L’excellence des relations bilatérales entre Alger et Paris est tributaire des rapports historiques et de la question mémorielle, lesquels ne pourront faire l’objet d’une quelconque concession.
C’est ce qu’a indiqué le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son message adressé à la nation à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire, soulignant que le dossier de la mémoire devrait être traité avec «sérieux» et «sobriété», tant les deux peuples aspirent à un bond qualitatif vers un avenir meilleur.
«L’excellence des relations avec la république de France ne saurait se concrétiser sans tenir compte de l’histoire et du traitement des dossiers de la mémoire, lesquels ne pourront faire l’objet d’une quelconque concession, et ce quels qu’en soient les motifs», a affirmé le chef de l’Etat.
Le président Tebboune a relevé que les ateliers du dossier mémoriel sont encore ouverts, à l’image de la poursuite de la récupération des restes mortuaires de nos valeureux martyrs, du dossier des disparus, de la récupération des archives ainsi que de la réparation et de l’indemnisation des victimes des essais nucléaire effectués dans le Sud algérien.
L’avenir prometteur entre les deux pays, a-t-il ajouté, devrait être perçu «sur de bonnes fondations, et l’Algérie est toujours résolue à surmonter et à aplanir tous les obstacles afin de renforcer un partenariat exceptionnel à même de promouvoir, avec les circonstances idoines, des relations à un niveau stratégique».
Une telle vision, a souligné le président de la République, dépendra de l’évolution du dossier mémoriel, dans ses différents aspects, lequel devrait être traité avec «sérieux et retenue», à même de le débarrasser des «résidus colonialistes».
Pour le chef de l’Etat, la reconstitution de la mémoire nationale et sa préservation de toute altération ou dégradation est un défi relevé tant elle définit les repères de la nation pour la prémunir à travers la transmission de cette mémoire aux générations montantes. Il a rappelé les efforts de l’Etat visant à protéger la mémoire de la nation, citant la consécration de la déclaration du 1er Novembre dans la nouvelle Constitution. Ce texte fondamental met l’accent sur le respect des symboles de la Révolution ainsi que sur la promotion de l’écriture de l’histoire, a-t-il appuyé.
Par ailleurs, le président de la République a évoqué les législatives du 12 juin prochain, estimant que ces échéances seront une opportunité pour «amorcer le processus du renouveau national», l’un de ses principaux engagements énoncés lors de la présidentielle de 2019. Il a insisté, dans ce sens, sur «la franchise, la confiance, la transparence et la lutte contre toute forme de corruption comme éléments essentiels pour édifier la nouvelle Algérie», non sans mettre en exergue «la volonté et la conscience du peuple pour l’instauration du choix démocratique et libre».
Décrétée l’année dernière par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la Journée nationale de la mémoire a été commémorée ce samedi pour la première fois, en guise
d’hommage aux victimes des massacres et des manifestations sanglantes du 8 mai 1945, perpétrés par le colonisateur barbare alors que la France officielle d’aujourd’hui campe sur ses positions d’intransigeance et refuse de reconnaître «ses crimes de colonialisme». M. Tebboune avait qualifié de crime contre l’humanité les tueries dont a été victime la population du Nord constantinois, notamment Kherrata, Sétif et Guelma, lorsque les Algériens sont sortis ce jour-là pour revendiquer, à juste titre, leur indépendance.
Le Jeune Indépendant, 08 mai 2021
Etiquettes : Algérie, France, Mémoire, colonisation, Guerre d’Algérie, massacres du 8 mai 1945, crimes coloniaux, crimes de guerre,
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