PARIS, 22 juillet (Reuters) – Le ministre français des Affaires européennes, Clément Beaune, a rejeté jeudi la demande de la Grande-Bretagne de renégocier l’accord de Brexit régissant les échanges avec l’Irlande du Nord, qualifiant d' »histoire à dormir debout » les accusations britanniques de dogmatisme européen.
La Grande-Bretagne a exigé mercredi un nouvel accord de l’Union européenne pour régir le commerce post-Brexit avec la province britannique, affirmant qu’elle avait déjà des raisons de s’éloigner de certaines parties de l’accord qu’elle a conclu avec Bruxelles l’année dernière seulement.
Londres accuse Bruxelles d’être trop puriste, ou légaliste, dans l’interprétation de ce que l’accord signifie pour certaines marchandises circulant de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord.
La Commission européenne a déclaré plus tôt dans la journée de jeudi qu’elle ne renégocierait pas l’accord et qu’elle travaillerait sur des « solutions créatives », mais la première réaction de la France a montré que certains États membres s’impatientaient à l’égard de la Grande-Bretagne.
« L’Union européenne a consacré des jours et des nuits au cours des cinq dernières années pour trouver des solutions pragmatiques avec le Royaume-Uni », a déclaré Beaune à Reuters. « Le récit d’une Europe rigide et dogmatique est une histoire à dormir debout ».
La France a toujours adopté une ligne dure dans les négociations du Brexit, exprimant souvent à haute voix ce que d’autres États membres ont dit en privé.
Beaune, l’étoile montante du gouvernement français, est un proche allié du président Emmanuel Macron. Il a d’abord travaillé comme conseiller Europe de Macron avant d’être nommé ministre, et a suivi les négociations du Brexit dans les coulisses depuis le début.
« Nous travaillons depuis des mois pour que le protocole demandé par le gouvernement britannique et voté par le parlement britannique fonctionne », a-t-il déclaré.
« Nous pouvons encore travailler sur des solutions pratiques, mais pas vider le protocole de sa substance ou le renégocier », a-t-il ajouté.
« Comment pourrions-nous renégocier avec un partenaire qui ne peut pas respecter ses propres engagements ? » a déclaré M. Beaune.
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