Discours de Kennedy sur l’Algérie: Un coup fatal au système colonial

Discours de Kennedy sur l’Algérie: Un coup fatal au système colonial – Etats-Unis, Afrique, colonialisme,

Une conférence historique sur le soutien de l’ancien sénateur de l’État du Massachussetts et ancien Président des États-Unis d’Amérique, John Fitzgerald Kennedy, au combat du peuple algérien a été animée, samedi à Alger, par Daho Ould Kablia et Mohamed Khelladi.

De l’avis de tous, la révolution algérienne a été incontestablement l’événement qui a porté le coup fatal au système colonialiste et poussé l’inversion des nouvelles visions américaines. Ould Kablia précisera que dès son déclenchement, la lutte de libération nationale a suscité les intérêts des uns et la curiosité des autres, le FLN ayant lancé le processus d’internationalisation de la cause algérienne afin de donner le meilleur éclairage sur la légitimité de son combat. «La guerre d’Algérie a soulevé l’intérêt de la presse du monde entier et plusieurs pays ont marqué leur sympathie à la cause algérienne». Le célèbre discours de John Fitzgerald Kennedy en 1957 devant le Sénat américain sur le droit du peuple algérien à l’indépendance a «ébranlé» la politique de la France coloniale. «Un long discours dans lequel il dresse un réquisitoire sans équivoque et sans concession sur la position de son propre pays en faveur de la France qui mène une guerre injuste contre le peuple algérien. Il fustige cette position qui nuit au prestige de son pays porte-parole du monde libre».

Il proclame, dira le conférencier, son attachement à la doctrine du président Roosevelt qui souhaitait à l’apogée de la Deuxième guerre mondiale la fin des dominations coloniales à travers le monde, pour instaurer un climat de paix et de stabilité et une coopération loyale entre les peuples.

La déclaration de l’ancien président américain était comme un «grand mirage et un séisme planétaire» qui ouvrait une voie nouvelle pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, dont celui de l’Algérie, sujet principal de son discours. Pour démontrer l’importance des mots employés par JFK, Ould Kablia a lu à l’assistance quelques passages du long discours du président américain assassiné. Il a rappelé que le nom de l’Algérie était écrit en lettres d’or dans les tablettes de l’histoire du pays de JFK, dont l’indépendance a été reconnue par la régence d’Alger et, en 1860, le président des Etats-Unis fut sensible au geste courageux de l’Emir Abdelkader qui avait défendu les populations chrétiennes de Damas contre les menaces d’élimination des groupes hostiles fanatisés.

De son côté, Mohamed Khelladi, ancien responsable de la Direction de documentation et du renseignement (DDR) du ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG) a relaté l’importance du rôle joué par Joseph Kraft, éditorialiste du New York Times, dans la déclaration de JFK en 1957. Il a souligné que la déclaration de Kennedy a été provoquée par Joe Kraft, invité en 1956 par le président du Conseil, Guy Mollet, à passer un mois au sein de l’armée française et qui a été, par la suite, approché par le MALG pour accompagner un mois également les moudjahidine. Pour renverser la vapeur, j’ai pu prendre attache avec le journaliste américain qui a accepté de faire un reportage sur les combattants algériens. Pour l’ancien chef du service de renseignement politico-militaire du MALG, l’histoire racontée par Joe Kraft «a complètement chamboulé les relations franco-américaines». L’éditorialiste est reparti aux Etats-Unis avec un autre reportage présentant une «facette positive» de la Révolution algérienne, donc contradictoire avec ses précédents articles, de faits impubliables par le New York Times qui ne pouvait écrire une chose et son contraire.

Khelladi a expliqué, en outre, que cette déclaration qui a «envenimé» les relations entre Washington et Paris, a amené, par la suite, Charles de Gaulle à quitter l’OTA». Pour sa part, le représentant de l’ambassade des Etats-Unis à Alger a rappelé le célèbre discours de JFK dans lequel il avait dénoncé l’impérialisme et le colonialisme français.
Mohamed Mendaci

El Moudjahid, 05/12/2021

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