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  • Macron pourrait avoir du mal à séduire les leaders algériens

    Macron pourrait avoir du mal à séduire les leaders algériens

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    Par Lamine Chikhi et Michel Rose

    -Macron en voyage de trois jours à Alger, le premier depuis 2017
    -Les relations franco-algériennes s’assombrissent après les commentaires de -Macron l’année dernière
    -Macron cherche une nouvelle page


    ALGER/PARIS, 24 août (Reuters) – Le président français Emmanuel Macron espère que son voyage de trois jours en Algérie à partir de jeudi mettra fin à une dispute diplomatique et lui permettra de développer ses relations avec les jeunes Algériens, mais les dirigeants du pays nord-africain pourraient s’avérer difficiles à Surmonter.

    Le président Abdelmadjid Tebboune veut des engagements d’investissement solides – qui semblent peu susceptibles d’être annoncés cette semaine – et que Macron expie les commentaires qu’il a faits l’année dernière sur l’histoire de l’Algérie et son élite dirigeante.

    Pour la France, de meilleures relations avec son ancienne colonie sont de plus en plus importantes car une pénurie d’énergie due à la guerre de la Russie en Ukraine a augmenté la demande de gaz nord-africain et en raison de la migration croissante à travers la Méditerranée.

    L’Algérie, quant à elle, veut profiter des prix élevés de l’énergie pour décrocher de gros contrats et projets d’investissement, comme elle l’a déjà fait avec l’Italie et la Turquie, bloquant des revenus qui l’aideront à surmonter les années de vaches maigres à venir.

    « L’Algérie veut des relations économiques solides et un partenariat sérieux », a déclaré un responsable algérien sous couvert d’anonymat.

    La délégation de Macron comprendra les dirigeants de la société d’hydrocarbures Engie et de la société de technologie Free, mais il n’y aura pas de grands contrats commerciaux, a déclaré l’Elysée.

    Lors de la dernière visite de Macron en Algérie en 2017, il a été chaleureusement accueilli par de jeunes Algériens désireux de contraster sa jeunesse avec la vieillesse de leurs propres dirigeants et ravis d’avoir qualifié la domination coloniale française là-bas de « crime contre l’humanité ».

    « On n’oubliera pas ce qu’il a dit lorsqu’on l’a interrogé sur la guerre d’Algérie », a déclaré mercredi Nourreddine Ayoub dans une rue d’Alger.

    Macron semble désireux de s’appuyer sur cette bonne volonté cette semaine, avec une visite prévue pour commémorer les « martyrs » algériens de l’indépendance de la France, et dans un spectacle de breakdance et une boutique célèbre pour son rôle dans la musique pop nord-africaine « Rai ».

    « Le président a choisi de se concentrer sur l’avenir lors de cette visite », a déclaré un conseiller de Macron.

    CRITIQUE

    Mais le désir de longue date de Macron de s’éloigner du vilain héritage de la domination coloniale française en Algérie, et sa frustration face à ce qu’il considère comme l’obsession des autorités algériennes à son égard, ont provoqué une grande brèche l’année dernière qui pourrait éclipser son voyage.

    Dans des commentaires sur la campagne électorale, il a suggéré que l’identité nationale de l’Algérie s’était forgée sous la domination française et que les dirigeants du pays avaient réécrit l’histoire de la lutte pour l’indépendance basée sur la haine de la France.

    Cela a conduit les dirigeants algériens à retirer leur ambassadeur pour consultations et à fermer leur espace aérien aux avions français, ce qui complique les voies de transport de la mission militaire française au Sahel.

    La musique d’ambiance à Alger suggère que Tebboune et ses alliés militaires pourraient encore être ennuyés. Les médias d’État – dont le ton reflète souvent la pensée officielle – ont publié des articles critiques à l’égard de la France à l’approche de la visite de Macron.

    Un rapport de l’agence de presse officielle cette semaine a cité des organisations algériennes exigeant que Macron cesse d’héberger des groupes en France qu’ils considèrent comme hostiles à l’Algérie et soutenus par son principal rival régional, le Maroc.

    Pendant ce temps, les politiciens conservateurs ont exprimé leur agacement face à la décision de Macron d’amener l’évêque d’Alger et le grand rabbin de France visiter un cimetière de l’époque coloniale pour les non-musulmans.

    Abderazak Makri, un chef de l’opposition, a déclaré que cette décision semblait viser à encourager l’Algérie à normaliser ses relations avec Israël.

    « Les positions de l’Algérie sont bien connues. Elles ne changeront pas… La France est un Etat laïc. Nous ne savons pas pourquoi un homme religieux est dans la délégation », a déclaré le responsable algérien.

    Reuters

    #Algérie #France #Macron

  • Scrutant la « visite de bonne volonté » de Macron en Algérie

    Scrutant la « visite de bonne volonté » de Macron en Algérie

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    Les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France sont passées de froides à glaciales l’année dernière à cause des commentaires controversés de l’Élysée, des tensions sur la facilitation des visas et des différends non résolus liés à l’histoire commune de la guerre.

    Au moment où certains des alliés européens de Paris, qui se bousculent pour remplacer les combustibles fossiles russes avant ce qui promet d’être un hiver froid, se tournent vers Alger pour leurs besoins énergétiques, le président français Emmanuel Macron entamera une « visite de bonne volonté » de trois jours ” jeudi au pays d’Afrique du Nord.

    Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune ont confirmé que la visite visait à « approfondir les relations bilatérales, renforcer la coopération franco-algérienne sur les conflits régionaux et favoriser la réconciliation historique ».

    Le voyage devrait servir de « premier pas vers la réconciliation », a confié à EURACTIV une source proche du dossier, qualifiant l’événement de « visite de bonne volonté ».

    Les tensions diplomatiques se sont intensifiées à la fin de l’année dernière avec les commentaires de Macron lors d’un dîner avec des descendants de vétérans de la guerre d’indépendance algérienne.

    «Existait-il une nation algérienne avant la colonisation française ? C’est la question », aurait déclaré le président français.

    En octobre 2021, Macron a également annoncé une réduction de 50 % des visas accordés aux Algériens. Selon les autorités françaises, l’Algérie n’a pas coopéré pour ramener les migrants illégaux qui avaient traversé la Méditerranée vers la France.

    La dispute s’est intensifiée à Alger rappelant son ambassadeur de Paris et interdisant les avions militaires français de son espace aérien.

    Initialement, en raison de son voyage en Algérie pour les célébrations de l’indépendance de cette année début juillet, Macron a dû se retirer pour éviter d’éventuels affrontements.

    Pendant ce temps, à la suite de la décision de l’Europe de couper les liens énergétiques avec Moscou suite à la guerre de la Russie en Ukraine, les pays européens se bousculent pour de nouvelles sources d’énergie.

    En juillet, l’ancien Premier ministre italien Mario Draghi a négocié une augmentation de la fourniture de gaz algérien de quatre milliards de mètres cubes à l’Italie , alors que l’Europe vise à réduire sa dépendance au gaz russe.

    Pourtant, EURACTIV comprend qu’il n’y aura pas d’annonce officielle sur l’énergie, bien que Catherine MacGregor, PDG du fournisseur d’énergie Engie, soit présente.

    Néanmoins, le renforcement des liens économiques et énergétiques est à l’ordre du jour, la France étant le deuxième partenaire commercial de l’Algérie, fournissant 10,6% de toutes les importations algériennes, derrière la Chine (16,8%).

    La France est également le principal client de l’Algérie pour le pétrole brut, avec 1,15 milliard de dollars en 2020, selon l’Observatoire de la complexité économique.

    Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire devrait faire partie du voyage, ainsi qu’un groupe d’entrepreneurs français, dont le magnat des télécommunications Xavier Niel.

    Efforts diplomatiques et sécuritaires

    Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin devrait négocier un accord avec ses homologues algériens pour résoudre les tensions diplomatiques actuelles.

    Macron et Tebboune sont susceptibles de discuter d’un accord militaire entre la Russie et l’Algérie et des risques posés par la présence militaire russe en Méditerranée.

    Les différends entre les deux pays sont beaucoup plus profonds sur l’interprétation commune de la guerre d’indépendance algérienne entre 1954 et 1962, et surtout sur l’absence, jusqu’à très récemment, de reconnaissance officielle par les Français des « Harkis », ressortissants algériens qui ont servi d’auxiliaires à Forces françaises pendant la guerre.

    Enfin, les négociations devraient reprendre pour convenir d’un processus de reconnaissance et de réhabilitation des victimes des essais nucléaires français dans le désert du Sahara algérien entre 1960 et 1965.

    Euractiv, 24/08/2022

    #Algérie #France #Macron