Maroc, Israël, sécurité, défense – Benny Gantz quitte le Maroc après un accord sur la sécurité
Rabat (AFP) – Le ministre israélien de la Défense a quitté le Maroc jeudi mettant fin à une visite sans précédent après l’accord de normalisation de l’année dernière, les pays signant un accord de sécurité dans le cadre de l’approfondissement des relations qui ont provoqué la colère de l’Algérie voisine.
Avant de décoller, Gantz, le premier ministre israélien de la Défense à se rendre au Maroc, a déclaré que son voyage avait donné un coup de fouet à « la sécurité de l’Etat d’Israël et à ses relations extérieures ».
Mercredi, Gantz et le ministre marocain chargé de l’administration de la défense, Abdellatif Loudiyi, ont signé un protocole d’accord faisant progresser la sécurité et la coopération militaire.
Le pacte, en particulier, permet au Maroc d’acheter plus facilement des produits de haute technologie à l’industrie de la défense israélienne. Le ministère de Gantz approuve toutes les exportations de produits de sécurité.
Israël et le Maroc ont normalisé leurs relations l’année dernière dans un accord négocié par l’ancien président américain Donald Trump.
En échange de la reconnaissance d’Israël, l’administration Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental.
Le Maroc contrôle la majeure partie du Sahara occidental et considère l’ancienne colonie espagnole comme faisant partie de son territoire souverain.
L’Algérie soutient le mouvement indépendantiste du Front Polisario au Sahara Occidental.
L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août, invoquant des « actions hostiles » — une accusation démentie par Rabat.
‘Fureur’
Un haut responsable algérien a déclaré jeudi que la visite de Gantz au Maroc avait « ciblé » son pays.
« Les ennemis se mobilisent de plus en plus pour saper l’Algérie », a déclaré le président du Sénat Salah Goudjil, le plus haut responsable en Algérie après le président du pays.
Plus tôt ce mois-ci, Alger a accusé Rabat d’avoir tué trois civils algériens sur une route du désert traversant la zone du Sahara occidental détenue par le Polisario lors d’une frappe contre leurs camions, faisant craindre une escalade.
Et le chef du Polisario, Brahim Ghali, a déclaré la semaine dernière que le mouvement avait décidé d’intensifier les opérations militaires.
Un article paru jeudi dans le journal d’Etat algérien El Moudjahid a cherché à mettre en lumière la colère des Marocains ordinaires face à la visite de Gantz, affirmant qu’elle « a attisé la fureur » des avocats palestiniens dans le royaume.
Les Palestiniens ont été indignés par la série d’accords de normalisation négociés par Trump qui ont vu le Maroc, les Émirats arabes unis et Bahreïn établir des relations diplomatiques complètes avec l’État juif.
Le Soudan a emboîté le pas en janvier mais n’a pas encore noué de relations.
Les Palestiniens ont exhorté le monde arabe à maintenir sa position contre la reconnaissance d’Israël jusqu’à ce qu’il accepte un accord de paix établissant un État palestinien avec sa capitale à Jérusalem-Est annexée par Israël.
Le Hamas, le groupe islamiste palestinien qui contrôle Gaza, a condamné jeudi le voyage de Gantz au Maroc.
« La normalisation des liens avec l’occupation est un coup dans le dos du peuple palestinien qui l’encourage à poursuivre les crimes et les violations contre les Palestiniens », a déclaré un communiqué du Hamas.
Israël occupait auparavant Gaza et maintient un blocus sur le territoire depuis 2007, année où le Hamas a pris le pouvoir. Israël occupe la Cisjordanie depuis la guerre des Six Jours de 1967.
RFI, 25/11/2021
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