Le téléphone du président français Macron piraté par le Maroc

Pegasus : Le président français Macron identifié comme cible d’un logiciel espion

Le président français Emmanuel Macron est l’un des nombreux dirigeants mondiaux qui auraient été la cible d’un piratage téléphonique au moyen d’un logiciel espion, selon les médias.

Le logiciel, connu sous le nom de Pegasus, infecte les téléphones et permet aux opérateurs d’espionner leurs cibles.

Les dirigeants figurent sur une liste de quelque 50 000 numéros de téléphone de personnes susceptibles d’intéresser les clients de la société NSO Group, basée en Israël. La liste a été divulguée aux principaux médias.

NSO nie tout acte répréhensible.

Elle affirme que le logiciel est destiné à être utilisé contre les criminels et les terroristes.

Elle affirme qu’il n’est mis à la disposition que de l’armée, des forces de l’ordre et des services de renseignement ayant un bon dossier en matière de droits de l’homme.

L’enquête initiale qui a conduit à ces rapports – menée par l’ONG Forbidden Stories basée à Paris et le groupe de défense des droits de l’homme Amnesty International – était « pleine d’hypothèses erronées et de théories non corroborées », a déclaré le groupe basé en Israël.

Les rapports font partie d’une série d’articles de presse suggérant que des milliers de personnalités ont été ciblées.

Le journal français Le Monde rapporte que les services de renseignement marocains ont identifié un téléphone que M. Macron utilisait depuis 2017.

Le Maroc a nié être un client du fabricant israélien de Pegasus.

Le fait d’être sur la liste ne signifie pas que le logiciel a été utilisé, mais cela signifie que la personne était une cible potentielle.

Il n’est pas clair si le logiciel a déjà été installé sur le téléphone du président français.

Parmi les numéros figurant sur la liste qui a fait l’objet d’une fuite figurent également ceux du président irakien Baram Salih et du sud-africain Cyril Ramaphosa, ainsi que les premiers ministres actuels du Pakistan, de l’Égypte et du Maroc, et le roi du Maroc.

Plus de 600 responsables gouvernementaux et politiques de 34 pays figurent sur la liste.

La présidence française a déclaré que si les révélations étaient vraies, elles seraient très graves.

Les dirigeants étrangers sont toujours une cible de choix pour les espions – intercepter leurs communications signifie découvrir leurs intentions et leurs secrets.

Les hommes politiques et les fonctionnaires savent qu’ils sont fréquemment pris pour cible, mais lorsque cela devient public, cela peut avoir de réelles répercussions.

D’autant plus que les adversaires d’un pays ne sont pas toujours les seuls à être impliqués.

En 2013, il est apparu que la NSA américaine mettait potentiellement sur écoute des dizaines de dirigeants du monde entier, y compris la chancelière allemande Angela Merkel, ce qui a provoqué un grave embarras et un conflit diplomatique assez important.

Ce qui est remarquable dans ces derniers rapports, c’est que la possibilité de surveiller des dirigeants étrangers est désormais potentiellement à vendre et accessible à un nombre beaucoup plus important d’États.

On ne sait pas exactement combien de personnes figurant sur cette liste ont été effectivement ciblées, mais cette éventualité contribuera à accroître la pression sur NSO Group – et sur les gouvernements qui auraient pu cibler d’autres dirigeants.

BBC, 20/07/2021

Etiquettes : France, Maroc, Pegasus, logiciels espions, espionnage, NSO Group,

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