Elles ont des contrats avec des entreprises de pays hostiles à l’Algérie
C’est un président Tebboune particulièrement remonté qui apparait à travers une instruction qu’il a adressée mardi passé au Gouvernement et à des responsables d’entreprises publiques en dénonçant des relations contractuelles que ces dernières entretiennent avec des partenaires marocains, au moment où les relations entre les deux pays connaissent une nouvelle escalade.
Cette instruction, citée avant-hier soir par certaines sources médiatiques privées, mais non publiques, fait état de « rapports » selon lesquels les responsables des entreprises d’assurances SAA et la CAAR, ainsi que l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy ont procédé à la signature « excessive » de contrats avec des entités étrangères. « Des rapports faisant état de contrats signés avec des firmes de pays hostiles à l’Algérie sans considération des intérêts économiques et stratégiques du pays », lit-on dans l’instruction du chef de l’Etat.
Le président Tebboune, en évoquant l’identité de ces partenaires des trois entreprises parle de parties « proches de lobbies étrangers anti-algériens », selon le même document. « Ces relations, engagées sans concertation, se traduisent on peut s’en douter, par la mise à la disposition d’entités étrangères de données et d’informations sensibles qui peuvent porter atteinte aux intérêts vitaux de notre pays et à sa sécurité », met en exergue le chef de l’Etat. Et de noter encore dans son instruction que « ce genre de contrats, souvent injustifiés, a donné lieu à des sorties de devises, alors que les prestations confiées aux étrangers peuvent être assurées localement ».
Ce qui, laisse entendre le chef de l’Etat, que ce genre de prestations, dès lors qu’il est avéré qu’elles peuvent être réalisées en Algérie, ne sont qu’un prétexte pour une sortie de devises, au moment où le pays compte ses sous au dinar prés. E à ce propos, le président Tebboune précise dans son instruction qu’il a chargé le ministre des Finances de bloquer le transfert des bénéfices de ce type de contrats à l’étranger.
En parallèle, les responsables des trois entreprises mises en cause sont sommés dans un délai de 10 jours, à comptes de la date de la publication de l’instruction de mettre un terme à cette relation contractuelle avec ces entités étrangères hostiles aux intérêts du pays » Et d’avertir que le non-respect de l’injonction sera alors considéré « comme une trahison et une complicité, dont les auteurs seront punis ». Les mots sont forts dans la bouche du président de la République qui met le doigt sur une pratique, courante dans les entreprises algériennes, privées et publiques qui ont siphonné des milliards de dollars, via ce type de relations contractuelles avec des partenaires étrangers.
Pour rappel, l’ex-PDG d’Air Algérie, Tahar Allache, a été viré par le président de la République après avoir signé un contrat de catering avec un partenaire privé tunisien pour des prestations à la portée d’entreprises nationales. Encore qu’avec la Tunisie les relations sont au beau fixe.
Khellifi H.
L’Est Républicain, 11 mai 2021
Etiquettes : Algérie, Maroc, Makhzen, Djezzy, SAA, CAAR,
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