Arrogance

Aujourd’hui, la guerre en Irak fait encore des dizaines de morts chaque jour et est certainement avec la guerre en Afghanistan au centre des préoccupations de l’administration de Barack Obama. Ce dernier qui avait promis durant sa campagne une résolution de ce conflit est bien obligé désormais d’essayer de trouver une solution à cette guerre interminable. Pourtant, il semblerait que l’on ait trop vite oublié les déclencheurs même de ce conflit auxquels personne ne demande, à l’heure actuelle, de compte. Que cela soit George W. Bush ou encore Dick Cheney, ou tout autre membre de l’équipe Bush lors de la préparation et du déclenchement de la guerre, aucun n’est inquiété par la justice ou ne serait-ce que par une légitime commission d’enquête internationale. Car cette guerre qui dure depuis près de huit ans a déjà coûté la vie à des centaines de milliers d’Irakiens, à plus de 4 000 soldats américains et aura coûté plus de 700 milliards de dollars et ce n’est pas fini. Donald Rumsfeld, ancien secrétaire d’Etat à la Défense et l’un des principaux fomenteurs de la guerre irakienne revient aujourd’hui sur le devant de la scène en publiant un livre où il pointe du doigt un grand nombre de ses collègues de l’époque et même le président Bush. Selon lui, Condoleezza Rice et Colin Powell, tous deux ex-secrétaires d’Etat aux Affaires étrangères sont en grande partie, du fait de leur inexpérience, responsables de l’énorme chaos dans lequel s’est rapidement enfoncé l’Irak. Pourtant, Colin Powell, vétéran du Viêt-Nam et ex-chef d’état-major, a incontestablement plus d’expérience dans le domaine des conflits armés que le politicien Rumsfeld, qui fut dans sa jeunesse pilote dans l’US Navy. Ce dernier tente d’ailleurs coûte que coûte de s’attribuer le beau rôle en accablant tous ses collègues de l’époque. Pourtant, c’est lui, avec Cheney, qui ont en premier lieu eu l’idée de cette guerre et qui ont poussé, grâce à leur emprise sur le président Bush, les Etats-Unis à entreprendre cette guerre. Mais il semblerait surtout que l’ex-secrétaire d’Etat ne regrette nullement d’avoir contribué au déclenchement de cette guerre, son seul regret est d’avoir eu des écarts de langage et de n’avoir pas démissionné sitôt le scandale de la prison d’Abou Ghraïb dévoilé au grand jour. Pas d’excuses donc, pas de repentance, mais au contraire une arrogance affichée qui dénote avec l’horreur que vit l’Irak aujourd’hui. Toutefois, Rumsfeld n’est pas le seul à pratiquer la politique de l’autruche. Que cela soit, Georges W. Bush ou encore Dick Cheney, aucun des instigateurs de cette guerre n’est aujourd’hui capable d’assumer les conséquences de leurs actes et la vie gâchée de millions d’Irakiens ne semble pas avoir grande importance à leurs yeux. Reste à savoir, si dans les années à venir les autorités internationales prendront des dispositions plus agressives à leur égard et s’ils seront un jour confrontés à leurs crimes.
F. M.
Le Jour d’Algérie, 10/02/2011
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