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L’analyste politique Mahfoud Kaoubi: «Il faut aller vers un nouveau mode de gouvernance»
Le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahman a présenté, hier, les différents axes du Plan d’action du Gouvernement devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN).
A cette occasion, l’analyste politique et économique, Mahfoud Kaoubi, a indiqué que le Plan d’action du gouvernement, «qui vise à créer la richesse, la transparence, la compétence et la compétitivité, doit se reposer sur un nouveau mode de gouvernance». Intervenant à l’émission «Invité de la Rédaction» de la chaîne III de la Radio nationale, qui s’est tenue, hier, depuis l’Assemblée nationale populaire (APN), il a estimé que la transparence doit primer pour concrétiser les différents chantiers du Plan d’action du Gouvernement et le mode de gouvernance doit changer.
«Le mode de gouvernance doit changer. La transparence est une condition sine qua non pour la mise en place de l’ensemble des modes opératoires sur les plans économique et social, surtout si on prend en considération la faillite de l’ancien système au niveau de la gouvernance», a-t-il déclaré sur la Radio nationale.
Pour l’analyste politique, l’Algérie fera face à l’avenir à de multiples défis aussi bien sur le plan interne qu’externe, d’où l’impératif de passer à une nouvelle gouvernance. «L’objectif du plan d’action du gouvernement, c’est de passer à une nouvelle gouvernance basée sur une logique de création de la richesse, de transparence, de compétence et de compétitivité car les défis de la prochaine étape sont énormes et le contexte, aussi bien intérieur qu’international, est difficile», a-t-il affirmé.
L’intervenant a insisté sur la nécessité de mettre en avant les compétences en vue d’une meilleure concrétisation du Plan d’action du Gouvernement, estimant que «sans professionnalisation de la pratique politique et de gestion, nous allons retomber dans les mêmes expériences constatées antérieurement». Et d’ajouter : « Sans compétence, nous aurons perdu la bataille de la légitimité auprès de la société et celle de la qualité des choix techniques dont dépendent les résultats futurs sur les plans économique et social». Il a affirmé que le contexte intérieur est marqué par un tarissement des ressources financières, une demande sociale de plus en plus accrue et une tension qui risquerait d’augmenter si le statut quo perdure.
L’analyste a mis en avant aussi l’impact de la pandémie du coronavirus au niveau international et ses conséquences sur les différents marchés mondiaux. «Le contexte mondial est lui marqué par les conséquences du Covid-19 avec une rareté des financements, principalement orientés vers les pays du nord au détriment des pays du sud et une concurrence accrue pour capter ces investissements et aussi, une augmentation des prix des denrées alimentaires et différentes ressources qui réduisent et rendent difficiles le champ de manœuvre des gouvernants», a-t-il affirmé.
Dans le même contexte, l’intervenant a affirmé, pour ce qui est du mode de gouvernance en Algérie qu’il faut «faire des choix techniquement infaillibles et basés sur la réalisation d’objectifs car, c’est uniquement en fixant une feuille de route qui permette d’évaluer l’action du gouvernement sur le court, le moyen et le long terme que cette action sera légitimée, avec un retour positif auprès de la population».
Il a affirmé que les réformes contenues dans le Plan d’action du Gouvernement doivent être lancées en tenant compte des priorités. «En termes de financement, il faut maintenant prioriser. Jusque-là, nous avons soutenu la consommation, sans donner l’importance nécessaire à l’investissement qui peut créer de la richesse et régler les problèmes de la société algérienne à moyen terme. Ce sont des choix amers, les choses ne se présentent pas avec facilité», a-t-il déclaré sur la chaîne III de la Radio nationale.
Pour Kaoubi, il y a lieu d’aller vers les détails lors de l’application des réformes du Plan d’action du Gouvernement. «En lisant le plan d’action du gouvernement, on retrouve l’ensemble de réformes à mener mais en termes génériques. Il faut aller dans le détail et donner un contenu réel et pratique à ces réformes», a-t-il conclu.
Samir Hamiche
Ouest Tribune, 15/09/2021
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