Étiquette : Yémen

  • Ce qu’il faut savoir sur l’accord irano-saoudien, selon The New York Times

    Tags : Arabie Saoudite, Iran, Yémen, Syrie, Irak, Moyen Orient,

    Les rivaux régionaux ont accepté de rétablir les relations diplomatiques dans un accord négocié par la Chine qui pourrait se répercuter au Moyen-Orient et au-delà.

    Par Ben Hubbard et Shashank Bengali

    L’ annonce par l’Iran et l’Arabie saoudite du rétablissement des relations diplomatiques pourrait conduire à un réalignement majeur au Moyen-Orient. Cela représente également un défi géopolitique pour les États-Unis et une victoire pour la Chine, qui a négocié les pourparlers entre les deux rivaux de longue date.

    En vertu de l’accord annoncé vendredi, l’Iran et l’Arabie saoudite vont rafistoler une scission de sept ans en relançant un pacte de coopération en matière de sécurité, en rouvrant les ambassades dans les pays de l’autre dans les deux mois et en reprenant les accords commerciaux, d’investissement et culturels. Mais la rivalité entre les deux nations du golfe Persique est si profondément enracinée dans des désaccords sur la religion et la politique qu’un simple engagement diplomatique ne pourra peut-être pas les surmonter.

    Voici un aperçu de certaines des questions clés entourant l’accord.

    Pourquoi est-ce important?
    Le nouvel engagement diplomatique pourrait brouiller la géopolitique au Moyen-Orient et au-delà en réunissant l’Arabie saoudite, un partenaire proche des États-Unis, avec l’Iran, un ennemi de longue date que Washington et ses alliés considèrent comme une menace pour la sécurité et une source d’instabilité mondiale.

    L’Arabie saoudite et l’Iran se disputent l’influence depuis des décennies, chacun se considérant non seulement comme une puissance régionale, mais aussi comme une référence pour les 1,9 milliard de musulmans du monde. Les tensions entre les deux nations se sont transformées en une rupture totale en 2016 lorsque des manifestants en Iran ont pris d’assaut les missions diplomatiques saoudiennes après l’exécution par le royaume d’ un religieux chiite dissident .

    Au cours des années qui ont suivi, l’Arabie saoudite a encouragé une réponse sévère de l’Occident au programme nucléaire iranien et a même établi des canaux diplomatiques vers Israël, la force anti-iranienne la plus puissante du Moyen-Orient, visant en partie à coordonner les moyens de faire face à la menace de Téhéran.

    La manière dont la percée annoncée vendredi affecterait la participation de l’Arabie saoudite aux efforts israéliens et américains pour contrer l’Iran n’était pas immédiatement claire. Mais la reprise des relations diplomatiques entre les deux puissances régionales a marqué au moins un dégel partiel dans une guerre froide qui a longtemps façonné le Moyen-Orient.

    Quel pourrait être l’impact au Moyen-Orient ?
    Depuis qu’ils ont rompu leurs relations diplomatiques en 2016, les dirigeants iranien et saoudien se dénoncent régulièrement. Téhéran a accusé les Saoudiens de soutenir des groupes terroristes tels que l’État islamique, et l’Arabie saoudite a fustigé le soutien de l’Iran à un réseau de milices armées à travers le Moyen-Orient.

    La rivalité saoudo-iranienne a alimenté les conflits au Moyen-Orient, notamment en Irak, au Liban, en Syrie et au Yémen.

    Cela s’est peut-être produit de la manière la plus catastrophique au Yémen , où les bombes saoudiennes visant à inverser les gains des rebelles soutenus par l’Iran ont tué un grand nombre de civils. Ces rebelles ont réagi en lançant des missiles de plus en plus sophistiqués et des drones armés sur des villes et des installations pétrolières saoudiennes.

    Alors que la percée annoncée vendredi a pris de nombreux observateurs par surprise, les chefs des renseignements saoudiens et iraniens se sont rencontrés en Irak ces dernières années pour discuter de la sécurité régionale. Un engagement diplomatique plus formel pourrait offrir aux deux puissances régionales des moyens de progresser davantage dans le refroidissement des points chauds régionaux.

    Quel était le rôle de la Chine ?
    L’Iran et l’Arabie saoudite ont annoncé l’accord après des pourparlers organisés par la Chine. Pékin entretient des liens avec les deux pays du Moyen-Orient, et cette percée met en évidence son poids politique et économique croissant dans la région , qui a longtemps été façonnée par l’influence des États-Unis.

    Xi Jinping, le dirigeant chinois, s’est rendu en décembre à Riyad, la capitale saoudienne, une visite d’Etat qui a été célébrée par des responsables saoudiens, qui se plaignent souvent que leurs alliés américains se retirent.

    « La Chine veut la stabilité dans la région, car elle tire plus de 40% de son énergie du Golfe, et la tension entre les deux menace leurs intérêts », a déclaré Jonathan Fulton, chercheur principal non résident pour les programmes du Moyen-Orient au Conseil de l’Atlantique à Washington. .

    Les dirigeants régionaux ont également noté leur appréciation du fait que la Chine, qui maintient une politique de « non-ingérence » dans les affaires des autres pays, évite de critiquer leur politique intérieure et n’a pas l’habitude d’envoyer son armée pour renverser des dictateurs hostiles.

    L’annonce reflète également le désir de la Chine de jouer un rôle diplomatique plus important sur la scène mondiale. Pékin a présenté ce qu’il appelle une « Initiative de sécurité mondiale » et, le mois dernier, a présenté un plan de paix pour l’Ukraine . L’initiative de sécurité et la proposition de l’Ukraine ont toutes deux été critiquées en Occident pour leur manque d’idées concrètes et pour, en fin de compte, la promotion des intérêts chinois.

    Qu’est-ce que cela pourrait signifier pour les États-Unis?
    La nouvelle de l’accord, et en particulier le rôle de Pékin dans sa négociation, a alarmé les faucons de la politique étrangère à Washington.

    « Le renouvellement des relations irano-saoudiennes à la suite de la médiation chinoise est un perdant, perdant, perdant pour les intérêts américains », a déclaré Mark Dubowitz, directeur général de la Fondation pour la défense des démocraties, un groupe de réflexion basé à Washington qui soutient des politiques dures envers Iran et Chine.

    Il a déclaré que cela montrait que l’Arabie saoudite manquait de confiance à Washington, que l’Iran pouvait se débarrasser de ses alliés américains pour atténuer son isolement et que la Chine « devenait le majordome de la politique de puissance au Moyen-Orient ».

    Mais si l’accord réduit les tensions dans la région, cela pourrait finalement être bon pour une administration Biden qui a les mains pleines avec la guerre en Ukraine et une rivalité de superpuissance croissante avec la Chine.

    Trita Parsi, vice-présidente exécutive du Quincy Institute, un groupe de Washington qui soutient la retenue américaine à l’étranger, a déclaré : « Alors que beaucoup à Washington considéreront le rôle émergent de la Chine en tant que médiateur au Moyen-Orient comme une menace, la réalité est qu’un plus Un Moyen-Orient stable où les Iraniens et les Saoudiens ne s’engueulent pas profite également aux États-Unis.

    La Maison Blanche a rejeté l’idée que la Chine comblait un vide laissé par les États-Unis au Moyen-Orient. « Nous soutenons tout effort là-bas pour désamorcer les tensions dans la région », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

    Il a cependant remis en cause l’engagement de l’Iran à un véritable rapprochement avec un adversaire de longue date.

    « Il reste vraiment à voir si les Iraniens vont honorer leur part de l’accord », a déclaré M. Kirby. « Ce n’est pas un régime qui honore généralement sa parole. Nous espérons donc qu’ils le feront.

    Qu’est-ce que cela pourrait signifier pour Israël ?
    La nouvelle a suscité la surprise et l’anxiété en Israël, qui n’a aucun lien officiel avec l’Iran ou l’Arabie saoudite. Mais alors que les dirigeants israéliens voient l’Iran comme un ennemi et une menace existentielle, ils considèrent l’Arabie saoudite comme un partenaire potentiel. Et ils avaient espéré que les craintes partagées de Téhéran pourraient aider Israël à forger des liens avec Riyad.

    Pourtant, les analystes israéliens des affaires iraniennes et du Golfe ont déclaré que l’accord n’était pas entièrement désastreux pour les intérêts israéliens. Bien que cela sape les espoirs israéliens de former une alliance régionale contre l’Iran, cela pourrait, peut-être de manière contre-intuitive, permettre une plus grande coopération entre l’Arabie saoudite et Israël.

    Malgré la normalisation des relations, l’Arabie saoudite pourrait continuer à considérer l’Iran comme un adversaire et pourrait encore envisager un partenariat plus étroit avec Israël, en particulier sur les questions militaires et de cybersécurité, comme un autre moyen d’atténuer cette menace.

    Parmi certains politiciens israéliens, l’annonce a provoqué une introspection sur les divisions internes de leur pays . Certains ont déclaré que le rétablissement des relations saoudo-iraniennes montrait à quel point les troubles intérieurs risquaient de détourner le gouvernement de préoccupations plus urgentes, telles que l’Iran.

    Quels sont les obstacles à un véritable dégel des relations ?
    L’Arabie saoudite et l’Iran sont les leaders mondiaux des deux plus grandes sectes de l’islam, l’Arabie saoudite se considérant comme le gardien des sunnites et l’Iran assumant un rôle similaire pour les chiites.

    Les dirigeants de Téhéran critiquent régulièrement les liens étroits de l’Arabie saoudite avec les États-Unis, accusant le royaume de faire les enchères de l’Occident au Moyen-Orient. Et l’Iran, dans un effort pour renforcer sa propre sécurité et l’influence de ses projets, a fortement investi dans la construction d’un réseau de milices armées dans toute la région. L’Arabie saoudite considère ce réseau comme une menace non seulement pour sa propre sécurité, mais aussi pour l’ordre régional au sens large.

    D’autres domaines de désaccord profond incluent le rôle des milices chiites en Irak et au Liban, que l’Iran soutient pour renforcer son influence régionale et que l’Arabie saoudite, selon l’Arabie saoudite, affaiblit ces pays.

    L’avenir du président Bachar al-Assad de Syrie, que les Saoudiens voulaient aider à renverser et que l’Iran a aidé à rester au pouvoir, est une autre ligne de démarcation.

    Comment résoudre la guerre au Yémen est un autre point de discorde majeur, l’Iran soutenant les rebelles houthis, dont les avancées ont incité l’Arabie saoudite à lancer une vaste intervention militaire dans le conflit pour tenter de les repousser.

    Qu’est-ce qui pourrait être derrière la décision saoudienne?
    Pendant des décennies, la politique étrangère de l’Arabie saoudite était relativement prévisible. Mais le prince héritier Mohammed ben Salmane a bouleversé ces attentes lorsqu’il a commencé à prendre le pouvoir en 2015, intervenant dans la guerre civile au Yémen, coupant les liens avec le Qatar voisin et enlevant de fait le Premier ministre libanais et le poussant à démissionner.

    Il a récemment fait preuve d’une approche plus pragmatique, réparant le fossé avec le Qatar, apaisant les tensions avec la Turquie et poursuivant les pourparlers de paix au Yémen. L’évolution du prince vers la réconciliation régionale est en partie motivée par les défis auxquels il est confronté chez lui alors qu’il tente de remanier presque tous les aspects de la vie en Arabie saoudite.

    Son plan  » Vision 2030  » appelle à diversifier l’économie dépendante du pétrole en attirant le tourisme et les investissements étrangers, en attirant des millions d’expatriés dans le royaume et en en faisant une plaque tournante mondiale des affaires et de la culture. L’apaisement des tensions régionales est au cœur de cette vision, mais il est également motivé par son désir de faire de l’Arabie saoudite une puissance mondiale et de la rendre moins dépendante des États-Unis.

    Cela ne signifie pas remplacer les États-Unis, qui fournissent toujours la grande majorité des armes et des systèmes défensifs de l’Arabie saoudite – du moins pas de si tôt. Mais le prince a cherché des moyens de nouer des liens plus étroits avec d’autres puissances mondiales, telles que la Chine, l’Inde et la Russie.

    Source

    #Iran #Arabie_Saoudite #Yemen #Syrie #Irak

  • L’Iran et l’Arabie Saoudite enterrent la hache de guerre

    Tags : Arabie Saoudite, Iran, Chine, Russie, Yémen,

    -L’Arabie saoudite a blâmé l’Iran pour les attaques, ce que l’Iran nie
    -La Chine salue l’accord comme une victoire du dialogue
    -Accord annoncé après quatre jours de pourparlers à Pékin

    DUBAÏ, 10 mars (Reuters) – L’Iran et l’Arabie saoudite ont convenu vendredi de rétablir leurs relations après sept années d’hostilité qui avaient menacé la stabilité et la sécurité dans le Golfe et contribué à alimenter les conflits au Moyen-Orient, du Yémen à la Syrie.

    L’accord a été annoncé après quatre jours de pourparlers jusque-là non divulgués à Pékin entre les hauts responsables de la sécurité des deux puissances rivales du Moyen-Orient.

    Téhéran et Riyad ont convenu de reprendre leurs relations diplomatiques et de rouvrir leurs ambassades dans un délai de deux mois, selon un communiqué publié par l’Iran, l’Arabie saoudite et la Chine. « L’accord comprend leur affirmation du respect de la souveraineté des États et de la non-ingérence dans les affaires intérieures », a-t-il déclaré.

    Ces dernières années, l’Arabie saoudite a accusé l’Iran d’avoir lancé des attaques de missiles et de drones contre les installations pétrolières du royaume en 2019, ainsi que des attaques contre des pétroliers dans les eaux du Golfe. L’Iran a nié les accusations.

    Le mouvement Houthi du Yémen aligné sur l’Iran a également mené des attaques transfrontalières de missiles et de drones contre l’Arabie saoudite, qui dirige une coalition combattant les Houthis, et en 2022 a étendu les frappes aux Émirats arabes unis.

    L’accord de vendredi, signé par le haut responsable iranien de la sécurité, Ali Shamkhani, et le conseiller saoudien à la sécurité nationale Musaed bin Mohammed Al-Aiban, a convenu de réactiver un accord de coopération en matière de sécurité de 2001, ainsi qu’un autre pacte antérieur sur le commerce, l’économie et l’investissement.

    Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a décrit l’accord comme une victoire pour le dialogue et la paix, ajoutant que Pékin continuerait à jouer un rôle constructif dans la résolution des problèmes mondiaux difficiles.

    Un porte-parole de la sécurité nationale de la Maison Blanche a déclaré que les États-Unis étaient au courant des informations faisant état de l’accord et saluaient tous les efforts visant à mettre fin à la guerre au Yémen et à désamorcer les tensions au Moyen-Orient.

    Les liens stratégiques de longue date entre l’Arabie saoudite et les États-Unis ont été tendus sous l’administration du président Joe Biden en raison du bilan du royaume en matière de droits de l’homme, de la guerre au Yémen et, plus récemment, des liens avec la Russie et la production pétrolière de l’OPEP+.

    En revanche, les liens croissants de l’Arabie saoudite avec la Chine ont été mis en évidence par la visite très médiatisée du président Xi Jinping il y a trois mois.

    « ALLER DANS LA BONNE DIRECTION »
    L’Iran et l’Arabie saoudite, respectivement les deux principales puissances musulmanes chiites et sunnites au Moyen-Orient, sont en désaccord depuis des années et ont soutenu des camps opposés dans des guerres par procuration du Yémen à la Syrie et ailleurs.

    L’Arabie saoudite a rompu ses relations avec l’Iran en 2016 après que son ambassade à Téhéran a été prise d’assaut lors d’un différend entre les deux pays au sujet de l’exécution par Riyad d’un religieux musulman chiite.

    La normalisation des relations offre de grandes perspectives pour les deux pays et pour le Moyen-Orient, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian, faisant allusion à de nouvelles étapes.

    « La politique de voisinage, en tant qu’axe clé de la politique étrangère du gouvernement iranien, évolue fortement dans la bonne direction et l’appareil diplomatique est activement derrière la préparation de mesures plus régionales », a tweeté Amirabdollahian.

    Un haut responsable iranien a déclaré que la résolution des tensions avec l’Arabie saoudite était devenue une priorité absolue pour Téhéran ces derniers mois et aiderait à résoudre les pourparlers de longue date sur le programme nucléaire iranien.

    « Cela encouragera l’Occident à conclure un accord nucléaire avec l’Iran », a déclaré le responsable à Reuters.

    L’Arabie saoudite et ses alliés ont longtemps pressé les puissances mondiales de répondre à leurs craintes concernant les programmes de missiles et de drones de l’Iran dans leurs efforts pour relancer un accord nucléaire de 2015 avec Téhéran.

    Cinzia Bianco, chercheuse au Conseil européen des relations étrangères, a déclaré que Riyad cherchait des garanties de sécurité auprès des Iraniens, ce qui pourrait avoir été résolu par la réactivation de l’accord de sécurité de 2001.

    L’Iran a peut-être également répondu positivement aux appels de Riyad pour qu’il « pousse activement les Houthis à signer un accord de paix avec l’Arabie saoudite qui libère les Saoudiens de la guerre au Yémen qui est devenue un bourbier », a déclaré Bianco.

    « Si ces deux (problèmes) sont en place, je suis confiant et positif quant à l’accord. »

    Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, a déclaré en janvier que des progrès étaient réalisés pour mettre fin au conflit au Yémen.

    En réponse à l’annonce de vendredi, le ministre des Affaires étrangères d’Oman, Badr Albusaidi, a déclaré sur Twitter que la reprise des relations diplomatiques saoudo-iraniennes était « gagnant-gagnant pour tout le monde et bénéficiera à la sécurité régionale et mondiale ».

    Oman et l’Irak ont ​​accueilli des pourparlers entre l’Iran et l’Arabie saoudite en 2021 et 2022.

    Reuters

    #Iran #Arabie_Saoudite #Chine #Russie #Yémen

  • Guerre médiatique entre les EAU et le Qatar : 2ème tour

    Guerre médiatique entre les EAU et le Qatar : 2ème tour

    EAU, Emirats Arabes Unis, Qatar, Frères Musulmans, Mohammed bin Zayed, Irak, Iran, Yémen, Libye,

    Résumé : la fin du blocus du Qatar l’année dernière a, en apparence, apaisé les tensions entre Abu Dhabi et Doha, mais si l’on regarde un peu plus en profondeur, l’animosité demeure.

    Nous remercions Matthew Hedges pour la newsletter d’aujourd’hui. Matthew est un universitaire qui se concentre sur les régimes autoritaires, et plus particulièrement sur les monarchies des États du Golfe. Contributeur régulier d’AD, il est l’auteur de Reinventing the Sheikhdom : Clan, Power and Patronage in Mohammed bin Zayed’s UAE, publié par Hurst en juin. Vous pouvez retrouver la conversation podcast de Matthew sur le livre ici.

    Alors que le blocus du CCG s’est officiellement relâché et que l’engagement diplomatique reprend, les Émirats arabes unis ont poursuivi leurs manœuvres. Le deuxième tour a commencé. Malgré l’ignorance sélective de l’Occident à l’égard des relations étrangères des EAU avec la Russie, les EAU ont beaucoup appris de la stratégie de « guerre hybride » de Moscou. Cette nouvelle phase n’a pas été initiée par le piratage de l’agence de presse qatarie (QNA) (utilisée par les Émiratis pour lancer avec les Saoudiens leur blocus du Quartet en 2017,) mais une reprise de l’animosité historique.

    Depuis l’ascension de Mohammed bin Zayed à la présidence des Émirats arabes unis en mai de cette année, il y a eu un processus de consolidation interne pour centraliser davantage le pouvoir au sein de la branche Bani Fatima de la famille et maintenir une approche unitaire de la politique étrangère (voir notre bulletin d’information du 6 juin.) Sous cette direction, l’hostilité à long terme des Émirats arabes unis envers les Frères musulmans reste un élément central de sa stratégie de politique étrangère dans la région MENA. C’est à ce stade que le Qatar est visé pour son soutien historique à l’organisation islamiste.

    Fin août, dans la ville nord-égyptienne d’El-Alamein, MbZ a dirigé une réunion de personnalités politiques de Bahreïn, d’Égypte et de Jordanie afin de discuter des questions de sécurité régionale et d’apporter un soutien financier et économique à l’Égypte et à l’Irak. Ces deux États, qui comptent parmi les acteurs les plus importants de la région sur le plan historique, se trouvent à la croisée des chemins et sont confrontés à d’importants problèmes économiques et politiques. Sous la direction du président Sisi, le Caire a poursuivi son approche de la gouvernance axée sur la sécurité, en limitant l’influence des islamistes, mais il a été durement touché par la hausse de l’inflation mondiale et l’augmentation des coûts alimentaires. Les EAU ont organisé un afflux de réserves de liquidités pour aider à stabiliser l’Égypte et à maintenir le régime de Sisi.

    Pendant ce temps, en Irak, l’instabilité politique récente découlant de la démission du puissant religieux chiite Muqtada al-Sadr a gelé les plans de renforcement d’une coalition irakienne qui cherche à s’affranchir de Téhéran. Alors que les EAU sont occupés à orchestrer leurs plans pour une région MENA réimaginée, ils s’opposent directement à Doha et Téhéran qui cherchent également à maintenir leur réseau d’influence populaire. Si les messages officiels ne ciblent pas directement le Qatar et l’Iran, les médias des EAU ont lancé une campagne visant à s’attaquer à ce qu’ils considèrent comme l’influence déstabilisatrice de leurs concurrents.

    De même, au Yémen, les Émirats arabes unis continuent de soutenir le Conseil de transition du Sud (CTS) et de proposer une option viable pour la fin des hostilités au Yémen, la sécession du Sud et la recréation du Yémen du Sud, ce qui frustre non seulement les acteurs régionaux mais aussi une partie importante de la population yéménite. Les médias des Émirats arabes unis ont directement mis en évidence et sécurisé la menace perçue de la version yéménite des Frères musulmans, al-Islah. Depuis la formation du Conseil présidentiel (PLC) en avril, l’accent a été mis à nouveau sur l’élimination d’Al-Islah, ce qui non seulement porterait atteinte à l’Arabie saoudite, qui possède un réseau d’influence important par le biais de l’organisation, mais réduirait également la capacité de Doha à obtenir un soutien au Yémen. Si les liens entre Al-Islah et Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP) ont été soutenus par le passé, le média émirati Al-Ain s’est récemment concentré sur le soutien tacite et la coopération entre Al-Islah, AQAP et les Houthis.

    Cette démarche vise à maintenir la position des Émirats arabes unis selon laquelle le Qatar coopère avec Téhéran et les extrémistes violents pour compromettre la sécurité dans la péninsule arabique et dans l’ensemble de la région MENA. Al-Ain a directement diffusé ce point de vue et a été contré par Al-Jazeera, basée à Doha, qui a mis en lumière l’opération menée par le STC et les forces des brigades Giants pour cibler et évincer Al-Islah du Yémen du Sud. Non seulement cette opération accroît les tensions entre Abu Dhabi et Doha, mais elle entraîne également Mascate dans la discussion, car Oman représente la principale route de contrebande entre l’Iran et le Yémen et accueille la délégation houthie, considérée comme le principal instigateur de la guerre qui dure depuis plus de sept ans.

    Il est intéressant de noter que si l’Iran est depuis longtemps le croque-mitaine des Émirats arabes unis, Abu Dhabi n’a pas propagé d’attaques contre la politique étrangère de Téhéran en raison de l’élargissement des possibilités de relations commerciales. Au contraire, la majeure partie de sa propagande s’est concentrée sur le Qatar et ses ambitions dans la région.

    Plus loin, en Afrique du Nord, les EAU restent discrètement engagés dans leur soutien au général Haftar. La récente flambée de violence à Tripoli doit être considérée comme un élément de la contestation plus large entre les EAU et le Qatar, les deux États soutenant des camps opposés. Haftar n’a pas réussi à prendre le pouvoir à Tripoli, mais reste une force dominante dans la majeure partie du reste du pays. S’il est peu probable qu’Abou Dhabi réengage des moyens militaires en Libye, il ne faut pas oublier la confluence des intérêts entre Abou Dhabi, Le Caire et Moscou en Afrique du Nord. Les Émirats arabes unis sont également liés à la Tunisie voisine, où les prochaines élections parlementaires feront l’objet d’un examen minutieux de la part de la communauté internationale. Les diplomates émiratis se concentrent sur l’ »ingérence » des Frères musulmans et soutiennent le maintien du président Kais Saied au pouvoir. Il est probable que les opérations d’information d’Abu Dhabi et du Qatar se multiplient, ce qui renforcera encore la tension entre les deux États.

    De même, Abu Dhabi a maintenu son soutien à la gouvernance militaire au Soudan, qui est au bord d’une nouvelle guerre civile. Le vice-président Mohamed Hamdan Dagalo, « Hemeti », reste l’option préférée d’Abu Dhabi, le président Abdel Fattah al-Burhan étant de plus en plus considéré comme un obstacle à la tentative des EAU d’imposer leur influence en Afrique de l’Est. Il est important de noter que la perception négative d’Abou Dhabi à l’égard de Burhan a été finalisée après qu’il ait libéré un groupe de personnalités des Frères musulmans de leur prison à Khartoum. Le Soudan conserve une société civile saine, où les Frères musulmans occupent une place importante dans la société.

    L’organisation est active dans tous les secteurs, mais elle reste déterminée à forcer ses membres à se retirer de la vie politique. Si, par le passé, le Qatar a entretenu des liens étroits avec Khartoum et l’Iran, il n’y a pas eu récemment le même degré d’attention. Néanmoins, si l’influence des Émirats arabes unis venait à diminuer, il est probable qu’Abu Dhabi mettrait en avant les interférences de Doha et de Téhéran. Cela refléterait ses campagnes médiatiques contre ses adversaires au Yémen, en Libye et en Égypte.

    Bien qu’Abu Dhabi n’ait pas été ouvertement critique et hostile envers Doha, la propagation subtile de son message n’est pas passée inaperçue. Son évolution stratégique a tiré les leçons de la Russie, avec une vision à long terme visant à maintenir l’opposition à l’égard du Qatar et de sa politique étrangère, sans pour autant l’élever au rang d’engagement malveillant direct. Cette stratégie va probablement s’intensifier, en mettant l’accent sur les messages locaux. Alors que le monde entier se concentre sur la guerre en Ukraine et les tensions à Taïwan, les tensions entre les Émirats arabes unis et le Qatar vont continuer à s’intensifier dans le cadre d’une guerre de l’information.

    Les membres peuvent laisser des commentaires sur cette lettre d’information sur la page Lettre d’information du jour du site web de l’Arab Digest.

    Source: Arab Digest, 12/09/2022

    #EAU #Emirats #Qatar #Frères_musulmans #Libye #Tunisie #Irak #Iran

  • L’Afrique durement touchée!

    Afrique, famine, crise alimentaire, Yémen, Nigeria, Somalie, Ethiopie, Kenya,

    «Entre 702 et 828 millions de personnes ont été touchées par la faim en 2021», soit environ 9,8 % de la population mondiale, indiquent dans un rapport conjoint la FAO, le Fonds international pour le développement de l’agriculture, l’Unicef, le Programme alimentaire mondial et l’Organisation mondiale de la santé. C’est 46 millions de plus qu’en 2020 et 150 millions de plus qu’en 2019, deux années marquées par l’épidémie de Covid-19 qui a durablement affaibli les systèmes alimentaires. Et, d’ici la fin de la décennie, ce sont environ 670 millions d’humains qui devraient toujours en souffrir. La pandémie, l’inflation du Dollar, la guerre en Ukraine ont engendré la hausse des prix des produits dans le Monde.

    En Afrique, le continent le plus touché et la famine est un danger imminent pour plusieurs pays africains comme au Yémen. Le Nigeria faisait partie d’une poignée de pays classés au niveau d’alerte le plus élevé dans le dernier rapport des Nations Unies sur les «points chauds de la faim ». Cette année, le nombre de personnes au Nigeria incluses dans la catégorie «urgence» du système international de classification de l’insécurité alimentaire, devrait atteindre près de 1,2 million entre juin et août. «L’Afrique n’a aucun contrôle sur les chaînes de production ou de logistique et est totalement à la merci de la situation”, a déclaré le président sénégalais Macky Sall, président de l’Union africaine, avant un voyage en Russie, ce mois-ci pour chercher une solution à la crise.

    Sall a ensuite averti, dans une interview à France 24, que la famine pourrait déstabiliser le continent. La Somalie et l’Éthiopie font face à une intersection mortelle de changement climatique, de conflit et de hausse des prix des denrées alimentaires. Avec le Kenya, les pays sont au milieu de leur pire sécheresse depuis quatre décennies. Plus de 18,4 millions de personnes en Somalie, en Éthiopie et au Kenya, sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, selon les Nations Unies.

    En raison des «conditions climatiques très sévères», les pays de la Corne de l’Afrique ont dû importer plus de nourriture que d’habitude cette année, a déclaré David Laborde, chercheur principal à l’IFPRI. Mais la Somalie dépend de la Russie et de l’Ukraine pour plus de 90% de ses importations de blé.

    La Somalie et l’Éthiopie relèvent également de la catégorie d’alerte la plus élevée des Nations Unies – la phase 5 de la classification de la phase intégrée – où certaines populations sont « identifiées ou projetées de connaître la famine ou la mort».

    49 millions de personnes sont confrontées à la famine alors que la guerre en Ukraine fait rage. «La crise est pire maintenant qu’à n’importe quel moment de ma vie, en travaillant en Somalie depuis 20 ans et c’est à cause de l’effet aggravé de la guerre en Ukraine», a déclaré Mohamud Mohamed Hassan, directeur national de l’organisation caritative « Save the Children » pour la Somalie. «Le plus choquant dans cette situation est que la principale cause (de la famine) n’est pas tant un déficit global de production qu’un système alimentaire mondial profondément inégal et déséquilibré», a réagi dans un communiqué l’ONG Oxfam France. L’Afrique souffre au moment où le Monde lui tourne le dos.

    Le Carrefour d’Algérie, 27/07/2022

    #Afrique #Famine

  • Point de presse du Porte-parole du SG de l’ONU: 28 juin 2022

    Point de presse du Porte-parole du SG de l’ONU: 28 juin 2022

    Secrétaire général, Vice-Secrétaire générale, Armes nucléaires, Libye, Conseil de sécurité, Syrie, Yémen, Myanmar, Sécurité alimentaire, Marchés des produits agricoles, Soudan, Éthiopie,

    Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 28 juin 2022
    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Secrétaire général

    Le Secrétaire général a pris l’avion pour New York, après avoir assisté à l’ouverture de la Conférence des Nations Unies sur les océans qui se tient au Portugal.

    Vice-Secrétaire générale

    La Vice-Secrétaire générale est toujours à Paris où elle participe virtuellement au pré-sommet « Transformer l’éducation », qui a commencé aujourd’hui.

    Elle y participe virtuellement parce qu’elle vient d’être testée positive de la COVID-19. Elle se porte bien et se dit reconnaissance d’être l’une des chanceuses à avoir été vaccinée. Elle dit penser aux millions de gens qui n’ont toujours pas cette protection. Mme Amina Mohammed a appelé au maintien de l’élan pour veiller à ce que les vaccins ne laissent personne sur le côté.

    Armes nucléaires

    Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général félicite les États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires de l’issue heureuse de leur première réunion.  

    Il salue l’adoption de la Déclaration politique et du Plan d’action qui dictent la mise en œuvre du Traité et qui constituent une étape importante vers l’objectif partagé d’un monde exempt d’armes nucléaires.

    Libye

    Les leaders des deux chambres du Parlement libyen se rencontrent aujourd’hui et demain à Genève, à l’invitation de la Conseillère spéciale, Mme Stephanie Williams, pour discuter et parvenir à un accord sur les mesures régissant la période de transition jusqu’aux élections.

    Mme Williams a déclaré à l’ouverture de la réunion que le temps est vraiment venu de poser un dernier acte de courage pour assurer un compromis historique, dans l’intérêt de la Libye et de son peuple et pour la crédibilité des institutions nationales.

    Mme Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et de consolidation de la paix, est intervenue hier au Conseil de sécurité. Elle a souligné que l’ONU est fermement convaincue que les élections sont le seul moyen d’assainir les désaccords sur la légitimité démocratique des institutions libyennes, ajoutant qu’il est temps de se mettre d’accord sur les questions en suspens et d’organiser les élections.

    Mme DiCarlo a noté que ces quelques dernières années, la Libye a fait des progrès importants vers une société plus inclusive. Dans l’intérêt du peuple, a-t-elle dit, nous ne devons pas laisser ces progrès disparaître.

    Conseil de sécurité

    Ce matin, le Conseil a tenu un débat public sur ses méthodes de travail.

    Cet après-midi, il a prévu de se réunir sur la situation en Ukraine. Mme Rosemary DiCarlo, Cheffe du Département des affaires politiques et de consolidation de la paix a prévu de faire une déclaration.

    Syrie

    Le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire pour la Syrie, M. Imran Riza, a fait état aujourd’hui de besoins humanitaires sans précédent. À ce jour, 14,6 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont besoin d’aide, soit 1,2 million de personnes de plus qu’en 2021, ce qui représente le niveau le plus élevé depuis le début de la crise.

    Cette augmentation rapide est due à une crise économique de plus en plus profonde, aux déplacements de population en cours, à la poursuite des combats dans certaines parties du pays et aux chocs climatiques.

    Selon les estimations, plus 90% des Syriens vivent actuellement dans la pauvreté, alors que l’insécurité alimentaire a atteint des niveaux historiques.

    L’ONU s’efforce de répondre aux besoins. En 2021, plus de 7 millions de personnes ont reçu une aide vitale tous les mois, dont 4,5 millions dans les régions contrôlées par le Gouvernement.

    L’ONU et ses partenaires ont en outre aidé 2,4 millions personnes dans le nord-ouest de la Syrie, grâce à l’opération transfrontalière massive qui, il faut l’espérer, continuera.

    À ce jour, l’ONU n’a reçu qu’un peu moins d’un quart des 4,4 milliards de dollars qu’elle a demandés pour la poursuite de ses opérations humanitaires.

    Yémen

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que la faim a atteint son niveau le plus élevé depuis 2015. Plus de 19 millions de personnes vivent dans la faim, dont plus de 160 000 sont au bord de la famine.

    Les coupes budgétaires ont compromis la faculté de l’ONU d’aider les gens dans le besoin. Au mois de décembre dernier, le Programme alimentaire mondial (PAM) a été forcé de réduire les rations alimentaires de 8 millions de personnes, compte tenu du déficit. Le PAM a procédé à d’autres coupes budgétaires, le mois dernier. Quelque 5 millions de personnes ne recevront plus que la moitié de leur ration quotidienne et 8 millions n’ont recevront que le tiers.

    Plus de 8 millions de femmes et d’enfants ont besoin d’une aide nutritionnelle, dont plus 500 000 enfants souffrant d’une malnutrition grave. Au mois de juillet, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a dû renoncer à soigner 50 000 de ces enfants.

    Le mois prochain, l’UNICEF a prévu de suspendre son travail lié à l’accès de 3,6 millions de personnes à l’eau potable et à l’assainissement. Toujours au mois de juillet, le Fonds divisera par deux ses activités d’éducation au danger des mines, au détriment de 2 millions d’enfants et de leurs familles qui risqueront encore plus d’être blessés ou de mourir.

    Sur le front de la santé, l’UNICEF va suspendre d’ici au mois de juillet, son appui à la santé maternelle et infantile dont bénéficient 2,5 millions d’enfants et 100 000 femmes.

    Myanmar

    L’équipe des Nations Unies indique que plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants ont fui dans d’autres parties du pays.

    En outre, plus de 4 millions d’enfants n’ont plus accès à l’éducation depuis deux ans. Cette perturbation dans la stabilité du parcours scolaire place les enfants dans un risque encore plus grand de devoir travailler et d’être victimes de la traite ou du mariage précoce.

    L’ONU et ses partenaires sont sur place et travaillent malgré de réels problèmes d’accès et de déficit budgétaire. Ils ont aidé 2,6 millions de personnes au premier trimestre de cette année mais leur faculté de porter assistance aux autres 6,2 millions de personnes identifiées dans le Plan de réponse humanitaire dépendra de l’augmentation des fonds, de l’amélioration de l’accès et de la suppression des goulets d’étranglement, comme les retards dans l’octroi des visas et les restrictions bancaires.

    À ce jour, l’appel humanitaire de 826 millions de dollars n’est financé qu’à hauteur de 11%.

    Sécurité alimentaire

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) s’est félicité de l’annonce du G7 sur le versement d’une somme additionnelle de 4,5 milliards de dollars pour protéger les personnes les plus vulnérables contre la faim et la malnutrition dans le monde.

    Le monde fait en effet face à une crise de la faim sans précédent.

    Le PAM s’est dit encouragé par l’engagement du G7 à faire en sorte que le commerce reste ouvert à la nourriture, au pétrole et aux fertilisants, autant de produits essentiels pour les pays qui portent le fardeau de la crise.

    Marchés des produits agricoles

    L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié aujourd’hui un rapport sur la manière dont la réduction des coûts peut imprimer un élan à la réalisation du développement durable.

    Le rapport veut aider ceux qui élaborent les politiques à trouver les moyens de veiller à ce que les politiques commerciales sauvegardent la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le monde, respectent l’environnement et protègent contre les chocs tels que les conflits, les pandémies et les phénomènes météorologiques extrêmes.

    Soudan / Éthiopie

    Le Secrétaire général est profondément préoccupé par la reprise des affrontements entre le Soudan et l’Éthiopie le long de leur frontière disputée, le 22 juin dernier. Selon les informations, ces affrontements auraient causé la mort de sept soldats et d’un civil soudanais. Le Secrétaire général exhorte les deux pays à prendre des mesures concrètes pour dissiper les tensions et résoudre pacifiquement le différend lié à la zone frontalière d’Al-Fashaga. Il présente ses condoléances aux familles des victimes.

    ONU INFO, 28 juin 2022

    #ONU #Yémen #Myanmar #Libye #Syrie #Soudan #Ethiopie

  • Le Maroc demande à Riyad 4,5$ milliards pour la reprise économique

    Le Maroc demande à Riyad 4,5$ milliards pour la reprise économique

    Maroc, Arabie Saoudite, reprise économique, Sahara Occidental, Yémen,

    RABAT, 16 juin (Reuters) – Le Maroc a invité jeudi l’Arabie saoudite à contribuer à un fonds destiné à stimuler les investissements, cherchant à tirer des avantages économiques de son alliance politique étroite avec la monarchie du Golfe.

    L’économie marocaine devrait ralentir à 1,5% cette année, contre 7,9% l’an dernier, en raison de la sécheresse et des pressions inflationnistes importées.

    « Nous invitons les instances concernées en Arabie saoudite à soutenir les réformes à grande échelle et les projets de développement prioritaires du Maroc », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita lors de la session d’ouverture d’une commission mixte maroco-saoudienne sur la coopération bilatérale.

    Il a exhorté l’Arabie saoudite en particulier à contribuer au fonds d’investissement de 4,5 milliards de dollars prévu par le Maroc pour stimuler sa reprise économique post-pandémique.

    Le fonds, qui n’a pas encore été activé, a reçu une contribution initiale de 15 milliards de dirhams (1,5 milliard de dollars) du budget de l’État, le reste devant être collecté auprès de donateurs nationaux et internationaux.

    Alliée de longue date du Maroc, l’Arabie saoudite soutient la position de Rabat sur le conflit du Sahara occidental.

    Le Maroc a également soutenu l’Arabie saoudite contre l’Iran et a participé à l’intervention militaire dirigée par l’Arabie saoudite dans la guerre du Yémen.

  • Un monde à polarité variable

    Un monde à polarité variable

    Algérie, Est, Ouest, OTAN, Etats-Unis, Syrie, Irak, Yémen, Russie, Ukraine, Chine, France


    Il semble qu’aujourd’hui il sied à l’Algérie, du fait de sa propre histoire, de sa position géostratégique et des liens qu’elle a patiemment tissés, parfois contre ses desiderata, de tenir bon et de ne pas céder au chantage ou à la pression de parties dont le passif n’est pas du tout confiant. Pourtant, le respect d’un Etat découle du sérieux de sa diplomatie, de la cohérence avec ses principes et de ses engagements historiques. Nous sommes un pays non aligné par rapport aux deux blocs Est et Ouest. La multipolarité qui se dessine, avec les guerres menées par les Etats-Unis en Syrie, en Irak, au Yémen ou celle de la Russie contre l’Otan et Ukraine, se présente comme un avantage diplomatique pour l’Algérie. Mais nous ne devons pas trahir nos vrais alliés que sont la Russie et la Chine.

    Les Etats-Unis, eux, n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts à défendre. Quant à la France, elle n’est plus digne de confiance, avant même les attaques de Macron en quête de repères d’un pays qui ne s’est pas – et ne sera pas – départi de son complexe colonial après plus d’un demi-siècle d’Indépendance !

    Le juste milieu dans la nouvelle configuration internationale mettra davantage à l’épreuve notre diplomatie. S’il était aisé de se positionner durant la guerre froide, en non-aligné, aujourd’hui on continuerait à le faire, bon gré malgré, parce que si les Etats-Unis commencent à perdre de leur influence, le monde n’a pas encore les règles qui régiront ses relations multipolaires basées sur les souverainetés respectées de chacun des Etats ! Un monde nouveau en termes de relations internationales est en train d’apparaitre. Et précisément aujourd’hui se jouera l’Intelligence diplomatique algérienne.

    En d’autres termes, nous devons être au diapason de la realpolitik sans trahir nos traditionnels engagements.C’est d’autant plus vrai que de constater que l’histoire est en train de basculer et, ceux qui défendent, mordicus, le monde unipolaire en voie d’effondrement sont capables de nous précipiter irrémédiablement vers la cata !

    Et pour reprendre l’adage d’Antonio Gramsci, «entre le vieux monde (qui) se meurt, le nouveau monde (qui) tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres», ne faut-il pas hisser notre diplomatie au rang des souverainetés respectueuses et respectées ?

    Par Salah Bey
    E-Bourse, 17 mai 2022

    #OTAN #Russie #Ukraine #Chine #Algérie #Bipolarité

  • Turquie: Syriens, Irakiens et Yéménites bannis des vols vers Bélarus

    Tags: Turquie, Syrie, Irak, Yémen, Bélarus – Turquie: Syriens, Irakiens et Yéménites bannis des vols vers Bélarus

    ANKARA/WARSAW, 12 novembre (Reuters) – La Turquie a interdit vendredi aux ressortissants syriens, yéménites et irakiens de prendre des vols à destination de Minsk, ce qui risque de fermer l’une des routes empruntées par les migrants qui, selon l’Union européenne, ont été amenés par avion par le Belarus pour créer délibérément une crise humanitaire à sa frontière.

    Des milliers de migrants, principalement originaires du Moyen-Orient, s’abritent dans des conditions glaciales dans les bois situés à la frontière entre le Belarus et les États membres de l’UE que sont la Pologne et la Lituanie, qui refusent de les laisser passer. Certains sont déjà morts et l’on craint pour la sécurité des autres alors que l’hiver s’installe.

    L’Union européenne accuse le Belarus d’être à l’origine de la crise dans le cadre d’une « attaque hybride » contre l’Union : il distribue des visas bélarussiens au Moyen-Orient, fait venir les migrants par avion et les encourage à tenter de franchir la frontière illégalement. Bruxelles pourrait imposer de nouvelles sanctions au Belarus et aux compagnies aériennes qu’elle accuse d’avoir transporté les migrants, dès lundi.

    Le Belarus nie avoir provoqué la crise, mais a également déclaré qu’il ne pourrait pas contribuer à la résoudre si l’Europe ne levait pas les sanctions antérieures, imposées par l’Union européenne pour punir le président Alexandre Loukachenko de la répression violente des manifestations de masse contre son régime en 2020.

    M. Loukachenko, proche allié de la Russie, a menacé cette semaine de couper l’approvisionnement en gaz russe de l’Europe par des gazoducs traversant le territoire biélorusse. Vendredi, le Kremlin a semblé prendre ses distances par rapport à cette menace, affirmant qu’il n’avait pas été consulté à l’avance sur les remarques de M. Loukachenko et qu’il respecterait ses contrats de livraison de gaz. en savoir plus

    Les responsables européens ont déclaré à plusieurs reprises que leur meilleur espoir de résoudre la crise à la frontière était d’empêcher les candidats à l’immigration du Moyen-Orient d’embarquer sur des vols à destination du Belarus.

    La Turquie a nié avoir joué un rôle direct en autorisant l’utilisation de son territoire pour le transport de migrants. Mais le site web de l’aéroport de Minsk a indiqué six vols en provenance d’Istanbul vendredi, soit le plus grand nombre de vols en provenance d’une ville située en dehors de l’ancienne Union soviétique.

    La Direction générale de l’aviation civile turque (SHGM) a déclaré vendredi qu’elle interdirait la vente de billets sur les vols à destination de la Biélorussie aux ressortissants de Syrie, d’Irak et du Yémen. La compagnie aérienne publique biélorusse Belavia a déclaré qu’elle se conformerait à cette demande.

    « En relation avec le problème du franchissement illégal des frontières entre l’Union européenne et la Biélorussie, il a été décidé que les citoyens d’Irak, de Syrie et du Yémen souhaitant se rendre en Biélorussie depuis les aéroports de notre pays ne se verront pas vendre de billets et ne seront pas autorisés à monter dans les avions », a déclaré la SHGM sur Twitter.

    Le vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, a salué la démarche turque. r

    Les ministres des affaires étrangères de l’UE pourraient approuver lundi de nouvelles sanctions à l’encontre du Belarus, qui pourraient concerner des particuliers et des entreprises, selon un diplomate.

    La commission exécutive de l’Union a déclaré que les compagnies aériennes qui transportent des migrants figureraient sur la liste, et deux diplomates ont indiqué que le principal aéroport du Belarus était également pris en considération.

    Les autorités polonaises ont empêché deux groupes de migrants de traverser la frontière du Belarus jeudi en fin de journée, selon la chaîne privée TVN24 citant la police locale, marquant ainsi une journée relativement calme dans une semaine de confrontations tendues. en savoir plus

    Les gardes-frontières polonais ont déclaré vendredi sur Twitter qu’il y avait eu 223 tentatives de franchissement illégal de la frontière jeudi.

    Deux incidents dans la soirée ont impliqué des groupes plus importants – l’un près de Kuznica Bialostocka où l’armée biélorusse a tenté de pousser quelque 35 personnes, principalement des femmes et des enfants, du côté polonais, et un autre comprenant un groupe d’une centaine de migrants près de Polowce, a indiqué la police locale.

    Les gardes-frontières polonais ont déclaré que le nombre de migrants le long de la frontière entre les deux pays était passé à environ 3 000-4 000.

    Les présidents lituanien, letton et estonien se réuniront lundi à Vilnius pour discuter de la crise et seront rejoints par liaison vidéo par le président polonais Andrzej Duda, a indiqué vendredi le bureau du président lituanien.

    Reuters

    #Bélarus #Turquie #Yémen #Irak #Syrie #Migration

  • Un ex-star de la TV au centre du conflit libano-saoudien

    Tags : Liban, Arabie Saoudite, Yémen, George Kordahi, Houthis – Un ex-star de la TV au centre du conflit libano-saoudien

    BEYROUTH (AP) – George Kordahi était populaire parmi les téléspectateurs du Moyen-Orient pour son charme élégant. Il bavardait avec de belles femmes, lançait des blagues et récitait des vers de poésie arabe, tout en exprimant ses opinions politiques sur les événements de la région.

    Aujourd’hui, l’ancien animateur du jeu télévisé « Who Wants to Be a Millionaire » est ministre libanais de l’information, et ces opinions ont placé M. Kordahi au centre de la pire crise que son pays ait jamais connue avec l’Arabie saoudite.

    M. Kordahi a déclaré qu’il ne démissionnerait pas et ne s’excuserait pas auprès des Saoudiens pour des commentaires qu’il a faits avant d’être ministre, même si le Liban a désespérément besoin du soutien financier de Riyad. Au lieu de cela, l’ancien artiste connu pour son style lisse compte sur le soutien de l’ennemi juré de l’Arabie saoudite, la puissante milice libanaise du Hezbollah, soutenue par l’Iran.

    Kordahi n’est devenu un homme politique que tardivement, rejoignant le Cabinet libanais en septembre à l’âge de 71 ans. Mais il avait beaucoup à dire sur la politique pendant ses années de spectacle.

    Lors d’une apparition dans un talk-show libanais intitulé Talk of the Town en 2017, il a remis une rose rouge à chacune des quatre femmes qui partageaient la scène avec lui. L’animatrice s’est extasiée en disant que les téléspectateurs pouvaient constater par eux-mêmes à quel point il était galant.

    Assis entre les trois filles du président libanais, Kordahi a déclaré que c’était sa chance et son privilège d’être parmi ces « femmes glorieuses. »

    Pourtant, parallèlement à ses compliments, il a exprimé des opinions très fermes sur la limitation de la liberté d’expression. S’exprimant sur les affaires intérieures, il a déclaré qu’un ministre de l’information devrait réglementer les médias sociaux, mettre un frein à ce qu’il a qualifié de campagnes de dénigrement et agir comme un censeur à la place des agences de sécurité.

    La crise diplomatique actuelle remonte à des commentaires qu’il a faits le 5 août, un mois avant de devenir ministre de l’information. Dans ces propos, qui ont été enregistrés et diffusés ultérieurement, il a défendu les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran. Ces propos ont provoqué la colère de l’Arabie saoudite, qui dirige une coalition militaire combattant les Houthis dans une guerre brutale et sans issue au Yémen.

    L’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe ont retiré leurs ambassadeurs du Liban pour protester contre ces commentaires. Cette querelle diplomatique met en péril des centaines de millions de dollars d’échanges commerciaux et d’aide en provenance des pays riches en pétrole, à un moment où le Liban en a cruellement besoin.

    Les tensions ont révélé la profondeur du problème du Liban avec son ancien allié, l’Arabie saoudite. Le Hezbollah domine de plus en plus la politique nationale, déplaçant le Liban plus loin dans l’orbite de l’Iran, le grand rival de Riyad.

    La situation difficile de Kordahi souligne également le prix des aspirations politiques dans l’atmosphère polarisée du Moyen-Orient, en particulier depuis les soulèvements divisés du printemps arabe de 2011.

    En tant qu’animateur de l’émission « millionnaire » lancée en 2000, Kordahi a séduit le public du Maroc à Oman avec sa voix gutturale et son utilisation de la langue arabe d’une manière qui transcende les dialectes locaux.

    Il agrémentait son spectacle de références à la poésie, à la littérature et au Coran – un moyen sûr de toucher le cœur de nombreux jeunes musulmans, surtout de la part de Kordahi, qui est chrétien.

    À l’époque, le deuxième soulèvement palestinien dominait l’actualité. L’émission de Kordahi s’intéresse à la cause palestinienne, une question qui unit les Arabes. Dans un épisode, les participantes étaient les mères de trois Palestiniens tués dans les violences. Elles ont fini par gagner 100 000 dollars.

    En 2011, les manifestations antigouvernementales du printemps arabe se sont répandues dans la région.

    Kordahi a choisi de se ranger du côté de la Syrie de Bachar Assad et de son allié libanais, le Hezbollah, perdant au passage de nombreux fans et soutiens financiers.

    Lors d’une conférence à Damas en 2011, Kordahi a déclaré que les manifestations contre Assad étaient « une conspiration étrangère » et a fait l’éloge du dirigeant de longue date comme étant un véritable réformateur. À l’époque, l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe soutenaient l’opposition armée contre Assad.

    La chaîne saoudienne MBC a renvoyé Kordahi alors qu’il préparait une nouvelle émission, en publiant sur son site web que c’était par respect pour le peuple syrien. M. Kordahi a quitté la chaîne pour occuper des postes dans des médias libanais, dont un allié du Hezbollah.

    Kordahi, qui possède également une ligne de parfums et de vêtements à son nom, a commencé à caresser l’idée d’une carrière en politique. En 2013, il a été nommé au parlement sur une liste alliée à Michel Aoun, l’actuel président libanais et à l’époque chef du plus grand parti chrétien. Les élections n’ont jamais eu lieu.

    Cette année-là, le Hezbollah a envoyé des troupes en Syrie pour soutenir les forces assiégées d’Assad dans la province frontalière de Homs. Dans une interview à la télévision syrienne, Kordahi fait l’éloge du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en déclarant : « Je suis fier de lui. »

    Lorsqu’il est enfin entré dans la politique libanaise, Marada, un parti chrétien allié de la Syrie et du Hezbollah, l’a nommé au poste de ministre de l’information.

    Dans son premier commentaire en tant que ministre, il a appelé les médias libanais à s’abstenir d’accueillir des analystes qui mettent en garde contre des scénarios apocalyptiques au Liban. Beaucoup ont perçu cet appel comme un appel à la censure.

    Les tentatives pour joindre Kordahi sont restées vaines.

    Lorsque la crise avec l’Arabie saoudite a éclaté, il a d’abord tweeté que ses commentaires ne visaient pas à offenser. Puis il a tenu une conférence de presse. « Le Liban ne doit pas rester soumis à l’extorsion de qui que ce soit, de quelque pays ou de quelque ambassadeur que ce soit », a-t-il déclaré.

    Pour ses partisans, Kordahi est un symbole de dignité nationale, de liberté d’expression et de résistance à l’ingérence du Golfe dans les affaires libanaises.

    Des affiches de Kordahi sont apparues dans les zones contrôlées par les Houthis au Yémen et dans la capitale irakienne, Bagdad, avec les mots suivants : « Oui George, la guerre au Yémen est absurde. »

    Hassan Fadlallah, un législateur du Hezbollah, a déclaré que Kordahi n’avait rien fait de mal. « Certaines personnes sans dignité et sans honneur national exagèrent, en disant que cela va ruiner le pays ».

    Pour ses détracteurs, ses commentaires et son refus de démissionner sont imprudents. « Le public paie le prix de personnes qui se sont nommées officielles et ne montrent aucune responsabilité », a tweeté la chanteuse libanaise Elissa.

    Des personnalités publiques du Golfe ont qualifié Kordahi d’ingrat et ont même appelé à renvoyer sa fille, qui travaille à MBC.

    Les responsables saoudiens ont déclaré que le problème est plus important que les commentaires de M. Kordahi – il est enraciné dans un système qui s’est allié à l’Iran. Les médiateurs ont suggéré que sa démission est un premier pas vers la réconciliation.

    Salem Zahran, un analyste politique, a déclaré que M. Kordahi s’est retrouvé par inadvertance dans un conflit dont il n’était pas responsable. Il a suggéré que les Saoudiens s’emportent parce qu’ils sont frustrés par l’enlisement de la guerre au Yémen, en particulier par l’avancée des rebelles Houthis dans la province stratégique de Marib.

    « Ce n’est pas de sa faute. C’est le destin qui l’a placé dans cette réalité », a déclaré Zahran. « Chaque Libanais naît politicien jusqu’à preuve du contraire ».

    Associated Press, 10/11/2021

    #Liban #Arabie_Saoudite #George_Kordahi #Yémen #Houthis #Hezbollah #Iran

  • Conseil de Sécurité: Prévisions pour le mois de novembre 2021

    Conseil de Sécurité: Prévisions pour le mois de novembre 2021 – En novembre, le Mexique assurera la présidence du Conseil de sécurité.

    Le Mexique organisera trois événements de signature pendant sa présidence. Il organisera un débat ouvert de haut niveau sur le thème « Exclusion, inégalité et conflits » dans le cadre du point de l’ordre du jour « Maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Le secrétaire général António Guterres et un représentant de la société civile devraient y faire un exposé. Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador devrait présider la réunion. Une déclaration présidentielle est envisageable.

    Le Mexique organisera également un autre débat ouvert de haut niveau sur le thème « La paix et la sécurité par la diplomatie préventive : Un programme commun à tous les organes principaux de l’ONU » sous le point de l’ordre du jour « Maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Des exposés sont attendus de la part d’Abdulla Shahid, président de l’Assemblée générale, de Collen Vixen Kelapile, président du Conseil économique et social (ECOSOC), de Joan E. Donoghue, président de la Cour internationale de justice (CIJ), et du secrétaire général António Guterres. Une déclaration présidentielle est envisageable.

    Le troisième événement de signature que le Mexique prévoit d’organiser est un débat ouvert sur les armes légères. Le directeur de l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), Robin Geiss, et un représentant de la société civile sont les intervenants prévus.

    Le briefing annuel des commissaires de police des Nations unies aura également lieu en novembre. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, le commissaire de police de la Force intérimaire des Nations unies pour la sécurité d’Abyei (UNISFA), Violet Lusala, et le commissaire de police de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies au Mali (MINUSMA), Patricia Boughani, sont attendus.

    Le débat semestriel sur la Bosnie-Herzégovine et la réautorisation de la force multinationale de stabilisation dirigée par l’UE (EUFOR ALTHEA) sont prévus ce mois-ci.

    Les questions africaines inscrites au programme de travail de novembre sont les suivantes :

    Libye, briefing et consultations sur la mission de soutien des Nations unies en Libye (UNSMIL) et le briefing semestriel du procureur de la CPI concernant les affaires en Libye ;
    Somalie, briefing et consultations sur les développements récents dans le pays et sur la Mission de l’UA en Somalie (AMISOM) et la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (UNSOM) ; et
    la force conjointe du groupe des cinq pour le Sahel (FC-G5S), briefing et consultations sur les activités de la force.
    En outre, le Conseil devrait renouveler les mandats de la :

    Force de sécurité intérimaire des Nations unies pour Abyei (UNISFA) ;
    Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ; et
    751 régime de sanctions à l’égard de la Somalie et du groupe d’experts.
    Le Conseil tiendra ses réunions mensuelles sur la situation politique et humanitaire et sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Les autres questions relatives au Moyen-Orient inscrites au programme de travail ce mois-ci sont les suivantes :

    Le Yémen, la réunion mensuelle sur les développements ;
    « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », la réunion mensuelle ;
    Irak, un briefing et des consultations sur la Mission d’assistance des Nations unies en Irak (MANUI) ; et
    Liban, consultations sur la mise en œuvre de la résolution 1701.
    Deux questions asiatiques seront discutées en novembre :

    l’Afghanistan, un briefing et des consultations sur la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) ; et
    RPDC, consultations sur le rapport du comité 1718.
    Le briefing annuel du président de la Cour internationale de justice (CIJ), reporté d’octobre, devrait se tenir sous forme de réunion privée.

    L’atelier annuel finlandais « Hitting the Ground Running » devrait avoir lieu les 18 et 19 novembre.

    Security Council Report, 30/10/2021