Étiquette : USA

  • Sahara Occidental : Annonce d’un prochain examen du dossier au Pentagone

    Le nouveau ministre américain à la Défense, Lloyd Austin, a indiqué, avant-hier mardi, qu’il allait examiner de près la question du Sahara Occidental, territoire proclamé «marocain» par le président sortant, Donald Trump, en violation du droit international. Selon une information rapportée par l’APS, le désormais chef du Pentagone a déclaré, lors de son audition au sénat, que «c’est une question que je voudrais certainement examiner de plus près, Monsieur le président, avant que je vous donne une réponse détaillée».

    Lloyd Austin a été interrogé par le sénateur James Inhofe, président de la commission défense du Sénat américain, sur sa position concernant l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans ce territoire occupé par le Maroc depuis 1975. Il a affirmé que le dossier du Sahara Occidental sera «l’une des questions qu’il allait examiner», juste après sa confirmation au poste de secrétaire à la défense des Etats-Unis. James Inhofe, considéré comme un fervent défenseur de la cause sahraouie, a rappelé l’avis de la Cour internationale de justice rendu en 1975, qui a confirmé l’absence de souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental et appuyé la nécessité pour le peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.
    Le sénateur a émis le souhait que la nouvelle administration américaine préserve la cohérence observée depuis trois décennies sur ce dossier. James Inhofe, qui avait dénoncé dans les termes les plus forts la proclamation de Trump sur le Sahara Occidental, avait indiqué en décembre que le président sortant a été «mal conseillé par son équipe», soutenant que l’accord de normalisation israélo-marocain pouvait être conclu sans hypothéquer les droits d’«un peuple sans voix».
    James Inhofe a été jusqu’à récemment un proche conseiller du président sortant, Donald Trump, avant de s’en séparer après une brouille au sujet d’amendements à apporter au budget américain de la Défense.
    ReportersDZ, 21 jan 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Espagne,  Western Sahara, Lloyd Austin, USA, Joe Biden,
  • USA : Trump quitte la Maison Blanche sur un dernier sondage défavorable

    Donald Trump quitte la Maison Blanche sur un ultime sondage défavorable, avec 34% de bonnes opinions sur son action, selon une enquête de l’institut Gallup publiée lundi dernier, le plus mauvais chiffre d’un mandat qui a profondément divisé les Américains. Selon cette enquête, menée entre le 4 et le 15 janvier auprès de 1.023 personnes, la cote de popularité du président américain sortant a atteint un plus bas historique à quelques jours de l’investiture de son successeur, l’ex-vice-président Joe Biden. 

    Plusieurs fois en 2017, il avait atteint un plancher à 35% d’opinions favorables, notamment après les violences meurtrières lors d’un rassemblement, à l’été, de l’extrême-droite américaine à Charlottesville, en Virginie. L’institut Gallup, qui mesure depuis 1938 la popularité des hôtes de la Maison Blanche au long de leurs mandats, souligne que Trump est le seul à n’avoir jamais atteint la barre des 50% d’opinions favorables sur son travail. 
    Sous prétexte de «fraudes», le républicain a refusé de concéder sa défaite. S’il a échoué à convaincre les tribunaux, il a semé le doute dans l’esprit de millions de ses supporteurs dont les plus ardents se sont lancés à l’assaut du Capitole le 6 janvier. Accusé d’avoir encouragé ces violences, Donald Trump doit être jugé par le Sénat. Il a passé hier sa dernière journée à la Maison Blanche, une fin de mandat marquée par une profonde division des Etats-Unis. Lundi dernier, il a annoncé la levée prochaine de l’interdiction d’entrée pour les voyageurs européens et brésiliens afin de lutter contre le coronavirus, une mesure immédiatement rejetée par son successeur, Joe Biden. 
    Le démocrate entre demain (mercredi) à la Maison Blanche, au moment où plus de 3.000 Américains meurent chaque jour du Covid. Et l’apparition du nouveau variant britannique fait craindre le pire. Une immense campagne de vaccination a débuté à la mi-décembre mais elle avance bien plus lentement que prévu. 
    Joe Biden a promis d’enclencher la vitesse supérieure pour atteindre 100 millions d’injections au 100e jour de sa présidence, «Je suis convaincu qu’on peut y arriver», a-t-il dit. «La santé de la Nation est en jeu !»
    Horizons, 19 jan 2021
    Tags : Donald Trump; Joe Biden, Etats-Unis, USA, démocrates, républicains, investiture,
  • Pompeo, qui a dirigé la mission de Trump au département d'État, part avec un héritage douteux

    Alors que le secrétaire d’État Mike Pompeo envisage son avenir politique, son mandat mouvementé est caractérisé par des enquêtes sur son leadership et son éthique.

    Par Lara Jakes
    WASHINGTON – Rejeté par de nombreux alliés étrangers , ridiculisé par des adversaires , détesté par un nombre important de ses propres diplomates et essayant de préserver son avenir politique, le secrétaire d’État Mike Pompeo a offert la semaine dernière un aperçu de son héritage en tant que commandant de l’administration Trump. -earth politique étrangère en citant un moment charnière de son histoire personnelle.
    En 1983, alors que M. Pompeo était cadet à l’Académie militaire des États-Unis à West Point, une milice liée à l’Iran a bombardé la caserne des Marines à Beyrouth , au Liban, tuant 241 soldats américains. Selon son propre témoignage – «Ma vie ne serait plus la même après cela», a déclaré mardi M. Pompeo, dans son dernier discours public en fonction. – c’était un puissant endoctrinement pour un jeune soldat en formation pour protéger les ennemis mortels.
    Trente-cinq ans plus tard, après être devenu le 70e secrétaire d’État en 2018 , M. Pompeo a adopté la même mentalité militaire pour affronter le monde. Les politiques étrangères ont été décrites comme des «ensembles de missions» et sa femme, Susan , était un «multiplicateur de force» pour désarmer les dignitaires et les familles des employés du Département d’État.
    M. Pompeo a rejeté le pouvoir de persuasion, essayant plutôt de renforcer les dirigeants européens, narguant les dirigeants en Chine et en Iran, et s’efforçant de maintenir les dictateurs en déséquilibre, notamment en négociant avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un mais pas avec le président Nicolás Maduro. au Venezuela.
    Mais en rejetant le rôle traditionnel de la diplomatie prévisible et en reflétant le style du président Trump, la stratégie de M. Pompeo s’est retournée contre lui, selon des analystes de politique étrangère et une large cohorte du département d’État.
    Alors qu’il quitte ses fonctions, M. Pompeo, 57 ans, a été étiqueté par un certain nombre de responsables et d’analystes avec la distinction douteuse du pire secrétaire d’État de l’histoire américaine . Cela reviendra le hanter alors qu’il envisage de se présenter à la présidence en 2024 ou de chercher un autre poste élu , comme il le fait généralement.
    «Le verre est bien plus vide qu’il n’est plein», a déclaré Richard Fontaine, président du Center for a New American Security et ancien diplomate qui a conseillé la campagne présidentielle du sénateur John McCain en tant que candidat républicain en 2008.
    M. Fontaine a noté que l’ Iran est maintenant plus proche de la construction d’une bombe nucléaire et que la Corée du Nord possède plus d’armes nucléaires qu’elle n’en avait au début de l’administration Trump. Les relations avec les principaux dirigeants européens, les Nations Unies et les autres alliances diplomatiques et économiques sont dans un état plus difficile. Les États-Unis sont moins bien placés pour promouvoir la démocratie et les droits de l’homme dans le monde qu’il y a quatre ans, selon de nombreux diplomates de carrière.
    Et le rôle de M. Pompeo dans la mise en place de la politique étrangère parallèle du président en Ukraine – sape des années de soutien des États-Unis pour conjurer l’agression militaire russe – a soulevé des inquiétudes parmi les législateurs lors des audiences de destitution de la Chambre fin 2019 sur le point de savoir si sa loyauté envers M. Trump l’emportait sur la sécurité américaine. intérêts.
    M. Pompeo n’est pas le premier militaire à devenir le principal diplomate du pays: Colin L. Powell avait pris sa retraite en tant que général de l’armée quatre étoiles avant de devenir secrétaire d’État du président George W. Bush en 2001. Le mandat de M. Powell a été à jamais taché par sa citation d’intelligence défectueuse pour exhorter l’invasion de l’Irak en 2003 – ce qu’il a appelé «douloureux» et une «tache» dans son dossier – mais il est largement considéré comme un homme d’État plus que M. Pompeo.
    À des fins politiques, M. Pompeo pourrait espérer rester dans les mémoires comme un acteur clé de l’administration de M. Trump – une désignation beaucoup plus ternie à l’étranger que pour les républicains purs et durs qui se soucient peu de la politique étrangère lors des élections. Cependant, après la prise du Capitole par les partisans de M. Trump ce mois-ci, un nombre croissant de responsables républicains ont cherché à se distancer du président sortant.
    Notamment, M. Pompeo ne l’a pas fait, même si des personnes proches de lui se sont déclarées consternées par l’attaque. Au lieu de cela, il a continué un barrage de publications quotidiennes sur Twitter qui a commencé le 1er janvier pour annoncer ce qu’il a appelé ses succès en politique étrangère, faisant écho aux slogans de campagne de M. Trump .
    M. Pompeo a été à l’avant-garde de la répression de l’administration Trump contre la Chine, l’Iran et le Venezuela, utilisant un mélange de sanctions économiques et de changements de politiques provocateurs pour remodeler la stratégie mondiale contre chacun.
    C’était particulièrement le cas pour la Chine, puisque M. Pompeo est devenu le critique le plus virulent de l’administration à l’égard de Pékin. Il a profité de chaque occasion pour mettre en lumière les violations des droits humains commises par la Chine contre les musulmans ouïghours et d’autres minorités ethniques et, en guise de séparation, il réfléchit maintenant à l’opportunité de les déclarer actes de génocide.
    Il a également conduit la condamnation mondiale des ambitions expansionnistes et de l’ oppression de Pékin à Hong Kong , à Taiwan et dans la mer de Chine méridionale. D’autres pays, cependant, ont refusé de suivre le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé , qui a dépouillé le financement de l’agence des Nations Unies pendant la pandémie de coronavirus, que M. Pompeo a insisté pour appeler le « virus de Wuhan », faisant à nouveau écho à M. Trump. .
    En traitant avec le Venezuela, M. Pompeo a rassemblé une soixantaine de pays contre M. Maduro après des élections contestées et a frappé le gouvernement de Caracas avec des sanctions . Mais M. Maduro est resté au pouvoir.
    En Europe, M. Pompeo est reconnu pour avoir aidé à renforcer l’OTAN en tant que rempart contre la Russie, notamment par une augmentation des dépenses militaires . Alexander R. Vershbow, ancien secrétaire général adjoint de l’OTAN qui était également ancien ambassadeur des États-Unis en Russie et en Corée du Sud et secrétaire adjoint à la Défense, a déclaré que M. Pompeo avait aidé à protéger l’OTAN du « mépris des alliés et de l’intimidation de M. Trump tactique. « 
    M. Pompeo a également déployé une diplomatie de navette pour réchauffer les relations entre Israël et les États du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord dans le cadre des accords d’Abraham , la signature de la politique étrangère de l’administration. Mais ces pactes de paix ont été largement négociés par Jared Kushner, conseiller principal et gendre du président.
    M. Pompeo a fermement soutenu Israël en défiant les normes internationalement reconnues, comme en déplaçant l’ ambassade américaine en Israël à Jérusalem et en déclarant la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan et la légitimité des colonies de Cisjordanie . En tant que chrétien évangélique – un groupe qui constitue une circonscription politique conservatrice clé – M. Pompeo a parfois formulé des actions contre l’Iran en termes religieux liés à Israël et à la prophétie biblique.
    Les accords d’Abraham faisaient partie d’une campagne de pression visant à isoler l’Iran avec des sanctions et des menaces militaires qui a commencé après le retrait de M. Trump d’un accord nucléaire historique de 2015 avec Téhéran en mai 2018, quelques semaines seulement après que M. Pompeo a rejoint le département d’État après avoir exercé ses fonctions. le directeur de la CIA.
    Au cours des deux années suivantes, il a critiqué à plusieurs reprises les efforts déployés par d’autres puissances mondiales pour maintenir intact l’accord nucléaire de 2015 . M. Pompeo était visiblement motivé par des joutes avec des responsables iraniens sur Twitter: «Vous savez que vous êtes du côté des anges quand cela se produit», a-t-il tweeté mardi, des mois après que Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, l’ait appelé le « Secrétaire de la haine . »
    M. Pompeo faisait partie des conseillers de M. Trump qui ont poussé à des frappes militaires contre l’Iran, auxquelles le président a résisté en juin 2019 mais a permis en janvier 2020 de tuer un haut général iranien qui se trouvait en Irak. Pourtant, M. Pompeo s’est renversé en novembre, parmi un groupe de hauts fonctionnaires – dont le vice-président Mike Pence; Christopher C. Miller, le secrétaire à la Défense par intérim; et le général Mark A. Milley, le président des chefs d’état-major interarmées – qui a répondu à la demande du président pour des options de grève contre l’Iran en avertissant que cela pourrait facilement dégénérer en un conflit plus large au cours des dernières semaines de la présidence de M. Trump.
    M. Pompeo s’est décrit comme un disciple du « réalisme, de la retenue et du respect » – une approche préconisée par son bailleur de fonds de longue date, Charles G. Koch, un milliardaire conservateur dont le réseau de donateurs a donné plus de contributions de campagne à M. Pompeo qu’à aucun autre candidat au Congrès du pays lors de quatre élections législatives de 2010 à 2016.
    En tant que secrétaire d’État, M. Pompeo n’a guère été secret sur son avenir politique – d’abord en regardant une campagne au Sénat depuis le Kansas, son État d’origine d’adoption, puis en alimentant les attentes selon lesquelles il pourrait se présenter aux élections de gouverneur en 2022 ou de président en 2024 . Son mandat mouvementé au département d’État a été caractérisé par une série d’ enquêtes , dont certaines se poursuivent , notamment sur la question de savoir s’il a violé les lois sur l’éthique en s’engageant dans des activités politiques au travail .
    Pourtant, le soutien financier continu de M. Koch est loin d’être assuré. En mettant l’accent sur la diplomatie du soft power plutôt que sur la guerre, l’Institut Charles Koch – sa fondation politique – verse 7 millions de dollars en nouvelles subventions à deux think tanks de gauche, le Carnegie Endowment for International Peace et l’International Crisis Group, qui avoir de l’influence dans l’administration Biden.
    Le soutien de M. Pompeo à l’expansion de l’OTAN, à la frappe de l’Iran et au maintien des troupes américaines dans les zones de conflit n’a pas été oublié, a déclaré Will Ruger, vice-président de la fondation pour la politique et la recherche.
    «Je ne pense pas que le secrétaire soit un réaliste et un modérateur de cartes», a déclaré M. Ruger, que M. Trump a désigné en septembre pour être son ambassadeur en Afghanistan.
    Dans un message d’adieu, M. Pompeo a précisé que l’armée était primordiale sous sa direction.
    «À la tête de @CIA & @StateDept, je me suis constamment concentré sur la protection de notre grande armée et de tous les Américains», a-t-il tweeté jeudi. «Si rien d’autre, nos ennemis le savaient: attaquez nos soldats et vous paierez.»
  • USA: Trump entre son arrogance et «impeachment»

    Accusé par les démocrates d’avoir «incité à l’insurrection», c’est un Donald Trump combatif, contestant toute responsabilité dans l’assaut contre le Capitole mené par ses partisans, qui affrontera cette semaine une deuxième procédure historique d’«impeachment».

    Par Mourad M.

    Une semaine après les violences du 6 janvier, qui ont fait cinq morts à Washington, un vote est prévu vers 15h00 (20h00 GMT) sur son acte d’accusation à la Chambre des représentants.

    Soutenu par un grand nombre de démocrates, qui contrôlent la chambre basse, et avec l’appui notable d’une poignée de républicains, il devrait être facilement adopté.

    Le 45e président américain devrait ainsi devenir cette semaine le premier de l’Histoire à être deux fois mis en accusation au Congrès («impeached») dans une procédure de destitution.

    Le tempétueux président s’est néanmoins encore montré convaincu mardi que personne ne précipiterait sa sortie de la Maison-Blanche avant la fin de son mandat, le 20 janvier.

    Depuis Alamo, au Texas, il a tenté d’adopter une posture moins agressive que la semaine dernière, évoquant le temps «de la paix et du calme». Il a aussi essayé de réduire la procédure le visant à une manœuvre des démocrates, une nouvelle «chasse aux sorcières».

    Son vice-président, Mike Pence, a plus tard définitivement écarté l’autre menace qui pesait sur sa fin de mandat, en refusant d’invoquer le 25e amendement de la Constitution qui lui aurait permis de démettre le président sortant, en le déclarant inapte à exercer sa fonction.

    Malgré cette fin de non-recevoir, la Chambre des représentants, à majorité démocrate, a approuvé une résolution, désormais symbolique, pour l’exhorter à invoquer cet amendement.

    Mais si cette dernière n’a été soutenue que par un républicain, l’acte d’«impeachment» pourrait recevoir l’accolade d’un plus grand nombre de membres du «Grand Old Party».

    Déjà cinq avaient annoncé leur soutien mardi soir. Parmi eux, Liz Cheney, l’une des chefs de la minorité républicaine à la Chambre et fille de l’ancien vice-président américain.

    «Rien de tout cela ne serait arrivé sans le président», a-t-elle estimé dans un communiqué au vitriol. La puissante présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, a elle révélé les noms de son équipe de «procureurs», qui sera chargée de porter le dossier jusque devant le Sénat, à majorité républicaine, pour le procès en destitution.

    Lors de son départ de Washington, mardi matin, Donald Trump avait dénoncé cette procédure, la jugeant «totalement ridicule» et affirmant qu’elle suscitait «une immense colère» à travers les Etats-Unis.

    Et il avait encore obstinément refusé de reconnaître la moindre responsabilité dans l’assaut contre le Capitole, jugeant que son discours avait été «tout à fait convenable».

    Malgré son assurance affichée et le soutien de certains élus très loyaux, Donald Trump est plus isolé que jamais après une série de démissions dans son gouvernement et des critiques cinglantes.

    YouTube a suspendu temporairement mardi soir sa chaîne et supprimé une vidéo en affirmant qu’elle enfreignait ses règles sur l’incitation à la violence. Twitter avait fermé définitivement son compte la semaine dernière. Selon le «New York Times», Mitch McConnell, président de la majorité républicaine au Sénat, a dit à ses proches qu’il voyait d’un bon œil la mise en accusation initiée par les démocrates, jugeant que cela aiderait le parti républicain à tourner définitivement la page Trump. Cet habile stratège, très influent, tient peut-être ainsi la clé de l’issue de cette procédure historique. Car une seule parole publique pourrait encourager des sénateurs républicains à condamner le 45e président des Etats-Unis.
    Les démocrates prendront le contrôle de la chambre haute le 20 janvier mais auront besoin du ralliement de nombreux républicains pour atteindre la majorité des deux tiers nécessaire à la condamnation.

    Le procès risque, d’autre part, d’entraver l’action législative des démocrates au début de la présidence Biden, en monopolisant les séances au Sénat.
    Joe Biden prêtera serment sous haute garde le 20 janvier, justement sur les marches du Capitole, siège du Congrès américain.

    Critiqué pour avoir tardé, mercredi dernier, à envoyer la Garde nationale, le Pentagone a cette fois autorisé le déploiement de 15 000 soldats pour la cérémonie d’investiture.

    Mobilisés à l’origine pour offrir un soutien logistique à la police, ses membres ont commencé à porter des armes tard mardi, selon un photographe de l’AFP. «Je n’ai pas peur malgré les risques de nouvelles manifestations pro-Trump», avait déclaré Joe Biden lundi.
    M. M.

    Le Jour d’Algérie, 13 jan 2021

  • Le temps des complots

    par Arezki Metref

    Quand Donald Trump se dégonfle, ça fait un sacré appel d’air ! C’est à cette sorte de tirage qui facilite la combustion que nous avons assisté comme à un spectacle plutôt surprenant : le dégonflement d’une baudruche !

    Depuis son accession pour le moins tonitruante au pouvoir en 2017, il n’a jamais cessé de brasser de l’air. Ses rodomontades dignes d’un satrape de conte cruel, son incorrection ostentatoire, son absence totale de surmoi, ses outrages répétés à la diplomatie et même, dans certains cas, à la simple politesse, ont installé, dans la première puissance mondiale, un processus de dégénérescence qui a tôt fait de contribuer à polluer le climat international qui, il faut le dire, était déjà pas mal entamé.

    Entre autres turpitudes qui resteront comme des stigmates du milliardaire incontrôlable : le déménagement de l’ambassade US de Tel-Aviv à Jérusalem cautionnant de ce fait l’atteinte aux résolutions de l’ONU qui ne reconnaît pas cette ville comme la capitale d’Israël, le troc avec le Maroc de la reconnaissance d’Israël contre la « marocanité » du Sahara Occidental et d’autres joyeusetés du même acabit.

    La dernière séquence de la mise en scène, à laquelle a participé Trump, de la forme la plus primitive de la politique, c’est-à-dire l’usage trash de la force, la diabolisation continue de l’adversaire, la division, lui a été fatale. On savait qu’il était capable de tout, mais le dernier round est une surprise pour les plus blasés. C’est « une tentative rapide de coup d’État. En un mot, c’était fasciste », déclare le Parti communiste des États-Unis.

    L’assaut donné par les partisans du Président milliardaire populiste contre le Capitole, le cœur nucléaire de la démocratie américaine, considéré comme un lieu sacré, le jour même où les grands électeurs devaient confirmer la victoire de Joe Biden, le candidat démocrate rival honni, est un acte inédit.

    Donald Trump, en chef de guerre, lance contre le Capitole ses troupes déterminées à en découdre enfin, c’est l’excès de trop. À partir de là, tout commence à s’effondrer pour l’intrus de la Maison-Blanche. Ses proches le lâchent. A quelques jours de la passation de pouvoir entre lui et son successeur, ses ministres démissionnent en cascade, signe de leur condamnation de son attitude. Son compte Twitter, grâce auquel il sévissait à toute heure du jour et de la nuit, lui est retiré, et définitivement. Mais, et c’est le pire, Nancy Pelosi, responsable des démocrates au Congrès, a entrepris de s’entretenir avec les chefs de l’armée américaine pour s’assurer que Donald Trump – un « Président déséquilibré » et « instable », dit-elle – ne lance, en guise de feu d’artifice avant sa sortie, des hostilités militaires ou n’accède aux codes de lancement et ordonne une frappe nucléaire. C’est le style !

    Au-delà de l’anecdote plus ou moins historique, pour spectaculaire que soit le chaos découlant des violences du Capitole, il y a sûrement une ou deux moralités à tirer de ce qui vient de se passer du fait du refus de Trump de reconnaître sa défaite et du complotisme qui lui sert de culture politique. Ces moralités ne sont pas définitives, cela va de soi.

    Tout est là, dans le spectre du complot. Trump a instillé cette idée qu’il est victime d’un complot et les États-Unis, auxquels il s’identifie, naturellement, n’échappent pas aux visées des conspirationnistes. Complot de qui ? De tout ce qui n’est pas lui !

    Galvanisés par les propos euphorisants de Donald Trump, ses nervis montent à l’assaut du Capitole. Violences. Morts ! Le flagrant résultat chaotique le contraint à dénoncer ses propres ouailles devenues soudain des extrémistes, et cette volte-face ultrarapide, qui n’a pris que quelques heures, a instantanément lézardé la mouvance d’extrême droite, suprématiste blanche, exhalant des miasmes néo-nazis, sur laquelle il s’est toujours appuyé.

    On pourrait presque soupçonner, en empruntant un peu de complotisme à Trump et ses fans, que des forces centrifuges ont trouvé le moyen de le pousser à la faute. Si tel est le cas, ça a réussi !

    Le casus belli constaté, il est confirmé que l’extrême droite sur laquelle il s’appuie n’a aucun respect de la démocratie. Elle a eu le vent en poupe avec lui. Elle subit un désastre avec cette histoire en apparaissant pour ce qu’elle est, une minorité d’enragés qui met les règles de la démocratie à la sauce de ses intérêts.

    Le passage de Trump au pouvoir a coïncidé et donné un coup de fouet à la montée de l’extrême droite dans beaucoup de pays du monde. Outre de nombreux pays d’Europe où il a ses supporters, le Président brésilien Jair Bolsonaro a continué jusqu’au bout à soutenir Trump en déclarant que la crise entraînée par l’attaque du Capitole est causée « par le manque de confiance » des Américains à l’égard des élections en relayant les accusations de fraude de Trump.

    L’autre moralité est moins subsidiaire. Les décisions contraires au droit international qu’a osé prendre Trump – (Ambassade des USA à Jérusalem, troc américano-israélo-marocain, etc.) — et qu’aucun président américain n’aurait sans doute pu prendre, ne sont pas antinomiques avec une vision géostratégique. Joe Biden, visiblement plus conscient du devoir de respecter les formes, ne les aurait sans doute pas prises avec cette désinvolture. Mais il a le pouvoir de revenir dessus. On peut gager qu’il n’en fera rien !
    A. M.

    Le Jour d’Algérie, 10 jan 2021

    Tags : Etats-Unis, USA, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Israël, Donald Trump, Palestine, Jérusalem,

  • Sahara occidental : Appels à la levée des entraves

    Les appels à la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), se font de plus en plus nombreux, mettant à nu les manœuvres qui entravent l’aboutissement de ce processus.

    Pour bon nombre de capitales, il est temps que la communauté internationale et les Nations unies interviennent pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans un référendum. Le gouvernement sahraoui ne cesse de rappeler qu’il n’est guère contre les solutions pacifiques, mais conditionne son retour à la table des négociations avec le Maroc à la reconnaissance par ce dernier du Sahara occidental en tant qu’Etat souverain membre à part entière de l’Union africaine (UA).
    A l’échelle internationale les avis sont quasi unanimes. Le dernier appel en date est celui du parti des Verts en Suède qui estime que le gouvernement suédois doit reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Il a, à l’occasion, critiqué la «position faible» de l’Union européenne à l’égard du conflit au Sahara occidental. «Le Parti Vert veut que la Suède reconnaisse le Sahara occidental en tant qu’Etat. La reconnaissance suédoise adressera un signal important et clair à la communauté internationale et aux mouvements de libération qui croient en la paix et le développement démocratique dans la région», souligne la porte-parole officielle du parti des Verts suédois pour les affaires de politique étrangère, Mme Janine Alm Eriksson, dans un article conjoint avec la porte-parole officielle de la jeunesse du parti Vert, Aida Badili.
    Les deux responsables ont vivement critiqué les obstacles dressés par le président américain sortant, Donald Trump, aux efforts de paix au Sahara occidental, à travers sa reconnaissance «irresponsable et illégitime» de la prétendue souveraineté du Maroc sur le territoire occupé, dans cet article relayé dimanche par l’agence de presse sahraouie (SPS). «Le fait que le Président américain sortant utilise maintenant ses derniers jours au pouvoir pour mettre fin à un processus de paix qui est déjà dans l’impasse, est extrêmement inacceptable et irresponsable, mais c’est aussi une position qui montre qu’il est du devoir de la communauté internationale d’agir pour résoudre le conflit», écrivent les deux responsables du parti écologiste dans leur article. Pour ces deux porte-parole, l’annonce de Trump, faite le 10 décembre, relative à la question sahraouie, «menace des vies humaines et constitue une position irresponsable du Président américain, car elle peut causer de graves dommages et prolonger des décennies de conflit et d’occupation…». Les deux responsables estiment, dans le même contexte, que la solution logique au conflit est «le retrait du Maroc du Sahara occidental et la fin du conflit par la reconnaissance internationale de la RASD». S’agissant des récents événements survenus dans la zone tampon à El Guerguerat, dans le sud-ouest du Sahara occidental, après l’agression marocaine le 13 novembre dernier contre des civils sahraouis, Mmes Badili et Eriksson ont déploré le fait que le cessez-le-feu de 30 ans entre le Maroc et le Front Polisario qui devait aboutir à l’indépendance du Sahara occidental «a été violé lorsque l’occupant a attaqué des manifestants (pacifiques)» dans la région. «Les actions du Maroc constituent une violation grave de l’accord de cessez-le-feu, par ce comportement, la sécurité et la stabilité de la région sont en danger et il devient nécessaire de faire la lumière sur une solution à long terme qui rétablirait le droit des Sahraouis à leur patrie». Les deux responsables ont critiqué la «position faible» de l’Union européenne à l’égard du conflit au Sahara occidental, occupé depuis 1975. «Il faut mettre fin à l’occupation, le peuple du Sahara occidental a le droit de jouir de la liberté et de l’autodétermination, et la communauté internationale a le devoir d’intervenir – et non d’entraver le processus», concluent-elles.
    Sud Horizons, 5 jan 2021
    #SaharaOccidental #Polisario #Marruecos #WesternSahara  #Maroc #Morocco #DonaldTrump #Israel
  • Sahara Occidental : La primauté du droit

    La solution légale et pacifique s’est naturellement imposée pour stopper la dérive guerrière et aventureuse de la monarchie marocaine, laminée par une crise économique et sanitaire désastreuse, et du président américain en fin de mandat totalement discrédité par le désaveu massif de ses fidèles les plus acharnés, des personnalités influentes du camp républicain, des anciens émissaires onusiens pour la Sahara occidental et de l’opposition démocrate.

    Le verdict sans appel de l’Amérique, unie contre la violation de ses principes fondateurs, a trouvé un large écho dans le Conseil de sécurité consacrant, à l’appel de l’Allemagne, une réunion à huis clos pour examiner les récents développements induits par la violation du cessez-le-feu par l’occupant marocain et la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. 
    Face à la logique du marchandage, la majorité s’est dégagée au sein du Conseil de sécurité pour favoriser le retour à la table des négociations tributaire de la nomination rapide d’un nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu interpellé, par ailleurs, par le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Mokhtar Chergui, sur la nécessité de «saisir le conseiller juridique pour rendre un avis sur l’ouverture des représentations diplomatiques» de surcroît dans un territoire non autonome. 
    Le retour au Conseil de sécurité est, en soi, une victoire importante confortée par l’émergence d’un consensus fort acquis à la relance du processus politique sans conditions préalables. Un appel au respect du droit à l’autodétermination a été lancé par l’Allemagne, la Russie et le Royaume-Uni, totalement opposés à la décision unilatérale de Trump. L’urgence de la reprise du processus politique a été également soutenue par la Chine, la Tunisie, le Niger, la Belgique, l’Estonie et la République dominicaine. 
    La voix de l’Afrique, exprimée par l’Afrique du Sud assurant la présidence de l’Union africaine, s’est faite entendre pour marquer «l’impatience» de l’Afrique quant à la nomination d’un nouvel Envoyé spécial et revendiquer, en étroite collaboration avec le Conseil de la sécurité et de la paix de l’UA, la nécessité d’un nouveau cessez-le-feu entre les deux parties pour favoriser une «solution durable qui assure au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination». 
    A l’exception de l’Amérique de Trump et d’un allié intéressé, le Conseil de sécurité a unanimement réclamé la primauté du droit sur la force pour préserver les fondements d’un système miné par le recours à l’unilatéralisme et le mépris de la légalité. A l’épreuve d’un coup de force sans précédent, l’Onu se doit de mesurer à sa juste valeur la position dominante de la communauté internationale. 
    «Notre position sur les déclarations concernant le Sahara occidental n’a pas changé et nous continuons de croire qu’une solution peut être trouvée par un dialogue fondé sur les bases des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité», a affirmé le porte-parole du secrétaire général de l’Onu, Stéphane Dujaric. Les Sahraouis ne demandent pas mieux : le respect des résolutions de l’Onu, violées par l’occupant, encouragé par des puissances participant au pillage des richesses du peuple sahraoui ou, à l’image du deal de la honte, en quête de dividendes politiques.
    El Moudjahid, 23 déc 2020
    #SaharaOccidental #Maroc #Polisario #ONU #Décolonisation #Palestine #Israël #Normalisation
  • Donald Trump plante un dernier coup de couteau dans le dos du multilatéralisme, et il a choisi les Sahraouis comme victime

    11 décembre – Dans un dernier élan toujours aussi insupportable, Donald Trump a choisi hier de reconnaitre la marocanité du Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.

    Si cette décision est absolument dramatique pour le multilatéralisme, elle permet au moins de faire tomber les masques et de démontrer au grand jour l’alliance des oppresseurs des peuples et des violeurs du droit international.
    Israël et le Maroc, ces deux pays qui bafouent quotidiennement le droit international, sont enfin unis par Trump, ce Président américain qui aura tout fait pour détruire la solidarité internationale durant son mandat.
    * Il aura laminé les espoirs de voir un jour un État palestinien en acceptant tous les désirs, même les plus fous du gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahou ;
    * Il a coupé les vivres de l’UNESCO parce que cette institution a reconnu la Palestine comme État membre ;
    * Il a coupé les vivres de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, il a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël ;
    * sans compter ce « deal du siècle » qui consistait uniquement à vendre la Palestine à Netanyahou et aux colons ultra-orthodoxes, à découper le territoire de la Palestine pour le rendre muet, et à faire valider cela par des États arabes à sa botte, au premier rang duquel trône le petit prince d’Arabie Saoudite, Mohamed Ben Salman, tortionnaire du peuple yéménite.
    Aujourd’hui, il poursuit cette politique en invitant le roi Mohamed VI à faire de même. Le chef de l’État marocain se couvre donc de ridicule en rétablissant ses liens avec Israël. Il réussit le tour de force de cracher à la fois au visage du peuple palestinien et au visage du peuple sahraoui.
    Le dernier espoir de voir cette situation changer réside dans l’équipe de Joe Biden, qui ne doit pas entériner cette ultime violation du droit international par Donald Trump.
    Le Président élu doit réagir fermement à cette proposition et revenir en arrière. Il n’est pas possible qu’un membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations-Unies valide une théorie marocaine en violation avec le droit international.
    J’appelle donc la France et tous les États membres du Conseil de Sécurité des Nations-Unies de se réunir en urgence pour demander des explications à l’Ambassadeur des États-Unis à l’ONU et à mettre fin à cette injustice en exigeant du Maroc qu’il respecte le droit international et mette en place en urgence un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui, dernier peuple colonisé d’Afrique.
    Jean-Paul Le Coq, 11 déc 2020
  • La nouvelle guerre des États-Unis contre le Sahara occidental

    par David Swanson / 16 novembre 2020

    Le secrétaire à la Défense William S. Cohen (à gauche) et son épouse Janet Langhart Cohen (au centre) rencontrent le roi Mohammed VI, du Maroc, à son palais de Marrakech, le 11 février 2000. Cohen et le Roi ont convenu d’ouvrir un dialogue élargi sur la sécurité et la défense, et ont discuté des façons dont le Maroc pourrait élargir son rôle de leadership dans la promotion de la stabilité régionale en Méditerranée et sur le continent africain. Photo du DoD par R. D. Ward. (publiée)

    Je n’utilise pas à mauvais escient le mot « guerre » pour désigner quelque chose comme la guerre de Noël, la guerre contre la drogue ou un discours à la télévision que quelqu’un d’autre a insulté. Il y a une nouvelle guerre américaine au Sahara Occidental, menée par le Maroc avec le soutien de l’armée américaine. L’armée américaine, à l’insu de la plupart des gens aux États-Unis — c’est parfaitement connu, mais peu s’en soucient — entraîne et finance les forces armées du monde, encadrant presque tous les gouvernements les plus brutaux du monde. Je ne peux pas comparer cela à l’indignation des médias américains contre le fait que le gouvernement américain nourrisse quelques personnes affamées aux États-Unis, parce qu’il n’y a pas du tout d’indignation à ce sujet. L’une des personnes que l’armée américaine appuie est:

    Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Commandeur des Croyants, Que Dieu lui accorde la Victoire, du Maroc.

    Oui, c’est son nom. Le roi Mohammed VI est devenu roi en 1999, ce qui semble avoir été une année record pour les nouveaux dictateurs. Ce roi avait les qualités inhabituelles pour le travail de son père mourant et son propre cœur battant — oh, et étant un descendant de Mahomet. Le roi est divorcé. Il parcourt le monde en prenant plus de selfies qu’Elizabeth Warren, y compris avec les présidents des États-Unis et la royauté britannique.

    Que Dieu lui accorde la Victoire, l’éducation comprenait l’étude à Bruxelles avec le président de la Commission européenne de l’époque Jacques Delors, et l’étude à l’Université française de Nice Sophia Antipolis. En 1994, il devient commandant en chef de l’Armée royale marocaine.

    Le roi, sa famille et son gouvernement sont réputés corrompus, et une partie de cette corruption a été révélée par WikiLeaks et The Guardian. En 2015, Forbes avait inscrit le Commandeur des Croyants au cinquième rang des personnes les plus riches d’Afrique, avec 5,7 milliards de dollars.

    Le département d’État américain a noté en 2018 que « Les questions relatives aux droits de l’homme comprenaient des allégations de torture par certains membres des forces de sécurité, bien que le gouvernement ait condamné cette pratique et déployé des efforts considérables pour enquêter sur les rapports et y donner suite; des allégations selon lesquelles il y avait des prisonniers politiques; des limites indues à la liberté d’expression, y compris la criminalisation de la diffamation et de certains contenus critiquant l’islam, la monarchie et la position du gouvernement concernant l’intégrité territoriale, les limites à la liberté de réunion et d’association, la corruption et la criminalisation des lesbiennes, comportement gai, bisexuel, transgenre ou intersexuel (LGBTI). »

    Le département d’État a choisi de ne pas mentionner le soutien des États-Unis à l’armée marocaine, ou l’occupation militaire marocaine du territoire appartenant au peuple du Sahara Occidental. Peut-être que discuter de certains sujets ne serait tout simplement pas bon pour les affaires.

    Dissident Voice

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, USA, Mohammed VI, 

  • Trump Vs Biden, fascisme à l’ancienne contre fascisme du XXIème siècle

    Je vous propose une analyse de la situation politique aux Etats Unis telle qu’elle est comprise par Glen Ford de Black Agenda Report.

    Black Agenda Report se présente comme un média d’information, d’analyse et de commentaire politique de la gauche noire. L’article est extrait de leur site, Black Agenda Report dispose aussi d’une page Facebook.

    D’après Glen Ford, c’est en tout cas ce que j’ai compris, Donald Trump en tant que figure du passé, d’un fascisme à l’ancienne, est un accident dans le paysage politique des Etats Unis, du moins c’est ainsi que le perçoivent les élites économiques et financières. Ces dernières auraient opté pour un nouveau modèle qui inclut le management de la diversité susceptible de permettre à une infime minorité richissime de maintenir son contrôle de l’État. Ce modèle n’est pas moins fasciste (ou fascistoïde dirait Emmanuel Todd) puisque son principe est le pouvoir de cette minorité d’ultra-riches, le militarisme et la guerre perpétuelle.

    Pendant que cette élite dirige, le reste de la population est lancé dans une course vers le bas, la descente dont parle Emmanuel Todd dans son livre sur les luttes de classes en France au XXIème siècle.

    Glen Ford a-t-il lu Todd où s’agit-il simplement d’une convergence qui résulte de l’analyse,



    Qui est le fasciste le plus dangereux?
    Par Glen Ford, Black Agenda Report (USA) Editor 23 Juillet 2020 traduit de l’anglais par Djazaïri

    La plupart des gauchistes américains sont incohérents dans l’emploi du terme fascisme, et les Démocrates ont complètement détruit le sens de ce mot.

    «Dans leur vison politique caricaturale, fasciste signifie simplement «Trump».

    Après la prise d’une première tête de pont autour des bâtiments fédéraux à Portland, en l’Oregon, Donald Trump menace d’envoyer ses über alles Storm Troopers [Sections d’Assaut] de la sécurité intérieure dans les villes du pays qui, selon lui, sont «dirigés par des démocrates très libéraux [à gauche dans la terminologie américaine]… par la gauche radicale». La prochaine sur la liste est Chicago, où 150 agents fédéraux devraient être déployés dans les prochains jours. Des agents de la sécurité intérieure ont déjà été envoyés à Seattle et à Washington DC, et Trump a évoqué la nécessité de «dominer» le terrain à Philadelphie, Detroit, Baltimore et Oakland. Pendant ce temps, le ministère américain de la Justice prévoit d’étendre son intervention urbaine «Operation Legend», qui vise actuellement la criminalité locale à Kansas City, Missouri.

    Tout comme d’autres présidents américains ont historiquement utilisé l’armée comme instrument pour leur réélection, organisant des attaques contre des pays désignés par les Etats Unis comme «voyous» et «terroristes» pour consolider leur assise électorale, Donald Trump fait campagne en tant que shérif qui fera régner la loi et l’ordre dans les vastes régions du pays occupées le mois dernier par les hordes inspirées de «Black Lives Matter». Bien que l’intervention armée de Trump dans les affaires locales et étatiques semble politiquement en contradiction avec ses sympathies confédérées, son déploiement massif d’agents de la force publique paraît légal.

    Leur comportement dans la rue, cependant, est une autre affaire. «Des agents fédéraux non identifiés dans des véhicules banalisés enlèvent des manifestants pacifiques dans les rues, les transportent vers des lieux inconnus, sans les informer des raisons de leur arrestation, puis les relâchent sans trace de d’une procédure d’arrestation», a déclaré Marjorie Cohn, ancienne présidente de la National Lawyers Guild. «Ces actions rappellent la police secrète des dictatures qui kidnappe e t« fait disparaître» les opposants au régime. Elles sont conçues pour dissuader les gens d’exercer leur droit au premier amendement de protester contre le racisme et la suprématie blanche.»

    Oui, ça «rappelle» la police secrète à d’autres époques et dans d’autres pays, mais les agents de la sécurité intérieure se comportent en fait comme le font les flics locaux un peu partout aux États-Unis. La police de Chicago a fait fonctionner pendant des années un centre de torture pas si secret dans lequel des hommes noirs disparaissaient jusqu’à ce qu’ils avouent des crimes qu’ils n’avaient pas commis. Les villes du pays déploient régulièrement des «escouades» de policiers en civil qui sautent de véhicules banalisés pour enlever des gens dans les rues de leur quartier. Et la plupart des flics locaux chargés de réprimer les manifestations anti-police retirent leurs badges et marques d’identification. Les équipes SWAT (unités d’élite de la police) locales et fédérales portent régulièrement des masques pour cacher leurs identités. Cela aussi «rappelle» le fascisme, mais cela n’a pas commencé avec Trump en janvier 2017.

    De fait Trump est plutôt amateur dans le domaine de l’art sinistre de la répression intérieure, son expérience passée se limitant à terroriser les locataires de ses immeubles d’habitation et les «apprentis» dans les émissions de télé-réalité. Les outils de répression étatique déployés par Trump en tant que The Mad White Avenger étaient déjà beaucoup utilisés par les anciens présidents. Le FBI de Barack Obama a coordonné la répression par la police nationale des sites d’Occupy, il y a près de dix ans – une vaste opération impliquant les actions synchronisées d’un président démocrate noir, de maires principalement démocrates et de leurs chefs de police. La maire noire de Baltimore avait qualifié les personnes qui avaient pris part à la rébellion de Freddie Gray de 2015 de «voyous» – déshumanisant ainsi ses propres électeurs – tout comme Obama, dont les procureurs fédéraux avaient exigé et obtenu des peines sévères pour les accusés de dégradations matérielles.

    Obama a marqué un tournant dans l’histoire de l’État policier quand il a obtenu l’adoption par le Congrès d’une législation autorisant la détention pour une durée indéfinie de citoyens américains sans faire l’objet d’un procès ou d’une accusation – un saut dans l’abîme que même George W. Bush n’avait pas osé faire.




    Les outils de répression étatique déployés par Trump en tant que The Mad White Avenger étaient déjà beaucoup utilisés par les anciens présidents.




    Les libertariens en matière de droits civiques sont à juste titre préoccupés par le fait que le ministère de la Justice de Trump se coordonne avec la police locale pour se servir de Facebook pour accuser ceux qui protestent contre l’assassinat de George Floyd de crimes graves – un autre signe avant-coureur du fascisme. Mais les polices locales utilisent depuis des années Facebook comme outil d’enquête de premier ordre. Et les groupes de travail de la police fédérale- police de New-York sous le titre «Operation Crew Cut» s’étaient grandement appuyés sur des déclarations faites sur Facebook pour inculper plus de 100 jeunes dans deux quartiers HLM de Harlem en 2014 et 120 autres jeunes noirs et à la peau bronzée du Bronx en 2016– un raid présenté comme la plus grande opération de «répression des gangs» de l’histoire de New York. Est-il fasciste d’utiliser Facebook contre des dissidents politiques, mais normal quand il s’agit d’expédier les «suspects habituels» (jeunes de couleur ) dans le goulag de l’incarcération de masse? Ou est-cet fasciste seulement quand Trump le fait?




    Si la plupart des gauchistes américains sont incohérents dans l’emploi du terme fascisme,les Démocrates ont complètement détruit le sens de ce mot.




    Comme je l’ai écrit dans des articles précédents (voir «91ll Legacy: Two Contending Fascisms », 15 septembre 2018), le système Jim Crow du sud des États-Unis a servi de modèle à l’État racial d’Adolph Hitler. Le Sud ségrégationniste entièrement sous les lois Jim Crow, correspondait en fait plus étroitement à la définition largement répandue du fascisme que la plupart des fascismes européens du XXe siècle:

    * Nationalisme poussé à l’extrême

    * Recours fréquent au pouvoir de la foule

    * Oppression d’un «Autre» interne comme principe organisateur

    * Militarisme

    * La domination politique des éléments les plus réactionnaires de la bourgeoisie

    “ le système Jim Crow du sud des États-Unisa servi de modèleà l’État racial d’Adolph Hitler”

    Donald Trump est un fasciste américain à l’ancienne, du genre Jim Crow – mais qui est également désireux d’utiliser tous les outils modernes de répression politique et raciale pour préserver un système capitaliste dans sa phase de déclin final. La politique ouvertement raciste de Trump (avec l’oppression d’un «Autre»interne comme principe organisateur») le rend incompatible avec la doctrine de la «diversité» managériale adoptée par nécessité par les multinationales. Il entre donc en tension avec le régime capitaliste au 21e siècle – mais est extrêmement utile comme repoussoir, c’est pourquoi il a été l’adversaire préféré des démocrates liés au monde des affaires en 2016 et 2020. N’ayant rien à offrir à leur base si ce n’est une austérité sans fin («la course vers le bas ”) et la guerre, les démocrates liés au monde du business ont fait de Trump le seul enjeu de leurs campagnes.

    Le capital multinational et l’État sécuritaire (CIA, etc.) trouvent Trump totalement indigne de confiance en tant que gestionnaire de l’empire américain – c’est pourquoi ils ont concocté le Russiagate en collaboration avec les démocrates.

    Les républicains sont depuis plusieurs générations les vassaux des grandes compagnies pétrolières, tandis que les démocrates sont le parti privilégié du capitalisme financier qui domine désormais tous les secteurs capitalistes, y compris les médias et la haute technologie. Au sein du duopole électoral, les Noirs n’ont d’autre choix que les Démocrates, tandis qu’environ la moitié des Blancs choisissent les Républicains, ouvertement le parti des Blancs bien avant l’avènement de Trump, l’intrus impulsif. Cependant, le duopole institutionnel fonctionne mieux pour tous les secteurs du capital lorsque les partis du duopole jouent en «tag team» [en collusion], échangeant périodiquement les rênes du pouvoir exécutif avec le moins de perturbations possible pour l’ordre capitaliste. {C’est ce qu’ils appelaient le «génie» du système. ) L’humiliation de l’establishment corporatif républicain par Donald Trump en 2016 – avec l’aide décisive des démocrates et des grands médias – a déstabilisé le duopole politique, le mécanisme institutionnel qui, avec les médias liés au monde des affaires, médiatise les divergences entre les secteurs capitalistes et construit un récit politique commun ( mensonges) pour la consommation populaire. Le résultat a été une scission ouverte et destructrice de la classe dirigeante, les instruments étatiques de la sécurité nationale (CIA, etc.) collaborant ouvertement avec les démocrates pour rendre politiquement illégitime un président en exercice.




    “ le duopole institutionnel fonctionne mieux pour tous les secteurs du capital lorsque les partis du duopole jouent en «tag team» [en collusion]’”




    La bonne nouvelle, c’est que la guerre civile interne à la classe dirigeante a délégitimé non seulement Trump mais l’ordre impérial US lui-même. Une fois perdue, la légitimité politique peut rarement être intégralement recouvrée – et certainement pas par un ordre capitaliste en bout de course en proie à un écheveau de contradictions accumulées en son stade terminal, et dont le domaine impérial se réduit progressivement.

    La mauvaise nouvelle est que la gauche US est si faible qu’elle a été incapable de proposer un discours qui explique les crises multiples qui ont été si dévastatrices pour le peuple américain, ou même d’accomplir a minima nos obligations de solidarité avec les victimes de l’impérialisme US dans le monde. Imaginant le fascisme dans les termes d’une caricature personnifiée par Trump, les gauchistes américains semblent croire que anti-Trump égale antifascisme, alors qu’en fait Trump représente un avatar de Jim Crow que les champions du capital cherchent à écarter depuis un demi-siècle afin d’exercer leur pouvoir plus efficacement. Ces champions du capital ont, par contre, construit un ordre fasciste du 21ème siècle dans lequel un tout petit nombre de milliardaires peut exercer le pouvoir sans réelle opposition, tandis qu’une bonne partie du monde est enfermé et contraint à une «course vers le bas» et que la moitié de l’humanité vit dans la terreur d’interminables guerres américaines.

    Le président Obama était un agent de ce fascisme – qui n’est pas une caricature de presse, et tue des millions de gens. Il en est ainsi de tous les Démocrates du jeu institutionnel. Ils sont les plus dangereux parce que si peu de gens les considèrent comme des fascistes, en dépit de leur servilité abjecte à l’égard de la dictature du monde des affaires, de l’État carcéral et des guerres sans fin. Nous battrons Trump pour la simple raison qu’il ne représente pas la véritable classe dirigeante capitaliste. L’oligarchie veut qu’il soit battu – et elle veut que nous la remerciions d’oeuvrer pour ses propres intérêts et se débarrasser de son propre problème: le genre de service que rend l’oligarque Michael Bloomberg quand il achète le contrôle de l’infrastructure du Parti Démocrate ainsi que la loyauté d’une partie substantielle de la (pseudo) classe politique noire.

    Certains gauchistes américains, incapables de sortir de leur vision caricaturale craignent que Donald Trump refuse de quitter la Maison Blanche si le scrutin lui est défavorable en novembre. Ils imaginent que les généraux de l’armée américaine soutiendront un coup de force de Trump dans un scénario de «Sept jours en mai» à l’envers. Complètement ridicule! Un coup de force militaire ne pourrait venir que du J-SOC, le Joint Special Operations Command qui supervise les forces d’opérations spéciales de toutes les branches de l’armée, comme les Bérets Verts (armée de terre) et les SEALS (marine). Les unités d’opérations spéciales ont toujours travaillé main dans la main avec la CIA – de fait, les Bérets Verts sont souvent appelés «l’armée de la CIA». Donald Trump, le candidat de «l’arrêt des des changements de régimes» [no more regime changes] en 2016 s’est ainsi gagné un ennemi implacable dans la CIA.

    Si un coup de force quelconque devait se produire en novembre, ce serait en faveur des Démocrates. Et beaucoup de gens qui se présentent comme de gauche applaudiront, se figurant la CIA comme un allié dans la lutte contre le «fascisme.»

    Source : Mounadil Al Djazaïri

    Tags : Etats-Unis, USA, Donald Trump, Joe Biden, fascisme, impérialisme, racisme,