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  • Le Makhzen s’en prend à Yasmina Khadra

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    « Plus le mensonge est gros plus il passe « , disait le chef de la propagande hitlérien, Joseph Goebbels. Nous le disions déjà. Et on ne le dira encore : Le Maroc a depuis sa création basé toute sa politique sur la perfidie mensongère, le Makhzen n’en revient pas dans les campagnes de désinformations qu’il lance dés que le Palais Royal soit mis à rude épreuve et bousculé par ce qu’il qualifié de ses « sujets « , son peuple. Il crée un événement pour qu’il gère pour camoufler la crise à laquelle il ne peut pas apporter des solutions.

    Lorsqu’il s’agit de s’en prendre à l’Algérie, ternir son image, porter atteinte à ses symboles et son Histoire, le Makhzen ne recule devant rien. Pour ce faire, il actionne comme à ses habitudes, ses relais médiatiques dont un site réputé proche du palais, le Le360, qui se définit pourtant comme  » un site d’actualités et d’information « .

    Ce lundi 08 novembre, le site en question n’a pas trouvé mieux que de s’en prendre à l’un des monuments, non seulement de la littérature algériennes, mais et aussi mondiale, l’écrivain Yasmina Khadra.  

    « Lorsqu’il s’agit du régime algérien, Yasmina Khadra ne mâche pas ses mots. Invité à la Foire internationale du livre de Sharjah du 1er au 14 novembre, l’écrivain algérien n’a pas dérogé à la règle et a dit tout le mal qu’il pensait des caporaux au pouvoir à Alger et de leurs comportements hostiles, tout en révélant au grand jour toutes les formes de torture qu’il a subies lorsqu’il était officier dans l’armée, avant que son destin ne connaisse un tournant avec son succès littéraire, marqué par la traduction de ses livres en plusieurs langues », écrit en effet tout honte bue, le site de désinformation.

    Dans sa lancée, le rédacteur de l’article est allé jusqu’à réinventer l’enfance de Mohamed Moulessehoul, reterçant comme il (le rédacteur) entend, son parcours de sa ville natale Kenadsa, jusqu’à son succès littéraire planétaire, en passant par l’armée algérienne.

    YASMINA KAHDRA REPOND AU MAKHZEN  

    « Ne croyez pas tout ce que véhiculent ces dépotoirs qui se font passer pour de la presse. Ce n’est qu’un ramassis de vauriens qui mentent comme ils respirent. Je ne sais pas où ils sont allés chercher ces fake news éhontées », écrit-il d’emblée.

    Aux Emirats, assure l’écrivain, j’ai rencontré les élèves de quatre lycées, dans trois Emirats, beaucoup de mes lectrices et lecteurs, et j’ai passé de très beaux moments en leur compagnie.  Lors de ces rencontres, aux lycéens, je leur ai expliqué pourquoi ils doivent nourrir obstinément un rêve dans la vie et œuvrer pour que le monde de demain soit meilleur. Avec les lectrices et les lecteurs, nous avons parlé de littérature, de mon parcours et de mes projets. Je n’ai parlé ni du pouvoir ni de politique, le pays d’accueil nous invitant à ne pas emprunter cette voie lors d’une fête du livre, a-t-il ajouté.

    Le maghreb.dz, 11/11/2021

    #Algérie #Maroc #Makhzen #Yasmin_Khadra

  • Le «tintamarre» Yasmina Khadra

    par Amine Bouali


    Grisé vraisemblablement par les ventes record de ses ouvrages (qui se chiffrent par dizaines de millions d’exemplaires à travers le monde), l’écrivain Yasmina Khadra, lors de ses dernières apparitions sur des chaînes de télévision outre-Méditerranée, a tenu des propos pour le moins immodestes qui donnent un aperçu, peut-être erroné, sur sa personnalité (mais, dans le domaine de l’art, ne faut-il pas toujours distinguer l’homme de l’artiste et est-il bien raisonnable, par exemple, de réduire le grand Mozart à son caractère orgueilleux ou capricieux ?).

    Ainsi, notre célèbre écrivain prolifique -après avoir accusé son confrère marocain Tahar Ben Jelloun de lui avoir bloqué l’accès aux médias français et surtout au prix Goncourt (un prestigieux prix littéraire parisien qu’il pense sans doute mériter cent fois)-a jugé étrangement que la reconnaissance de ses nombreux lecteurs ne lui suffisait pas («Ah non, non, ça ne suffit pas !» s’est-il exclamé), avouant donc implicitement que l’adoubement par les médias comptait autant sinon davantage pour lui : «Les miens se posent pas mal de questions. Ils commencent à douter : un bonhomme exclu de l’ensemble des institutions littéraires françaises et des jurys littéraires ! Mon dernier livre, «Le sel de tous les oublis», a été bloqué par toutes les télés et radios françaises».

    Il s’est plaint également du silence des médias arabes qui entourerait, d’après lui, son œuvre : «A Singapour, mon roman «Les hirondelles de Kaboul» a été lu plus que dans tous les pays arabes réunis. J’ai cinq millions de lecteurs en France, quinze millions dans le monde, dans 57 pays. Il n’y a aucun écrivain arabe aussi traduit que moi dans le monde mais je suis peu connu dans les pays arabes. Mes lecteurs au Brésil sont plus nombreux que dans l’ensemble du monde arabe. Cela vous donne une idée de l’intérêt qu’on porte à notre génie («Le génie arabe», il voulait dire certainement. NDLR)». Et d’ajouter plus loin sans sourciller : «En tant que romancier écrivant en français, je n’ai aucun complexe. Je ne peux imaginer un écrivain qui me dépasse dans le domaine du roman».

    Sursaut d’orgueil d’un écrivain qui pense être injustement blacklisté ou, pire, vantardise déplacée d’un auteur à succès? Dans son pamphlet «La littérature à l’estomac» paru en 1950, Julien Gracq (qui a refusé, lui, le prix Goncourt qui lui a été décerné en 1951 pour son roman «Le rivage des Syrtes») avait fustigé une «littérature contemporaine construite de forme industrielle, destinée à être mâchée par un public domestiqué par les médias» et dénoncé le «tintamarre» médiatique qui accompagnait désormais l’écrivain.

    Yasmina Khadra devrait, peut-être bien lui aussi, s’interroger sur tout ce «bruit de fond» fait autour de sa personne, ne serait-ce que pour vérifier s’il en avait réellement besoin pour être un écrivain ?

    Le Quotidien d’Oran, 7 mars 2021

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