L’Aqmi, revigoré par le conflit libyen, enlève trois Européens à Tindouf

En transformant la Libye en champs de ruine au nom des droits de l’Homme, l’Otan vient d’ouvrir, comme en Irak en 2003, un boulevard pour l’islamisme radical et violent, l’Aqmi (Al-Qaïda dans le Maghreb islamique). Grâce à l’immense arsenal dont cette organisation s’en est emparé en Libye, où elle compte sur de nombreuses complicités au sein du nouveau pouvoir, l’Aqmi a désormais les moyens de mener des opérations de plus en plus audacieuses dans l’ensemble du Sahel.
C’est dans ce cadre qu’elle vient d’enlever ce dimanche 23 octobre, dans les camps des réfugiés sahraoui du Tindouf (Algérie, près de la frontière avec le Maroc), trois humanitaires européens, deux Espagnols et un Italien. Ce crime vient d’être confirmé par un porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères.
Le camp de réfugiés de Rabuni où se sont produits les enlèvements est situé près de Tindouf, ville algérienne proche du Sahara occidental qui abrite des camps sahraouis, et où travaillent de nombreux coopérants espagnols.
La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a assuré que son gouvernement “travaillait avec les gouvernements de la région” mais agissait “avec une grande prudence”, afin que “les coopérants soient libérés dès que possible”.
Selon les médias espagnols, les coopérants enlevés sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire d’Extrémadure, dans le sud-ouest de l’Espagne et membre de l’Association des Amis du Peuple sahraoui d’Extrémadure, et Enric Gonyalons, originaire de Majorque aux Baléares, membre de l’association Mundabat.
“Plusieurs coups de feu ont été entendus, il y a eu deux blessés et trois personnes ont été emmenées, Ainhoa, notre représentante là-bas, une Italienne et aussi un garçon qui a été blessé”, a déclaré à la radio Cadena Ser un représentant de l’association de coopérants d’Extrémadure, Antonio Rios, cité par l’AFP.
L’ambassadeur sahraoui et représentant du Polisario à Alger Brahim Ghali a accusé dimanche Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’être derrière l’enlèvement dans la nuit de samedi à dimanche de deux Espagnols et d’un Italien dans un camp sahraoui, près de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie.
“J’accuse directement Al-Qaïda au Maghreb d’être derrière l’enlèvement des trois étrangers”, a déclaré à l’AFP l’ambassadeur de la République arabe sahraouie et démocratique.
Selon le responsable sahraoui, il s’agit des premiers enlèvements d’Occidentaux dans cette région.
Le camp de réfugiés de Rabuni où se sont produits les enlèvements est situé près de Tindouf, ville algérienne proche du Sahara occidental qui abrite des camps de réfugiés sahraouis, et où travaillent de nombreux coopérants espagnols et européens.
“Les ravisseurs, qui se sont infiltrés à partir du territoire malien, ont attaqué le siège de réception des étrangers dans les camps de réfugiés (sahraouis), à l’ouest de Tindouf, utilisant une voiture tout-terrain et des armes à feu”, a précisé un communiqué du ministère sahraoui de l’Information.
“Les terroristes ont repris le même chemin par lequel ils sont venus” avec les otages”, a ajouté cette source.
“L’un des otages, l’Espagnol, Enric Gonyalons, serait blessé, ainsi que l’un des gardes sahraouis”, a précisé le communiqué.
Enric Gonyalons, originaire de Majorque aux Baléares, est membre de l’association Mundabat.
Les deux autres coopérants enlevés sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire d’Extrémadure, dans le sud-ouest de l’Espagne et membre de l’Association des Amis du Peuple sahraoui d’Extrémadure, et l’Italien Rossella Urru membre de l’ONG italienne CCISPP, selon le Polisario.
L’Algérie a condamné, ce dimanche 23 octobre, « avec la plus extrême vigueur »l’enlèvement de trois ressortissants européens dans un camp de réfugiés sahraouis près de Tindouf. Interrogé par TSA, Amar Belani, porte‑parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré : « Je confirme l’information et bien entendu, nous condamnons avec la plus extrême vigueur cet acte criminel. Bien qu’il semble que ce soit l’œuvre d’un groupe terroriste, pour le moment, je préfère réserver mon commentaire en attendant de disposer d’éléments d’information vérifiés sur les ravisseurs ainsi que sur leurs motivations. »
Les terroristes de l’Aqmi, en s’en prenant pour la première fois à des camps de réfugiés sahraoui cherchent-ils à venger la perte d’un de leurs dirigeants opérant dans le nord du Mali, le Mauritanien Tayeb ould Sidi Ali, un important membre opérationnel d’AQMI, auteur de plusieurs attaques en Mauritanie, tué jeudi dernier (21 octobre 2011) par des avions mauritaniens, aidés par des instructeurs français, en plein territoire malien ? Pour certains observateurs, ces enlèvements seraient des représailles de l’Aqmi à la création d’un commandement unifié des armées du Sahel et du Sahara (d’où le Maroc est exclu) sous la direction de l’Algérie. Un commandement qui a fait ses preuves et qui a désormais le soutien des Etats-Unis et de l’Angleterre, comme le montre l’élimination du terroriste Tayeb ould Sidi Ali, un proche lieutenant de Mokhtar Belmokhtar», l’un des principaux chefs d’AQMI dans la région et qui serait l’artisan de ces enlèvements.

Afrique-Asie.fr, 23/10/2011
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