Algérie, Noureddine Bédoui, corruption, affaire Tahar, #Algérie,
par Abla Chérif
Le traitement des affaires de corruption se poursuit à un rythme rapide. Les devants de la scène sont occupés par des procès très attendus et les instructions se mènent y compris de nuit ou durant le week-end au tribunal de Sidi-M’hamed.
Abla Chérif – Alger (Le Soir) – La justice algérienne est résolue à clôturer la quarantaine de dossiers de corruptions en suspens durant l’année en cours, et l’étude de toutes ces affaires donne naturellement lieu à une lourde charge de travail, commentent des avocats à la sortie du tribunal de Sidi-M’hamed où de nouveaux visages ont fait leur apparition ce dimanche.
Noureddine Bedoui se trouve au cinquième étage depuis la matinée. Son passage au niveau du pôle pénal spécialisé est attendu depuis le transfert de son dossier, il y a deux mois, par les services chargés d’enquêter sur sa gestion durant son mandat de wali à Constantine. Des informations dignes de foi affirment que la convocation dont il a fait l’objet pour une comparution ce dimanche, n’a pas de lien avec cette affaire.
L’ancien premier ministre a été en fait convoqué pour être entendu dans le cadre de l’instruction menée dans l’affaire Tahar Khawa. L’ex-ministre chargé des Relations avec le parlement a été placé sous mandat de dépôt, dans la nuit allant du 17 au 18 juin dernier, après avoir été frappé d’ISTN (Interdiction de sortie du territoire national) durant dix-sept mois. Les raisons pour lesquelles Tahar Khawa fait l’objet de poursuites judiciaires n’ont fait l’objet d’aucune communication officielle.
Des sources proches de ces dossiers laissent entendre que ses relations avec l’ancien ministre de la Justice et garde des sceaux, Tayeb Louh, sont scrutées scrupuleusement. Le nom de Noureddine Bedoui est apparu dans la liste des personnes inculpées dans cette même affaire. L’ancien chef du gouvernement a, cependant, quitté le tribunal sans être auditionné hier, a-t-on appris en fin de journée. Sa comparution a été renvoyée dans quinze jours «car les juges sont surchargés», nous dit-on.
L’on sait aussi que deux autres anciennes personnalités ont été aussi convoquées et auditionnées hier encore par des magistrats du pôle pénal spécialisé. Il s’agit de Mohamed Loukal, ex-P-dg de la BEA et Hocine Ouadah, ex-wali de Constantine. Le premier est cité dans l’affaire des frères Kouninef. Il fait partie de la fameuse liste des dix-sept personnalités ciblées par une enquête judiciaire portant sur les avantages octroyés à la KOUGC (l’entreprise des Kouninef).
En raison de la complexité de cette affaire, la justice a pris la décision de scinder le dossier en deux. Les trois frères Kouninef ont été jugés et définitivement condamnés en janvier dernier. Les dix anciennes personnalités feront quant à elles, l’objet d’un autre procès.
Hocine Ouadah fait, quant à lui, partie des trois anciens walis de Constantine dans la tourmente. Avec Noureddine Bedoui et Abdelmalek Boudiaf, il est ciblé par une enquête déclenchée il y a plusieurs mois pour faire la lumière sur plusieurs irrégularités constatées dans l’octroi de marchés. Durant l’été 2020, un communiqué émanant de la justice informait l’opinion que Hocine Ouadah faisait aussi partie des personnes poursuivies dans l’affaire de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT). C’est d’ailleurs sur ce dossier qu’il a été entendu hier au tribunal de Sidi-M’hamed.
La même source faisait également savoir que des poursuites judiciaires avaient été engagées à l’encontre de l’ancien ministre des Ressources en eau, Salim Saâdi, de Abdelmalek Sellal, et d’anciens walis de Béjaïa et de Tizi-Ouzou.
A. C.
Le Soir d’Algérie, 20/09/2021
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