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Un tribunal camerounais a condamné mardi deux femmes transgenres à cinq ans de prison pour « tentative d’homosexualité » et d’autres infractions après qu’elles ont été arrêtées pour les vêtements qu’elles portaient dans un restaurant, ont déclaré leurs avocats.
Une célébrité locale des médias sociaux connue sous le nom de Shakiro, qui est également identifiée comme Loic Njeukam, et Patricia, également identifiée comme Roland Mouthe, ont été arrêtées le 8 février. Les militants des droits de l’homme affirment que leur détention s’inscrit dans le cadre de la criminalisation croissante des minorités sexuelles et des personnes transgenres au Cameroun.
Les deux hommes ont été condamnés à la peine maximale de cinq ans de prison et à une amende de 200 000 francs CFA (372,44 dollars), ont déclaré leurs avocats à Reuters. Outre la « tentative d’homosexualité », ils ont été reconnus coupables d’outrage public à la pudeur et de défaut d’identification.
« C’est une décision politique », a déclaré l’une des avocates, Alice Nkom, qui a promis de faire appel du verdict. « C’est Yaoundé (le gouvernement central) qui a dit que ces personnes ne devaient pas apporter l’homosexualité au Cameroun ».
Un porte-parole du gouvernement n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
Le Cameroun est l’un des plus de 30 pays africains où les relations entre personnes de même sexe sont illégales. Ses tribunaux ont déjà condamné des personnes à des peines de prison de plusieurs années pour leur prétendue homosexualité.
Human Rights Watch a déclaré le mois dernier que les arrestations de Shakiro et Patricia semblaient s’inscrire dans le cadre d’une « recrudescence générale des actions policières » contre les minorités sexuelles.
Cinquante-trois personnes ont été arrêtées lors de descentes dans des organisations de lutte contre le VIH et le sida depuis mai 2020, et certaines ont déclaré avoir été battues et soumises à des « examens anaux » forcés pour confirmer les accusations d’homosexualité, a indiqué le groupe de défense des droits.
Reuters, 12 mai 2021
Etiquettes : Cameroun, femmes transgenre, homosexaulité, homophobie, discrimination sexuelle, répression,
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