Ces législatives ont consacré l’éviction de ce potentiel innovant
Ces législatives nous renvoient à l’école du marketing politique, afin de décrypter les messages en suspens.
Mohamed OUANEZAR
L’espace d’une législative mouvementée, une pléiade de jeunes candidats indépendants et d’autres inscrits sur les listes de partis politiques, sans ressources et sans grande expérience politique a cru en ce changement attendu et annoncé en grande pompe, par les uns et les autres. De futurs et potentiels jeunes politiciens qui n’ont pas hésité à aller au charbon, lors de cette campagne électorale, en faisant preuve de courage et détermination.
Les Algériens, dans leur majorité, ont assisté avec plaisance à l’émergence d’une nouvelle race de jeunes politiciens en herbe. Peu importe les motivations réelles de ce vaste élan de jeunesse porteuse d’espoirs et d’attentes multiples.
L’essentiel étant que nous sommes en face d’un vaste réservoir de citoyens nationalistes, jeunes, novateurs, créateurs et compétents, qui attendent d’être écoutés et d’être pris au sérieux pour le bien de l’Algérie, uniquement. Mais pas que. Nous sommes en face d’un potentiel jeunesse qui doit être associé dans l’édification de cette Algérie, à laquelle nous aspirons tous. Reste à savoir et éclaircir le comment et le pourquoi pour nous engager dans cette voie? Il s’agit, aujourd’hui, de trouver les voies et les formules idoines pour faire fructifier et fédérer ces potentiels prêts à l’emploi?
À défaut de résultats probants à l’issue de ces législatives, cela pourrait être le projet politique majeur du président, afin de promouvoir cet élan nationaliste des jeunes. Ils étaient plus de 12 000 à avoir décroché le visa pour se porter candidats à ces élections inédites. Ils étaient encore plus à avoir formulé le voeu de se porter candidats, mais n’avaient pu franchir le cap. Si l’on se réfère au nombre de formulaires retirés au départ, estimés à plus de 7 millions, ce potentiel pourrait être multiplié par 100 et même plus. Beaucoup de messages restent à décrypter, à l’issue de ces élections législatives.
Néanmoins, l’urgence reste la prise en charge de ce potentiel humain et politique extraordinaire. Parmi les solutions que l’on pourrait envisager, inciter ces jeunes à s’organiser en partis politiques ou en associations spécialisées, afin de produire l’effet de déclic tant attendu. C’est une élection singulière, à plus d’un titre, qui nous renvoie à l’école du marketing politique, afin de décrypter les messages en suspens. Quels enseignements faut-il tirer, justement, des résultats de ces élections législatives?
D’aucuns s’attendaient à une reconfiguration du champ politique national, à l’issue des élections législatives du 12 juin 2021. Mais il n’en fut rien.
Pis encore, c’est presque un retour à la case départ. Bien que n’ayant aucun mérite à faire valoir dans la victoire électorale de leurs formations respectives, certains chefs de file de partis jubilent et gesticulent dans tous les sens pour se vanter de leur bonne vision et gestion de ces élections. C’est l’abstention et non le boycott, faut-il nuancer, qui a fait basculer les résultats de ce scrutin, annoncé comme étant décisif.
Les réservoirs électoraux des partis politiques ont également fait le reste, en apportant de l’eau au moulin des partis traditionnels.
Le rideau est tombé sur les élections législatives du 12 juin. Insolites et inédites sur plus d’un plan, elles ont laissé un goût d’inachevé chez la plupart des observateurs et analystes, qui gageaient sur une nouvelle ère, pouvant déboucher sur ces joutes électorales. Il n’en fut rien. L’espoir est-il encore permis de voir émerger de nouvelles forces politiques et changer les rapports de forces existantes? La question mérite d’être largement méditée.
L’Expression, 16 juin 2021
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