Des tentatives pathétiques d’empêcher la révolution au Maroc

Les déclarations de Trinidad Jiménez sur le Maroc coïncident, et je ne crois pas que ce soit un hasard, avec celles d’un ancien ministre de Mohamed VI : la différence n’est pas autant dans le contenu que dans le lyrisme, plus intense dans le sujet du sultan alaouite.

I. Les “réformes” de Mohamed VI, selon Trinidad Jimenez


Trinidad Jiménez a dit, selon Europa Press, ni plus ni moins que ceci :

La ministre a profité de son intervention dans le débat [entre les ministres européens] pour exprimer le soutien au Maroc et pour souligner que c’est le pays de la région qui a un processus démocratique “plus consolidé”, par conséquent, l’UE devrait “renforcer” les rapports avec lui.

Nous devons comprendre, donc, que, selon Trinidad Jimenez, il fait partie du “processus démocratique” :

– l’expulsion de la presse espagnole du Maroc et du Sahara Occidental occupé
– la fermeture des médias critiques ou semi-critiques avec le Makhzen
– la torture des prisonniers ramenés dans les avions de la CIA,
– l’annihilation du camp de Gdeym Izik
– le maintien en prison d’Alí Salem Tamek pendant des mois sans aucune accusation contre lui
– le système judiciaire marocain qui, selon, Wikileaks, est complètement contrôlé par le Makhzen
– la corruption de Mohamed VI révélée aussi par Wikileaks.
– etc..

II.- La “Révolution du jasmin” marocaine, selon un sujet (reconnaissant) de Mohamed VI

Les déclarations de Jiménez sont très similaires à celles de Nabil Benabadallah, un sujet de Mohamed VI, qui a été remercié avec les postes de ministre de la propagande et ambassadeur en Italie, ce dernier poste l’avait perdu d’une façon, parait-il, très propre dans  tout “processus démocratique” ou État de Droit.

Un intellectuel marocain peu complaisant avec le Makhzen, Fouad Abdelmoumni, écrit dans Facebook (le seul moyen d’expression que, jusqu’à présent, le makhzén ne peut pas fermer à ses sujets), ce qui suit et que je traduis :

“Le Roi a déjà fait la révolution du jasmin”
31 janvier 2011, 5:29 pm
Par Fouad Abdelmoumni

Cette affirmation est de Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, qui a déclaré que :
    “Le Maroc n’est pas affecté par la vague de protestations qui secoue le monde arabe parce que le roi a déjà fait la révolution du jasmin au Maroc contre la pauvreté et la précarité …”

    Qui voudra rappeler à M. Benabdellah que même Ben Ali n’a pas de réputation d’avoir destitué un ambassadeur parce que l’épouse de celui-ci s’est disputé avec l’épouse d’un homme de la cour (*) ? Benabdellah: n’est-il pas prudent ?

    Prétendre que le seule horizon de la révolution tunisienne serait celui de ressembler l’absolutisme, l’irresponsablité et l’absence de rendement  de comptes propre de la monarchie marocaine est une insulte aux luttes de ce peuple.

Prétendre que le Maroc a déjà réalisé les grandes réformes qui sont nécessaires est une erreur politique, parce que le parti même de M. Benabdellah continue de revendiquer des réformes fondamentales, y compris celles de l’architecture institutionnelle de l’État.

 Cette pantomime est aussi un manque de sens politique, parce que la période actuelle ouvre la porte à élever, d’une manière significative, la longue liste des demandes de réforme et essayer tout simplement de la mettre à profit pour “être bien vu dans la cour” se retournera, c’est sûr, contre les paresseux et les lâches.

(*) M. Benabdellah a été relevé de ses fonctions d’ambassadeur du roi à Rome de manière très “chevaleresque” et sans aucune procédure, parce que son épouse avait refusé de céder la place qu’elle occupait à l’épouse du ministre “de souveraineté” des Affaires Etrangères.

Mais quoi qu’il fasse, Benabdellah ne réussira pas à enlever du podium celui qui était avant, et je vois qu’il l’est toujours, le thuriféraire numéro 1 parmi les sujets de Mohamed VI :

Aujourd’hui nous devons être plus royalistes que le Roi. Avec Sa Majestad Mohamed VI c’est possible. C’est une opportunité historique.

Ils lèvent les enchères au plus haut à notre ministre.

Mais qui sait….

Carlos Ruiz Miguel, Professeur à l’Université de Saint-Jacques de Compostèle

Source : Desde El Atlantico, 01/02/2011
Traduction : Diaspora Saharaui
Visited 1 times, 1 visit(s) today

قم بكتابة اول تعليق

Leave a Reply

لن يتم نشر بريدك الالكتروني في اللعن


*