Guéguerre sur la Toile

Moins de vingt quatre heures après l’incursion des hackers marocains dans des sites d’institutions gouvernementales et d’établissements financiers algériens dont celui de la Direction générale des grandes entreprises (DGI) relevant de la Direction générale des Impôts (DGI), la riposte de leurs homologues algériens ne s’est pas faite attendre. Ces derniers se sont introduits dans pas moins d’une cinquantaine de sites marocains, 174 plus exactement. Tout a commencé dimanche dernier. 
 
À l’occasion de la célébration du 36e anniversaire de l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc, plusieurs sites d’institutions gouvernementales et d’établissements financiers algériens dont celui de la Direction générale des grandes entreprises (DGI) relevant de la Direction générale des Impôts (DGI) ont été piratés par des hackers se présentant comme étant marocains. «Les forces de dissuasion marocaines défendent les intérêts suprêmes du Royaume » ont, notamment, écrit les Marocains sur les sites algériens piratés. « Il ne fallait pas rester les bras croisés et on devait riposter », a indiqué l’un des hackers à notre source. Sur les sites piratés, les hackers algériens ont posté des messages avec le drapeau national et portant souvent la signature « algerian hacker ». « En réponse à un groupe de Marocains idiots », a indiqué en arabe le même message. 
 
Ces mêmes attaques, selon des sources bien informées, ont concerné des entreprises et des institutions marocaines. Il faut dire que c’est la première fois que des hackers algériens mènent une attaque de cette ampleur contre des sites marocains. Les hackers marocains, faudrait-il le noter, multiplient les attaques contre les sites algériens depuis quelques années. À la même période de l’année dernière, quelques jours seulement après le discours du roi marocain), des hackers de la même nationalité (marocaine) ont pris pour cible le site officiel de l’ambassade d’Algérie à Washington. En plus, le site du journal en ligne Tout Sur l’Algérie (TSA) a été aussi attaqué, au même titre que le site de Presse DZ. C’est dire que le malaise diplomatique entre les deux pays voisins qui dure depuis bien longtemps a donné lieu à une autre guerre informatique sans merci. Lequel malaise est alimenté en premier lieu par la position inchangée de l’Algérie vis-à-vis de la question du Sahara Occidental (un Sahara considéré comme étant une partie indissociable du territoire marocain) par les Marocains, rappelé d’ailleurs par ces mêmes hackers. Une situation envenimée aussi par les incessantes demandes officielles marocaines pour la réouverture (du côté algérien) des frontières terrestres fermées depuis 1994. Des sollicitations sans trop d’échos du côté algérien. Du côté marocain, tous les coups sont permis. Au lendemain de la déclaration faite par Mohamed VI à l’adresse des Algériens «pour l’unification du Maghreb » et à court d’arguments pour défendre leurs thèses colonialistes sur le Sahara occidental depuis l’invasion, ou ce que les Marocains aiment nommer «la Marche Verte», des hackers marocains, se voulant des enseignants en histoire, rappellent que le Sahara Occidental ne peut être que marocain.

Farid Houali

Le Courrier d’Algérie, 10/11/2011
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