Algérie : Joyeux anniversaire M. le président ! – Abdelmadjid Tebboune, balance commerciale, excédent, importations, exportations,
Pour une bonne nouvelle c’en est vraiment une ! La balance commerciale qui était déficitaire depuis 2014 et le crash pétrolier vient d’enregistrer pour la première fois un excédent de l’ordre de 1,04 milliards de dollars ! Ce résultat est à ce point important pour le souligner tant le déficit était inscrit jusque là quasiment comme une fatalité économique notamment durant les années Bouteflika malgré le fait que notre pays croulait sous les pétrodollars. En seulement une année, l’Algérie est en effet passée d’un déficit de 10,6 milliards de dollars à un excédent de 1,04 milliards de dollars selon les dernières statistiques des agrégats financiers rendus publics hier.
L’Algérie qui caracolait en tête des plus grands pays importateurs au monde vient de réussir l’exploit de faire baisser sa (sale) facture moyenne de 60 milliards de dollars à seulement 30 milliards de dollars, c’est à dire en la réduisant exactement de moitié. Indépendamment de ce qu’on pourrait penser de la manière dont sont gérées nos sous, force est de reconnaître qu’il s’agit d’un signal fort que notre pays peut nettoyer les Écuries d’Augias quand la volonté politique y est. Du coup, la politique impulsée par le président Tebboune axée sur la réduction des importations vient de porter ses premiers fruits avec cet excédent commercial dégagé qui plus est, n’a pas vraiment impacté la disponibilité des produits de large de consommation et autres intrants du secteur de l’industrie. Autrement dit, l’Algérie sous Bouteflika dépensait en moyenne et annuellement environ 30 milliards de dollars supplémentaires sans aucune incidence économique positive, bien au contraire.
On peut légitimement conclure que cette enveloppe mirobolante allait dans les comptes offshore des affairistes du système Bouteflika dont la majorité est aujourd’hui en prison. Nous avons désormais la preuve par les chiffres que notre économie n’avait pas besoin de 60 milliards de dollars d’importation pour bien fonctionner. Mais surtout, malheureusement, que pas moins de 30 milliards de dollars étaient siphonnés par la pègre qui entourait l’ex président à travers la surfacturation et l’importation des produits de luxe dont le pays se serait passé volontiers.
La régulation du marché et l’introduction de nouvelles règles de gestion plus rigoureuses des finances publiques à logiquement inversé le rythme de la balance commerciale et donné du sens à la notion de « rationalisation des dépenses » tellement galvaudée sous Bouteflika et sa clique qui arrosaient à tour de bras leurs copains et leurs coquins. Il est certes vrai que la remontée des cours du pétrole à hauteur de 80 dollars à été pour quelque chose dans ce changement de cap de la balance commerciale.
On doit néanmoins reconnaître que le tour de vis opéré sur les importations à été un facteur décisif. Autre résultat aussi inespéré que prometteur, le volume des exportations hors hydrocarbures qui n’a jamais approché les deux milliards de dollars durant les vingt ans de Bouteflikisme, culmine cette fois à hauteur de 4,5 milliards de dollars et va sans doute atteindre la barre symbolique des 5 milliards de dollars à la fin de l’année puisque les chiffres ont été arrêtés en novembre dernier.
Aussi modeste qu’il puisse paraître, ce chiffre n’en est pas moins significatif des capacités de notre économie à dégager des valeurs ajoutées sous forme de produits d’exportation que ce soit dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie et de la pétrochimie entre autres secteurs qui pourraient être les locomotives d’une stratégie nationale d’exportation. Il y a sans doute des parts de marché à prendre notamment chez nos voisins immédiats et en Afrique.
Le gouvernement Benabderrahmane doit faire sauter tous les verrous qui empêchent les exportateurs potentiels d’aller placer leurs produits ailleurs. En Algérie, il y a de la médiocrité, de la bureaucratie mais heureusement aussi de l’ambition et de la qualité. Ces résultats encourageants (réduction de la facture d’importation et excédent de la balance commerciale) constituent un joli cadeau au président Tebboune qui vient de fêter ses deux années à la tête du pays. Alors, comme dirait Marlène Monroe, Happy birthday M. président !
Imane B
L’Est Républicain, 16/12/2021
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