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par Abdelkrim Zerzouri
On n’a pas encore mesuré l’impact commercial dans son ensemble qui découlerait de la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et el Maroc, annoncée le 24 août dernier par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, suite à ce qu’il a qualifié d’actes hostiles répétés à l’égard du pays.
Le premier coup ressenti après cet arrêt des relations diplomatiques reste sans conteste l’alimentation de l’Espagne à travers le gazoduc Maghreb Europe, via un pipeline de 1300 kilomètres, dont 540 km passent par le Maroc. On avait bon espoir, côté marocain, surtout, pour que le contrat d’acheminement du gaz via ce pipeline, qui relie l’Algérie et l’Espagne, en passant par le Maroc, et qui arrive à terme le 31 octobre prochain, soit renouvelé, mais toute attente dans ce sens s’est avérée vaine après les clarifications apportées à ce dossier par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, qui a rassuré l’ambassadeur d’Espagne à Alger, reçu au siège du ministère deux jours après l’annonce de la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, à propos de « l’engagement total de l’Algérie à couvrir l’ensemble des approvisionnements de l’Espagne en gaz naturel à travers le Medgaz ».
Medgaz, long de 1 050 km, dont 550 sur le territoire algérien, relie les villes de Béni-Saf (Algérie) et Almeria (Espagne) et dispose d’une capacité de 11,4 milliards de m3 par an dont 8 milliards destinés à l’exportation, selon les estimations lors de sa mise en service, il y a près d’une décennie. Une annonce qui a définitivement acté le non renouvellement du contrat d’acheminement du gaz vers l’Espagne via le gazoduc Maghreb-Europe après le 31 octobre.
Même si on tente contre toute logique de soutenir que c’est l’Algérie qui serait perdante suite au non renouvellement du contrat en question, le choc n’est pas passé inaperçu chez les marocains, qui doivent chercher ailleurs pour combler le manque de la quantité de gaz tiré du gazoduc Maghreb-Europe (7 % du gaz qui transite sur son territoire), sans parler de la partie en numéraire.
L’Algérie parie sur une solution de rechange toute prête à l’emploi, en l’occurrence le Medgaz. Ceci n’a pas dissipé pour autant les inquiétudes chez le partenaire espagnol.
Peut être à cause de la campagne alarmiste initiée par les médias, marocains notamment, qui laissent croire que le gazoduc Medgaz n’est pas en mesure d’assurer l’approvisionnement de 10 milliards de m3 par an, conformément au contrat qui lie Sonatrach et son partenaire espagnol Naturgy, ou encore en raison d’une inquiétude légitime, somme toute fondée sur tout ce que pourrait véhiculer comme paramètres inconnus cette nouvelle voie d’acheminement du gaz, l’Espagne reste attentive aux développements de cette situation.
Le ministre espagnol des affaires étrangères l’a clairement signifié lors d’une récente conférence de presse, où il a tenu à rassurer les consommateurs ibériques, en relevant qu’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions à ce propos.
Une réponse aux conclusions hâtives qui veulent faire admettre là et tout de suite l’inefficience du gazoduc Medgaz à remplir les engagements de l’Algérie en matière d’approvisionnement de l’Espagne en gaz nature ? Probablement, mais la position garde la prudence pragmatique du ‘wait and see’.
Le Quotidien d’Oran, 02/09/2021
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