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Après l’assouplissement des restrictions d’entrée sur le sol national et la reprise des vols internationaux, les dessertes d’Algérie Ferries, filiale de l’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTMV), demeurent toujours suspendues. Cette mise à l’arrêt, due à la pandémie du Coronavirus et la fermeture des frontières en mars 2020, a donné lieu à une crise financière qui a frappé de plein fouet les salariés de l’entreprise.
Alors qu’Air Algérie a bénéficié d’une hausse considérable des fréquences des vols vers l’étranger lui permettant d’effectuer 32 vols par semaine, Algérie Ferries, à l’arrêt depuis le 17 mars 2020, n’est plus en mesure de verser les salaires à ses 1.340 employés.
Face à cette situation critique, les responsables de l’ENTMV ont été contraints de recourir à la banque afin de demander un prêt d’un montant de 13 milliards de centimes pour assurer le paiement des salaires qui accusent déjà vingt jours de retard pour le mois d’août.
Une situation qui a irrité les travailleurs. Ces derniers pointent du doigt la marginalisation de leur entreprise, ce qui les a poussé à organiser sit-in organisé dimanche dernier devant le siège de l’ ENTMV. Durant cet acte de contestation, ils dénonçaient ce qu’ils ont qualifié de “deux poids deux mesures” de la part de leur tutelle, d’autant qu’un protocole sanitaire a été mis en place en collaboration avec le ministère de la Santé pour veiller au respect des mesures sanitaires imposées par la propagation de la Covid-19.
Les employés qui ont fait part de de leur détresse au cours ce rassemblement exigeaient le versement de leurs salaires et notamment la reprise de l’activité de l’entreprise, qui se trouve dans une situation financière critique, enregistrant un déficit de plus de 1 400 milliards de centimes.
Selon eux, le seul moyen pour sortir du gouffre est la reprise des activités commerciales, surtout que la compagnie aérienne, la seule autorisée à exercer, ne parvient pas à satisfaire la forte demande de la clientèle notamment les algériens de France, les principaux utilisateurs du transport naval.
«Ma mère est morte en août 2020 et je n’ai toujours pas pu aller me recueillir sur sa tombe», a déclaré au jeune Indépendant, Amine Fedaoui, installé à Avignon depuis onze ans, affirmant qu’il attendait avec impatience la réouverture des frontières, mais l’impossibilité d’avoir un billet d’avion en raison du nombre de places limité ont réduit à néant ses espoirs. « Ça me déchire le cœur », révèle ce jeune de 33 ans, au bord des larmes et à bout de nerfs, qui craint aussi de perdre atteint d’une grave maladie.
« Vu le coût des billets d’avion, il est impossible d’aller en famille en Algérie », lâche Kamel Benfareh, 39 ans, résidant à Nîmes, indiquant qu’il avait l’habitude de partir en bateau avec toute sa famille et de prendre notamment sa voiture, tout en payant un prix raisonnable. Le bateau est très prisé par beaucoup d’Algériens de France qui préfèrent “descendre au bled” avec leurs voitures.
Comme Kamel, des milliers d’Algériens à l’étranger attendaient avec impatience la réouverture des frontières maritimes, pour pouvoir se rendre en Algérie.
Les frontières maritimes restent fermées pour le moment, pénalisant ainsi et la communauté à l’étranger, et l’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs et ses employés, estiment Hamid, un agent commercial chez Algérie Ferries .
Il est à signaler qu’Algérie Ferries s’est dotée d’un nouveau navire (Badji Mokhtar III) à 175 millions de dollars. Avec une capacité de 1800 passagers et 600 véhicules tandis que deux autres, Tassili II et Tarik Ibn Ziyad sont à l’arrêt.
Par Mohamed Mecelti
Le Jeune Indépendant, 23/09/2021
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