Les victimes du tremblement de terre dénoncent leur exclusion des subventions à Rabat

À deux mois du premier anniversaire du tremblement de terre, la situation a peu changé, les "conditions tragiques" continuent d’être la norme et les protestations exigeant la résolution de la situation et des dossiers en attente n’ont pas cessé.

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Une vingtaine de personnes affectées par le séisme s’est rassemblée ce mercredi devant le Parlement marocain.

Une vingtaine de personnes affectées par le séisme qui a causé près de 3 000 morts en septembre 2023 dans les montagnes de l’Atlas au Maroc ont dénoncé ce mercredi à Rabat leur exclusion des subventions étatiques et le retard dans la reconstruction.

Les victimes, qui se sont déplacées vers la capitale marocaine depuis leurs villages des provinces méridionales d’Al Haouz, Taroudant et Chichaoua, ont organisé une manifestation devant le siège du Parlement, où elles ont brandi des pancartes et scandé des slogans revendicatifs.

Ces personnes affectées organisent souvent des manifestations dans leurs villages, mais le fait qu’elles le fassent à Rabat est exceptionnel. C’est la deuxième fois qu’elles se déplacent jusqu’à la capitale marocaine pour faire entendre leurs revendications depuis le séisme, survenu il y a presque un an.

« Notre maison est en pisé et a des fissures »

Le tremblement de terre, d’une magnitude de 6,8, a secoué 169 localités situées dans les montagnes au sud de Marrakech le 8 septembre 2023, laissant également 5 674 blessés et 56 000 habitations affectées par le séisme, en plus de grands dommages à l’infrastructure publique.

« Notre maison est en pisé et a des fissures, la lumière, les insectes, les serpents et les scorpions y entrent. Ma mère est une femme âgée en fauteuil roulant et souffre de maladies chroniques. Malgré cela, nous n’avons pas été indemnisés », a dénoncé une des participantes, Hakim Ait Benaisa, 36 ans.

« Au début, on m’a dit que nous allions recevoir l’indemnisation, puis ils sont revenus sur leur décision en prétextant qu’il s’agissait uniquement de fissures. Mais ce ne sont pas de petites fissures et nous continuons à vivre sous une tente », a expliqué cette femme, qui s’est déplacée à Rabat depuis le village de Tanaurt, dans la province de Taroudant.

Muntasir Ithri, un autre des participants, a exprimé son mécontentement face au manque d’action, un sentiment partagé par de nombreux sinistrés qui attendent encore une indemnisation et un soutien de l’État.

Il a expliqué que, malgré les communiqués officiels promettant une réponse rapide, de nombreuses familles, même gravement affectées, n’ont pas encore reçu la subvention mensuelle de 2 500 dirhams (environ 230 euros) pendant un an.

« Ils continuent de vivre sous des tentes en plastique, supportant des températures extrêmes et des conditions difficiles et douloureuses. Ils ont laissé les sinistrés à leur sort pendant des mois », a-t-il déploré.

En outre, il a dénoncé « de nombreuses irrégularités » dans la gestion des dossiers des sinistrés, de la part d’agents de l’autorité qui, selon Ithri, ont favorisé leurs proches, excluant ceux qui méritent réellement l’aide.

Les participants à la manifestation ont également dénoncé les travaux de déblaiement des maisons détruites, bien que le gouvernement marocain affirme, dans un communiqué du mois de juin dernier, avoir enlevé les ruines de 43.084 maisons.

À deux mois du premier anniversaire du tremblement de terre, la situation a peu changé, les « conditions tragiques » continuent d’être la norme et les protestations exigeant la résolution de la situation et des dossiers en attente n’ont pas cessé, a ajouté Ithri.

Source : EFE

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