"Où est le référendum promis en 1991, Messieurs de l’ONU ?"

Les travaux de la 2ème Conférence Internationale sur le « droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui », organisé par le Comité Algérien de Solidarité avec le peuple sahraoui et l’ambassade de la RASD à Alger, à Dar Diaf, Bouchaoui, ont pri fin hier après-midi. 
Une déclaration finale qui ne souffre aucune ambiguïté a été adoptée par les participants originaires de 34 pays des 5 continents. Comme tous les 22 intervenants qui se sont succédé à la Tribune, dont des activistes sahraouis venus des territoires occupés, le document final a, condamné, fermement, de l’Occupation «illégale, immorale et injuste» du Sahara Occidental par le Maroc, avec la complicité honteuse de la France au Conseil de sécurité, et, réitéré la nécessité de forcer la main à cette instance suprême des Nations unies de tenir la promesse faite aux Sahraouis en… septembre 1991 : l’organisation d’un référendum d’autodétermination en contrepartie d’un cessez-le-feu. 
Dans l’immédiat, ils réclament avec force l’élargissement des missions de la Minurso à la protection des droits de l’Homme dans les territoires occupés où Rabat tue «à huis clos» et l’adoption par les peuples libres d’un principe : le devoir d’aider les opprimés et les colonisés. «Parler pour faire cesser le calvaire du peuple sahraoui et rappeler que tout délit doit être châtié, c’est bien. Agir pour faire cesser la colonisation et la spoliation des richesses des Sahraouis, c’est mieux», déclare d’emblée Merinda Ines, de l’Association internationale des juristes, avant de condamner les auteurs du rapt des trois humanitaires qui pensent, selon elle, jeter un discrédit sur le Polisario. «Nous n’allons pas céder, nous allons rester dans les camps sahraouis pour apporter toutes notre solidarité. Le terrorisme ne nous fait pas peur», déclare Fabio Campioli, président de l’association italienne de solidarité avec le peuple sahraoui. Acclamation dans la salle. Comme tous ses compatriotes qui prendront après elle la parole, Merinda Ines reconnaîtra que son pays qui continue encore de vendre des armes au Maroc, a laissé au Sahara Occidental une tache de sang en s’en allant. 
Elle est convaincue comme Jeremy Corbyn, un député britannique, que «le printemps arabe, qui a germé à Gdeim Izik finira par changer les choses dans la région. «C’est inévitable !» déclare, avec insistance, le Britannique avant de dénoncer les tentatives de corruption du Makhzen marocain pour acheter des voix et des… silences à New York et au Parlement européen. 
Politique, que les élus français, amis de la cause sahraouie qui subissent des attaques des «baltagiyas» des consulats marocains, ont relevée et dénoncée. Selon certains, il serait judicieux que les élus locaux interpellent les députés de la région pour faire pression sur le gouvernement qui ne «fait pas honneur aux valeurs de la république» en tournant le dos à la liberté au Sahara Occidental. 
Abderahmane Ould Mimi et Nouma Ahmed Megueye, deux députés mauritaniens qui ne sont pas étonnés de voir l’Algérie abriter cette conférence, n’ont pas été par 36 chemins pour saluer le rôle de l’Algérie depuis le marché des dupes de novembre 74 à Madrid. «C’est le pays qui a enfanté l’Emir Abdelkader dont l’épopée berce encore les enfants», disent-ils. 
«Les Algériens savent mieux que quiconque ce qu’est la lutte pour la liberté», lui rétorque France Weil, la présidente de l’Association «Droits et solidarités France» avant de rappeler aux présents le recensement de plus de 80 Sahraouis qui croupissent dans les geôles marocaines, dont les compagnons d’Aymen Asfari, le défenseur des droits de l’Homme et ce, depuis le 13 avril 2008 à Marrakech. 
Sans jugement aucun. Selon leur avocate, ces détenus qui sont interdits de tout (visite, courrier, livres) entameront «dans les prochains jours» une grève de la faim. Seront-ils suivis par les «23» qui croupissent dans les prisons militaires et les «25» résistants arrêtés, à Dakhla occupée, après les dernières émeutes ? 
A cette 2e conférence, la cause sahraouie a conquis un autre espace : le MoyenOrient. Selon un représentant de la résistance libanaise : «le combat sahraoui est en tout point de vue similaire à celui des Palestiniens. Tous les deux sont des colonies offertes. La première par l’Espagne au Maroc et la seconde par la Grande-Bretagne à Israël», dit-il avant de reconnaître que le Monde arabe est à la traîne par rapport à la question du Sahara Occidental. «Nous sommes avec la légalité, le droit. Mais où est cette légalité ? Qui est censé appliquer le droit, la légalité» ? s’interroge t-il. 
Djamel Boukrine
Horizons, 31/10/2011
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