Le proverbe arabe disant que «la magie se retournera ou se retourne sur le magicien» résume le destin de tout manipulateur, imposteur et menteur. La France est hantée par cette histoire de Harkis qui brisent le mur du silence en dévoilant l’atrocité et l’horreur de la France juste après les accords d’Evian. Le documentaire «La blessure: la tragédie des Harkis» diffusé par la chaîne de télévision «France 3» durant la soirée du lundi est tombée tel un couperet pour les jeunes Français qui ont cru à cette positivité du colonialisme.
La France devra s’autoflageller pour «atténuer» cette frustration et haine des Harkis et fils de Harkis. C’est pénible d’apprendre après presque un demi-siècle que la France a lâché les Harkis qui avaient répondu à l’appel de «leur» France pour combattre le FLN et l’ALN. Les Harkis ne devraient pas nous dire ou plutôt dire à leurs enfants qu’ils n’auraient jamais été contre «Notre» indépendance, mais qu’ils auraient préférer rejoindre les rangs des Français pour assurer la sécurité de leurs douras et villages. C’est faux! Ils avaient choisi le camp de La France car n’ayant jamais été convaincu qu’un jour la France pliera l’échine devant une revendication populaire.
Pour revenir à cette histoire de Harki, la France ne sait plus comment réagir lorsque les Français d’aujourd’hui viennent d’apprendre que les plus chanceux des Harkis ont été entassés pendant quinze ans dans le camp d’internement de Rivesaltes, un camp, qui avait abrité les Républicains d’Espagne et, après, utilisé par le gouvernement de Vichy pour les juifs. La Honte dans le pays qui se dit respectueux des valeurs des Hommes. Et pour une fois, un document, des acteurs de l’époque, des historiens et des militaires ont épargné le FLN et n’ont pas fait endosser au gouvernement de l’époque le lynchage de certains Harkis. Et pour une fois, on n’amplifie pas certains actes de violence du FLN et de l’ALN par rapport aux crimes commis par l’armée française. Pour reprendre la parole d’un Harki, «la France de Gauche à Droite est complice du crime contre les Harkis». Désormais, c’est la France qui devra assumer pleinement sa lâcheté.
Par B. Nadir
Le Carrefour d’Algérie, 23/9/2010
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