UA : Le rendez-vous de tous les dangers – Union Africaine, Israël, Moussa Faki, Palestine,
A la question de la décolonisation du Sahara occidental qui mobilise le plus grand nombre des Etats membres de l’Union africaine est venue s’ajouter, courant 2021, la «décision» controversée du président de la Commission, le Tchadien Moussa Faki, d’accueillir «favorablement» la candidature de l’Etat hébreu comme membre observateur au sein de l’organisation panafricaine, et cela au moment même où les exactions sionistes envers les Palestiniens d’El Qods et de Cisjordanie occupée ainsi que le blocus barbare de l’enclave de Ghaza illustrent la politique d’apartheid qu’ Israël applique, depuis de nombreuses années, et son volet expansionniste avec la multiplication des colonies en toute illégalité et au mépris des condamnations répétées de la communauté internationale.
Lors de la 39e session du Conseil exécutif de l’UA qui s’est tenue, mi-octobre dernier, à Addis-Abeba, le désaccord entre les pays qui soutiennent cette initiative, en avançant des arguments spécieux, et ceux qui la récusent formellement, au nom des principes édictés par l’Acte fondateur de l’organisation, a conduit à la soumission de la décision de Moussa Faki au prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, qui se tiendra en février 2022, à Dakar, au Sénégal.
On savait qu’une trentaine de délégations des pays partageant la position du royaume marocain, devenu l’Etat-lige de la diplomatie sioniste dans le continent, depuis la normalisation de ses relations avec l’Etat hébreu et la signature d’accords militaires explicites, met en péril l’édifice unitaire et progressiste de l’UA, en tant qu’institution héritière des idéaux de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).
Comme on savait de quelle manière sont approchés et convaincus les dirigeants qui finissent par épouser les thèses des deux Etats expansionnistes dont l’occupation illégale des territoires palestiniens et sahraouis, avec les nombreuses et continuelles atteintes aux droits de l’homme, ne suffit pas à réfréner certaines ardeurs comme celles de Moussa Faki.
Reconduit à la tête de la Commission par le 34e sommet de l’UA, en février 2021, à Addis-Abeba, durant lequel le chef de l’Etat de la RDC, Félix Tshisekedi, a hérité du poste de président pour l’exercice 2021, Moussa Faki a manoeuvré, en parfaite connaissance de cause, pour satisfaire l’Etat sioniste et ses partisans, dès lors que, seul, le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement dispose du pouvoir décisionnel pour infirmer ou confirmer sa décision.
Ainsi, il apparaît que le prochain sommet de Dakar sera d’une importance historique, non seulement pour la question palestinienne et celle du peuple sahraoui, mais aussi pour le devenir de l’Union africaine, mise en péril par la dérive du président de la Commission, au cas où il n’y aurait pas le sursaut exigé par le combat contre l’apartheid et la longue lutte des peuples africains pour leur dignité, leur liberté et leur souveraineté.
Chaabane BENSACI
L’Expression, 21/12/2021
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