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  • Les liens du réseau Epstein avec l’ancien ministre Jack Lang

    Les liens du réseau Epstein avec l’ancien ministre Jack Lang

    Jack Lang, Jeffrey Epstein, pédophilie, Woody Allen, Association pour la promotion de la politique culturelle nationale, Christophe Degruelle, Gratitude America Ltd, Jacques Renard, Fabrice Parsy, Sylvie Aubry, Jean-Luc Brunel, Ghislaine Maxwell, Virginia Roberts Giuffre, Dylan Farrow,

    Par Kate Briquelet, Erin Zaleski et William Bredderman

    Au printemps 2019, Jeffrey Epstein était persona non grata en Amérique. Le Miami Herald avait publié un article sur les abus commis par le financier sur des jeunes filles mineures, le ministère de la justice avait ouvert une enquête sur son accord secret de 2008, et les procureurs fédéraux de Manhattan établissaient discrètement de nouvelles accusations criminelles contre lui.

    C’est peut-être pour cela qu’Epstein s’est réfugié à Paris, où tout le monde ne fuit pas le riche délinquant sexuel. L’homme politique français Jack Lang, ancien ministre de la culture et ministre de l’éducation, a ainsi déclaré à Franceinfo que lui et Epstein avaient participé à une fête pour les 30 ans de la pyramide du Louvre en mars 2019, soit environ quatre mois avant que le FBI n’arrête Epstein. Lang aurait invité le trafiquant sexuel, qu’il a décrit comme “une personne charmante, courtoise et agréable”.

    Le Daily Beast a ainsi rapporté qu’Epstein a financé une organisation française dont les dirigeants ont des liens avec Lang, qui, il y a des décennies, a défendu les relations sexuelles avec des jeunes de 13 ans et, comme Epstein, est ami avec le directeur Woody Allen, qui est aussi en difficulté pour des questions de mœurs.

    Le nom du groupe, l’Association pour la promotion de la politique culturelle nationale menée dans les années 80 et 90 du XXe siècle. La mission du groupe, mentionnée dans les documents constitutifs français, est aussi vague que son titre : promouvoir les principaux leaders et réalisations de la politique culturelle durant ces décennies (NDT : ô combien glorieuses décennies …).

    Pourtant, Lang est réputé pour son influence culturelle à cette époque. Un article de 2016 dans la revue d’art Apollo note : “La nomination de Jack Lang en 1981 est, avec le recul, la plus décisive pour façonner la forme que le ministère de la culture a prise aujourd’hui. Les années de Lang à la tête de ce ministère ont été mémorables, colorées, et ont semé la discorde”. Les politiques de Lang “ont également donné un véritable coup de fouet à la créativité et à sa libre expression”, a noté le magazine. Un article du New York Times de 1985 a salué Lang comme une “superstar de la culture française” pour son appel aux jeunes électeurs.

    Avant son arrestation en juillet 2019, la société Gratitude America Ltd. – une organisation à but non lucratif d’Epstein – a financé ce projet parisien obscur et deux autres groupes internationaux : une clinique du sexe à Rome et une compagnie de ballet lituanienne.

    L’organisation française, qui n’a pas de site web ni de présence dans les médias sociaux, a été lancée en 2018, la même année où elle a reçu 57 897 dollars de Gratitude America. Deux des anciens collaborateurs de Lang sont des dirigeants de l’association, tandis qu’un employé actuel du bureau de Lang est un représentant du groupe.

    Jacques Renard, le trésorier du groupe, a été directeur adjoint et chef de cabinet du ministère de la culture de Lang dans les années 1980 et au début des années 1990. Christophe Degruelle, président de l’association, est conseiller municipal à Blois et a travaillé comme chef de cabinet de Lang au ministère de l’éducation nationale de 2000 à 2002.

    Degruelle et Lang ont été photographiés ensemble pas plus tard qu’en 2018, et dans une interview de 2016, Degruelle a déclaré qu’il avait passé les trois dernières années à conseiller Lang en tant que président de l’Institut du monde arabe. “J’ai deux passions dans la vie : la politique et la culture. J’ai la chance d’avoir un équilibre entre l’action publique locale et une activité avec Jack Lang qui répond à mes attentes”, a déclaré M. Degruelle.

    Parallèlement, Fabrice Parsy est nommé agent du groupe dans un document signé par Renard, comme le montrent les archives. Parsy travaille actuellement dans le bureau de Lang.

    Sylvie Aubry, fleuriste et propriétaire de la boutique, est secrétaire de l’association, qui partage son adresse professionnelle dans le 14ème arrondissement de Paris. On ne sait pas si elle est liée à Lang ou à Epstein, ni comment elle est liée aux autres hommes.

    Aucun des responsables de l’association n’a envoyé de message demandant une explication.

    Lang n’a pas répondu lorsqu’un journaliste du Daily Beast lui a envoyé un e-mail pour lui demander son avis ; Parsy a quant à lui plutôt répondu en tant que membre du personnel du bureau de Lang, disant que Lang était occupé à planifier un événement pour l’Institut du monde arabe et qu’il n’était pas disponible.

    Parsy n’a pas répondu aux messages de suivi du Daily Beast.

    Epstein était un grand voyageur à Paris. Lorsque le FBI l’a menotté sur un tarmac du New Jersey l’année dernière, il revenait tout juste d’un voyage dans la capitale française.

    Les autorités françaises ont commencé à enquêter sur Epstein en août 2019, après qu’il se soit suicidé dans une prison fédérale américaine. L’enquête française “se concentrera sur les crimes potentiels contre les victimes françaises commis sur le territoire national ainsi qu’à l’étranger”, a déclaré à l’époque le procureur de Paris Rémy Heitz, “et sur les auteurs qui sont des citoyens français”.

    Le Petit Livre Noir d’Epstein comportait plusieurs numéros de téléphone français, notamment pour l’architecte d’intérieur Alberto Pinto – qui a décoré le manoir new-yorkais d’Epstein et a rencontré l’une des victimes d’Epstein à Paris – et pour l’Hôtel de Crillon, où Aubry est le fleuriste officiel. Le rolodex contenait également une section intitulée “Massage – Paris”.

    La police a perquisitionné l’appartement d’Epstein, situé avenue Foch et dont le coût s’élève à 8,6 millions de dollars, ainsi que les bureaux de l’agent de mannequins français Jean-Luc Brunel, que les avocats des victimes (et même son propre ancien comptable) ont accusé de procurer des filles à Epstein et qui a déjà été accusé de viol lui-même. En 1988, 60 Minutes a fait un reportage sur les allégations selon lesquelles Brunel aurait drogué des mannequins et aurait violé une femme alors qu’elle était inconsciente. (Brunel a nié toutes ces allégations).

    Le bureau du procureur de Paris a déclaré au Daily Beast qu’il enquêtait également sur la complice présumée d’Epstein, Ghislaine Maxwell, dans le cadre de l’enquête sur ses soupçons de viol et d’abus sur mineurs en France. Maxwell est citoyenne française, elle est née en France et sa famille y a des maisons. Elle est également citoyenne du Royaume-Uni et des États-Unis.

    Après la mort d’Epstein, les médias se sont concentrés sur Maxwell et le lieu où elle se trouvait, et certains tabloïds ont spéculé sur le fait qu’elle se serait terrée à Paris.

    Maxwell est détenue dans un centre de détention fédéral à New York en attendant son procès pour des accusations liées au réseau sexuel d’Epstein. La citoyenne britannique a longtemps nié toute implication dans les crimes sexuels d’Epstein et s’est battue contre les procès des victimes l’accusant d’abus.

    Virginia Roberts Giuffre, une survivante du réseau de trafic d’Epstein, a affirmé qu’Epstein et Maxwell l’avaient amenée à Paris et l’avaient forcée à avoir des relations sexuelles avec eux et d’autres personnes, y compris le propriétaire non identifié d’une grande chaîne d’hôtels.

    Pour sa part, Lang a affirmé qu’il ne savait rien de l’histoire inconvenante d’Epstein. Il a déclaré à Franceinfo qu’il avait rencontré Epstein il y a quelques années, lorsque la princesse Camilla de Bourbon-Deux-Siciles, la duchesse de Castro, aurait fêté le réalisateur Woody Allen – également un ami de longue date d’Epstein – chez elle à Paris.

    Lang, 81 ans, a défendu Allen suite aux accusations d’avoir abusé de sa fille, Dylan Farrow, lorsqu’elle avait 7 ans. Le jour où Dylan Farrow a fondu en larmes lors d’une interview accordée en janvier 2018 à CBS This Morning, Lang a tweeté pour soutenir Allen, en écrivant “#WoodyAllenforever” et (la faute de frappe est la sienne) “Il love you”..

    “Pourquoi, en cette étrange époque, devrions-nous mépriser Woody ? Le résultat est le pire : une censure économique, l’interdiction professionnelle d’un grand maître du cinéma mondial”, a déclaré Lang à Franceinfo lorsqu’on l’a interrogé sur ces tweets. Il a ajouté : “Je ne m’érige pas en juge ou en Cour suprême des mœurs, mais à cette époque, aux Etats-Unis, il y avait une sorte de chasse aux sorcières dans la presse, dans certains médias”.

    Lang n’est pas étranger à la défense des accusés pédophiles. En 1977, il a cosigné une lettre publiée dans Le Monde pour défendre trois hommes emprisonnés pour avoir abusé sexuellement de jeunes de 12 et 13 ans. (Selon certains rapports, les victimes avaient 13 et 14 ans.) “Trois ans de prison pour des câlins et des baisers, c’est suffisant”, lit-on dans la lettre de l’écrivain français Gabriel Matzneff, connu pour ses écrits où il étale son penchant pour les relations sexuelles avec des enfants (NDT : et pas uniquement des adolescents comme le laisse entendre ses défenseurs en France). Parmi les autres signataires figurent les intellectuels français Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Des médias ont récemment qualifié Matzneff de “Jeffrey Epstein de Paris”, après la publication du mémoire de Vanessa Springora qui prétend que Matzneff a commencé à la violer à l’âge de 14 ans. La police française a demandé à d’autres témoins et victimes des abus de Matzneff de se manifester.

    Sur Epstein, Lang a déclaré à Franceinfo : “Je ne suis allé qu’une fois chez lui, avenue Foch, pour un déjeuner. Il est vrai qu’il était souvent accompagné de plusieurs jolies femmes, mais qui n’étaient manifestement pas mineures”. Il s’est dit très surpris d’apprendre les accusations portées contre Epstein.

    Je ne m’érige pas en juge ou en Cour suprême des mœurs, mais à cette époque, aux Etats-Unis, il y avait une sorte de chasse aux sorcières dans la presse, dans certains médias.

    Interrogé sur Maxwell, Lang a affirmé qu’il ne se souvenait pas de l’avoir rencontrée mais qu’il connaissait son père, le regretté magnat de l’édition Robert Maxwell. “Robert Maxwell est quelqu’un que tout le monde a rencontré dans les années 1985-1986 lors du maelström autour de la privatisation de TF1”, a déclaré Lang, en référence à la chaîne de télévision nationale française.

    L’homme politique n’était pas le seul visiteur de marque au pied-à-terre d’Epstein.

    Le magnat du cinéma en disgrâce Harvey Weinstein a séjourné chez Epstein à Paris et aurait tenté d’agresser sexuellement une des femmes du financier lors d’un massage non sexuel.

    Pendant ce temps, le majordome français d’Epstein a affirmé que Steve Bannon, l’ancien stratège en chef du président Trump, avait fait appel à Epstein à l’automne 2018. (Bannon a également été repéré entrant dans le manoir d’Epstein à Manhattan dans ce que le média Six Page a décrit comme une “réunion secrète”). L’employé a déclaré à Franceinfo que le prince Andrew, le magnat de Microsoft Bill Gates et son épouse Melinda, ainsi que l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak ont également rendu visite à Epstein à Paris.

    Plusieurs survivants du trafic d’Epstein disent qu’il a abusé d’eux à Paris.

    Juliette Bryant avait 20 ans et aspirait à devenir mannequin quand Epstein l’a attirée d’Afrique du Sud en 2002 en lui promettant des emplois de mannequin à New York. Dans un procès, Bryant dit qu’Epstein l’a abusée pendant des années, la violant à plusieurs reprises dans son complexe des Caraïbes et abusant d’elle dans ses maisons à travers le monde, y compris à Paris.

    Bryant a été “forcé de se rendre chez Epstein à Paris où elle a dû rester avec Ghislaine Maxwell, l’une des principales recruteuses de jeunes femmes d’Epstein, et où Sarah Kellen [l’assistante et la co-conspiratrice d’Epstein] l’a forcée à se faire photographier nue pour Epstein”, selon sa plainte. “Au cours de ce voyage, Juliette a constaté que les jeunes femmes étaient appelées à faire plaisir sexuellement à Epstein”.

    Selon un procès intenté par Teala Davies, elle avait 17 ans lorsque le financier “s’est glissé dans la chambre de Teala” à Paris et l’a violée en 2003. Une autre plainte d’une femme appelée Mary Doe prétend que le trafiquant l’a invitée “à rester dans sa maison à Paris, et s’est arrangé pour qu’elle assiste à un concert accompagnée d’un mannequin mondialement connu”.

    Anouska De Georgiou, mannequin et actrice britannique, a déclaré à NBC qu’Epstein l’avait maltraitée chez lui à Paris, à New York et dans les îles Vierges américaines. Et dans chaque endroit, il y avait ce microcosme d’acceptation, de “oui”, de personnes qui se comportaient comme si c’était normal”, a déclaré De Georgiou.

    Giuffre, qui a été victime de la traite des êtres humains par Epstein de 1999 à 2002, a déclaré que Maxwell et lui-même l’avaient abusée sexuellement en France à plusieurs reprises.

    Dans une déposition de 2016, Giuffre a déclaré avoir eu des contacts sexuels avec Maxwell, Epstein et une troisième personne (dont le nom a été censuré) dans un hôtel surplombant les Champs-Élysées. Par la suite, Maxwell se serait rendu en ville pour recruter une fille pour Epstein.

    Maxwell “s’est approché de cette jeune Française pour me montrer combien il lui était facile de se procurer des filles”, a témoigné Giuffre. “Je n’étais pas très doué pour cela. Et, vous savez… une partie de ma formation consistait à faire venir d’autres filles. Alors elle s’est approchée d’elle. En cinq minutes, elle avait son numéro et cette fille est venue plus tard dans la nuit à l’hôtel et a servi Jeffrey.”

    “Je n’ai pas vu Ghislaine avec elle”, a ajouté Giuffre. “Je sais juste qu’elle m’a raconté ce qui s’est passé et que Jeffrey m’a raconté ce qui s’est passé.”

    Giuffre a déclaré qu’elle avait également été forcée de coucher avec Maxwell, Epstein et une troisième personne dans une résidence du sud de la France avant une fête d’anniversaire.

    Plus tard dans la déposition, M. Giuffre a déclaré que Maxwell l’avait envoyée au propriétaire d’une grande chaîne d’hôtels à l’époque de la fête d’anniversaire de la top-modèle Naomi Campbell. “J’ai été chargé par Ghislaine d’aller lui faire un massage érotique”, a témoigné Giuffre.

    Les enregistrements des vols du jet privé d’Epstein indiquent qu’il s’est souvent rendu à Paris ces dernières années, y compris juste avant son arrestation. Le 19 mars 2019, son avion s’est rendu de New York à Paris, et de là, il a fait des escapades à Nice et à Vienne, en Autriche, comme le révèlent les carnets de vol publiés par le Business Insider.

    Le 2 avril 2019, l’avion d’Epstein s’est envolé de Paris à New York, avant de revenir à Paris le 19 avril. De là, Epstein s’est rendu à Rabat, au Maroc, pour une journée le 25 avril. Il s’est envolé pour New York trois jours plus tard. Son dernier voyage à Paris a eu lieu le 14 juin.

    La “petite amie” d’Epstein, Karyna Shuliak, était à Paris avec lui avant son retour le 6 juillet et a été arrêtée à l’aéroport de Teterboro, a rapporté le New York Daily News. Shuliak, 31 ans, aurait été la dernière personne à parler à Epstein lors d’un appel téléphonique enregistré depuis la prison.

    Les voyages à l’étranger ont été mentionnés dans un procès que le procureur général des îles Vierges américaines a intenté contre la succession d’Epstein, qui s’élève à 634 millions de dollars.

    “La surveillance d’un délinquant sexuel avec ses propres îles privées et les ressources nécessaires pour faire entrer et sortir les victimes par avion et hélicoptère privés ont présenté des défis uniques et ont permis à l’entreprise Epstein de limiter l’examen du gouvernement des îles Vierges”, indique la plainte.

    Epstein, un délinquant sexuel enregistré sur le territoire des Caraïbes, a “induit en erreur le gouvernement concernant ses projets de voyage” avant de s’envoler pour Paris.

    “Le 19 mars 2019, les îles Vierges ont été informées qu’Epstein se rendrait en France pour 10 jours… Son formulaire de notification ne révélait pas ses projets de voyage dans d’autres pays”, indique le procès. “Les autorités policières ont par la suite découvert qu’Epstein s’était également rendu à Vienne et à Monaco au cours de ce voyage.”

    Le United States Marshals Service (USMS) enquêtait sur le voyage non déclaré d’Epstein en Europe quelques semaines avant son suicide et a demandé l’aide des autorités françaises, monégasques, autrichiennes et marocaines, comme l’ont révélé les dossiers obtenus par Muckrock.

    Selon les documents caviardés, une contrôleuse du trafic aérien des îles Vierges américaines a déclaré avoir vu Epstein débarquer de son avion avec des jeunes filles à plusieurs reprises entre juin 2018 et novembre 2018. Le contrôleur a déclaré avoir vu des filles qui semblaient avoir 11 ou 12 ans avec Epstein, et dans un autre cas, une fille qui semblait avoir 16 à 18 ans.

    Mais deux jours après la mort d’Epstein, le service des Marshals américains a fermé l’enquête et annulé les demandes d’assistance de la France et des autres pays.

    source : thedailybeast.com / traduction : strategika.fr

    #JackLang #JeffreyEpstein #GhislaineMaxwell #Pédophilie

  • Le Prince Andrew poursuivi pour "agression sexuelle" sur une adolescente

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    Le Prince Andrew poursuivi pour « agression sexuelle » sur une adolescente et son retour au sein de la famille royale est compromis.
    Les espoirs du PRINCE Andrew de reprendre ses fonctions royales officielles ont été anéantis hier soir – car il a été révélé qu’il était poursuivi en justice pour avoir prétendument agressé sexuellement un adolescent.
    Andrew, 61 ans, espérait résoudre ses problèmes juridiques d’ici à la fin de l’année afin de tenter de rétablir son statut au sein de la famille royale, malgré l’opposition de certains officiels du palais. Mais ses amis ont admis hier qu’il avait reçu un coup de marteau – Virginia Giuffre a intenté un procès à New York, l’accusant d’avoir abusé d’elle sexuellement alors qu’elle était âgée de moins de 18 ans et victime d’un trafic d’êtres humains. Andrew, le deuxième fils de la Reine, a été aperçu rejoignant la Reine au château de Balmoral dans une Range Rover peu après 18 heures hier, aux côtés de son ex-femme Sarah Ferguson.
    Ses problèmes juridiques risquent de perdurer jusqu’à l’année prochaine, date à laquelle la Reine doit célébrer son jubilé de platine.
    Le duc d’York pourrait également faire l’objet d’un second procès, les avocats d’une autre victime présumée, la coiffeuse et ancienne assistante personnelle Johanna Sjoberg, envisageant une éventuelle action en vertu de la loi sur les survivants adultes qui doit entrer en vigueur dans l’État de New York.
    Nigel Cawthorne, biographe d’Andrew, a déclaré : « Il est très difficile de voir comment le prince Andrew peut revenir sur le front de la monarchie alors qu’un procès est en cours, ou qu’un verdict contre lui a été rendu in absentia. »
    Le prince s’est retiré « temporairement » de ses fonctions officielles en novembre 2019, suite à une interview télévisée désastreuse qu’il a donnée sur son amitié avec le pédophile condamné Jeffrey Epstein.
    Epstein, qui s’est pendu en prison il y a deux ans, a été accusé avec la mondaine britannique Ghislaine Maxwell de « prêter Mme Giuffre à des fins sexuelles ».
    Les amis de Mme Maxwell, qui est actuellement en prison dans l’attente de son procès en novembre pour trafic sexuel, ont déclaré hier soir qu’elle était prête à témoigner en faveur du duc.
    Ils ont déclaré à un journal : « Lorsque l’affaire contre le duc sera jugée, Ghislaine sera soit condamnée et purgera jusqu’à 85 ans de prison [ou si] elle est innocentée, elle aidera bien sûr le prince Andrew.
    « Ils sont amis depuis très longtemps. » Maxwell, 59 ans, devra être innocentée lors de son propre procès pour que son témoignage soit considéré comme crédible dans un tribunal de New York.
    Andrew et ses avocats ont gardé un silence de pierre la nuit dernière, n’ayant pas répondu publiquement à une plainte civile de 15 pages déposée par Mme Giuffre dans laquelle elle lui demande des dommages et intérêts non spécifiés devant un tribunal fédéral en vertu de la loi sur les enfants victimes de l’État de New York.
    Elle affirme que M. Epstein et Mme Maxwell l’ont forcée à coucher avec Andrew il y a 20 ans, alors qu’elle avait 17 ans et était encore mineure au regard de la législation de certains États américains.
    Mme Giuffre, aujourd’hui âgée de 38 ans, affirme avoir craint pour sa vie si elle n’avait pas eu de relations sexuelles avec le prince.
    « La richesse, le pouvoir, la position et les relations du prince Andrew lui ont permis d’abuser d’une enfant effrayée et vulnérable, sans personne pour la protéger », a-t-elle déclaré.
    « Il est grand temps qu’il soit tenu de rendre des comptes ».
    Le tribunal du district sud de New York a donné hier à Andrew 21 jours pour répondre après lui avoir signifié les documents.
    Les experts juridiques pensent qu’il est probable que les documents seront remis aux représentants britanniques aux États-Unis plutôt qu’aux représentants de Mme Giuffre qui tentent d’accéder à Andrew au château de Balmoral.
    Andrew nie vigoureusement avoir couché avec Mme Giuffre ou commis tout autre acte répréhensible et insiste sur le fait qu’il n’a aucun souvenir de l’avoir rencontrée.
    Il a promis d’aider une enquête du FBI sur les allégations contre Epstein et son associée Mme Maxwell, mais il a refusé de coopérer avec le FBI dans la pratique et a toujours ignoré la menace d’une action civile en dommages et intérêts.
    Une porte-parole d’Andrew a déclaré qu’il n’y avait « aucun commentaire » lorsqu’on lui a demandé de répondre à la poursuite civile.
    Commentaire de Phil Dampier
    Je n’ai jamais pensé que le prince Andrew serait menotté et conduit devant un tribunal américain en raison de son association avec le scandale sexuel de Jeffrey Epstein.
    Mais le fait que Virginia Giuffre le poursuive aux Etats-Unis est un clou dans son cercueil royal.
    Andrew a rencontré ses avocats à plusieurs reprises ces derniers temps, et ils semblent lui avoir dit de faire profil bas et d’espérer que tout cela disparaisse.
    Mais avec l’affaire civile de l’ancienne Miss Roberts et le procès à venir de son amie proche Ghislaine Maxwell, cela semble peu probable.
    Andrew a fait plusieurs erreurs dans son interview Newsnight avec Emily Maitlis en 2019. Mais pour moi, la plus grosse a été de nier qu’il avait rencontré Virginia.
    La photo d’eux ensemble à Londres a été jugée authentique par le FBI.
    Je ne sais pas s’il a eu des relations sexuelles avec elle ou non – et bien sûr, il dit qu’il est innocent – mais il aurait été plus plausible de dire qu’il a été poussé dans un instantané impromptu, plutôt que de nier la connaître.
    Cela l’a fait passer pour un imbécile.
    Je ne pense certainement pas qu’il avait un penchant pour les adolescentes comme Epstein. Mais que faisait-il dans ses propriétés ?
    Bien qu’il ne soit plus un membre de la famille royale en activité, il est toujours le fils préféré de la Reine. Il promenait les chiens au château de Windsor et lui parlait au téléphone.
    Lui et son ex-femme Fergie sont arrivés à Balmoral pour rester avec elle la nuit dernière. Ils auront beaucoup de choses à se dire !
    – Phil Dampier est l’auteur royal
    Express, 11/08/2021
  • Le lien troublant du Prince Andrew avec Jeffrey Epstein

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    Le lien troublant de la famille royale avec Jeffrey Epstein
    L’année dernière, le prince Andrew s’est retiré de ses fonctions royales en raison de son association avec le délinquant sexuel condamné.

    En 2019, les procureurs fédéraux ont inculpé Jeffrey Epstein d’un chef d’accusation de trafic sexuel d’un mineur et d’un chef d’accusation de complot pour commettre un trafic sexuel. Après avoir plaidé non coupable pour les crimes, Epstein s’est vu refuser la libération sous caution, et a été retrouvé mort plus tard dans sa cellule de prison à Manhattan. La cause de la mort a été classée comme un suicide.

    Mais même après sa mort, le cercle social très en vue d’Epstein a continué à faire la une des journaux. En particulier, les associés d’Epstein comprenaient non seulement des politiciens des deux partis, mais aussi des membres de la royauté. Le fils de la reine Elizabeth, le prince Andrew, aurait eu des liens étroits avec Epstein à un moment donné.

    Depuis l’arrestation d’Epstein, le duc d’York a publié plusieurs déclarations concernant leur amitié, et en novembre si 2019, il a enregistré une interview au palais de Buckingham sur leur relation avec la journaliste Emily Maitlis.

    À la suite d’énormes critiques publiques sur leur conversation, dans laquelle Andrew a déclaré qu’il ne regrettait pas son amitié avec Epstein, le fils de la reine s’est volontairement retiré de ses fonctions royales.

    « J’ai demandé à Sa Majesté si je pouvais me retirer de mes fonctions publiques dans un avenir proche, et elle m’a donné sa permission », a-t-il écrit dans une déclaration.

    Peu de détails sont connus sur leur amitié, et ces derniers mois, Andrew s’est effacé de l’œil du public, mais en août 2021, le royal a été accusé d’abus sexuels dans un nouveau procès intenté par Virginia Roberts Giuffre, victime présumée d’Epstein. Auparavant, Andrew a nié l’avoir rencontrée. Son porte-parole n’a pas encore commenté la nouvelle action en justice. A la lumière de cette nouvelle, voici ce que nous savons de la relation entre le Duc d’York et Epstein :

    Ils se sont rencontrés en 1999.

    Selon le Guardian, leur amitié a commencé lorsque le Prince Andrew a été présenté à Epstein par Ghislaine Maxwell, une mondaine britannique et la petite amie d’Epstein à l’époque.

    L’étendue de la relation d’Epstein avec Andrew ou d’autres membres de la famille royale est largement inconnue, bien que des photos inédites du duc d’York avec Epstein à Royal Ascot en 2000 aient récemment fait surface. La femme portant du vert qui se tient entre eux est Maxwell.

    Les deux hommes ont également été photographiés en train de marcher ensemble dans Central Park en 2010 (ci-dessus), plusieurs années après la sortie de prison d’Epstein. Deux ans plus tôt, Epstein avait plaidé coupable d’une accusation de sollicitation de prostitution impliquant un mineur, et avait été condamné à 18 mois de prison ; il en a purgé 13.

    Dans une déclaration publiée le 24 août, le prince Andrew a déclaré qu’il avait séjourné dans plusieurs propriétés d’Epstein, mais qu’il « ne le voyait pas souvent et probablement pas plus d’une ou deux fois par an ».

    Epstein a également eu une relation financière avec l’ex-femme d’Andrew, Fergie.

    En 2011, le Telegraph a rapporté qu’Epstein avait versé à l’ancien assistant personnel de Sarah Ferguson, Johnny O’Sullivan, 15 000 £ à la demande du duc d’York. Ce paiement aurait ensuite « permis une restructuration plus large des 5 millions de livres de dettes de Sarah ».

    La duchesse d’York a depuis présenté ses excuses pour son association avec Epstein. Elle a déclaré à la publication à l’époque :

    « Je regrette profondément, en mon nom personnel, que Jeffrey Epstein ait été impliqué de quelque manière que ce soit avec moi. Je déteste la pédophilie et tout abus sexuel sur des enfants et je sais que c’était une gigantesque erreur de jugement de ma part. Je suis tellement contrit que je ne peux rien dire. Dès que je le pourrai, je rembourserai l’argent et je n’aurai plus jamais rien à voir avec Jeffrey Epstein. Je ne peux pas affirmer plus fermement que je sais qu’une terrible, terrible erreur de jugement a été commise en ayant quoi que ce soit à voir avec Jeffrey Epstein. Ce qu’il a fait était mal et pour lequel il a été emprisonné à juste titre ».

    Fergie a également confirmé que son ex-mari Andrew a facilité le paiement.

    Buckingham Palace a publié plusieurs déclarations concernant l’association d’Andrew avec Epstein.

    Alors que certains associés d’Epstein, dont le président Bill Clinton, ont publié des déclarations prenant leurs distances avec Epstein immédiatement après la nouvelle de son arrestation, le prince Andrew est resté silencieux sur la question pendant plusieurs semaines.

    Mais en août 2019, Buckingham Palace a publié plusieurs déclarations concernant la relation du fils de la reine avec Epstein. Dans une déclaration du 24 août, le prince Andrew a admis que c’était « une erreur et une faute » de passer du temps avec Jeffrey Epstein en 2010, alors qu’il était déjà un délinquant sexuel condamné. Andrew a également déclaré qu’il n’avait « ni vu, ni été témoin, ni soupçonné d’un quelconque comportement du type de celui qui a ensuite conduit à l’arrestation et à la condamnation de [Epstein] ».

    « Son suicide a laissé de nombreuses questions sans réponse et je reconnais et compatis avec tous ceux qui ont été affectés et qui veulent une forme de clôture », écrit le duc d’York, avant de conclure par « Je déplore l’exploitation de tout être humain et ne tolérerais, ne participerais ou n’encouragerais aucun comportement de ce type. »

    Il a signé simplement ANDREW. C’est la troisième déclaration publiée par la famille royale ce mois-là au sujet de la relation du duc d’York avec Epstein.

    Le 18 août, une déclaration de Buckingham Palace dit que le Duc d’York est « consterné » par les crimes présumés d’Epstein.

    Il se lit en entier :

    « Le Duc d’York a été consterné par les récents rapports sur les crimes présumés de Jeffrey Epstein. Son Altesse Royale déplore l’exploitation de tout être humain et l’idée qu’il puisse tolérer, participer ou encourager un tel comportement est odieuse. »


    Cette déclaration a été publiée après qu’une vidéo de 2010 du Prince Andrew à l’intérieur de la maison d’Epstein à New York (probablement prise à peu près au même moment que la photo ci-dessus) a été publiée par le Daily Mail. Dans la vidéo, on peut voir le Duc d’York saluer une femme depuis la porte.

    La veille du jour où Epstein a été retrouvé mort par suicide, un certain nombre de documents juridiques relatifs à son affaire pénale ont été dévoilés, l’un d’entre eux comprenant des allégations concernant le Prince Andrew. Interrogé sur ces allégations par NBC News, Buckingham Palace a fait la déclaration suivante :

    « Ceci concerne une procédure aux Etats-Unis, à laquelle le Duc d’York n’est pas partie. Toute suggestion d’inconvenance avec des mineurs est catégoriquement fausse. »

    La même déclaration a été faite au Daily Mail lorsque le journaliste de la publication a demandé si le Prince Andrew allait commenter la mort d’Epstein.

    Le 27 août, l’une des victimes présumées d’Epstein, Virginia Roberts Giuffre, a tenu une conférence de presse. Interrogée sur le prince Andrew, elle a déclaré : « Il sait exactement ce qu’il a fait, et j’espère qu’il va tout avouer ».

    En septembre, Mme Giuffre s’est assise avec Savannah Guthrie de NBC News pour une interview télévisée dans laquelle elle a déclaré que le prince Andrew « était un agresseur ». Dans le segment, Guthrie rapporte que Giuffre dit que le prince Andrew a abusé sexuellement d’elle à trois reprises au total.

    Le prince Andrew a toujours nié toute accusation de comportement inapproprié à l’encontre de Giuffre et d’autres personnes, et Buckingham Palace a publié une déclaration supplémentaire à NBC concernant les allégations de Giuffre. Le palais de Buckingham a publié une déclaration supplémentaire à NBC concernant les allégations de Giuffre : « Il est catégoriquement démenti que le duc d’York ait eu une quelconque forme de contact ou de relation sexuelle avec Virginia Roberts. Toute affirmation contraire est fausse et sans fondement. »

    À la mi-novembre 2019, le prince Andrew s’est assis avec la journaliste Emily Maitlis, pour ce qu’elle a appelé une interview « sans retenue ».

    Au cours de leur conversation au palais de Buckingham, Maitlis et le prince Andrew ont discuté de son association avec Epstein et de la raison pour laquelle il a rendu visite au délinquant sexuel condamné à New York en 2010. Le duc d’York a notamment déclaré qu’il ne regrettait pas sa relation avec Epstein et, ce qui est peut-être plus significatif, il n’a pas explicitement exprimé sa sympathie pour les victimes d’Epstein. Il a également nié à plusieurs reprises les allégations de Giuffre à son encontre.

    Quelques jours seulement après la diffusion de l’interview, le prince Andrew a annoncé qu’il se retirait de ses fonctions publiques « dans un avenir prévisible » dans une déclaration.

    Lisez-la dans son intégralité ici :

    Il m’est apparu clairement ces derniers jours que les circonstances liées à mon ancienne association avec Jeffrey Epstein sont devenues une perturbation majeure pour le travail de ma famille et le travail précieux qui se déroule dans les nombreuses organisations et charités que je suis fier de soutenir. J’ai donc demandé à Sa Majesté si je pouvais me retirer de mes fonctions publiques dans un avenir prévisible, et elle m’a donné son accord. Je continue à regretter sans équivoque mon association malencontreuse avec Jeffrey Epstein. Son suicide a laissé de nombreuses questions sans réponse, en particulier pour ses victimes, et je compatis profondément avec toutes les personnes qui ont été affectées et qui souhaitent une forme de clôture. Je ne peux qu’espérer qu’avec le temps, ils seront en mesure de reconstruire leur vie. Bien sûr, je suis prêt à aider tout organisme d’application de la loi approprié dans ses enquêtes, si nécessaire.


    Début décembre 2019, Giuffre a répondu à l’interview d’Andrew par une émission de son cru.

    Elle s’est assise avec Panorama pour discuter à la fois d’Epstein et du prince Andrew, et a qualifié la réponse de la famille royale à ses allégations de « BS ».

    « Les gens de l’intérieur vont continuer à trouver ces excuses ridicules comme son bras était allongé, ou la photo a été trafiquée, ou il est venu à New York pour rompre avec Jeffrey Epstein », a-t-elle déclaré.

    « Je veux dire, allez. J’appelle ça des BS parce que c’est ce que c’est. Il sait ce qui s’est passé. Je sais ce qui s’est passé, et il n’y a qu’un seul d’entre nous qui dit la vérité, et je sais que c’est moi. »

    Elle a également demandé au peuple du Royaume-Uni de se tenir à ses côtés. « J’implore les habitants du Royaume-Uni de se tenir à mes côtés, de m’aider à mener ce combat, de ne pas accepter cela comme étant acceptable. Il ne s’agit pas d’une sordide histoire de sexe. C’est l’histoire d’un trafic d’êtres humains ».

    Buckingham Palace a publié deux déclarations en réponse à l’émission, la première concernant l’association du duc d’York avec Epstein. Elle est assez similaire aux déclarations précédentes publiées par la famille royale au sujet de leur amitié, et se lit comme suit :

    « Le duc d’York regrette sans équivoque son association malencontreuse avec Jeffrey Epstein. Le suicide d’Epstein a laissé de nombreuses questions sans réponse, en particulier pour ses victimes. Le Duc compatit profondément avec les personnes affectées qui souhaitent une certaine forme de fermeture. Il espère qu’avec le temps, elles seront en mesure de reconstruire leur vie. Le Duc est prêt à aider toute agence d’application de la loi appropriée dans ses enquêtes, si nécessaire. »


    La deuxième déclaration se concentre plus spécifiquement sur les allégations de Giuffre. Elle se lit comme suit :

    « Il est catégoriquement nié que le duc d’York ait eu toute forme de contact ou de relation sexuelle avec Virginia Roberts. Toute affirmation contraire est fausse et sans fondement. »

    Town & Country, 10/08/2021

  • Jeffrey Epstein, le maître de « l’île de tous les vices »

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    Depuis que le monde est monde, tous les siècles ont eu leurs chantres de la « décadence ». C’est une banalité que de le rappeler. Ainsi, à notre époque dite « postmoderne », pour de nombreux observateurs- essayistes, sociologues, historiens, polémistes, etc., la France en particulier et l’Occident en général, seraient largement engagés sur la pente de la décadence, du déclin. On se gardera, évidemment, d’ouvrir le débat, mais chacun perçoit qu’il y a dans l’air, quelque chose de résigné, de désenchanté, le tout sur fond de culpabilisation permanente, de réflexes parfois haineux, et d’auto-dénigrement.

    Or, cette décadence, qu’elle soit réelle ou fantasmée, est, désormais, de plus en plus alimentée par l’étalage de la vie privée de nos personnages publics. Il n’est plus guère de jours sans que des médias de masse et réseaux sociaux ne révèlent les dévergondages, les crimes d’ordre sexuel, les escroqueries ou compromissions de nos élites dirigeantes, tous milieux et toutes appartenances idéologiques confondus. Une vraie débauche de « révélations », et à cela, semble-t-il, il n’y a rien à faire comme dit la chanson…



    30 ans d’impunité

    En tout cas, s’il fallait se convaincre que le « club des élites » a parfois franchi allègrement la ligne rouge, voici un ouvrage aussi édifiant que glaçant : « L’île de tous les vices », de Jean-Gabriel Fredet. L’histoire du milliardaire américain, Jeffrey Epstein, qui fit la « une » de l’actualité mondiale en 2019. Incarcéré dans l’attente d’un procès pour trafic de mineurs et pédophilie, il est retrouvé pendu dans sa cellule. S’est-il suicidé ou a-t-il été suicidé ? La question reste ouverte. Fredet, qui fut plusieurs années correspondant de presse à Washington, a la double culture franco-américaine et maîtrise parfaitement son dossier. Son livre se lit comme un thriller ou, plutôt, comme un roman noir fondé sur une impressionnante palette de faits incontestés.

    Dès 2002, puis surtout en 2008, Epstein avait été accusé de « prostitution ». Il réussira à jouir de… 30 ans d’impunité ! L’homme était, en effet, une figure incontournable de la jet-set. On reste effaré devant la palette de ses « amis », et la fréquence de ses bacchanales. Il avait d’ailleurs un appartement, avenue Foch à Paris… Mais il a surtout convoyé vers son île des Antilles, à bord du « Lolita Express », un de ses avions privés, tous les noms qui comptent. Des Clinton aux Trump, de Kevin Spacey au prince Andrew, de l’ancien sénateur George Mitchell à Woody Allen… Les attendait une escouade d’escort-girls. Et, bien sûr, les ébats des convives étaient filmés !



    Le maître-chanteur tombera sous la pression de l’opinion, et non pas sous celle des juges… « Longtemps, écrit Fredet, Epstein a cru que l’argent lui permettrait toujours de vivre selon ses propres règles et d’acheter l’indulgence de la justice. Impossible désormais. » Au moins doit-on souhaiter que « l’affaire » fasse école.

    « L’île de tous les vices » est une chronique contemporaine, hélas, riche d’enseignements. Sade, expert en la matière, disait que la Régence, sous Philippe d’Orléans (1715-1723), fut la période « la plus débauchée de nos monarchies ». Pour nombre d’historiens, la Régence annonçait la Révolution…

    Le Télégramme, 16 avr 2021

    Etiquettes : Jeffrey Epstein, pédophilie, l’ile de tous les vices,