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Maroc : Note prospective sur les relations avec l’Afrique (document confidentiel)
Tags : Maroc, Afrique, Union Africaine, Sahara Occidental, Algérie, Afrique de l’Ouest,
NOTE PROSPECTIVE SUR LES RELATIONS AVEC L’AFRIQUE
Les relations avec l’Afrique est une priorité de la politique étrangère de notre pays.
Au cours de ces derniers mois notre pays a pu se positionner en tant qu’acteur important dans l’agenda africain, à la fois sur le plan bilatéral, sous régional et par rapport aux partenaires internationaux de l’Afrique.
SUR LE PLAN BILATERAL :
Les visites de Sa Majesté le Roi ont donné l’ossature de la nature du renforcement des relations bilatérales avec les principaux partenaires africains du Maroc.
• Le renforcement du partenariat stratégique avec le Sénégal, la Cote d’Ivoire, la Guinée et le Gabon devra continuer à constituer la priorité de l’action diplomatique en Afrique.
La Commission de suivi des accords avec ces pays devra être renforcée afin d’en faire un instrument d’élaboration de stratégies adaptées visant à assoir ce partenariat sur des bases pérennes.
• Ce partenariat avec ces pays-clés du premier cercle devrait servir de modèle au renforcement des liens avec d’autres pays africains proches du Maroc, notamment ceux en Afrique Occidentale et Centrale.
Le Burkina Faso, le Niger, le Togo, le Benin, le Tchad, la RDC, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Congo, les Comores et la RCA sont les pays qui devraient être concernés par cette perspective.
S’agissant du Mali, il conviendrait de poursuivre les diverses actions et initiatives engagées à l’occasion des visites royales en prenant en considération le retour en force de l’Algérie sur la scène malienne.
• Le troisième cercle est constitué de pays avec lesquels notre pays dispose déjà d’un socle assez solide de relations qu’il convient de renforcer et de diversifier et de pays offrant de réelles et prometteuses perspectives de développement de relations politiques et économiques.
Il s’agit de la Gambie, de la Guinée Bissau, du Cap Vert, du Liberia, de la Sierra Leone, de Sao Tomé et Principe, de Djibouti, de l’Erythrée, du Burundi, du Ghana, du Kenya, de Madagascar, de Maurice et des Seychelles.
• Un quatrième cercle est constitué de pays qui offrent des perspectives encourageantes soit sur le plan politique soit sur le plan économique qu’il conviendrait d’exploiter. Il s’agit de l’Angola, de l’Ethiopie, du Rwanda et de la Tanzanie.
• Le dernier cercle est constitué en majorité de pays de l’Afrique australe et orientale dont la majorité adopte des positions hostiles à notre pays en tête desquels se trouve l’Afrique du Sud, la Namibie et l’Ouganda.
L’Afrique du Sud, du fait de son poids politique et économique au niveau continental et mondial et de l’influence déterminante qu’elle exerce dans sa sphère d’influence, est un pays incontournable avec lequel il est impératif d’envisager une amélioration des relations.
L’ouverture de canaux de dialogue politique tant avec l’Afrique du Sud qu’avec ces pays est indispensable.
SUR LE PLAN SOUS REGIONAL
• La non appartenance à l’Union africaine ainsi que la nécessité de compléter le schéma d’ouverture économique du Maroc sur les principaux partenaires du Nord (Union Européenne-Etats Unis) et du Sud (Turquie-Accord d’Agadir), impose plus que jamais la conclusion d’un accord de partenariat économique avec la CEDEAO et avec la CEEAC.
Cette nécessité devient urgente du fait de la conclusion par l’Union Européenne des APE avec ces pays, accords destinés à remplacer la Convention de Lomé qui régissait les relations sur le plan commercial entre l’UE et les pays ACP.
• Au plan politique, la CEN-SAD est la seule et unique organisation, qui offre un espace d’ouverture régionale à notre pays.
Cette organisation, qui regroupe 24 pays africains dont la majorité appartient à la zone Saharo-Sahélienne, constitue le cheval de Troie de notre pays pour s’imposer dans la zone Saharo-Sahélienne et faire échec aux manœuvres de l’Algérie visant à exclure le Maroc des processus concernant cette zone stratégique.
Il est impératif de sauvegarder l’existence de cette organisation, de l’investir et d’en faire un instrument de renforcement du positionnement du Maroc sur toutes les thématiques intéressant le continent.
En raison de la situation prévalant en Libye, il serait souhaitable d’envisager la délocalisation au Maroc, à titre temporaire des services du Secrétariat Exécutif.
Il est également hautement souhaitable de fixer la date du prochain Sommet de l’organisation prévu de se tenir au Maroc avant la fin de l’année.
• La création dans la zone Nord Ouest Africaine d’un espace de dialogue et de coopération, qui regrouperait le Maroc, le Sénégal, la Mauritanie, le Cap Vert et la Guinée Bissau, aura pour objectif de permettre la consolidation de l’ouverture de notre pays dans sa zone naturelle de rayonnement.
Cet espace pourrait être élargi aux Iles Canaries et aux Açores.Au plan continental
L’Union Africaine tend à s’imposer de plus en plus comme le cadre exclusif de coopération interafricaine.
Cette organisation a en effet entrepris un large processus visant à placer sous son égide tous les processus d’intégration continentale.
C’est ainsi que toutes les Conférences ministérielles africaines sectorielles qui préexistaient à l’Union Africaine et auxquelles notre pays était membre seront à court terme concernées par cette stratégie.
L’Union Africaine vise également à s’imposer comme l’interlocuteur privilégié voire exclusif des acteurs internationaux dans le cadre des partenariats régionaux.
Cette problématique concerne les partenariats entre l’Afrique et les autres pays et régions du monde : Union Européenne/Afrique, Japon/Afrique, Chine/Afrique, France/Afrique, Etats Unis/Afrique, Corée/Afrique, Pays Arabes/Afrique, Amérique du Sud/Afrique, Turquie/Afrique, Inde/Afrique, Russie/Afrique, Thaïlande/Afrique, Vietnam/Afrique.
Le Maroc qui a réussi à imposer le « format du Caire » dans la plupart de ces partenariats devrait entreprendre des démarches en vue d’asseoir définitivement ce cadre en réponse au « format de Banjul » que l’Union africaine veut imposer pour exclure notre pays de ces exercices.
Cette situation oblige notre pays à définir une nouvelle stratégie à même de lui permettre de continuer à être un interlocuteur incontournable sur la scène africaine. C’est une nécessité vitale.
SOURCE :
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PROPOSITION DE PLAN D’ACTION
SUR LE PLAN BILATERAL :
Pays du 1er cercle : Sénégal, Guinée, RCI, Gabon plus Mali :
-Réunions conjointes au niveau des Hauts Fonctionnaires des différents Départements
-Réunions conjointes des Hauts responsables des Départements des Affaires Etrangères
-Réunions conjointes des Organismes chargés des affaires économiques : Patronats, Chambres de Commerce, Organismes de promotion du commerce, Banques
Pays du 2e Cercle : Benin, Burkina, Cameroun, Cap Vert, RCA, Comores, Congo, RDC, Djibouti, Gambie, Guinée Bissau, RGE, Niger, Tchad, Togo.
- Forums Economiques : Burkina, Niger, Tchad, Cameroun, RDC, Congo
- Commissions Mixtes : RGE, Djibouti, Niger,
- Table Ronde des bailleurs de fonds : Guinée Bissau
- Consultations Politiques : Visites de M. le MAEC : Tchad, Cameroun, RDC, Congo, Djibouti, Comores
PAYS DU 3e Cercle : Burundi, Erythrée, Ghana, Kenya, Liberia, Madagascar, Maurice, Sao Tome et Principe, Seychelles, Sierra Leone,
- Commissions Mixtes : Liberia, Sierra Leone, Sao Tome et Principe, Madagascar, Erythrée, Burundi
- Réunions sectorielles :
Maurice : Tourisme/Pêches/
Kenya : Tourisme/Transport aérien,
Seychelles : Tourisme
PAYS DU 4e Cercle : Angola, Ethiopie, Rwanda, Tanzanie
- Forums Economiques : Angola, Ethiopie, Tanzanie
- Visites de M. le MAEC : Rwanda
SUR LE PLAN SOUS REGIONAL
- UEMOA / CEDEAO : Visites combinées MAEC/MCE à Dakar, Abidjan et Ouagadougou.
- CEEAC : Visites combinées MAEC/MCE à Ndjamena, Libreville, Yaoundé, Brazzaville, Kinshasa et Malabo
- CEN-SAD :
-Réunion à Rabat : Atelier sur Immigration et Développement
#Maroc #Afrique #UnionAfricaine #SaharaOccidental #Algérie
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Le Maroc, cheval de Troie de la France en Afrique
Etiquettes : Maroc, France, Afrique, Union Africaine, Sahara Occidental, Algérie,
De : Moha Tagma
Date : 22/10/2013 12:46
Pour : bourita@maec.gov.maSujet : CONSULTATIONS MAROC-FRANCE SUR L’AFRIQUE PARIS, le 9 SEPTEMBRE 2013 – COMPTE RENDU
Lors de la rencontre avec l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi en France et l’Ambassadeur-Directeur des Affaires Africaines, les responsables français ont fait part de leur volonté « d’africaniser les relations bilatérales entre le Maroc et la France ». Mme le Gal et M. Beillard ont émis le souhait d’organiser une visite à Rabat pour poursuivre les consultations politiques avec le Maroc sur les questions africaines et également pour préparer le Sommet de l’Elysée. (M. Beillard a souhaité renforcer la coordination au niveau de New York, Paris, Rabat et Addis Abeba en précisant que des instructions seront données dans ce sens aux ambassades françaises dans ces capitales). Il ressort de ces rencontres les éléments d’information suivants :
La question nationale au sein de l’Union Africaine
– La partie française a marqué son étonnement et son incompréhension envers la position adoptée par la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Zuma, au sujet de la question nationale. Les responsables français ont indiqué que Mme Zuma est très active sur cette question et que sa position ne reflète pas celle de la majorité des Etats africains sur la question nationale.– M. Beillard a indiqué avoir constaté « un certain agacement » face à la présence forte sud africaine et algérienne au sein de l’UA. Pour le responsable français, les autres grands pays d’Afrique, notamment le Nigéria et l’Ethiopie comptent reprendre la place qui leur revient et que cela pourrait constituer un élément de positionnement positif pour le Maroc. Le prochain renouvellement du poste de Commissaire de l’Union africaine à la paix et à la sécurité ne reviendrait probablement pas à l’Algérie.
– Il convient de souligner que Mme Le Gal a fait savoir que le Président de la 1 sur 5 20/12/2014 11:21 République française compte effectuer prochainement une visite en Afrique du Sud. La question nationale, notamment la possibilité de tempérer les positions à l’encontre de notre pays pourrait être évoquée avec les autorités sud africaines. L’appréciation des autorités françaises du rôle joué par le Maroc au Sahel
– Les responsables français ont tenu à exprimer leur reconnaissance au Maroc d’avoir soutenu la France dans le cadre de l’opération Serval au Mali. Ils ont fait part de leur conviction sur la profondeur historique, culturel et stratégique du Maroc au Sahel et en Afrique et de leur condamnation des manœuvres visant à exclure notre pays des questions sahéliennes.
– La partie française a également manifesté ses inquiétudes par rapport à l’évolution de la situation dans cette région. Les éléments d’appréciation dont elle dispose font état d’un déplacement de la menace au Sud de la Libye au Soudan et au Niger.
– A cet égard, les responsables français ont fait part de la nécessité de trouver un cadre de coopération qui englobe l’ensemble des pays concernés, y compris le Maroc et l’Algérie. Ils ont marqué leur intérêt quant à l’éventualité de l’élargissement de la CENSAD à l’Algerie. Le cadre 5+5 élargi aux pays du Sahel pourrait aussi présenter un intérêt, même s’il est informel.
– M. Beillard a souhaité voir le Maroc jouer un rôle stabilisateur dans la région sahélienne sur le plan religieux. Il a indiqué que la France accorde un intérêt particulier à la profondeur soufie du Maroc qui pourrait constituer un contrepoids essentiel aux mouvances islamistes extrémistes dans la région. La situation au Sahel et en Afrique Centrale
– Sur la situation au Mali, les responsables français ont exprimé leur satisfaction quant aux déroulements des élections présidentielles. M. Beillard a fait savoir que la France continuera de rester vigilante sur la question du Mali en maintenant une présence militaire (1000 soldats) et en suivant de près la question de la réconciliation nationale. M. Beillard a estimé que le nouveau Président malien entretient de bonnes relations avec l’Algérie. Il s’est interrogé sur l’orientation du nouveau Ministre des Affaires Etrangères en soulignant que pour la France il s’agira pour le gouvernement malien de faire preuve d’équilibre. Tout en faisant part du jeu trouble de l’Algérie au Mali et au Sahel (la question touareg, ses relations avec Ansar Dine et avec le Capitaine Sanogo devenu Géneral depuis ), M. Beillard a marqué son inquiétude sur le rôle que jouera l’Algérie notamment après les prochaines élections présidentielles.
– La situation en République Centre-Africaine a également été abordée. M. Beillard a indiqué que la France ne souhaite pas être en première ligne mais compte plutôt interpeller ses partenaires européens et au Conseil de Sécurité sur la situation « dramatique et dangereuse » dans ce pays, qui peut avoir un impact régional. Tout en se félicitant de la décision de l’UA d’envoyer des troupes en RCA, M. Beillard a souligné que la France est en consultation avec les Etats Unis d’Amérique pour examiner la possibilité d’aider au déploiement des troupes africaines. Une nouvelle résolution sera soumise au Conseil de Sécurité pour soutenir l’UA et la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale.
– Le responsable français a également marqué les inquiétudes de la France au sujet de la situation au Soudan. Tout en soulignant la déception des pays occidentaux, notamment des Etats Unis, par rapport au Soudan du Sud, M. Beillard a fait état d’un rapprochement dangereux entre le Président soudanais, l’Iran et le Hamas ce qui suscite le mécontentement de l’Arabie Saoudite. Il a également fait état d’incursion israélienne dans le territoire soudanais pour stopper la livraison d’armes au Hamas.
– La situation en Afrique de l’Ouest et en Golfe de Guinée
– Les responsables français ont fait savoir que la piraterie dans le golfe de guinée, d’où proviennent la majorité des importations pétrolières de la France, constitue également une source de préoccupation. La France y a relevé une augmentation considérable des actes de la piraterie en off shore, estime que l’UE pourrait aider les pays africains à lutter contre ce fléau.
– Tout en remerciant le Maroc pour l’aide apportée aux autorités gabonaises en matière de Sécurité, les responsables français ont indiqué que la France ne souhaite pas être en première ligne mais estime nécessaire de sensibiliser les pays de la région, notamment le Nigéria qui dispose d’une marine efficace, sur les dangers de la piraterie.
– S’agissant de la Guinée Bissau, M. Beillard a indiqué que la France encourage le gouvernement de la Guinée Bissau à plus de transparence et à l’organisation d’élections. Il a confié la réticence du Portugal et de l’Angola de voir une grande implication française dans ce pays. Il a estimé que la situation pourrait évoluer positivement notamment à travers l’implication de la CEDEAO et de la Communauté des pays lusophones.
– Mme. Le Gal a pour sa part fait savoir que les procédures judicaires dans le cadre des affaires « dites de bien mal acquis » vont suivre leurs cours. Elle a indiqué que le Président français a expressément interdit toute intervention de l’exécutif dans 3 sur 5 20/12/2014 11:21 la justice. Mme Le Gal a ajouté que seule la Guinée Equatoriale continue d’effectuer des démarches en France à ce sujet.
La région des grands Lacs
– M. Beillard a estimé que la situation dans la région des Grands Lacs évolue positivement. Il a indiqué que la résolution 2098 marque l’émergence d’une nouvelle doctrine au sein des OMP en autorisant le déploiement d’une force musclé. Il a souligné que les efforts se poursuivent avec l’ensemble des acteurs de la région pour substituer le pillage de la RDC à une nouvelle forme de coopération permettant l’exportation des biens à travers l’océan indien au profit de tous les pays de la région.
– Le responsable français a fait savoir que le Rwanda a œuvré pour faire échouer ce processus. Les Etats Unis d’Amérique et la Grande Bretagne ont marqué leur mécontentement au sujet des agissements du Rwanda et du M23. Il a indiqué qu’au sein de l’administration américaine seule Mme Susan Rice continue de soutenir ce pays.
Le Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique
– M. Hugo Sada et Mme le Gal ont présenté les grandes lignes du prochain Sommet l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique. La partie française a indiqué que la France souhaite à la fois s’inscrire dans la continuité des précédents exercices (au niveau du format) et marqué la différence en établissant un partenariat d’égal à égal et gagnant-gagnant. Environ une quarantaine de Chefs d’Etat sont attendus à cet événement.
– Les responsables français ont ajouté que le Sommet de l’Elysée marque le début d’une séquence qui permettra à la France de plaider et de faire la promotion de l’Afrique au niveau Européen. Le Sommet de l’Elysée sera suivi en Décembre par le Conseil de Défense Européen et par le Sommet UE-Afrique en avril 2014.
– Trois thèmes seront abordés lors de ce Sommet de l’Elysée: o La question de la Paix et de la Sécurité: Pour la partie française il s’agira de tirer les enseignements pour pouvoir mieux assister le contient africain. La France compte œuvrer pour aider les pays africains à renforcer leurs capacités à trois niveaux, au niveau national, sous régional, et régional. La question de l’aide à la mise en place de la force de réaction rapide de l’UA est également envisagée. D’autres thématiques seront également abordées notamment la lutte contre le terrorisme, le narco trafic et la piraterie maritime.
Il convient de souligner que la partie française a également annoncé la volonté de la France d’organiser, en 2014 un Sommet UE-AmériqueAfrique sur le trafic de la drogue. Le soutien des pays africains à cette initiative pourrait être demandé lors du Sommet de l’Elysée. o La question du développement: Les responsables français ont indiqué qu’il s’agira d’examiner les moyens de renforcer le partenariat entre la France et l’Afrique et au delà entre l’UE et l’Afrique dans une logique gagnant-gagnant. Plusieurs pistes de réflexions sont à l’étude notamment, les échanges humains et intellectuels, la mise en place d’instruments de financement au service de la Croissance et l’accélération de la croissance par le partenariat public-privé. o La question du changement climatique: les responsables français ont indiqué que le Sommet de l’Elysée constituera une occasion idoine pour fédérer les efforts et harmoniser les positions en prévision de la conclusion d’un nouvel accord international sur le climat lors de la Conférence des Etats Parties Cop21 en 2015 à Paris.
– La partie française qui souhaiterait une forte participation des pays africains anglophones et lusophones, a indiqué que les pays suspendus de l’UA ne seront pas conviés au Sommet. Pour l’instant l’Egypte n’est pas conviée à ce sommet, mais cette position pourrait évoluer, en fonction des avancées politiques que connaitra ce pays. Elle a fait savoir que l’ensemble des délégations pourra intervenir lors des tables rondes mais que la priorité sera accordée aux délégations représentées au niveau de chefs d’Etat. A cet égard, Mme Le Gal a souhaité connaitre la table ronde au cours de laquelle le Maroc souhaiterait intervenir afin de pouvoir inscrire notre pays dans l’agenda.
SOURCE :
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From: Tagma Moha ou Ali m.tagma@maec.gov.ma
Date: 23/08/2013, 12:19
To: Saaddine Elotmani elotmanis@gmail.comJ’ai l’honneur de porter à la connaissance de Monsieur le Ministre que le Directeur Afrique au Ministère des Affaires Etrangères français m’a invité à me rendre à Paris pour une prise de contact et pour un échange de vues sur les sujets d’intérêt commun concernant l’Afrique.
La date proposée par la partie française est le lundi 9 septembre 2013.
Au cours de cet entretien, le Directeur Afrique français fera part des points de vue de la France sur les étapes à venir concernant la gestion de l’après-crise au Mali., la situation en Centrafrique et à Madagascar où sévit une crise politique préoccupante, le débat à l’Assemblée Générale des Nations Unies sur le Sahel et surtout le prochain sommet France-Afrique auquel Sa Majesté le Roi, que Dieu l’Assiste, a été invité et qui se tiendra à Paris, les 6 et 7 décembre 2013.
Aussi, vous demanderais-je de bien vouloir m’autoriser à me rendre à ces consultations auxquelles sera associée l’Ambassade du Maroc à Paris.
Haute considération.
Moha Ouali Tagma#Maroc #France #Afrique #UnionAfricaine #SaharaOccidental #Algérie
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العلاقة بين فضيحة فساد البرلمان الأوروبي والمغرب والصحراء الغربية
Tags: قطر غيت، المغرب، الصحراء الغربية، البرلمان الأوروبي، الفساد، الرشاوى، أنطونيو بانزيري، المديرية العامة للدراسات والتوثيق (DGED)، ياسين المنصوري، محمد بلهراش، عبد الرحيم عتمون
شكوك حول الفساد في البرلمان الأوروبي: 1.5 مليون يورو؟ ربما مجرد البداية، وفقاً لفان كويكنبورن
وزير العدل فينسنت فان كويكنبورن (حزب VLD المفتوح) تناول الأسئلة في لجنة الغرفة يوم الأربعاء، مقارناً هذه التحقيقات بقضية Sky-Ecc التي أدت إلى اعتقال مئات المتورطين في تجارة المخدرات.
يتوقع وزير العدل فينسنت فان كويكنبورن (حزب VLD المفتوح) أن تتجاوز المبالغ المتورطة في التحقيق الجاري في مزاعم الفساد من قِبل قطر مبلغ الـ1.5 مليون يورو المذكور حتى الآن من قبل مكتب المدعي العام الفيدرالي، وفقاً لتصريحاته يوم الأربعاء في لجنة الغرفة رداً على سؤال من صامويل كوغولاتي (حزب إيكولو-جرون).
وأشار الوزير إلى أن التحقيق، الذي أدى إلى اعتقال أربعة أشخاص، بما في ذلك أحد نواب رئيس البرلمان الأوروبي ونائب أوروبي سابق، قد بدأ منذ فترة. وكما أوردنا في إصدارات سابقة، فإن جهاز الأمن البلجيكي بدأ هذه القضية. وأفاد الوزير أن جهاز الاستخبارات البلجيكي كان قد أجرى تحقيقات في هذه الشبهات بالتعاون مع أجهزة دول أخرى. وتشير معلوماتنا إلى وجود زيارة سرية لمنزل النائب السابق أنطونيو بانزيري، وهو أحد المعتقلين.
وأشار الوزير إلى أن قطر ليست الجهة الوحيدة المتورطة. وأفادت تقارير إعلامية في وقت سابق من اليوم بذكر المغرب. ولم يسم الوزير الدولة المعنية، لكنه أوضح أن هذه الدولة كانت متورطة في الماضي في التدخل في الشؤون البلجيكية (بما في ذلك التورط في المجلس التنفيذي للمسلمين).
المصالح المعنية عديدة. ومن الأمثلة على ذلك حقوق الصيد. قد يتضمن هذا التدخل حالات فساد. وأضاف: «هذه تهم خطيرة للغاية». في الماضي، تم الطعن في اتفاقية الصيد بين الاتحاد الأوروبي والمغرب لأنها قد تشمل الصحراء الغربية، وهي منطقة تدعي الرباط سيادتها عليها.
وفقاً للوزير، فإن هذه القضية الجارية خطيرة بشكل خاص. وقارنها بقضية Sky-Ecc، التي أدت إلى اعتقال مئات من المتورطين في تجارة المخدرات. وقال: «قد تكون هذه القضية نقطة تحول مماثلة في مكافحة التدخل غير القانوني من قبل دول أخرى». وأضاف: «تبدأ الدولة المافيوية عندما يتم رشوة البرلمانيين المنتخبين من قبل الشعب للترويج لآراء معينة واعتماد سلوكيات تصويت محددة. هذا هو نهاية دولة القانون.»
فضيحة الفساد: بين المغرب والاتحاد الأوروبي، مئات الملايين من اليوروهات وأرض متنازع عليها
لماذا قد يقوم المغرب برشوة أعضاء البرلمان الأوروبي؟ المغرب والاتحاد الأوروبي شريكان خاصان، يتفاوضان بشأن سياسات تتضمن مئات الملايين من اليوروهات. وفي خضم هذه المناقشات، تسعى الرباط إلى الحصول على حلفاء في قضية الصحراء الغربية.
مع مرور الأيام، تشير التحقيقات في الاشتباه بالفساد في البرلمان الأوروبي بشكل متزايد نحو المغرب العربي. وبجانب قطر، يبحث المحققون في شبكات التأثير (أو التدخل) المغربية المرتبطة بأنطونيو بانزيري، الذي وصفته مصادر برلمانية بأنه «السيد المغرب في البرلمان الأوروبي». على عكس قطر، لا يتعلق الأمر فقط بالتحالفات وبناء الصورة، بل يتعلق أيضاً بإقليم متنازع عليه ومئات الملايين من اليوروهات في المساعدات. لدى الرباط مصلحة قوية في الحصول على دعم مؤسسات بروكسل لقضاياها.
في السنوات الأخيرة، احتفل المغرب بتوقيع اتفاقيات تجارية مع الاتحاد الأوروبي، لا سيما في مجالي الزراعة والصيد. للوهلة الأولى، لا شيء يثير الاهتمام. ولكن في قلب هذه الاتفاقيات كان النزاع الطويل الأمد حول الصحراء الغربية، التي تُعرف في المغرب بـ«الأقاليم الجنوبية». هذا الإقليم الشاسع، الذي يبلغ حجمه ثمانية أضعاف حجم بلجيكا، متنازع عليه بين المغاربة والصحراويين منذ إنهاء الاستعمار الإسباني في عام 1975. جبهة البوليساريو، وهي حركة صحراوية استقلالية، تحظى بدعم الجزائر المجاورة والأمم المتحدة، التي كُلفت بحل هذا الجمود الدبلوماسي دون إحراز تقدم يذكر.
في عام 2019، وقع الاتحاد الأوروبي اتفاقيات تجارية مع المغرب تضمنت الصحراء الغربية… كان هذا انتصاراً دبلوماسياً للرباط، حيث اعترف الاتحاد الأوروبي ضمنياً بسيطرة المغرب على الإقليم الصحراوي.
اتفاقيات غير قانونية
ومع ذلك، تم إعلان بطلان هذه الاتفاقيات بسرعة من قبل محكمة العدل التابعة للاتحاد الأوروبي. وأكدت المحكمة أن الصحراء الغربية تتمتع بوضع منفصل ومتميز، وأوضحت أن موافقة الشعب الصحراوي لم يتم الحصول عليها من قبل الاتحاد الأوروبي. باختصار، لم يكن لدى المغرب ولا الاتحاد الأوروبي التفويض للتفاوض على اتفاقيات تشمل الصحراء الغربية. ووفقاً لتقديرات المفوضية الأوروبية، تصدر المنطقة بضائع بقيمة 500 مليون يورو إلى الاتحاد الأوروبي.
لكن المعركة لم تنتهِ بعد. «منذ أن اعترف دونالد ترامب بالسيادة المغربية على الصحراء الغربية في نهاية عام 2020، تشددت الدبلوماسية المغربية. تعتقد الرباط أن شركاء آخرين، خاصة الدول الأوروبية، يمكن أن يحذوا حذو المغرب»، يلاحظ إبراهيم أومنسور، مدير مرصد المغرب العربي في IRIS.
شركاء خاصون
بعيدًا عن هذا الإقليم المتنازع عليه، يتلقى المغرب أيضًا مئات الملايين من اليوروهات كمساعدات. في عام 2019، وافقت المفوضية الأوروبية على 389 مليون يورو «لدعم الإصلاحات، والتنمية الشاملة، وإدارة الحدود، وتطوير ’شراكة أوروبية-مغربية من أجل الازدهار المشترك‘». في السنوات الأخيرة، زادت المساعدات الثنائية للمغرب «بشكل كبير»، وفقًا لمصدر أوروبي.
لكن المغرب واجه أيضًا توترات مع الاتحاد الأوروبي. فضيحة برنامج التجسس بيغاسوس جمدت العلاقات: يُشتبه في أن المغرب قام بالتجسس على مئات المواطنين الأوروبيين، بمن فيهم شخصيات بارزة مثل رئيس المجلس الأوروبي شارل ميشيل، الذي قيل إنه استُهدف ببرنامج بيغاسوس. منذ أبريل من هذا العام، يحاول لجنة تحقيق من البرلمان الأوروبي إلقاء الضوء على جزء من الفضيحة. من بين أعضاء البرلمان الأوروبي المشاركين في هذا التحقيق كانت إيفا كايلي، السياسية اليونانية التي تواجه اتهامات.
ومع ذلك، فإن التحقيق معقد حتى الآن ولا يشمل المغرب، حيث يحقق أعضاء البرلمان الأوروبي فقط في استخدام برامج التجسس من قبل الدول الأعضاء في الاتحاد الأوروبي. ولا يسمح لهم بتوسيع التحقيق ليشمل الأطراف التي أصدرت الأوامر على الجانب الآخر من البحر الأبيض المتوسط.
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التجسس المغربي في قلب فضيحة الفساد في البرلمان الأوروبي
نفس المنظمة الإجرامية، ولكن لأغراض مختلفة من قبل قطر والمغرب. تكشف قضية الفساد المزعومة في البرلمان الأوروبي عن « اتصال مغربي » بين بيير أنطونيو بانزيري وأجهزة المخابرات المغربية.
قبل قطر، كان المغرب. في تحقيق بدأ في عام 2021، اشتبه جهاز أمن الدولة البلجيكي في محاولات تدخل، بل وحتى فساد في قلب أوروبا من قبل دولة ثالثة. في 12 يوليو 2021، تم نقل مخاوفهم إلى مكتب المدعي العام الفيدرالي. تم تكليف القاضي ميشيل كلايس بالقضية، والتي تم إحالتها إلى الشرطة القضائية الفيدرالية ومكتبها المركزي لقمع الفساد (OCRC). رغم أن قطر كانت في دائرة الضوء منذ 9 ديسمبر، متهمة باستغلال نفوذها لتحقيق مصالحها لدى حراس الديمقراطية الأوروبية، إلا أن المغرب هو أيضًا محور اهتمام المحققين.
استنادًا إلى وثائق قضائية ومصادر متعددة وتحقيقات مفتوحة المصدر، كشف « لو سوار » و »ناك » عن عناصر جديدة حول الدور المزعوم للمغرب وتورط أجهزة المخابرات المغربية في التدخل داخل البرلمان الأوروبي.
في مذكرة التوقيف الأوروبية الصادرة في 9 ديسمبر ضد زوجة وابنة بانزيري، أوضح القاضي أن بانزيري مشتبه في «التدخل سياسيًا مع أعضاء البرلمان الأوروبي لصالح قطر والمغرب مقابل مبالغ مالية». وفقًا للسلطات البلجيكية، بناءً على تسجيلات الهاتف، كانت زوجة وابنة بانزيري متورطتين في نقل « هدايا » تم تلقيها من السفير المغربي في بولندا، عبد الرحيم عتمون، وهو صديق مقرب من بانزيري. وعند الاتصال به، لم يرد لا عتمون ولا السفارة المغربية في بروكسل.
ضغط مكثف
اهتمام المغرب ببنزيري ليس جديدًا، كما يتضح من الوثائق السرية التي تم تسريبها بين عامي 2014 و2015 من قبل مخترق معروف باسم كريس كولمان. في مذكرة « عاجلة » من أكتوبر 2011 أرسلتها بعثة المغرب لدى الاتحاد الأوروبي في الرباط، أشير إلى أنه «على هامش الجلسة العامة للبرلمان في ستراسبورغ»، التقى على الأقل ممثل واحد من البعثة اجتماعًا « غير رسمي » مع مستشار بانزيري، حاملًا رسالة «إلى السلطات المغربية».
كان الهدف من هذه المذكرة هو التحضير لزيارة بانزيري المقبلة إلى المغرب بعد أسبوعين، بينما كانت محطة دقيقة في تندوف—حيث توجد عدة مخيمات للاجئين الصحراويين—مخططة. كانت هذه المحطة ضرورية للحفاظ على صورة عضو البرلمان بالحياد: «زيارة تندوف ضرورية لتعزيز مصداقية بانزيري مع الجزائر والبوليساريو بعد أن اتهموه بالتحيز للمغرب». يكافح جبهة البوليساريو من أجل استقلال الصحراء الغربية.
باختصار، اتفق الجميع على أن «من مصلحة المغرب ألا يُنظر إلى بانزيري على أنه مؤيد للمغرب». من خلال الحفاظ على علاقات جيدة مع الجزائريين والمغاربة على حد سواء، وكسياسي ماهر قادر على متابعة «أجندة سياسية طويلة الأمد، دائمًا ما يتم تنفيذها بلباقة وإتقان»، تحذر المذكرة الدبلوماسية، «يمكن أن يكون أنطونيو بانزيري حليفًا قويًا أو خصمًا هائلًا».
بانزيري، «صديق مقرب من المغرب»
في برقية أخرى، هذه المرة من يناير 2013، تقدم بعثة المغرب إلى الاتحاد الأوروبي خارطة طريق إلى حكومتها الخاصة للترويج لـ«مصالح المغرب داخل البرلمان الأوروبي في عام 2013». يشمل هذا المخطط تنظيم مناظرات وندوات وجولات إرشادية. الهدف من هذا الخطة هو «التصدي للنشاط المتزايد لمعارضينا داخل البرلمان الأوروبي (EP)»، مع مراقبة التقرير الذي كان عضو البرلمان البريطاني تشارلز تانوك، «المعروف بمواقفه المؤيدة للبوليساريو»، يقوم بإعداده حول وضع حقوق الإنسان في الصحراء الغربية. تم اقتراح عدة استراتيجيات، لكن البعثة كانت مصممة على «تنسيق أفعالها مع رئيس وفد المغرب العربي في البرلمان الأوروبي، السيد أنطونيو بانزيري، وهو صديق مقرب من المغرب، من أجل تقليل الضرر الذي قد يلحقه مشروع تانوك».
اتفاق في عام 2019
ومع ذلك، كان ذلك بعد عدة سنوات من جهود الضغط عندما قررت الجانبان، وفقًا للتقارير، تكثيف جهودهما.
حدث هذا تحديدًا في عام 2019. في ذلك العام، لم يتم إعادة انتخاب بيير أنطونيو بانزيري. وفقًا لاعتراف مساعده السابق، فرانشيسكو جورجي، للشرطة الفيدرالية البلجيكية ولاحقًا للقاضي، كان الوضع صعبًا على النائب السابق. ويقال إن بانزيري أبرم اتفاقًا سريًا مع المديرية العامة للدراسات والمستندات، وهي وكالة الاستخبارات الخارجية المغربية، من خلال الدبلوماسي عتمون. وقد سافروا إلى الرباط عدة مرات. وعند سؤاله عن هذا، صرح محامي السيد بانزيري، لوران كينيس، بأنه «لا يستطيع التعليق نظرًا لاحتجاز موكله». وعُدّ عتمون، الشخصية الرئيسية في العملية المغربية، في الوثيقة المرسلة إلى القضاء الإيطالي، على أنه تلقى أوامره من رجل آخر…
«رجل خطير». هكذا تصف مصدرًا مقربًا من القضية محمد ب، عميل سري من المديرية العامة للدراسات والمستندات. ويقال إن هذا المسؤول هو من يتولى إدارة الدبلوماسي عبد الرحيم عتمون. ومن الرباط، كان محمد ب يصدر تعليماته.
مسألة غامضة تتعلق بـ “ملفات S”
أكدت صحيفتا لو سوار وكنك أن هذا العميل المغربي السري كان ناشطًا بالفعل في فرنسا. في حالة غير عادية من تهريب « ملفات S » (حرف « S » يرمز للأمن الوطني)، وهي وثائق سرية تستخدمها السلطات الفرنسية لتحديد الأفراد المشتبه فيهم بالتطرف الديني أو حتى الإرهاب. تُصدر معظم هذه الملفات من قبل أجهزة الاستخبارات الداخلية الفرنسية (DGSI). وتعتبر هذه المعلومات حيوية لمطار دولي.
وفقًا لصحيفة ليبيراسيون، بين عامي 2015 و2016، كان محمد ب. هو المتلقي النهائي لـ « 100 إلى 200 » ملف S، مُنحت له من قبل قائد الشرطة الحدودية الفرنسية (PAF) المتمركز في مطار باريس-أورلي. من خلال شخص ثالث، وهو مدير أمن المطار، تمكن العميل المغربي من التلاعب بالشرطي الفرنسي للحصول على هذه الملفات السرية للغاية لصالح المملكة المغربية.
وكشفت العملية القضائية الفرنسية أن محمد ب. ونائبه في أورلي قد دعوا قائد الشرطة الفرنسي وعائلته لقضاء عطلة في المغرب ثلاث مرات، بما في ذلك تذاكر الطيران وإقامات في فنادق 4 نجوم، وفقًا للصحيفة الفرنسية. وقد دعا عميل المديرية العامة للدراسات والمستندات قائد PAF إلى رحلة أخرى، هذه المرة إلى أوغندا، لكنه تم اعتقاله قبل المغادرة مباشرة.
بعد هذه الحلقة المقلقة، التي لم تُقاضَ فيها العدالة الفرنسية محمد ب، اختفى عن الأنظار. ولكنه عاد للظهور الآن في فضيحة فساد كبرى في البرلمان الأوروبي.
وفجأة، يعود البرلمان الأوروبي للظهور
لكن لماذا تُنفَق كل هذه الأموال لإقناع بعض النواب الأوروبيين بالتأثير على التصويت بشأن قرار في البرلمان الأوروبي؟ تثار هذا السؤال بشكل ملح لدرجة أن المرء يستنتج أن قطر والمغرب رأت أن هناك المزيد من الإمكانات والتأثير في البرلمان وأفعال أعضائه مقارنة بالعديد من الناخبين، وخاصة الأحزاب الوطنية، التي غالبًا ما ترسل « سياسيين متعبين » أو مزعجين أو قديمين إلى هناك.
من الواضح: قائمة المرشحين للانتخابات الأوروبية تحمل وزنًا استراتيجيًا ضئيلًا وتثير حماسًا أقل. تبقى الانطباعات أن « السياسة الحقيقية »—تلك التي تؤثر على نجاح حزب انتخابيًا، تشكل الرأي العام، وتسيطر على وسائل الإعلام—تحدث محليًا، وليس في الغرف الأوروبية.
هذا غير عادل بالنسبة للعمل الشاق الذي يُبذل وللنائبين الأوروبيين الذين يسعون للتأثير على إجراءات التنفيذيين الأوروبيين. على سبيل المثال، غالبًا ما كان رئيس الوزراء البلجيكي السابق غي فيرهوفشتات يبرز ويعطي صوتًا لمؤسسة غالبًا ما تكون غير مرئية، أو زعيم حزب الخضر فيليب لامبيرتس، الذي لعب دورًا رئيسيًا في إدارة أزمة 2008 المالية.
ستُجبر فضيحة الفساد المكشوفة على استخلاص سلسلة من الدروس. أولاً، للمؤسسة نفسها، التي من خلال عدم الاهتمام (من جانب النواب الأوروبيين والأحزاب الوطنية التي تعينهم)، والانفصال (عن 450 مليون أوروبي ينتخبونهم مباشرة)، أو الغطرسة/النخبوية (اختر ما تشاء) تواصل العمل دون ضوابط أساسية وتجاهل القواعد الخفيفة الموجودة. لولا وسائل الإعلام والعدالة، لاستمرت هذه الأمور: لم يكن هناك « حماية أخلاقية » داخل البرلمان قد « تفعيلت ». يوم الخميس، تعهدت الرئيسة ميتسولا باتخاذ تدابير جديدة، والتي ستكون مفيدة فقط إذا بدأت بتفكير جماعي.
يجب على الأحزاب الوطنية أيضًا أن تتعلم دروسًا وتراقب عن كثب أنشطة نوابها « هناك في أوروبا » وأن تضمن التزامهم بمعايير الحوكمة التي تنظم سلوكهم، وسفرهم، وارتباطاتهم المختلفة.
النخبة الأوروبية هي أرض خصبة محتملة للعديد من الآفات، مما يجعل المؤسسة عرضة للافتراس الخارجي. يمكن ويجب أن تكون « عار » الفساد الذي تم الكشف عنه هذا الأسبوع، كما عبر عنه نائب في القاعة، قد تم تجنبه.
#المغرب #الصحراء_الغربية #البرلمان_الأوروبي #الفساد #أنطونيو_بانزيري #فرانشيسكو_جورجي #عبد_الرحيم_عتمون #DGED #ياسين_منصوري
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Links between Qatargate, Morocco and Western Sahara
Tags : Qatargate, Morocco, Western Sahara, European Parliament, corruption, bribes, Antonio Panzeri, DGED, Yassine Mansouri, Mohamed Belahrach, Abderrahim Atmoun,
Suspicions of Corruption in the European Parliament: €1.5 Million? Likely Just the Beginning, According to Van Quickenborne
Justice Minister Vincent Van Quickenborne (Open VLD) addressed questions in the Chamber committee on Wednesday, comparing this investigation to the Sky-Ecc case, which led to hundreds of drug trafficking arrests.Justice Minister Vincent Van Quickenborne (Open VLD) expects that the amounts involved in the ongoing investigation into corruption allegations by Qatar will exceed the €1.5 million mentioned so far by the federal prosecutor’s office, he said on Wednesday in the Chamber committee in response to a question from Samuel Cogolati (Ecolo-Groen).
The investigation, which led to the arrest of four individuals, including one of the vice presidents of the European Parliament and a former European MP, has been ongoing for some time, the minister acknowledged.
As we have reported in previous editions, the State Security Service initiated the case. The Belgian intelligence service had already investigated these corruption suspicions with the services of other countries, according to the minister. Our information suggests there was a covert visit to the home of former MP Antonio Panzeri, one of the individuals under arrest.
Qatar is not the only party involved, according to the minister. Media reports earlier in the day mentioned Morocco. The minister did not name the state in question but explained that it had been implicated in the past for interfering in Belgian affairs (including involvement in the Executive of Muslims).
The interests at play are numerous. One example is fishing rights. In this case, the interference may involve corruption. « These are extremely serious charges, » he added. In the past, a fishing agreement between the European Union and Morocco was contested because it could apply to Western Sahara, a region claimed by Rabat.
According to the minister, the ongoing case is particularly serious. He compared it to the Sky-Ecc case, which led to hundreds of drug trafficking arrests. « This case could represent a similar turning point in the fight against illicit interference by other states, » he said. He added, « A mafia state begins when parliamentarians, elected by the people, are bribed to promote certain views and adopt specific voting behaviors. That’s the end of the rule of law. »
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Corruption Scandal: Between Morocco and the European Union, Hundreds of Millions of Euros and a Disputed Territory
Why would Morocco have bribed members of the European Parliament? Morocco and the EU are special partners, negotiating policies involving hundreds of millions of euros. Amid these discussions, Rabat is seeking allies on the Western Sahara issue.As days go by, the investigation into suspected corruption in the European Parliament increasingly points toward the Maghreb. Beyond Qatar, investigators are looking into the Moroccan influence (or interference) networks connected to Pier Antonio Panzeri, described as the « Mr. Morocco of the European Parliament » by parliamentary sources. Unlike Qatar, this is not just about alliances and image-building but also about a disputed territory and hundreds of millions of euros in aid. Rabat has a strong interest in getting Brussels’ institutions to support its causes.
In recent years, Morocco has celebrated signing trade agreements with the European Union, particularly regarding agriculture and fishing. At first glance, nothing too exciting. But at the heart of these agreements was the longstanding dispute over Western Sahara, referred to as the « southern provinces » in Morocco. This vast territory, eight times the size of Belgium, has been contested by Moroccans and Sahrawis since Spain’s decolonization in 1975. The Polisario Front, a Sahrawi independence movement, is supported by neighboring Algeria and the UN, which has been tasked with resolving this diplomatic stalemate but has made no significant progress.
In 2019, the European Union signed trade agreements with Morocco that included Western Sahara… A diplomatic victory for Rabat, as the EU implicitly recognized its control over the Sahrawi territory.
Invalidated Agreements
However, these agreements were quickly declared illegal by the Court of Justice of the European Union. The court notably reiterated that Western Sahara has a separate and distinct status and judged that the consent of the Sahrawi people had not been obtained by the EU. In short, neither Morocco nor the EU had the mandate to negotiate agreements involving Western Sahara. According to estimates from the European Commission, the region exports €500 million worth of goods to the European Union. Hardly peanuts.
But the battle isn’t over. « Since Donald Trump recognized Moroccan sovereignty over Western Sahara at the end of 2020, Moroccan diplomacy has hardened. Rabat believes that other partners, especially European countries, could follow Morocco’s stance, » notes Brahim Oumansour, director of the Maghreb Observatory at IRIS.
Special Partners
Beyond this disputed territory, Morocco also receives hundreds of millions of euros in aid. In 2019, the European Commission approved €389 million to « support reforms, inclusive development, and border management, and to develop a ‘Euro-Moroccan Partnership for Shared Prosperity.’ » In recent years, bilateral aid to Morocco has « increased significantly, » according to a European source.
But Morocco has also had tensions with the EU. The Pegasus spyware scandal chilled relations: Morocco is suspected of spying on hundreds of European citizens, including prominent figures like European Council President Charles Michel, who was allegedly targeted by the Pegasus spyware. Since April of this year, a European Parliament inquiry committee has been trying to shed light on part of the scandal. Among the MEPs involved in this investigation was Eva Kaili, the Greek politician currently under indictment.
However, the inquiry is complex and so far spares Morocco, as the MEPs are only investigating the use of the spyware by EU member states. Their mandate does not allow them to investigate the actors behind the orders on the other side of the Mediterranean.
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Moroccan Espionage at the Heart of the Corruption Scandal in the European Parliament
The same criminal organization, used for different purposes by Qatar and Morocco. The alleged corruption case in the European Parliament reveals a « Morocco connection » between Pier Antonio Panzeri and Morocco’s secret services.Before Qatar, it was Morocco. In an investigation initiated in 2021, Belgium’s State Security Service suspected not only attempts at interference but also corruption at the heart of Europe by a third country. On July 12, 2021, they shared their concerns with the federal prosecutor’s office. Judge Michel Claise was assigned to the case, which was handed over to the federal judicial police and its Central Office for the Repression of Corruption (OCRC). Although Qatar has been in the spotlight since December 9, accused of abusing its influence to curry favor with European democracy’s gatekeepers, Morocco is also a focus of the investigators.
Based on judicial documents, various sources, and open-source investigations, Le Soir and Knack reveal new elements about Morocco’s alleged role and the involvement of its secret services in interference within the European Parliament.
In the European arrest warrant issued on December 9 against Panzeri’s wife and daughter, the judge explained that Panzeri is suspected « of politically intervening with members of the European Parliament in favor of Qatar and Morocco, in exchange for payment. » According to Belgian authorities, based on telephone wiretaps, Panzeri’s wife and daughter were allegedly involved in transporting « gifts » received from the Moroccan ambassador to Poland, Abderrahim Atmoun, a close friend of Panzeri. When contacted, neither Atmoun nor the Moroccan Embassy in Brussels responded.
Intense Lobbying
Morocco’s interest in Panzeri is not new, as evidenced by confidential documents leaked between 2014 and 2015 by a hacker known as Chris Coleman. In an « urgent » note from October 2011 sent by Morocco’s Mission to the European Union in Rabat, it was indicated that « on the sidelines of the plenary session of Parliament in Strasbourg, » at least one representative of the Mission had an « informal meeting » with Panzeri’s advisor, carrying a message « for the Moroccan authorities. »
The purpose of this note was to prepare for Panzeri’s upcoming visit to Morocco two weeks later, while a delicate stop at Tindouf—where several camps of Sahrawi refugees are located—was planned. This stop was necessary to maintain the MEP’s image of neutrality: « The visit to Tindouf is essential to reinforce Panzeri’s credibility with Algeria and the Polisario after they accused him of being pro-Moroccan. » The Polisario Front fights for the independence of Western Sahara.In summary, everyone agreed that « it is not in Morocco’s interest for Panzeri to be perceived as pro-Moroccan. » By maintaining good relations with both Algerians and Moroccans, and as an accomplished politician able to pursue « a long-term political agenda, always carried out with tact and mastery, » Antonio Panzeri, the diplomatic note warns, « can be a strong ally or a formidable adversary. »
Panzeri, « a close friend of Morocco »
In another cable, this one from January 2013, the Moroccan Mission to the EU submits a roadmap to its own government to promote « Morocco’s interests within the European Parliament in 2013. » This plan includes organizing debates, seminars, and guided tours. The objective of this battle plan is to « counter the growing activism of our adversaries within the European Parliament (EP), » particularly keeping an eye on the report that British MEP Charles Tannock, « known for his pro-Polisario positions, » was drafting on the human rights situation in Western Sahara. Several strategies were proposed, but the Mission was determined to « coordinate its actions with the president of the Maghreb Delegation in the EP, Mr. Antonio Panzeri, a close friend of Morocco, in order to reduce the harm that the Tannock project might cause. »
A pact in 2019
However, it was only several years after these lobbying efforts that both sides reportedly decided to step up their efforts.This happened in 2019, specifically. That year, Pier Antonio Panzeri was not re-elected. According to the confession of his former assistant, Francesco Giorgi, to the Belgian federal police and later to the judge, the former MEP was in a difficult situation. Panzeri is said to have made a secret pact with the DGED, Morocco’s external intelligence agency, through the diplomat Atmoun. They traveled to Rabat several times. When asked about this, Mr. Panzeri’s lawyer, Laurent Kennes, stated that he « could not comment given his client’s detention. » Atmoun, the key figure in the Moroccan operation, mentioned in the document sent to the Italian judiciary, reportedly received his orders from another man…
« A dangerous guy. » This is how a source close to the case describes Mohamed B., a secret agent from the DGED. This official is said to be the handler of diplomat Abderrahim Atmoun. From Rabat, Mohamed B. would issue his instructions.
A shady affair of “S files”
Le Soir and Knack confirm that this Moroccan secret agent had already been active in France. In an unusual case of trafficking in « S files » (the « S » standing for State Security), confidential documents used by French law enforcement to flag individuals suspected of religious radicalism or even terrorism. Most of these S files are issued by French internal intelligence services (DGSI). Such information is vital for an international airport.According to Libération, between 2015 and 2016, Mohamed B. was the final recipient of « 100 to 200 » S files, given to him by a French Border Police (PAF) captain based at Paris-Orly Airport. Through a third man, an airport security director, the Moroccan secret agent had manipulated the French policeman to obtain these top-secret files for the Kingdom of Morocco.
The French judicial process revealed that Mohamed B. and his deputy at Orly had invited the French police captain and his family on vacation to Morocco three times, including plane tickets and stays at 4-star hotels, according to the French daily. The PAF captain was invited by the DGED agent to another trip, this time to Uganda, but was arrested just before departure.
After this troubling episode, for which Mohamed B. was not prosecuted by French justice, he disappeared from the radar. He has now resurfaced in the major corruption scandal in the European Parliament.
And suddenly, the European Parliament reappears
But why spend so much money to convince a few MEPs to influence the vote on a resolution in the European Parliament? This question arises so insistently that one concludes Qatar and Morocco saw more potential and impact in the Parliament and its members’ actions than many of its voters and especially national parties, which often send « tired, » troublesome, or obsolete politicians there.
It’s obvious: the list of candidates for European elections holds little strategic weight and sparks even less enthusiasm. The impression remains that the « real » politics—those that impact a party’s electoral success, shape public opinion, and dominate the media—still take place domestically, not in European chambers.
This is unfair to the hard work being done and to the MEPs striving to influence the actions of European executives. For example, Belgian ex-Prime Minister Guy Verhofstadt often brought prominence and voice to a too-often invisible institution, or Green Party leader Philippe Lamberts, who played a key role in managing the 2008 financial crisis.
The corruption scandal exposed will force a series of lessons. First, for the institution itself, which through disinterest (on the part of MEPs and the national parties that designate them), disconnection (from the 450 million Europeans who elect them directly), or arrogance/elitism (take your pick) continues to operate without basic controls and disregards the light rules that exist. Without the media and justice, this would have continued: no ethics safeguard within the Parliament was « triggered. » On Thursday, President Metsola committed to new measures, which will only be useful if they start with a collective reflection.
National parties must also learn lessons and closely monitor the activities of their MEPs « over there in Europe » and ensure they adhere to governance standards that regulate their behavior, travel, and various engagements.
The European elite is a potential breeding ground for many ills, leaving the institution vulnerable to external predators. The « shame » of corruption revealed this week, expressed by an MEP in the chamber, could and should have been avoided.
Morocco #WesternSahara #EuropeanParliament #corruption #AntonioPanzeri #FrancescoGiorgi #AbderrahimAtmoun #DGED #YassineMansouri
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Tout sur la relation entre le Qatargate, le Maroc et Sahara Occidental
Etiquettes : Qatargate, Parlement Européen, corruption, Sahara Occidental, Maroc, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi,
Soupçons de corruption au Parlement européen: 1,5 million d’euros? Sans doute qu’un début, selon Van Quickenborne
Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a répondu aux questions en commission de la Chambre ce mercredi, comparant cette enquête au dossier Sky-Ecc, qui a mené à des centaines d’arrestations dans le milieu du trafic de drogueLe ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), s’attend à ce que les sommes en jeu dans l’enquête en cours sur des faits de corruption par le Qatar dépassent le million et demi d’euros dont parle le parquet fédéral jusqu’à présent, a-t-il indiqué mercredi en commission de la Chambre en réponse à une question de Samuel Cogolati (Ecolo-Groen).
L’enquête qui a mené à l’arrestation de quatre personnes, dont une des vices-présidentes du parlement européen et un ancien député européen, est en cours depuis un certain temps, a reconnu le ministre.
Comme nous l’avons indiqué dans nos précédentes éditions, la Sûreté de l’Etat est à l’origine de l’affaire. Le service de renseignement belge avait déjà investigué ces soupçons de corruption avec les services d’autres pays, selon le ministre. Selon nos informations, il est question d’une visite furtive au domicile de l’ancien député Antonio Panzeri, l’une des personnes sous mandat d’arrêt.Le Qatar n’est pas seul en cause, à entendre le ministre. Des médias évoquaient dans la matinée le Maroc. Le ministre n’a pas cité l’Etat en question mais a expliqué que, dans le passé, celui-ci avait été mentionné pour des cas d’immixtion dans les affaires belges (il avait notamment été mis en cause pour son ingérence dans le fonctionnement de l’Exécutif des musulmans).
Les intérêts peuvent être légion. Pour n’en citer qu’un : les droits de pêche. Dans ce dossier, il pourrait s’agir d’une immixtion par corruption. Ce sont des charges extrêmement sérieuses », a-t-il ajouté. Dans le passé, un accord de pêche conclu entre l’Union européenne et le Maroc avait été contesté parce qu’il était susceptible de s’appliquer au Sahara occidental, une région dont Rabat revendique la souveraineté.
Pour le ministre, quoi qu’il en soit, l’affaire en cours est des plus sérieuses. Il l’a comparée au dossier Sky-Ecc, qui a mené à des centaines d’arrestations dans le milieu du trafic de drogue. « Ce dossier pourrait signifier la même chose dans la lutte contre l’immixtion illicite par d’autres Etats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Un Etat mafieux commence quand des parlementaires, des élus du peuple, sont corrompus contre de l’argent pour tenir un discours et adopter un comportement de vote déterminé. C’est la fin de l’Etat de droit ».
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Scandale de corruption: entre le Maroc et l’Union européenne, des centaines de millions d’euros et un territoire contesté
Pourquoi le Maroc aurait-il corrompu des membres du Parlement européen ? Le Maroc et l’UE sont des partenaires particuliers, où les politiques se négocient en centaines de millions d’euros. Au milieu des discussions, Rabat se cherche des alliés sur le Sahara occidental.Les jours passent et l’enquête sur les soupçons de corruption au Parlement européen se décale de plus en plus vers le Maghreb. Au-delà du Qatar, les enquêteurs s’intéressent aux réseaux d’influence (ou d’ingérence) marocains de Pier Antonio Panzeri, décrit comme le « Monsieur Maroc du Parlement européen » par des sources parlementaires. Contrairement au Qatar, il n’est pas ici uniquement question d’alliance et d’image, mais aussi d’un territoire contesté et de centaines de millions d’euros d’aides. Rabat a effectivement grand intérêt à rallier les institutions de Bruxelles à ses causes.
Ces dernières années, le Maroc a dû jubiler en concluant avec l’Union européenne des accords commerciaux, notamment sur l’agriculture et la pêche. Rien de bien excitant, à première vue. Mais au cœur des textes ressurgissait l’éternelle dispute sur le Sahara occidental, appelé « provinces du sud » au Maroc. Cet immense territoire, grand comme huit fois la Belgique, est disputé par les Marocains et les Sahraouis depuis la fin de la colonisation espagnole en 1975. Le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, est soutenu par l’Algérie voisine et l’ONU qui, mandatée pour dénouer ce sac de nœuds diplomatique, n’a jamais réussi à avancer sur le dossier.
En 2019, l’Union européenne a donc conclu avec le Maroc des accords commerciaux incluant le Sahara occidental… Une victoire diplomatique pour Rabat, qui voyait ainsi l’UE reconnaître implicitement son contrôle du territoire sahraoui.
Des accords invalidés
Mais ces accords ont aussi vite été déclarés illégaux par la Cour de justice de l’Union européenne. Cette dernière rappelait notamment que le Sahara occidental a un statut séparé et distinct et jugeait que le consentement du peuple sahraoui n’avait pas été obtenu par l’UE. Bref, que ni le Maroc ni l’UE n’avaient le mandat pour négocier des accords incluant le Sahara occidental. Selon les estimations de la Commission européenne, on parle de 500 millions d’euros de biens exportés de la région vers l’Union européenne. Pas vraiment des cacahuètes.Mais la bataille n’est pas finie. « Depuis que Donald Trump a reconnu la marocanité du Sahara occidental fin 2020, la diplomatie marocaine s’est durcie. Rabat estime que le point de vue marocain peut être suivi par d’autres partenaires, les pays européens en tête », souligne Brahim Oumansour, directeur de l’Observatoire du Maghreb à l’IRIS.
Partenaires particuliers
Au-delà de ce territoire disputé, le Maroc reçoit également des centaines de millions d’euros d’aide. En 2019, toujours, la Commission européenne a donné son feu vert pour pas moins de 389 millions d’euros pour « soutenir les réformes, le développement inclusif et la gestion des frontières et d’œuvrer au développement d’un “Partenariat euro-marocain pour une prospérité partagée” ». Ces dernières années, les montants d’aide bilatérale au Maroc ont « considérablement augmenté », pointe une source européenne.
Mais le Maroc a aussi eu un œuf à peler avec l’UE. Le scandale Pegasus a jeté un froid : le Maroc est soupçonné d’avoir espionné des centaines de ressortissants européens. Et non des moindres, puisque le président du Conseil européen Charles Michel avait été sélectionné pour faire partie des cibles du logiciel espion Pegasus. Depuis avril de cette année, une commission d’enquête du Parlement européen tente de faire la lumière sur une partie du scandale. Parmi les eurodéputés impliqués dans ce travail… Eva Kaili, la Grecque actuellement inculpée.
Mais le travail est complexe… et épargne d’ores et déjà le Maroc, puisque les eurodéputés ne s’intéressent qu’à l’utilisation du spyware par les Etats membres. Leur mandat ne leur permet pas d’aller regarder du côté des donneurs d’ordre de l’autre côté de la Méditerranée.
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Les barbouzeries du Maroc au cœur du dossier de corruption au Parlement européenUne même organisation criminelle, utilisée pour des motifs différents par les Etats du Qatar et du Maroc. Le dossier de corruption présumée au Parlement européen établit une « Maroc connection » entre Pier Antonio Panzeri et les services secrets du royaume.
Avant le Qatar, le Maroc. C’est parce que, dans une enquête initiée en 2021, elle soupçonnait des tentatives non seulement d’ingérence mais aussi de corruption au cœur de l’Europe par un pays tiers que la Sûreté de l’Etat a, le 12 juillet dernier, partagé ses craintes avec le parquet fédéral. Le juge Michel Claise fut saisi et l’enquête confiée à la police judiciaire fédérale et son Office central pour la répression de la corruption (OCRC). Même si le Qatar est pointé du doigt depuis le 9 décembre, suspecté d’avoir (ab)usé de son influence pour s’attirer les bonnes grâces des gardiens de la démocratie européenne, le Maroc est lui aussi sur la feuille de route des enquêteurs.
Sur base de documents judiciaires, de diverses sources et d’une enquête en sources ouvertes, Le Soir et Knack dévoilent de nouveaux éléments sur le rôle présumé du Maroc et de son service secret dans l’ingérence au Parlement européen (PE).
Dans le mandat d’arrêt européen émis le 9 décembre à l’encontre de l’épouse et de la fille de M. Panzeri, le juge explique ainsi qu’il suspecte M. Panzeri « d’intervenir politiquement auprès de membres du Parlement européen au profit du Qatar et du Maroc, et ce contre rémunération ». Sous réserve explicite et évidente de la présomption d’innocence, les autorités belges se réfèrent au résultat d’écoutes téléphoniques pour préciser que l’épouse et la fille de M. Panzeri auraient elles-mêmes participé au transport des « cadeaux » reçus de l’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, un ami de M. Panzeri. Sollicités, ni M. Atmoun, ni l’ambassade du Maroc à Bruxelles n’ont donné suite.
Intense lobbying
L’intérêt du royaume chérifien pour M. Panzeri ne date pas d’hier, apparaît-il de documents confidentiels diffusés entre 2014 et 2015 par un hacker qui se faisait appeler Chris Coleman. Dans une note « urgente » d’octobre 2011 envoyée par la Mission marocaine auprès de l’Union européenne à Rabat, il est indiqué qu’« en marge de la session plénière du Parlement à Strasbourg », un représentant au moins de la Mission a eu un « entretien informel » avec le conseiller de M. Panzeri, porteur d’un message « à l’attention des autorités marocaines ».L’objet de cette note est de préparer la visite que l’eurodéputé S&D Panzeri – alors président de la délégation Maghreb du PE – doit effectuer au Maroc deux semaines plus tard. Un délicat arrêt à Tindouf, où sont rassemblés plusieurs camps de réfugiés sahraouis, est prévu. Etape nécessaire pour préserver l’image de neutralité de l’eurodéputé : « La visite de Tindouf est indispensable pour conforter la crédibilité de M. Panzeri auprès de l’Algérie et du Polisario, après que celui-ci l’a accusé d’être pro-marocain ». Le Front polisario lutte pour l’indépendance du Sahara occidental.
En résumé, tout le monde est d’accord, « il n’est pas dans l’intérêt du Maroc que M. Panzeri soit perçu comme tel (pro-marocain, NDLR). » Entretenant de bons rapports tant avec les Algériens que les Marocains, politicien accompli pouvant faire valoir « un agenda politique de longue haleine, mené (…) toujours avec tact et maîtrise », Antonio Panzeri, prévient la note diplomatique, « peut être un allié de poids ou un adversaire redoutable ».
Panzeri, « ami proche du Maroc »
Dans un autre câble, de janvier 2013 celui-là, la Mission auprès de l’UE soumet à son propre gouvernement une feuille de route pour promouvoir les « intérêts du Maroc au sein du Parlement européen en 2013 ». Organisation de débats et séminaires, de visites guidées… L’objet de ce plan de bataille est de « contrecarrer l’activisme croissant de nos adversaires au sein du PE ». Et, notamment, de garder un œil sur le rapport que l’eurodéputé britannique Charles Tannock, « connu pour ses positions pro-Polisario », doit rédiger sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. Plusieurs stratégies sont au menu, mais la Mission entend bien « coordonner son action avec le président de la Délégation Maghreb au PE, M. Antonio Panzeri, ami proche du Maroc, afin de réduire le champ de nuisibilité que pourrait constituer le projet Tannock ».
Un pacte en 2019
Ce n’est néanmoins que plusieurs années après ces actions de lobbying que les uns et les autres auraient décidé de passer à la vitesse supérieure.En 2019, plus précisément. Année où Pier Antonio Panzeri n’est pas réélu. Selon les aveux de son ex-assistant Francesco Giorgi devant la police fédérale belge puis devant le juge, l’ancien eurodéputé est dans une situation difficile. Panzeri aurait alors noué un pacte secret avec la DGED, les services de renseignement extérieurs du Maroc, par l’intermédiaire du diplomate Atmoun. Ils se rendent plusieurs fois à Rabat. Questionné sur ce point, Me Laurent Kennes, avocat de M. Panzeri, répond « ne pouvoir faire de commentaire compte tenu de la détention de son client ». Atmoun, l’homme clé de la filière marocaine, cité dans le document transmis à la justice italienne, recevrait quant à lui ses ordres d’un autre homme…
« Un type dangereux. » C’est en ces termes qu’un proche du dossier évoque Mohamed B. Un agent secret de la DGED. Ce fonctionnaire serait l’agent traitant du diplomate Abderrahim Atmoun. Depuis Rabat, Mohamed B. donnerait ses ordres.
Le Soir et Knack sont en mesure d’affirmer que cet agent secret marocain avait déjà roulé sa bosse en France. Dans une affaire peu banale de trafic de « fiches S » (« S » pour sûreté de l’Etat), des fichiers confidentiels censés aiguiller les forces de l’ordre françaises en les informant, par exemple, qu’untel est connu pour radicalisme religieux, voire pour des faits de terrorisme. La plupart des fiches S sont émises par les services de renseignement intérieur français (la DGSI). Des informations essentielles pour un aéroport international.
Selon les informations de Libération, Mohamed B. a été, vers 2015-2016, le destinataire final « de 100 à 200 » fiches S, données par un capitaine de la Police aux frontières (PAF) basé à l’aéroport Paris-Orly. L’agent secret marocain, par l’entremise d’un troisième homme, directeur de sûreté aéroportuaire, aurait embobiné le policier français au point d’aspirer ces renseignements top secrets pour le compte du royaume chérifien.
La procédure judiciaire lancée en France a notamment démontré que Mohamed B. et son adjoint à Orly avaient invité à trois reprises le policier français et sa famille en vacances au Maroc. Billets d’avions et hôtels 4 étoiles compris, raconte le quotidien français. Le capitaine de la PAF avait encore été invité à un nouveau voyage par l’agent de la DGED, cette fois en Ouganda, mais il sera arrêté juste avant le décollage.
Après cette histoire trouble, pour laquelle Mohamed B. n’a pas été poursuivi par la justice française, il disparaît des radars. Avant de réapparaître aujourd’hui au grand jour dans le fracassant dossier de corruption au Parlement européen.
Et soudain, on (re)découvre le Parlement européen
Mais pourquoi donc déverser tant d’argent pour convaincre quelques députés d’influer sur le vote d’une résolution du Parlement européen ? La question revient avec une telle insistance qu’on se dit que le Qatar et le Maroc ont vu plus de potentiel et d’impact dans l’action du Parlement et de ses élus que nombre de leurs électeurs et surtout des partis nationaux qui y envoient trop souvent des politiciens « fatigués », trublions ou faiseurs de voix jugés obsolètes.
C’est une évidence : la liste des candidats aux élections européennes recèle peu d’enjeu stratégique et suscite encore moins de passion. L’impression reste toujours aujourd’hui que la « vraie » politique, celle qui va peser sur le score électoral du parti, marquer l’opinion publique et faire la une des médias, se joue encore et toujours à domicile et pas dans les enceintes européennes.
C’est injuste pour le travail de fond accompli et pour les parlementaires qui travaillent à faire bouger les lignes de l’action des exécutifs européens. A la façon, côté belge, de l’ex-Premier ministre libéral Guy Verhofstadt qui a souvent donné du lustre et de la voix à une institution trop discrète ou du chef de groupe des Verts Philippe Lamberts qui, en 2008, a pesé sur la gestion de la crise financière.
Le scandale de corruption mis au jour va forcer à tirer une série de leçons. Par l’institution tout d’abord qui, par désintérêt (des députés européens et des partis nationaux qui les désignent), par déconnexion (des 450 millions d’Européens qui les élisent pourtant directement), par entre-soi/arrogance/embourgeoisement (faut-il biffer une mention inutile ?) mène grand train, ne met pas en place les règles élémentaires de contrôle et bafoue celles, légères, qui existent. Sans la presse et la justice, cela aurait encore continué : aucun mécanisme de protection de l’éthique au Parlement n’a été « déclenché ». Ce jeudi, la présidente Metsola s’est engagée sur de nouvelles mesures qui ne seront utiles que si elles passent d’abord par un examen de conscience collectif.
Des leçons seront aussi à tirer par les partis nationaux qui doivent suivre de bien plus près l’activité de leurs députés « là-bas à l’Europe » et vérifier leur respect de la gouvernance qui doit encadrer leurs comportements, déplacements et multiples engagements.
L’entre-soi européen est une source potentielle de bien des maux, rendant l’institution fragile aux prédateurs extérieurs. « La honte » de la corruption dévoilée cette semaine, exprimée par une députée à la tribune, aurait pu et dû être évitée.
Source : Le Soir, 22/12/2022
#Maroc #SaharaOccidental #ParlementEuropéen #corruption #AntonioPanzeri #FrancescoGiorgi #AbderrahimAtmoun #DGED #YassineMansouri
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Sénégal : La double récompense de Macky Sall
Etiquettes : Sénégal, Macky Sall, Maroc, France, Sahara Occidental, Union Africaine,
L’élection de Diomaye Faye, 44 ans, à la présidence du Sénégal a été plutôt surprenante à bien des égards. Faye a pris ses fonctions de président le 2 avril 2024, moins de trois semaines après sa sortie de prison, en compagnie de son mentor, le principal chef de l’opposition Ousmane Sonko.
Avant leur libération, le pays était en proie à des troubles politiques après que le président sortant Macky Sall ait ordonné le report des élections d’avril. La décision de Macky Sall de retarder le vote avait été motivée par ses efforts pour imposer le Premier ministre Ba comme son successeur, une décision considérée par beaucoup comme un moyen de protéger les intérêts de la France dans le pays face à la victoire garantie de l’opposition dirigée par le très populaire Ousmane Sonko. Cela a déclenché une réaction populaire qui a conduit à des émeutes meurtrières.
L’objectif du président Macky Sall était d’empêcher l’émergence d’une nouvelle génération de politiciens dans la région qui réclament plus de souveraineté, un message adressé à la France, le duo Sonko-Fay insistant sur le panafricanisme comme voie à suivre. Laisser Sonko prendre le pouvoir était perçu par la France comme un risque majeur, apportant ainsi un soutien implicite à Macy Sall et à son projet d’imposer le Premier ministre Ba comme futur président.
Les pressions extérieures ont très probablement forcé le président sortant à abandonner sa quête d’instaurer un régime antidémocratique. Il est possible que les États-Unis l’aient convaincu d’abandonner et de ne pas suivre la voie choisie par la France, risquant clairement de répéter ce qui s’est passé au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Permettre au peuple sénégalais de choisir ses dirigeants pourrait empêcher un coup d’État dont personne ne veut dans une région critique de l’Afrique de l’Ouest.
Le président sortant Macky Sall a refusé de prendre part à la cérémonie de passation de pouvoir à Faye. Il a préféré fuir au Maroc pour se réfugier dans une luxueuse villa de Marrakech offerte par le roi Mohammed VI en guise de récompense pour les services rendus contre l’Algérie et le Front Polisario en Afrique où, selon des notes diplomatiques marocaines divulguées par le hacker français Chris Coleman, le Sénégal était à la tête du lobby marocain qui préparait l’adhésion du Maroc à l’Union Africaine et conspirait contre la RASD.
En effet, selon un email envoyé par un haut respomsable de la diplomatie marocaine, le Sénégal est le « chef de file » du « noyau dur » des « amis (les Représentants Permanents des pays amis accrédités auprès de l’UA) du Maroc.
Sa deuxième récompense est venue de l’Elysée. Depuis janvier 2024, Macky Sall est envoyé spécial pour le Pacte de Paris pour les peuples et la planète, issu du Sommet de Paris pour un nouveau Pacte financier mondial.
Ainsi, Macky Sall s’est assuré une retraite dorée loin du Sénégal, où il n’a pas osé rester en raisons de ses crimes. A cet égard, le collectif des victimes du régime de Macky Sall a saisi le Roi Mohammed VI du Maroc. « Macky Sall, en quittant le pouvoir, a laissé derrière lui un pays endeuillé par une gouvernance marquée par le sang et les larmes de centaines de victimes. Il s’agit de la pire période qu’ait connue notre nation », indique la lettre.
Dans le document, il est noté que plus de « 80 morts » ont été recensés lors des manifestations politiques, des disparus, des citoyens désespérés forcés à l’exil ou ayant péri en Méditerranée. « Des détentions arbitraires ont eu lieu, laissant de nombreuses personnes dans des conditions difficiles, assoiffées de justice et en quête de vérité ».
#Sénégal #MackySall #Maroc #France #Françafrique
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Réflexion sur la stratégie du Maroc à l’égard de l’Afrique
Etiquettes : Maroc, Union Africaine, Afrique, Sahara Occidental, lobbying, corruption,
Note à l’attention de Monsieur le Ministre
Objet : Réflexion sur la stratégie du Maroc à l’égard de l’AfriqueLe Maroc a toujours entretenu des rapports séculaires et profonds avec ses voisins d’Afrique subsaharienne. La vague des indépendances des années 1960, a permis au Maroc de confirmer son leadership africain en abritant la Conférence de Casablanca qui a donné naissance à l’OUA.
Le Maroc s’est retiré, en 1984, de l’OUA qui avait admis en son sein la prétendue « rasd » en violation de sa propre Charte.
Ce retrait du Maroc a marqué, cependant, un véritable tournant dans sa politique africaine et lui a permis d’établir un vaste maillage diplomatique bilatéral en Afrique et remporter de nombreux succès politiques et économiques. La position de ces pays vis-à-vis de la question du Sahara a constitué un point central dans l’attitude du Maroc.L’engagement du Maroc envers son Continent d’appartenance a reflété sa foi en une Afrique forte de ses richesses et potentialités et une Afrique tournée vers l’avenir. Cet engagement se traduit aujourd’hui par l’existence de liens économiques, commerciaux, culturels et humains de plus en plus denses. Il se traduit aussi par la présence de plus en plus importante des entreprises marocaines en Afrique.
Le Maroc qui ne dispose, cependant, que de 24 Ambassades en Afrique, dont 16 en Afrique de l’Ouest et Centrale et seulement 6 en Afrique de l’Est et Australe, détient le réseau le plus faible par rapport aux pays du même niveau (Algérie 30, Afrique du Sud 39, Nigéria 38 et Egypte 38). La présence diplomatique se concentre largement dans les pays francophones (14 Ambassades), au détriment des pays anglophones (5 Ambassades). Le Maroc est quasi absent de l’Afrique australe et orientale, six Ambassades pour 23 pays, carence à laquelle il serait souhaitable de remédier.
Cette sous représentation diplomatique se reflète, également, au niveau des accords conclus avec les pays de l’Afrique subsaharienne, où plus des 3/4 des accords sont conclus avec les pays, notamment francophones, de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale.
L’affirmation par Sa Majesté le Roi Mohamed VI depuis Son intronisation de la vocation africaine du Maroc, l’engagement dans la nouvelle Constitution du Royaume de 2011 érigeant l’Afrique comme priorité de la politique extérieure du Royaume, ainsi que les nombreux acquis du Maroc au cours des vingt dernières années devront être déclinés en une nouvelle stratégie nationale vis-à-vis de l’Afrique.
Ceci passera par la mise en valeur des atouts du Maroc en tant que pôle de stabilité et partenaire crédible et les mettre au service de l’Afrique pour faire face aux mutations et enjeux de notre continent, économique, politique et de sécurité.
De même, les grands défis qui pèsent sur l’Afrique (sécurité, changements climatiques, migration, développement…), le jeu de puissance et d’influence auquel se prêtent les « puissances locales » africaines, ainsi que les convoitises que suscite l’Afrique auprès de puissances étrangères (anciennes et émergentes) « imposent » un renouveau de la présence diplomatique marocaine en Afrique.
Dans ce sens, une évaluation objective de la politique africaine du Maroc laisse apparaître trois niveaux de relations : les pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale considérés comme les pays « amis » ou le « pré-carré traditionnel » ; ceux de l’Afrique de l’Est et Australe considérés comme plutôt « hostiles » et enfin la troisième catégorie qui regroupe les pays dits « fragiles », dont les positions sont globalement influencées par les pays dominants dans chaque région, Algérie, Afrique du Sud, Ethiopie et Nigéria notamment.
Une telle perspective, permettra au Maroc de se repositionner à l’avant-garde d’un agenda africain moderne et en phase avec les mutations géopolitiques mondiales et de promouvoir sa vision d’un partenariat Sud-Sud, agissant et solidaire.
Dans le cadre de ce renouveau diplomatique, le Maroc gagnera à poursuivre sa politique de renforcement des relations bilatérales, tout en l’inscrivant dans une dynamique sous-régionale comme cadre de référence et vecteur de projection.
S’appuyer sur cette configuration sous-régionale permettra une plus grande efficacité à notre action, dans la mesure où le sous-régional constitue un levier déterminant pour l’intégration économique et la pierre angulaire de l’édifice institutionnel du Continent.
Compte tenu de ce qui précède, la diplomatie du Maroc en Afrique pourra se poursuivre selon des objectifs appropriés pour chaque « bloc » régional, (i) celui de consolider et renforcer les relations avec les partenaires traditionnels, (ii) celui d’assurer une forte présence et plus grande implication dans les pays du Sahel et (iii) celui d’améliorer la présence auprès des pays dits « hostiles » qui se répartissent globalement entre l’Afrique de l’Est et Australe.
I – Consolidation du positionnement du Maroc en Afrique dans son pré-carré traditionnel :
Dans ce cadre, les relations bilatérales privilégiées qu’entretient le Maroc avec plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale, devraient être davantage valorisées et développées.
L’établissement d’un nouveau modèle de partenariat bilatéral concernera, en plus des instruments de coopération existants (Commissions Mixtes), de nouveaux cadres ; à savoir les consultations politiques régulières entre les Ministères des Affaires Etrangères, la mise en place de clubs d’hommes d’affaires et de plateformes des ONG. De même, des mesures d’accompagnement pourraient être annoncées (accès préférentiel au marché, facilitation de visas…).
Dans ce cadre, le secteur privé sera amené à s’impliquer davantage et devrait être accompagnée par l’appareil diplomatique partout en Afrique. Des actions complémentaires pourront être menées par d’autres acteurs (élus locaux et parlementaires, société civile..).
Sur cette base, le repositionnement du Maroc en Afrique de l’Ouest et Centrale pourra être favorisé par le lancement des mesures suivantes :
Conclusion de nouveaux partenariats bilatéraux avec le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Cameroun, la Guinée et le Gabon. Dans ce cadre, les relations bilatérales avec la France, pourront servir de modèle, pour instaurer une Réunion de Haut Niveau bilatérale avec ces pays et investir de nouveaux créneaux de coopération, en matière d’accès à la Justice, de décentralisation, de parité, d’organisation des partis politiques, d’observation électorale, de protection de l’Enfant, de régulation de l’audiovisuel…. Dans tous ces domaines, le Maroc est pionnier dans sa coopération avec les instances européennes et pourrait jouer le rôle de « puissance relais » avec l’Afrique et de trait d’union pour un rapprochement entre l’Europe et l’Afrique.
Renforcement de la présence du Maroc à la CEDEAO, à travers l’établissement de coopérations renforcées ciblées, où le Maroc pourra apporter une valeur ajoutée, comme les mécanismes de prévention et de résolution des crises ainsi que la médiation. Cette présence pourra se renforcer davantage par le lancement d’un dialogue UMA-CEDEAO. Lors de Discours Sa Majesté le Roi au dernier Sommet CEDEAO de décembre 2012, le Souverain a plaidé en faveur de l’instauration de ce dialogue (UMA-CEDEAO) dans une dynamique d’équilibre et de renforcement de la coopération sud-sud en Afrique. A l’instar de l’initiative 5+5, un mécanisme de dialogue et de coopération devra être instauré avec certains pays de ce groupement.
Conclusion d’un accord préférentiel avec l’UEMOA. Cet accord, en négociation depuis quelques années, constitue une étape importante pour permettre au Maroc d’améliorer sa position politique et économique avec cette organisation régionale, à même de lui permettre de jouer un rôle de locomotive pour les pays de la région.
Plusieurs mesures d’accompagnement peuvent être mises au service de cette Stratégie:
Renforcement des synergies entre les différents acteurs nationaux (institutionnels et économiques), en vue de l’élaboration d’une stratégie « Afrique » en termes de projection d’intérêts économiques et commerciaux et d’identification des leviers de croissance des exportations.Amélioration de l’offre logistique, à travers le renforcement des voies de communication au niveau du transport aérien (imposer Casablanca comme un hub aérien pour toute l’Afrique), du transport maritime (mise en place des lignes maritimes et des partenariats groupés entre les ports de Tanger-Med et de Casablanca, et ceux de la façade atlantique du Continent), et au niveau du transport routier (contribuer à la finalisation du pont du fleuve Rosso, liant le Sénégal et la Mauritanie, comme prélude à la conclusion d’un accord TIR tripartite).
La mise en place d’une sorte de Conseil stratégique informel pour accompagner la projection d’intérêts économiques et commerciaux en Afrique, en y associant les départements ministériels concernés (Finances, Commerce et Industrie, Agriculture, Santé, Enseignement Supérieur), les établissements publics (Maroc Export, Office des Foires, ONEE, OCP, RAM, OFPPT), les représentants du secteur privé (CGEM, Groupement bancaire, grandes entreprises nationales), les universitaires (Centre d’études africaines).
Etablissement de partenariat nouveau en matière d’éducation et de formation. Le Maroc accueille plus de 8000 étudiants, dont 6500 boursiers, issus de 42 pays africains dans ses établissements supérieurs. Engager la réflexion pour renforcer davantage cette coopération, dans la perspective du positionnement du Maroc comme un hub universitaire pour l’Afrique.
Un autre domaine aussi important que prioritaire, est celui de l’instauration d’un dialogue qui vise la protection de l’intégrité religieuse en Afrique de l’Ouest, face à la montée du radicalisme religieux et du chiisme.
Entreprendre des actions concrètes au niveau culturel de façon à permettre au Maroc de devenir une place incontournable dans la promotion et le développement de l’art africain. Ressusciter le Festival des Arts Africains, dont l’unique édition a eu lieu à Alger dans les années 1970, sera une occasion pour le Maroc de mettre en valeur son identité et son histoire africaines, mais également d’attirer les intellectuels et artistes africains. Il serait également judicieux de promouvoir le concept de consacrer une « place » à l’Afrique dans tous les festivals de notre pays. Dans ce sens, l’idée de la création d’un prix pour le film africain dans le Festival international du Cinéma de Marrakech, pourra avoir un grand retentissement.
II – Définition d’une nouvelle stratégie de coopération avec les pays du Sahel
L’importance de l’établissement d’une nouvelle stratégie du Maroc envers les pays du Sahel se justifie à plus d’un titre. L’instabilité de cette zone pourra engendrer des conséquences directes sur la sécurité du Maroc. Autre dimension importante, consiste en l’absence d’engagement clair dans le cadre de l’UMA envers cette région, ce qui nécessite de la part du Maroc, une réaction et anticipation à travers la mise en place d’actions de coopération conséquentes et adaptées.
Tout en s’inspirant de l’approche adoptée vis-vis de l’Afrique de l’Ouest, la mise en œuvre de cette stratégie qui pourra s’appuyer sur une approche intégrée et ouverte, dans l’objectif de contribuer à la promotion de la sécurité, la stabilité et le développement. Ce qui devra se traduire par le renforcement d’une part, de la coopération avec les pays prioritaires de la sous région, en l’occurrence le Mali, le Niger et la République de l’Afrique Central et, d’autre part, de l’organisation de la CENSAD, comme vecteur d’intégration régionale.
III – L’amélioration de l’image et le développement de la coopération avec les pays « hostiles »
Dans ce cadre, l’action du Maroc pourra s’articuler autour de plusieurs axes dont l’objectif d’asseoir la confiance et corriger la perception négative sur le Maroc. Une telle perspective passe par la mise en œuvre de certaines actions fondamentales, comme l’ouverture d’Ambassades auprès de ces pays, l’échange de visites de haut niveau et la multiplication des soutiens dans les foras internationaux.Dans cette perspective, il serait utile de renforcer la présence diplomatique en Afrique de l’Est et Australe, à travers l’ouverture de nouvelles Ambassades auprès de la Namibie, du Botswana et de la Zambie (Afrique Australe) et de la Tanzanie, du Mozambique et du Malawi (Afrique de l’Est).
Parallèlement à cette approche sous-régionale, le renouveau de l’action diplomatique envers l’Afrique pourrait englober prioritairement les initiatives suivantes :
Au niveau multilatéral, le Maroc devra s’appuyer sur son expertise pour jouer un rôle d’avant- garde au service des intérêts africains. L’attitude du Maroc depuis son entrée au Conseil de Sécurité en janvier 2012, pour faire valoir les intérêts africains au sein de cette enceinte (Conférence ministérielle sur le Mali en décembre 2012), représente une illustration supplémentaire du rôle que le Maroc est capable de jouer.
Au niveau des groupes africains dans les grandes capitales, nos Ambassades peuvent être instruites pour y jouer un rôle actif et dynamique. Une lettre de cadrage sera soumise à l’appréciation de Monsieur le Ministre, pour être transmise à nos Ambassades concernées.
Renforcement des initiatives marocaines en Afrique, notamment, celles qui ont consisté à donner accès libre au marché marocain pour les produits originaires des PMA africains et à l’annulation de la dette de ce groupe de pays contractée auprès de notre pays.
S’appuyer sur la coopération triangulaire, en mettant le savoir faire du Maroc au service des pays africains, grâce au concours des bailleurs de fonds internationaux, bilatéraux et multilatéraux.
L’ensemble de ces préalables devra s’inscrire dans une stratégie qui s’appuie sur les acquis accumulés avec des pays importants, comme le Kenya et sur les contradictions qui existent entre les pays dits « hostiles », comme l’Angola qui cherche à s’émanciper en tant que puissance régionale en dehors la prépondérance sud-africaine en Afrique Australe.
Des actions de sensibilisation pourront être amorcées envers ces pays, via nos Missions permanentes auprès des organisations internationales (New York, Genève, Nairobi, Addis-Abeba, Bruxelles, Vienne), ou par nos Ambassades dans les grandes capitales (Paris, Londres, Washington, Pékin, Moscou) ou par nos Ambassades dans les pays de leur voisinage.
Cette stratégie visera à « casser » les alliances, dans le sens où les blocs de pays dits « hostiles » ne sont pas homogènes et les raisons qui animent leurs positions envers notre pays sont loin de partager les mêmes motivations, qui varient entre la méconnaissance, l’hostilité, l’héritage politique…
A cet égard, l’établissement d’une liste de pays cibles prioritaires envers lesquels des actions de rapprochement et de coopération seront engagées, est nécessaire.
Pour les relations avec l’Angola, il serait tout indiqué d’établir une stratégie qui s’appuie sur tous les leviers à la disposition du Maroc. Les bonnes relations du Maroc avec le Portugal, pourront servir de relais pour un renforcement des relations avec l’Angola et la réactivation de la demande d’adhésion du Maroc à la CPLP, Communauté des pays de langue portugaise, pourra servir comme vecteur pour s’approcher de ses pays membres, dont l’Angola la Guinée-Bissau, Sao Tomé et principe et le Mozambique.
D’autres actions, peuvent être engagées dans l’objectif de casser l’axe Alger-Abuja-Pretoria, en s’appuyant sur la diplomatie parallèle parlementaire et des partis politiques et en investissant les réseaux informels d’influence et de lobbying, notamment, vis-à-vis de l’Afrique du Sud qui cherche à s’imposer comme puissance régionale africaine. L’action envers ce pays devra, en effet, être engagée dans l’objectif d’un rééquilibrage de ses relations avec les pays d’Afrique du Nord, en imposant le Maroc en tant que pole de puissance et partenaire crédible et explorant de nouvelles pistes de coopération où le Maroc dispose d’atouts reconnus, en économie verte, finances, télécoms…
SOURCE :
#Maroc #UnionAfricaine #SaharaOccidental #Lobying #Corruption
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Prospective Note on Relations with Africa
Tags : Morocco, African Union, Western Union, corruption, bribes,
Relations with Africa are a priority in our country’s foreign policy. Over the past months, our country has managed to position itself as an important player in the African agenda, both bilaterally and regionally, as well as with international partners of Africa.
Bilateral Relations: The visits of His Majesty the King have provided a framework for strengthening bilateral relations with Morocco’s key African partners. The enhancement of the strategic partnership with Senegal, Côte d’Ivoire, Guinea, and Gabon must continue to be a diplomatic priority in Africa.
The monitoring committee for agreements with these countries should be reinforced to serve as a tool for developing appropriate strategies aimed at establishing this partnership on sustainable foundations.
This partnership with these key countries should serve as a model for strengthening ties with other African nations close to Morocco, particularly those in West and Central Africa. These include Burkina Faso, Niger, Togo, Benin, Chad, the Democratic Republic of the Congo, Cameroon, Equatorial Guinea, Congo, Comoros, and the Central African Republic.
Regarding Mali, it is important to continue the various actions and initiatives undertaken during royal visits, taking into account Algeria’s renewed influence in the Malian scene.
The third circle consists of countries with which our country already has a solid base of relations that need to be strengthened and diversified, as well as countries offering real and promising prospects for political and economic development. This includes Gambia, Guinea-Bissau, Cape Verde, Liberia, Sierra Leone, São Tomé and Príncipe, Djibouti, Eritrea, Burundi, Ghana, Kenya, Madagascar, Mauritius, and Seychelles.
A fourth circle comprises countries that offer encouraging prospects, either politically or economically, that should be exploited. These include Angola, Ethiopia, Rwanda, and Tanzania.
The final circle mainly consists of countries in Southern and Eastern Africa, most of which adopt hostile positions toward our country, led by South Africa, Namibia, and Uganda.
South Africa, due to its political and economic weight at the continental and global levels and its decisive influence in its sphere, is an essential country with which it is imperative to consider improving relations. Opening political dialogue channels with both South Africa and these countries is crucial.
On the Sub-Regional Level:
Non-membership in the African Union, along with the need to complement Morocco’s economic openness to key partners in the North (European Union – United States) and the South (Turkey – Agadir Agreement), makes it more necessary than ever to conclude an economic partnership agreement with ECOWAS and CEEAC.
This necessity has become urgent due to the European Union’s conclusion of Economic Partnership Agreements (EPAs) with these countries, which are intended to replace the Lomé Convention governing trade relations between the EU and ACP countries.
Politically, CEN-SAD is the only organization that provides a regional opening space for our country. This organization, which includes 24 African countries, most of which belong to the Saharan-Sahelian zone, serves as Morocco’s Trojan horse to assert itself in the Saharan-Sahelian area and to thwart Algeria’s maneuvers aimed at excluding Morocco from processes concerning this strategic zone. It is imperative to safeguard the existence of this organization, invest in it, and make it an instrument to strengthen Morocco’s position on all themes relevant to the continent. Given the prevailing situation in Libya, it would be advisable to consider temporarily relocating the services of the Executive Secretariat to Morocco. It is also highly desirable to set the date for the next summit of the organization planned to be held in Morocco before the end of the year.
Creating a space for dialogue and cooperation in the North-West African region, comprising Morocco, Senegal, Mauritania, Cape Verde, and Guinea-Bissau, aims to consolidate our country’s openness in its natural area of influence. This space could be expanded to include the Canary Islands and the Azores.
On the Continental Level: The African Union is increasingly asserting itself as the exclusive framework for inter-African cooperation. This organization has indeed embarked on a wide process aimed at placing all continental integration processes under its auspices. Thus, all pre-existing sectoral African ministerial conferences to which our country was a member will soon be part of this strategy.
The African Union also aims to become the privileged, if not exclusive, interlocutor for international actors in the context of regional partnerships. This issue concerns partnerships between Africa and other countries and regions of the world: European Union/Africa, Japan/Africa, China/Africa, France/Africa, United States/Africa, Korea/Africa, Arab countries/Africa, South America/Africa, Turkey/Africa, India/Africa, Russia/Africa, Thailand/Africa, Vietnam/Africa.
Morocco, which has succeeded in imposing the « Cairo format » in most of these partnerships, should take steps to firmly establish this framework in response to the « Banjul format » that the African Union wants to impose to exclude our country from these initiatives.
This situation compels our country to define a new strategy that allows it to continue being an indispensable interlocutor on the African stage. This is a vital necessity.
SOURCE :
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PROPOSAL FOR ACTION PLAN
BILATERAL PLAN:
1st Circle Countries: Senegal, Guinea, Ivory Coast, Gabon, plus Mali:
- Joint meetings at the level of Senior Officials from various Departments
- Joint meetings of Senior Officials from Foreign Affairs Departments
- Joint meetings of organizations responsible for economic affairs: Employers’ associations, Chambers of Commerce, Trade promotion organizations, Banks
2nd Circle Countries: Benin, Burkina Faso, Cameroon, Cape Verde, Central African Republic, Comoros, Congo, Democratic Republic of the Congo, Djibouti, Gambia, Guinea-Bissau, Guinea, Niger, Chad, Togo.
- Economic Forums: Burkina Faso, Niger, Chad, Cameroon, Democratic Republic of the Congo, Congo
- Joint Commissions: Guinea, Djibouti, Niger
- Round Table of Donors: Guinea-Bissau
- Political Consultations: Visits by the Minister of Foreign Affairs: Chad, Cameroon, Democratic Republic of the Congo, Congo, Djibouti, Comoros
3rd Circle Countries: Burundi, Eritrea, Ghana, Kenya, Liberia, Madagascar, Mauritius, São Tomé and Príncipe, Seychelles, Sierra Leone
- Joint Commissions: Liberia, Sierra Leone, São Tomé and Príncipe, Madagascar, Eritrea, Burundi
- Sectoral Meetings:
- Mauritius: Tourism/Fishing
- Kenya: Tourism/Air Transport
- Seychelles: Tourism
4th Circle Countries: Angola, Ethiopia, Rwanda, Tanzania
- Economic Forums: Angola, Ethiopia, Tanzania
- Visits by the Minister of Foreign Affairs: Rwanda
SUB-REGIONAL PLAN:
- UEMOA / ECOWAS: Combined visits of Ministers of Foreign Affairs and Economic Cooperation to Dakar, Abidjan, and Ouagadougou.
- ECCAS: Combined visits of Ministers of Foreign Affairs and Economic Cooperation to N’Djamena, Libreville, Yaoundé, Brazzaville, Kinshasa, and Malabo.
- CEN-SAD:
SOURCE :
#Morocco #AfricanUnion #WesternSahara #Lobbying #corruption #Bribes
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ملاحظة استشرافية حول العلاقات مع أفريقيا (تسريبات المغرب)
Tags : المغرب اللصحراء الغربية أفريقيا
تعتبر العلاقات مع أفريقيا أولوية في السياسة الخارجية لبلادنا. خلال الأشهر الماضية، استطاعت بلادنا أن تتبوأ موقعاً مهماً في الأجندة الأفريقية، سواء على المستوى الثنائي أو الإقليمي، وبالنسبة للشركاء الدوليين لأفريقيا.
على المستوى الثنائي:
أعطت زيارات صاحب الجلالة الملك إطاراً لطبيعة تعزيز العلاقات الثنائية مع الشركاء الأفارقة الرئيسيين للمغرب. يجب أن يستمر تعزيز الشراكة الاستراتيجية مع السنغال، كوت ديفوار، غينيا، وغابون في كونها أولوية للعمل الدبلوماسي في أفريقيا.
ينبغي تعزيز لجنة متابعة الاتفاقيات مع هذه البلدان لتكون أداة لوضع استراتيجيات ملائمة تهدف إلى تعزيز هذه الشراكة على أسس مستدامة.
يجب أن تُعتبر هذه الشراكة مع هذه الدول الرئيسية نموذجاً لتعزيز الروابط مع دول أفريقية أخرى قريبة من المغرب، لا سيما في غرب ووسط أفريقيا. تشمل هذه الدول بوركينا فاسو، النيجر، توغو، بنين، تشاد، جمهورية الكونغو الديمقراطية، الكاميرون، غينيا الاستوائية، الكونغو، جزر القمر، والجمهورية المركزية الإفريقية.
فيما يتعلق بمالي، يجب مواصلة مختلف الإجراءات والمبادرات التي تم اتخاذها خلال الزيارات الملكية مع الأخذ في الاعتبار عودة الجزائر القوية إلى الساحة المالية.
يتكون الدائرة الثالثة من دول تربطنا بها علاقات قائمة ينبغي تعزيزها وتنويعها، فضلاً عن دول تقدم آفاقاً واعدة للتطوير في العلاقات السياسية والاقتصادية. تشمل هذه الدول غامبيا، غينيا بيساو، الرأس الأخضر، ليبيريا، سيراليون، ساو تومي وبرينسيبي، جيبوتي، إريتريا، بوروندي، غانا، كينيا، مدغشقر، موريشيوس، وسيشل.
تتكون الدائرة الرابعة من دول تقدم آفاقاً مشجعة على المستوى السياسي أو الاقتصادي، ويجب استغلالها، وهي أنغولا، إثيوبيا، رواندا، وتنزانيا.
تشمل الدائرة الأخيرة غالبية دول جنوب وشرق أفريقيا، التي تتبنى مواقف معادية لبلادنا، وفي مقدمتها جنوب أفريقيا، ناميبيا، وأوغندا.
تعتبر جنوب أفريقيا، بفضل وزنها السياسي والاقتصادي على المستويين القاري والعالمي، وبسبب تأثيرها الحاسم في مجال نفوذها، دولة لا غنى عنها، حيث يتوجب التفكير في تحسين العلاقات معها. من الضروري فتح قنوات للحوار السياسي مع كل من جنوب أفريقيا وهذه الدول.
على المستوى الإقليمي:
إن عدم الانتماء إلى الاتحاد الأفريقي، فضلاً عن ضرورة استكمال مخطط الانفتاح الاقتصادي للمغرب على الشركاء الرئيسيين في الشمال (الاتحاد الأوروبي – الولايات المتحدة) والجنوب (تركيا – اتفاق أغادير)، يتطلب أكثر من أي وقت مضى إبرام اتفاق شراكة اقتصادية مع ECOWAS و CEEAC.
تزداد هذه الضرورة إلحاحاً بسبب إبرام الاتحاد الأوروبي لاتفاقيات الشراكة الاقتصادية مع هذه الدول، والتي تهدف إلى استبدال اتفاقية لومي التي كانت تحكم العلاقات التجارية بين الاتحاد الأوروبي ودول مجموعة الـ ACP.
سياسياً، تُعتبر CEN-SAD هي المنظمة الوحيدة التي تقدم مساحة انفتاح إقليمية لبلادنا. تضم هذه المنظمة 24 دولة أفريقية، معظمها ينتمي إلى المنطقة الصحراوية والساحلية، وتعد الحصان الطروادي لبلادنا لتأكيد وجودها في هذه المنطقة ولإفشال المناورات الجزائرية الرامية إلى استبعاد المغرب من العمليات المتعلقة بهذه المنطقة الاستراتيجية. من الضروري الحفاظ على وجود هذه المنظمة واستثمارها وجعلها أداة لتعزيز موقف المغرب في جميع القضايا المتعلقة بالقارة. بسبب الوضع السائد في ليبيا، سيكون من المستحسن النظر في نقل مؤقت لخدمات الأمانة التنفيذية إلى المغرب. كما يُستحسن تحديد موعد القمة المقبلة للمنظمة المقررة في المغرب قبل نهاية العام.
سيكون إنشاء مساحة للحوار والتعاون في المنطقة الشمالية الغربية الإفريقية، تضم المغرب، السنغال، موريتانيا، الرأس الأخضر، وغينيا بيساو، هدفه تعزيز انفتاح بلادنا في منطقتها الطبيعية. يمكن توسيع هذه المساحة لتشمل جزر الكناري والأزور.
على المستوى القاري:
يُعتبر الاتحاد الأفريقي بشكل متزايد الإطار الحصري للتعاون الإفريقي. وقد بدأت هذه المنظمة عملية واسعة تهدف إلى وضع جميع عمليات التكامل القاري تحت رعايتها. وبالتالي، ستُعتبر جميع المؤتمرات الوزارية الأفريقية القطاعية التي كانت موجودة قبل الاتحاد الأفريقي والتي كان بلادنا عضواً فيها في المدى القريب جزءاً من هذه الاستراتيجية.
يهدف الاتحاد الأفريقي أيضاً إلى أن يصبح الطرف المفضل أو حتى الحصري للجهات الدولية في إطار الشراكات الإقليمية. تتعلق هذه الإشكالية بالشراكات بين أفريقيا والدول والمناطق الأخرى في العالم: الاتحاد الأوروبي / أفريقيا، اليابان / أفريقيا، الصين / أفريقيا، فرنسا / أفريقيا، الولايات المتحدة / أفريقيا، كوريا / أفريقيا، الدول العربية / أفريقيا، أمريكا الجنوبية / أفريقيا، تركيا / أفريقيا، الهند / أفريقيا، روسيا / أفريقيا، تايلاند / أفريقيا، فيتنام / أفريقيا.
يجب على المغرب، الذي نجح في فرض « صيغة القاهرة » في معظم هذه الشراكات، أن يقوم بخطوات لتأكيد هذه الإطار ردًا على « صيغة بانجول » التي يريد الاتحاد الأفريقي فرضها لاستبعاد بلادنا من هذه المبادرات.
تجبر هذه الوضعية بلادنا على وضع استراتيجية جديدة تمكنها من الاستمرار كطرف لا غنى عنه في الساحة الإفريقية. إنها ضرورة حيوية.
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اقتراح خطة عمل
الخطة الثنائية:
دول الدائرة الأولى: السنغال، غينيا، كوت ديفوار، الغابون، بالإضافة إلى مالي:
- اجتماعات مشتركة على مستوى كبار المسؤولين من مختلف الإدارات
- اجتماعات مشتركة لكبار المسؤولين من إدارات الشؤون الخارجية
- اجتماعات مشتركة للمنظمات المعنية بالشؤون الاقتصادية: جمعيات أصحاب العمل، غرف التجارة، منظمات ترويج التجارة، بنوك
دول الدائرة الثانية: بنين، بوركينا فاسو، الكاميرون، كاب فيرد، جمهورية إفريقيا الوسطى، جزر القمر، الكونغو، جمهورية الكونغو الديمقراطية، جيبوتي، غامبيا، غينيا بيساو، غينيا، النيجر، تشاد، توغو.
- منتديات اقتصادية: بوركينا فاسو، النيجر، تشاد، الكاميرون، جمهورية الكونغو الديمقراطية، الكونغو
- لجان مشتركة: غينيا، جيبوتي، النيجر
- طاولة مستديرة للمانحين: غينيا بيساو
- مشاورات سياسية: زيارات من وزير الشؤون الخارجية: تشاد، الكاميرون، جمهورية الكونغو الديمقراطية، الكونغو، جيبوتي، جزر القمر
دول الدائرة الثالثة: بوروندي، إريتريا، غانا، كينيا، ليبيريا، مدغشقر، موريشيوس، ساو تومي وبرينسيبي، سيشيل، سيراليون
- لجان مشتركة: ليبيريا، سيراليون، ساو تومي وبرينسيبي، مدغشقر، إريتريا، بوروندي
- اجتماعات قطاعية:
- موريشيوس: السياحة/الصيد
- كينيا: السياحة/النقل الجوي
- سيشيل: السياحة
دول الدائرة الرابعة: أنغولا، إثيوبيا، رواندا، تنزانيا
- منتديات اقتصادية: أنغولا، إثيوبيا، تنزانيا
- زيارات من وزير الشؤون الخارجية: رواندا
الخطة تحت الإقليمية:
- UEMOA / ECOWAS: زيارات مشتركة لوزراء الشؤون الخارجية والتعاون الاقتصادي إلى داكار، أبيدجان، وواوغادوغو.
- ECCAS: زيارات مشتركة لوزراء الشؤون الخارجية والتعاون الاقتصادي إلى نجامينا، ليبرفيل، ياوندي، برازافيل، كينشاسا، ومالابو.
- CEN-SAD:
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