Les morts sans importance des essais nucléaires français
Le sujet de ces essais nucléaires met en jeu l’Histoire entre l’Algérie et la France, sa complexité et ses tabous. L’association Le Grand Maghreb invite le lecteur à s’intéresser à ce thème, au-delà de la simple lecture de la presse contemporaine.
Après le thème du rapatriement des crânes algériens sur leur terre natale d’Algérie, l’Association Le Grand Maghreb continue d’investir les sujets humanitaires liés à l’Histoire de l’Algérie et de la France. Le thème des essais nucléaires réalisés par la France en Algérie est si complexe que les principales victimes de ces essais ont, jusqu’à présent, été oubliées. Fidèle à sa philosophie philanthropique, l’Association Le Grand Maghreb monte au créneau pour la défense des damnés des essais nucléaires. Un travail de recensement des victimes des essais nucléaires en collaboration avec les associations algériennes et le monde médical en Algérie est en cours. L’Association Le Grand Maghreb ouvre une page blanche. Il y a lieu de s’interroger sur l’absence d’une telle statistique.
Comment quantifier l’ampleur de la population victime de ces essais ? Il faut rappeler que les effets néfastes de ces essais continuent de provoquer de terribles maladies chez la population algérienne, faute de décontamination des terres polluées et de sensibilisation de cette même population de ces zones violentées par le nucléaire. Leurs conséquences sont tragiques. Les victimes sans entregent disparaissent dans la douleur du silence, après une vie estropiée par ces essais. L’Association Le Grand Maghreb noue des contacts avec des associations algériennes qui interviennent dans ce domaine, a pris l’attache d’un éminent professeur à Alger et Président national des oncologues en Algérie qui prend en charge les cancéreux. C’est l’illustration parfaite de la collaboration de la diaspora algérienne en France avec la société civile algérienne.
Une action judiciaire à venir grâce la collaboration de Maître Fabrice Di Vizio, avocat notamment du Professeur Raoult. Une fois le difficile travail de recensement qui nécessite préalablement une expertise médicale précise, l’Association Le Grand Maghreb pourra mettre en œuvre les actions judiciaires pré-contentieuses et contentieuses en saisissant la justice française. Maître Fabrice Di Vizio, saisit à cet effet, pourra déployer les actions appropriées. Les conséquences des essais nucléaires provoquent de terribles dégâts sur la santé des personnes, cancers de la thyroïde, malformations des nouveaux nés, décès dans de terribles souffrances faute de prise en charge de ces personnes. L’Association Le Grand Maghreb souhaite obtenir réparation et justice pour ces personnes précisément, celles qui sont dépourvues de tout réseau, qui n’ont pas les moyens de se rendre à l’étranger et qui meurent en silence. Ce débat judiciaire permettra d’évoquer également la nécessité de traiter la problématique des sols pollués et leur nécessaire décontamination.
Faute de tels dispositifs préventifs et curatifs, on pourrait considérer que les préjudices perdurent et que la responsabilité de leur auteur continue de prospérer. La justice à l’égard des victimes doit prévaloir avant tout sur la raison d’Etat, des Etats ou les affres de l’Histoire de ces essais. Le sujet de ces essais nucléaires met en jeu l’Histoire entre l’Algérie et la France, sa complexité et ses tabous. L’association Le Grand Maghreb invite le lecteur à s’intéresser à ce thème, au-delà de la simple lecture de la presse contemporaine. Il se rendra compte que des essais nucléaires ont été réalisés dans des conditions d’expérimentation absolues, quitte à sacrifier les populations locales. Ces dernières n’en avaient même pas conscience. La Grande Muette a fait son œuvre, provoquant bon nombre de «Morts sans importance de la bombe atomique française».
Quels que soient les enjeux de part et d’autre de la Méditerranée, l’Association Le Grand Maghreb entend poursuivre ce combat, empreint de dignité et d’humanisme à l’égard de son prochain. Des familles entières ont été endeuillées dans le silence le plus total. Les sociétés civiles doivent s’emparer de ce sujet. Face à la complexité de ce sujet et des nombreux échanges nécessitant coordination et organisation, l’Association Le Grand Maghreb, impressionnée par la soif de justice de ces victimes, a demandé officiellement à l’ambassadeur d’Algérie en France, Monsieur Mohamed-Antar Daoud la mise à disposition de bureaux sur Paris afin de prendre en charge avec efficacité ce dossier.
Brahim Mabrouki Président de l’Association Le Grand Maghreb
La Nouvelle République, 12 mai 2021
Etiquettes : Algérie, France, Mémoire,
Soyez le premier à commenter