Étiquette : Wikileaks

  • Maroc : Corruption et trafic de drogue gangrènent l’armée (diplomate américain)

    UN RAPPORT CONFIDENTIEL DU CONSULAT US À CASA EN FAIT ÉTAT : Corruption et trafic de drogue gangrènent l’armée marocaine

    Les estimations les plus « condescendantes » envers le royaume chérifien indiquent que la drogue produite par ce dernier et destinée au Vieux Continent génère en moyenne un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de pas moins de… 30 milliards d’euros.

    Tout porte à croire que certaines capitales occidentales en ont marre de devoir constamment fermer les yeux sur les agissements délictueux du royaume chérifien, en contrepartie de son soutien à l’entité sioniste et de son rôle de gendarme zélé, qu’aucun crime de rebute, dans la lutte méditerranéenne contre l’émigration clandestine. C’est, en tout cas, ce que relève en un rapport clair daté de 2008 du consulat américain basé dans la capitale économique du Maroc, Casablanca, et dont nous avons pu consulter une partie du contenu. Celui-ci, en effet, ne laisse pas d’incriminer directement l’ensemble des officiers supérieurs de l’armée royale marocaine. Il y est révélé, en effet, que ces derniers « ne sont occupés que par la corruption, le trafic d’influence et le trafic de drogue ».

    Le même rapport va encore plus loin en ajoutant que ce phénomène est encore plus prononcé dans les provinces du Sud, et plus précisément les territoires occupés sahraouis. Ces officiers supérieurs, menés par un général corrompu dont les activités ont fini par gangréner en profondeur tous les rangs de cette armée d’occupation, mettent à profit l’effort de guerre déployé par le roi Hassan II et plus tard par son fils Mohamed VI, pour détourner à leur profit de très gros contrats d’armements, d’équipements et de ravitaillement.

    Accablant, le rapport va encore plus loin pour relever que cette corruption et ce trafic de drogue n’épargnent même pas les responsables civils du Makhzen, et même les membres et proches de la famille royale. Un exemple parmi d’autres pour illustrer cet état de fait : le rapport parle d’un investissement immobilier fort d’une enveloppe de pas moins de 220 millions d’euros bloqués pendant des mois, avant que le promoteur en question n’accepte de se délester de 5 % de ce montant au profit de hauts responsables civils et militaires, qualifiés de proches du palais royal.

    À simple titre illustratif aussi, pour se faire une idée sur l’ampleur de ce trafic généralisé et mené à très grande échelle, contentons-nous de relever ici que des rapports européens indiquent que le trafic de la drogue marocaine à destination du Vieux continent produit annuellement un chiffre d’affaires de l’ordre de pas moins de 30 milliards d’euros.

    Kamel Zaidi

    Le Courrier d’Algérie, 1 juin 2020

    Tags : Maroc, drogue, cannabis, haschich, marijuana, trafic, stupéfiants, Wikileaks,

  • Algérie : Chakib Khelil est au cœur de la corruption (Wikileaks)

    WIKILEAKS. RÉVÉLATION D’UN RESPONSABLE DE BP

    Chakib Khelil est au cœur de la corruption

    Les diplomates américains n’ont pas de mots assez durs pour qualifier le comportement de l’ancien ministre de l’Energie dans la gestion de Sonatrach. Ils affirment, crûment, que Chakib Khelil était au «centre de la corruption» de la compagnie nationale d’hydrocarbures.

    Dans un mémo daté du 21 février 2010, l’ancien ambassadeur David Pearce rapporte que «ni l’enquête sur la corruption ni le conflit politique qui peut se cacher derrière le scandale ne peuvent se résoudre rapidement, à cause des lenteurs de prise de décision du président Bouteflika».
    Dans une discussion avec Akli Brihi, représentant de British Petroleum, il a été souligné que Khelil était «responsable de la culture de corruption à Sonatrach».

    Le diplomate américain pointe du doigt le rôle de Reda Hemche, un parent de Chakib Khelil (dont Brihi a déclaré être un neveu, mais dont d’autres ont affirmé qu’il était un cousin) dans les actes de corruption. Le représentant de British Petroleum croit savoir que Mohamed Meziane, ancien PDG de Sonatrach, avait signé de nombreux contrats sous la contrainte. «Brihi, est-il écrit, a indiqué que M. Khelil avait fait un excellent travail en tant que ministre jusqu’à l’amendement de la loi sur les hydrocarbures de 2006». De l’avis du dirigeant de BP en Algérie, Khelil, frustré de ne pas pouvoir libéraliser le secteur, aurait décidé de «rejoindre le système».

    Selon ses dires, ce fut après 2006 que Chakib Khelil a installé Hemche et a remplacé des experts compétents et de haut niveau par les «oui-oui»(sic !). S’appuyant sur une conversation avec Akli Brihi, représentant de British Petroleum et Armando Gallego, directeur général de la compagnie ConocoPhillips, l’ancien ambassadeur américain à Alger rapporte que les pratiques de corruption étaient plus liées avec les sociétés de services – à l’exemple de l’entreprise italienne Saipem – et non pas avec des compagnies pétrolières. «La société de services soumettrait une facture gonflée et payait directement des membres de Sonatrach», est-il noté. Il en est ainsi, selon Akli Brihi, du contrat d’un milliard de dollars conclu avec cette société relatif au projet d’Arzew GNL ainsi que du contrat de construction de la nouvelle ville de Hassi Messaoud passé avec la société canadienne Lavalin.

    Brihi considère qu’il n’était pas impossible que des entreprises américaines soient impliquées dans ce genre de transactions, mais elles restent prémunies par les contraintes juridiques du Foreign Corrupt Practices Act.Le patron de BP, qui se montre décidément très loquace, estime que le président Bouteflika était un homme intelligent mais qui ne sait pas écouter. «L’énergie n’étant pas son domaine de compétence, explique-t-il, il a abandonné ces questions à Khelil, qui a été l’unique conducteur de la politique énergétique de l’Algérie.»

    Amel Blidi

    El Watan, 7 sept 2011

    Tags : Algérie, Wikileaks, Sonatrach, Chakib Khélil, corruption,

  • Maroc : Les américains n’aiment pas le couscous ni le thé à la menthe

    Les américains mettent de la menthe au tabou

    Si Mohamed VI et son Majzén pensaient que, contrairement à certains journalistes espagnols et français, l’ambassade des États-Unis à Rabat et son consulat à Casablanca avaient envoyé à Washington des reportages sur la beauté naturelle et historique du royaume, la variété des couleurs et les odeurs de ses marchés, les délices du couscous et du thé à la menthe, l’humour et l’hospitalité de ses habitants, le luxe et le confort de ses grands hôtels, son engagement sans faille à la combinaison de la tradition et de la modernité, si c’est ce qu’ils pensaient, ils auront connu une déception monumentale en lisant les textes datés de 2008 et 2009 obtenus par Wikileaks et publiés par EL PAÍS et quatre autres journaux internationaux.

    Il s’avère que l’ambassade et le consulat d’un pays aussi ami, d’un protecteur aussi indispensable, d’un pouvoir si amoureux de l’ordre, d’un promoteur aussi vigoureux des affaires, ont été envoyés à la ville de Potomac, faisant état de corruption, de bureaucratie et d’inefficacité. Tout comme ces fichus journalistes. En fait, ces deux câbles ressemblaient à des chroniques journalistiques qui essayaient même d’imiter leur style et comprenaient des titres tels que Tous les hommes du roi (All the King’s Men) et Un conte de proportions royales (A tale of royal proportions).

    Car oui, et c’est cela qui fait mal, les diplomates américains au Maroc ont parlé dans leurs câbles du tabou: le roi en personne. Ils ont osé dire, et avec des exemples concrets, que le monarque et son peuple avaient une « honteuse gourmandise » – oui, tels étaient ses mots – lorsqu’il s’agissait de prendre des commissions pour des projets immobiliers dans le royaume. Non, les diplomates yankees ne se sont pas livrés à des discours ds guides et des vendeurs de tapis des souks. Ils ne se sont pas bornés à racompter des choses aussi connues que le trafic de haschisch double même les revenus du tourisme. Même pas pour signaler le méfait de cet officier de la police qui était dédié à importer des motos BMW alors qu’il savait que ce sont ceux-là qui allaient équiper les forces de sécurité. Sans oublier que pour obtenir des permis de construire à Casablanca, il fallait donner un bon coup de pouce aux fonctionnaires plus ou moins haut. Les diplomates américains, ces gens qui avaient été invités tant de fois au couscous et au mechui, ont pointé leur doigt sur le roi et ses grands amis, Fouad Ali l’Himma et Mounir Majidi.

    En faisant preuve d’irrespect pour le plus sacré, l’Ambassadeur Riley a envoyé en août 2008 une dépêche à Washington décrivant l’état des Forces armées royales comme étant en voie de modernisation, bien sûr, mais accablé de corruption, oui encore l’inefficacité bureaucratique, le faible niveau d’éducation et le risque élevé de radicalisme.

    Les diplomates américains sont-ils devenus communistes? C’en a tout l’air, Majesté. Parce que, sinon, comment expliquer qu’en mai 2008, le consulat de Casablanca ait envoyé à Washington un câble dans lequel, après avoir reconnu le réveil urbain et économique de cette métropole, ajoutait l’observation selon laquelle il serait nécessaire que la prospérité soit  » partagés plus largement « au profit de « tous les segments de la société ».

    Le Palais royal, le gouvernement et la presse accro à ces révélations réagiront-ils avec la même sensibilité que les articles publiés dans certains journaux à Madrid et à Paris? Ou, déjà mis aux résolutions du Congrès espagnol. Affaire à suivre.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, palais, royal, wikileaks, Fouad Ali El Himma, Mounir El Majidi,

  • Wikileaks (Mossad) : Le Maroc s’adapte mieux aux questions liées au terrorisme, même si le Roi semble désintéressé par la gouvernance

    Une correspondance diplomatique américaine, classée secret, a révélé que Dagan. M, qui était quelques jours auparavant, chef des renseignements israéliens étrangers « le Mossad », a indiqué lors d’une réunion sur le terrorisme avec Francis Fragos, vice président américain des affaires de sécurité nationale et de la lutte antiterroriste, que « le Maroc s’adapte mieux aux questions liées au terrorisme, même si le Roi semble désintéressé par la gouvernance. »

    Des documents officiels ont rapporté que « le Maroc a coupé ses relations avec l’Iran au milieu de l’année 2009 à la demande de l’Arabie Saoudite. »

    Les documents publiés par le site Wikileaks sur les dossiers du Royaume Marocain ont indiqué que le Maroc s’oppose totalement à ce que l’Iran se dote d’arme nucléaire, et a demandé à la communauté internationale d’user de tous les moyens possibles et nécessaires pour empêcher l’Iran de se doter d’une bombe nucléaire « parce que cela encouragerait l’Algérie pour l’avoir aussi » (..)

    En effet, le document a révélé que le secrétaire général du ministère Marocain des affaires étrangères, Hallal, a informé l’ambassadeur américain que « si l’Iran se dote d’une arme nucléaire, cela constituerait une catastrophe pour la région du moyen orient, notamment pour le Maroc parce que cela ouvrira la course à l’armement » et accélérerait, ce que le responsable a qualifié, « le programme nucléaire militaire algérien »

    Dans un autre document, des dossiers de Wikileaks, et qui concernent les scandales du royaume marocain, l’ambassade américaine à Rabat a indiqué que le jugement de Belaâredj n’a pas été juste. Un autre document a révélé que le Niger a demandé au Maroc en 2007 des armes et des appareils pour faire face aux groupes terroristes dans la région du sahel.

    Djamel. L / V. F. Hakim Benyahia

    Echoroukonline.com

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Wikileaks, Francis Fragos, Iran,

  • Révélations sur les agissements de la diplomatie marocaine

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    Soixante-dix pages de mémos diplomatiques émanant essentiellement de l’ambassade américaine à Rabat et couvrant la période entre 2005 et 2009. 

    TS.Algérie,  s’est procuré les notes de la diplomatie américaine sur le Maroc, avant leur publication sur le site américain Wikileaks.

    Ces documents relatent notamment les conversations entre des responsables américains et des officiels marocains à Rabat : les ministres de l’intérieur et des affaires étrangères, les chefs des renseignements intérieurs et du contre-espionnage, de hauts cadres de l’Etat…  

    On y trouve un peu de tout mais certains sujets reviennent régulièrement dans les échanges entre les Américains et leurs interlocuteurs marocains: la lutte contre le terrorisme islamiste au Maghreb et dans la région du Sahel, l’Algérie, la gestion de l’islam dans le Royaume ainsi que des sujets internationaux comme le nucléaire iranien -on apprend par exemple que Rabat était opposé à la bombe dès 2006 bien avant la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en 2009. Les documents mettent au jour l’obsession algérienne chez les responsables marocains.   

    Dans leurs conversations avec les responsables américains, les Marocains mettent souvent en avant « le manque de coopération » des Algériens en matière de lutte contre le terrorisme dans la région. Ils imputent l’émergence d’Aqmi aux «échecs » d’Alger en matière de lutte contre le terrorisme.

    Une analyse que les Américains ne partagent pas. Selon eux, c’est au contraire grâce aux succès de l’Algérie que l’ex-GSPC a été contraint de s’associer avec Al-Qaïda pour créer Aqmi.

    Des responsables ont suggéré un lien direct entre le Front Polisario et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). On découvre aussi une implication plus importante qu’on pouvait l’imaginer de Rabat au Sahel.

    On apprend par exemple qu’en 2007, le Niger avait sollicité l’appui militaire du Maroc contre un groupe terroriste qui a pénétré depuis son territoire depuis l’Algérie.

    Pourquoi une telle demande n’avait-elle pas été adressée directement à l’Algérie ? Mystère.                

    Réflexion, 4/12/2010

  • Les révélations de Wikileaks sur le Maroc : Quand l’obsession mène vers la dérive

    Wikileaks, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, #Maroc, #Algérie, #SaharaOccidental,

    Quand l’obsession mène vers la dérive, les officiels du Royaume Chérifien, n’hésitent devant rien pour discréditer l’Algérie sur la scène internationale, notamment en ce qui concerne le problème Sahraoui. Encore une fois, les révélations de WikiLeaks, viennent si besoin est de le confirmer.

    En effet, selon certains câbles diplomatiques américains et révélés par le site WiliLeaks dans leurs entretiens avec les diplomates et les responsables américains en visite à Rabat, les officiels marocains accusent les Algériens de mettre de la mauvaise volonté pour coopérer avec eux dans la lutte anti-terroriste.   

    C’est par exemple le cas du directeur général pour la surveillance du territoire (services de renseignements intérieurs), Abdelatif Hammouchi, Lors de la visite à Rabat de l’assistante du président américain pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend.

    « La coopération avec les Algériens est erratique  affirme Hammouchi. Parfois ils nous fournissent de très bonnes informations et parfois on dirait qu’il s’agit d’impasse ».

    Ces sont des partenaires difficiles, ajoute Yassine Mansouri (chef de la Direction générale des études et de la documentation, le service de contre-espionnage marocain, ndlr) », rapporte une note diplomatique du 31 juillet 2007, obtenue par TSA avant sa publication sur Wikileaks.   

    Plus tôt la même année, le Directeur général des affaires bilatérales au ministère marocain des Affaires étrangères Youssef Amrani, avait ainsi « suggéré que l’émergence d’AQMI était principalement due aux échecs du gouvernement algérien », rapporte une note du 18 mai. Une position que ne partagent visiblement pas les Etats-Unis qui défendent la politique anti-terroriste de l’Algérie.

    A l’accusation d’Amrani, un diplomate américain répond en effet que « le GSPC a été forcé de s’associer avec AQMI parce que le gouvernement algérien a réussi à le marginaliser ».   

    Dans la même note, le diplomate américain constate que Khalid Zerouali, en charge de la sécurité des frontières marocaines au ministère de l’Intérieur «s’est hérissé» lorsque les officiels américains ont cité l’Algérie comme « un modèle » dans la lutte anti-terroriste en Afrique du Nord.

    Pour Zerouali, « le Maroc est beaucoup plus stable et sûr alors que je ne peux pas voyager d’Alger à Oran sans crainte».

    Les documents de Wikileaks révèlent aussi que le Maroc soupçonne depuis longtemps l’Algérie de chercher à développer un programme nucléaire militaire.

    Une inquiétude rapportée notamment dans une note diplomatique américaine du 21 novembre 2006 transmise cinq jours après un entretien entre le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Omar Hilale et l’ambassadeur américain à Rabat au sujet du programme nucléaire de l’Iran. Hilale affirme ainsi qu’ « un Iran doté de l’arme nucléaire serait un désastre pour la région et spécialement pour le Maroc. Cela provoquerait une course à l’armement dans la région et cela accélèrerait la poursuite de ce qu’il a décrit comme un programme nucléaire militaire algérien similaire même s’il n’est que naissant».

    « Si l’Iran réussit, dans les dix ans, d’autres pays du Moyen-Orient auront la bombe et les Algériens suivront peu après, a-t-il dit », précise la note.   

    Enfin, selon Rabat, si les relations bilatérales avec Alger ne s’arrangent pas, la responsabilité serait entièrement algérienne.

    Dans le mémo du 31 juillet 2007, les diplomates américains rapportent qu’après une visite à Alger, Fouad Ali Himma, adjoint au ministre de l’Intérieur leur a affirmé que « les efforts marocains répétés pour réduire l’abîme diplomatique ont été rejetés.

    Il a assuré avoir dit aux Algériens que le Maroc était prêt à rouvrir sa frontière et à prendre d’autres mesures pour rétablir la confiance, mais les Algériens ne nous ont jamais dit ce qu’ils voulaient», citent-ils.

    Il a attribué ce qu’il décrit comme l’intransigeance algérienne à l’écart générationnel et de mentalités entre les dirigeants des deux pays », rapporte la note américaine qui précise que Himma est un proche du roi Mohammed VI souvent considéré comme plus puissant que le ministre de l’Intérieur lui-même. 

    Réflexion, 4/12/2010