Une journaliste espagnole en danger à El Aaiun

Ana Romero à El Aaiun (photo El Mundo)
La pression des autorités marocaines pour que l’envoyée spéciale du journal espagnol El MUNDO à  El Aaiún, Ana Romero, quitte le Sahara Occidental va in crescendo. La journaliste se trouve depuis hier soir dans la résidence de Mariano Collado, le dépositaire des Biens Culturels espagnols à El Aaiún (capitale de l’ancien protectorat espagnol).

Le représentant du Gouvernement espagnol a prévenu Ana Romero que si jamais elle sort à la rue pour poursuivre son travail d’information, il ne pourra pas garantir sa protection. La journaliste a raconté devant les microphones de la chaîne COPE la gravité de la situation dans laquelle elle se trouve : “J’ai peur par mon intégrité physique. Quand je vois des gens en train de me filer, je ne sais pas qui sont-ils. Je suis venu invitée par le Gouvernement espagnol et celui du Maroc et maintenant celui-ci essaie de me renvoyer avec des pratiques staliniennes. Le Maroc veut me chasser d’ici, mais il ne veut pas signer un ordre d’expulsion”, a-t-elle a déclaré dans une conversation téléphonique.

Le directeur de El Mundo, Pierre J. Ramirez, a demandé au Gouvernement espagnol, au vice-président de l’Exécutif, Alfredo Pérez Rubalcaba, et au ministre d’Affaires Etrangères, Trinidad Jiménez, qu’ils fassent les démarches opportunes pour veiller à la sécurité de la journaliste, puisqu’elle a pu voyager au Sahara Occidental grâce à un accord entre l’Exécutif de Zapatero et celui du Maroc.

“Je fais appel au Gouvernement espagnol, à Rubalcaba, qui a été personellement impliqué dans l’accord et à Trinidad Jiménez, à qui corresponde de veiller sur la sécurité des Espagnols à l’étranger, pour qu’ils exercent son influence et protègent le travail professionnel d’Ana Romero à El Aaiún, qui n’a pas encore conclu”,a déclaré Pedro J. Ramirez dans le programme “Asi son las mañanas” d’Ernesto Sáenz de Buruaga.

Après avoir interdit l’entrée au Sahara Occidental de plusieurs journalistes espagnols, le Gouvernement a obtenu que le Maroc accepte l’entrée de deux rédacteurs, l’un de “El Pais” et l’autre de “El Mundo”, les deux journaux de plus grand tirage national. L’envoyé de El Pais, Tomás Bárbulo, a décidé de quitter le Sahara Occidental il y a quelques jours.

Le directeur de El Mundo considère que le travail d’Ana Romero n’a pas fini parce que plusieurs faits restent encore à élucider en relation avec l’assaut au campement de protestation des sahraouis et des troubles postérieurs.


Source : El Mundo, 29/11/2010
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