Par SALIM KOUDIL
Demain, c’est l’Aïd. Jour de regroupements familiaux, terminant une semaine effervescente de rassemblements dans les marchés de bétails et de queues devant les bureaux de poste. Un ensemble de paramètres qui fait craindre le pire pour ce qui va advenir après les fêtes. La peur concerne évidemment le risque de voir augmenter d’une façon sensible le nombre de personnes atteintes de la Covid-19. D’ailleurs, ce n’est plus une éventualité, mais plutôt une réalité à laquelle tout le monde s’attend. Ce qui reste inconnu, c’est les chiffres qui seront annoncés.
Ainsi, pour cette période exceptionnelle, il n’a pas été question (à l’heure où nous mettions sous presse) de mesures exceptionnelles. Le gouvernement semble vouloir baser sa « riposte » anti-pandémie sur une campagne de sensibilisation multicéphale. Un pari décrié par certains et rendu compréhensible par d’autres.
Faut-il croire à un éventuel sursaut général pour les deux jours de l’aïd? Difficile de répondre par un oui quand tout le monde aura remarqué l’ambiance d’avant. Le respect des mesures de distanciation était inexistant partout. Les bureaux de poste et les marchés de bétail ont déjà donné le ton. Pourtant, la situation sanitaire est des plus préoccupantes dans le pays.
Pour ceux qui doutent encore de la propagation vertigineuse de la Covid-19, les statistiques sont là. Le nombre des contaminations annoncé par le ministère de la Santé a augmenté, en une semaine, de près de 30%. La barre des 1000 cas enregistrés est dépassée depuis plusieurs jours. Le record (depuis le début de la pandémie) a d’ailleurs été battu vendredi dernier avec 1197 contaminations. Des chiffres effarants et qui sont loin de refléter la réalité du terrain. La dernière intervention (sur les ondes de la Radio Chaine 3) de Lyes Merabet, Président du Syndicat National des Praticiens de la Santé Publique (SNPSP), est venue le confirmer. Il faut, selon lui, multiplier par cinq les statistiques publiées quotidiennement puisque, précise-t-il, ils sont basés sur les tests PCR de l’Institut Pasteur-Algérie.
Appeler à éviter les regroupements, accélérer la campagne de vaccination, en parallèle aux mesures de confinement partiel au niveau de 14 wilayas, sont, pour le moment, les seules armes « dégainées » par les pouvoirs publics.
Il faudra attendre le post-Aid pour pouvoir juger l’attitude de tout le monde.
Reporters, 18/07/2021
Etiquettes : Algérie, Aïd El Adha, coronavirus, covid 19, contaminations,
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