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L’appel de Ahmed Taleb Ibrahimi aux Algériens – «Rappelez-vous de Abane et Ben M’hidi»
Homme politique de coeur et de clairvoyance, Taleb a invité les Algériens à s’inspirer de Abane et de Ben M’hidi, deux symboles exceptionnels de l’unité nationale.
Brahim TAKHEROUBT
Dans un message adressé, avant-hier, au peuple algérien, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, a appelé les citoyens à barrer la route «aux détracteurs de l’Algérie», insistant sur «la cohésion et l’entraide entre les Algériens» qui sont les seuls moyens «de surmonter ces circonstances difficiles».
Ahmed Taleb Ibrahimi a mis en avant cette incroyable solidarité citoyenne, bâtie sur le socle inébranlable de notre histoire. Deux digues solides sur lesquelles s’est fracassée la vague déferlante d’une haine recuite par ceux qui ont prématurément célébré les obsèques de l’Algérie. Ahmed Taleb, homme politique de coeur et de clairvoyance, a invité les Algériens à s’inspirer de notre guerre de libération.
Cette épopée jalonnée, comme celle d’aujourd’hui, de difficultés, de déceptions mais aussi d’espoirs, a été portée par des personnages exceptionnels qui doivent nous inspirer à chaque fois que nous trébuchons. «En 1956, les martyrs Larbi Ben M’hidi et Abane Ramdane, avaient demandé aux jeunes Algériens de faire abstraction de leur appartenance partisane étroite et à s’unir sous la bannière du Front de libération nationale et de l’Armée de libération nationale (ALN)», a-t-il rappelé et c’est ainsi «que l’Algérie a arraché son indépendance grâce à l’aide de Dieu et à la lutte, voire aux sacrifices des moudjahidine toutes wilayas confondues», a insisté l’auteur de ce message rassembleur.
L’appel de Taleb intervient dans un contexte très difficile que traverse le pays qui vient de subir une double peine.
D’un côté, les feux de forêt ravageurs à Tizi Ouzou ainsi que dans d’autres wilayas et, de l’autre, l’horrible lynchage du jeune Djamel Bensmaïl à Larbaâ Nath Irathen. Il s’en est suivi une vague de haine et de messages racistes d’une extrême violence sur les réseaux sociaux, animés par des officines dont le but avéré est de morceler le pays.
À croire que l’avenir de l’Algérie dépendra de leur seule imagination. Dans sa missive, Taleb incite à la retenue et à la sagesse, car l’Algérie doit se ressaisir, elle doit s’apaiser et revenir aux fondamentaux incontournables que sont la justice, le civisme et l’unité nationale sacrée, définitivement scellée par le sang de nos chouhada. «Si Ben M’hidi et Abane étaient toujours vivants, ils auraient demandé à nos jeunes, aujourd’hui, de renoncer à leur appartenance régionale étroite, à consacrer l’unité nationale et à bannir toute forme d’exclusion ou d’extrémisme, avec pour seul objectif servir et préserver l’Algérie et protéger ses enfants», a imploré l’ancien chef de la diplomatie algérienne, pour éviter que l’Algérie ne sombre dans les méandres du chaos qui la guettent.
S’exprimant sur ces incendies qui ont ravagé plusieurs wilayas, Ahmed Taleb n’a pas exclu l’origine criminelle de cet acte. «Certains de ces incendies sont d’origine naturelle, mais d’autres ont été déclenchés par les parties aux visées tendancieuses.
Ces incendies ont causé des pertes humaines parmi les civils et les militaires, que nous prions Dieu de combler de Ses bienfaits et d’entourer de Sa Sainte Miséricorde et de prêter patience et réconfort à leurs familles», a-t-il déploré.
«Notre pays a également perdu une partie importante de son patrimoine forestier», a encore déploré Ahmed Taleb, qui s’est dit affligé par le lynchage barbare du jeune Djamel Bensmaïl.
«L’évènement qui a affligé toute personne intègre et humaine était le massacre de l’un de nos enfants, immolé par le feu à la grande tristesse de sa famille et tout le peuple algérien.» Mais cette barbarie, malgré toute son horreur, n’a pas eu raison de la lucidité du père de la victime et n’a pas ébranlé son sens de l’unité nationale. «Dans toute cette histoire, ce qui marque le plus, c’est la noblesse des sentiments de ses parents et leur patience, leur clairvoyance et leur tolérance», a fait remarquer Ahmed Taleb Ibrahimi.
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