par Abdelkrim Zerzouri
L’élection des membres de la prochaine Assemblée populaire nationale (APN), prévue le 12 juin prochain, constitue une étape d’une importance cruciale. Tout est ainsi mis en œuvre pour que ce rendez-vous se déroule dans les meilleures conditions. La maîtrise de l’organisation matérielle du scrutin ne pose aucun problème, mais l’aspect sécuritaire reste un sujet sensible, à évaluer et à parfaire sur la base des expériences vécues par le passé récent.
Dans ce sens, le gouvernement a pris les devants en mettant en place un dispositif des plus répressifs à l’encontre des perturbateurs de l’opération de vote, prévoyant des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 20 ans, notamment pour les actes de destruction ou d’enlèvement d’urnes, d’atteinte au déroulement du scrutin et troubles aux opérations de vote.
Le tout répressif pour dissuader les actes de nature à porter atteinte au bon déroulement du scrutin du 12 juin prochain ?
Les autorités ont mis en œuvre cette sévère sanction pénale, qui n’a d’égal que les verdicts rendus dans des affaires criminelles qualifiées de complots contre l’autorité de l’Etat, dans le but évident de dissuader les partisans de la perturbation du scrutin. C’est aussi une autre manière d’affirmer ou d’asseoir l’autorité de l’Etat et de laisser entendre que le vote du 12 juin aura lieu dans le délai, et quiconque aurait la mauvaise intention de bloquer ce processus devrait se préparer en conséquence à faire les frais de ses actes, sévèrement. La loi ne protège pas les ignorants, mais là, il ne peut y avoir aucun ignorant. Personne ne pourrait dire je ne savais pas après la médiatisation des sanctions pénales énoncées par les articles de lois (de 294 à 313) de la loi organique portant régime électoral. Tout semble aller pour que le scénario vécu lors du dernier référendum constitutionnel, où l’on a assisté à des troubles qui ont conduit à l’annulation pure et simple à travers de nombreuses communes dans les wilayas de Bouira, Bejaïa et Tizi-Ouzou, ne se reproduise plus. Et, s’il venait à se reproduire, cela ne se passerait pas de la même façon, pas sans impunité ou des condamnations à des peines légères à l’encontre des fauteurs de troubles aux opérations de vote. Cet esprit de la mise en avant de l’aspect répressif expliquerait, donc, des craintes des autorités, fondées sur des données expérimentées et des prévisions nettes versant dans le même sens, quant à des débordements sécuritaires lors du prochain scrutin du 12 juin. Rien n’aurait été meilleur que de vivre un scrutin où tout un chacun a loisir d’exprimer sa position de rejet de l’élection sans attenter à la liberté de voter de l’autre. Un mirage ? Dans le présent, la physionomie prêterait effectivement à l’illusion. Mais ce n’est pas une raison de ne pas croire à ce fondement démocratique.
Le Quotidien d’Oran, 8 mai 2021
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