Étiquette : Western Sahara

  • Maroc : Une affaire d’espionnage au cœur de la tension entre Berlin et Rabat

    Par Mohamed K.

    Depuis plusieurs semaines, le Maroc a créé une vive tension dans ses relations avec l’Allemagne. Sans aucune explication et contrairement aux usages diplomatiques, Rabat a instruit tous ses ministères et autres organismes ou entreprises à couper tout rapport d’ordre professionnel, universitaire ou même amical avec leurs homologues allemands.

    Pour de nombreux observateurs, cette virevoltante position du makhzen est liée étroitement aux positions de principe de Berlin sur la question du Sahara occidental et son soutien aux résolutions onusiennes quant au respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Avec le silence du gouvernement allemand et l’absence de toute réaction sur cette incompréhensible agressivité marocaine à son égard, le doute s’installe sur les véritables motivations de l’affaire. De fil en aiguille, la presse internationale a commencé à s’intéresser de plus près à cette tension. Et les journalistes d’investigation n’ont pas finit de découvrir des surprises.

    Ainsi, c’est bel est bien toute une affaire d’espionnage qui est au cœur de cette tension et la levée des boucliers de Rabat contre Berlin. Des agents allemands auraient révélés les plans du Maroc en Europe centrale.
    En effet, le quotidien EL ESPAÑOL rapporte que «selon des sources de renseignements étrangers, le contre-espionnage allemand a obtenu des informations secrètes et sensibles au Maroc sur ses plans d’action dans les pays européens».
    «L’intention était de s’affirmer comme un allié de l’Allemagne dans la lutte contre le crime organisé. En retour, Rabat voulait que Berlin reconnaisse la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», explique la publication de la droite espagnole.

    Cette dernière détaille ce plan en expliquant que «le Maroc a cherché à mettre en place un schéma de coopération bilatérale en Europe centrale similaire à celui qu’il entretient avec ses grands alliés sur le continent, tels l’Espagne et la France (…) dans le contrôle du trafic de drogue et les migrations.» Les deux sujets sont très sensibles dans le vieux continent qui subit depuis de longues années une déferlante de migrants maghrébins et subsahariens, voire moyen-orientaux, ainsi qu’une excroissance énigmatique dans le trafic de drogue et l’apparition de nouveaux réseaux.

    Or, ce plan a lamentablement échoué grâce à l’inflexibilité de Berlin sur les questions internationales. L’auteur de l’article affirme encore que : «Néanmoins la position ferme de l’Allemagne sur le respect du droit international» a contrarié les plans marocains.
    «La décision allemande a ensuite «infecté» le reste des pays européens à l’heure de prendre position sur le conflit au Sahara occidental, selon des rapports de Paris et Rabat», révèle toujours la publication.

    Sur ce point, il semble qu’à l’heure ou le Maroc a acquis le tweet de l’ex président américain Donald Trump sur une prétendue marocanité du territoire sahraoui, le Roi M6 voulait arracher la même reconnaissance chez les pays membres de l’Union européenne, notamment ceux de l’Europe centrale. Les services marocains ont tout œuvré pour gagner cette bataille au prix de manœuvres liées à la coopération policière. Le flop du makhzen s’est amplifié quand Berlin a déjoué le plan, révélé les dessous et informé surtout les autres pays voisins, encore sensibles et très proches de la doctrine allemande. C’est cet échec qui explique la colère et la rage du gouvernement de Rabat contre un seul pays de l’UE, en l’occurrence l’Allemagne.

    Pour rappel, le ministère marocain des Affaires étrangères a enjoint, le lundi 1er mars, au chef du gouvernement et aux ministres de «suspendre tout contact avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc. En raison des malentendus profonds avec la République fédérale de l’Allemagne au sujet des questions fondamentales du Royaume du Maroc», selon ses propres termes.

    Pour détourner les regards, certains médias du makhzen ont diffusé de fausses informations visant l’ambassade d’Allemagne et ses organismes ou fondations installées dans le royaume, les accusant implicitement d’espionnage. Or dans ce cas précis, l’ambassadeur germanique n’a jamais été considéré comme personna non grata, ni lui ni aucun autre fonctionnaire allemand.

    Il faut noter que des points de discorde existaient entre les deux pays, depuis de longues années, comme celle de l’affaire du marocain Mohamed Hajjib, torturé et lourdement condamné par un tribunal marocain, des fondations allemandes dont leurs dynamismes irritent l’influence des réseaux pro-français, ou celles de la mise à l’écart du lobbying marocain sur le dossier libyen.

    Le Jeune Indépendant, 9 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, espionnage, Sahara Occidental, Western Sahara, Polisario, Union Européenne, UE,

  • Sahara Occidental-Algérie : L'Université de Souk-Ahras exprime son soutien au peuple sahraoui

    L’UNIVERSITÉ MOHAMED CHÉRIF MESSAADIA DE SOUK-AHRAS HÔTE D’UNE DÉLÉGATION DE LA RÉPUBLIQUE ARABE SAHRAOUIE.

    Afin d’informer l’opinion publique et de mettre les universitaires au courant de ce qui ce passe sur les terres de la République Arabe Sahraouie Démocratique, une délégation de la RASD présidée par le responsable des affaires des étudiants a effectuée une visite le 06 mars 2021 au pole universitaire Mohamed Chérif Messaadia. 
    Au cours de la conférence organisée spécialement à ce sujet, M. Gouasmia Abdelkrim, recteur de cette institution a souligné qu’à travers l’histoire et la lutte du peuple sahraoui, l’Algérie se remémore son histoire et sa résistance face à l’occupation française, ‘’ nous restons mobilisés aux cotés de nos frères sahraouis en leur réaffirmant notre soutien indéfectible et inconditionnel au droit à l’autodétermination’’.
    De son coté M. Moulay Ahmed Brahim, responsable de la délégation, a en premier lieu félicité tous les algériens en particulier la famille universitaire de Souk-Ahras de l’accueil chaleureux qui a été réservé à son groupe, avant de décortiquer la situation et le développement diplomatique, politique, social et militaire sur la scène continentale et internationale du conflit qui oppose les deux voisins en l’occurrence le Maroc et la République Arabe Sahraouie, suite aux agressions militaires répétées de ce pays, indiquant que la présence de sa délégation en Algérie a pour but d’informer l’opinion publique régional et international sur les multiples dépassements de l’armée marocaine et de saisir les universitaires algériens de tout ce qui ce passe sur les terres de la R A S D, notamment durant les étapes en cours liées aux événements accélérés qui entourent le dossier du droit du peuple sahraouis à l’autodétermination.
    Tags : Sahara Occidental, Algérie, Western Sahara, Université de Souk Ahras,
  • Aljazeera : Qu’y a-t-il derrière le différend diplomatique Maroc-Allemagne?

    Le Maroc a suspendu ses contacts avec l’ambassade d’Allemagne et les organisations culturelles allemandes, ce qui a provoqué des des réponses de la bergère au berger.

    Par Graham Keeley

    Au milieu d’un différend diplomatique entre le Maroc et l’Allemagne, largement compris comme étant dû à des différends sur le territoire contesté du Sahara occidental, l’Espagne, qui a gouverné la région désertique en tant que colonie jusqu’en 1975, a déclaré qu’elle chercherait une solution négociée par l’ONU.

    Le Maroc a suspendu lundi dernier ses contacts avec l’ambassade d’Allemagne et les organisations culturelles allemandes dans ce pays d’Afrique du Nord, ce qui a incité l’Allemagne à une réponse similaire.

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a déclaré que Madrid comptait sur l’ONU pour négocier un accord entre les deux parties.

    « L’Espagne maintient une position ferme et constante qui soutient la recherche d’une solution qui doit être politique, juste, durable et mutuellement acceptable comme établi par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a-t- elle déclaré dans un communiqué.

    «Il n’appartient pas à l’Espagne de promouvoir une solution concrète mais de soutenir les efforts de l’ONU pour parvenir à une solution mutuellement acceptable pour les parties.»

    Rabat a annoncé sa décision la semaine dernière en invoquant «de profonds malentendus» sur «des questions fondamentales pour le Maroc».

    Certains analystes estiment que les mesures sont une tentative de l’État nord-africain de prendre position sur sa revendication de la souveraineté du Sahara occidental contesté.

    La semaine dernière également, la Cour européenne de justice – comme prévu précédemment – a entendu des observations sur l’accord commercial Maroc-Union européenne qui sont contestées par le Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental.

    À Rabat, la colère monte face aux critiques de l’Allemagne contre la décision de l’ancien président américain Donald Trump en janvier de cette année de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    Trump a rompu avec des décennies de tradition diplomatique américaine pour reconnaître la revendication marocaine sur le territoire contesté en échange de la normalisation par Rabat de ses relations avec Israël.

    A cette époque, le Maroc se sentait déjà snobé par l’Allemagne, qui n’avait pas réussi à inviter les responsables marocains à un congrès à Berlin en janvier 2020 pour discuter de l’avenir de la Libye.

    «Cette dispute avec l’Allemagne est une tentative du Maroc de faire pression sur l’Union européenne, et en particulier sur l’Espagne en tant qu’ancienne puissance coloniale, pour qu’elle adopte sa revendication sur le Sahara occidental», a déclaré à Al Jazeera Ignacio Cembrero, journaliste et auteur basé à Madrid qui a beaucoup écrit sur Maroc.

    « Cependant, il semble peu probable que l’UE fasse cela pour le moment – du moins en public. »

    Crise en attente?

    Rabat a surtout entretenu de bonnes relations avec Berlin, qui est le septième partenaire commercial de l’État nord-africain et a fourni au Maroc 1,3 milliard d’euros de prêts et de dons en 2020.

    Mais la décision de la CJE pourrait provoquer une nouvelle crise dans les relations entre Rabat et l’Europe, selon les analystes, si les juges se prononcent en faveur du Front Polisario.

    Le Front Polisario soutient que les exportations marocaines du territoire désertique reviennent à piller ses ressources naturelles, qui comprennent les phosphates, les produits agricoles et les poissons pêchés dans les eaux au large du Sahara occidental.

    Gilles Devers, un avocat représentant le mouvement indépendantiste du Sahara occidental, a déclaré à l’agence de presse AFP que le Polisario menait une guerre contre la «colonisation marocaine».

    Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a déclaré à l’agence de presse officielle MAP Rabat qu’il repousserait ce qu’il a appelé ce «harcèlement judiciaire» et défendrait le partenariat du royaume avec l’Europe.

    Cembrero pense que l’arrêt de la CJCE, qui n’est attendu que plus tard cette année, pourrait aller en faveur du Front Polisario.

    «Si la décision va en faveur du Front Polisario, le Maroc pourrait réagir. On ne sait pas comment en ce moment. Le commerce avec l’Europe est très important pour le Maroc et ils peuvent se venger si le tribunal se prononce contre eux », a-t-il déclaré.

    Isaias Barreñada, un expert du Sahara occidental basé à Madrid, estime que le Maroc a choisi d’entamer un différend diplomatique avec l’Allemagne parce que le pays européen est membre du Conseil de sécurité de l’ONU.

    «L’Europe ne pliera pas dans son soutien à la recherche d’une solution onusienne. Mais l’Allemagne est au Conseil de sécurité de l’ONU. C’est peut-être pour cela que le Maroc a choisi de faire le point avec Berlin. Il essaie peut-être de signaler qu’il ne sera pas bousculé », a déclaré à Al Jazeera Barreñada, qui enseigne les relations internationales à l’Université Complutense de Madrid, .

    Importance économique

    Loin d’être une zone isolée de désert, le Sahara occidental a une importance économique considérable pour le Maroc.

    En 2019, Rabat a exporté pour 524 millions de dollars de poisson, de tomates et de melons du Sahara occidental vers l’Europe, selon les chiffres de la Commission européenne.

    En 2018, la CJUE a statué qu’un accord de pêche UE-Maroc ne s’appliquait pas au Sahara occidental puisque le consentement pour la pêche par le peuple sahraoui n’avait pas été obtenu via un référendum.

    Afin de contourner l’arrêt de la CJUE, le Parlement européen a envoyé une mission d’enquête pour consulter les groupes sahraouis mais des analystes et certains observateurs ont affirmé que ces groupes avaient été approuvés par le Maroc.

    Mais l’UE a déclaré par la suite que cela répondait aux demandes de la CJUE voulant que les Sahraouis soient consultés.

    Le Front Polisario a affirmé que cela permettait à Bruxelles d’exploiter les ressources du Sahara occidental sans que l’UE reconnaisse officiellement la souveraineté marocaine sur le territoire.

    Le Maroc a longtemps insisté sur le fait que sa revendication de souveraineté sur le Sahara occidental n’est pas négociable.

    Dès que l’Espagne a abandonné le contrôle de la colonie en 1975, Rabat a mené une guerre contre le Front Polisario qui a duré jusqu’en 1991.

    Un cessez-le-feu en 1991 devait être suivi d’un référendum d’autodétermination pour la région, mais cela ne s’est jamais concrétisé.

    L’ONU a cherché à négocier des pourparlers sur l’avenir du territoire et, bien que les deux parties aient déclaré qu’elles viendraient à la table des négociations, aucune solution n’a été trouvée. Les dernières discussions ont été interrompues en 2019.

    Les tensions militaires ont augmenté en novembre lorsque le Maroc a envoyé des troupes dans une zone tampon pour rouvrir la seule route entre le Maroc et la Mauritanie et le reste de l’Afrique de l’Ouest.

    Le soutien international à la partie marocaine dans le différend semble augmenter, un certain nombre d’États africains et arabes reconnaissant la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental.

    Cependant, certains États d’Afrique et d’Europe de l’Est continuent de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique que les dirigeants du Polisario ont proclamée en 1976.

    «Ce qui est le plus important pour Rabat, c’est de maintenir les droits commerciaux sur le Sahara occidental et il ne reculera pas sur le jalonnement de sa revendication», a déclaré Barreñada.

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Western Sahara,

    https://www.aljazeera.com/news/2021/3/8/whats-behind-the-morocco-germany-diplomatic-row

  • Sahara Occidental : L'aveu d'échec des Nations Unies

    Dans un point de presse, le porte-parole du Secrétaire Général de l’ONU, Stephane Dujarric, a révélé les difficultés rencontrées par les Nations Unies dans la nomination d’un nouvel Envoyé Personnel pour le Sahara Occidental depuis la démission de l’allemand Horst Koehler en mai 2019.

    A la question d’un journaliste sur « la raison pour laquelle, depuis deux ans, le Secrétaire général n’a pas pu trouver un envoyé personnel pour faire ce travail ? Personne ne veut ce travail ? », M. Dujarric a répondu: « permettez-moi de le dire ainsi », indiquant que « ce n’est pas le travail le plus facile de l’agenda des Nations unies ». « C’est un travail d’une importance capitale. Le Secrétaire général s’est efforcé de nommer ce poste, mais comme dans beaucoup de ces nominations, tous les leviers ne sont pas entre ses mains, mais il fait ce qu’il pouvait » a-t-il ajouté.
    Ainsi, l’institution onusienne avoue son échec après 30 ans d’un processus de paix dont le but s’est avéré d’imposer la pseudo-solution autonomique marocaine au nom d’intérêts géopolitiques lorgnant les richesses naturelles du peuple sahraoui.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, 
  • Sahara Occidental : Une responsable sahraouie appelle les organisations féminines à travers le monde à protéger les sahraouies des exactions marocaines

    La membre du secrétariat national du Front Polisario et wali d’Aousserd, Meriem Salek Hamada, a appelé samedi les organisations féminines à travers le monde à intervenir pour protéger les femmes sahraouies des graves exactions perpétrées par les forces d’occupation marocaines, qualifiant les pratiques répressives du régime du Makhzen à l’encontre des civils sahraouis sans défense de « crime contre l’humanité ».

    Dans une déclaration à l’APS, à partir d’Aousserd dans les camps de réfugiés sahraouis, Mme Meriem Salek Hamada a appelé les organisations féminines à travers le monde, notamment celles de défense des droits de l’homme, à intervenir pour faire cesser les graves exactions dont sont victimes les femmes sahraouies dans les villes occupées du Sahara occidental.
    La responsable sahraouie a dénoncé les pratiques barbares auxquelles se livrent les forces d’occupation marocaines contre des militantes sahraouies des droits de l’homme, citant les exactions systématiques dont sont victimes la militante Sultana Khaya et sa famille. Les femmes sahraouies sont emprisonnées, battues, enlevées et violées, a-t-elle dit, dénonçant le mutisme international devant ces exactions.
    Elle a de nouveau appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à intervenir en urgence pour protéger les civils sahraouis de la folie du régime marocain qui a perdu la raison depuis la reprise de la lutte armée par le peuple sahraoui, le 13 novembre 2020. Depuis sa résidence surveillée dans la ville occupée de Boujdour, la militante sahraouie Sultana Khaya a été victime de plusieurs tentatives de liquidation physique, la dernière en date vendredi. Elle subit des « agressions successives » depuis que sa maison a été attaquée, le 13 février dernier, par jets de pierres, lui causant une blessure grave à l’œil droit et au visage ».
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Western Sahara, femme,
  • L’Allemagne évoque une dégradation de la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental

    Le gouvernement allemand a évoqué de nouveau «la dégradation» de la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, en se référant à des rapports sur les pratiques répressives exercées par l’occupation marocaine contre des civils et des militants sahraouis, indiquent des sources médiatiques.

    Selon des rapports sahraouis citant des médias allemands, le secrétaire d’Etat allemand aux Affaires étrangères, Miguel Berger a affirmé que son pays «suit avec intérêt la situation au Sahara occidental, au moment où des rapports inquiétants lui sont parvenus». Selon lesdits documents, Berlin accorde «un grand intérêt» à la situation prévalant au Sahara occidental, sur fond des récents rapports faisant état d’exactions contre les civils sahraouis «victimes de discrimination et de persécution judiciaire». Les médias ont mis en exergue l’attachement du gouvernement allemand, dans une réponse au parti de la gauche unie «Die Linke», à sa «ferme position» vis-à-vis des violations marocaines des droits de l’homme dans les parties occupées du Sahara occidental, qualifiées de crimes dans les rapports et appels lancés par plusieurs organisations sahraouies et internationales des droits de l’homme, notamment après la reprise de la guerre au Sahara occidental suite à l’agression marocaine du 13 novembre dernier, menée en violation de l’accord de cessez-le-feu. La présidente du groupe parlementaire de «Die Linke» au Parlement allemand, Sevim Dagdelen, a appelé le gouvernement de son pays «à ne pas reconnaître les convoitises constantes du Maroc au Sahara occidental, au détriment du droit international», préconisant de «concourir sérieusement à l’organisation d’un référendum sous l’égide de l’ONU».
    La position de Berlin intervient, selon la presse allemande, après la décision du Maroc de «suspendre toute forme de communication» avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat, en réaction à ce qu’il avait qualifié de «différends profonds» induits par la position de Berlin rejetant la décision unilatérale de l’ex-président américain sur la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. La même intervenante a critiqué «le Gouvernement fédéral qui continue de traiter le Maroc avec clémence», appelant, dans ce sens, «l’Allemagne à œuvrer sérieusement pour organiser un référendum onusien sur l’avenir du Sahara occidental et interdire au Maroc d’entraver cet effort à travers la politique d’implantations de colonies illégales dans les territoires occupés». Après de longues attentes et la poursuite des campagnes d’intimidations marocaines, les Sahraouis ont perdu patience notamment suite à l’agression marocaine contre les civils sahraouis à la brèche illégale d’El Guerguerat ce qui a conduit à la reprise de la lutte armée. «Cette route est utilisée dans le pillage des ressources naturelles sahraouies, d’où l’impératif de la fermer car n’existant pas auparavant», a-t-elle souligné. Et d’ajouter: «En dépit de la reprise de la guerre et de l’existence de rapports sur les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, le Gouvernement fédéral reste inactif», soulignant que «le Gouvernement fédéral n’a pris aucune initiative au sein de l’Union européenne pour imposer des sanctions en ce qui concerne le conflit au Sahara occidental».
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Frente Polisario, Maroc, Allemagne,
  • Média Allemand : À cause du Sahara occidental, Berlin aiguise le conflit avec le Maroc

    Source : RP Online, 4 mars 2021

    Par Gregor Mayntz

    Dans le conflit avec le Royaume du Maroc, le gouvernement allemand a réitéré sa position critique sur la gestion du Sahara occidental par le Maroc. Dans une réponse du gouvernement fédéral à une question du Parti de gauche, datée de mardi de cette semaine et dont nous avons une copie, le ministère des Affaires étrangères fait référence à des rapports en provenance du Sahara occidental, selon lesquels il y a une discrimination jet des poursuites pénales contre des personnes qui s’expriment ouvertement contre la revendication de souveraineté du Maroc. « Le gouvernement allemand observe cela avec inquiétude », a déclaré à ce sujet le secrétaire d’État au ministère des affaires étrangères, Miguel Berger. Auparavant, le Maroc avait mis fin à sa coopération avec les agences allemandes, selon les journaux.

    L’expert en affaires étrangères de l’Union, Jürgen Hardt, a rappelé jeudi le très large soutien de l’Allemagne. « Le Maroc reçoit une aide financière de 1,4 milliard d’euros de la seule Allemagne dans le cadre de la coopération au développement », a déclaré M. Hardt à notre rédaction. L’apparente décision du gouvernement marocain de ne plus coopérer avec les agences allemandes a été accueillie avec une « incompréhension flagrante » à Berlin.

    Le Maroc, a-t-il dit, est un partenaire de longue date avec lequel l’Allemagne travaille étroitement sur une série de questions et de conflits régionaux. « Nous avons également d’autres grands projets dans le cadre de notre coopération avec le Maroc, notamment l’expansion du développement de l’hydrogène vert », a annoncé M. Hardt. « Le Maroc doit maintenant s’expliquer et jeter les bases d’une coopération continue le plus rapidement possible », a demandé l’expert en affaires étrangères. Dans ce contexte, a-t-il dit, il est également important que les fondations présentes au Maroc puissent collaborer sans entrave avec la société civile marocaine.

    Omid Nouripour, expert des affaires étrangères des Verts, a également l’impression que « l’Allemagne n’a pas contribué au problème ». Il espère donc que les « crispations seront bientôt résolues ». Alexander Graf Lambsdorff, chef adjoint du groupe parlementaire du FDP, soupçonne que la manœuvre du Maroc est basée sur la crainte que le président américain Joe Biden révise la décision de son prédécesseur de reconnaître la revendication du Sahara occidental et donc d’augmenter la pression. Il a déclaré qu’il s’agissait maintenant de résoudre cette question conformément au droit international et d’éviter en même temps la suspension de relations diplomatiques importantes. Le Maroc, a-t-il dit, reste un partenaire important non seulement dans la lutte contre le terrorisme. « Le ministre des affaires étrangères Heiko Maas doit être plus actif sur le plan diplomatique afin de maintenir les relations avec le Maroc », a exigé l’expert en affaires étrangères du FDP.

    L’expert en politique étrangère de gauche Sevim Dagdelen a appelé le gouvernement allemand « à ne pas reconnaître la poursuite de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, qui est contraire au droit international, et à ne pas céder aux pressions de Rabat ». Au lieu de courtiser le royaume avec des accords économiques et un partenariat privilégié, a-t-elle déclaré, le gouvernement allemand doit enfin prendre des mesures actives pour que le référendum des Nations unies sur l’avenir du Sahara occidental ne soit pas davantage bloqué par le Maroc et miné par « l’installation d’une partie de sa propre population dans les territoires occupés en violation du droit international ».

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Western Sahara,

  • Le Maroc a installé 140 milles nouveaux colons dans les terres sahraouies occupées

    Le président de l’association des familles des prisonniers et disparus sahraouis, Abdeslam Omar Lahcen, a affirmé ce mercredi que le Maroc a installé 140 milles nouveaux colons dans les terres sahraouies occupées, après l’installation de 200 000 à 300 000 Marocains en plus des 100 000 à 150 000 militaires, avec comme conséquence la “minorisation” des Sahraouis.

    S’exprimant sur les ondes de la radio chaîne 3 ,Abdeslam Omar déplore les plans du royaume chérifien qui contenu à entreprendre une politique de colonisation s’inspirant du modèle de l’entité sioniste, en envoyant de nombreux colons résider au Sahara occidental.
    L’activiste sahraoui a dénoncé l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental par Rabat, et le pillage des ressources de ce territoire colonisé au regard du droit international.
    Par ailleurs, le président de l’association des familles des prisonniers et disparus sahraouis a fait état d’un « rapport accablant » sur « la gravité de la situation et particulièrement celle des activistes et défenseurs des droits de l’homme », ajoutant le refus du Maroc d’assumer sa responsabilité pour le crime perpétré sur les enfants sahraouis et dévoiler les lieux de tous les Sahraouis victimes de disparition forcée depuis l’invasion marocaine sur le territoire du Sahara Occidental en 1975 comme arme de guerre, accuse le président de l’Association des disparus sahraouis.
    Le Maroc a toujours refusé de faire la lumière sur les camps de détention des Sahraouis, a-t-il indiqué mercredi sur les ondes de la radio chaine 3, ajoutant que « sous la pression de l’opinion internationale, le royaume a cédé pour dévoiler certaines exactions », estimant que « le taux des disparitions est le plus grand à travers le monde ».
    Omar Abdeslam déplore qu’il y a plus 4500 cas de disparus desquels pas moins 500 détenus sont encore disparus. Il rappela que l’approche menée par les forces d’occupation a été de nier l’existence de ces disparus jusqu’en 1992. Et jusqu’au cessez-le-feu, le Maroc n’a libéré que 300 individus. Il a exprimé sa préoccupation “face à l’exacerbation de la souffrance du peuple sahraoui” suite à la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu, le 13 novembre 2020.
    Rappelons que , les travaux de la première audience e la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dans l’affaire enregistrée sous le n (T-279/19) ont débuté mardi matin. Une autre audience est prévue ce mercredi devant la CJUE qui, “devrait rendre son délibéré fin juin ou début juillet prochain.
    Maghreb Info, 3 mars 2021
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, 
  • Le traité commercial entre l’UE et le Maroc contesté : Le dossier du Sahara occidental revient devant la justice européenne

    Les indépendantistes sahraouis du Front Polisario ont de nouveau contesté mardi devant la justice européenne le traité commercial signé entre l’UE et le Maroc, qui permet à Rabat d’exporter des produits agricoles de l’ancienne colonie espagnole. Une audience prévue sur deux jours s’est ouverte devant le tribunal de l’UE à Luxembourg. Nouvel épisode dans un long feuilleton diplomatico-économico-judiciaire, elle portait mardi sur les tarifs douaniers préférentiels accordés aux produits du Sahara occidental importés sur le marché européen. 

    Vaste étendue désertique de 266.000 km2 situé au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est le dernier territoire du continent africain dont le statut post-colonial n’est pas réglé: le Maroc en contrôle plus de 80% à l’ouest, le Front Polisario moins de 20% à l’est, le tout étant séparé par un mur de sable et une zone tampon sous contrôle des Casques bleus de l’ONU. Fin 2020, les Etats-Unis de Donald Trump ont reconnu la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole, brisant le consensus international sur le statut actuel du territoire disputé. Par la voix de son avocat, Me Gilles Devers, le Polisario a de nouveau dénoncé mardi un «pillage» de ses ressources, «un vol de marchandises pour financer la politique d’annexion» du Sahara occidental par Rabat. 
    «Occupez-vous de vos affaires. Laissez-nous tranquilles», a lancé Me Devers devant les juges européens. Pour nous, le problème avait «été réglé», a-t-il assuré. Fin 2016, le Polisario avait remporté une manche quand la Cour de justice de l’UE avait estimé que l’accord de libre-échange entre le Maroc et son principal partenaire commercial, l’UE, ne pouvait s’appliquer au Sahara occidental. Depuis, selon Me Devers, le Parlement européen a contourné cet avis en adoptant en janvier 2019 un texte étendant au territoire disputé les tarifs douaniers préférentiels octroyés par un accord signé en 2012 entre l’UE et le Maroc. 
    Lors de cette nouvelle audience, le Conseil de l’Union européenne (instance représentant les 27 pays membres), la France, la Commission européenne et la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader) ont contesté la recevabilité du recours introduit par le Polisario. «Le requérant n’est pas une personne morale ayant la capacité juridique», a affirmé Vincent Piessevaux au nom du Conseil de l’UE. «Il n’a jamais été reconnu comme interlocuteur de l’Union», a plaidé ce juriste. 
    Le Front Polisario «n’est pas le représentant unique du peuple sahraoui», a fait valoir de son côté le conseil de la Comader, Me Nathalie Colin. Elle a reproché à Me Devers de chercher à obtenir que la justice européenne «interfère dans une procédure en cours devant les Nations unies» (de définition du statut de l’ex-colonie, ndr), ce qui «n’est pas son rôle». 
    Les plaidoiries doivent concerner jusqu’à mercredi plusieurs recours en annulation introduits par le Polisario. Les décisions seront rendues dans les prochains mois.
    Reporters, 3 mars 2021
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, 
  • Londres "suit de près" la situation au Sahara occidental

    LONDRES- Le ministre d’Etat britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA), James Cleverly a affirmé, mardi, que son pays suit de près la situation au Sahara occidental occupé, est en contact permanent avec les parties au conflit (Front Polisario et Royaume marocain) et mène des discussions régulières avec l’ONU et les membres du Conseil de sécurité à ce sujet.

    En réponse écrite à une question du député Graham Maurice, citée par le site sahraoui « Sumoudsh.net », James Cleverly a précisé que « l’Angleterre suit de près la situation au Sahara occidental depuis le 13 novembre 2020 », date de l’agression marocaine contre les civils sahraouis sans défense dans la zone tampon de Guerguerat et de la violation du cessez-le-feu.
    Il a souligné que le Gouvernement de son pays prend acte des rapports faisant état d’affrontements militaires entre l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) et les forces de l’armée royale marocaine.
    Le responsable britannique a rappelé que son pays « continue d’exhorter chacun à éviter l’escalade, à retourner à l’accord du cessez-le-feu et à s’engager à nouveau dans le processus politique sous l’égide de l’ONU », affirmant l’appui de Londres aux efforts du Secrétaire général onusien pour désigner un envoyé personnel au Sahara occidental dans les plus brefs délais.
    L’ONU n’a pas encore désigné un envoyé personnel au Sahara occidental depuis 22 mois après la démission de Horst Kohler, ancien président allemand, pour des raisons de santé.
    APS
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, Royaume Uni,