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  • En Europe, la lenteur du déploiement des vaccins prolonge la pandémie, selon l’OMS

    Alors qu’en Europe les variants du coronavirus continuent de se propager et que la pression sur les hôpitaux augmente, accélérer le déploiement de la vaccination contre la Covid-19 est crucial car les nouveaux cas dans cette région du monde augmentent dans tous les groupes d’âge, sauf un, a prévenu l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    La semaine dernière, la transmission de la Covid-19 a augmenté dans la majorité des pays de la Région européenne de l’OMS, avec 1,6 million de nouveaux cas et près de 24.000 décès, a précisé la branche régionale de l’OMS dans un communiqué de presse

    L’Europe reste la deuxième région au monde la plus touchée par la Covid-19, avec un nombre total de décès approchant rapidement le million et le nombre total de cas sur le point de dépasser 45 millions.

    « Il y a cinq semaines à peine, le nombre hebdomadaire de nouveaux cas en Europe était tombé à moins d’un million, mais la situation de la Région est désormais plus préoccupante qu’elle ne l’a été depuis plusieurs mois. Il existe des risques associés à l’augmentation de la mobilité et des rassemblements pendant les fêtes religieuses. De nombreux pays sont en train d’introduire de nouvelles mesures qui sont nécessaires et chacun devrait les suivre autant qu’il le peut », a déclaré la Dre Dorit Nitzan, Directrice régionale des urgences du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe.

    Dans toute la Région, 50 pays ou territoires ont signalé le variant préoccupant B.1.1.7, détecté initialement par le Royaume-Uni et maintenant le variant prédominant dans la Région. Ce variant étant plus transmissible et pouvant augmenter le risque d’hospitalisation, il a un impact de santé publique plus important et des actions supplémentaires sont nécessaires pour la maîtriser.

    Impact précoce de la vaccination
    Au niveau régional européen, les nouveaux cas augmentent dans tous les groupes d’âge, sauf chez les personnes de 80 ans et plus. Ce n’est que dans cette population la plus vulnérable que l’OMS a constaté une baisse régulière des cas et une diminution de la proportion de décès par Covid-19 depuis le début de 2021, reflétant les premiers signes de l’impact de la vaccination.

    De nouvelles données de Public Health England suggèrent que les vaccins contre la Covid-19 ont sauvé, à tout le moins, plus de 6.000 vies parmi les personnes de plus de 70 ans depuis le début de la vaccination en décembre 2020. De même, les données d’Israël montrent que le vaccin Pfizer-BioNTech est d’environ 90% efficace pour prévenir les infections, les maladies graves et l’hospitalisation après la deuxième dose.

    « Les vaccins représentent notre meilleur moyen de sortir de cette pandémie. Non seulement ils fonctionnent, mais ils sont également très efficaces pour prévenir les infections. Cependant, le déploiement de ces vaccins est d’une lenteur inacceptable. Et tant que la couverture reste faible, nous devons appliquer les mêmes mesures de santé publique et sociale que par le passé, pour compenser les retards », a déclaré le Dr Hans Kluge, Directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Soyons clairs : nous devons accélérer le processus en accélérant la fabrication, en réduisant les obstacles à l’administration des vaccins et en utilisant chaque flacon que nous avons en stock, maintenant ».

    Faux sentiment de sécurité
    À ce jour, seulement 10% de la population totale en Europe a reçu 1 dose de vaccin et 4% ont achevé leur vaccination.

    « Le risque que la vaccination continue de donner un faux sentiment de sécurité aux autorités et au public est considérable – et cela comporte un danger », a expliqué le Dr Kluge.

    Tous les pays à revenu élevé de la région vaccinent contre la Covid-19, alors que seulement 80% des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et 60% des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et à revenu inférieur le sont. À ce jour, 10 économies à revenu intermédiaire de la région ont reçu des doses par le biais du mécanisme COVAX.

    « Au cours des dernières semaines, nous avons vu à la fois une solidarité remarquable à travers les frontières dans la Région et des pays accumulant des vaccins. Vacciner les agents de santé et les personnes âgées dans tous les pays est la responsabilité morale de tous. Il est essentiel que nous fournissions les avantages de ce bien public mondial aux travailleurs de la santé et des services sociaux. Tout en reconnaissant l’intention des gouvernements de protéger leurs propres populations, avant que les vaccins ne soient étendus à d’autres groupes d’âge, j’exhorte les gouvernements à partager les doses excédentaires de vaccins approuvés par l’OMS avec COVAX ou avec les pays dans le besoin, une fois que les agents de santé et les plus vulnérables ont été vaccinés. Ne pas le faire est voué à l’échec », a déclaré le Directeur régional.

    Limiter la propagation
    Le plus grand nombre de nouveaux cas de Covid-19 se produisant dans des groupes de population qui ne sont pas encore vaccinés, l’OMS continue d’appeler à une action rapide pour mettre en œuvre des mesures de santé publique et sociales sur la base des données épidémiologiques et du système de santé alors que la couverture vaccinale continue de croître.

    Au total, 27 pays de la Région sont en confinement partiel ou complet à l’échelle nationale, avec 21 couvre-feux nocturnes. Au cours des deux dernières semaines, 23 pays ont intensifié les restrictions tandis que 13 ont assoupli les mesures, et 9 autres ont emboîté le pas.

    Bien que les confinements doivent être évités par des interventions de santé publique ciblées et opportunes, ils doivent être utilisés lorsque la maladie dépasse la capacité des services de santé à prendre en charge les patients de manière adéquate et à accélérer la préparation des systèmes de santé publique locaux et nationaux, selon l’OMS.

    « La probabilité d’apparition de nouveaux variants préoccupants augmente avec la vitesse à laquelle le virus se réplique et se propage, il est donc crucial de freiner la transmission grâce à des mesures de base de lutte contre la maladie. Et aujourd’hui, contrairement à il y a un an, nous avons de meilleurs systèmes de test et de traçabilité, un partage d’informations plus rapide et nous en savons beaucoup plus sur la manière de soigner les personnes gravement malades », a déclaré la Dre Nitzan.

    Les tests étendus, l’isolement, la recherche des contacts, la quarantaine et le séquençage génétique sont les outils de santé publique de base qui doivent être utilisés et continuellement renforcés.
    La vaccination, associée à des mesures de santé publique et sociales continues, mettront finalement un terme à la pandémie. Pour que cela se produise, une intensification de la production de vaccins et de la vaccination est nécessaire, ainsi que le respect continu des mesures de santé publique et sociales.

    « Le plus grand déterminant du nombre de personnes infectées et du nombre de personnes qui meurent dans les semaines à venir est ce que vous faites ou ne faites pas en tant qu’individu. Nous l’avons vu maintes et maintes fois : la propagation du virus peut être stoppée. Mon message aux gouvernements de la Région est donc que ce n’est pas le moment d’assouplir les mesures. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas tenir compte du danger. Nous avons tous fait des sacrifices, mais nous ne pouvons pas laisser l’épuisement l’emporter. Nous devons continuer à maîtriser le virus », a conclu le Dr Kluge.

    ONU Info, 1 avr 2021

    Etiquettes : Europe, Union Européenne, UE, vaccin, vaccination, covid 19, coronavirus, pandémie,

  • Le partage de 10 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech provoque une mini-crise au sein de l’UE

    Dix-neuf Etats membres ont accepté de se montrer solidaires avec cinq pays en difficulté. En revanche, l’Autriche, la Slovénie et la République tchèque ont exigé de recevoir leur prorata de vaccins.

    Un accord a été trouvé, mais il a un goût amer pour certains. Au cœur des discussions : la répartition dans l’Union européenne (UE) de 10 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech, pour laquelle les Etats membres se sont déchirés.

    Après de longues et ardues négociations, un accord a été finalement trouvé, jeudi 1er avril, en fin de journée « sur une solution ponctuelle » qui « permet une expression significative de la solidarité par la distribution de près de 3 millions de vaccins aux Etats membres qui en ont le plus besoin », a annoncé la présidence portugaise de l’UE.

    Trois pays, l’Autriche, la Slovénie et la République tchèque, ont exigé de recevoir – et vont recevoir – leur prorata des 10 millions de vaccins, précise le communiqué. Dix-neuf pays ont, en revanche, accepté de témoigner leur solidarité avec la Bulgarie, la Croatie, l’Estonie, la Lettonie et la Slovaquie ; ces cinq pays vont recevoir leur prorata des 10 millions de vaccins et vont se partager 2 854 654 doses accordées par leurs partenaires.

    De plus, l’Allemagne, la Belgique, Chypre, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie et la Suède vont se partager 6,66 millions de doses du vaccin.

    L’intransigeance de l’Autriche lui fait gagner 60 000 doses
    La proposition de compromis soumise aux Etats membres par le Portugal prévoyait une répartition au prorata de la population pour 7 millions de doses et de réserver 3 millions de doses à répartir parmi les cinq pays en difficulté.

    Deux jours de négociations entre les ambassadeurs des pays membres n’ont pas permis d’infléchir les positions de l’Autriche, de la Slovénie et de la République tchèque. Prague a refusé le compromis, car il estimait « insuffisant » le geste fait en sa faveur. Sa position lui fait perdre 143 000 doses accordées au titre de la solidarité, a expliqué un diplomate européen.

    Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, s’est félicité d’avoir récupéré, grâce à son intransigeance, 199 000 doses pour son pays au lieu de 139 000, comme le prévoyait le compromis du Portugal, ce qu’a déploré un diplomate européen :

    « Le chancelier Kurz a fait preuve d’un manque de solidarité et a abandonné la Bulgarie, l’Estonie, la Croatie, la Lettonie et la Slovaquie. Il se contente d’écrire des lettres et laisse tomber ses alliés. »

    « Sebastian Kurz s’est montré égoïste dans cette affaire. Il a refusé la solidarité qui était la motivation de son action », a renchéri le représentant d’un autre Etat membre. « Quant au premier ministre slovène, il donne un mauvais signal avant sa présidence de l’UE », a-t-il ajouté. La Slovénie prendra le relais du Portugal le 1er juillet, et le passera à la France le 1er janvier 2022.

    « Mécanisme de correction »

    Les 10 millions de vaccins disputés correspondent à une avance de livraison acceptée par Pfizer-BioNTech au deuxième trimestre. Elles font partie de 100 millions de doses qui ne devaient être initialement disponibles qu’à partir du troisième trimestre.

    La répartition des doses précommandées par l’UE auprès des laboratoires se fait entre les Vingt-Sept au prorata de leur population. Si un Etat décide de renoncer à acheter sa part, les autres pays intéressés peuvent les racheter, a expliqué un négociateur. Or certains n’ont pas commandé assez de doses, ou trop misé sur le vaccin AstraZeneca, en raison de son prix moins élevé. Mais ils sont confrontés aux problèmes de production du groupe.

    A la mi-mars, emmenés par le chancelier autrichien Sebastian Kurz, les dirigeants tchèque, slovène, bulgare, croate et letton avaient demandé la mise en place d’un « mécanisme de correction » pour obtenir des doses supplémentaires, estimant avoir été « lésés » par le système de répartition. Selon l’UE, les pays le plus en difficulté du point de vue vaccinal sont la Bulgarie, la Croatie, la Slovaquie, la Lettonie et l’Estonie.

    Le Monde, 2 avr 2021

    Etiquettes : Coronavirus, covid 19, vaccin, vaccination, Europe, Pfizer-BioNTech, Union européenne, UE,

  • « Guerre mondiale d’un nouveau genre »: les concepteurs du Spoutnik V répondent aux accusations de Macron

    Les concepteurs du vaccin anti-Covid russe Spoutnik V appellent à mettre fin à la politisation des vaccins après que le Président français a reproché à Moscou et Pékin d’imposer leur influence à l’UE sur fond des problèmes de vaccination qui la touchent. Les concepteurs du vaccin Spoutnik V ont réagi aux récentes déclarations d’Emmanuel Macron qui avait évoqué une « guerre mondiale d’un nouveau genre » face aux « velléités russes et chinoises d’influence par le vaccin ». Dans une publication rédigée en anglais sur Twitter, ils invitent à mettre fin à la politisation des vaccins et assurent œuvrer « pour la paix et non pour la guerre ».

    Dans le même temps, les concepteurs du Spoutnik V saluent l’envoi d’une équipe de chercheurs français en Russie pour évaluer le médicament et se félicitent de leur « partenariat avec la France qui nous a beaucoup aidés et contribué à notre combat commun contre le Covid ». « La Russie a proposé à la France de se joindre aux 10 autres pays qui ont accepté de produire le Spoutnik V. La production de divers vaccins est une route sûre vers l’indépendance en matière de vaccins. Ensemble, nous sommes plus forts », soulignent-ils.

    Moscou et Pékin dans le viseur de Macron

    À l’issue d’un Conseil européen par visioconférence ce jeudi 25 mars, le Président de la République française a estimé que l’UE devait rester « souveraine » face aux tentatives de Moscou et Pékin de lui imposer son influence alors que des problèmes de vaccination persistent en Europe.
    « Nous sommes en train de nous mettre en capacité de produire pour les vaccins de seconde génération », a assuré M.Macron, reconnaissant que « le virus continuera d’être là, de circuler, de muter », ce qui nécessite bien une « réponse européenne ».

    Un « moyen de propagande » pour Le Drian

    Le 26 mars, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a reproché à Moscou de faire de son vaccin anti-Covid Spoutnik V un outil de « propagande ». « À la manière dont c’est géré, c’est plus un moyen de propagande et de diplomatie agressive qu’un moyen de solidarité et d’aide sanitaire », a-t-il déclaré sur Franceinfo.

    Le ministre a en outre accusé la Chine et la Russie de mener « une politique d’influence par le vaccin avant même de vacciner leur propre population ». Or, précédemment, il avait estimé que « les vaccins n’ont pas de nationalité », car « l’important, c’est d’avoir un médicament qui marche ».

    Le Maghreb, 29 mars 2021

    Etiquettes : France, Chine, Russie, Emmanuel Macron, coronavirus, covid 19, vaccination, vaccin,

  • Algérie – Evolution de la campagne de vaccination : La grande inconnue

    La colère monte dans les rangs des professionnels de la santé en raison de l’absence totale de transparence dans la gestion de la campagne de vaccination en Algérie. Presque deux mois après le lancement de l’opération, ils sont toujours dans le « noir ». Mis à part l’annonce des quantités reçues jusqu’à présent, et qui restent insignifiantes au regard des objectifs tracés par les autorités sanitaires, aucun chiffre concernant l’évolution de la vaccination ! Combien de citoyens ont déjà reçu le vaccin (1ère et 2ème dose) ? Ils n’en savent rien et ça les irrite à l’extrême.

    Cela fait un mois, qu’ils ne cessent d’exhorter le ministère de la Santé de sortir de cette opacité, qui ne peut que semer le doute et la suspicion au sein des personnels soignants et la population, mais leurs appels sont restés sans écho. Pas la moindre réaction de la part des services concernés, qui communiquent quotidiennement le nombre des contaminations journalières, le nombre des rémissions et le nombre des décès, tout en faisant l’impasse sur les données relatives à la vaccination.

    Hier, ce fut au tour du professeur Kamel Bouzid, chef du service d’oncologie au centre Pierre et Marie Curie du CHU Mustapha d’Alger, de monter au créneau pour dénoncer une situation pour le moins « absurde ». L’éminent oncologue, exaspéré par le manque de communication au sujet des personnes vaccinées depuis le début de la campagne, est allé de son réquisitoire à l’encontre du ministère de la Santé. « C’est un chiffre qui manque », a-t-il déploré dans une déclaration relayée par TSA.

    « Dans son bilan quotidien (évolution des chiffres des contaminations, décès, guérisons…), le ministère de la Santé doit dire combien de personnes se sont faites vacciner », a-t-il réclamé. « On connaît le nombre d’Anglais, de Français et de Marocains vaccinés, et pour nous, on ne le sait toujours pas », a-t-il fait savoir. Il est à rappeler qu’en ce qui concerne le Maroc voisin, les chiffres actualisés au 23 mars font état de 4 265 196 personnes vaccinées, soit un taux de 11,56%.

    Récemment un responsable du CHU Mustapha Pacha avait révélé que moins de 10% du personnel soignant de l’hôpital (environ 5 000) ont pu recevoir le vaccin. Le manque de transparence est dénoncé par le docteur Mohamed Yousfi, chef du service des maladies infectieuses de l’EPH Boufarik. « Depuis le début, ce qu’on reproche aux autorités sanitaires, c’est le problème de communication », a-t-il souligné. « Il n’est pas normal qu’on ne communique pas », a-t-il asséné. « Il y a quinze jours, on annonçait un lot de 700 000 doses, mais qui ne sont jamais arrivées », s’est-il étonné, tout en s’interrogeant sur les 300 000 doses qui devraient servir à vacciner 150 000 personnes. « Est-ce que toutes les doses ont été utilisées. Je n’ai pas de réponse », a-t-il laissé entendre comme un aveu d’impuissance.

    Malgré toutes ces critiques, du côté du ministère de la Santé, c’est le mutisme total. A première vue, et en dépit de tout ce qui est reproché à son département, rien ne semble perturber Abderrahmane Benbouzid, se murant dans un silence qui en dit long sur les difficultés qu’il rencontre dans la gestion de ce dossier. Une chape de plomb, qui met en péril ce qui reste de crédibilité aux autorités sanitaires. Et c’est le moins que l’on puisse constater.

    Mohamed Mebarki

    L’Est Républicain, 25 mars 2021

    Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, pandémie, vaccination,

  • Israël, la pandémie et les hommes en noir

    Par Mohamed Larbi Bouguerra

    Si on prête foi aux médias occidentaux, Israël serait un phénix en ces temps de pandémie.

    C’est peut-être le cas- hypothèse d’école- si on fait abstraction de l’utilisation à des fins bassement politiciennes du Covid-19 par Netanyahou et en ayant comme point de mire les élections législatives israéliennes du 23 mars prochain ; si on oublie l’ignoble refus israélien du vaccin aux Palestiniens sous occupation et si on ne tient pas compte de ce qui se passe en Israël avec les ultraorthodoxes qui refusent d’appliquer tout ce qui vient du gouvernement «séculier».

    Si Israël a eu si vite le vaccin, c’est parce qu’il a consenti de fouler au pied l’éthique en partageant avec le fabricant, tous les renseignements médicaux personnels des Israéliens vaccinés.

    Le 25 février 2021, le quotidien Haaretz a publié un article fleuve de Ronen Bergman intitulé « Comment la pandémie a été tout prêt de déchirer Israël » avec ce chapeau : « Les confinements ont créé des tensions extrêmes entre les communautés non-pratiquantes et les ultraorthodoxes. Les conséquences politiques de ces tensions pourraient être ressenties au cours des années à venir. »

    Israël a enfermé sa population bien plus que tout autre pays au monde et pourtant il a enregistré le taux le plus élevé d’infection au coronavirus. La raison principale de ce paradoxe apparent est la communauté ultraorthodoxe. Cet aspect de la pandémie en Israël est peu évoqué par les médias. « Les haredim ont exaspéré le pays durant l’épidémie de Covid-19, en refusant de respecter les confinements. » écrit bien précautionneusement Louis Imbert dans le Monde (21-22 mars 2021, p. 4)

    C’est ainsi que le 31 janvier 2021 alors que le pays était confiné pour la troisième fois, le rabbin Meshulam Dovid Soloveitchik, 99 ans, a rendu l’âme terrassé par le coronavirus. Il dirigeait une yeshiva (école religieuse) d’élite à Jérusalem. Dans ces établissements, on n’étudie ni les mathématiques ni l’histoire ni les langues étrangères. (Le Monde, 21-22 mars 2021).

    Avec la pandémie, les enterrements et les mariages sont devenus des sujets de frictions et de controverses violentes en Israël. Le mariage, le 5 août 2020, du petit-fils du grand rabbin Yissachar Dov Rokeach, intronisé à l’âge de neuf ans, réunit plusieurs milliers de personnes de la communauté de Galicie (Ukraine) sans la moindre précaution contre le virus. De fait, la majorité des ultraorthodoxes refuse de porter le masque et de respecter la distanciation prétendant que le confinement les empêche de pratiquer leur foi. Résultat : trois fois plus d’atteintes Covid-19 que chez le reste de la population israélienne. Le rabbin Soloveitchik a été infecté dans son école qui a continué à fonctionner au mépris des ordres du gouvernement. Des milliers d’hommes en noir (les haredim : ceux qui tremblent devant dieu)) ont tenu à suivre le cortège funèbre sans masque ni distanciation annonçant ainsi un super cluster. Vint s’ajouter à ce deuil la mort du grand rabbin Yitzchok Scheiner, 98 ans- une autre éminence ultraorthodoxe- des suites des complications du corona virus. Son enterrement réunit encore des milliers de disciples.

    La police ne fit rien face à ces foules. Des vidéos montrent qu’elle est plus répressive et violente vis-à-vis des Israéliens laïcs que vis-à-vis des haredim.

    Le porte-parole de la police, Shabtai Gerberchik, se défend: «Je ne vais pas confronter 20 000 personnes. Je n’ai pas les moyens de le faire.» Explication: les ultraorthodoxes soutiennent le gouvernement Netanyahou. Ce dernier se singularisa en interdisant à ses propres citoyens de regagner le pays lors de la fermeture de l’aéroport de Tel Aviv pendant le confinement…. mais il autorisera ses seuls soutiens ultraorthodoxes à rentrer dans leur foyer afin de pouvoir voter pour lui le 23 mars 2021.

    L’influence politique et sociale de ces derniers ( 12,6% de la population) n’est pas négligeable. Le vice-président de la Knesset est un haredim qui ose déclarer que l’Etat d’Israël est antisémite. De plus, le mariage, le divorce, les enterrements et les conversions sont du ressort exclusif des seuls rabbins en Israël. Dans cet Etat «démocratique» pas de mariage civil et des films ont montré l’inhumain calvaire des femmes qui n’ont pu obtenir de leur mari l’autorisation de se séparer, le fameux «guet».

    Face aux multiples procès et aux manifestations hebdomadaires qui visent le Premier Ministre Netanyahou, le soutien des religieux est vital. Autre atout des haredim : la femme orthodoxe met au monde 6,6 enfants alors que l’Israélienne non pratiquante donne naissance à 2,2 enfants en moyenne. Il se dit que le rabbin Chaim Kanievsky, 93 ans, qui a des milliers de fidèles- peut, par ses bénédictions, faire que des femmes stériles mettent au monde de beaux bébés. Mais pour éviter que ses ouailles s’ouvrent sur le monde et restent sous sa coupe, ce saint homme leur interdit le téléphone portable – sauf s’il est kosher- et Internet ! Kanievsky affirme que « fermer les yeshivas est plus dangereux que de les ouvrir et que ceux qui votent pour les listes « Judaïsme Uni de la Torah » sont protégés du corona virus. »
    Respecter les règles religieuses et prier sont absolument nécessaires pour la pérennité de l’existence même du monde affirment les rabbins ultras.

    Faisant fi du confinement mis en place par un gouvernement sioniste séculier haï, Bnei Brak , ville haredi, vécut comme à l’ordinaire. Le 26 mars 2020, la ville comptait 176 cas Covid-19 et le 31 mars, on enregistrait 596 contaminations.

    Le ministre de la sante défie Netanyahou

    Christophe Ayad et Louis Imbert écrivent : « Les ultraorthodoxes ont de plus en plus d’influence sur le cours d’un pays dont ils ont longtemps nié l’existence. » (Le Monde, 20 mars 2021, p. 26-27). Le ministre de la Santé, Yaakov Litzman**, natif de Brooklyn (New York), lui-même ultraorthodoxe, s’en est pris au chef du gouvernement en personne au cours du premier confinement. Ce saint homme ne comprenait pas que l’on puisse ordonner la fermeture des yeshivas et des bains rituels (mikvèh) alors qu’on a le droit de sortir promener son chien. Il exigeait de Netanyahou d’exempter les ultraorthodoxes des rigueurs du confinement car, avancait-il, « il y a une loi supérieure à considérer »! Et Netanyahou de répliquer : « Que voulez-vous faire ? Le virus ne respecte pas la religion. » Guère convaincu, Son Excellence rétorqua : « Alors, laissez-nous la respecter. » Au final, Litzman et son épouse attrapèrent le Covid-19. Netanyahou et le chef des services d’espionnage (Mossad) -cas contact- durent être mis en quarantaine. Haaretz note : « L’homme qui a la charge de protéger Israël de la pandémie n’a pas été en mesure de se protéger lui-même ni de protéger sa famille. »

    La pandémie a révélé et exacerbé en Israël des tensions qui existaient depuis longtemps : les ultraorthodoxes ne font pas le service militaire et la plupart ne travaillent pas vivant de donations et des aides de l’Etat que Netanyahou augmenta sérieusement pour gagner leurs voix. Ils sont opposés aux sionistes car seul le Messie peut établir l’Etat d’Israël non les hommes. Sionistes et ultraorthodoxes se sont fait la guerre et, en 1924, les premiers assassinèrent à Jérusalem, un chef ultra, Jacob de Haan, qui devait aller à Londres demander aux Anglais de ne pas faire de la Palestine « un foyer national juif » comme le promettait la déclaration Balfour en 1901.

    Les ultraorthodoxes ont accepté de manière sélective l’Etat séculier et ses largesses mais, à chaque fois que le gouvernement israélien a essayé de contrôler la communauté d’une manière qui menace l’autorité de ses chefs, ils ont défendu bec et ongles leurs privilèges. Netanyahou, ayant besoin des voix de son parti, n’a pas limogé son ministre de la Santé qui a été à la synagogue malgré l’interdiction gouvernementale et y a contracté le virus. En janvier, les autorités ont quelques fois tenté de faire appliquer confinements et couvre-feux, la réaction a été particulièrement furieuse. Invoquant l’Holocauste, ils se sont soulevés contre « les ghettos ». Des vidéos montrent la police tirant en l’air pour disperser les manifestations massives de ces haredim. Ainsi, on a vu leurs adolescents bloquer la rue face à un bus à Bnei Brak -une ville haredi de 200 000 habitants près de Tel Aviv – contraindre le chauffeur à quitter le véhicule qu’ils ont réduit en cendres.

    L’armée israélienne s’invite chez les ultra-orthodoxes

    Et c’est ainsi que la pandémie a permis de voir, pour la première fois, l’armée israélienne se déployer dans les villes ultraorthodoxes dans l’éventualité où il faudrait les isoler étant donné les taux de contamination rapportés.

    Le matin du vendredi 3 avril 2020, la police et l’armée bloquèrent subitement, sans concertation, les routes menant à Bnei Brak. Les haredim ne purent faire les courses pour le repas du Sabbat. Pire, le lendemain, le maire de la ville voisine de Ramat Gan plaça des barrières et des gardes aux limites avec Bnei Brak pour l’isoler. Les ultraorthodoxes ne portaient déjà pas dans leur cœur cet édile qui avait été le premier en Israël à autoriser la circulation des bus le samedi. Des manifestants aux chapeaux ronds et à l’accoutrement noir jetèrent sur la police et l’armée des pierres et les abreuvèrent d’insultes : « Gestapo », « Nazis » « Ne nous mettez pas dans des ghettos. » Devant la montée des périls, le maire de Bnei Brak – qui ne fait pas confiance au gouvernement israélien- constitua une équipe d’anciens de l’armée et du Mossad pour faire face à la crise.

    Cependant, ébranlés par la mort des rabbins et le nombre croissant de malades, les haredim se divisèrent. Certains appelèrent au respect des règles de confinement édictées par l’Etat mais les radicaux comme la « Faction de Jérusalem » dissidente, restèrent sur leur position de refus.

    Pour contraindre les haredim au respect du confinement, on coupa l’eau des bains rituels en bouchant à la chaux les conduites et on scella par soudure les portes des écoles et des synagogues. Fin mai, les cas de contamination baissèrent chez les ultraorthodoxes.

    En septembre 2020, les leaders haredi décidèrent d’ouvrir les yeshivas. « Nous n’avons rien à faire des décisions du gouvernement. Nous n’allons pas obéir. » décrétale rabbin Kanievsky. Netanyahou essuya des critiques même de certains de ses ministres qui le jugèrent incapable d’arrêter l’épidémie chez les ultraorthodoxes et de condamner le pays à un troisième confinement. Ce qui ne manqua pas de se produire quand, le 5 janvier 2021, le taux de contamination chez les haredim explosa. Un sur 100 haredim âgés de plus de 60 ans succomba au corona soit 3,5 fois plus que dans la population générale.

    Pour le directeur de l’Institut Haredi des Affaires Publiques : « Cette communauté ne se voit pas comme appartenant à la société civile israélienne. »

    La pandémie de corona va affecter la société israélienne pour les années à venir pronostique le quotidien Haaretz. Les ultraorthodoxes- ashkénazes- ont mis à nu les tares d’Israël et son inhomogénéité congénitale de Liberman et des russophones en passant par le nouvel opposant à Netanyahou, Yaïr Lapid et son jeune parti…ils ont poussé aux extrêmes les Israéliens notamment sépharades tel l’assassin Elor Azaria devenu héros national.

    Alors que les élections législatives approchent, Israël est sur la défensive face à l’enquête lancée par la CPI et son président Rivlin est venu chercher des alliés en Europe…à l’heure où Israël vient d’interdire au ministre des Affaires Etrangères de l’AP de se rendre à l’étranger pour avoir rencontré la procureure de la CPI à La Haye. Reuven Rivlin plaide laborieusement dans le Figaro et ose écrire que la CPI rend « plus difficile pour Israéliens et Palestiniens de trouver un terrain d’entente ». (18 mars 2021, p. 17). Israël semble avoir tous les droits. Tous les jours, les destructions de maisons se poursuivent, les arrestations d’enfants continuent, les agressions par les colons se multiplient. L’éditorial du Monde, sous le titre « Israël-Palestine : l’enquête nécessaire. » est catégorique : « Nul ne peut être au-dessus du droit international. » (14-15 mars 2021, p. 27)

    Mohamed Larbi Bouguerra

    ** Lire « Le ministre Yaakov Litzman, la face publique d’un monde secret. Le ministre de la santé est l’homme de confiance d’un tyran secret qui dirige une secte fermée » (Anshel Pfeffer, Haaretz, 1er juillet 2016)

    Leaders, 22 mars 2021

    Tags : Tunisie, Israël, coronavirus, covid 19, pandémie, vaccination,

  • Les Tunisiens s’inquiètent du rythme de l’immunisation

    Les Tunisiens ont semblé soulagés par le début des vaccinations samedi dernier, mais ils restent inquiets quant au rythme de l’immunisation, car leur pays a été le dernier pays du Maghreb à lancer sa campagne de vaccination COVID-19, qui devait commencer il y a un mois.

    Le Maroc et l’Algérie ont lancé leur campagne fin janvier.

    À l’aide de 30 000 doses du vaccin russe Sputnik V, arrivé le 9 mars (quelque 200 000 doses supplémentaires sont attendues dans les prochains jours), le programme a débuté samedi et dimanche avec environ 2 000 infirmières, médecins et autres agents de santé fortement exposés au virus. Les premières injections ont été effectuées samedi au centre de vaccination d’El Menzah, dans la capitale Tunis.

    Cette première livraison est utilisée pour vacciner 15 000 professionnels de la santé, a déclaré Samir Abdelmoumen , un médecin qui fait partie du groupe de travail sur le coronavirus du pays.

    « Avec le lancement de la vaccination, nous franchissons une étape très importante dans la lutte contre cette pandémie », a-t-il déclaré.

    « Nous allons donner un message d’espoir aux Tunisiens et les encourager à se faire vacciner ».

    Les réactions sur les médias sociaux ont reflété ce sentiment d’espoir. Mais l’atmosphère agitée qui a marqué le début de la campagne de vaccination a fait l’objet de critiques.

    « Les organisateurs ont tiré les leçons du chaos de la première journée. À partir de dimanche, la distanciation sociale a été mieux respectée », a déclaré un médecin tunisien, préférant rester anonyme, à The Arab Weekly alors qu’elle attendait sa dose de Sputnik V.

    « Ce qui est rassurant, c’est que les organisateurs ont développé une plateforme d’inscription et de priorisation fiable. C’est un pas dans la bonne direction pour le reste de la campagne », a-t-elle ajouté.

    94 000 vaccins supplémentaires, fournis cette fois par Pfizer/BioNTech, devraient arriver à partir de la semaine prochaine, tandis que les vaccins produits par AstraZeneca sont également attendus prochainement, a déclaré Mme Abdelmoumen.

    « Nous allons être beaucoup moins stressés lorsque nous nous approchons d’un patient atteint de coronavirus », a déclaré Jalila Khelil, chef du service des soins intensifs de l’hôpital Abderrahmen Mami. « Même si nous attrapons le virus, nous souffrirons de symptômes beaucoup moins graves ».

    Une nouvelle variante du virus circule en Tunisie, mais les premières analyses ne montrent pas qu’elle soit plus dangereuse ou virulente que la souche originale, selon l’Institut Pasteur.

    La Tunisie, qui compte 11,7 millions d’habitants, est le dernier pays du Maghreb à lancer sa campagne de vaccination.

    Les espoirs sont placés dans le vaccin pour sauver une partie de la prochaine saison touristique et permettre un retour plus sûr des expatriés pendant l’été.

    Les décès confirmés dus au virus en Tunisie se comptent actuellement par dizaines par jour, tandis que le nombre total de cas détectés depuis le début de la pandémie s’élève à plus de 240 500, dont plus de 8 300 sont morts.

    AL Bawaba, 16 mars 2021

    Tags : Tunisie, coronavirus, covid 19, vaccination,

  • Allemagne : Le parti d’Angela Merkel sous pression

    Il y aura également deux élections provinciales en Allemagne ce week-end, dont le résultat pourrait affecter l’équilibre des pouvoirs lors des élections fédérales d’automne, a déclaré le politologue Zoltán Kiszelly dans une émission de M1 ce matin. Les prévisions ne sont pas en faveur de la CDU conservatrice du gouverneur. L’incertitude entourant la stagnation des achats de vaccins et des secours a également pesé sur la popularité du parti de la chancelière Angela Merkel.

    Il y a eu un arrêt régulier en Allemagne depuis novembre, mais les tendances ont été favorables récemment et le nombre de nouveaux décès par jour a chuté à plusieurs mois.

    En Allemagne, après une longue période, une ouverture prudente commence maintenant, avec l’ouverture de magasins de bricolage de jardinage et de coiffeurs. Cependant, la communication de gestion de crise a été gravement perdue en crédibilité, a déclaré le politologue.

    Les autorités avaient précédemment déclaré qu’elles commenceraient à assouplir les restrictions sur une moyenne de 50 nouveaux nombres infectés pour 100000 habitants sur une période de 7 jours, après quoi elle a été réduite à 35, mais il y avait déjà des voix qui devraient être assouplies à 10.

    En termes de vaccination, l’Allemagne Zoltán Kiszelly, 20 des 27 États membres de l’UE, a déclaré que l’Allemagne avait appelé à l’achat conjoint de vaccins de l’UE, invoquant le principe de solidarité, afin que les grands pays ne puissent pas siroter les vaccins des plus petits. Aujourd’hui, cependant, le Maroc est déjà en avance sur la première puissance de l’UE en matière de vaccination de la population.

    Il a déclaré que les vaccins AstraZeneca sont en stock parce que les gens hésiteraient à se les donner. Angela Merkel a alors commencé à adopter le vaccin russe et était prête à soutenir la licence européenne de Sputnik V.

    Selon un médecin allemand, la grande majorité des patients atteints de coronavirus souffrant de maladies graves en Allemagne sont issus de l’immigration, le gouvernement de Berlin a donc demandé l’aide d’imams, a indiqué le programme.

    Zoltán Kiszelly a déclaré que cela peut être observé dans plusieurs pays d’Europe occidentale. Le contexte est que dans les sociétés parallèles, l’État ne peut pas appliquer des règles restrictives.

    Des élections ont également lieu ce week-end dans deux importantes provinces allemandes, le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat. Avec les deux élections provinciales, une «super année électorale» débutera en Allemagne, où un total de neuf voix provinciales et municipales seront exprimées avant les élections fédérales de septembre.

    Dans le Bade-Wurtemberg, les Verts peuvent remplacer leur partenaire actuel de la coalition, la CDU, qui perd régulièrement de sa popularité, par les sociaux-démocrates et les libéraux. Avec cela, le déclin du Parti conservateur peut commencer, qui peut se poursuivre jusqu’aux élections fédérales de septembre, a déclaré Zoltán Kiszelly.

    Gondola.hu, 13 mars 2021

    Tags : Allemagne, Maroc, Angela Merkel, coronavirus, covid 19, vaccination,


  • Vaccination anti-covid : Comment cela se passe-t-il dans les autres pays ?

    L’Algérie a entamé sa campagne de vaccination contre le Covid-19 samedi 30 décembre. Elle doit s’étaler sur toute l’année 2021. Plusieurs autres pays ont débuté, il y a plus d’un mois, leur campagne de vaccination contre la maladie à coronavirus.

    de doses disponibles, les autorités mettent généralement en place des catégories prioritaires à la vaccination. France : un site internet dédié En France, les personnes souhaitant se faire vacciner peuvent se signaler via un processus d’inscription sur internet ou par téléphone, rapporte le magazine Marie Claire. Depuis le 15 janvier, un site internet dédié permet aux personnes éligibles de faire savoir leur volonté d’être vaccinées et de fixer un rendez-vous dans certains centres de vaccination. La vaccination est ainsi ouverte aux personnes âgées de plus de 75 ans, aux résidents volontaires en EHPAD et USLD, aux personnes âgées séjournant dans les établissements de santé et en services de soins de suite et de réadaptation et aux personnes âgées hébergées en résidences autonomie, résidences services et autres lieux de vie spécialisés, ainsi que dans les foyers de travailleurs migrants.

    La vaccination est également ouverte aux personnes en situation de handicap, vulnérables, hébergées en maisons d’accueil spécialisées et foyers d’accueils médicalisés aux professionnels de santé et aux aides à domicile intervenant auprès de personnes âgées et handicapées vulnérables et les sapeurs-pompiers, lorsqu’ils ont plus de 50 ans ou présentent une ou plusieurs des comorbidités. Enfin, la vaccination est ouverte en France aux personnes ayant une pathologie qui les expose à un très haut risque face au Covid-19 disposant d’une ordonnance médicale pour se faire vacciner prioritairement. Suisse : priorité aux personnes âgées de plus de 75 ans En Suisse, la vaccination incombe aux cantons et est ouverte prioritairement aux personnes de plus de 75 ans, aux personnes atteintes de maladies chroniques qui présentent le plus fort risque de développer une forme grave du Covid-19 et aux résidents d’établissements médicosociaux ou de homes pour personnes âgées. Le personnel en contact avec les résidents de ces établissements à la possibilité de se faire vacciner en même temps.

    L’objectif premier d’une vaccination contre le Covid-19 est de protéger les personnes vulnérables et de réduire ainsi les cas graves de la maladie et les décès. Le deuxième objectif est de réduire la charge pesant sur les hôpitaux et les EMS pour maintenir le fonctionnement du système de santé. Enfin, le troisième objectif est de lutter contre les répercussions négatives de la pandémie et d’endiguer la propagation virus. Les vaccinations se font à titre volontaire et qu’aucune obligation n’est prévue Plateforme numérique au Liban Au Liban, une plateforme numérique a été mise en place par les autorités afin d’indiquer les modalités d’inscription à la campagne de vaccination, rapporte l’Orient-Le-Jour, qui précise toutefois que les personnes qui « seront inscrites en premier n’auront pas la priorité, à moins qu’elles n’appartiennent à la catégorie qui sera la première à se faire vacciner ». La plateforme lancée par le ministère de la Santé libanais permet à tout individu de plus de 18 ans de s’inscrire. Cependant, seules les personnes prioritaires auront le droit initialement au vaccin. Les catégories concernées sont le corps soignant, le corps infirmier selon le risque auquel il est exposé et les personnes âgées de plus de 75 ans, suivies de celles âgées entre 65 et 74 ans, puis de celles âgées de 55 à 64 ans qui souffrent d’une ou de plusieurs maladies chroniques, ainsi que des équipes de surveillance épidémiologique et de celles relevant du ministère de la Santé. « Lorsque son tour viendra, la personne qui s’est inscrite recevra un texto avec un lien vers son fichier électronique sur la plateforme.

    Elle pourra ainsi prendre rendezvous et choisir le centre de vaccination o= désirera se faire vacciner », précise la même source. États-Unis : les personnes à vacciner en priorité… Aux États-Unis, la stratégie de vaccination est du ressort de chacun des cinquante États de l’Union, tandis que l’État fédéral est chargé de rendre le vaccin disponible aux États et juridictions sous l’autorité des États-Unis. La première vague du vaccin devait aller aux travailleurs de la santé et aux résidents des maisons de retraite, deux groupes qui représentent environ 24 millions d’Américains, rapporte NBC News. La deuxième vague devait quant à elle concerner les personnes âgées, les personnes avec des conditions préexistantes et les travailleurs essentiels. Environ cinquante millions de doses ont été distribuées aux États-Unis, tandis que près de 30 millions de doses ont été administrées. En Floride par exemple, 4 catégories d personnes sont prioritaires. Il s’agit des travailleurs de la santé, le personnel et les résidents des établissements de soins de longue durée, les personnes âgées de 65 ans ou plus et enfin celles jugées à haut risque pour le virus.

    Le personnel de santé comprend les personnels d’urgence, tels que les pompiers et les ambulanciers paramédicaux ainsi que le personnel du département de la Santé. La Floride a également lancé sur internet une liste d’attente de rendez-vous pour les vaccins, où les résidents de l’État éligibles peuvent s’inscrire pour les vaccins et seront informés lorsque des doses seront disponibles

    Par : CHAHINE ASTOUATI

    Source : Le Midi Libre, 2 fév 2021

    Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, pandémie, vaccination,

  • 2021, une deuxième année en entier vouée à la lutte contre l’épidémie

    Par Mohamed Habili

    Le premier mois de 2021 s’en va avec une épidémie non pas en recul, comme on pouvait s’y attendre à la fin de l’année dernière, mais sur une pente ascendante, pour l’essentiel dans la même partie du monde déjà fortement éprouvée par elle. La première bonne nouvelle, c’est que les campagnes de vaccination ont commencé, y compris chez nous et cela depuis hier, et qu’elles vont se poursuivre selon toute apparence pendant les 11 mois qui restent de l’année, et peut-être au-delà. La deuxième, c’est que la propagation du virus, si elle est planétaire, n’est cependant pas animée de la même vitesse, ni probablement porteuse de la même dangerosité dans toutes les régions du monde, bien qu’elle soit partout présente et qu’elle se traduise par des effets de même nature. L’Afrique et l’Asie restent relativement épargnées en comparaison de l’Europe et des Amériques, une différence qu’on est encore loin de pouvoir s’expliquer. La traditionnelle explication par les différences de climat laisse beaucoup à désirer dans ce cas précis. Le climat est l’une des caractéristiques d’un milieu géographique, elle n’est pas la seule. Comme le virus ne se propage pas dans le vide mais dans un milieu concret, il en subit les contraintes, les spécificités, l’inertie, l’impédance.

    Il n’y a de mouvement au sens physique du terme que s’il y a résistance au mouvement. Pas de résistance pas de mouvement. Il faut croire que l’Europe et les Amériques ne lui opposent pas la même résistance que l’Afrique et l’Asie. On saura peut-être un jour à quoi cela tient-il. Pour l’heure force est de constater que la prédiction suivant laquelle le premier trimestre serait déterminant pour la suite des événements sur le front de l’épidémie pèche par excès d’optimisme. Vraisemblablement, ce n’est pas pendant deux mois qu’il faut patienter pour pouvoir se projeter dans le futur, mais sensiblement plus. On ne peut même pas exclure qu’arrivé au bout du deuxième trimestre, on soit encore dans l’impossibilité de dire de quoi demain sera fait. Si l’épidémie sera en train de gagner en rapidité et en virulence ou si elle sera en train d’en perdre. Pour plusieurs encore, ce n’est pas sur la vaccination qu’il faudra compter dans la lutte contre l’épidémie mais sur la distanciation physique, les restrictions et les reconfinements.

    Cela est valable pour tout le monde, ne serait-ce que parce que la vaccination est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. On voit les pays supposés les mieux équipés pour imprimer une grande allure à leur campagne de vaccination qui accumulent les retards. Ce ne serait pas si grave si on était assuré que le virus ne muterait jamais qu’à la marge. Ce que d’ailleurs il semble avoir fait jusque-là. Mais rien ne garantit qu’il en sera de même dans les mois qui viennent. Ces bêtes-là mutent comme elles respirent pour ainsi dire, mais pas leurs antidotes, quand bien même ils seraient adaptables. La partie engagée est d’autant plus difficile à mener vers le succès, c’est-à-dire vers l’éradication, qu’il s’agit de se battre contre un ennemi qui à tout moment dispose d’une longueur d’avance. Il est perdu si son avance se raccourcit.

    Pour ce qui nous concerne, nous aurons remporté sur lui une bonne victoire si nous parvenons à maintenir les chiffres actuels, entre 200 et 300 nouveaux cas, et autour de 5 le nombre des décès. La vaccination est une arme de plus, une fortification supplémentaire, mais ce n’est pas sur elle qu’il faut compter le plus. Il est possible de faire mieux sans elle. Faire passer le nombre des nouvelles contaminations sous la barre des 200, et tendre vers zéro celui des décès. Le seul fait que ces chiffres se maintiennent depuis plusieurs jours prouve que la gageure est tenable sur le moyen terme.

    Le Jour d’Algérie, 30 jan 2021

    Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, vaccination, pandémie,

  • Responsable maroco-belge de la stratégie vaccinale aux États-Unis : « La Belgique fait toujours face à une pandémie »


    Malgré toutes les critiques, notre pays « fait beaucoup » en ce qui concerne l’approche à l’égard de la pandémie du coronavirus. C’est ce qu’a déclarét Moncef Saloui (61 ans) dans le septième jour. Le Belge d’origine marocaine est à la tête de l’opération Warp Speed, qui est chargée de guider l’ensemble de la stratégie vaccinale aux États-Unis.

    YURI VLEMINGS

    Moncef Saloui est appelé le « pape du vaccin » des États-Unis. Le président Donald Trump l’a nommé à la tête de l’opération Warp Speed le 15 mai de cette année – selon l’équipe de vaccination de Trump – et a salué les qualités de Saloui en tant qu’expert dans le domaine. « J’ai tout appris sur les vaccins en Belgique, chez GlaxoSmithKline », a déclaré M. Saloui, qui est parti du Maroc vers la Belgique le jour de son 17e anniversaire et a donné un coup de pied à la tête des vaccinations chez GSK. Son fils vit toujours à Bruxelles aujourd’hui. Des États-Unis, il reste en contact avec ce qui se passe chez nous.

    « À mon avis, la Belgique fait beaucoup, vue de l’extérieur », a déclaré Moncef Saloui au sujet de l’approche hautement critiquée de la pandémie dans notre pays. Selon l’expert en vaccins, nous pouvons également être fiers que trois des vaccins contre le coronavirus en préparation soient ancrés en Belgique : Pfizer à Puurs, GlaxoSmithKline à Wavre et Janssen Pharmaceutica à Beerse.

    « La Belgique a effectivement un impact incroyable sur cette pandémie », a-t-il déclaré au cours de la septième journée. « mais les investissements et le développement accéléré de ces trois vaccins viennent des États-Unis. C’est pourquoi je pense qu’il est juste de leur accorder également la priorité », a-t-il évoqué les doses produites dans notre pays mais qui sont déjà en route vers les États-Unis. Slaoui a demandé que tous les vaccins soient mis à la disposition du monde, en tout cas pour les 8 milliards de personnes qui devraient être vaccinées.

    Il s’agit simplement de savoir si, par exemple, dans notre pays, mais aussi aux États-Unis, nous aurons suffisamment de personnes vaccinées. Slaoui voulait rassurer les sceptiques. Le terme « vitesse de distorsion » vient de Star Trek et fait référence à la « vitesse imprudente ». Cependant, selon Slaoui, toute la procédure de vaccination n’est pas du tout imprudente. « C’est très rapide, mais c’est aussi réfléchi et sûr », a-t-il dit. « Très cher aussi, mais cela l’a rendu si rapide. Je le compare à la Formule 1 : Vous voulez aller le plus vite possible, mais aussi le plus sûr possible. »

    Slaoui a également demandé aux sceptiques d’examiner les données, qui seront accessibles à tous, ou d’écouter les experts en qui ils ont confiance et qui connaissent bien les données. « Fondez donc votre opinion là-dessus », a dit M. Slaoui. « Personnellement, je connais très bien les dates et je vais me faire vacciner, mes enfants, mes parents et tous ceux que j’aime. » Il a ajouté que les vaccins déjà mis au point « ont un taux d’efficacité exceptionnel de 95 % et, dans certains cas, de 100 % » et qu’ils sont tous « très sûrs ». D’autre part, Saloui comprend les préoccupations de sécurité à long terme, « parce que nous ne savons rien à leur sujet par définition encore. »

    Saloui a regretté que la pandémie aux États-Unis soit devenue si politisée. « Des dizaines de milliers de personnes meurent parce qu’elles refusent de porter un masque, de se laver les mains ou de garder les mains écartées. C’est vraiment dommage. » Saloui s’est dit convaincu que « sera la seule solution efficace pour être un vaccin sûr et efficace ».

    « Heureusement, ce virus est en fait un peu faible », a-t-il dit. « Une personne sur 1 000 meurt, une sur 100 ou peut-être 50 présente des symptômes. Nous avons la chance que ce virus ne soit pas plus mortel, car il perturberait complètement notre économie et notre vie sociale. »


    De Morgen, 6 décembre 2020, 15 h 42

    Tags : #Belgique #Vaccination #Vaccin #coronavirus #Covid19