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  • Le fabuleux destin de Prigogine

    Etiquettes : Russie, Ukraine, Wagner, Evgueni Prigogine, Vladimir Poutine,

    par Djamel Labidi

    Quelles que soient les circonstances de la mort d’Evgueni Prigogine, une chose est sûre, ceci ne serait jamais arrivé si les normes de l’État de droit avaient été respectées, c’est à dire si Prigogine avait été arrêté, pour être jugé de sa tentative de putsch, menée en pleine guerre de son pays.

    C’est un devoir, pour qui prend le risque d’écrire, de chercher à rester lucide. Si les mérites de Vladimir Poutine sont immenses, non seulement à l’égard de son pays, mais aussi du monde dans son combat pour un nouvel ordre international, ils ne sauraient cependant justifier l’absence d’esprit critique, et ici par rapport à la question du respect des principes du droit, quelles que soient les situations.. La fin ne justifie jamais les moyens, et le nouvel ordre international qui émerge a besoin des principes dont l’ordre occidental en déclin ne s’est jamais, lui, en fait, soucié.

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    L’Histoire n’est jamais simple

    Certes les épisodes de guerre, de crises intenses, créent des situations telles qu’elles peuvent donner l’impression qu’il est permis, parfois, que les normes habituelles de la vie sociale ne soient pas, respectées. On connait le dicton «A la guerre comme à la guerre». Mais ce n’est jamais une excuse.

    Un précédent historique contemporain, intéressant pour notre sujet, est la tentative de putsch en France, contre le General De Gaulle, le 21 avril 1961, pendant la guerre d’Algérie et donc dans une situation de tension comparable. Elle avait menacé d’effondrement l »État français. Les putschistes, quatre des principaux généraux de l’armée française, une fois leur tentative de coup d’État réduite, ont été jugés, et condamnés à des peines sévères, dont l’une de mort. Un peu plus tard, le 22 aout 1962, un autre séditieux, le lieutenant-colonel Bastien-Thiry, organise un attentat contre le président de la République française, le General de Gaulle. Il sera condamné à mort et exécuté en mars 1963. Ce sont, entre autres, de telles choses, le souci de la légalité, même dans les pires circonstances, qui ont forgé l’image du personnage du General De Gaulle dans l’imaginaire historique français.

    Mais l’Histoire n’est jamais simple. Elle se nourrit aussi d’ambigüités. Le General de Gaulle c’est aussi l’homme du départ de la guerre coloniale d’Indochine, celui des 45 000 morts algériens de la terrible répression du 8 mai 1945, celui du plus grand nombre de résistants algériens guillotinés et des pages les plus sanglantes de la guerre coloniale de 1958 à 1961, trois ans d’une guerre atroce pour se résoudre enfin à la négociation avec le FLN. Mais quel dirigeant , même parmi les plus remarquables, n’est-il pas un mélange d’épisodes glorieux et d’erreurs voire de fautes impardonnables; Les grands personnages historiques, Lénine, Mao, Staline, De Gaulle, pour parler de notre époque, ne seraient-ils toujours que cela, mi ombre, mi lumière, avec peut être toujours cet aspect dominant, cette résultante positive, qu’ils ont servi finalement avec succès leur patrie, malgré les méandres de leur chemin, sans jamais démériter sur ce point, avec cette capacité à surmonter non seulement les obstacles mais aussi leurs erreurs, Serait-ce là le secret du fait que les peuples leur pardonnent, leurs excès, parfois même leurs crimes, ne retenant d’eux que le meilleur. Vaste débat.

    Un «régime change»?

    En tout cas, la mort de Prigogine, par les polémiques passionnées qui l’entourent, révèle les terribles tensions des enjeux actuels. N’y aurait-il pas derrière bien plus grave qu’une rébellion interne? On peut penser en effet que l’affaire «Prigogine», ses enjeux, sont bien plus graves que ceux d’une rébellion ou d’une tentative de putsch «classique».

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    Qu’on se souvienne de tous les détails de l’affaire. Pendant la bataille de Bakhmut, Prigogine avait étonné, lorsqu’en appui à sa demande véhémente de munitions, il a révélé que les soldats russes avaient abandonné leurs positions sur le flanc gauche des forces russes. C’était informer l’ennemi. Une trahison donc. Il annonce même qu’il abandonnera Bakhmut le 10 mai; Il s’était ensuite proposé étrangement pour être président de l’Ukraine, sans qu’on sache la part de sérieux dans ses dires, vu son style particulier.

    Le 15 mai dans le Washington Post, les ukrainiens laissent entendre que Prigogine leur avait proposé le marché de leur donner des informations sur l’armée russe contre leur retrait de Bakhmut. Les américains aussi avaient dit qu’il leur avait fait des propositions du même genre. Tout cela paraissait de la pure guerre psychologique, de» l’intox» et de toute façon trop grossier pour être crédible. Mais après la tentative de putsch en pleine guerre de son pays, et donc une trahison avérée, cela prend un tout autre sens. Et il y a eu surtout cette quasi conférence de presse qu’il a tenue, le 24 mars 2023, où il dément le récit de Poutine disant que la Russie se bat contre l’OTAN en Ukraine. Prigogine affirme que «l’opération armée spéciale» de Vladimir Poutine était un pur mensonge, que l’Ukraine n’avait jamais représenté une menace pour la Russie, et que d’ailleurs le résultat de la guerre est désastreux puisque loin de démilitariser l’Ukraine, «l’opération spéciale» l’avait militarisée et rendue bien plus forte». Le 23 juin, la veille de sa marche sur Moscou, dans une vidéo, publiée sur «Télégram», il déclare: «La guerre était nécessaire pour qu’un groupe de salauds soit promu», que Kiev était prête à n’importe quel accord, et il prend le contrepied de toutes les déclarations de Vladimir Poutine sur la signification de cette guerre. C’était donc tout simplement une orientation totalement opposée à celle du président Poutine et proche du récit de l’Occident sur ce conflit. Quelques jours après survenait la tentative de putsch. N’était-ce donc pas là une opération de «Régime change», comme les affectionnent les États Unis, ceux-ci mettant tous leurs espoirs de solution à leur avantage du conflit en Ukraine dans la chute de Vladimir Poutine.

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    L’irréparable

    C’est ensuite l’échec de Prigogine faute d’avoir entrainé dans son opération des forces plus larges, civiles et militaires.

    Qu’était-il arrivé ? Les succès de Prigogine lui étaient-ils montés à la tête ? Les terribles batailles de Soledar et de Bakhmut, les «hachoirs à viande», comme il les qualifiait, lui avaient-ils fait perdre les repères habituels au commun des mortels? Dans la Rome antique, on isolait un temps les soldats revenus de guerre avant de les réintégrer dans la société.

    Prigogine commet l’irréparable: il fait abattre trois hélicoptères et un avion de l’armée de l’air russe, causant ainsi la mort de treize aviateurs, d’après des sources russes. C’était d’ailleurs le signe qu’il était déterminé au départ à aller jusqu’au bout, mais qu’il n’a pu le faire. Il avait d’ailleurs déclaré, sûr de lui, qu’à minuit il n’y aurait plus «le ministre de la défense et le chef d’État-major russes», mais aussi le président Poutine, ce qu’on oublie d’ailleurs étrangement aujourd’hui, dans les commentaires occidentaux. La mort de 13 militaires de l’aviation russe ne pouvait d’évidence lui être pardonnée par l’armée russe notamment par l’armée de l’air. Celle-ci pouvait-elle en rester là ?

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    Ayant commis l’irréparable, Prigogine était dans une impasse existentielle. Il avait tué, lui le Russe, lui le patriote, d’autres soldats russes, des frères de combat, délibérément. Comment pouvait-il continuer lui-même à vivre, comment pouvait-il se survivre ? Drame terrible, funeste au sens grec du terme, qu’il n’a peut-être pas mesuré au départ. Prigogine a certainement voulu arrêter le temps, remonter le temps. Comme il a eu l’illusion de pouvoir le faire lorsqu’il s’est arrêté sur sa route vers Moscou. Mais c’était trop tard. Dans ce cas-là l’honneur dicte souvent à un soldat le suicide mais ceci ne semble pas correspondre à la personnalité et à l’histoire personnelle de Prigogine. Il n’était peut-être pas un soldat, malgré ses faits d’armes, mais un mélange de combattant et d’homme d’affaire. Ceci explique peut- être ce mouvement brownien dans lequel il s’est trouvé, allant ici et là, en Russie, en Afrique. Mais s’il survivait au déshonneur, où aller ? Logiquement, il ne lui restait d’autre issue que de passer à l’Occident. Ceci rendait probablement la situation encore plus grave. Il était lui-même prisonnier de son destin et il fallait bien que l’Histoire avance, que cette histoire ait une fin.. On ne peut s’empêcher ici d’avoir une sorte de compassion pour ce drame de la condition humaine, pour cet homme qui a vécu en aussi peu de temps l’apogée de la gloire puis le déshonneur. Lequel, de l’un ou de l’autre, prédominera dans le temps ? La roche tarpéienne est proche du Capitole.

    Le Qutidien d’Oran, 08/09/2023

    #Russie #Ukraine #Prigogine #Poutine #Wagner

  • Prigogine déclare que ses forces commencent à quitter Bakhmut

    Prigogine déclare que ses forces commencent à quitter Bakhmut

    Etiquettes : Ukraine, Russie, Wagner, Yevgueni Prigogine, Bakhmout,

    Quelques jours après avoir revendiqué la victoire dans la bataille la plus meurtrière de la guerre, le fondateur du groupe russe Wagner a déclaré que ses combattants transféreraient leurs positions dans la ville en ruine aux forces régulières russes.

    Quelques jours après avoir déclaré la victoire à Bakhmut, la société militaire privée Wagner a commencé à retirer ses combattants de la ville en ruine de l’est de l’Ukraine et sera remplacée par des troupes russes régulières, a déclaré le chef du groupe, Yevgeny V. Prigozhin, dans une vidéo publiée jeudi. .

    Le retrait, s’il est confirmé, pourrait ouvrir une nouvelle phase de la lutte de plusieurs mois pour la ville, testant si l’armée russe peut tenir le terrain durement gagné contre les forces ukrainiennes qui ont avancé à la périphérie de la ville et se préparent à lancer une contre-offensive plus large.

    M. Prigozhin a annoncé samedi la capture de Bakhmut , une affirmation reprise par le ministère russe de la Défense, après l’une des batailles les plus longues et les plus meurtrières de la guerre en Ukraine. Il a déclaré que ses combattants, qui avaient été le fer de lance de l’assaut russe sur la ville, doivent maintenant récupérer et réparer des armes et d’autres équipements.

    L’Ukraine a admis que les forces russes contrôlent presque toute la ville et a déclaré que ses forces changeaient d’orientation pour empêcher la Russie de tenir Bakhmut ou de s’enfoncer plus profondément dans l’est de l’Ukraine. Jeudi, une vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar, a déclaré que les troupes ukrainiennes contrôlaient une zone juste au sud-ouest de Bakhmut et tentaient de faire de nouveaux gains à la périphérie.

    « Dans la direction de Bakhmut, l’ennemi essaie d’arrêter notre avance sur les flancs avec des tirs d’artillerie », a déclaré Mme Maliar. « Maintenant, l’ennemi tire des unités supplémentaires sur les flancs pour les renforcer. »

    La perte de Bakhmut

    Des unités régulières de l’armée russe ont remplacé les combattants de Wagner dans la banlieue de Bakhmut, a ajouté Mme Maliar, tandis que les forces de Wagner sont restées à l’intérieur de la ville.

    M. Prigozhin a signalé que le retrait de Wagner prendrait plusieurs jours, affirmant dans une déclaration vidéo publiée sur l’application de messagerie Telegram que toutes ses troupes quitteraient Bakhmut et se dirigeraient vers des camps d’entraînement d’ici mercredi.

    Dans une déclaration antérieure cette semaine, M. Prigozhin avait déclaré qu’à partir du 1er juin, « pas un seul combattant de Wagner ne sera à l’avant-garde tant que nous n’aurons pas subi de reformation, de rééquipement et d’entraînement supplémentaire ».

    « Nous allons nous reposer et nous préparer », a-t-il déclaré dans la dernière vidéo. « Et puis nous recevrons une nouvelle tâche. »

    Dans la vidéo de jeudi, M. Prigozhin est montré visitant ce qu’il prétend être des positions de Wagner à Bakhmut et disant à ses soldats de remettre leurs positions aux troupes russes.

    « Laissez-leur du savon, mais emportez vos brosses à dents », dit-il. Aucune troupe de l’armée russe n’est vue dans le clip d’environ trois minutes.

    M. Prigozhin, un magnat étroitement lié au président Vladimir V. Poutine, a été parmi les critiques les plus virulents des dirigeants militaires russes, les accusant d’incompétence et de corruption, bien qu’il n’ait pas critiqué M. Poutine.

    Il a apparemment été enhardi par l’efficacité brutale de ses mercenaires à Bakhmut, où d’anciens prisonniers mal entraînés ont monté des assauts terrestres quasi suicidaires contre les défenses ukrainiennes. Selon M. Prigozhin, 20 000 soldats de Wagner, dont la moitié étaient d’anciens condamnés, sont morts à Bakhmut, bien qu’un porte-parole du département d’État ait déclaré qu’il s’agissait d’un sous-dénombrement important des victimes russes dans la bataille. L’Ukraine, elle aussi, aurait subi d’énormes pertes dans les combats.

    #Ukraine #Russie #Wagner #Bakhout #Prigogine

  • L’Ukraine refuse d’accepter la perte de Bakhmout 

    L’Ukraine refuse d’accepter la perte de Bakhmout 

    Topics : Ukraine, Russie, Bakhmout, Wagner, Yevguéni Prigogine,

    “L’opération antiterroriste” dans la région russe de Belgorod se poursuit, selon le gouverneur

    Le gouverneur de la région russe de Belgorod a déclaré mardi que “l’opération antiterroriste” dans la région était en cours, le ministère de la Défense et les forces de l’ordre continuant de “nettoyer” le territoire à la frontière avec l’Ukraine.

    “Sur la situation dans le district de Graivoron : le nettoyage du territoire par le ministère de la Défense en collaboration avec les forces de l’ordre se poursuit”, a déclaré le gouverneur, Vyacheslav Gladkov, sur l’application de messagerie Telegram.

    “J’en appelle maintenant aux habitants du quartier de Graivoron, qui (…) ont temporairement quitté leur domicile, il n’est pas encore possible d’y retourner.”

    Gladkov a déclaré lundi qu’au moins trois personnes avaient été blessées et trois maisons et un bâtiment administratif local endommagés lors d’une attaque transfrontalière depuis l’Ukraine.

    Un haut responsable du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré que Kiev n’avait rien à voir avec l’opération armée dans la région de Belgorod.

    “L’Ukraine regarde avec intérêt les événements dans la région de Belgorod en Russie et étudie la situation, mais cela n’a rien à voir avec cela”, a tweeté le conseiller présidentiel Mykhailo Podolyak.

    “Comme vous le savez, les chars sont vendus dans n’importe quel magasin militaire russe et les groupes de guérilla clandestins sont composés de citoyens russes.” Dans une déclaration écrite à Reuters, Podolyak a déclaré que l’armée ukrainienne n’opérait que sur le territoire ukrainien et s’est fait l’écho des renseignements militaires ukrainiens en blâmant les partisans russes pour l’incursion.

    — Reuters

    #Ukraine #Russie #Belgorod

  • La misión de Macron para contrarrestar a Rusia en África

    Tags : Francia, Africa, Emmanuel Macron, Gabón, Angola, Congo, Rusia, China, Wagner, India,

    Libreville, Luanda, Brazzaville, Kinshasa – El presidente de Francia, Emmanuel Macron, se encuentra en una gira relámpago por las capitales africanas mientras intenta alejar la política francesa en el continente de la participación militar.

    Difícilmente se le puede acusar de ignorar África -este es su viaje presidencial número 18-, pero esto llega en un momento de competencia cada vez mayor de China y Rusia, y un resentimiento creciente por los estrechos lazos económicos entre Francia y su antigua colonia, que algunos ven como una forma de explotación continua.

    E insiste en que volverá, una y otra vez, a un continente que considera un socio crucial para Europa a la hora de abordar los principales problemas mundiales en las próximas décadas.

    Aunque Ucrania inevitablemente domina la agenda diplomática internacional, Macron cree que París y Bruselas no pueden darse el lujo de descuidar a África. Presenta desafíos y enormes oportunidades de desarrollo, con un dinamismo juvenil que, argumenta, contribuirá enormemente al crecimiento futuro de Europa.

    El presidente de Francia también es muy consciente de cómo otras naciones buscan extender su propia influencia al sur del Sahara.

    Rusia, con la esperanza de recuperar la influencia que había perdido desde las décadas de la Guerra Fría, está ofreciendo apoyo de seguridad a los gobiernos que se sienten amenazados o aislados de la corriente principal internacional: mercenarios del contratista militar Wagner, vinculado al Kremlin, ahora están operando en Malí y el Centro. República Africana, donde han sido acusados ​​de abusos contra los derechos humanos.

    China es un financiador y constructor masivo de infraestructura, aunque en términos que Macron teme que puedan atrapar a algunos países en una crisis de deuda. Turquía e India también son cada vez más activas.

    Y en toda la región, el sentimiento anti-francés popular se ve avivado por mensajes animados en las redes sociales para los que París hasta ahora no ha encontrado una respuesta efectiva.

    En un largo discurso el lunes por la noche, para preparar el terreno para su última gira, el presidente reafirmó su propia estrategia para mantener el papel de Francia en este escenario cada vez más competitivo. Era un mensaje dirigido tanto a los africanos como a su propia audiencia nacional.

    No cree que los franceses deban tratar de igualar el esfuerzo de seguridad ruso al volver a expandir su propia presencia militar para igualar lo que ofrece Moscú.

    En cualquier caso, esa difícilmente sería una opción cuando París se ha visto obligada a retirar sus tropas de Malí y Burkina Faso, donde las juntas militares ahora a cargo buscan distanciarse de la antigua potencia colonial en ambos países.

    En cambio, pretende reorientar el apoyo francés para centrarse más en el entrenamiento y el respaldo técnico para las fuerzas armadas africanas, con un número de tropas reducido y programas de colaboración militar adaptados a las solicitudes específicas de países individuales.

    Y esta semana, Macron llevó esa política un paso más allá al anunciar que las bases francesas restantes en África, en Senegal, Costa de Marfil y Gabón, ahora serían coadministradas y compartidas con las fuerzas de las naciones anfitrionas, e incluso estarían disponibles para dar la bienvenida. otros socios externos si esos gobiernos así lo deseaban. Solo la base en Djibouti, estratégicamente ubicada en la desembocadura del Mar Rojo, seguirá siendo exclusivamente francesa.

    Señaló que la base en Abiyán, Costa de Marfil, está bien posicionada para entrenar tropas de varios estados de África occidental que ahora colaboran en los esfuerzos para evitar que los grupos yihadistas en el Sahel avancen hacia el sur, hacia la costa.

    Pero también está ansioso por buscar la diversificación del compromiso francés en un ámbito mucho más amplio, que abarque la cultura, la historia, la inmigración, el comercio, el desarrollo e incluso la reforma del franco CFA, una moneda utilizada por 14 países y vinculada al euro bajo una garantía. proporcionada por París.

    Existe una creciente oposición al uso de esta moneda, que algunos ven como una forma de neocolonialismo, aunque sus partidarios dicen que ayuda a garantizar la estabilidad financiera.

    Macron lanzó por primera vez este enfoque en un discurso africano de alto perfil en noviembre de 2017, frente a una audiencia de estudiantes en una sala de conferencias en la Universidad de Ouagadougou en Burkina Faso.

    Y lo ha perseguido durante los últimos cinco años, en un esfuerzo por transformar las percepciones de ambos lados.

    Los gobiernos anteriores en París, particularmente en la década de 1990, ya habían tratado de alejarse de la antigua red de conexiones especiales mutuamente complacientes entre las élites africanas y francesas encapsuladas en el término « Françafrique », cambiando en cambio hacia un mayor apoyo a la democracia y el desarrollo de base.

    Sin embargo, Macron ha ido más allá al confrontar los episodios dolorosos y a veces vergonzosos del pasado, encargando a los historiadores que produzcan informes implacables en su examen del historial de Francia en la guerra por la independencia de Argelia y los acontecimientos que rodearon el genocidio de Ruanda de 1994.

    Un programa de devolución de tesoros saqueados durante la era colonial ya ha visto el regreso a casa de una espada totémica senegalesa y parte de un trono real malgache, mientras que los artefactos saqueados del reino de Dahomey han sido devueltos a Benin y se han hecho arreglos para el el regreso de un icónico tambor marfileño.

    Paralelamente a este esfuerzo de reconciliación sobre la historia pasada, Macron ha estado buscando profundizar las conexiones culturales y el intercambio de ideas de hoy. Ha anunciado planes para promover el entrenamiento deportivo y facilitar el acceso a visas para que los africanos realicen estudios de posgrado en Francia.

    Sin embargo, el impacto público de estas iniciativas, particularmente a los ojos de la opinión pública africana, se ha perdido en gran medida durante los años en que la dimensión más destacada del compromiso francés ha sido la lucha militar contra los grupos militantes en el Sahel.

    La creciente controversia llegó a rodear las operaciones de la fuerza francesa Barkhane, finalmente retirada de Malí en agosto del año pasado. Esto ha alimentado un resurgimiento del nacionalismo populista en algunos países y un resentimiento más generalizado hacia Francia en la mayor parte de África occidental y central francófona, particularmente entre los jóvenes urbanos.

    Después de haber instigado un cambio hacia un enfoque militar de perfil más bajo y más colaborativo, Macron está tratando de utilizar la gira por cuatro países de esta semana para revitalizar esta agenda más amplia de reforma y cambio.

    Pero incluso este viaje estará plagado de complicaciones políticas familiares.

    Ha habido manifestaciones anti-francesas en la República Democrática del Congo antes de su visita. Además, los opositores al presidente de Gabón, Ali Bongo Ondimba, y al presidente de la República Democrática del Congo, Félix Tshisekedi, se han quejado de que la visita de Macron podría interpretarse como una interferencia para reforzar la imagen de estos gobernantes en ejercicio en lo que es un año electoral para ambos países.

    Fuente

    #Francia #Africa #Macron #Gabón #Congo #Angola #Rusia #Wagner #Chine #India

  • La mission de Macron pour contrer la Russie en Afrique

    Tags : France, Afrique, Françafrique, Emmanuel Macron, Gabon, Congo, Angola, Russie, Wagner, Chine,

    Libreville, Luanda, Brazzaville, Kinshasa – Le président français Emmanuel Macron effectue une tournée éclair des capitales africaines alors qu’il tente de détourner la politique française sur le continent de l’implication militaire.

    On peut difficilement lui reprocher d’ignorer l’Afrique – il s’agit de son 18e voyage présidentiel – mais cela intervient à un moment de concurrence toujours plus forte de la Chine et de la Russie, et de ressentiment croissant à l’égard des liens économiques étroits entre la France et son ancien empire colonial, que certains voient comme une forme d’exploitation continue.

    Et il insiste sur le fait qu’il reviendra encore et encore sur un continent qu’il considère comme un partenaire crucial pour l’Europe dans la résolution des grands problèmes mondiaux des décennies à venir.

    Bien que l’Ukraine domine inévitablement l’agenda diplomatique international, M. Macron estime que Paris et Bruxelles ne peuvent se permettre de négliger l’Afrique. Elle présente des défis et d’énormes opportunités de développement, avec un dynamisme juvénile qui, selon lui, contribuera énormément à la croissance future de l’Europe.

    Le président français est également parfaitement conscient de la façon dont d’autres nations cherchent à étendre leur propre influence au sud du Sahara.

    La Russie, dans l’espoir de reconstruire l’influence qu’elle avait perdue depuis les décennies de guerre froide, offre un soutien en matière de sécurité aux gouvernements qui se sentent menacés ou isolés du courant international : des mercenaires de l’entrepreneur militaire lié au Kremlin, Wagner, opèrent désormais au Mali et en République Centrafricaine, où ils ont été accusés d’atteintes aux droits humains.

    La Chine est un important bailleur de fonds et constructeur d’infrastructures, bien qu’à des conditions qui, selon M. Macron, pourraient piéger certains pays dans une crise de la dette. La Turquie et l’Inde sont également de plus en plus actives.

    Et dans toute la région, le sentiment anti-français populaire est attisé par des messages animés sur les réseaux sociaux auxquels Paris n’a jusqu’à présent trouvé aucune réponse efficace.

    Dans un long discours lundi soir, pour préparer le terrain pour sa dernière tournée, le président a réaffirmé sa propre stratégie pour maintenir un rôle pour la France dans cette arène de plus en plus compétitive. C’était un message adressé à la fois aux Africains et à son propre public national.

    Il ne pense pas que les Français devraient essayer d’égaler l’effort de sécurité russe en réétendant leur propre présence militaire pour correspondre à ce que Moscou offre.

    En tout cas, ce ne serait guère une option alors que Paris a été contraint de retirer ses troupes du Mali et du Burkina Faso, où les juntes militaires désormais en charge cherchent à se distancer de l’ancienne puissance coloniale dans les deux pays.

    Au lieu de cela, il vise à réorienter le soutien français pour se concentrer davantage sur la formation et le soutien technique des forces armées africaines, avec des effectifs réduits et des programmes de collaboration militaire adaptés aux demandes spécifiques de chaque pays.

    Et cette semaine, M. Macron est allé plus loin dans cette politique en annonçant que les bases françaises restantes en Afrique – au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon – seraient désormais cogérées et partagées avec les forces des pays hôtes, et même disponibles pour accueillir d’autres partenaires extérieurs si ces gouvernements le souhaitaient. Seule la base de Djibouti, stratégiquement située à l’embouchure de la mer Rouge restera exclusivement française.

    Il a souligné que la base d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, est bien placée pour entraîner les troupes des différents États d’Afrique de l’Ouest qui collaborent désormais aux efforts visant à empêcher les groupes djihadistes du Sahel de pousser vers le sud en direction de la côte.

    Mais il est aussi soucieux de poursuivre la diversification de l’engagement français sur un canevas beaucoup plus large, touchant la culture, l’histoire, l’immigration, le commerce, le développement ou encore la réforme du franc CFA – une monnaie utilisée par 14 pays et arrimée à l’euro sous garantie. fourni par Paris.

    Il y a une opposition croissante à l’utilisation de cette monnaie, que certains considèrent comme une forme de néo-colonialisme, même si ses partisans disent qu’elle contribue à assurer la stabilité financière.

    M. Macron a lancé cette approche pour la première fois dans un discours très médiatisé sur l’Afrique en novembre 2017, devant un public d’étudiants dans un amphithéâtre de l’Université de Ouagadougou au Burkina Faso.

    Et il l’a poursuivi au cours des cinq dernières années, dans le but de transformer les perceptions des deux côtés.

    Les gouvernements précédents à Paris, en particulier dans les années 1990, avaient déjà cherché à s’éloigner de l’ancien réseau de relations spéciales acquises mutuellement complaisantes entre les élites africaines et françaises résumées dans le terme « Françafrique », se déplaçant plutôt vers un soutien plus fort à la démocratie et au développement à la base.

    Cependant, M. Macron est allé plus loin dans la confrontation des épisodes douloureux et parfois honteux du passé, en chargeant des historiens de produire des rapports sans ménagement dans leur examen du bilan de la France dans la guerre d’indépendance de l’Algérie et des événements entourant le génocide rwandais de 1994.

    Un programme de retour des trésors pillés à l’époque coloniale a déjà vu le retour d’une épée sénégalaise totémique et d’une partie d’un trône royal malgache, tandis que des objets pillés dans le royaume du Dahomey ont été renvoyés au Bénin et des dispositions ont été prises pour le retour d’un tambour ivoirien iconique.

    Parallèlement à cet effort de réconciliation avec l’histoire passée, M. Macron a cherché à approfondir les liens culturels et les échanges d’idées d’aujourd’hui. Il a annoncé des programmes pour promouvoir la formation sportive et faciliter l’accès aux visas pour les Africains pour poursuivre des études supérieures en France.

    Cependant, l’impact public de ces initiatives, en particulier aux yeux de l’opinion publique africaine, a été largement perdu au cours des années où la dimension la plus importante de l’engagement français a été la lutte militaire contre les groupes militants au Sahel.

    Une polémique croissante est venue entourer les opérations de la force française Barkhane, finalement retirée du Mali en août dernier. Cela a alimenté une recrudescence du nationalisme populiste dans certains pays et un ressentiment plus généralisé à l’égard de la France dans la majeure partie de l’Afrique occidentale et centrale francophone, en particulier parmi les jeunes urbains.

    Après avoir initié un changement vers une approche militaire plus discrète et plus collaborative, M. Macron tente d’utiliser la tournée de quatre pays de cette semaine pour revigorer ce programme plus large de réforme et de changement.

    Mais même ce voyage sera assailli par des complications politiques familières.

    Des manifestations anti-françaises ont eu lieu en République démocratique du Congo avant sa visite. En outre, les opposants au président gabonais Ali Bongo Ondimba et au président congolais Félix Tshisekedi se sont plaints que la visite de M. Macron pourrait être interprétée comme une ingérence visant à renforcer l’image de ces dirigeants en place en cette année électorale pour les deux pays.

    Source

    #France #Afrique #Françafrique #Gabon #Congo #Angola #Russie #Wagner #Chine #Macron

  • Macron en Afrique: Relations diplomatiques ou intérêts économiques ?

    Tags : France, Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, Chine, Russie, Wagner,

    La visite de Macron en Afrique.. un moyen de renforcer les relations diplomatiques ou de défendre des intérêts économiques ?

    Fini la France qui leur dit quoi faire, disent les Africains

    Pour sa première étape d’une tournée africaine de quatre jours, le président français Emmanuel Macron est arrivé ce mercredi à Libreville, au Gabon.

    Cette visite en ce moment est jugée loin d’être aussi clinquante que celles de ses prédécesseurs, tant Macron y va avec l’idée de redorer l’image de la France sur le continent.

    C’était évident depuis le premier jour, en effet. Des militaires ont salué l’arrivée du président français à la sortie de l’aéroport de Libreville. Cependant, les drapeaux « rouge, blanc bleu » et la foule sur la route étaient absents jusqu’au palais présidentiel.

    Est-ce à dire que les visites « à la Chirac » des présidents français en Afrique sont à reconsidérer ?

    Emmanuel Macron participera avec plusieurs chefs d’Etat centrafricains à un sommet consacré à la protection des forêts tropicales.

    Ce sommet, baptisé « One Forest Summit », et co-organisé par les deux pays, vise à trouver des « solutions concrètes » pour la conservation des forêts et la protection du climat et des espèces dans le contexte du changement climatique.

    Après le Gabon, Emmanuel Macron est attendu en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo.

    Et pour son 18e déplacement sur le continent africain, il semble que le président se veut humble.

    Une visite sous forme d’offensive diplomatique, voire d’opération de reconquête, destinée à ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre la France et le continent où l’hostilité envers la France ne cesse de grandir, ancienne puissance coloniale dans son ancienne « arrière-cour » en Afrique de l’Ouest .


    « La visite de Macron en Afrique est une bonne étape pour renforcer les liens et les relations avec les pays africains, francophones, dans la sphère d’influence française traditionnelle, qui ont tendance à regarder ailleurs et à se laisser séduire, notamment par la Russie ou la Chine », a déclaré un Parisien. dit Anadolu.

    Mais force est de constater que les Africains n’acceptent plus « le paternalisme de Macron qui vient dire aux Africains ce qu’il faut faire », dit un Ghanéen à Anadolu.

    « Il est temps de réagir, de faire des actes plutôt que des discours paternalistes. C’est ce qui doit se passer maintenant », a-t-il ajouté.

    Afin d’endiguer la très nette perte d’influence française sur le continent, Emmanuel Macron n’est pas venu les mains vides.

    Il a présenté à son homologue gabonais une importante collection de chansons et de contes locaux, compilée par un chercheur français au Gabon dans les années 1950 et 1960.

    Comme un nouveau signe de ce respect qu’il ne cesse de proclamer, dans la lignée des trésors royaux remis au Bénin l’an dernier.

    De plus, Macron veut montrer que le pays européen tourne véritablement la page de la « Françafrique » et rappelle que le continent n’est plus l’arrière-cour de la France quand d’autres prennent sa place, comme l’Inde, la Chine et surtout la Russie.

    « L’Afrique est tout sauf une terre d’angoisse et de résignation. C’est une terre d’optimisme et de volontarisme », a-t-il plaidé lors de son discours sur « l’avenir » du « partenariat Afrique-France » le 27 février dernier à l’Elysée.

    Pourtant, un salarié qui travaille dans une entreprise internationale à la Défense pense que le véritable but de la visite n’est ni diplomatique ni humanitaire.

    « C’est une manière de montrer la vision économique de Macron qui se concentre sur la défense de la présence des grandes industries « pétro-dollar » en Afrique », explique-t-elle.

    Le chef de l’Etat exhorte ainsi les entreprises françaises à se battre pour exister dans la compétition économique en Afrique. La délégation de patrons qui l’accompagne pourra travailler dans les coulisses pendant qu’il tente de reconquérir l’opinion publique. Onze discours sont prévus en trois jours.

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    #France #Afrique #Françafrique #Russie #Chine #Wagner #Macron

  • Emmanuel Macron peut-il en finir avec la « Françafrique » ?

    Tags : France, Afrique, Emmanuel Macron, Françafrique, Russie, Wagner, Chine,

    Le président français a proclamé, jeudi 2 mars, depuis le Gabon, la fin de la « Françafrique ». Peut-on vraiment y croire ? On peut accorder plusieurs choses à Emmanuel Macron sur la question africaine.

    La fin de la « Françafrique ». En visite en Afrique, Emmanuel Macron tente de convaincre ses homologues africains que les intentions de Paris ont bel et bien changé. Non sans difficulté. Pour autant, quelques mesures sont à mettre au crédit du président français.

    C’est lui qui est allé à Kigali et a prononcé un discours pour reconnaître les responsabilités de la France dans le génocide rwandais. C’est lui, aussi, qui a tenté de monter ces commissions d’historiens entre la France et l’Algérie et qui a décidé d’ouvrir les archives sur les exactions de la France au Cameroun. C’est lui, enfin, qui a commencé à restituer des œuvres d’art, au Bénin par exemple, et qui vient d’annoncer une loi pour continuer le mouvement.


    Sur tous ces sujets, dans les mots et dans les actes, oui le président français a fait plus que ces prédécesseurs. Et pourtant. On a l’impression que les tensions n’ont jamais été aussi brûlantes entre Paris et de nombreux pays africains.

    Le Maroc vient de dire que les relations avec la France n’étaient « ni bonnes, ni amicales. En cause, des embrouilles sur la délivrance de visas et sur d’autres dossiers régionaux. Depuis le 2 mars, l’Algérie, qui a déjà rappelé son ambassadeur à Paris, ne délivre plus les laissez-passer consulaires qui sont nécessaires pour accueillir des ressortissants expulsés de France.

    Au Mali et au Burkina Faso, nos militaires ont dû partir, les autorités locales, arrosées par les Russes, y alimentent le sentiment anti-français. D’ailleurs, dans tout le Sahel, le président a confirmé qu’on allait voir beaucoup moins d’uniformes tricolores.

    La France, « un interlocuteur neutre » ?

    Qu’est-ce qui ne va pas dans la méthode Macron avec l’Afrique ? Emmanuel Macron a eu un tort. Il a cru qu’être né après la période coloniale de la France l’exonèrerait de certaines rancœurs, de certaines blessures.

    En 2017, dans un bain de foule à Alger, il avait remis à sa place un jeune homme en lui disant : « Vous n’avez jamais connu la colonisation (…) qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec ça ? ». Il était sincère, mais il a vu que ça ne suffirait pas. Six ans plus tard, la France en Afrique est toujours coincée entre ces rancunes du passé, et la nouvelle donne géopolitique mondiale, avec une concurrence économique forte, concurrence avec nos voisins comme l’Allemagne mais aussi maintenant avec la Chine.

    Dire que « l’âge de la Françafrique est révolu », ou que la France est devenue « un interlocuteur neutre » sur le continent comme l’a fait, jeudi 2 mars, Emmanuel Macron, cela tient toujours du souhait. Le seul fait de devoir encore le formuler montre que ce n’est pas la réalité.

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  • Congo: la population partagée par la visite de Macron

    Tags : Congo, Brazzaville, France, Emmanuel Macron, Françafrique, Russie, Chine, Wagner,

    Brazzaville, la capitale congolaise, va constituer la quatrième et avant dernière étape de la visite du président français Emmanuel Macron en Afrique. Ce vendredi 3 mars, quelques heures seront consacrées à des entretiens en tête-à-tête avec Denis Sassou-Nguesso et il doit aussi rencontrer la communauté française installée au Congo. Son très bref séjour d’une durée de cinq heures divise la population.

    Avec notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial

    Franck Charlin Aubin Tchibinda est un défenseur des droits de l’homme. Dans une tenue impeccable, il sort de son bureau où il vient de publier une déclaration avec ses collègues sur la visite du président Macron. Visiblement, il est mécontent : « Ca nous intrigue parce que la société civile n’aura pas l’occasion de discuter avec lui. On aurait bien souhaité qu’il dispose un peu de son précieux temps pour qu’il discute avec la société civile, parce que nous avons beaucoup de choses sur la table », regrette-t-il.

    « Je n’attends rien de lui »

    Le nez plongé dans son ordinateur Roch Mitho, un citoyen brazzavillois rumine sa colère : « Il passe la nuit ailleurs et une fois au Congo c’est pour quelques heures, il aurait dû passer sans même atterrir par l’aéroport de Brazzaville. Franchement, je suis déçu et je n’attends rien de lui », lâche-t-il.

    A quelques pas du ministère des finances, Alain Amboulou, enseignant, marche rapidement. Pour lui la venue d’Emmanuel Macron est un grand événement : « C’est une bonne chose, vu le contexte actuel : la Russie prend de l’influence sur Afrique. La France doit aussi prendre sa place parce que nous avons quand même une histoire commune. Pour moi la venue du président Macron est une bonne chose. Nous l’attendons à bras ouverts », affirme-t-il.

    La dernière visite remonte à 2009

    La dernière visite d’un chef d’État français au Congo remonte à 2009. Le président Nicolas Sarkozy était venu signer une série d’accords, dont la concession du port de Pointe-Noire à Vincent Bolloré.

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  • Macron entame sa délicate « tournée » pour ne pas « perdre l’Afrique »

    Tags : France, Emmanuel Macron, Russie, Wagner, Chine, Françafrique,

    Influence russe en Afrique : Emmanuel Macron entame sa délicate « tournée » pour ne pas « perdre l’Afrique »

    « Cet âge de la Françafrique est bien révolu. » Voilà la phrase à retenir du premier discours d’Emmanuel Macron en Afrique.

    Emmanuel Macron participe, aujourd’hui, à Libreville avec plusieurs chefs d’Etats d’Afrique centrale à un sommet consacré à la protection des forêts tropicales. Mais tout le monde s’attendait à ce qu’il parle « politique ».

    « J’ai parfois le sentiment que les mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j’entends, je vois qu’on prête encore à la France des intentions qu’elle n’a pas, quelle n’a plus », a-t-il dit devant la communauté française au Gabon.

    « On semble encore aussi attendre d’elle des positionnements qu’elle se refuse à prendre et je l’assume totalement. Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre qui parle à tout le monde et dont le rôle n’est pas d’interférer dans des échanges politique intérieure », a-t-il martelé.

    18ème déplacement d’Emmanuel Macron en Afrique
    Une visite au Gabon. Le point de départ d’une tournée de quatre jours dans la région. La capitale gabonaise est la première étape d’un périple qui conduira ensuite le chef de l’État français en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo.

    Il effectue son dix-huitième déplacement en Afrique depuis le début de son premier quinquennat en 2017. Il s’y rend surtout deux jours après avoir exposé depuis Paris sa stratégie africaine pour les quatre années à venir.

    Une tournée diplomatique cruciale en Afrique centrale alors que l’influence française ne cesse de reculer sur le continent. « Je crois qu’Emmanuel Macron a compris deux choses, » explique Pierre Mathiot, directeur de SciencesPo Lille. « D’une part, il a compris qu’il était extrêmement important pour la France, et donc pour l’Europe, de ne pas » perdre l’Afrique « pour des raisons géopolitiques et économiques, notamment l’accès aux minerais rares qui sont très importants. De l’autre, il a compris que pour ne pas « perdre l’Afrique », il fallait adopter une attitude différente de l’attitude traditionnelle qui a tendance à considérer que l’Afrique est un pré carré sur laquelle la France aurait une forme de  » droit « lié à l’époque coloniale. ». Il poursuit : « On a pu voir qu’Emmanuel Macron a changé la méthode. En début de semaine, il a fait un discours, depuis Paris, bien différent de ce que l’on a pu connaitre de l’époque « post-gaulliste » qui a perduré jusqu’à Nicolas Sarkozy. »

    Dans son discours, Emmanuel Macron a prôné « l’humilité » et encouragé un nouveau partenariat « équilibré » et « responsable » avec les pays africains. Pour Pierre Mathiot, « le Président sait qu’il marche sur des œufs. »

    Influence décroissante

    Car depuis plusieurs années, l’influence de la France, et de l’Europe, est décroissante en Afrique. Lors de sa « tournée africaine », le Président français va rencontrer d’autres chefs d’Etats dont Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville), Faustin Archange Touadéra (Centrafrique), Mahamat Idriss Déby Itno (Tchad) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale) qui feront aussi le déplacement.

    Depuis 2022, l’armée française a été poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les juntes au pouvoir dans ces deux pays. Le Burkina vient aussi de dénoncer un « accord d’assistance militaire » signé en 1961 avec la France, au lendemain de l’indépendance du pays.

    La Russie et le groupe Wagner

    Forte des mercenaires du groupe Wagner et de campagnes de désinformation qui alimentent le sentiment antifrançais, la Russie dame de plus en plus le pion à Paris dans cette sphère d’influence française historique. Une présence qui inquiète la France. « Pour le moment, mais je pense que ce n’est qu’à court terme, le succès russe en Afrique est énorme », explique Patrick Verhaagen, professeur à l’ULB et spécialiste de l’Afrique. « La Russie est parvenue à mettre la France hors de son pré carré. Ils ont dû plier bagage au Mali et au Burkina Faso. A l’inverse, la Russie occupe le terrain au nom de la coopération militaire et en sous-main via la société privée de mercenaires de Wagner. C’est le plus grand succès politique. Qui aurait pu imaginer, il y a 5 ans encore, que l’armée française doive plier bagage d’Afrique face à la diplomatie russe et face au bras armé russe ? Personne. »

    Pour le directeur de SciencesPo Lille : « L’influence russe dans sur le continent ne date pas d’hier. Cela a commencé il y a déjà quelques années avec la République Centrafricaine où le groupe Wagner est présent depuis déjà plusieurs années. Donc, je pense que la France est inquiète. » Mais il insiste sur le fait que plusieurs dirigeants ont parfois la mémoire courte : « Les forces françaises ont quitté le Mali. Mais il ne faut quand même pas oublier que c’est l’intervention française qui a permis d’éviter que le pays ne soit conquis par les Islamistes. On l’a parfois un peu oublié. » Il rajoute : « On voit bien, au Mali par exemple, que le départ des Français, remplacé par le groupe russe Wagner, n’a aucun effet sur sa capacité à empêcher les attaques et les Islamistes de progresser. Au Burkina Faso, il y a encore eu 80 soldats qui sont morts. »

    Sergueï Lavrov et ses nombreux déplacements en Russie

    Ces derniers mois, la Russie tente nombre d’approche de pays africains. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a multiplié les visites et les déplacements sur le continent africain. Début de ce mois, il a même promis son aide « à la région sahélo-saharienne et même aux pays riverains du Golfe de Guinée ». Sergueï Lavrov a vanté la nouvelle alliance entre le Mali et la Russie contre le djihadisme qui ensanglante la région, lors d’une visite à Bamako présentée par les deux parties comme une première « historique » de la part d’un chef de la diplomatie russe.

    En juillet 2022, déjà, la visite du ministre russe des affaires étrangères, Sergeï Lavrov, en Égypte, en République du Congo, en Ouganda et en Éthiopie avait pour but de montrer que Moscou avait encore des amis sur la scène mondiale.

    Le récit et le discours russes

    Drapeaux russes, présence militaire, la Russie a aussi aidé certains pays en livrant des tonnes de céréales ces derniers mois. Cela participe, aussi, à rejeter la présence européenne pour mieux embrasser celle de la Russie. « Rien ne plaide pour l’Europe. Quand on voit le non-succès des opérations militaires françaises et qu’on a entre 14 et 18 ans, c’est logique qu’on puisse être tenté par autre chose. C’est difficile de contrer cette propagande russe », explique Patrick Verhaagen, professeur à l’ULB. Il rajoute : « Alors que l’Europe donne plusieurs milliards d’euros d’aides publiques chaque année, les résultats ne sont pas là. Les conditions d’existence de la population en se sont pas améliorées en 60 ans. Et sur le plan militaire, la situation empire. Il est donc très compliqué pour l’Europe d’obtenir des résultats. La seule réponse doit être diplomatique avec des chefs d’Etat au courant de cette situation. Mais certains pays, parfois poussés par le peuple, sont tentés d’ouvrir les bras à d’éventuels sauveurs. »

    Pour Pierre Mathiot, « Je pense qu’Emmanuel Macron va tenir un discours en indiquant que la France, en tant qu’ancienne puissance coloniale, n’est peut-être pas tout à fait irréprochable. Mais il avertira sur les dangers russes en expliquant qu’ils sont en train de capter toutes les ressources minières en Centrafrique. Donc, il a tout intérêt à expliquer que sous le prétexte de se débarrasser des Européens qui ont été colonialistes, sous le prétexte de les aider à s’échapper de la chappe de plomb post-coloniale, les Russes sont en train de reconstituer une stratégie colonialiste. Ça, c’est la stratégie du Président français. Après, elle sera appréciée en fonction de la situation politique et géopolitique des pays qu’il sera amené à visiter. »

    L’Europe a quelques « armes » en main

    Pourtant, tout n’est pas perdu pour l’Europe. « D’un point de vue géopolitique, c’est un coup de semonce. Personne au sein du groupe européen n’aurait pu s’imaginer un tel scénario. Il faut maintenant rester réaliste. L’Europe a d’autres armes, comme les échanges commerciaux et les aides publiques au développement », argumente Patrick Verhaagen, spécialiste de l’Afrique. « Les échanges commerciaux entre la Russie et l’ensemble du continent africain, c’est un peu moins de 15 milliards d’euros. Ceux entre l’Union européenne et les pays africains sont de 300 milliards d’euros. C’est vingt fois plus. Sans compter l’aide publique au développement de plusieurs milliards d’euros. Ces échanges commerciaux entre la Russie et l’Afrique se font au préjudice de l’Afrique. C’est-à-dire que ces 15 milliards d’euros sont quasi totalement des importations africaines de la Russie notamment de blé, de carburant et de charbon. Par contre, c’est la moitié pour l’Europe. C’est une donnée dont tout le monde est conscient. Et c’est donc un levier important face à la Russie. »

    Emmanuel Macron conclura sa tournée en République démocratique du Congo (RDC), ex-colonie belge mais aussi plus grand pays francophone du monde, où le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, se prépare à une échéance électorale cette année.

    Cette étape peut également s’avérer délicate alors que la France est accusée en RDC de soutenir le Rwanda plutôt que Kinshasa, confronté à une rébellion dans l’est du pays.

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    #France #Afrique #Macron #Russie #Wagner #Chine #Françafrique

  • Gabon: Macron suspecté de vouloir soutenir le régime de Bongo

    Tags : France, Afrique, Emmanuel Macron, Gabon, Congo, Angola, Mali, Burkina Faso, Russie, Chine, Wagner,

    Afrique : Macron en tournée pour contrer l’expansion russe

    L’objectif du voyage du président est de réaffirmer la présence française dans une zone déjà influencée par d’autres puissances

    Le président français Emmanuel Macron, parti hier pour un voyage en Afrique centrale qui le conduira au Gabon, en Angola, en République du Congo et en République démocratique du Congo (RDC) jusqu’au 5 mars, premier geste concret après la fin de l’opération Barkhane pour réaffirmer la présence française dans un terrain déjà touché par d’autres puissances. Macron se rendra dans quatre pays où il n’a jamais mis les pieds, avec la motivation officielle de participer au One Forest Summit de Libreville, un sommet international sur la conservation des forêts tropicales, mais la volonté affichée de renouer avec le continent qui ces derniers temps années ont subi pas mal de soubresauts.

    Après le retrait forcé des forces françaises du Mali, de la République centrafricaine et du Burkina Faso – pays attirés par l’orbite russe -, sur le continent Paris risque désormais de perdre son emprise même sur des destinations stratégiques d’un point de vue économique : c’est le cas du Mozambique, où Total Energies a été contraint de suspendre pendant deux ans les travaux de construction d’une usine de liquéfaction de GNL en raison de violences liées aux djihadistes, ou l’Angola, où Total a également récemment lancé trois projets dans les secteurs du gaz, du pétrole et de l’énergie solaire. Un voyage d’autant plus nécessaire compte tenu de l’événement électoral impliquant deux des pays prévus, le Gabon et la République démocratique du Congo (RDC), et de la montée à Kinshasa du ressentiment anti-français qui a animé ces derniers mois des manifestations à répétition contre le présence de militaires envoyés de Paris et employés par la Mission des Nations Unies dans le pays (MONUSCO). Pour Macron, agir maintenant sur ces « deuxième palier ».

    La première étape du voyage sera Libreville, la capitale du Gabon, où Macron organisera ce soir un dîner de travail avec le président Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009. Aujourd’hui, Macron rencontrera dans la matinée la communauté scientifique et ses compatriotes résidant dans le pays dans l’après-midi, avant de prendre la parole au One Forest Summit.

    Si la visite au Gabon peut avoir pour objectif de resserrer les liens avec un pays récemment entré dans le Commonwealth, sur le plan politique, la scène s’annonce délicate : dans quelques mois, le Gabon organisera des élections présidentielles, et la société civile locale soupçonne Paris de vouloir en quelque sorte apporter son soutien au président sortant contesté. Macron s’envolera donc ce soir pour l’Angola, où il rencontrera vendredi matin son homologue João Lourenço, avant de repartir en début d’après-midi pour Brazzaville, la capitale du Congo. Il y sera reçu au Palais du Peuple par le président congolais Denis Sassou-N’Guesso, à la tête du pays depuis 1997, avant de tenir avec lui un entretien bilatéral. Dans la soirée, Macron s’adressera à la communauté française résidant au Congo, où la dernière visite d’un président français remonte à 2009. Le conflit en Ukraine devrait être l’un des sujets de discussion entre les autorités, compte tenu également de l’abstention constante de Brazzaville à l’ONU dans les résolutions condamnant les discussions alors qu’à l’ONU le gouvernement de N’Guesso s’est toujours abstenu de condamner l’invasion russe en Ukraine. Peu avant 22 heures, le président français décollera à nouveau, cette fois pour la République démocratique du Congo, dernière étape de sa tournée et théâtre dans l’est du pays d’une guerre entre la rébellion tutsies pro-rwandaise du M23 et l’armée congolaise qui pour Macron « ne doit pas être oubliée ».

    Présenté par la presse française comme une « opération séduction » et une visite « dans un champ de mines », le voyage en Afrique a été annoncé par Macron lui-même dans un discours d’ouverture prononcé lundi soir en présence de divers organes de presse. Beaucoup ont associé l’intervention à celle qui s’est tenue en 2017 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Si à cette occasion le président français avait admis que « ce n’est pas seulement un dialogue franco-africain qu’il faut reconstruire ensemble, mais un projet entre nos deux continents, une relation nouvelle », on reproche depuis cinq ans à Macron d’avoir laissé ces engagements lettre morte, menant une politique « entrepreneuriale » en Afrique peu soucieuse du territoire et un héritage post-colonialiste.

    Ainsi, pour tenter de préparer les pays hôtes à son arrivée, Macron a déclaré lundi que l’Afrique « n’est pas le terrain de la concurrence », qu’ »il faut passer d’une logique d’aide à celle d’investissement » et a appelé à la construction d’une relation « équilibrée » avec les pays partenaires africains. En ce qui concerne la présence militaire sur le continent, le président a expliqué que « la transformation commencera dans les prochains mois avec une réduction visible de nos effectifs et une augmentation des bases de nos partenaires africains », esquissant une nouvelle phase de collaboration où il appartiendra aux mêmes gouvernements africains de « demander s’ils le souhaitent » le soutien des forces françaises « et d’autres partenaires » et a appelé à la construction d’une relation « équilibrée » avec les pays partenaires africains.

    Le président a promis que cette évolution s’accompagnerait « d’un plus grand effort de la France en matière de formation et d’équipement », et s’est dit prêt à faire preuve d’une « profonde humilité face aux enjeux du continent africain », une situation qu’il a qualifiée de « sans précédent dans l’histoire » et avec « une quantité vertigineuse de défis ». De la sécurité à la croissance démographique, jusqu’à l’arrivée des jeunes en Europe « à qui nous devons offrir un avenir », Macron a invité les partenaires africains à construire « des États et des administrations consolidées », capables d’investir « massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, formation et transition énergétique ».

    Dans son allocution de lundi, Macron a également annoncé la présentation prochaine au parlement d’une loi pour le retour des oeuvres d’art aux pays africains qui en sont propriétaires, souhaitant que « cette démarche s’inscrive dans une dynamique plus large et aussi d’une dynamique européenne ». Dans le communiqué de presse présentant la tournée, l’Elysée a à son tour insisté sur la « position d’écoute et d’humilité » que le président Macron entend adopter vis-à-vis des pays qu’il visitera ces jours-ci, avec la volonté affichée de « construire ensemble de vrais partenariats ». Le gouvernement souligne que ce qui a commencé est le 18ème voyage de Macron en Afrique et que sur la tournée il sera accompagné de différentes délégations françaises et européennes, promouvant des partenariats visant à mettre en valeur les « humains, entrepreneuriaux, scientifiques, universitaires, militaires, artistiques et sportifs » des pays.

    La perte d’influence désormais consolidée en Afrique et au Sahel inquiète beaucoup Paris et de ce point de vue la visite de Macron en Afrique sera également importante pour donner un signal décisif de la présence des institutions dans les zones qui pourraient bientôt être affectées par les bouleversements des pays voisins. Des opérations ont été achevées en juin qui prévoient de réduire de moitié d’ici 2023 les forces françaises opérant au Mali dans les désormais anciennes missions Barkhane et Takuba, de plus de 5 à environ 2.500 hommes, et de les transférer vers une autre destination, principalement au Niger, pays dont elle dépend largement pour les approvisionnements en uranium qui alimentent les 58 réacteurs atomiques installés sur le territoire français.

    Pour tenter d’endiguer l’expansion d’une orbite pro-russe qui comprend désormais la République centrafricaine et le Mali, mais aussi le Soudan et en partie le Burkina Faso – théâtre d’un double coup d’État l’an dernier qui a amené la junte militaire de Ouagadougou à Moscou – la ligne française consiste désormais à se déplacer progressivement vers l’ouest, pour tenter de renforcer sa présence au Bénin, au Ghana et en Côte d’Ivoire, où la menace djihadiste est encore contenue mais connaît une expansion rapide et nécessite un soutien économique et militaire accru. Paris doit également faire face à la tendance régionale à reprendre la lutte contre le terrorisme avec le soutien de la communauté internationale, mais avec une barre résolument africaine. Ainsi, ces derniers mois, plusieurs organisations régionales ont prévu d’envoyer des missions militaires pour la résolution de conflits, comme c’est le cas de la Communauté des pays d’Afrique australe (SADC) au Mozambique, de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) en République démocratique du Congo et de la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a récemment annoncé la création d’une force régionale qui « interviendra en cas de besoin, que ce soit pour la sécurité, le terrorisme ou la restauration de l’ordre constitutionnel dans les États membres ».

    Source : Agenzia nova, 02/03/2023

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