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  • Maroc: L’Algérie rejette une nouvelle tentative de médiation

    Maroc: L’Algérie rejette une nouvelle tentative de médiation

    Maroc: L’Algérie rejette une nouvelle tentative de médiation – Union pour la Méditerranée, UpM, Espagne, Barcelone

    L’Algérie a de nouveau refusé une tentative de médiation initiée par l’Espagne en vue d’une réconciliation avec le Maroc. Madrid aurait souhaité organiser une rencontre entre le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et celui du royaume chérifien Nasser Bourita à l’occasion d’une réunion de l’Union pour la Méditerranée (UpM) dont les travaux ont débuté dimanche à Barcelone.

    Le chef de la diplomatie algérienne a préféré, lui, se rendre à Dakar (Sénégal) pour prendre part a la 8e conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (Chine-Afrique). Le journal espagnol “El Pais” a rapporté que Ramtane Lamamra “s’était excusé à la dernière minute auprès de son homologue espagnol de ne pouvoir participer à la réunion”, la réunion de l’UpM « intervenant parallèlement à la tenue du Forum de coopération sino-africaine les lundi et mardi ».

    L’Express, 01/12/2021

    Lamamra a décliné une invitation a une réunion au Barcelone

    L’Algérie “rejette” une nouvelle tentative de médiation avec le Maroc

    L’Algérie a de nouveau refusé une tentative de médiation initiée par l’Espagne en vue d’une réconciliation avec le Maroc.

    Madrid aurait souhaité organiser une rencontre entre le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et celui du royaume chérifien Nasser Bourita a l’occasion d’une réunion de l’Union pour la Méditerranée (UpM) dont les travaux ont débuté dimanche a Barcelone.

    Le chef de la diplomatie algérienne a préféré, lui, se rendre a Dakar (Sénégal) pour prendre part a la 8e conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (Chine-Afrique).

    Le journal espagnol “El Pais” a rapporté que Ramtane Lamamra “s’était excusé a la dernière minute auprès de son homologue espagnol de ne pouvoir participer a la réunion”.

    Le même titre –citant de sources diplomatiques- a précisé que le MAE algérien ait décidé de ne pas se rendre en Espagne car la réunion de l’UpM intervenait parallèlement a la tenue du Forum de coopération sino-africaine les lundi et mardi.

    Sur Twitter, Lamamra a soutenu que ce Forum constitue “une occasion d’évaluer l’exécution des programmes de coopération avec la République de Chine et les adapter de manière a dépasser l’impact du Coronavirus et a renouveler notre engagement commun de protéger les intérêts de l’Afrique”.

    En effet, le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares Bueno a voulu jouer la médiation entre Alger et Rabat en déclarant que “l’Algérie et le Maroc sont de principaux partenaires de l’Espagne et de l’Union européenne avec lesquels nous construisons une relation en Méditerranée…”, “Nous allons aborder ces questions a l’occasion de la réunion de Barcelone”, “Nous en Espagne, on œuvre souvent a trouver des solutions et pour un bon voisinage ainsi que pour la coopération en mer méditerranée. Le dialogue est indispensable a ce sujet”.

    Selon El Pais, a cause de l’absence des deux ministres algérien et marocain, la réunion s’achèvera sans le règlement de la crise opposant les deux pays depuis l’annonce par les autorités algériennes de la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc.

    La tension est, faut-il le rappeler, montée d’un cran après la mort de trois ressortissants algériens dans un raid marocain.

    Mohamed Meslem

    Echourouk Online, 30/11/2021

    #Algérie #Maroc #Espagne #Union_Méditerranée #UpM

  • Albares échoue dans sa tentative de réunir Lamamra et Bourita

    Espagne, Algérie, Maroc, Union pour la Méditerranée, UpM -Albares échoue dans sa tentative de réunir Lamamra et Bourita

    Albares échoue dans sa tentative de réunir les ministres du Maroc et d’Algérie à Barcelone
    L’absence des principaux dirigeants de la diplomatie marocaine et algérienne sont deux faits très notables lorsqu’on parle des problèmes et défis à relever sur la Méditerranée
    Les ministres des Affaires étrangères du Maroc, Naser Burita, et de l’Algérie, Ramtane Lamamra, ne participeront pas demain au forum de l’Union pour la Méditerranée (UpM), qui réunit à Barcelone les 27 États membres de l’Union européenne avec les 15 des Afrique du Nord, Moyen-Orient et Europe du Sud-Est.

    Selon des sources du ministère des Affaires étrangères, Burita et Lamamra ont contacté le ministre José Manuel Albares pour excuser leur présence à l’UpM pour coïncider avec la rencontre entre l’Union africaine et la Chine d’aujourd’hui et de demain au Sénégal.

    Les victimes des principaux leaders de la diplomatie marocaine et algérienne sont deux absences très notables lorsqu’il s’agit d’évoquer les problèmes et défis à affronter en Méditerranée.

    Aussi pour rendre visible un rapprochement avec le Maroc.

    Alors que les relations entre l’Espagne et son voisin du sud sont plus éloignées que jamais, ce forum aurait servi à rendre visible ce rapprochement qu’Albares affirmait il y a un mois avoir eu avec Burita par le biais d’un appel téléphonique.

    ABC, 29/11/2021

    #Espagne #Maroc #Algérie #UpM #Union_Méditerranée

  • Barcelone: L’Algérie et le Maroc boudent le Forum de l’UpM

    Maroc, Algérie, Union pour la Méditerranée – Barcelone: L’Algérie et le Maroc boudent le Forum de l’UpM

    Le sixième Forum de l’Union pour la Méditerranée n’a finalement pas eu la présence de l’Algérie et du Maroc, les deux pays que l’Espagne aspirait à réunir dans la rencontre non seulement pour aborder bilatéralement la relance des relations et la crise énergétique avec chacun d’eux. , mais aussi tenter une sorte de médiation dans les tensions renouvelées qui les confrontent.

    Ni le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, ni l’Algérien Ramtane Lamamra, n’ont assisté à la réunion du Forum à Barcelone présidée par le ministre espagnol José Manuel Albares, le haut représentant pour la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, et le secrétaire de la UPM, Nasser Kamel.

    L’excuse pour justifier l’absence a été la célébration à Dakar du Sommet Chine-Afrique, un forum qui prend une importance particulière en raison de la présence croissante d’investissements et d’entreprises chinoises sur le continent voisin, une relation qui continue aujourd’hui d’être plus bénéfique. pour les intérêts du pays asiatique que pour les nations africaines, qui maintiennent un déficit commercial annuel avec la Chine de plus de 20.000 millions de dollars. Tenter de rééquilibrer cette situation est un objectif prioritaire de la réunion.

    Les Affaires étrangères n’ont jamais voulu confirmer la présence des ministres algérien et marocain au Forum méditerranéen, comprenant que, comme on pouvait s’y attendre, les différences, désormais particulièrement amères entre les deux, constitueraient un obstacle de premier ordre.

    Ainsi, la possibilité que le Forum ait été le théâtre du rendez-vous reporté entre Albares et son homologue marocain a été diluée. Un rendez-vous qui, s’il avait eu lieu, aurait pu servir à rétablir les relations diplomatiques entre Madrid et Rabat, boiteuses depuis que le Maroc, le 18 juin, a appelé son ambassadeur en Espagne pour des consultations. Le retrait du diplomate est intervenu après que Rabat a levé ses contrôles aux frontières avec Ceuta et a permis le passage de milliers de citoyens marocains et, plus tard, aussi, après que l’Espagne a décidé d’accueillir le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, pour être soigné par le Covid. dans un hôpital espagnol.

    Ces derniers mois, la relation triangulaire Espagne-Maroc-Algérie a été éclipsée par la crise énergétique et la fermeture du gazoduc qui transporte le gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc, ainsi que l’accusation d’Alger contre Rabat d’être à l’origine de l’attentat dans laquelle trois camionneurs algériens ont été tués.

    TENSIONS « ACTIVES »
    Ce cumul de circonstances a rendu difficile la rencontre des deux pays à Barcelone, rencontre au cours de laquelle Albares tente de « renforcer la cohésion » entre les nations des deux rives de la Méditerranée en adoucissant, par le dialogue et la collaboration, « les conflits et tensions qu’ils sont toujours actifs dans la région.

    A l’ouverture du Forum, le ministre espagnol a souligné que sans l’effort et la coopération de tous « la Méditerranée verra sa propre existence et celle des 790 millions de personnes qui vivent sur ses rives en jeu ». « La fragmentation de la région », a-t-il insisté, « ne profite qu’à ceux qui veulent nous diviser ».

    A cette occasion, le sixième Forum de l’Union pour la Méditerranée a réussi à réunir une vingtaine de ministres des Affaires étrangères des 42 pays qui le composent (27 de l’Union européenne et 15 d’Afrique). Son objectif dans cette édition est de relancer une relance économique et sociale « juste et inclusive » qui permettra de surmonter définitivement les graves conséquences de la pandémie.

    El Mundo, 29/11/2021

    #Maroc #Algérie #Union_Méditerranée #UpM #Barcelone

  • L’Espagne propose sa médiation entre l’Algérie et le Maroc

    L’Espagne propose sa médiation entre l’Algérie et le Maroc

    Tags : Algérie, Maroc, Espagne, UpM – L’Espagne propose sa médiation entre l’Algérie et le Maroc

    MADRID – L’Espagne veut servir de médiateur dans la crise diplomatique entre le Maroc et l’Algérie. José Manuel Albares , le ministre des Affaires étrangères, l’a annoncé dimanche. Dans une interview au quotidien Diario de Séville, Albares a indiqué qu’au prochain sommet de l’Union pour la Méditerranée les 28 et 29 novembre à Barcelone, l’Espagne souhaite jouer le rôle de médiateur pour relancer le dialogue entre le Maroc et l’Algérie, garantir stabilité dans l’espace méditerranéen. Par ailleurs, le ministre a relevé que le Maroc et l’Algérie sont des pays partenaires essentiels de l’Espagne et de l’Union européenne.

    Réconciliation
    Albares a poursuivi : « Les 28 et 29 novembre, la réunion de l’Union pour la Méditerranée se tiendra à Barcelone. C’est donc ici que nous aborderons cette crise diplomatique. Nous avons toujours prôné la réconciliation au profit de toute la région méditerranéenne », a poursuivi le ministre. Et selon qui un « dialogue est nécessaire ». « Nous avons un partenariat stratégique avec le Maroc. C’est un pays avec lequel nous partageons d’énormes intérêts dans différents domaines. Le Maroc est aussi un pays qui joue un rôle important pour la stabilité autour de la Méditerranée », a poursuivi Albares.

    Améliorer les relations
    Rappelant le discours du roi Mohammed VI le 20 août dernier, Albares a souligné que le monarque a démontré sa volonté d’améliorer les relations entre le Maroc et l’Espagne.

    La semaine dernière, Paris a accueilli une conférence sur la Libye, en présence du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et de son homologue marocain Nasser Bourita, où les deux ont refusé de se serrer la main. Un certain nombre de pays arabes ont tenté de servir de médiateur entre les deux, mais toutes les tentatives ont échoué.

    Les liens entre les pays sont tendus depuis des années. Cependant, ils se sont détériorés depuis l’année dernière après que le Front Polisario soutenu par l’Algérie a déclaré qu’il reprenait sa lutte armée pour l’indépendance du Sahara occidental, un territoire que le Maroc considère comme le sien.

    En août, l’Algérie a annoncé qu’elle avait décidé de rompre ses relations avec le Maroc en raison des « tendances hostiles » de Rabat à l’égard du Maroc.

    L’Algérie coupe l’approvisionnement en gaz au Maroc
    La crise entre l’Algérie et le Maroc a conduit à la suspension du contrat du gazoduc Maghreb-Europe (GME). De plus, pour l’Espagne, la décision de l’Algérie a un impact sérieux, car le pays ne peut importer du gaz que via Medgaz, un gazoduc de plus petite capacité qui ne peut pas répondre à la forte demande. Surtout maintenant que le pays est déjà aux prises avec le prix du gaz relativement élevé en ce moment. Selon un communiqué, Alger arrête les livraisons en raison de « pratiques hostiles » du Maroc.

    In Spain News, 17/11/2021

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    L’Espagne profite de l’Union pour la Méditerranée pour proposer une médiation entre l’Algérie et le Maroc

    Les efforts de certains pays arabes et européens pour parvenir à une réconciliation entre l’Algérie et le Maroc se poursuivent, même si le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la décision de couper les relations diplomatiques, prise le 24 août, est souveraine, après la voisin a franchi ses frontières et n’a plus adhéré aux normes diplomatiques. Des sources espagnoles ont indiqué que Madrid tentera, lors des activités de l’Union pour la Méditerranée à Barcelone, de rapprocher les points de vue et de régler le différend entre les deux pays, en attendant la réaction de l’Algérie, qui reste fidèle à sa position, considérant que rompre les relations est une décision souveraine.

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Alparis, est revenu sur les tentatives de rapprochement entre l’Algérie et le Maroc, après avoir révélé la volonté de Madrid de servir de médiateur entre eux, et d’aborder les relations entre l’Algérie et le Maroc, tendues depuis la décision du président Tebboune de rompre les relations bilatérales. relations après l’imprudence du voisin marocain qui a dépassé les normes diplomatiques La décision souveraine était datée du 24 août, et il a déclaré à Lamamra à l’époque : actes inamicaux, hostiles et méprisables contre notre pays, depuis l’indépendance de l’Algérie.

    Dans une interview au journal Diario de Sevilla, dimanche dernier, le ministre espagnol des Affaires étrangères a déclaré que la crise entre le Maroc et l’Algérie est épineuse et indésirable, notant que « le Maroc et l’Algérie sont les deux principaux partenaires de l’Espagne et de l’Union européenne, et avec eux nous construire la relation en Méditerranée. Les 28 et 29 novembre, Barcelone accueillera une réunion de l’Union pour la Méditerranée, où nous discuterons de ces questions. Nous, en Espagne, travaillerons toujours pour la détente, pour le bon voisinage, pour la coopération et pour la construction de la Méditerranée. Le dialogue est essentiel à cet égard.

    L’Espagne, qui a garanti l’approvisionnement en gaz algérien malgré la décision des autorités d’arrêter les travaux du gazoduc qui l’achemine vers les terres marocaines, est consciente que persuader l’État algérien de s’asseoir et d’accepter les principes de réconciliation ne sera pas chose aisée. , et peut-être la première expérience a été lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue arabe le 10 septembre dernier. La meilleure preuve est que la décision de notre pays est irréversible. Après qu’une médiation arabe ait été offerte avec l’intention de remettre les eaux sur leurs cours entre les deux pays, le responsable diplomatique algérien a catégoriquement refusé d’inscrire le point à l’ordre du jour, affirmant à l’époque, affirmant : « Couper les relations diplomatiques avec le Maroc est un sujet qui ne fait pas et ne sera pas inclus.

    C’est la première fois qu’un responsable européen fait part de sa volonté d’aborder l’épineux conflit ou crise entre le Maroc et l’Algérie, alors que la France se détourne apparemment de toute médiation. La semaine dernière, Paris a accueilli une conférence sur la Libye, à laquelle assistaient le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et son homologue marocain Nasser Bourita, sans même une poignée de main entre les deux parties, et Paris n’a joué aucun rôle de médiation entre elles, comme la tenue d’une réunion à l’écart. des feux de la rampe.

    Et si l’entreprise espagnole avait été annoncée avant la réunion de Barcelone, mais les données sur le terrain – outre la décision de l’Algérie de rompre les relations diplomatiques – confirment que le brouillard ne se dissipera pas dans un avenir proche entre l’Algérie et le Maroc, après la récente tuerie de 3 Algériens à la frontière. Les démarches du voisin occidental et son insistance sur des actions qui violent les normes diplomatiques confirment qu’un règlement est loin d’être atteint.

    Pipa News, 18/11/2021

    #Maroc #Espagne #Algérie #Gazoduc #Sahara_Occidental

  • Les enjeux de la Méditerranée occidentale

    27/10/20 – HR/VP Blog – La Méditerranée occidentale a de tout temps été une région clé pour l’Europe et elle le restera. Mais pour que les relations entre les deux rives de la Méditerranée se développent de façon mutuellement profitable, il nous faudra réussir à combler ensemble le fossé qui tend à se creuser entre elles, notamment sur le plan économique.

    La semaine dernière, j’ai été invité à participer à la réunion des ministres des affaires étrangères du groupe dit des 5+5 de Méditerranée occidentale. Ce Forum rassemble depuis trente ans maintenant, 5 pays de l’Union, l’Espagne, la France, l’Italie, Malte et le Portugal, et 5 pays du Sud de la Méditerranée, l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.

    Bien que cette structure soit informelle, elle permet de confronter les points de vue et de développer des partenariats autour d’une région, la Méditerranée occidentale, qui a joué dans le passé, joue aujourd’hui et jouera encore demain un rôle essentiel pour l’Union Européenne.

    Les écarts se creusent entre l’Union et le Maghreb

    Au cours de cette réunion j’ai été impressionné par la description qu’ont faite mes collègues des difficultés que traversent actuellement les pays du Sud de la Méditerranée. Les écarts de richesse entre les deux rives de notre mer commune, déjà considérables, s’accroissent. Les 102 millions d’habitants des 5 pays du Sud de la Méditerranée représentent un peu moins du quart de la population de l’Union mais leur PIB cumulé est 60 fois moins élevé que celui de l’Union. Autrement dit la richesse produite par habitant y est 13 fois plus faible qu’en Europe. Et même si on corrige cette différence des niveaux des prix, qui sont nettement plus bas de l’autre côté de la Méditerranée, l’écart des niveaux de vie reste encore quasiment de un à cinq.

    Et surtout, le mouvement de rattrapage qu’on avait pu observer jusqu’au milieu des années 2000 s’est inversé depuis : en 2005, le niveau de vie moyen des habitants des 5 pays du Sud de la Méditerranée était 3 fois plus faible que celui des Européens, aujourd’hui il l’est presque 5 fois plus.

    Une démographie dynamique

    Cette stagnation des niveaux de vie n’est pas simplement liée aux difficultés des économies du Sud de la Méditerranée, elle est due aussi aux dynamiques démographiques : entre 1990 et 2019, la population des 5 pays du Maghreb s’est en effet accrue de 57 % quand celle de l’Union ne progressait que de 6%. La croissance des économies a eu du mal à suivre ce rythme.

    De plus, ces chiffres se rapportent à l’année 2019. En 2020, la pandémie de COVID-19 a profondément affecté les économies du Maroc ou de la Tunisie, qui dépendent beaucoup du tourisme, de la sous-traitance automobile ou encore du textile. Tandis que la baisse du prix et des volumes des ventes d’hydrocarbures frappe durement celle de l’Algérie. Et tous les pays de la région souffrent de la forte diminution des transferts en provenance de leurs émigrés présents en Europe du fait de la crise.

    « La Covid-19 s’est jouée des notions de Nord et de Sud : les pays les plus touchés au Nord sont au Sud de l’Europe, et les plus touchés au Sud sont au Nord de l’Afrique ». Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires Etrangères

    Comme l’a indiqué justement mon collègue, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc, au cours de notre rencontre : « la Covid-19 a durement frappé la Méditerranée occidentale. Elle s’est jouée des notions de Nord et de Sud : les pays les plus touchés au Nord sont au Sud de l’Europe, et les plus touchés au Sud sont au Nord de l’Afrique ».

    Tant que le niveau de vie stagnera au Sud de la Méditerranée et que l’écart se creusera entre ses deux rives, il sera difficile d’éviter le développement de l’instabilité politique et sociale sur l’autre rive et les mouvements migratoires vers l’Europe. Il est donc dans l’intérêt des Européens de contribuer activement à inverser cette tendance, dans le respect bien entendu de la souveraineté de chacun.

    « Les profondes difficultés de cette région tiennent en particulier au « non Maghreb ». Celui-ci reste en effet l’une des régions les moins intégrées en termes économiques. »

    Les causes de ces profondes difficultés sont nombreuses. Elles tiennent néanmoins pour une part importante au « non Maghreb ». Cette région reste en effet l’une des moins intégrées au monde en termes économiques : les échanges entre les pays du Maghreb sont estimés à un quart de leur potentiel. En 2012, nous avions proposé un large éventail de mesures pour favoriser cette intégration régionale et encourager une coopération plus étroite avec l’UE.

    Les conflits persistent

    Huit ans plus tard, les relations bilatérales certes ont gagné en maturité et la coopération s’est étendue à des questions essentielles comme le changement climatique. Néanmoins, les efforts déployés n’ont eu que des effets limités. Les conflits persistants et les intérêts divergents entre les pays de la région ont prévalu sur les efforts de coopération en vue de résoudre des difficultés communes. Cela n’a pas permis en particulier de répondre aux attentes d’une population jeune et éduquée en pleine croissance.

    Pour ne rien arranger, les relations commerciales avec l’Europe ne se sont pas développées. Elles ont au contraire sensiblement décliné depuis la fin de la décennie 2000. Aujourd’hui le commerce extérieur avec ces pays ne représente que de l’ordre de 3 % du total des échanges de l’Union. Les exportations de l’Union vers le Maghreb pèsent 8 fois moins par exemple que celles vers les Etats Unis.

    Une dynamique à inverser d’urgence

    Il nous faudra impérativement réussir à inverser ensemble cette dynamique pour faire en sorte que la sortie de la crise du COVID-19 soit à la fois numérique, écologique et équitable des deux côtés de la Méditerranée. Notre coopération avec le Maghreb se développe dans un contexte international de plus en plus incertain – voire conflictuel: relocalisations et souveraineté économique sont désormais devenus des thèmes dominants dans le monde entier.

    « L’Europe n’a pas l’intention de se replier sur son pré-carré. Notre volonté de reconquérir une plus grande souveraineté économique peut être une chance pour le Maghreb. »

    Mais notre volonté de reconquérir une plus grande souveraineté économique pour l’Europe peut être un atout pour le développement du Maghreb. L’Europe n’a pas l’intention en effet de se replier sur son pré-carré : il s’agit de produire des richesses en lien étroit avec nos voisins immédiats pour tirer profit de nos complémentarités et améliorer ensemble notre niveau de vie et le nombre de nos emplois. Il reste cependant encore beaucoup à faire, notamment en termes de réformes politiques et économiques, pour réussir à attirer les investisseurs étrangers dans les pays du Maghreb.

    Une instabilité politique et sécuritaire croissante

    Ces difficultés économiques et sociales persistantes sont allées de pair avec une instabilité politique qui s’est traduite en particulier par les affrontements internes en Libye et le déploiement du terrorisme islamique dans tout le Sahel. Cela a amené l’Union à développer sa coopération avec la région en matière de sécurité.

    L’Algérie la Tunisie et le Maroc participent à plusieurs programmes européens en matière de lutte contre le terrorisme. La coopération se poursuit aussi en matière de lutte contre la criminalité organisée. Aux côtés des pays de la région, l’Union participe enfin activement au processus de Berlin pour la Libye, piloté par les Nations unies, pour rétablir la paix et la stabilité en Libye. En mars dernier, l’UE a ainsi lancé l’opération Irini pour contribuer à faire respecter l’embargo sur les armes, décidé par les Nations unies, mais aussi pour combattre la contrebande et le trafic d’êtres humains.

    « Il y a lieu de se réjouir des derniers développements en Libye : grâce notamment aux efforts des pays du Maghreb, la voie de la négociation semble prévaloir. »

    Il y a lieu de se réjouir des derniers développements en Libye : grâce notamment aux efforts des pays du Maghreb, la voie de la négociation semble prévaloir. Elle l’emportera si les Libyens parviennent à trouver par eux-mêmes des solutions. Les Nations Unies et l’Union européenne apporteront tout le soutien nécessaire à leurs efforts de compromis. Nous avons évidemment bien conscience cependant que ces défis sécuritaires ne pourront être relevés dans le long terme que si on s’attaque en même temps à leurs causes structurelles à travers de profondes réformes politiques et socio-économiques.

    Les migrations doivent se faire de façon ordonnée

    Nos sociétés et nos peuples sont étroitement liés, des millions de citoyens des pays du Maghreb vivent légalement dans les pays de l’Union Européenne. Ces pays sont confrontés également de pressions migratoires venant de pays d’Afrique subsaharienne. Nous devons renforcer davantage notre coopération avec les pays d’origine et de transit pour assurer que ces mouvements migratoires se fassent de façon ordonnée. C’est le but des dialogues migratoires que nous chercherons à développer avec les pays du Maghreb, en s’appuyant sur les coopération solides qui existent déjà dans ce domaine.

    Cette réunion informelle m’a permis de mieux cerner les graves difficultés que traversent actuellement nos voisins du Sud de la Méditerranée et les énormes enjeux liés au développement de nos relations. Elle ne constituait cependant qu’une première étape avant une autre échéance importante : le Forum Régional de l’Union pour la Méditerranée qui se tiendra le 27 novembre prochain.

    Le 27 novembre : les 25 ans du processus de Barcelone

    Avec nos partenaires de l’ensemble du pourtour méditerranéen cette fois, nous dresserons le bilan de 25 années du processus de coopération régionale dit de Barcelone. A cette occasion, l’Union confirmera sa détermination à faire de la Méditerranée une région plus sûre, plus prospère et plus stable. J’ai pleinement conscience que les actions menées en ce sens depuis un quart de siècle n’ont eu que des résultats limités et que la tâche s’annonce particulièrement rude pour les mois qui viennent…

    Source : EEAS, 27 oct 2020

    Tags : Mediterranée, Union Europea, UE, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Union pour le Méditerranée, UpM, Processus de Barcelone,