"A l’ennemi fuyant construisez des ponts"

Par Mustapha HANTAZ 
On ne sait plus d’où nous sont parvenues ces paroles de sagesse infinie. En des temps où l’on est beaucoup plus habitué à observer l’édification de murs de haine et d’apartheid: en Israël par exemple ou plus proche de nous au Maghreb, on est alors surpris de la générosité et de la grandeur d’esprit qui prévalaient voilà quelques siècles. Le langage actuel de la guerre et des destructions est plus froid et radical. On parle plus souvent de Droit de suite ou de poursuite, de traque. Plus que de Pardon et de retenue, en une sorte de transcendance de «grand seigneur» des fourvoiements humains. C’est toujours l’image subliminale du yankee, fusil d’assaut en bandoulière, en pleine action de manducation d’un chewing-gum qui revient, jusqu’à l’obsession. 
Ce 31 Octobre a vu l’Otan entériner la décision prise de décréter, assez généreusement au demeurant, «la réussite totale» de l’intervention des armées atlantistes en Libye et par conséquent, la fin d’une présence-absence sur le territoire labouré durablement par les millions de bombes larguées par l’Organisation militaire. On parle de 28.000 raids de l’aviation de l’Otan qui on le suppose, a détruit le gros des infrastructures militaires, «et plus si affinités», de la Libye. Par conséquent inévitablement est ouverte la voie à la conclusion de contrats juteux d’armements et de reconstruction avec les Etats qui ont été aux avant-postes d’une guerre fabriquée de toutes pièces. Mais le titre plus haut entend focaliser sur un point bien précis. Celui qui est rappelé élégamment dans un communiqué officiel du représentant des autorités russes commentant la capture de Kadhafi: «les avions de l’Otan ont attaqué un convoi de véhicules qui ne menaçait personne et qui tentait de fuir». C’est malgré les dénégations et les faux fuyants des officiels de l’Otan, le convoi d’une quarantaine de véhicules où se trouvait Kadhafi et qui a été stoppé par un drone. Fallait trouver! Comment en vouloir à un drone «utile et docile», objet inanimé et têtu, configuré pour accomplir froidement son devoir de tueur? Les chefs de guerre semblent vouloir dire «nous sommes pour si peu dans cet acte, il convenait de s’adresser au drone!»… On sait, bien sûr, ce qui s’est passé par la suite dans un détachement infernal des armées «citoyennes» qui se gargarisent quand cela les arrange de la phraséologie redondante des Droits de l’Homme et de la protection de l’humanité. Cette même humanité a-t-elle reculé depuis les temps où un sage avait indiqué cette préférence, qu’il valait mieux permettre à un ennemi de fuir, de battre en retraite, que de voir une bataille finir dans une débauche de sang et de massacres structurante dans tous les cas de comportements futurs? Et qui plus est, avec des adversaires diminués. Certainement que cette «Humanité» pas encore repue des victimes civiles d’Afghanistan, de Palestine, d’Irak réclame encore sa part de sang et de dévastations. Madame Hanoune du PT encore elle, a raison une fois de plus de vouloir organiser une conférence autour du thème de l’intervention étrangère. Les envahisseurs sont déjà là. Certains les ont même vus…
Le Carrefour d’Algérie, 5/11/2011
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