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  • L’étrange « WikiLeaks » marocain

    L’étrange « WikiLeaks » marocain

    Maroc, Wikileaks, Sahara Occidental, Front Polisario, Algérie, diplomatie, lobbying,

    Pas de tremblement de terre, mais de petites secousses régulières qui, semaine après semaine, finissent par ébranler l’édifice. Depuis deux mois, un hacker anonyme publie sur Twitter – sous le compte @chris_coleman24 – des révélations sur les dessous de la diplomatie du Maroc. Celles-ci auraient été obtenues par le piratage des messageries de hauts responsables marocains : des agents des services secrets, des diplomates, des journalistes, jusqu’à celles du ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, et de la ministre déléguée, Mbarka Bouaida. Depuis le 3 octobre 2014, des centaines de documents ont ainsi été mis en ligne (câbles diplomatiques, courriels privés, documents confidentiels) dans une sorte de WikiLeaks marocain qui, s’il n’a ni l’ampleur ni le sérieux de son aîné américain, malmène la politique d’influence menée par le royaume chérifien.

    La grande majorité des documents confirment avant tout l’obsession du Maroc pour le dossier du Sahara occidental, un territoire qu’il revendique et occupe à 80 % contre les visées indépendantistes du Front Polisario, soutenu par l’Algérie voisine. Cette « question nationale » semble être au cœur d’une foisonnante diplomatie parallèle, destinée à s’assurer le maximum de soutiens dans le monde sur le sujet et à contrer les plans de l’adversaire. Pour cela, Rabat déploierait toute une palette de jeux d’influence : auprès de journalistes et de centres de recherche afin qu’ils relaient les points de vue marocains ; de groupes de pression, dont le lobby israélien au Etats-Unis, de gouvernements étrangers ou dans les organisations internationales.

    Précieux relais à l’ONU

    Les documents mis en ligne dévoilent la relation tendue que le Maroc entretient avec le secrétariat général de l’ONU. Dans un fax du 22 août 2014, Omar Hilale, représentant du Maroc auprès des Nations unies à New York, préconise une nouvelle stratégie contre « la tentative de délégitimation de la marocanité du Sahara » menée par le secrétariat général, à l’origine d’un « véritable complot ». Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, semble particulièrement détesté. Il faut, écrit M. Hilale, « isoler Ross, l’affaiblir et le pousser dans ses derniers retranchements au sujet de son agenda caché sur le Sahara ». M. Ross est décrit dans un autre document comme un « vieil alcoolique ».

    Le royaume déploie beaucoup d’énergie en direction de ses alliés traditionnels occidentaux, les Etats-Unis en premier lieu. Nombre de documents se réfèrent à l’épisode d’avril 2013, lorsque Washington avait présenté une résolution proposant d’élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (la Minurso) aux droits de l’homme. Le projet avait échoué mais décidé le Maroc à redoubler d’initiatives alors que les pays du Maghreb « semblent être relégués à une position de moindre importance sur l’échiquier des intérêts stratégiques de la diplomatie américaine ». De « petits » pays a priori très éloignés du conflit au Sahara occidental sont eux aussi courtisés. Ainsi l’Argentine, le Chili, appelés à siéger au Conseil de sécurité. En octobre 2013, on espère obtenir du nouveau gouvernement du Paraguay le « retrait de la reconnaissance de la pseudo-RASD » (République arabe sahraouie démocratique). Rien ne semble laissé au hasard.

    Au sein du système onusien, le Maroc disposerait de précieux relais pour défendre les intérêts du royaume et être informé des faits et gestes de l’adversaire. Ainsi, la visite de Mohamed Abdelaziz, le président de la RASD, au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève en mai 2013 fait l’objet d’une intense activité de lobbying. « Les démarches que j’ai effectuées, particulièrement auprès de mes interlocuteurs au sein des deux Hauts-Commissariats aux droits de l’homme et pour les réfugiés », ont permis de faire de cette visite « un échec à tous les égards », se félicite en juin 2013 Omar Hilale, alors ambassadeur auprès de l’ONU à Genève.

    La sphère médiatique n’est pas épargnée par Chris Coleman. Mis en ligne le 29 décembre, des échanges de courriels fournis visent Samira Sitaïl, la directrice de l’information de la chaîne de télévision 2M, apparemment en cheville avec un interlocuteur qui pourrait être le chef de cabinet de Yassine Mansouri, le directeur de la DGED, les services secrets extérieurs.

    « Opération des services algériens »

    Trois mois après le début de l’affaire, l’authenticité des documents publiés continue à faire débat. Le journaliste Jean-Marc Manach, spécialiste des questions de cybersécurité, a publié deux enquêtes sur le sujet pour le site Arretsurimages. Après avoir dénoncé dans un premier temps une « intox », il a estimé à la mi-décembre, après consultation de 58 courriels dans leur format original, qu’une bonne partie étaient « techniquement impossibles [à] authentifier » mais qu’une vingtaine d’entre eux étaient authentiques. « Vu la masse de documents et leur niveau de précision, il est exclu que ce hacker ait pu tout inventer ex nihilo. En outre, s’ils étaient faux, le gouvernement aurait protesté. Celui qui se cache derrière Chris Coleman a bien piraté un certain nombre de boîtes mail, même s’il n’est pas exclu qu’il ait modifié certains messages », estime le journaliste marocain Ahmed Benchemsi.

    Les autorités marocaines ont longtemps gardé le silence sur l’affaire, sans toutefois nier, avant de pointer du doigt l’ennemi de toujours : l’Algérie. Le ministre marocain des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, a dénoncé mi-décembre une « opération des services algériens » d’être derrière cette tentative de « déstabilisation ».

    Si l’identité du hacker reste inconnue, sa sympathie pour la cause indépendantiste du Sahara occidental est évidente. La plupart des observateurs jugent sa démarche très éloignée de celle d’un Edward Snowden ou d’un Julian Assange. Ces lanceurs d’alerte avaient agi à visage découvert et fait appel à plusieurs médias pour authentifier et trier les documents détournés, avec un objectif affiché de transparence. Chris Coleman publie lui en vrac courriels, câbles diplomatiques mais aussi photos d’ordre privé et commentaires parfois acerbes, apparemment sans logique véritable, mêlant le vrai et le faux, dans le but de « déstabiliser le Maroc », a-t-il expliqué. « Après ça, la diplomatie marocaine va devoir reconfigurer ses réseaux d’influence. Elle est certes fragilisée mais elle retombera vite sur ses pattes », estime Ahmed Benchemsi.

    Nouvelle République de Guinée, 5 jan 2015

    #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #FrontPolisario #Diplomatie #Lobbying

  • Wikileaks: Le Maroc aurait négocié avec Mokhtar Belmokhtar

    Wikileaks: Le Maroc aurait négocié avec Mokhtar Belmokhtar

    Maroc, Wikileaks, Mokhtar Belmokhtar, terrorisme,

    Le gouvernement marocain a, lui aussi, négocié une sorte de trêve avec Mokhtar Belmokhtar par l’entremise des autorités mauritaniennes. Le makhzen ambitionnait de procéder à une réinsertion des disciples de Belmokhtar dans la société.

    Le site internet de Julian Assange a mis en ligne 30 322 câbles diplomatiques. Certainsd’entre eux concernent directement l’Algérie et le Maroc, avec pour point commun le terroriste Mokhtar Belmokhtar.

    Un câble notamment révèle que «Rabat aurait encouragé Nouakchott à négocier avec Mokhtar Belmokhtar». «Le gouvernement mauritanien, encouragé par le Maroc, a tenté de négocier un règlement avec Belmokhtar qui aurait permis à ses disciples de réintégrer la société. Ces négociations ont cependant été rompues durant l’été 2010 et le groupe Belmokhtar a poursuivi son soutien opérationnel à AQMI dans la région », écrivait le site marocain Yabladi, reprenant des extraits de ce câble diplomatique.

    Cela dit, l’article du journal électronique marocain chute d’une manière inattendue : «Ces nouvelles révélations pourraient davantage détériorer les relations entre le Maroc et l’Algérie», s’alarmant des retombées de telles révélations.

    Massi M.

    Focus Algérie, 19 mars 2016

    #Maroc #Wikileaks #MokhtarBelmokhtar #AlQaida #Terrorisme

  • Wikileaks : Les rapports entre l’Algérie et le Maroc

    Wikileaks : Les rapports entre l’Algérie et le Maroc

    Maroc, Algérie, Wikileaks, Sahara Occidental, Front Polisario,

    L’obsession algérienne, propagande contre le Front Polisario et un alignement total sur les Américains
    par Luones Guemache

    Soixante-dix pages de mémos diplomatiques émanant essentiellement de l’ambassade américaine à Rabat et couvrant la période entre 2005 et 2009. TSA s’est procuré les notes de la diplomatie américaine sur le Maroc, avant leur publication sur le site américain Wikileaks. Ces documents relatent notamment les conversations entre des responsables américains et des officiels marocains à Rabat : les ministres de l’intérieur et des affaires étrangères, les chefs des renseignements intérieurs et du contre-espionnage, de hauts cadres de l’Etat…

    On y trouve un peu de tout mais certains sujets reviennent régulièrement dans les échanges entre les Américains et leurs interlocuteurs marocains : la lutte contre le terrorisme islamiste au Maghreb et dans la région du Sahel, l’Algérie, la gestion de l’islam dans le Royaume ainsi que des sujets internationaux comme le nucléaire iranien -on apprend par exemple que Rabat était opposé à la bombe dès 2006 bien avant la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en 2009.

    Les documents mettent au jour l’obsession algérienne chez les responsables marocains. Dans leurs conversations avec les responsables américains, les Marocains mettent souvent en avant « le manque de coopération » des Algériens en matière de lutte contre le terrorisme dans la région. Ils imputent l’émergence d’Aqmi aux « échecs » d’Alger en matière de lutte contre le terrorisme. Une analyse que les Américains ne partagent pas. Selon eux, c’est au contraire grâce aux succès de l’Algérie que l’ex-GSPC a été contraint de s’associer avec Al-Qaïda pour créer Aqmi.

    Des responsables ont suggéré un lien direct entre le Front Polisario et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). On découvre aussi une implication plus importante qu’on pouvait l’imaginer de Rabat au Sahel. On apprend par exemple qu’en 2007, le Niger avait sollicité l’appui militaire du Maroc contre un groupe terroriste qui a pénétré depuis son territoire depuis l’Algérie. Pourquoi une telle demande n’avait-elle pas été adressée directement à l’Algérie ? Mystère.

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    Quand les responsables marocains parlent de l’Algérie comme d’une menace
    par Yazid Slimani

    Dans leurs entretiens avec les diplomates et les responsables américains en visite à Rabat, les officiels marocains accusent les Algériens de mettre de la mauvaise volonté pour coopérer avec eux dans la lutte anti-terroriste. C’est par exemple le cas du Directeur général pour la surveillance du territoire (services de renseignements intérieurs), Abdelatif Hammouchi, Lors de la visite à Rabat de l’assistante du président américain pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend. « La coopération avec les Algériens est erratique affirme Hammouchi. Parfois ils nous fournissent de très bonnes informations et parfois on dirait qu’il s’agit d’impasse. Ces sont des partenaires difficiles, ajoute Yassine Mansouri (chef de la Direction générale des études et de la documentation, le service de contre-espionnage marocain, ndlr) », rapporte une note diplomatique du 31 juillet 2007, obtenue par TSA avant sa publication sur Wikileaks.

    Plus tôt la même année, le Directeur général des affaires bilatérales au ministère marocain des Affaires étrangères Youssef Amrani, avait ainsi « suggéré que l’émergence d’AQMI était principalement due aux échecs du gouvernement algérien », rapporte une note du 18 mai. Une position que ne partagent visiblement pas les Etats-Unis qui défendent la politique anti-terroriste de l’Algérie. A l’accusation de Amrani, un diplomate américain répond en effet que « le GSPC a été forcé de s’associer avec AQMI parce que le gouvernement algérien a réussi à le marginaliser ».

    Dans la même note, le diplomate américain constate que Khalid Zerouali, en charge de la sécurité des frontières marocaines au ministère de l’Intérieur «s’est hérissé » lorsque les officiels américains ont cité l’Algérie comme « un modèle » dans la lutte anti-terroriste en Afrique du Nord. Pour Zerouali, « le Maroc est beaucoup plus stable et sûr alors que je ne peux pas voyager d’Alger à Oran sans crainte ».

    Les documents de Wikileaks révèlent aussi que le Maroc soupçonne depuis longtemps l’Algérie de chercher à développer un programme nucléaire militaire. Une inquiétude rapportée notamment dans une note diplomatique américaine du 21 novembre 2006 transmise cinq jours après un entretien entre le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Omar Hilale et l’ambassadeur américain à Rabat au sujet du programme nucléaire de l’Iran. Hilale affirme ainsi qu’ « un Iran doté de l’arme nucléaire serait un désastre pour la région et spécialement pour le Maroc. Cela provoquerait une course à l’armement dans la région et cela accélèrerait la poursuite de ce qu’il a décrit comme un programme nucléaire militaire algérien similaire même s’il n’est que naissant ». « Si l’Iran réussit, dans les dix ans, d’autres pays du Moyen-Orient auront la bombe et les Algériens suivront peu après, a-t-il dit », précise la note.

    Enfin, selon Rabat, si les relations bilatérales avec Alger ne s’arrangent pas, la responsabilité serait entièrement algérienne. Dans le mémo du 31 juillet 2007, les diplomates américains rapportent qu’après une visite à Alger, Fouad Ali Himma, adjoint au ministre de l’Intérieur leur a affirmé que « les efforts marocains répétés pour réduire l’abîme diplomatique ont été rejetés. Il a assuré avoir dit aux Algériens que le Maroc était prêt à rouvrir sa frontière et à prendre d’autres mesures pour rétablir la confiance, mais les Algériens ne nous ont jamais dit ce qu’ils voulaient », citent-ils. Il a attribué ce qu’il décrit comme l’intransigeance algérienne à l’écart générationnel et de mentalités entre les dirigeants des deux pays », rapporte la note américaine qui précise que Himma est un proche du roi Mohammed VI souvent considéré comme plus puissant que le ministre de l’Intérieur lui-même.

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    En proie à de nombreux problèmes, l’armée marocaine est préoccupée par le Front Polisario et l’Algérie
    par Samir Allam

    C’est un portrait peu flatteur que les diplomates américains dressent de l’armée marocaine. Dans un câble classé « secret » daté d’août 2008 et révélé par le site Wikileaks, les diplomates américains en poste à Rabat évoquent une armée marocaine en proie à des problèmes de corruption, une bureaucratie inefficace, de faibles niveaux d’éducation dans ses rangs, des menaces récurrentes de radicalisation de certains de ses soldats, une marginalisation politique, des équipements vieillissants et un déploiement de la plupart de ses forces dans le Sahara occidental.

    Les effectifs de l’armée marocaine sont estimés à 218.000 soldats, selon le mémo de l’ambassade américaine à Rabat. L’armée de terre compte 175.000 soldats, 13.000 militaires composent la force aérienne est 7.800 sont dans la marine. La gendarmerie, qui « dépend directement du roi », compte 22.000 éléments. Le salaire moyen pour les militaires soldats est d’environ 2.000 dirhams (270 USD) par mois, note le mémo. Les officiers sont mieux rémunérés, avec un salaire de départ d’environ 6.000 dirhams (USD 850) par mois. « Avec des avantages tels que le logement gratuit, ces (salaires) sont raisonnablement compétitifs dans le contexte marocain », souligne le document.

    Le Sahara occidental constitue la principale préoccupation de l’armée marocaine. A une certaine période –que la note ne précise pas–, entre 50% et 70% des effectifs des forces armées marocaines étaient déployés au Sahara occidental.
    Sans surprise, l’autre préoccupation majeure de l’armée marocaine concerne l’Algérie. Selon le document américain, l’armée marocaine possède des « plans d’urgence » et effectue des simulations stratégiques pour contrer une possible attaque algérienne. Toutefois, l’armée marocaine ne dispose pas de troupes déployées le long de la frontière algérienne, selon le mémo. Les militaires marocains sont stationnés dans des garnisons situées à des centaines de kilomètres de la frontière algérienne d’où ils pourraient se déployer en cas d’incursion algérienne.

    Selon les diplomates américains, bien que la frontière entre les deux pays soit fermée et les relations froides, l’Algérie ne constitue pas une menace imminente pour le Maroc. Dans le cas d’une confrontation entre les deux pays, celle-ci aurait lieu via le Front Polisario, estiment-ils.

    Enfin, les Américains évoquent une solide coopération militaire entre les Etats-Unis et le Maroc. Mais les rédacteurs du document doutent des capacités du Maroc à acquérir des équipements militaires haut de gamme pour moderniser son armée. La cause ? Les coûts élevés de ces équipements ne sont pas à la portée des modestes moyens du royaume.

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    Pour Bouteflika, la France tente de régler ses comptes avec l’Algérie «en appuyant le Maroc»
    par Sonia Lyes

    Les documents de Wikileaks, révélés vendredi 3 novembre dans la soirée par les quotidiens El Pais (Espagne) et Le Monde (France), montrent des divergences de vues importantes entre Alger et Rabat au sujet du conflit au Sahara occidental. Des divergences qui viennent s’ajouter à la mésentente totale entre le président Bouteflika et le roi Mohamed VI.

    « Si je pouvais résoudre le problème je le ferais. Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis » . Ce qu’il faut, c’est que « le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et ils peuvent le faire avec l’aide des Américains », a déclaré le président algérien lors d’une rencontre ». C’est ce qu’a déclaré en 2007 à Alger le président Bouteflika à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend.

    Les Français, confiera le président Bouteflika lors d’une autre rencontre relatée par des diplomates américains, « du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit ». Selon lui, « la France n’a jamais vraiment accepté l’indépendance algérienne ». Elle tente aujourd’hui de régler ses comptes avec l’Algérie « en appuyant le Maroc ».

    En février 2008, recevant un diplomate américain, le président algérien dénonce « le plan d’autonomie » voulu par Rabat à la place du referendum d’autodétermination au Sahara occidental. Pour lui, la proposition marocaine n’offre qu’un semblant d’autonomie. Les provinces algériennes ont d’avantage d’autonomie vis-à-vis d’Alger que ce que propose Rabat pour le Sahara occidental, a fait remarquer le président algérien.

    Une position réaffirmée, en novembre 2009, devant le chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), le général William Ward. « Vous ne pouvez pas défendre l’application d’un principe pour la Palestine et un autre principe pour le Sahara occidental ».

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    A Alger, la CIA dispose de sa propre cellule de surveillance aérienne des groupes terroristes
    par Yazid Slimani

    Pour les Etats-Unis, l’Algérie est devenue ces dernières années le partenaire numéro 1 dans la lutte anti-terroriste au Sahel contre Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). C’est ce qui ressort des derniers documents diplomatiques révélés par Wikileaks. « Aucun pays n’est plus important que l’Algérie dans la lutte contre Al Qaida au Sahel et au Maghreb », affirme ainsi l’ambassadeur américain à Alger David Pearce dans une note du 6 janvier 2010, soit juste après l’inscription de l’Algérie sur une liste des pays à risque par l’Administration américaine pour la sécurité dans les transports.

    Les diplomates américains saluent l’intensité grandissante de la coopération politique, sécuritaire et économique avec l’Algérie. Mais ils se disent frustrés de la réticence des autorités algériennes pour partager leurs renseignements sur les groupes terroristes qui activent dans le pays et reprochent aux forces de sécurité de ne pas avoir transmis les informations qui auraient pu éviter les attentats de décembre 2007 contre les Nations Unies à Alger.

    La coopération dans le domaine du renseignement se fait aussi par l’intermédiaire d’une base active de la CIA qui possède sa propre cellule de surveillance aérienne des groupes terroristes armés sur le territoire algérien via l’Africom. Cette présence de la CIA en Algérie n’a été publiquement révélée qu’en 2009 après l’affaire Warren, l’espion qui avait violé deux algériennes après les avoir droguées.
    D’ailleurs un câble datant du 1er février 2009 publié ces derniers jours par le quotidien libanais Al Akhbar, révèle que l’Etat algérien a fait pression sur la presse pour qu’elle cesse de couvrir cette affaire. Deux jours après la révélation du scandale, « il avait complètement disparu de la presse. L’absence quasi totale de couverture dans la presse publique montre bien que le gouvernement préfère que cette histoire s’apaise », est-il rapporté dans le même mémo.

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    Bouteflika méprise Mohamed VI à qui il ne serrera jamais la main
    par Samir Allam

    Abdelaziz Bouteflika méprise le roi Mohamed VI. Et il l’a fait savoir aux Américains au cours d’entretiens au Palais d’El Mouradia, selon des documents du site WikiLeaks révélés vendredi 3 novembre dans la soirée par le quotidien espagnol El Pais. Mais le président algérien a assuré à ses interlocuteurs que l’Algérie ne fera pas la guerre au Maroc à cause du Sahara occidental et ne permettra pas au Front Polisario de combattre depuis le territoire algérien. Toutefois, la frontière restera fermée jusqu’à la résolution du conflit au Sahara occidental, a expliqué le président Bouteflika.

    « Je ne serrerai pas la main du roi ». Le président Bouteflika a fait cette déclaration en juin 2006 à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, en visite à Alger. Avant de décrire le monarque marocain comme « pas ouvert » et « sans expérience », selon la même source. Selon Abdelaziz Bouteflika, feu Hassan II et Moulay Rachid, frère de l’actuel roi, son plus ouverts. Le président Bouteflika évoque une rencontre avec Moulay Rachid lors d’un match à Séville, en Espagne. « Nous avons bavardé et plaisanté avec bonheur, mais je ne peux pas faire la même chose avec le roi, car nous n’avons pas le même sens de l’humour », a-t-il déploré.

    Selon un document daté du 1er juillet 2006, le président Boutelika a avoué, d’après l’ambassadeur américain à Alger, qu’il croyait au dialogue pour résoudre les problèmes avec le Maroc. Mais il ne croit pas à un dialogue avec le roi Mohamed VI.

    Les présidents Bush et Chirac ont essayé de rendre le président Bouteflika plus clément à l’égard du roi. Le président algérien a rappelé que le roi était encore un enfant quand lui-même était déjà un vétéran de la diplomatie. Mais le roi a fait subir un affront au président Bouteflika en annulant à la dernière minute une visite du premier ministre à Rabat. «Je ne suis pas Jésus, je ne vais pas tendre l’autre joue», avait alors déclaré Bouteflika.

    TSA-Algérie, décembre 2010

    #Maroc #Algérie #Wikileaks #SaharaOccidental #FrontPolisario

  • Un « Wikileaks marocain » qui secoue le pouvoir

    Un « Wikileaks marocain » qui secoue le pouvoir

    Wikileaks, Marocleaks, Maroc, Sahara Occidental, hacker Chris Coleman, DGED, lobbying,

    Le monde vu à travers le prisme du Sahara occidental · Depuis deux mois, un faux profil met en ligne sur Twitter les secrets du royaume. Gouvernement et partis politiques n’osent ni analyser ni débattre des conséquences du piratage de milliers de câbles de la diplomatie marocaine.

    En apparence il n’est pas très professionnel, et pourtant il a réussi à mettre sens dessus dessous les autorités du pays réputé le plus stable de l’Afrique du Nord : le Maroc. Depuis le 2 octobre, un profil anonyme (@chris_coleman24)1 distille sur Twitter des centaines de câbles de la diplomatie marocaine, de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) — l’équivalent marocain de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine ou de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française — et aussi des courriels d’hommes de presse apparemment proches. Il a même mis en ligne des photos privées, comme celles du mariage de la ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, Mbarka Bouaida, qui n’ont guère d’intérêt.

    Tout cela est déversé sur le réseau dans le désordre le plus total — certains documents sont même mis en ligne trois fois — et dans les formats les plus divers. Celui qui se fait passer pour Chris Coleman, l’entraîneur de la sélection de football galloise, a commencé son déballage sur Facebook. Sa page a été fermée. Il a alors émigré sur Twitter, mais son compte a subi le même sort jusqu’à ce qu’il parvienne à convaincre l’entreprise de le rouvrir.

    Ses tweets renvoyaient à des documents mis en ligne sur des sites de stockage et de partage de fichiers tels Dropbox, Mediafire ou 4Shared, mais sur ces supports, ses comptes ont été clôturés. « C’est vrai que depuis quelques jours, le Makhzen2 a multiplié ses menaces pour me décourager », se plaignait-il sur Twitter. « Il a mobilisé d’importantes ressources, notamment financières, pour empêcher la diffusion des informations », ajoutait-il, tout en promettant de continuer à se battre au risque de sa vie. Les métadonnées qui accompagnent ses tweets donnent à penser qu’il est au Maroc, mais il se peut qu’il ait réussi le tour de force de tromper Twitter sur l’endroit où il se trouve.

    UN ÉTAT FÂCHÉ AVEC LES NATIONS UNIES

    Ce jeu du chat et de la souris démontre à quel point celui qui se cache derrière ce profil anonyme est, en apparence, aux antipodes du professionnalisme d’un Julien Assange, l’homme qui avait défié les États-Unis en 2010 en divulguant, avec la collaboration de quatre grands médias, 250 000 télégrammes du département d’État américain.

    Dans un de ses rares commentaires, « Chris Coleman », qui affiche ses sympathies pour l’indépendantisme saharaoui, a expliqué que son but était de « déstabiliser le Maroc ». Il n’a certes pas réussi à le faire, mais malgré son amateurisme sur les réseaux il a secoué le Makhzen.

    La qualité du matériel mis en ligne y est pour quelque chose. On y découvre un État marocain fâché avec le secrétariat général des Nations unies et dont les rapports sont également tendus avec le département d’État américain. Par exemple, le Maroc refuse depuis mai 2014 la prise de fonctions à Laayoune de la canadienne Kim Bolduc, nommée à la tête de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), le contingent de l’ONU déployé dans cette ancienne colonie espagnole.

    Rabat met aussi constamment des bâtons dans les roues de la mission de l’américain Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon au Sahara, un médiateur sourcilleux sur les droits humains et dans le fond favorable à l’octroi de l’autonomie à ce territoire pour résoudre le conflit. Dans un câble d’Omar Hilale, alors ambassadeur marocain auprès des Nations unies à Genève, il est décrit comme un alcoolique, devenu maladroit avec l’âge (il a 71 ans), qui n’arrive même pas à mettre sa veste tout seul.

    Le clou des révélations est sans doute l’accord verbal secret conclu en novembre 2013 à la Maison-Blanche entre le président Barack Obama et le roi Mohammed VI. Les États-Unis y renonçaient — comme ils l’avaient fait en avril de cette année — à demander au Conseil de sécurité l’élargissement du mandat de la Minurso pour qu’elle puisse s’occuper des droits humains, mais obtenaient en échange trois concessions. Le Maroc arrêtait d’abord de faire juger les civils par des tribunaux militaires ; il faciliterait ensuite les visites au Sahara des fonctionnaires du Haut Commissariat aux droits de l’homme et légaliserait les associations sahraouies indépendantistes comme le Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (Codesa) du militant Aminatou Haidar. Sur ce dernier point, il n’a pas encore tenu promesse.

    Si les rapports du Maroc sont plutôt mauvais avec le secrétariat général de l’ONU, ils sont en revanche bien meilleurs avec les deux instances onusiennes que sont le Haut Commissariat aux droits de l’homme et le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), tous deux à Genève. La diplomatie marocaine a su s’y faire des amis parmi les hauts fonctionnaires qui la renseignent sur les initiatives de ses adversaires et l’aident même à faire avorter ou à dénaturer leurs projets. Pour exemple, le séjour presque clandestin à Genève, en 2012, de Mohamed Abdelaziz, le leader du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique3

    Quant aux agents de la DGED et à leurs collaborateurs, ils parviennent, moyennant finance, à ce que des journalistes et des think-tanks français, américains et même italiens produisent des articles et des analyses favorables aux thèses du Maroc et préjudiciables à l’Algérie et au Front Polisario qui revendique, depuis 1973, l’indépendance du Sahara occidental. La DGED s’emploie aussi, à travers des intermédiaires, à séduire le lobby juif aux États-Unis dans l’espoir qu’il pèsera auprès de l’administration Obama pour qu’elle soit plus compréhensive avec les thèses marocaines sur le Sahara. On apprend également qu’Israël et le Maroc maintenaient, du moins en 2011 et 2102, un dialogue politique permanent.

    La lecture de centaines de câbles montre, en définitive, une diplomatie marocaine qui voit le monde à travers la lorgnette du Sahara. Ce bout de désert est partout, dans les réunions du Conseil d’association avec l’Union européenne, dans les visites ministérielles en Europe ou dans les relations avec des pays aussi lointains que le Paraguay. Cette « monomanie » saharienne fait que le Maroc s’intéresse peu à d’autres débats qui traversent la planète. Il ne s’en mêle que s’il peut en tirer un profit pour ce que les diplomates marocains appellent la « question nationale ».

    AUCUNE RÉACTION OFFICIELLE

    Chris Coleman et ses tweets ont été, ces dernières semaines, dans toutes les conversations de couloirs du Parlement de Rabat, dans les cafés que fréquentent les fonctionnaires haut placés, dans les cocktails diplomatiques. Il n’y a eu, cependant, aucune explication publique du gouvernement sur cette faille dans le système de communication, ni sur l’enquête qui serait en cours ou sur ses conséquences politiques. L’opposition n’a pas, elle non plus, jugé utile d’interpeller l’exécutif.

    La presse, elle, est dans sa grande majorité passée en pointillés sur l’affaire, reprenant souvent la thèse de Mbarka Bouaida pour qui, derrière ce faux profil, se cachent des « éléments pro-Polisario » ayant agi avec l’appui de l’Algérie. Plus de deux mois après les premières fuites, le ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar au Sénat et le porte parole du gouvernement Mustapha El-Khalfi devant la presse lui ont emboîté le pas : « C’est une campagne enragée, orchestrée par des adversaires, visant à porter atteinte au Maroc, à son image et à sa puissance ».

    Cette politique de l’autruche d’un gouvernement et d’une classe politique qui ne veut pas — qui n’ose pas — discuter de ce Wikileaks à l’échelle marocaine, marque aussi la différence avec les États-Unis qui, fin 2010, ont enquêté et se sont exprimé publiquement sur les répercussions de cet énorme déballage pour leur politique étrangère et leur image dans le monde. Le Maroc ne s’est pas risqué à cet exercice.

    Le pouvoir exécutif marocain n’est pas assez sûr de lui : il se sent trop harcelé sur « son » Sahara pour en débattre sur la place publique. Les quelques revers diplomatiques qu’il a subis lui font oublier que les poids lourds de la communauté internationale, à commencer par les États-Unis, souhaitent que l’autonomie soit la solution accordée pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis 39 ans. Cela fait plusieurs années qu’ils le disent, tout comme l’Élysée et les successifs gouvernements de l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale. L’indépendance du Sahara, craint-on, signifierait la déstabilisation du Maroc, ce dont personne ne veut en Europe ou en Amérique.

    Pour que l’offre marocaine d’autonomie aille de l’avant il faut cependant qu’elle soit crédible. Cela veut dire avant tout que Rabat doit arrêter de bastonner — ou pire d’emprisonner — ceux qui prônent l’autodétermination du Sahara et sortent dans la rue à Smara, Dakhla ou Laayoune pour la revendiquer.

    Ce message avertissant des conséquences néfastes d’une répression disproportionnée est transmis, de temps en temps, aux Marocains par leurs interlocuteurs occidentaux, à commencer par Christopher Ross, d’après les câbles consultés. Il a même été repris à demi-mot, en janvier 2014, par Driss El-Yazami, président du Conseil national des droits de l’homme créé en 2011, lors d’une discussion à Rabat sur la mise en œuvre de l’accord secret de Washington, selon un compte-rendu de cette réunion. Mais le message ne passe pas. Rabat fait la sourde oreille.

    Ignacio Cembrero

    Orient XXI, 15/12/2014

    #Maroc #Marocleaks #Wikileaks #SaharaOccidental #HackerChrisColeman #DGED #Diplomatie #Lobbying

  • Morocco: A king’s friend arrested in possession of hashish

    Morocco: A king’s friend arrested in possession of hashish

    Morocco, Mohammed VI, Senegal, Karim Wade, hashish, Western Sahara, Wikileaks

    According to a cable from the American embassy in Rabat, revealed by the website Wikileaks on September 6, 2009, a Moroccan police officer arrested Karim Wade at the Casablanca airport, in possession of hashish. The Minister of State was detained for some time before being released on the orders of Mohammed VI. This oversight earned the officer a transfer to Western Sahara as punishment. Here is the full text of the diplomatic cable:

    S E C R E T RABAT 000752

    SIPDIS
    NOFORN

    DEPT FOR INL/AAE AND NEA/MAG
    MADRID AND PARIS ALSO FOR DEA

    E.O. 12958: DECL: 09/02/2019
    TAGS: SNAR PINS PINR WADE KARIM MO SG

    SUBJECT: MOROCCAN DRUG INTERDICTION: TWO STEPS FORWARD, ONE STEP BACK

    REF: RABAT 0486 (NOTAL)

    Classified By: Charge d’Affaires, a.i.,
    Robert P. Jackson for reasons 1.4 (b) and (d).

    1. (S/NF) Summary: Since at least August 14, when according to Moroccan media police arrested 16 suspected drug barons in a major operation across the country, the press has been reporting regularly on some aspect of the GOM,s efforts to disrupt the drug trade and apprehend those suspected of involvement in it. From reports of confiscation and eradication to implication of current or former high-ranking or elected officials, observers are treated to a steady diet of drug-related fare. To date, between 110 and 140 tons of cannabis has been seized although some has reportedly made its way back to the streets. With the Islamic holy month of Ramadan underway, one Moroccan likened this both to an exercise in « cleansing » and to a soap opera, remarking that every year during Ramadan it seems a scandal of some sort plays out in the papers. Included in this one is the arrest of Senegalese Minister of State Karim Wade, son of Senegalese President Abdoulaye Wade. With drugs center-stage this year, the scene is SET for off-camera whispering and back-stage political expediency. End summary.

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    Two Steps Forward
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    2. (U) Citing a statement from the National Security Service (DGSN), Moroccan media reported that on August 14 police arrested 16 suspected drug barons in a major operation in several cities across the country. Police seized a large quantity of hard drugs, as well as false documents, including identity papers and drivers’ licenses. They also impounded vehicles and other equipment. A police source told one Moroccan daily that many of the arrests were made in the northern Tetouan and Nador regions of the country. The source also said the investigation is expected to yield further information about what he called one of the biggest drug busts in Morocco this year.

    3. (U) The action comes on the heels of a major operation earlier this year in which Moroccan police arrested more than 100 persons, also in Nador. Those arrests included police officers, gendarmes, sailors and soldiers. A trial date has not been set, as the prosecution continues to develop the case. The Public Prosecutor at the Casablanca Court stated on August 25 that criminal justice applies to all persons shown to be involved in drug trafficking, regardless of their title or position.

    ————–
    And Maybe More
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    4. (U) Perhaps indicative of the assertion that there is no one outside the reach of the law, media on August 31 reported widely on the arrest of former Member of Parliament Mohammed Jouahi, considered by some to be among the biggest and most powerful of the drug barons. Jouahi was, and may still be, a member of the centrist RNI party; some reports note the party leadership was quick to assert that he was no longer a member. Further reports of an ongoing crackdown state that high-profile arrestees have implicated a number of security officers and attorneys in several areas of the country. Journalists have speculated that the current campaign against drug trafficking in the country has come on orders from the highest levels.

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    But One Step Backward
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    5. (S/NF) If it is the highest levels that are directing the crackdown, they may be directing the outcome of drug interdiction effort as well. It was reported in mid-August that a senior police official at the Casablanca airport was abruptly reassigned to a post with no responsibilities in Layounne, the Western Sahara. The reasons given varied: one paper stated it was because he had stopped a relative of an African leader who was carrying drugs; others claimed it was due to an unspecified series of professional mistakes, perhaps even a sexual scandal. Intelligence reports confirm that it was the former, and that the relative stopped was the son of Senegalese President Abdoulaye Wade. The son, Senegalese Minister of State for International Cooperation, Land Use, Air Transport and Infrastructure Karim Wade, was apparently found in possession of hashish while passing through airport security. King Mohammed VI, with whom Wade is a close friend, reportedly did not appreciate the actions of the local authorities who failed to inform him that Wade had been detained; so he reassigned two officials.

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    Comment
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    6. (S/NF) While reports of the crackdown on the drug trade in Morocco suggest that authorities continue to focus on the problem, their efforts are not immune to politicization.
    Given that the younger Wade,s arrest could imperil relations between Morocco and Senegal, one can understand the King’s pique at the Casablanca airport police. Post reported reftel on the potential impact of drug eradication on voter participation in the June local elections; this latest incident suggests that, despite the king,s ongoing calls for judicial reform, apprehension for criminal offense, too, is subject to political expediency. End comment.

    Jackson

    #Morocco #MohammedVI #KarimWade #WesternSahara #Hashish

  • Maroc: Une Armée marginalisée et inefficace

    Maroc: Une Armée marginalisée et inefficace

    Maroc, armée, Wikileaks, corruption, intégrisme, islamisme,


    Les Forces Armées Marocaines « sont toujours éclaboussées par la corruption, l’inefficience bureaucratique, leur bas niveau d’éducation, certains de leur soldats courent le risque de tomber dans le radicalisme, elles sont politiquement marginalisées et le gros de leurs effectifs sont déployés au Sahara Occidental ». « Elles se modernisent mais elles continuent à être lestées par de vieux problèmes ». L’ambassadeur des États Unis au Maroc, Thomas Riley, a élaboré, en août 2008, un rapport exhaustif et confidentiel de neuf feuillets sur l’armée marocaine avec l’aide des attachés de défense et de sécurité. C’est une véritable radiographie des Forces Armées Royales aujourd’hui encore très mal connues.

    Les effectifs des trois armées s’élèvent à 218.000 hommes -10.000 de moins que ceux qui sont sous les drapeaux en Espagne- dont la moitié, voire même 70%, se trouvent au Sahara. Seules 40% de ces unités déployées dans cette ancienne colonie espagnole, un pourcentage assez bas, sont réellement opérationnelles. Les jeunes qui s’enrôlent comme soldats touchent 2.000 dirhams par mois (180 euros) et les officiers en début de carrière 6.000 dirhams (540 euros). A cela il faut ajouter un logement de fonction ce qui les place « dans une situation relativement confortable dans le contexte marocain ».

    Auteurs de deux coups d’État malheureux au début des années soixante dix, les militaires marocains sont encore étroitement surveillés. « Nous pensons que la monarchie estime toujours qu’ils représentent la plus grande menace pour la couronne ». « Les officiers continuent à être écartés de la prise de décisions politiques et même leur participation à des débats sur la force militaire du Maroc est restreinte ». Leurs relations avec les officiers des armées étrangères, y compris les attachés militaires américains, son aussi réduites. Du coup la qualité de l’information sur les Forces Armées Royales laisse à désirer.

    L’approbation du roi

    Ce manque de confiance royal à pour conséquence « qu’il n’y a pas de mouvements de troupes, de man½uvres ni de voyages officiels, à l’intérieur ni à l’extérieur du pays, sans l’approbation du roi ». Au Maroc il n’y a pas de Ministère de la Défense mais une petite administration civile, qui dépend du premier ministre, dont le rôle est de contrôler la gestion. Le Ministère des Affaires Étrangères s’occupe, quant à lui, de la participation marocaine dans des opérations de maintien de la paix. « Toutes les autres questions en rapport avec la défense se décident au palais royal », précise Riley.

    L’ambassadeur est cependant de l’avis que « certains symptômes montrent que la confiance du roi dans les Forces Armées s’accroît ». Pour preuve « la hausse significative des dépenses militaires » avec, par exemple, l’achat de 24 chasseurs bombardiers américains F-16. « Récemment le roi a autorisé les vols militaires au nord de Ben Guérir [la plus grande base militaire marocaine à 200 kilomètres au sud de Rabat], ce qui n’était pas permis jusqu’à présent car le souverain souhaitait que les militaires restent éloignés du palais de Rabat ».

    Le principal défi auquel doivent faire face les Forces Armées c’est la corruption, d’après Riley. Elle touche surtout les niveaux supérieurs de la hiérarchie militaire. Elle a une origine historique car, après les deux coups d’État frustrés, Hassan II déclara aux militaires : « Soyez loyaux et vous pourrez en tirer profit ». « Des rapports dignes de foi signalent que le lieutenant général Benanni tire justement profit de son poste de commandant en chef du secteur sud ». Il en tire « des revenus des contrats militaires et exerce son influence sur les décisions du monde des affaires ». « Une rumeur très répandue veut qu’il soit le propriétaire d’une bonne partie des pêcheries au Sahara Occidental ». « Comme d’autres officiers vétérans Benanni possède une fastueuse résidence familiale qui fut probablement construite avec l’argent recouvré des pots de vin ».

    Pénétration islamiste dans les armées

    « Une position de leader dans une région est, pour la hiérarchie militaire, une source importante de revenus non légaux », affirme l’ambassadeur. « Il y a même des rapports sur les élèves de l’académie militaire marocaine qui soudoient pour améliorer leur classement scolaire et obtenir ainsi [à leur sortie d’école] des postes militaires lucratifs ». « Des postes de commandement dans le secteur sud, c’est-à-dire au Sahara Occidental, sont considérés parmi les plus lucratif étant donnée la concentration, là bas, de l’activité militaire (…) ». « Le Gouvernement du Maroc semble chercher des formules pour freiner la corruption dans les rangs des militaires en formation, en commençant par les colonels et jusqu’au bas de la hiérarchie ».

    Un problème mineur, comparé à la corruption, est la pénétration islamiste dans les armées. Certaines informations « suggèrent qu’un petit nombre de soldats sont susceptibles de tomber dans l’islamisme radical ». Après les attentats de 2003 à Casablanca, qui firent 45 morts, les enquêteurs « ont identifié des militaires » faisant partie de la conspiration. Plus tard la police arrêta « plusieurs militaires et gendarmes faisant partie d’autres cellules terroristes dont l’une vola des armes dans une base (…) ».

    Parmi les mesures préventives prises pour empêcher la propagation de l’islamisme radical dans l’armée figurent « l’élimination des mosquées dans toutes les casernes (…) et le déploiement de la contre intelligence militaire, appelée le Cinquième Bureau, avec ses agents secrets pour surveiller les activités radicales dans les mosquées » proches des bases militaires.

    El Pais, 02/10/2010

    #Maroc #Armée #Wikileaks #EtatsUnis

  • WikiLeaks: corruption au sein de la famille royale marocaine

    WikiLeaks: corruption au sein de la famille royale marocaine

    Maroc, corruption, immobilier – WikiLeaks: corruption au sein de la famille royale marocaine

    Le roi du Maroc Mohammed VI s’est efforcé d’éradiquer la corruption au sein de la famille royale, mais celle-ci conserve, par le biais de ses intérêts, une emprise puissante sur les grandes entreprises du pays, selon les câbles de WikiLeaks.

    La famille royale du Maroc utilise les institutions de l’État pour « contraindre et solliciter des pots-de-vin » dans le secteur immobilier lucratif du pays, selon un rapport de diplomates américains ayant fait l’objet d’une fuite.

    Des informations sur la corruption à haut niveau impliquant les dirigeants de l’allié le plus proche de Washington en Afrique du Nord ont été portées à l’attention du consulat américain à Casablanca, la capitale commerciale du Maroc, par un homme d’affaires en 2009, ce qui a conduit les diplomates à décrire « l’effroyable cupidité » des proches du roi Mohammed VI.

    Selon le rapport américain, les décisions concernant Omnium Nord Africain (ONA), une société holding appartenant au roi, sont prises uniquement par le roi et deux de ses puissants associés. « Avoir des discussions avec quiconque d’autre serait une perte de temps », aurait déclaré le directeur de la société.

    L’implication du roi dans les affaires est un sujet brûlant au Maroc, mais les discussions publiques à ce sujet sont sensibles. L’ambassade des États-Unis à Rabat a signalé à Washington, dans un autre câble, que « la corruption est répandue à tous les niveaux de la société marocaine ».

    Mohammed, qui a succédé à son père, Hassan, en 1999, est censé avoir fait le ménage dans la famille royale, mais il semble qu’il n’en ait pas fait assez.

    « Alors que les pratiques de corruption existaient sous le règne du roi Hassan II, elles sont devenues beaucoup plus institutionnelles avec le roi Mohammed VI », indique un câble citant les propos d’un homme d’affaires. Des institutions telles que l’ONA – le plus grand conglomérat du Maroc, qui approuve la plupart des grands projets de développement – contraignaient régulièrement les promoteurs à accorder des droits bénéficiaires à l’ONA, selon les propos de l’homme d’affaires.

    En 2008, l’ONA a licencié Saad Bendidi de son poste de directeur général pour avoir mal géré Wana, la filiale de télécommunications de l’entreprise – une décision qui a attiré l’attention du public sur les activités commerciales du roi. « Malgré l’intrigue qui a entouré le licenciement de Bendidi, les membres de la communauté des affaires de Casablanca ne l’ont pas trouvé particulièrement inhabituel », a indiqué le consulat. « Un franchisé de longue date a fait remarquer que le prédécesseur de Bendidi … n’avait pas non plus passé plus de quelques années à la tête de l’ONA. Comme l’a dit un homme d’affaires, le palais peut être très exigeant. Quand le palais appelle, « si vous ne décrochez pas le téléphone à la première sonnerie, vous avez des problèmes ».

    Les médias ont notamment appelé le roi « à quitter le monde des affaires, invoquant le conflit inhérent entre son rôle d’arbitre ultime du système marocain et celui d’homme d’affaires et de banquier de premier plan au sein de ce système ».

    L’affaire « a jeté le doute sur la transparence des affaires du roi », une « situation explosive » à un moment où les Marocains sont confrontés à la hausse des prix des biens dont la production et la distribution sont souvent assurées par les propres sociétés du roi. Ces questions ont longtemps fait l’objet d’un débat feutré dans les milieux d’affaires marocains, mais « peu s’attendent à ce que le rôle royal dans l’ONA change de sitôt ».

    L’expérience de l’informateur du consulat américain « démontre une réalité dont la plupart des Marocains n’osent que chuchoter – l’influence et l’intérêt commercial du roi et de certains de ses conseillers dans pratiquement tous les grands projets immobiliers ici », indique le câble. « Un ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc, qui reste étroitement lié au palais, nous a séparément déploré ce qu’il a appelé la cupidité effroyable des proches du roi Mohammed VI. Ce phénomène porte gravement atteinte à la bonne gouvernance que le gouvernement marocain s’efforce de promouvoir. »

    The Guardian, 6 décembre 2010

    #Maroc #Wikileaks #Famille_royale #Corruption #Immobilier #EtatsUnis

  • Wikileaks: Le Palais Royal au sommet de la corruption au Maroc

    Maroc, Wikileaks, corruption, palais royal – Wikileaks: Le Palais Royal au sommet de la corruption au Maroc

    Les diplomates américains décrivent des cas concrets ou les conseillers de Mohamed VI demandent des commissions pour autoriser des projets immobiliers

    EL PAÍS – Madrid – 02/12/2010

    « L’influence et les intérêts commerciaux du roi [Mohamed VI] et de certains de ses conseillers » sont perceptibles « dans chaque grand projet immobilier au Maroc ». Le conseiller commercial des Etats Unis, rattaché au Consulat américain à Casablanca, est arrivé à cette conclusion, en décembre de l’année dernière, après s’être réuni séparément avec des représentants du secteur ayant eu affaire, de près ou de loin, au palais royal.

    Dans une note secrète du 11 décembre de l’année dernière le conseiller commercial signale le nom de ses sources et raconte avec toutes sortes de détails l’histoire d’un homme d’affaires qui, pour le compte d’un consortium international, souhaitait invertir 220 millions de dollars (162 millions d’euros) dans un projet immobilier. Pour ne pas porter préjudice aux sources du conseiller, EL PAÍS omet de donner les noms de ses interlocuteurs et des sociétés mentionnées dans la note américaine.

    L’homme d’affaires obtint un permis de construire du gouverneur de la région où il voulait invertir, mais peu après le palais « l’encouragea vivement » à s’associer avec lui à travers une société appartenant à la famille royale. L’investisseur rejeta la proposition et dut supporter trois mois de paralysie du projet ».
    Au bout d’un moment la société appartenant au palais proposa alors à l’homme d’affaires de lui organiser une visite dans un pays du Golfe Persique ou il avait de nombreux contacts pour essayer d’encourager l’investissement étranger au Maroc. En échange de ce service il serait « le seul propriétaire » de son projet immobilier au Maroc. Il accepta la proposition.

    Corruption

    La délégation marocaine qui voyagea à ce riche pays du Golfe était dirigée par l’un des plus hauts cadres d’une des sociétés appartenant à la famille royale. Lors d’une réunion avec les investisseurs de la place le cadre marocain leur expliqua que seules trois personnes au Maroc étaient habilitées à prendre les décisions sur les grands investissements immobiliers: Fouad Ali el Himma, grand ami du souverain et leader du Parti Authenticité et Modernité (PAM) ; Mounir Majidi, secrétaire particulier de Mohamed VI, et le roi lui-même. « Parler avec quelqu’un d’autre est une perte de temps », leur dit-il. La PAM est le parti qui gagne les dernières élections municipales en juin 2009.

    Après le retour de la délégation au Maroc, la société appartenant au palais reçu des instructions de ses propriétaires de mettre presque complètement en oeuvre l’accord conclu avec l’homme d’affaires qui souhaitait investir au Maroc. Elle ne lui demanda qu’une participation de 5% dans son projet. « Les principales institutions et les procédures de l’Etat marocain sont utilisées par le palais pour faire pression et demander des pots de vin dans le secteur immobilier », déclare un célèbre homme d’affaires au conseiller commercial. « Même si la corruption était pratiquée du temps du roi Hassan II, ces habitudes ont acquis un caractère plus institutionnel avec le roi Mohamed VI ».
    Le conseiller prend ces commentaires pour de l’argent contant dans son rapport. Ils sont étayés par les observations que lui fait un ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc « qui continue à avoir des relations étroites avec le palais ». Ce dernier confie au conseiller que certains proches de Mohamed VI font preuve « d’une honteuse gloutonnerie ». « Ce phénomène sape sérieusement la bonne gouvernance que les autorités du Maroc s’efforcent de promouvoir », ajoute-il.

    Entreprises espagnoles

    Même Luís Planas, l’ambassadeur d’Espagne à Rabat pendant les six dernières années (2004-2006), reconnut les difficultés pour investir au Maroc lors d’un déjeuner, en mars 2006, avec Thomas Riley, son homologue américain. Après avoir évoqué le lancement d’un plan espagnol de 200 millions d’euros pour encourager les petites et les moyennes entreprises espagnoles à traverser le Détroit de Gibraltar, Planas expliqua qu’il serait sans doute utile mais il lança aussi un avertissement : A cause de son manque de transparence, le Maroc est un pays qui donne à réfléchir quand il s’agit de faire des affaires.

    La Consulat des États-Unis à Casablanca fut lui aussi victime de la corruption quand il voulut acheter un terrain pour disposer de plus de place, d’après la note qu’il envoya au Département d’État en mars 2008. « Plus de 30 endroits ont été identifiés, mais une vingtaine ont du être enlevés de la liste parce que les vendeurs ne voulaient pas signer un contra légal ». « D’autres ont refusé de vendre car ils attendaient que les prix montent ». « Parmi ceux qui étaient disposés à vendre nombreux étaient ceux qui voulaient de l’argent sous la table (…) ».

    Source: El Pais, 02/10/2021

    #Maroc #Wikilelaks #Palais_royal #Corruption #Immobilier

  • Bouteflika: Francia intenta saldar cuentas con Argelia respaldando a Marruecos (Wikileaks)

                                  Sahara Occidental, Marruecos, Argelia, Marruecos, Wikileaks


    Abdelaziz Bouteflika & Frances Townsend


    Francia jamás aceptó la independencia argelina e intenta saldar cuentas con Argelia respaldando a Marruecos, estimó en 2007 el presidente argelino Abdelaziz Buteflika, según un cable diplomático estadunidense revelado por Wikileaks.

    Los franceses, por el peso de su historia colonial en el Magreb, son incapaces de tener un rol constructivo en el conflicto del Sáhara Occidental, estimó Buteflika en un encuentro con Frances Fragos Townsend, consejera del presidente estadunidense George W. Bush para temas de seguridad.
    Sobre el Sáhara Occidental, si pudiese resolver el problema lo haría, aseguró. Pero no puedo hablar en nombre de los saharauis, añadió. Lo que hace falta es que Marruecos y el Polisario encuentren una solución y pueden hacerlo con la ayuda de los estadunidenses, habría dicho el presidente argelino.
    Según otro documento fechado en 2008, tras un encuentro con un diplomático estadunidense, Buteflika juzgó que en vez de tratar el tema de manera elegante aceptando una independencia del Sáhara Occidental que habrían podido controlar o supervisar, los marroquíes deseaban en realidad un Anschluss (cierre final a la situación), como Sadam Husein con Kuwait. En noviembre de 2009 el presidente argelino criticó al rey de Marruecos, Mohamed VI. No es abierto y le falta experiencia, habría dicho, aunque parece que aprecia a su hermano, Mulay Rachid, con quien afirma haber platicado agradablemente en un encuentro en Sevilla, España, según otro cable estadunidense.
    En cuanto a los marroquíes, de acuerdo con los documentos difundidos, las críticas contra Argelia son legión. En Argel, explican responsables marroquíes en junio de 2009 al enviado especial del secretario general de la ONU, Christopher Ross, el poder está aún en las manos de generales dogmáticos, petrificados con la idea de un plan de autonomía para el Sáhara presentado por Rabat. Las relaciones entre Argel y Rabat son tensas, en particular por el conflicto del Sáhara Occidental, antigua colonia española que fue anexada por Marruecos en 1975.
    Marruecos propone a los saharauis un plan de autonomía bajo su soberanía, pero niega toda posibilidad de independencia.
  • WikiLeaks: lo que Bouteflika piensa de Mohammed VI

                         Sahara Occidental, Bouteflika, Marruecos, Mohamed VI, Wikileaks,

    Un abismo de malentendidos y prejuicios separa a los líderes argelino y marroquí. Los telegramas revelados por el sitio WikiLeaks muestran cuán profundas son las diferencias. 
    Además del conflicto sobre el Sáhara Occidental que azota las relaciones entre Argel y Rabat, los dos líderes no se caen bien.
    El presidente argelino ve en Mohammed VI a un hombre sin abrir y sin experiencia. La aversión de Abdelaziz Bouteflika hacia el rey marroquí es tal como promete, en una confianza a la asistente del presidente estadounidense George Bush para la seguridad interna y antiterrorista, Frances Fragos Townsend , no para « darle la mano ».
    El presidente argelino dice que prefiere al hermano del rey, Moulay Rachid, con quien dice que « bromeó y tuvo una buena charla » durante una reunión en Sevilla, España, según otro memorando de Estados Unidos. 
    « Charlamos y bromeamos alegremente, pero no puedo hacer lo mismo con el rey porque no tenemos el mismo sentido del humor », lamentó. Respecto al Sahara, el jefe de Estado argelino asegura que si pudiera resolver el problema, lo haría. 
    “Pero no puedo hablar por los saharauis”, dijo. « Lo que se necesita es que Marruecos y el Polisario encuentren una solución y puedan hacerlo con la ayuda de los estadounidenses », agregó el presidente argelino.
    En febrero de 2008, según otro telegrama emitido después de una entrevista con un diplomático estadounidense, Abdelaziz Bouteflika dictaminó que en lugar de mostrar un enfoque « elegante » al aceptar una independencia del Sáhara Occidental que podrían haber « controlado » o « supervisado », los marroquíes en realidad quiero « un » anschluss « (una conexión) como Saddam Hussein con Kuwait ». 
    El « plan de autonomía » deseado por Rabat en lugar del referéndum de autodeterminación ofrece, según Bouteflika, sólo una apariencia de autonomía. Las provincias argelinas tienen más con respecto a Argel, argumenta.
    Las vistas malsanas de París
    Según los memorandos difundidos por WikiLeaks, el presidente argelino está rumiando su resentimiento con Francia que, en sus palabras repetidas por Le Monde, « nunca aceptó realmente la independencia de Argelia » y está tratando de ajustar cuentas con Francia. 
    Argelia « apoyando Marruecos. « Los franceses », por el peso de su historia colonial en el Magreb, son incapaces de desempeñar un papel constructivo en el conflicto « del Sahara, dijo también durante un encuentro con Frances Fragos Townsend, asesor del presidente George W. Bush por asuntos de seguridad, según estos memorandos hechos públicos por Le Monde. 
    Parece que el presidente francés ha sido bastante torpe en su diplomacia hacia los países del Magreb. Si bien el presidente argelino le atribuye objetivos malsanos, Marruecos se ha sentido « traicionado » por haber reservado su primer viaje fuera de Europa para Argelia.
    Si el presidente critica sin rodeos al reino de Shereef, los familiares del rey le devuelven el favor. Explicaron, en junio de 2009, al representante personal del secretario general de la ONU, Christopher Ross, que « el poder sigue en manos de generales dogmáticos », « petrificados » ante la idea del plan de autonomía para el Sahara presentado por Rabat. 
    Argelia es descrita como una « amenaza », un país que bloquearía a Marruecos para luchar eficazmente contra el terrorismo y que buscaría adquirir armas nucleares.
    En la nota de 31 de julio de 2007, Fouad Ali Himma, viceministro del Interior, subraya, tras un viaje a Argel, que « los reiterados esfuerzos marroquíes para reducir la brecha diplomática han sido rechazados ». 
    « Les dijimos a los argelinos que Marruecos estaba listo para reabrir su frontera y tomar otras medidas para restablecer la confianza, pero los argelinos nunca nos dijeron lo que querían », afirma. Los estadounidenses también juzgan severamente a Marruecos.
    Un cable diplomático fechado el 4 de agosto de 2008 y procedente de la embajada de Estados Unidos en Rabat, transmitido por El País, Thomas Riley, embajador de Estados Unidos en Marruecos de 2003 a 2009, retorna extensamente a la « cooperación ejemplar » entre los ejércitos de ambos países. 
    Pero también insiste en la corrupción dentro del ejército marroquí, citando a un general por su nombre. Otros memorandos mencionan prácticas fraudulentas en el sector inmobiliario en Marruecos.
    El Watan, 05/12/2010