent européen. L’idée est de mettre en place une plateforme politique qui permette l’échange de manière régulière au niveau des chefs d’État ou de gouvernement et de renforcer les compréhensions mutuelles, et les convergences dans la manière d’agir sur des enjeux qui nous concernent tous.

    Tenter d’assumer du leadership, c’est essayer modestement de montrer notre part de vérité, montrer la manière dont nous souhaitons éclairer le chemin à prendre pour relever des défis qui frappent le monde dans son entièreté. Assumer du leadership, c’est aussi être très attentifs à délivrer quand nous promettons, à honorer nos engagements.

    Nous avons l’occasion régulièrement de prendre des engagements, de faire des promesses. Cela a été le cas lors de ce sommet avec l’Union africaine. Cela a été le cas dans le cadre du Partenariat oriental. C’est le cas avec les Balkans occidentaux. Je pense que nous avons une grande responsabilité, que ce soit à Bruxelles ou dans les postes où vous représentez l’Union européenne. C’est la responsabilité de délivrer et de tenir les promesses. Je le dis en insistant parce que, à défaut, si l’on promet et si l’on promet beaucoup sans réaliser, on sème alors de la désillusion, de la frustration et de la déception. Nous n’avons pas le droit d’avoir cette attitude. Au contraire, nous voulons être crédibles. Nous devons avoir cette ambition constante de ne pas laisser les promesses s’embourber, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, dans les méandres bureaucratiques ou dans les difficultés propres au processus décisionnel.

    Je voulais être bref lors de cette introduction, car j’ai le souhait sincère de pouvoir vous écouter, échanger avec vous, entendre vos questions, vos remarques, vos observations, me nourrir aussi de vos expériences. Je mesure bien que vous, en tant que chefs de délégation, avec vos équipes, jouez un rôle absolument majeur dans un moment exceptionnel de notre histoire commune. Vous avez la responsabilité de traduire et de délivrer sur le terrain les engagements de l’Union. Vous avez la responsabilité de déployer les projets, de contribuer aussi aux transformations économiques auxquelles l’Union européenne est associée avec nos pays partenaires. Vous avez la responsabilité d’assurer la visibilité de l’action de l’Union européenne, mais aussi sa crédibilité. Je suis certain que vous êtes mobilisés pour faire encore plus et encore mieux, notamment en termes de diplomatie économique, dans un esprit gagnant-gagnant, où l’Union européenne peut faire la différence.

    Bien sûr, cela touche à nos traités commerciaux. Et dans ce domaine-là aussi, nous avons un travail à faire. Une introspection est peut-être nécessaire. Il est bien d’engager, de négocier, de trouver des accords, mais c’est encore mieux quand on peut ratifier et mettre en œuvre les accords qui sont parfois négociés pendant de très longues années avant de pouvoir être conclus. Nous devons donc avoir la franchise de cette introspection afin de tirer un certain nombre de leçons pour l’avenir.

    Enfin, je mesure à quel point, sur le terrain, dans les pays qui sont nos partenaires, il y a une attente de l’Union européenne et, bien souvent, on sous-estime, à Bruxelles ou au sein de l’Union, le caractère attractif que l’Union représente dans de nombreuses régions du monde. Je l’ai ressenti très fort lorsque j’ai eu des contacts avec les pays d’Amérique latine. Je l’ai ressenti très fort lorsque j’étais en contact avec les pays membres de l’ASEAN. L’Afrique aussi. Je pense que nous devons mobiliser les instruments à notre disposition dans une démarche davantage horizontale. Il y a un rôle de canalisation de la diversité de l’offre de l’Union européenne. Lorsque l’on regarde les programmes, les moyens, les leviers, les instruments dont nous disposons comme Union européenne – sans compter la dimension d’Equipe Europe avec nos États membres -, nous avons une panoplie qui offre des capacités extrêmement importantes. Encore faut-il les mobiliser de la manière la plus horizontale possible. Parce que la pensée verticale et cloisonnée, dont la tentation peut parfois nous habiter, est une préoccupation pour notre action extérieure. Je partage l’expérience à laquelle je suis parfois confronté, quand j’ai des relations directes avec des chefs d’État ou de gouvernement de pays tiers qui attendent une démarche plus générale et plus globale, et pas simplement segmentée de manière verticale.

    Je conclus avec ces quelques réflexions. Nous faisons face à un monde qui est bousculé. La guerre hybride est une réalité. Elle mobilise à la fois des armes conventionnelles et d’autres manières de déstabiliser. Des cyberattaques, des attaques informationnelles également, comme on a pu le voir au Mali de manière spectaculaire – l’attaque avait pu cette fois être déjouée. Mais il y a un élément que je retiens: cette guerre hybride prend en considération la narration, non pas comme élément accessoire ou secondaire, mais comme élément central. Et c’est en cela que votre expérience, votre responsabilité, est aussi d’être des représentants de l’Union européenne engagés pour contrer et déjouer cette narration. Je compte beaucoup sur chacun d’entre vous, pour que l’on puisse à la fois être alerté grâce à vous quand vous voyez qu’il se développe des faits narratifs qui nécessitent la mobilisation, la réaction. Mais nous avons aussi besoin d’être conseillés par vous, car vous avez, par votre position et votre responsabilité, la compréhension des manières dont sont comprises ou interprétées des actions et des initiatives de l’Union européenne ou d’autres acteurs internationaux.

    Nous sommes engagés depuis quelques années dans une double transition. Elle est climatique, elle est numérique. Il y a quelques années, nous avons considéré que cette ambition climatique et numérique devait être le projet de croissance de l’Union européenne. Nous voyons maintenant que nous sommes concernés par une transition géopolitique et que celle-ci est plus brutale que ce que l’on avait pu imaginer. Il y a quelques mois, nous étions réunis, avec les chefs d’État ou de gouvernement, à Versailles pour agir et donner des impulsions pour cette autonomie stratégique de l’Union européenne. Trois thèmes étaient au cœur de nos débats.

    D’une part, la question énergétique. On voit à quel point ce sujet-là est un sujet majeur qui va devoir nous amener à être plus rapides et probablement plus courageux.
    La question de la sécurité de la défense. Nous voyons qu’il y a là aussi, au départ, sur les actions extérieures, un rôle extrêmement important qui peut et doit être joué pour progresser.
    L’innovation technologique. L’importance pour l’Union européenne de se projeter dans l’avenir, en essayant de mobiliser des cadres qui encouragent nos entreprises à développer la technologie qui va nous permettre d’être demain des leaders dans le monde, et à porter les valeurs auxquelles nous croyons.

    Vous le voyez, nous sommes à un moment complexe, tourmenté. Mais l’histoire de l’Union européenne a toujours montré, depuis la naissance de ce projet atypique, tellement différent, que lorsqu’on est confronté à l’adversité, on a la force de déployer les ressources pour surmonter les obstacles et faire en sorte d’être plus intégré, plus fort, plus robuste et plus optimiste. Même si nous mesurons bien la difficulté des défis auxquels nous sommes confrontés.

    Être engagés, être robustes et être unis: c’est la promesse et l’engagement que nous devons tenter d’atteindre les uns et les autres. Merci à vous.

    Conseil de l’Europe, 12/10/2022

    #Union_Européenne #UE #Charles_Michel #Ambassadeurs

  • Le gaz renforce les relations UE-Algérie

    Le gaz renforce les relations UE-Algérie

    Algérie, Union Européenne, Gaz,

    Les exportations de gaz imposent plus de convivialité européenne envers l’Algérie

    D’autres messages et mesures d’amitié européenne envers l’Algérie sont apparus, à la lumière de la crise mondiale du gaz, de l’approche de l’hiver et du froid sur le vieux continent, et des efforts de Bruxelles pour sécuriser les approvisionnements qui protégeraient ses citoyens d’un froid sévère et ses institutions d’un récession planante.

    Dans ce cadre, il est prévu que le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, et le commissaire à l’Énergie de l’Union européenne, Kadri Simson, présideront la quatrième réunion annuelle de haut niveau du dialogue énergétique entre l’Algérie et l’Union européenne. , qui se tiendra le 10 octobre au siège du ministère de l’Energie et des Mines à Alger.

    Selon un communiqué du ministère de l’Energie, dont Echorouk a reçu copie, Arkab et Simson superviseront l’ouverture du deuxième forum d’affaires entre l’Algérie et l’Union européenne sur l’énergie, prévu les 11 et 12 octobre 2022.

    Le même communiqué explique que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des mécanismes de dialogue mis en place par le partenariat stratégique entre l’Algérie et l’Union européenne dans le domaine de l’énergie, et de tous les sujets d’intérêt commun, représentés dans le développement des investissements dans l’exploration et la production. des hydrocarbures, les perspectives de développement de l’industrie gazière, le développement de l’hydrogène et de l’électricité, et la coopération dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique en Algérie.

    Le ministère a indiqué qu’il permettra de faire le point sur les avancées réalisées dans le domaine de la coopération énergétique et ses perspectives, depuis le lancement du partenariat stratégique issu de la dernière réunion tenue à Alger le 20 novembre 2018.

    Quant au deuxième forum d’affaires, il vise, selon le même communiqué, à encourager les investissements et les partenariats industriels entre les entreprises algériennes et européennes dans le secteur de l’énergie, et à engager des partenariats mutuellement bénéfiques compte tenu de la situation énergétique actuelle.

    Le communiqué a conclu en notant que le forum verra la participation des représentants des ambassades de l’Union européenne accréditées en Algérie, des ministères et des institutions nationales, ainsi que des associations professionnelles et des organisations patronales.

    Il ressort clairement de cette étape que l’Union européenne a réussi à ce que toutes les voies énergétiques du vieux continent mènent à l’Algérie, en particulier dans cette circonstance particulière caractérisée par une grave crise mondiale de l’énergie, en particulier du gaz naturel, à la lumière d’une réduction significative de la consommation de la Russie l’approvisionnement du vieux continent et la transformation de ce produit en une denrée rare dont les prix s’envolent.

    Ce dialogue intervient également au moment où la société nationale des hydrocarbures Sonatrach annonçait, d’une part, une augmentation des livraisons de gaz aux pays européens, comme l’Italie, et, d’autre part, elle révisait les prix des contrats avec 6 de ses 11 partenaires commerciaux dans le domaine du gaz.

    En examinant le communiqué du ministère de l’Energie, il apparaît clairement que la partie algérienne veut agir avec un pragmatisme affirmé, à savoir que ce dialogue est effectivement le bienvenu, mais en contrepartie, l’Europe doit s’engager dans des partenariats industriels entre entreprises algériennes et européennes dans le secteur de l’énergie, et conclure des partenariats mutuellement bénéfiques à la lumière de la situation énergétique actuelle, comme le souligne la déclaration du ministère de l’Énergie.

    Echouroukonline, 01/10-/2022

    #Algérie #UE

  • Accord d’Association CE-Maroc – coopération douanière

    Accord d’Association CE-Maroc – coopération douanière

    Maroc, Union Européenne, coopération douanière,

    Accord d’Association CE-Maroc

    5ème Comité de coopération douanière
    (Rabat, le 13 décembre 2007)

    Projet de compte-rendu


    La 5ème réunion du Comité de coopération douanière CE-Maroc s’est déroulée sous la présidence de la Communauté.

    La liste des participants des deux délégations figure en annexe 1.

    1- Adoption de l’ordre du jour

    Les deux délégations ont adopté l’ordre du jour figurant à l’annexe 2.

    2- Approbation du compte-rendu du 4ème Comité tenu à Rabat le 12 décembre 2006
    Les deux parties ont approuvé et adopté le compte-rendu concernant la 4ème session du Comité de coopération douanière.

    3- Base légale et mandat futur du Comité de coopération douanière
    Le Comité de coopération douanière (CCD) a été institué par l’ancien protocole sur les règles d’origine annexé à l’Accord d’Association Maroc-UE.
    A partir du 1er janvier 2006, ce protocole a été remplacé par le protocole pan- euro-med qui n’a pas prévu de dispositions spécifiques par rapport au CCD. De ce fait, ce Comité se trouve depuis l’adoption de ce protocole sans base juridique.
    La partie européenne a proposé de trouver une solution appropriée à cette question en modifiant, à cet effet, la décision n°1/2003 qui a institué les sous-comités en vigueur dans le cadre de l’Accord d’Association. A cet effet, elle a proposé, en outre, d’élargir les attributions de ce Comité de manière à pouvoir y traiter également toutes les questions fiscales dont notamment celles relatives à la TVA, à la non double imposition, etc. En mars 2007, un projet de décision dans ce sens avait été envoyé au partenaire marocain.
    Tout en marquant son accord de principe sur l’approche de la Commission, la douane marocaine a informé qu’elle avait depuis préparé un projet de contre-proposition que la Commission n’avait pas encore reçu officiellement.
    Le Comité n’a donc pas pu conclure sur ce point.

    4- Politique Européenne de Voisinage
    La Commission a informé la partie marocaine qu’elle est en train d’étudier les efforts supplémentaires qui s’imposent pour concrétiser les propositions visant déjà à renforcer la PEV. Au printemps de 2008, une Communication de la Commission abordera les performances des partenaires de la PEV et sera accompagnée de rapports sur les progrès accomplis par chacun d’entre eux. La Commission a rappelé que le rapport 2006 en matière de douane était positif pour le Maroc.


    5- Mise en œuvre des mesures douanières suivantes  :
    5.1- Recommandations sur la facilitation des échanges  adoptées à la Conférence Ministérielle de Palerme en juillet 2003 (point 21 du Plan d’Action)   
    Lors des réunions précédentes, il s’était déjà avéré qu’en ce qui concerne la facilitation des échanges (mise en œuvre des Recommandations de la Conférence ministérielle de Palerme 2003 – point 21 du plan d’action), la douane marocaine avait fait de grands efforts pour simplifier et moderniser sa législation douanière et ses procédures de dédouanement. En 2007, l’administration des douanes a poursuivi ses efforts pour adopter ses dispositions légales ainsi que ses procédures aux besoins des opérateurs économiques. Ainsi, elle a renforcé le contenu de son système de catégorisation des entreprises octroyant aux entreprises bien gérées des assouplissements; ce système est entretemps bien connu par les entreprises et 72 en bénéficient déjà. En ce qui concerne le projet de « guichet unique », des avancées significatives ont été réalisées et un appel d’offre sera lancé sous peu pour un projet pilote. Quant au nouveau système de dédouanement des marchandises BADR (Base Automatisée des Douanes en Réseau), la mise en service du second palier (sur quatre) s’effectuera dans quelques semaines, la date initialement prévue (22 août) étant reportée du fait de quelques ajustements techniques à réaliser.

    D’autres nouvelles mesures prises en 2007 concernent, entre autres, le traitement des envois express (établissement d’un couloir spécial pour le dédouanement de ces envois), la mise en place d’un système d’admission temporaire pour les emballages à réexporter, la possibilité d’établir des déclarations mensuelles pour les opérations de transit vers les zones franches et un régime particulier pour les importations de conteneurs (qui ne feront dorénavant plus l’objet d’une déclaration d’importation mais seront inscrits dans la comptabilité de l’agence maritime).


    5.2- Cadre des normes de l’OMD (point 22 du Plan d’Action)   
    5.2.1 – Mise en œuvre du cadre des normes – présentation détaillée sur les nouvelles mesures de sécurité communautaires

    La Commission a présenté ses nouvelles mesures de sécurité mettant en œuvre le Cadre des normes de l’OMD, y compris le concept de l’opérateur économique agréé (OEA). Le Maroc s’est montré très intéressé et a rappelé qu’il a, lui aussi, adhéré au Cadre. Le code des douanes marocain a été adapté et contient maintenant également la possibilité de demander des déclarations préalables. En outre, tout comme le concept communautaire de l’OEA, son système de catégorisation des entreprises reprend les aspects de la sécurité. Le Maroc a demandé de considérer la possibilité de la reconnaissance mutuelle des mesures de sécurité. La Commission a répliqué qu’il fallait d’abord que la Communauté finalise en interne les nouvelles mesures avant d’entamer plus avant des négociations dans ce domaine.


    5.3- Dispositions douanières de l’Accord d’Association

    5.3.1. – Suivi des travaux concernant la Nomenclature Combinée

    Le Maroc a informé le Comité que les travaux concernant la transposition de la Nomenclature Combinée (NC) dans le tarif douanier marocain ont bien avancé (l’examen de 66 chapitres a pour l’instant été finalisé). 31 chapitres doivent encore être examinés. Il n’a toutefois pas été possible de prévoir une date finale pour l’accomplissement de l’exercice. La Commission a rappelé l’importance de l’adoption de la NC de la part du Maroc.

    6 – Origine 
    6.1 – Etat de la situation des protocoles pan-euro-méditerranéens
    La Commission informe le Comité qu’en ce qui concerne les accords conclus par la Communauté, le système du cumul pan-euro-méditerranéen est maintenant applicable à l’intérieur de l’Espace économique européen (EEE), ainsi qu’avec les pays de l’AELE (Suisse, Norvège, Islande, Liechtenstein), avec les îles Féroé, avec le Maroc, avec Israël, avec l’Egypte, avec la Jordanie, avec la Tunisie et avec l’Algérie. En ce qui concerne la Turquie, le protocole pan-euro-med est applicable pour les produits couverts par l’union douanière CE-Turquie et pour les produits agricoles.

    En ce qui concerne la Communauté, seuls quatre protocoles pan-euro-med doivent encore être adoptés, à savoir avec le Liban, avec l’Autorité palestinienne, avec la Syrie (le protocole pan-euro-med est déjà inclus dans le futur accord d’association) et avec la Turquie pour les produits du charbon et de l’acier.

    Pour sa part, le Maroc a déjà mis en application le protocole pan-euro-med avec les pays de l’AELE, avec la Turquie, ainsi qu’avec la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie dans le cadre de l’accord d’Agadir.

    6.2 – Mise en œuvre du protocole origine
    L’échange de vues concernant la mise en œuvre du protocole « origine » n’a pas soulevé des questions spécifiques.

    7 – Fonctionnement de la coopération administrative et de l’assistance mutuelle en matière douanière entre les autorités communautaires et les autorités du Maroc selon le protocole n° 5 de l’Accord d’Association CE-Maroc 
    7.1 – Echange de vue général sur le fonctionnement du Protocole n° 5
    L’échange de vues concernant le fonctionnement du Protocole n° 5 sur l’assistance mutuelle en matière douanière n’a pas soulevé des questions spécifiques.
    7.2 – Mise à jour des informations relatives aux points de contact
    Une liste révisée des points de contact du côté communautaire a été remise aux autorités marocaines, reprenant notamment les adresses AFIS (pour connexion Marinfo).
    8 – Coopération entre l’OLAF et l’administration douanière du Maroc dans le domaine de la lutte contre la fraude
    8.1 – Arrangement administratif
    En ce qui concerne l’arrangement administratif conclu récemment entre l’administration douanière du Maroc, l’OLAF et AIDCO, il a été rappelé que cet arrangement ne remplace pas l’accord qui prévaut d’un point de vue légal. Aussi, cet arrangement ne couvre que les questions relevant de la compétence de l’OLAF. Comme premières actions dans le cadre de cet arrangement, il a été mentionné la visite d’un mois à l’OLAF de deux fonctionnaires marocains, la connexion imminente de la douane marocaine au système AFIS (prévue pour janvier 2008), ainsi que l’organisation d’un séminaire entre l’OLAF, les administrations douanières françaises, espagnoles et marocaines.

    9 – Programme d’Appui à l’Accord d’Association (Jumelage avec les douanes italiennes)
    Le jumelage entre les douanes marocaines et italiennes qui s’inscrit dans le Programme d’Appui à l’Accord d’Association a été prorogé de six mois (jusque fin juin 2008). Tout en remerciant l’UE pour ce support, le Maroc a qualifié les résultats obtenus jusqu’à maintenant de très satisfaisants.

    10 – Information au sujet de la participation au Programme Douane 2013
    En réponse à une demande d’information marocaine, la Commission a exposé les possibilités pour le Maroc de participer aux programmes et agences communautaires. Il a été précisé que le Maroc pourrait éventuellement participer, sous réserve d’acceptation des demandes précises, à certaines actions du programme Douane 2013 et que pour ce qui concerne la participation aux agences dans le domaine douanier, le Maroc devrait s’adresser directement au directeur exécutif de l’agence FRONTEX.

    11 – Divers
    11.1 – Suivi des discussions précédentes sur la valeur en douane
    Enfin, sous divers, la Commission a rappelé son offre pour entamer des discussions techniques au cas où le Maroc continuerait à éprouver des difficultés concernant la valeur en douane lors de l’importation. Le Maroc a répondu ne pas avoir besoin d’assistance, le système qu’il a développé pour lutter contre les cas de sous-facturation donnant entière satisfaction à ce stade.

    Annexe 1

    LISTE DES PARTICIPANTS

    DELEGATION DU MAROC

  • Maroc-UE : Compte rendu de la réunion sur l’ALECA

    Maroc-UE : Compte rendu de la réunion sur l’ALECA

    Maroc, Union Européenne, ALECA, Accord de Libre échange Complet et Approfondi,

    Royaume du Maroc
    Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération
    Direction de l’Union Européenne et des Processus Méditerranéens

    Le 10 juillet 2012

    Note A l’Attention de Monsieur le Ministre

    Objet : Maroc-UE/ Réunions sur l’Accord de Libre échange Complet et Approfondi (ALECA) (Rabat, les 03 et 04 juillet 2012)

    J’ai l’honneur de porter à la connaissance de Monsieur le Ministre que dans le cadre de la préparation des négociations sur un Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA) entre le Maroc et l’UE, une réunion s’est tenue à Rabat, le 04 juillet 2012, pour approfondir les discussions entre les deux parties sur le contenu dudit Accord et convenir des prochaines étapes de ce processus.

    Ont pris part à cette rencontre, du côté européen, des représentants de la Commission européenne, dont M. Ignacio G. Bercero, Directeur du développement durable et des relations bilatérales à la Direction Générale du Commerce, et…

    #Maroc #UE #ALECA

  • Le Maroc talonne l’Espagne dans les exportations de tomates

    Le Maroc talonne l’Espagne dans les exportations de tomates

    Maroc, Tomates, Espagne, Union Européenne,

    Il y a dix ans, l’avance de l’Espagne sur le Maroc dans les exportations de tomates était de 104,74%, cette année il n’y a qu’un bonus de 5,24%. Au cours des dix dernières années, le Maroc a augmenté ses exportations de tomates de 41,84 %, tandis que les grands fournisseurs traditionnels du marché européen ont perdu du terrain. L’Espagne a connu une réduction de pas moins de 41,84 %.

    Selon les calculs du service d’information espagnol Hortoinfo , les exportations de tomates du Mexique ont augmenté au cours des dix dernières années, passant de 1,472 milliard de kilos en 2012 à 1,904 milliard en 2021. Les Pays-Bas sont passés de 1,040 milliard de kilos en 2012 à 933,71 millions en 2021 et l’Espagne de 908,65. millions de kilos en 2012 (1 026,76 millions de kilos en 2013) à 662,49 millions l’an dernier. Le Mexique a vu ses exportations de tomates passer de 443,81 millions à 629,51 millions de kilos.

    Ces quatre pays, premiers fournisseurs mondiaux de tomates, représentaient plus de la moitié des exportations mondiales totales de ce produit, soit 53,16 %. Le Mexique avait une part de 24,51 %, les Pays-Bas de 12,02 %, l’Espagne de 8,53 % et le Maroc de 8,10 %.

    Ce faible écart entre le Maroc et l’Espagne, qui s’est rétréci au fil des ans, pose la question de savoir si le Maroc peut rattraper l’Espagne de sitôt et si cela pourrait être dès 2022.

    Le Mexique a généré le plus de revenus des exportations de tomates en 2021, à savoir 2,146 milliards d’euros. Les exportations mondiales se sont élevées à 8,839 milliards d’euros.

    Le deuxième exportateur de tomates était les Pays-Bas avec 1,737 milliard d’euros. L’Espagne occupe la troisième place avec 975,78 millions d’euros et le Maroc la quatrième place avec 723,38 millions d’euros.

    Source : hortoinfo.es, 05/09/2022

    #Maroc #Espagne #UE #Tomate

  • Maroc : Qu’y a-t-il derrière les morts de Melilla ?

    Maroc : Qu’y a-t-il derrière les morts de Melilla ?

    Maroc, Union Européenne, Ceuta, Melilla, Immigration, frontières de l’Europe,

    Une tentative massive de traversée en juin qui s’est soldée par un désastre a mis en lumière le rôle du Maroc dans les efforts de l’UE pour contrôler les migrations.

    Emma Smith*

    Tôt le matin du 24 juin, environ 2 000 demandeurs d’asile et migrants – dont beaucoup du Soudan et du Soudan du Sud – ont tenté en masse de franchir la barrière frontalière séparant la ville marocaine de Nador de l’enclave nord-africaine espagnole de Melilla.

    Les forces de sécurité marocaines ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et en brandissant des matraques. Selon les comptes du gouvernement, 23 demandeurs d’asile et migrants ont été tués. Les groupes locaux de défense des droits de l’homme affirment que le véritable bilan pourrait atteindre 37 . Des dizaines d’autres ont été blessés .

    Des mois plus tard, de nombreux détails sur ce qui s’est passé et sur la manière dont les décès sont survenus restent contestés. Les organisations internationales de défense des droits de l’homme , l’ Union africaine et l’ ONU ont appelé à une enquête indépendante, tandis que l’incident a jeté un nouveau coup de projecteur sur le rôle du Maroc dans les efforts plus larges de l’UE pour tenter de freiner la migration.

    « [La violence] ne devrait pas nous surprendre », a déclaré Judith Sunderland, directrice associée de la division Europe et Asie centrale de Human Rights Watch, à The New Humanitarian. « C’est presque comme si l’UE avait accepté que la violence fasse partie de sa boîte à outils en matière de contrôle des migrations. »

    Le Maroc est le seul pays africain qui partage une frontière terrestre avec l’UE, à Melilla et à l’autre enclave nord-africaine de l’Espagne, Ceuta. Au point le plus proche de l’autre côté du détroit de Gibraltar, le Maroc n’est également qu’à 13 kilomètres de l’Espagne par la mer. Cette proximité a conduit le Maroc à être à la fois un pays d’origine et de transit pour les demandeurs d’asile et les migrants qui tentent d’atteindre l’UE, avec des chiffres qui fluctuent au fil des ans.

    Suite à la crise migratoire de 2015, alors que l’UE a agi pour restreindre le mouvement des personnes de Turquie et de Libye – les deux principaux pays de départ à l’époque – vers l’Europe, les arrivées du Maroc vers l’Espagne le long de ce que l’on appelle la route de la Méditerranée occidentale ont augmenté.

    En 2018, plus de 56 000 demandeurs d’asile et migrants ont atteint l’Espagne via la route de la Méditerranée occidentale, ce qui en fait la route migratoire la plus active vers l’Europe cette année-là. 6 800 autres ont traversé les frontières terrestres du pays à Melilla et Ceuta.

    L’UE a répondu en fournissant une aide de 148 millions d’euros au Maroc – dont la grande majorité a servi à renforcer et à soutenir sa capacité à contrôler ses propres frontières. Les arrivées sur la route de la Méditerranée occidentale ont rapidement diminué, mais à partir de 2020, la route de la côte ouest du Maroc vers les îles espagnoles des Canaries dans l’océan Atlantique est devenue plus active.

    « La contribution du Maroc à la gestion de la migration irrégulière via la route Atlantique/Méditerranée occidentale est essentielle », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne à The New Humanitarian. « L’Union européenne souhaite renforcer davantage ce partenariat. »

    Alors que le Maroc, l’UE et l’Espagne s’engagent tous à approfondir leur coopération en matière de migration à la suite des violences et des décès à Melilla, nous examinons quelques questions clés :

    Les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne ont-elles été un facteur clé dans la préparation des violences à Melilla ?

    La tentative massive de demandeurs d’asile et de migrants de traverser la frontière vers Melilla n’était pas la première du genre. Les 17 et 18 avril de l’année dernière, environ 8 000 personnes – dont 2 000 mineurs – ont nagé ou escaladé la barrière frontalière pour atteindre l’autre enclave nord-africaine espagnole, Ceuta.

    Les soldats et les gardes-frontières espagnols ont réagi en repoussant les gens de l’autre côté de la frontière – parfois violemment – et en rassemblant et en renvoyant au Maroc la grande majorité de ceux qui ont réussi à traverser. Pendant ce temps, les gardes-frontières marocains étaient visiblement absents de l’autre côté de la frontière et semblaient parfois aider les personnes qui tentaient de traverser.

    L’ Espagne et le Maroc entretiennent une relation stable depuis des années et se coordonnent étroitement en matière de sécurité aux frontières depuis les années 1990 – bien que la mesure dans laquelle le Maroc accorde la priorité à la restriction de la migration irrégulière soit étroitement liée à la pression extérieure et aux incitations de l’UE et de l’Espagne.

    Un accord bilatéral signé entre les deux pays en 1992 permet à l’Espagne de demander la réadmission des personnes entrées irrégulièrement depuis le Maroc. Et le Maroc a périodiquement réprimé les demandeurs d’asile et les migrants subsahariens dans le pays, y compris en 2018.

    En avril 2021, cependant, une impasse diplomatique a menacé cette relation lorsque l’Espagne a autorisé Brahim Ghali – le chef du Front Polisario, un mouvement indépendantiste du Sahara occidental – à entrer dans le pays pour un traitement COVID-19. Le Maroc a annexé le Sahara occidental en 1975 après le retrait de l’Espagne en tant que puissance coloniale, ce qui a conduit à une guerre avec le Front Polisario qui s’est conclue en 1991 par un accord de cessez-le-feu négocié par l’ONU.

    Jusqu’à récemment, une grande partie de la communauté internationale, y compris l’Espagne, restait neutre dans le conflit et soutenait les efforts de l’ONU pour une solution négociée. Le Maroc a considéré la décision de l’Espagne d’étendre le traitement médical à Ghali comme une violation de cette neutralité et a menacé de répercussions. Un mois plus tard, la traversée massive à Ceuta a eu lieu.

    Au lendemain des traversées, l’Espagne a tenté de faire des concessions au gouvernement marocain. Mais les relations ne se sont pas améliorées jusqu’à ce que le gouvernement espagnol annonce publiquement son soutien à la revendication territoriale du Maroc sur le Sahara Occidental en mars de cette année. Un accord qui a ouvert la voie à une coopération migratoire renforcée entre le Maroc et l’Espagne est entré en vigueur à peu près à la même époque.

    « Tout revenait à la question du Sahara occidental », a expliqué Lorena Stella Martini, assistante de plaidoyer et de communication pour le Conseil européen des relations étrangères.

    Bien qu’il n’y ait aucune preuve directe que la relation revigorée entre le Maroc et l’Espagne ait conduit à la violence à Melilla cet été, Sunderland a déclaré que les actions suivent un schéma clair également observé dans d’autres pays avec lesquels l’UE s’est associée pour freiner la migration.

    « [Il y a souvent] des mesures de répression contre les migrants sans papiers et les demandeurs d’asile dans ces pays à la suite de nouvelles déclarations de partenariat », a-t-elle déclaré.

    Comment l’Espagne, l’UE et le Maroc ont-ils réagi à l’incident ?

    Le 24 juin, en réponse à la tentative de franchissement de la frontière, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a félicité les autorités marocaines pour leurs efforts dans la gestion de ce qu’il a qualifié d’« agression violente et organisée », et a attribué la responsabilité de l’incident à ce qu’il a qualifié mafias de trafiquants.

    Plus tard – après que des images et des vidéos soient apparues montrant des forces de sécurité marocaines tenant des matraques, battant et donnant des coups de pied, et se tenant au-dessus de personnes blessées et épuisées allongées en tas sur le sol – Sánchez a tenté de se distancier de ses commentaires initiaux, tout en blâmant carrément le épaules des « mafias ».

    Le procureur général espagnol a depuis ouvert une enquête sur les décès. Sunderland de HRW, cependant, a déclaré qu’elle doutait que ce soit « une décision véritablement impartiale [qui] conduira à la vérité et à la justice réelles ».

    Entre-temps, les autorités marocaines se sont concentrées sur la poursuite des personnes impliquées ou accusées d’avoir facilité la traversée. Le mois dernier, 13 hommes du Soudan, du Soudan du Sud et du Tchad ont été condamnés à des amendes et à deux ans et demi de prison. En juillet, 33 personnes ont été condamnées à 11 mois de prison pour « entrée illégale » et « désobéissance ».

    Une enquête menée par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), affilié à l’État marocain, a allégué que les décès avaient probablement été causés par la suffocation lorsque des personnes ont été écrasées alors qu’elles tentaient de franchir des points d’entrée étroits à la frontière, et a soutenu que les forces de sécurité marocaines n’avaient utilisé la violence que lors d’incidents isolés dans réponse au danger que représentent les demandeurs d’asile et les migrants porteurs de bâtons et de pierres. Des dizaines de gardes-frontières marocains auraient été blessés lors de l’incident.

    Des groupes de surveillance, dont l’Association marocaine non gouvernementale des droits de l’homme, ont déclaré que l’enquête de la CNDH était incomplète et ont réitéré leurs appels à une enquête indépendante.

    Au niveau de l’UE, la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a condamné les pertes en vies humaines à la frontière maroco-espagnole dans un discours du 4 juillet, mais s’est rapidement concentrée sur le rôle des réseaux de passeurs dans la facilitation et l’encouragement de la migration irrégulière.

    À la suite d’une réunion dans la capitale marocaine, Rabat, le 8 juillet entre Johansson, ministre espagnol de l’intérieur, et le ministre marocain de l’intérieur, l’UE et le Maroc ont annoncé un nouvel effort conjoint de coopération en matière de migration et de lutte contre le trafic d’êtres humains, axé sur la gestion des frontières et renforcé coopération policière.

    Said Saddiki, professeur de relations internationales à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, a déclaré que le Maroc avait besoin de plus de soutien de l’UE pour gérer les migrations. Il a expliqué que les politiques de l’UE ont de plus en plus transformé le Maroc en une destination pour les demandeurs d’asile et les migrants – au lieu d’un pays de transit – et a déclaré que le Maroc manque de ressources pour intégrer les personnes dans sa vie économique et sociale.

    Dans le même temps, il a déclaré qu’il existe toujours une « méfiance mutuelle » entre le Maroc et l’Espagne résultant des héritages coloniaux et des conflits territoriaux, entre autres problèmes, et que le Maroc – comme d’autres pays d’Afrique du Nord – ne veut pas agir en tant que garde de sécurité pour aux frontières de l’Europe sans rien recevoir en retour.

    Pendant ce temps, la dépendance à l’égard du Maroc en matière de gestion des migrations rend l’UE vulnérable à l’utilisation de la question pour exercer une pression politique sur le bloc et sur les États membres – comme l’a fait la Turquie ces dernières années. « Les problèmes internationaux sont étroitement liés », a ajouté Saddiki.

    Quelle est la situation actuelle des demandeurs d’asile et des migrants à Ceuta et Melilla ?
    Pour les demandeurs d’asile et les migrants qui espèrent transiter par le Maroc pour atteindre l’Espagne et l’UE, l’accent renouvelé sur la gestion des migrations et la lutte contre le trafic de personnes « rendra probablement plus difficile… d’atteindre l’Europe », a déclaré Martini de l’ECFR.

    « Il est essentiel que des contrôles plus sévères n’entraînent pas d’épisodes dramatiques comme celui qui s’est produit à la frontière entre le Maroc et Melilla en juin », a-t-elle ajouté.

    Mais les groupes de défense des droits de l’homme affirment qu’en mettant l’accent sur la lutte contre le trafic d’êtres humains, le Maroc et l’UE encadrent la migration dans un contexte criminel, ce qui conduit inévitablement à diriger des politiques hostiles contre les demandeurs d’asile et les migrants qui tentent de franchir les frontières.

    « Il est essentiel que des contrôles plus sévères n’entraînent pas d’épisodes dramatiques comme celui qui s’est produit à la frontière entre le Maroc et Melilla en juin. ”

    Cela est évident dans les zones proches des frontières du Maroc avec l’Espagne où, à tout moment, des centaines de demandeurs d’asile et de migrants, pour la plupart subsahariens espérant atteindre l’UE, vivent dans des camps informels ou des grottes dans des « conditions extrêmement vulnérables et précaires », selon Sunderland.

    Les autorités marocaines ont également l’habitude d’effectuer des raids violents dans ces camps et d’évacuer les personnes des frontières de Melilla et de Ceuta vers des zones pauvres du sud du Maroc, loin de la côte et des enclaves espagnoles, a ajouté Sunderland. Ces types de raids sont souvent justifiés dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière et la traite des êtres humains.

    Pendant ce temps, selon des groupes de défense des droits, ceux qui parviennent à se rendre en Espagne risquent d’être rapidement renvoyés au Maroc, souvent sans avoir la possibilité de demander une protection internationale, ce qui est requis par le droit international.

    De nouvelles voies de migration légale, ainsi que des efforts sérieux pour s’attaquer aux causes profondes qui poussent les gens à partir à la recherche d’une vie meilleure, sont désespérément nécessaires, selon Martini. « Il reste à voir comment l’UE et ses États membres travailleront et coopéreront également avec des partenaires importants tels que le Maroc pour atteindre ces objectifs », a-t-elle ajouté.

    *Journaliste indépendante basée à Barcelone couvrant les questions de développement mondial et de santé mentale

    The New humanitarian, 08/09/2022

    #Maroc #Espagne #UE #Immigration #Ceuta #Melilla


  • BCE: La plus grande hausse de taux d’intérêt jamais enregistrée

    BCE: La plus grande hausse de taux d’intérêt jamais enregistrée

    Banque centrale européenne, Réserve fédérale américaine, Union Européenne, Christine Lagarde, Russie, Ukraine,

    FRANCFORT, Allemagne (AP) – La Banque centrale européenne a procédé jeudi à sa plus importante hausse de taux d’intérêt, à la suite de la Réserve fédérale américaine et d’autres banques centrales dans une ruée mondiale de hausses de taux rapides destinées à étouffer l’inflation record qui accable les consommateurs et pousse L’Europe vers la récession.

    Le conseil d’administration de la banque, composé de 25 membres, a relevé ses principaux critères de référence d’un pourcentage sans précédent de trois quarts de point de pourcentage pour les 19 pays qui utilisent l’euro. La BCE modifie généralement ses taux d’un quart de point et n’a pas relevé son taux directeur de trois quarts de point depuis le lancement de l’euro en 1999.

    La présidente de la Banque, Christine Lagarde, a déclaré que la BCE maintiendrait la hausse des taux « au cours des prochaines réunions » car « l’inflation reste beaucoup trop élevée et devrait rester au-dessus de notre objectif pendant une période prolongée ». Elle a déclaré que les prix de l’énergie resteraient « extraordinairement élevés ».

    « Des données récentes indiquent un ralentissement substantiel de la croissance économique dans la zone euro, l’économie devant stagner plus tard dans l’année et au premier trimestre 2023 », a déclaré Lagarde aux journalistes.

    L’augmentation massive de la banque vise à augmenter le coût d’emprunt pour les consommateurs, les gouvernements et les entreprises, ce qui, en théorie, ralentit les dépenses et les investissements et atténue la flambée des prix à la consommation en réduisant la demande de biens.

    Les analystes disent que cela vise également à renforcer la crédibilité de la banque après qu’elle ait sous-estimé la durée et la gravité de cette flambée d’inflation. Après avoir atteint un record de 9,1 % en août , l’inflation pourrait grimper à deux chiffres dans les mois à venir, selon les économistes.

    La guerre en Ukraine a alimenté l’inflation en Europe, la Russie réduisant fortement l’approvisionnement en gaz naturel bon marché utilisé pour chauffer les maisons, produire de l’électricité et faire fonctionner des usines. Cela a fait grimper les prix de l’essence de 10 fois ou plus.

    Les responsables européens dénoncent les coupes budgétaires comme un chantage visant à faire pression et à diviser l’Union européenne sur son soutien à l’Ukraine. La Russie a blâmé les problèmes techniques et a menacé cette semaine de couper complètement l’approvisionnement en énergie si l’Occident instituait des plafonds de prix sur le gaz naturel et le pétrole de Moscou.

    Certains économistes affirment que les hausses de taux d’intérêt de la BCE, dont une hausse d’un demi-point lors de sa dernière réunion en juillet , pourraient aggraver une récession européenne prévue pour la fin de cette année et le début de 2023, causée par une inflation plus élevée qui a tout fait de l’épicerie aux factures de services publics plus chères .

    Lagarde a déclaré que la banque ne prévoyait cependant pas de baisse de la production économique selon ses hypothèses actuelles. Une récession de 2022-23 ne pourrait se produire que dans un scénario du pire « vraiment sombre » où tout le gaz naturel russe est coupé, les approvisionnements alternatifs ne sont pas disponibles et les gouvernements doivent recourir au rationnement de l’énergie, a-t-elle déclaré.

    Les prix de l’énergie échappent au contrôle de la BCE, mais la banque a estimé que les hausses de taux empêcheraient la hausse des prix d’être intégrée dans les attentes d’accords sur les salaires et les prix et qu’une action décisive maintenant empêcherait la nécessité de hausses encore plus importantes si l’inflation s’enracinait.

    La banque centrale européenne « veut lutter contre l’inflation – et veut être perçue comme combattant l’inflation », a déclaré Holger Schmieding, économiste en chef à la banque Berenberg.

    Bien que les prix de l’énergie et les programmes de soutien gouvernementaux pour protéger les consommateurs d’une partie de la douleur « auront un impact beaucoup plus important sur l’inflation et la profondeur de la récession imminente que la politique monétaire », a-t-il déclaré.

    Carsten Brzeski, économiste en chef de la zone euro à la banque ING, a également déclaré que la récession à venir « sera entraînée par les prix de l’énergie et non par les taux d’intérêt ».

    Des taux plus élevés pourraient aider à lutter contre l’inflation en augmentant le taux de change de l’euro par rapport au dollar et aux autres devises. C’est parce que la récente baisse de l’euro à moins de 1 dollar – en raison de la flambée des coûts de l’énergie et de la détérioration des perspectives économiques – rend les biens importés, y compris l’énergie, plus chers.

    La BCE a pris du retard sur les autres banques centrales mondiales dans l’augmentation des taux. Les banques centrales du monde entier se sont effondrées après avoir été prises à contre-pied par l’inflation alimentée par la guerre de la Russie en Ukraine et les effets persistants de la pandémie de COVID-19, qui ont fait grimper les prix de l’énergie et restreint l’approvisionnement en pièces et matières premières.

    La campagne soudaine de hausse des taux d’intérêt fait suite à des années au cours desquelles les coûts d’emprunt et l’inflation sont restés faibles en raison de tendances générales telles que la mondialisation, le vieillissement de la population et la numérisation.

    La référence de la BCE est désormais de 1,25 % pour les prêts aux banques. La principale référence de la Fed est de 2,25 % à 2,5 % après plusieurs importantes hausses de taux, dont deux de trois quarts de point. L’ indice de référence clé de la Banque d’Angleterre est de 1,75 %, et la Banque du Canada a relevé mercredi son indice de référence de trois quarts de point, à 3,25 %.

    Associated Press

    #BCE #Banque_centrale_européenne #Taux

  • Chef de l’Otan: Un hiver dure pour l’Ukraine et ses soutiens

    Chef de l’Otan: Un hiver dure pour l’Ukraine et ses soutiens

    OTAN, Jens Stoltenberg, Russie, Ukraine, Union Européenne,

    Base aérienne de Ramstein, Allemagne (AP) – Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a prévenu jeudi que l’Ukraine et ses partisans allaient devoir affronter un hiver difficile dans les mois à venir, mais il a exhorté l’opinion publique des pays occidentaux à garder foi en leurs efforts, affirmant que la guerre est à un point critique alors que la Russie perd des territoires.

    « Nous devons au moins être préparés pour cet hiver, car il n’y a aucun signe que la Russie renonce à son objectif de prendre le contrôle de l’Ukraine », a déclaré Stoltenberg à l’Associated Press en marge d’une réunion des partisans de l’Ukraine dirigée par les États-Unis à Ramstein, au sud-ouest de Allemagne.

    « La guerre en Ukraine approche d’une étape charnière où nous voyons que l’offensive russe dans le Donbass est au point mort. Nous voyons que les Ukrainiens ont été capables de riposter, de riposter et de regagner du territoire », a-t-il déclaré.

    Le plus difficile de tous est la tâche qui attend les forces armées ukrainiennes, plus de six mois après le début d’un conflit autrefois considéré par le président russe Vladimir Poutine comme une intervention militaire susceptible de durer quelques jours, mais qui s’est maintenant transformé en une guerre d’usure acharnée.

    Alors que l’Ukraine a cherché des armes et des munitions, elle a maintenant besoin d’équipements d’hiver. Lors de la réunion de jeudi, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a déclaré que son pays fournirait des équipements de production d’électricité, des tentes et d’autres matériels. Mais il en faut plus.

    « L’hiver arrive, et l’hiver va être dur sur le champ de bataille en Ukraine. Nous savons que la taille de l’armée ukrainienne est maintenant environ trois fois plus grande que ce qu’elle était l’hiver dernier », a déclaré Stoltenberg. « Ils ont un besoin urgent de plus d’uniformes d’hiver, de générateurs qui créent de l’électricité, de la chaleur, et aussi bien sûr des tentes et d’autres choses qui peuvent les aider à passer l’hiver. »

    Stoltenberg a également déclaré que l’OTAN travaillait avec l’industrie de la défense pour explorer les moyens de stimuler la production d’armes afin de mieux répondre aux besoins de l’Ukraine et de reconstituer les arsenaux des alliés qui ont fourni toutes sortes d’armes et de systèmes de défense.

    « Nous avons vu que pendant la crise du COVID, l’industrie a pu accélérer la production de vaccins et maintenant nous devons avoir, dans une certaine mesure, la même approche ; augmenter rapidement la production d’armes et de munitions », a-t-il déclaré à l’AP.

    S’adressant aux publics américain, canadien et européen souffrant des prix élevés de l’énergie, de l’inflation et des inquiétudes concernant l’approvisionnement alimentaire, Stoltenberg les a exhortés à garder la foi, affirmant que le prix de la fin du soutien serait un prix trop élevé à payer.

    «Je comprends que beaucoup de gens sont frustrés et ressentent en fait la douleur dans les pays de l’OTAN avec l’augmentation des prix de l’énergie, le coût de la vie. Mais en même temps, nous devons nous rappeler que le prix que nous payons est mesuré en argent, en dollars américains, en livres ou en euros, tandis que le prix que les Ukrainiens paient est mesuré en vies perdues chaque jour », a-t-il déclaré.

    « Si le président Poutine gagne en Ukraine, le monde deviendra plus dangereux. Ensuite, il verra qu’il est récompensé, qu’il peut y parvenir en utilisant la force militaire brutale, en envahissant un voisin, en violant de manière flagrante la règle internationale et en attaquant des civils innocents », a déclaré l’ancien Premier ministre norvégien.

    Stoltenberg ne serait pas attiré par la durée du conflit, mais il a déclaré qu’il se terminerait à un moment donné, à la table des négociations. Il a dit que l’Ukraine, en tant que pays souverain et indépendant, doit être aidée à travers cette guerre pour renforcer sa position dans les futurs pourparlers de paix.

    « Si le président Poutine et la Russie cessent de se battre, alors nous aurons la paix. Si l’Ukraine cesse de se battre, l’Ukraine cessera d’exister en tant que nation indépendante. Nous devons donc continuer à fournir un soutien », a-t-il déclaré.

    Associated Press

    #Ukraine #UE #Europe #Gaz #Hiver