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Sahara occidental : Réaction tardive de l’Algérie au soutien de la France au plan d’autonomie du Maroc
Etiquettes : Sahara Occidental, France, Maroc, Algérie, Front Polisario, autonomie, ONU,
Le 30 juillet 2024, l’Elysée a rendu publique une lettre d’Emmanuel Macron adressée au roi du Maroc Mohammed VI. Il y reconnaît désormais que le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental de 2007 est « la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies » et que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Pour protester contre cette décision, l’Algérie a annoncé le « retrait avec effet immédiat » de son ambassadeur en France. Une position qui a suscité beaucoup d’étonnement puisque c’est la France qui a soufflé au Maroc l’idée de présenter en 2007 une proposition d’autonomie pour contrecarrer la solution référendaire préconisée par les Nations Unies. C’était une initiative du président Jacques Chirac. Avant de mourir, Hassan II lui avait demandé de prendre soin de son fils après son départ vers le créateur.
A cela s’ajoute le fait que les autorités sahraouies accusent Paris d’être directement responsable de l’échec des efforts de paix au Sahara occidental à travers le soutien direct et la protection que la France apporte au régime marocain, à New York et à Bruxelles.
Lors de la crise dans les relations entre Paris et Rabat suite à l’incident relatif au patron des polices Abdellatif El Hammouchi, la France n’a pas hésité à rappeler au Maroc sa complicité et son soutien inconditionnel dans le contentieux du Sahara Occidental. Via le hacker Chris Coleman, la DGSE a distillé de dizaines de documents qui rappellent le soutien français à ce que les marocains appellent « la question nationale numéro 1 ».
Dans ces documents, les internautes ont eu l’occasion de voir comment la France a aidé le Maroc à surmonter ses conflits avec le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-monn, son Envoyé personnel pour le Sahara Occidental Christopher Ross et comment elle a neutralisé l’initiative américaine visant à étendre le mandat de la MINURSO au contrôle des droits de l’homme et fait de la résolution du Conseil de Sécurité un torchon pour valoriser les revendications marocaines.
Ces documents ont mis en exergue le double langage des autorités françaises. Dans une lettre envoyée le 31 mars 2011 en réponse à une lettre de « l’Association des amis de la RASD », le président du Groupe Socialiste au Parlement français, Jean-Marc Ayrault, défend le droit à l’autodétermination au Sahara Occidental. Désigné Premier Ministre un an après, il proclame depuis Rabat le soutien de son pays au plan d’autonomie marocain.
Une note datée du 07 avril 2012 prouve que la France s’est opposé à la surveillance des droits de l’homme par la MINURSO avant même que les Etats-Unis ne présente son initiative à cet égard. Ludovic Pouille, Chargé d’Affaires par intérim à l’Ambassade de France à Rabat a déclaré à ses alliés marocains que « la France est convaincue que la MINURSO doit garder son mandat initial et que toute référence à la résolution de 1996 dans l’OP3 est caduque du fait que cette mission est confiée à l’Envoyé personnel du Secrétaire Général » de l’ONU.
Dans une note rédigée le 01/06/2012, lors d’un entretien avec des responsables du Makhzen, l’Ambassadeur de France à Washington, François Delattre dit « partager tout à fait les préoccupations du Maroc quant è l’évolution de la question du Sahara et comprend parfaitement la position de Rabat au sujet du retrait de la confiance à M. Ross » et il a « assuré du soutien de son pays pour traverser cette période délicate ». « Enfin, tout en réitérant le soutien de la France, M. Delattre a affirmé qu’il continuera de suivre de près les développements de cette question et qu’il ne manquera pas de nous tenir informé de tout élément nouveau à ce sujet ». Le même jour, Rabat recevait l’assurance de soutien du Conseiller de l’Ambassde de France à Washington, David Cvach.
Dans un compte rendu portant la date du 04/09/2012, M. Ludovic Pouille reprochait aux marocains le fait d’avoir autorisé l’entrée d’une délégation du Centre RFK. « M. Pouille s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles le Maroc a autorisé la tenue de la visite de la délégation du centre RFK dans les provinces du Sud, malgré la position de parti pris de cette ONG en faveur des thèses du Polisario », précise le compte-rendu. Après avoir appris la démarche marocaine auprès du SG de l’ONU « qui reposait sur 3 volets (mandat de la MINURSO, clarification des paramètres du processus politique et la conduite de la facilitation) », M. Pouille a exprimé son soutien à cette démarche. Pour lui, elle permet de « désamorcer la situation sans re-légitimer Ross ». « Il a souligné que la France accueillait très favorablement cette évolution qui permettra de gérer de manière satisfaisante les prochaines échéances et notamment de briefing de l’Envoyé Personnel du SG de l’ONU en octobre et la 4ème commission de l’Assemblée Générale. Il a proposé que Paris et Rabat travaillent de manière optimale pour préparer les négociations au sein du Conseil de Sécurité en Avril prochain ».
Acculé par les amis de la cause sahraouie au Parlement Européen, « le Ministre français des affaires étrangères, M. Laurent Fabius a évité de répondre, lors de son échange de vues le jeudi 18 avril 2013 avec la Commission des affaires étrangères du Parlement européen, aux questions des eurodéputés Ana GOMES, Portugal, S&D, et Ivo Vajgl, ALDE sur ls question nationale. L’eurodéputée Gomes a évoquée le conflit du Sahara en soulignant la question de la résolution des conflits régionaux en Afrique, alors que l’eurodéputé slovène a interpellé le ministre sur la position française à la veille de l’examen de la question du Sahara par le Conseil de Sécurité de l’ONU », indique une autre note diplomatique marocaine.
Selon un procès verbal du 10/01/2014, les autorités françaises se comportenet en véritables conseiller du Maroc dans la question sahraouie. Dans une rencontre avec Jean-François Girault, Directeur d’Afrique du Nord et du Moyen Orient du Ministère français des Affaires étrangères, et Emmanuel Bonne, Conseiller Afrique du Nord, Moyen Orient, Nations Unies au cabinet du Président français. « M. Girault a indiqué que les responsables français sont « très attentifs » vis-à-vis des initiatives de la Présidente de la Commission de l’Union africaine, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma. Il a assuré que la France veillera à la pérennité du processus engagé au sein des Nations Unies et à éviter d’éventuelles « perturbations » de la Mission de l’Envoyé personne du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, M. Christopher Ross. De son côté, M. Bonne a précisé que la France n’a pas donné suite à la demande Mme Zuma d’envoyer à Paris un émissaire de l’Union Africaine pour discuter de la question du Sahara ». M. Bonne a recommandé de faire acter dans un rapport d’une agence spécialisée de l’ONU, les réalisation du Maroc matière des droits de l’homme . Une invitation à la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits, Mme Navanthem Pillay a été évoquée ».
Les conseils de la France au sujet de la question des droits de l’homme sont repris par une note du 24/01/2014 dans laquelle le le Directeur des Nations Unies du Quai d’Orsay, Nicolas de Rivière « a mis en avant les bénéfices que pourraient tirer notre pays d’une stratégie basée sur « plus de réformes en interne, et plus de communication à l’échelle internationale. Il a fait savoir qu’une telle stratégie permettra d’aider les amis du Maroc aux Nations Unies (le reponsables français a utilisé les termes suivants « aidez-nous à vous aider »). Il a également suggéré d’inviter les rapporteurs spéciaux des Nations unies, malgré les critiques qui pourraient résulter de leurs rapports. Pour lui, « actions uniques dans la région, seraient apprécieées positivement par la communauté internationale ». « Il a fait savoir que toute action de communication sur les efforts du Maroc en matière de droits de l’homme (CNDH, CESE, justice, etc…), notamment auprès des ONGs, et toute nouvelle initiative dans ce sens, permettraient d’aller davantage vers une résolution favorable du Conseil de Sécurité de l’ONU ».
« De façon générale, la partie française (Elysée et Quai d’Orsay), a rappelé sa position constante sur la question nationale et qui consiste en un soutien au processus politique et au projet d’autonomie proposé par le Maroc. La partie française a souhaité que le Maroc puisse l’informer des négociations en cours avec les Etats–Unis d’Amérique sur le projet de résolution afin de pouvoir soutenir la position du Maroc. Les responsables français, qui semblaient dans un premier temps, se focaliser principalement sur la question de la résolution, ont pris note des enjeux du rapport en soulignant la disposition de la France à rappeler la nécessité de préserver les paramètres de 2007 », dixit une note du 24 avril 2014. « Le Conseiller ANMO du Président de la République a fait savoir que la France tiendra « sa ligne constante et qu’il n’y aura pas de changement », ajoute la note. « Il a sougliné « comprendre » la position du Maroc, notamment par rapport « aux suspicions à l’égard de la l’appareil de l’ONU ». Il s’est interrogé dans ce sens sur la focalisation du Secrétariat et du DPA (Département of Political Affairs) sur la question des droits de l’homme. « M. De Rivière « a encouragé le Maroc à travailler directement avec l’Ambassadeur de France à new York qui apportera tout le soutien nécessaire à notre pays ». « Bourita a fait savoir qu’il serait souhaitable que la France puisse s’impliquer davantage dans la section civile et politique de la MINURSO afin de faire remonter des informations crédibles au Secrétariat des Nations Unies ».
« La France, qui soutient le Plan d’Autonomie du Maroc, demeure à sa disposition pour l’aider à mettre en oeuvre le projet de régionalisation avancée », affirme Jean-françois Girault, Ambassadeur, Directeur du Département Afrique du Nord/Moyen-Orient au Ministère français des Affaires Etrangères dans une note datant de novembre 2014.
SOURCES :
#Maroc #SaharaOccidental #Algérie #Polisario #ONU #autonomie
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Confidentiel : Note sur les relations bilatérales Maroc-France
Etiquettes : Maroc, France, relations bilatérales, Algérie, Sahara Occidental,
Mise à jour le : 07 juillet 2011
Par : Abdelfatteh BERHIL :I – Relations diplomatiques
– Etablissement des relations diplomatiques : 2 mars 1956
– Accréditation du premier Ambassadeur du Maroc à Paris : 19 avril 1956
– Accréditation du premier Ambassadeur de France à Rabat : septembre 1960
– Réseau consulaire marocain en France : 15 consulats
– Réseau consulaire français au Maroc : 6 consulats
– Ambassadeur de SM le Roi à Paris : M. El Mostafa Sahel (janvier 2009)
– Ambassadeur de France à Rabat : Bruno Joubert (Septembre 2009).II- Relations politiques
Les relations maroco-françaises sont anciennes, exceptionnelles et privilégiées. Elles se caractérisent par une concertation pérenne et régulière entre Paris et Rabat, sur les questions d’intérêt commun et par une grande convergence des vues sur les thématiques bilatérales, régionales et internationales.Elles sont entretenues par un dialogue politique au plus haut niveau et un échange de visites réguliers entre les responsables des deux pays.
M. Taïb Fassi Fihri, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, a réalisé, les 29 et 30 mars 2011, une visite de travail à Paris au cours de laquelle il a eu des entretiens avec son homologue français, M. Alain Juppé.
Les échanges ont notamment porté sur les perspectives de développement de la coopération dans le cadre bilatéral et celui de l’UE. D’autres sujets d’intérêt commun ont été au menu de cette rencontre dont notamment la politique européenne de voisinage, l’UpM et le Sahara ainsi que la situation en Libye.1- Partenariat stratégique
En mars 2000, SM le Roi Mohammed VI, avait plaidé en faveur d’un partenariat novateur et visionnaire entre le Maroc et la France.
Ce nouveau cadre devait permettre, de façon pratique et stratégique, d’accompagner le développement économique et social du Maroc. Cet effort s’est traduit parallèlement par une refonte de la coopération et la mise en place d’actions conformes aux priorités nationales marocaines.2- Question nationale
La France est impliquée depuis de longues années dans la recherche d’une solution politique à la question du Sahara, sous les auspices des Nations Unies. Sur le plan bilatéral, les consultations politiques sont nombreuses à ce sujet et la position française demeure favorable à notre pays.La France est convaincue de la nécessité d’une décision librement consentie par les parties; aussi, encourage-t-elle l’instauration d’un dialogue direct entre le Maroc et l’Algérie, en vue de parvenir à une solution politique réaliste, définitive et mutuellement acceptable par les parties, qui « facilitera la construction d’un Maghreb uni, stable et intégré ».
Le Président Sarkozy a qualifié le plan marocain d’autonomie de « sérieux et crédible » et estimé qu’il « constitue une base de négociations ».
Le Ministre des Affaires Etrangères et Européennes, M. Alain Juppé a, pour sa part, souligné, le 29 mars 2011, lors d’un débat à l’Assemblée Nationale portant sur le thème « L’Europe et la Méditerranée » que « Le Maroc a fait des efforts considérables en proposant notamment un statut d’autonomie qui permet d’aller dans la direction souhaitée par les Nations Unies ».Lors de l’adoption à l’unanimité, par le Conseil de Sécurité, de la Résolution 1979 (27 avril 2011) l’Ambassadeur de France auprès de l’ONU, M. Gérard Araud, a souligné que « le Maroc a présenté un plan d’autonomie sérieux et crédible qui constitue une bonne base de négociation », et s’est réjoui que le Maroc ait décidé de mettre en place des mesures de protection des droits de l’homme, « en particulier au Sahara occidental ». Le diplomate français a également relevé que la résolution 1979 « adresse aussi un message de soutien clair aux réformes entreprises par le Maroc, notamment en matière des droits de l’homme » ajoutant que « le Roi du Maroc, lors du discours historique prononcé le 9 mars, a lancé un mouvement de réformes que ce Conseil a tenu à encourager ».
3- Diplomatie parlementaire
Destinés à créer et à resserrer des liens d’amitié avec des parlements étrangers, les groupes d’amitié constituent un instrument privilégié de la diplomatie parlementaire et des relais de la politique étrangère.A l’Assemblée Nationale, le Groupe d’amitié France-Maroc est présidé par M. Jean Roatta (UMP), Député des Bouches du Rhône. Les deux tiers des membres de ce groupe sont issus du parti UMP; le reste représentant des courants SRC (Socialiste, Radical et Citoyen) et GDR (Gauche Démocrate et Républicaine). Une délégation du groupe, présidée par M. Jean Roatta a effectué une visite au Maroc du 24 au 27 février 2010, précédée par celle réalisée du 15 au 19 décembre 2008.
M. ROATTA, a, par ailleurs, réalisé une visite de travail au Maroc, du 25 au 29 janvier 2011, à la tête d’une délégation parlementaire de l’Assemblée Nationale, qui a réitéré, à cette occasion, le soutien ferme de la France au projet d’autonomie et à l’intégrité territoriale du Maroc.
Les 13 députés français ont tenu des séances de travail avec différents hauts responsables dont notamment MM. le Premier Ministre, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, le Ministre de l’Intérieur, les membres du groupe d’amitié Maroc-France, le Secrétaire Général du Ministère de l’Economie et des Finances ainsi qu’avec le Président du CORCAS.
Les entretiens avec les différents responsables marocains ont embrassé un certain nombre de questions notamment la question du Sahara, les multiples réformes menées au Maroc, la qualité des relations maroco-françaises, les relations du Maroc avec l’UE à la lumière du Statut Avancé, la situation au Maghreb, l’UPM, ainsi que l’état des lieux au Moyen-Orient.
Le Président de l’Assemblée Nationale, M. Bernard Accoyer, a, pour sa part, réalisé une visite de travail au Maroc, les 26 et 27 mai 2011, à la tête d’une délégation parlementaire, au cours de laquelle il a eu des entretiens avec MM. le Premier Ministre, le Président de la Chambre des Représentants, le Président de la Chambre des Conseillers, et le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération. Les discussions ont porté notamment sur la question du Sahara, les réformes engagées au Maroc, les perspectives de l’UPM suite à l’élection de M. Youssef Amrani à la tête du Secrétariat Général de l’UPM et la situation dans le monde arabe.
M. Jean Roatta, qui a accompagné M. ACCOYER, a informé qu’une délégation de députés français effectuera une visite au Maroc en septembre 2011.
Au Sénat, le groupe d’amitié avec le Maroc est présidé par M. Christian CAMBON (UMP), Sénateur du Val-De-Marne, Maire de Saint Maurice et Membre de la Commission des Affaires Etrangères, de la Défense et des Forces Armées. Ce groupe a effectué, à l’invitation du groupe d’amitié Maroc-France à la Chambre des Conseillers, une visite de travail au Maroc du 13 au 18 septembre 2010. M. Cambon a indiqué à notre Ambassade à Paris, qu’il envisage d’inviter le groupe d’Amitié Maroc-France à la Chambre des Conseillers, à effectuer une visite en France au courant de 2011.
de ce groupe sont issus du parti UMP; le reste représentant des courants SRC (Socialiste, Radical et Citoyen) et GDR (Gauche Démocrate et Républicaine). Une délégation du groupe, présidée par M. Jean Roatta a effectué une visite au Maroc du 24 au 27 février 2010, précédée par celle réalisée du 15 au 19 décembre 2008.
M. ROATTA, a, par ailleurs, réalisé une visite de travail au Maroc, du 25 au 29 janvier 2011, à la tête d’une délégation parlementaire de l’Assemblée Nationale, qui a réitéré, à cette occasion, le soutien ferme de la France au projet d’autonomie et à l’intégrité territoriale du Maroc.
Les 13 députés français ont tenu des séances de travail avec différents hauts responsables dont notamment MM. le Premier Ministre, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, le Ministre de l’Intérieur, les membres du groupe d’amitié Maroc-France, le Secrétaire Général du Ministère de l’Economie et des Finances ainsi qu’avec le Président du CORCAS.
Les entretiens avec les différents responsables marocains ont embrassé un certain nombre de questions notamment la question du Sahara, les multiples réformes menées au Maroc, la qualité des relations maroco-françaises, les relations du Maroc avec l’UE à la lumière du Statut Avancé, la situation au Maghreb, l’UPM, ainsi que l’état des lieux au Moyen-Orient.
Le Président de l’Assemblée Nationale, M. Bernard Accoyer, a, pour sa part, réalisé une visite de travail au Maroc, les 26 et 27 mai 2011, à la tête d’une délégation parlementaire, au cours de laquelle il a eu des entretiens avec MM. le Premier Ministre, le Président de la Chambre des Représentants, le Président de la Chambre des Conseillers, et le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération. Les discussions ont porté notamment sur la question du Sahara, les réformes engagées au Maroc, les perspectives de l’UPM suite à l’élection de M. Youssef Amrani à la tête du Secrétariat Général de l’UPM et la situation dans le monde arabe.
M. Jean Roatta, qui a accompagné M. ACCOYER, a informé qu’une délégation de députés français effectuera une visite au Maroc en septembre 2011.
Au Sénat, le groupe d’amitié avec le Maroc est présidé par M. Christian CAMBON (UMP), Sénateur du Val-De-Marne, Maire de Saint Maurice et Membre de la Commission des Affaires Etrangères, de la Défense et des Forces Armées. Ce groupe a effectué, à l’invitation du groupe d’amitié Maroc-France à la Chambre des Conseillers, une visite de travail au Maroc du 13 au 18 septembre 2010. M. Cambon a indiqué à notre Ambassade à Paris, qu’il envisage d’inviter le groupe d’Amitié Maroc-France à la Chambre des Conseillers, à effectuer une visite en France au courant de 2011.
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#Maroc #France #SaharaOccidental #Algérie #Relationsbilatérales
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تسريبات المغرب : مذكرة دبلوماسية حول شروط الجزائر لتطبيع علاقاتها مع المغرب
Tags : المغرب الصحراء الغربية الجزائر العلاقات الثنائية
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L’Algérie a créé le CEMOC pour isoler le Maroc de l’espace sahelo-saharien (note diplomatique confidentielle)
Etiquettes : Algérie, Maroc, CEMOC, Mauritanie, Mali, Niger, Sahel,
Note à Monsieur le Ministre Date : 06/12/2011
Objet : Algérie/pays du sahel : de la lutte antiterroriste au concept des pays du Champ : Enjeux et limites d’une stratégie
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que les pays du champ (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie) tiendront, le mercredi 8 décembre, une réunion de haut niveau avec l’UE à Bruxelles, après avoir eu des rencontres élargies, les 8 et 9 novembre dernier, avec l’Administration américaine à Washington.
Ces deux réunions font suite à la Conférence internationale sur le partenariat dans les domaines de la sécurité et du développement entre les pays du champ et leurs partenaires extra régionaux, tenue à Alger les 7 et 8 septembre dernier.
Les déclarations des responsables algériens font ressortir les éléments d’informations, ci-après, sur les objectifs et la portée stratégique de ce nouveau mécanisme dans le redéploiement extérieur de l’Algérie, à la lumière des nouveaux changements en Afrique du nord :
- La coopération entre l’Algérie et les pays du Sahel s’est consolidée graduellement dans le cadre de la lutte anti-terroriste, surtout après la création d’Al Qaida du Maghreb (AQMI), et s’est traduite par la mise en place, à Tamanrasset, en avril 2010, d’un comité d’état-major opérationnel conjoint entre l’Algérie, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso et d’une cellule commune de renseignement ;
- La recrudescence de la menace terroriste dans la région du Sahel et la chute annoncée du régime de Kadhafi ont permis à l’Algérie de redessiner cet espace de coopération et de l’insérer dans le cadre de sa politique de redéploiement aussi bien vis-à-vis de son entourage régional qu’à l’égard des puissance occidentales ;
- La conférence d’Alger du septembre 2010, regroupant les pays du champ et leurs partenaires « extra-régionaux », a marqué un point d’inflexion dans cette stratégie de redéploiement, dans le sens où elle a conforté ce mécanisme régional en tant qu’interlocuteur à part entière dans les domaines liés à la lutte contre la triple menace : terrorisme, crime organisé et extrême pauvreté ;
- L’Algérie explique que les pays du champ se limitent à l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie pour trois raisons :
- efficacité : ces pays sont ceux les premiers concernés et gagent à mobiliser leurs efforts et à s’entendre sur la problématique de la sécurité et du développement et d’être ainsi l’interlocuteur par rapport aux partenaires extra-régionaux ;
- objectivité : ces pays sont les premiers à souffrir de l’insécurité et de la problématique du développement dans un espace étendu et désertique comme le sahel;
- géographie : ces pays sont géographiquement liés à la problématique de sécurité et de développement dans le sahel.
- Ce mécanisme régional est organisé suivant une architecture à trois niveaux :
- politique : réunion tournante, tous les six mois, des Ministres des Affaires Etrangères ;
- militaire : réunion, avec présidence tournante, des Chefs d’Etat-Major ;
- services de renseignement : réunion régulière des chefs des services renseignement.
- L’Algérie définit trois catégories d’acteurs extra-régionaux :
- les autres pays du Sahel : en premier lieu le Burkina Faso et le Nigeria, qui fait face au groupe terroriste Boku-Haram ;
- les pays du Maghreb : le Maroc et la Tunisie. La Libye, dans une étape prochaine ;
- les partenaires : Etats-Unis, pays de l’UE, bailleurs de fonds,….
- Le partenariat entre les pays du champ et les partenaires extra-régionaux s’articule autour de quatre piliers :
- l’appropriation par les pays du champ de la gestion de la sécurité et du développement dans un cadre régional concerté pour faire face au terrorisme, au crime organisé et à la pauvreté ;
- le renforcement des capacités et le soutien logistique, s’agissant de pays pauvres et vulnérables, et qui manquent de moyens pour la prise en charge de leur espace désertique étendu ;
- la maîtrise et le partage des renseignements avec les partenaires extra-régionaux ;
- la sensibilisation des bailleurs de fonds pour adapter l’aide au développement aux objectifs tracés par les pays du champ.
- L’Algérie inscrit l’initiative des pays du champ comme prolongement de sa propre politique d’aménagement de son espace désertique, dans le sens où elle coïncide avec ses projets structurants :
- la route transsaharienne Alger-Lagos (le tronçon restant de 220 km au nord du Niger est pris en charge par l’Algérie) permet d’établir un réseau vertical reliant l’Afrique du nord avec l’Afrique de l’ouest ;
- l’Algérie réfléchit à un réseau horizontal qui devrait la relier avec la Libye et la Mauritanie, à travers Tindouf-Adrar-Tinzaouatine
- le projet de gazoduc entre le Nigeria et l’Algérie (Trans Saharan Gas Pipeline).
- L’Algérie considère que cette stratégie coïncide avec celle des Etats-Unis, l’Union européenne et les Nations Unies dans les domaine de lutte contre le terrorisme, le crime organisé et les OMD.
Ces éléments appellent de la part de cette Direction les observations suivantes :
- Le mécanisme « pays du champ » est un instrument destiné à l’isolement du Maroc de l’espace sahélo-saharien ;
- Ce mécanisme régional est un espace de rencontre sélectif et restreint, dans lequel seul l’Algérie dispose d’un certain poids pour être l’interlocuteur principal des Etats-Unis et de l’Union européenne ;
- L’Algérie tente de tirer profit de la chute du régime de Kadhafi pour remettre en cause le CEN-SAD et tourner la page de l’influence politique et financière de la Libye sur les pays du Sahel ;
- L’Algérie, se sentant assiégé par le nouveau panorama politique en Afrique du nord à l’aune du printemps arabe et méfiante de la réaction des pays euro-méditerranéens, est tentée par une alternative Algérie-pays du sahel
- Le mécanisme pays du champ permet à l’Algérie d’exercer une mainmise dans la gestion des nouvelles menaces (terrorisme, crime organisé, connexion entre les groupes terroristes et les cartels de drogue,…) et de plaider pour un « droit de regard » sur les projets d’aide au développement ;
- Il permet à la diplomatie algérienne de reprendre l’initiative, surtout au moment où il est sérieusement malmenée par rapport à sa position sur la Libye et la Syrie ;
- Ce mécanisme est porteur de danger stratégique pour notre pays, dans la mesure où un certain flou est maintenu sur les conditions d’adhésion et son champ de compétence, ce qui n’exclue pas, en théorie, l’implication de la pseudo « rasd » dans ces travaux.
SOURCE :
#Maroc #Algérie #Sahel #CEMOC #Mauritanie #Mali #Niger
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Note de l’Ambassadeur du Maroc sur « le retour de l’Algérie sur la scène politico-diplomatique malienne »
Etiquettes : Maroc, Algérie, Mali, Azawad, touaregs, Accords d’Alger,
Date : 16 juin 2014
A Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération et de la Coopération.
Objet : Vers le retour de l’Algérie sur la scène politico-diplomatique malienne
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que le Ministre malien des Affaires Etrangères s’est rendu, dimanche, à Alger pour participer aux travaux de la 4e session du comité stratégique algéro-malien.
Cette visite intervient au moment où plusieurs indicateurs confirment le «retour » de l’Algérie sur la scène malienne. L’on rappelle d’abord que cette semaine, Alger a réussi l’organisation d’une réunion des Secrétaires Généraux des trois mouvements armêe signataires de l’Accord de Ouagadougou.
La réunion a été sanctionnée par la signature, mardi dernier, de deux documents, le 1er portant le nom de « Déclaration d’Alger » et renfermant une plate-forme de négociations et le 2e sous forme d’appel aux autres groupes armés pour cesser les hostilités, ce qui constitue une première sur ce plan.
A la suite de la signature de ce document, Bilal Ag Charif, Secrétaire Général du MNLA a déclaré que « les consultations menées en Algérie ont été orientées vers la conception des étapes allant dans le sens des préparations des négociations avec le Gouvernement malien ».
A cet effet, le Mali n’a pas manqué de saluer ce «succès » à travers un communiqué officiel formulé comme suit : « Le gouvernement de la République du Mali prend acte de la signature, le 9 juin 2014 à Alger, d’une déclaration conjointe par trois mouvements armés du nord du Mali. Le gouvernement saisit cette occasion pour remercier le Président Abdel Aziz Boutefiika, le Gouvernement et le peuple algériens pour les efforts de facilitation du dialogue inclusif inter-malien en vue d’un règlement global et durable de la crise au nord du Mali ».
L’Algérie, pour sa part, a affiché, mardi, sa satisfaction quant à l’engagement de trois mouvements maliens dans un dialogue inter-malien.
Dans le même sillage, deux activités sont prévues à Alger à savoir la 4ème session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le nord Mali et la 3ème réunion de concertation de haut niveau sur le processus de dialogue inter-malien.
L’autre indicateur de ce «retour », la position du Ministre français des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, lors de sa dernière visite à Alger centrée sur la sécurité au Sahel et qui a fait une déclaration d’ordre stratégique et pleine de sous-entendus : « Le dialogue au Mali passe par trois canaux : la CEDEAO, le Représentant Spécial du Président malien et un canal, l’Algérie, dont l’efficacité est reconnue par les uns et les autres ».
Pour sa part, le parti malien Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) du tonitruant Oumar Maricko, vient d’appeler à une alliance stratégique avec l’Algérie pour la résolution de la crise.
Enfin, il semblerait que contrairement à la conditionnalité fixée par les maliens quant à la nécessité de négocier au Mali, une brèche s’ouvre pour faciliter le travail de l’Algérie.
Ainsi, au cours de la séance de « Questions d’actualités » à l’Assemblée nationale malienne, le Premier ministre Moussa MARA, a soutenu la disponibilité de son pays d‘ouvrir les discussions avec les groupes armés sur les points qui font blocage, notamment le lieu des négociations.
En guise de conclusion, l’on peut dire que l’Algérie,qui a « souffert » du rôle déterminant de la CEDEAO dans la gestion de la crise malienne et de ce que l’Algérie, après une période de « répit forcé », en raison de la montée du rôle de la CEDEAO et de ce qu’ils appellent « l’internationalisation de la gestion de la crise malienne », semble en passe de reprendre la main dans la gestion du dossier.
Ceci est d’autant plus facilité par le dépassement de la crise induite de la maladie du Président algérien Abdelaziz Bouteflika et sa candidature pour un 4ème mandat aux élections présidentielles.
En outre, ce retour en force est particulièrement soutenu par la France de François Hollande qui aurait apparemment retrouvé une « convergence d’intérêt » avec l’Algérie.
Très haute considération
L’Ambassadeur Hassan Naciri
SOURCE :
#Maroc #Algérie #Mali
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Maroc – France : Relations Bilatérales
Etiquettes : Maroc, France, relations bilatérales,
La France est le premier partenaire du Royaume du Maroc à tous points de vue, et dans le sens bilatéral et au sein de l’Union Européenne. La visite officielle du président de la République française, M. François Hollande, les 3-4 avril 2013, à la tête d’une délégation fournie d’une soixantaine de personnes dont 40 chefs d’entreprises conforte le sceau d’exception de la relation maroco-française. Une trentaine de textes d’accords et de conventions ont été signés à cette occasion, notamment dans les domaines de l’enseignement et de la formation professionnelle pour les cadres et les nouveaux métiers à valeur ajoutée pour le Maroc.
Partenariat Institutionnel
En mars 2000, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait plaidé en faveur d’un « partenariat novateur et visionnaire » entre le Maroc et la France, sur le plan pratique et stratégique prenant en considération l’essor développementiste du Maroc. La refonte de la coopération bilatérale maroco-française a été opérée, le 25 juillet 2003, avec la signature de la Convention de Partenariat pour la Coopération Culturelle et le Développement. Cet Instrument de partenariat associe à sa mise en œuvre, opérateurs économiques et sociaux, collectivités territoriales, représentants de la société civile, ainsi que les communautés marocaine en France et française au Maroc. En rénovant la base juridique de leur partenariat, le Maroc et la France ont également mis en place un cadre institutionnel plus efficient reposant sur :
-la Réunion de Haut Niveau (tous les deux ans)
-le Club des Chefs d’Entreprises Maroc-France
-le Conseil d’Orientation et de Pilotage du Partenariat
-les Comités sectoriels et thématiques
-le Forum du PartenariatLa 11ème Réunion de Haut Niveau, tenue le 13 décembre 2012 à Rabat, sous le thème « Maroc-France : Un partenariat d’exception au service de la jeunesse », a donné priorité à l’enseignement supérieur et à la formation professionnelle ; deux chantiers structurants de la société marocaine.
Coopération économique : la France demeure le 1er partenaire du Maroc ; les échanges commerciaux ayant atteint près de 89 milliards de DH. La France est le 1er investisseur étranger au Maroc, avec 6,52 milliards de DH. Environ 750 filiales d’entreprises françaises sont installées au Maroc. La plupart des grands groupes industriels stratégiques français sont présents au Maroc (34 entreprises du CAC 40). Ces géants français détiennent des positions stratégiques dans des secteurs-clés de l’économie marocaine : les télécoms, la banque, l’assurance, le tourisme, la distribution, et récemment les transports et les mines. Le partenariat maroco-français est orienté vers la mise en place de projets structurants dans les domaines de l’infrastructure, l’éducation et la formation. Les projets phares du Partenariat Public-Privé entre les deux pays sont : l’usine Renault de Tanger et la LGV Tanger-Casablanca. Les PME françaises sont, elles, de plus en plus actives sur le territoire marocain.
Coopération financière : la France est le 1er créancier du Maroc, avec 28 milliards de DH de dette publique; soit 14,29 % de l’encours de la dette extérieure publique du Maroc. Le Maroc est le premier pays bénéficiaire de l’appui financier de l’Agence Française de Développement (AFD), avec 30 milliards de DH entre 1992 et 2012 ; soit l’équivalent de l’appui financier de la Banque Africaine de Développement. L’AFD est le 1er bailleur international de l’Agence Nationale des Ports, et le 1er bailleur bilatéral du Plan Solaire Marocain.
Coopération décentralisée : le Maroc est l’un des premiers partenaires de « l’Association des Régions de France », avec onze accords de coopération décentralisée, signés entre des Régions françaises et des Régions marocaines. La coopération décentralisée maroco-française s’est dotée, depuis juin 2011, d’un nouvel instrument de soutien financier piloté conjointement par les deux pays. Ce dispositif, adopté pour la période (2011-2013) est doté de 2,5 millions d’euros (1,2 millions d’euros du côté français et 10 millions de DH du côté marocain).
Coopération culturelle : la France compte 28 établissements d’éducation au Maroc, qui accueillent environ 22.000 élèves (1er réseau scolaire français à l’étranger).
Dimension humaine :
-800.000 Marocains résident en France (hors les binationaux).
-32.000 étudiants marocains son établis en France (1er contingent d’étudiants étrangers).
-100.000 français résident au Maroc, dont 45.000 de façon permanente.Relations économiques
Éléments de discussion sur les relations maroco-françaises suite à la crise autour d’El Hammouchi
Comme vous le savez, les relations entre le Maroc et la France traversent, depuis peu, une phase sensible et sans précédent, en raison des événements et développements graves ayant visé certains hauts responsables marocains, affectant ainsi les intérêts du pays et l’image de ses institutions aux yeux de l’opinion publique marocaine, française et internationale.
Vous vous souviendrez sans doute que le Maroc, dans sa réponse officielle ou populaire à ce qui s’est passé, a adopté une position ferme, constructive et responsable. Il n’a pas eu d’autre choix que de prendre des mesures concrètes et de les mettre en œuvre afin d’évaluer de manière complète et précise les bases de sa coopération judiciaire avec la France, à la lumière des dérives graves et des dysfonctionnements sans précédent révélés en février 2014. Ce sont ces dysfonctionnements et dérives que nous travaillons aujourd’hui à surmonter avec nos amis français, afin de dépasser leurs causes et d’empêcher leur répétition à l’avenir, ce qui contribuerait à renforcer les liens d’amitié et de partenariat entre le Royaume du Maroc et la République française.
Autant le Maroc a traité les dysfonctionnements ayant conduit à cette situation avec fermeté, autant nous avons veillé à aborder ses conséquences avec sérénité et responsabilité, par la coopération et le dialogue constructif avec le gouvernement français, dans un esprit imprégné de la place particulière que le Royaume accorde aux relations d’amitié exceptionnelles et au partenariat stratégique qui le lie à la République française.
Ce sont ces instructions royales qui ont guidé notre action, suite aux conversations téléphoniques de Sa Majesté avec le président français – où les deux parties ont convenu que les problèmes soulevés seraient abordés dans le cadre du dialogue entre les deux gouvernements et sur la base de l’esprit de partenariat exceptionnel entre les deux pays.
Dans ce contexte, nous avons pris contact avec les responsables gouvernementaux français aux plus hauts niveaux, visant à parvenir à des accords permettant de protéger les relations bilatérales et de les préserver des manœuvres de ceux qui cherchent à les cibler. Nous avons également travaillé à trouver des solutions garantissant la sécurité et la continuité de ces relations dans leur caractère distinctif, sur la base du respect mutuel, de l’engagement constructif dans divers partenariats et de l’engagement commun à maintenir l’exceptionnalité de ces relations.
Le Maroc, tout en étant soucieux de la solidité de ses relations historiques avec la France, est également déterminé à les protéger de toutes les manœuvres visant à les compromettre, menées par des parties que nous connaissons. Tout en exprimant notre conviction que le partenariat nécessite un engagement, nous attendons aujourd’hui que les autorités françaises démontrent – de leur côté aussi – leur attachement à la force des relations bilatérales avec le Maroc et à leur caractère exceptionnel.
Cependant, tant que nous n’aurons pas atteint une solution radicale, complète et consensuelle aux facteurs et dysfonctionnements ayant causé cette situation, le problème reste en suspens et posé avec acuité.
#Maroc #France #Relationsbilatérales
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Pegasus : Sánchez et Macron ont été espionnés de la même façon (enquête)
Etiquettes : Espagne, France, Maroc, Pegasus, espionnage, CNI, Centre Cryptologique,
Pegasus : le Centre Cryptologique conclut que la méthode d’espionnage de Sánchez et Macron « coïncide »
Le Centre Cryptologique National a comparé, à la demande du juge, les résultats de son analyse des téléphones du gouvernement espagnol avec ceux effectués sur ceux de leurs homologues français. Il a conclu que la procédure était, dans une large mesure, similaire.
L’union fait la force. Mais pas l’union des gouvernements, car l’Espagne n’a jamais montré beaucoup d’intérêt à découvrir quelle puissance étrangère l’a espionnée pendant des mois avec le programme malveillant israélien Pegasus. C’est la collaboration des juges français et espagnols qui pourrait peut-être faire avancer l’enquête sur l’infection des téléphones des dirigeants des deux pays.
Pour l’instant, il a été établi qu’il existe de larges similitudes dans les « indicateurs de compromission », c’est-à-dire l’infrastructure utilisée par les services secrets de la puissance attaquante pour infiltrer les dispositifs d’au moins quatre membres du gouvernement espagnol ainsi que du président Emmanuel Macron et de 14 membres de son exécutif, selon des sources proches de l’enquête. Le juge José Luis Calama, titulaire du tribunal d’instruction n° 4 de l’Audience nationale, a rouvert en avril l’enquête, qui avait été classée neuf mois plus tôt, sur l’infection des téléphones, en 2020 et 2021, du président du gouvernement Pedro Sánchez, de sa ministre de la Défense, Margarita Robles, et de son ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska.
Le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, n’a pas vu son téléphone piraté. Calama a pris cette décision après avoir reçu un Mandat Européen d’Enquête de la justice française, qui compilait les investigations menées par l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) et demandait la collaboration espagnole pour poursuivre les investigations.
En avril, Calama a fait une demande au Centre Cryptologique National (CCN), qui dépend du Centre National de Renseignement (CNI), lui demandant de comparer les informations obtenues par les Français de l’ANSSI avec celles recueillies par les experts espagnols lors de l’analyse des téléphones de Sánchez et de ses ministres. L’ANSSI était allée un peu plus loin car, contrairement au CNI, elle avait également examiné les dispositifs de journalistes, activistes et exilés marocains, ce que le service secret espagnol avait refusé de faire.
Le résultat de cette comparaison montre de larges similitudes dans les infrastructures utilisées pour le piratage informatique. Encouragé par ces conclusions, le juge d’instruction a adressé en juin une deuxième demande au Centre Cryptologique National, l’exhortant à approfondir l’enquête pour identifier les responsables de l’infection des téléphones espagnols et français avec le malware Pegasus.
Il existait déjà des indices que la puissance qui avait piraté des téléphones des deux côtés des Pyrénées était la même. Le juge Calama lui-même signalait, dans son ordonnance de juillet 2023, que les dispositifs des ministres espagnols de la Défense et de l’Intérieur avaient été attaqués à partir d’un compte Gmail qui avait également servi à infiltrer les téléphones de la Française Claude Mangin, épouse d’un intellectuel sahraoui emprisonné ; d’Omar Mansour, représentant du Front Polisario à Bruxelles ; et d’Hicham Mansouri, journaliste marocain exilé à Paris.
Ces trois cibles sont des objectifs clairs des services secrets marocains. Une fois que le nouveau rapport du Centre Cryptologique sera entre les mains de Calama, les juges espagnols et français se réuniront pour débattre de la manière de poursuivre conjointement l’enquête. « Tout cela permettra une action conjointe et coordonnée des autorités judiciaires françaises et espagnoles (…) », a écrit le magistrat espagnol en rouvrant l’affaire.
Bien que Calama pourrait également demander à nouveau une commission rogatoire en Israël – il l’a tenté sans succès à deux reprises en 2022 -, il est presque impossible qu’il réussisse cette fois-ci. Il est probable que les informations téléchargées depuis les téléphones espionnés avec Pegasus aient été stockées un certain temps sur les serveurs de NSO Group, l’entreprise qui a fabriqué le programme malveillant. D’où l’intérêt de cette commission rogatoire. Désormais, ces informations ne seraient plus en possession du fabricant. Les autorités israéliennes ont confisqué tous les documents liés au malware détenus par NSO Group pour « empêcher qu’ils puissent être utilisés dans le cadre des poursuites engagées par WhatsApp devant un tribunal américain », selon le journal The Guardian en juillet.
WhatsApp a déposé une plainte contre NSO en 2019 aux États-Unis, car l’entreprise israélienne avait exploité une vulnérabilité du service de messagerie pour pirater au moins 1 400 de ses utilisateurs, dont beaucoup étaient des Marocains en Europe. Tous ont reçu un message WhatsApp sur leurs téléphones les avertissant de ce qui s’était passé.
Ces révélations de The Guardian ont incité un autre géant technologique, Apple, à retirer, il y a seulement une semaine, sa plainte contre NSO aux États-Unis. Ses avocats ont conclu qu’il serait impossible d’obtenir les documents requis auprès de l’entreprise, car ils avaient été mis à l’abri par le gouvernement israélien.
Si la voie israélienne semble plus que jamais fermée, il reste peut-être aux juges Calama et ses collègues français la piste américaine. Leurs géants technologiques pourraient également fournir des informations, d’autant plus que, pour certaines attaques, des comptes Gmail ont été utilisés. La Direction Générale de la Sécurité Intérieure, le contre-espionnage français, entretient par ailleurs une relation étroite avec le FBI.
Bien que le gouvernement espagnol ait toujours affirmé ignorer qui l’avait espionné, de nombreux indices pointent vers le Maroc. Les dates auxquelles ont eu lieu les plus grands téléchargements des téléphones des ministres de la Défense et de l’Intérieur, et surtout de celui du président lui-même, coïncident avec les moments les plus tendus (mai et juin 2021) de la longue crise hispano-marocaine.
Laya l’a reconnu
Arancha González Laya, qui a été ministre des Affaires étrangères jusqu’en juillet 2021, a reconnu dans une interview, un an plus tard, avec El Periódico de España, qu’elle avait été victime « d’écoutes téléphoniques » de la part des services secrets du pays voisin.
Le gouvernement français a également refusé de désigner publiquement le Maroc, mais la relation avec la monarchie alaouite s’est refroidie à l’été 2021, lorsque le consortium journalistique Forbidden Stories a révélé l’espionnage auquel plusieurs de ses membres et le président lui-même avaient été soumis. Macron a eu, à l’été 2021, trois conversations téléphoniques avec le roi Mohamed VI, au cours desquelles il lui a reproché l’espionnage dont il avait été victime et « a fini par lui manquer de respect », selon Tahar Ben Jelloun, le plus célèbre des écrivains marocains, qui entretient par ailleurs une relation étroite avec la maison royale alaouite.
Ignacio Cembrero
El Confidencial, 20(08/2024
#Maroc #France #Espagne #Pegasus #Espionnage #CNI #Sanchez #Macron
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Morocco Leaks: When Omar Hilale loses the money intended to bribe the UN
Tags: Morocco, Omar Hilale, UN, Western Sahara, corruption, Geneva, OHCHR, UNHCR, hacker Chris Coleman
December 23, 2015: A diplomat from the Moroccan mission to the UN leaves Air France’s VIP lounge, escorted by a hostess, to board a flight to New York. As two cell phones fall out of his open briefcase, he realizes that €20,000 has disappeared. The diplomat retraces his steps, hoping to find the money, but to no avail. He reports the loss and boards the plane as the Border Police (PAF) begin their investigation.
The answer is found through surveillance footage, which captured an employee picking up the money in an airport hallway. Of course, security services informed the press about the incident to prevent other employees from making the same mistake.
This story garnered much attention online. Some expressed astonishment at seeing a diplomat casually carrying €20,000, while French law requires the declaration of any amount exceeding €10,000 upon entering or leaving the country.
Others, with a hint of humor, wondered, « Don’t Moroccan diplomats have credit cards? » questioning the need to carry such large sums. Another observer made a pointed remark: « Aside from banditry, I can’t think of any reason to have €20,000 in cash. » This was more accurate than they might have imagined because the money was intended for the Moroccan Ambassador to the UN, Omar Hilale, a diplomat renowned for his expertise in bribery, especially with UN officials.
When he represented Morocco in Switzerland, Omar Hilale recruited high-ranking officials from European institutions. At the UN High Commissioner for Human Rights (OHCHR), he managed to cozy up to none other than the Director of Field Operations, Swedish national Anders Kompass. This was revealed through documents from the Moroccan Ministry of Foreign Affairs, leaked by French hacker Chris Coleman.
It seems Kompass, whom Hilale referred to as « my friend » in his notes, had a close relationship with the Moroccan ambassador. He provided confidential information about UN activities related to the Western Sahara issue and managed to derail a UN project to expand MINURSO’s (United Nations Mission for the Referendum in Western Sahara) mandate to report on human rights violations.
Another key figure working for Hilale was Pakistani Athar Sultan Khan, Chief of Staff to António Guterres, the UN High Commissioner for Refugees.
Several documents reveal Omar Hilale’s modus operandi: flattery and corruption. For instance, when preparing to meet with Navanethem Pillay, the UN High Commissioner for Human Rights, on May 15, 2013, he wrote about how busy his schedule was:
« At the same time, to neutralize any potential trouble within the OHCHR, I met for an hour with Tunisian Frej Fennich… Wanting to completely secure him, I asked his close friend to encourage him to contribute positively to minimize the impact of this meeting. »The rest of the document is just as verbose, highlighting « the esteem that Ms. Pillay holds for Morocco in general and the courageous vision of His Majesty the King, in particular. »
After this tedious narrative, reminiscent of official dispatches from the Maghreb Arab Press (MAP), one understands the intellectual poverty our diplomacy tries to make up for with tagines, invitations, and bribery.The most serious part comes when the ambassador clearly mentions bribery as a way to « financially engage Ms. Pillay due to the drastic budget cuts at the OHCHR, » before confirming in a cable dated February 1, 2014, that a « generous annual voluntary contribution of one million dollars, etc. » had indeed taken place.
This donation seems to explain the startling declaration made by the High Commissioner after her visit to Morocco in May of the previous year, where she awkwardly acknowledged « that the country had made significant progress toward better human rights protection, » while also admitting, « that much remained to be done, particularly in terms of freedom of expression. »
Other documents further implicate Hilale, who has since been promoted as Morocco’s Permanent Representative to the United Nations in New York on April 14, 2014, after six years of mediocre performance on the right bank of Lake Geneva as Morocco’s representative to the UN mission. This promotion is largely due to his role as a grand corrupter, unconcerned by the staggering sums Morocco pours into lost causes, such as when he strongly recommended inviting Bacre Waly Ndiaye, Director of the Treaties Division at the OHCHR, described as a « devout Tijani, » on a pilgrimage to Fez—lines that speak volumes about Morocco’s African policy.
Each cable confirms what was already known about the disgraceful practices of the Moroccan state: buying off officials, funding election campaigns in third-party countries, nepotism, and lavishly entertaining the supporters of dictatorship.
Omar Hilale, who lacks both the power and the slightest idea on how to extract Morocco from the quagmire of the Western Sahara and the heavy burden of human rights abuses, has no strategy left but corruption. He knows all too well that corruption not only brings its participants closer together but also turns them into accomplices with unspeakable secrets. It makes them unmovable, which explains why so many corrupt figures remain close to the palace, irremovable and silent in the face of the regime’s abuses.
Omar Hilale, who lacks both the power and the slightest idea on how to extract Morocco from the quagmire of the Western Sahara and the heavy burden of human rights abuses, has no strategy left but corruption.
#Morocco #WesternSahara #OmarHilale #UN #Corruption #OHCHR #HCD -
المغرب: عندما أضاع عمر هلال المال المخصص لرشوة الأمم المتحدة
Tags: المغرب، عمر هلال، الأمم المتحدة، الصحراء الغربية، الفساد، جنيف، المفوضية السامية لحقوق الإنسان، المفوضية العليا للاجئين، الهاكر كريس كولمان.
23 ديسمبر 2015: دبلوماسي في البعثة المغربية لدى الأمم المتحدة يغادر صالات كبار الشخصيات لشركة « إير فرانس »، برفقة مضيفة، ليستقل رحلة إلى نيويورك. بينما يسقط هاتفان محمولان من حقيبته التي بقيت مفتوحة، يكتشف أن 20,000 يورو قد اختفت. يعود الدبلوماسي على نفس الطريق، آملًا في استعادة أمواله، لكن دون جدوى. يبلغ عن فقدان المال ويستقل الطائرة، بينما تبدأ شرطة الحدود تحقيقها.
تم التوصل إلى الجواب بفضل كاميرات المراقبة التي صورت موظفًا يلتقط المال من الأرض في أحد ممرات المطار. بالطبع، تحدثت أجهزة الأمن إلى الصحافة حول الحادثة لتجنب قيام موظفين آخرين بارتكاب نفس الخطأ.
وقد لقيت القصة الكثير من التعليقات عبر الإنترنت. البعض أبدوا دهشتهم من أن دبلوماسيًا يمكن أن « يتجول » بمبلغ 20,000 يورو، بينما تُلزم القوانين الفرنسية بالإعلان عن أي مبلغ يزيد عن 10,000 يورو عند الدخول أو الخروج من البلاد.
آخرون، بسخرية، تساءلوا عما إذا كان « الدبلوماسيون المغاربة لا يملكون بطاقات ائتمان؟ » ليضطروا إلى حمل مبالغ كبيرة في حقائبهم. فيما أدلى آخر بملاحظة لافتة جدًا قائلاً: « باستثناء عالم الإجرام، لا أعرف سببًا لحمل 20,000 يورو نقدًا ». وهو لم يكن بعيدًا عن الحقيقة، إذ أن هذا المال كان في طريقه إلى يد سفير المغرب لدى الأمم المتحدة، عمر هلال، وهو دبلوماسي أثبت براعته في فن الرشوة، خاصة مع موظفي الأمم المتحدة.
عندما كان يمثل بلاده في سويسرا، قام عمر هلال بتجنيد شخصيات بارزة في المؤسسات الأوروبية. في المفوضية السامية للأمم المتحدة لحقوق الإنسان، تمكن من استمالة مدير العمليات الميدانية، السويدي أندرس كومباس. هذه المعلومات أصبحت معروفة بفضل وثائق وزارة الخارجية المغربية التي كشف عنها الهاكر الفرنسي كريس كولمان.
يبدو أن كومباس، الذي كان هلال يسميه « صديقي » في ملاحظاته، كان على علاقة وثيقة جدًا بالسفير المغربي. كان يزوده بمعلومات سرية عن أنشطة الأمم المتحدة المتعلقة بقضية الصحراء الغربية، وتمكن من إحباط مشروع الأمم المتحدة لتوسيع صلاحيات بعثة « المينورسو » (بعثة الأمم المتحدة للاستفتاء في الصحراء الغربية) لتشمل الإبلاغ عن انتهاكات حقوق الإنسان.
شخصية أخرى كبيرة عملت لصالح هلال كان الباكستاني أثار سلطان خان، مدير مكتب أنطونيو غوتيريش، المفوض السامي للأمم المتحدة لشؤون اللاجئين.
العديد من الوثائق تكشف عن طريقة عمل ممثلنا الدائم لدى الأمم المتحدة، عمر هلال، والتي تتلخص في كلمتين: التملق والفساد. فعلى سبيل المثال، عندما كان يستعد للقاء نافانيثيم بيلاي، المفوضة السامية لحقوق الإنسان في الأمم المتحدة، في 15 مايو 2013، كتب مذكرة يُظهر فيها أن جدول أعماله مزدحم للغاية:
«وفي الوقت نفسه، ومن أجل تحييد أي تأثير سلبي داخل المفوضية السامية لحقوق الإنسان، التقيت لمدة ساعة بالتونسي فريج فنيش… ولضمان إغلاق الأمر تمامًا، طلبت من صديقه المقرب أن يطلب منه المساهمة بشكل إيجابي في تقليل تأثير هذا اللقاء.»
ما تبقى من الوثيقة يسير في نفس الاتجاه، حيث يشيد بـ »الاحترام الذي تكنه السيدة بيلاي للمغرب بشكل عام وللرؤية الشجاعة لجلالة الملك بشكل خاص ».
بعد هذا السرد الممل، الذي يبدو وكأنه مستخرج من وكالة الأنباء المغربية (MAP)، يمكننا أن نفهم الفقر الفكري الذي تحاول دبلوماسيتنا تعويضه من خلال الولائم والدعوات والفساد.
لكن الأخطر هو ما يأتي لاحقًا، عندما يشير السفير بشكل واضح إلى مسار الفساد لتوريط السيدة بيلاي ماليًا، بسبب التخفيضات الكبيرة في ميزانية المفوضية السامية لحقوق الإنسان…»، قبل أن يؤكد أن الأمر قد تم بالفعل، في مذكرة مؤرخة في 1 فبراير 2014، من خلال «مساهمة سخية تطوعية سنوية بمليون دولار، إلخ…».
تبرع يبدو أنه يبرر التصريح المدهش للمفوضة السامية بعد زيارتها للمغرب في مايو الماضي، حيث أشادت بشكل محرج بـ »التقدم الكبير الذي أحرزه البلد نحو حماية أفضل لحقوق الإنسان… »، قبل أن تعود وتقر بأنه « لا يزال هناك الكثير مما يجب عمله، لا سيما فيما يتعلق بحرية التعبير. »
وتدين وثائق أخرى رجلنا الذي تمت ترقيته منذ ذلك الحين إلى منصب الممثل الدائم للمغرب لدى الأمم المتحدة في نيويورك، منذ 14 أبريل 2014، بعد أن أمضى ست سنوات في جنيف كممثل للبعثة المغربية لدى الأمم المتحدة هناك، وهي ترقية تعزى إلى طبيعته كفساد بارع لا يخاف من المبالغ الهائلة التي يضخها المغرب في قضايا خاسرة، كما في دعوته الحارة لبكر والي نداي، مدير شعبة هيئات المعاهدات في المفوضية السامية لحقوق الإنسان، ووصفه بـ »المريد المخلص للطريقة التيجانية » لدعوته إلى الحج إلى فاس، وهي سطور تكشف الكثير عن السياسة الإفريقية للمغرب.
كل مذكرة تؤكد ما كنا نعلمه بالفعل عن ممارسات الدولة المغربية المخزية، مثل شراء الضمائر، وتمويل الحملات الانتخابية في بلدان أخرى، والمحسوبية، والدعوات الفاخرة لمؤيدي الديكتاتورية.
عمر هلال، الذي لا يملك القوة ولا حتى الفكرة الأولى للخروج بالمغرب من مأزق الصحراء الغربية والملف الثقيل لانتهاكات حقوق الإنسان، لم يعد لديه سوى الفساد كاستراتيجية. وهو يدرك أن الفساد، بينما يقرب الفاعلين فيه، يجعلهم متواطئين وحاملي أسرار غير قابلة للإفشاء، مما يجعلهم غير قابلين للإزاحة، وهذا ما يفسر لماذا لا يزال الكثير من الفاسدين يدورون في فلك القصر، غير متحركين وصامتين أمام تجاوزات النظام.
#المغرب #الصحراء_الغربية #عمر_هلال #الأمم_المتحدة #الفساد #المفوضية_السامية_لحقوق_الإنسان #HCD
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Le Maroc, terre de repli pour les soldats israéliens quittant Gaza
Etiquettes : Maroc, Palestine, Israël, Gaza, crimes de guerre, génocide,
Alors que les crimes de guerre israéliens à Gaza, en Cisjordanie et maintenant au Liban suscitent la réprobation internationale, le Maroc continuera-t-il à offrir une retraite luxueuse aux soldats de l’occupation, ou l’indignation publique croissante et les actions en justice forceront-elles le royaume à affronter son alliance controversée avec Tel-Aviv ?
Anis Raiss
Aujourd’hui, à l’extérieur de Gaza, les cris des enfants et les échos des vies brisées persistent dans l’esprit du soldat israélien Moshe Avichzer. Des éclaboussures de sang, qui refusent de s’estomper, tachent son uniforme militaire d’occupation et la poussière des quartiers rasés colle à sa peau.
La mission est accomplie : Gaza est en ruines, ses habitants sans eau, sans électricité et sans espoir. Aujourd’hui, le besoin de décompresser exige une nouvelle tâche.Mais où un soldat israélien comme Avichzer peut-il se détendre après avoir commis de telles atrocités ? La réponse est au Maroc, Marrakech pour être exact.
La prétendue « solidarité » du Maroc avec la Palestine
Depuis des années, le Maroc, sous la direction du roi Mohammed VI et de l’élite du Makhzen, se positionne publiquement comme un pays qui soutient la Palestine. En tant que chef du Comité Al-Qods , le roi fait régulièrement des déclarations symboliques, projetant une image de solidarité avec la cause palestinienne.Cependant, comme le suggère la théorie de la « vérité effective » de Machiavel, les véritables intentions ne se révèlent pas par les mots mais par les actes. La position du Maroc ne fait pas exception. Tout en défendant ouvertement la Palestine, et avant de renouer ses relations avec Tel-Aviv en 2020, le royaume a discrètement forgé des liens militaires et de renseignement secrets avec l’État d’occupation pendant des décennies.
Cela comprend des ventes d’armes, l’acquisition d’armes israéliennes telles que des drones kamikazes et l’utilisation du logiciel espion Pegasus – des outils de guerre qui contredisent les prétendus idéaux de justice et de solidarité du royaume. L’année dernière, cette relation a été mise en évidence lorsque André Azoulay, conseiller de longue date du roi Mohammed VI, s’est vu décerner la plus haute distinction non-citoyenne d’Israël.
Les échanges commerciaux avec Tel-Aviv n’ont fait que devenir plus prononcés et plus évidents depuis la signature des accords d’Abraham ; selon un rapport de The Cradle publié plus tôt cette année, le Maroc était l’un des principaux pays à majorité musulmane qui font des affaires avec Israël, avec des exportations vers Israël s’élevant à 17,92 millions de dollars en 2022.
« Nous sommes tous israéliens »
Le magnat des médias marocain Ahmed Charai ajoute une couche supplémentaire à cette contradiction. Le 7 octobre 2023, après le lancement de l’opération de résistance palestinienne Déluge Al-Asqa, Charai a écrit un article intitulé « Nous sommes tous des Israéliens » dans le Jerusalem Strategic Tribune , un article qui a laissé de nombreux Marocains abasourdis.
Ses propos ont été perçus comme une trahison, ralliant le Maroc aux forces mêmes qui détruisent la vie des Palestiniens. L’indignation publique a été immédiate, de nombreux Marocains dénonçant son article comme une tentative désespérée d’obtenir l’approbation d’Israël.
La tentative de Charai de remodeler l’identité marocaine pour l’aligner sur la cause sioniste a mis à rude épreuve la crédulité, laissant de nombreux citoyens se demander pourquoi leur identité nationale était détournée à des fins politiques.
Tandis qu’Avichzer se prélassait dans le luxe de Marrakech, profitant de son opulence, la façade de la solidarité du Maroc avec la Palestine commençait à s’effriter. Il devint évident que le Maroc, malgré ses postures publiques, est devenu un refuge pour les soldats d’occupation qui ont du sang sur les mains.
Des répercussions juridiques et l’indignation du public
Cependant, l’escapade marocaine d’Avichzer n’est pas passée inaperçue.En mai, le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a déclaré : « Il existe des motifs raisonnables de croire que des crimes de guerre ont été commis à Gaza », impliquant directement les soldats de l’occupation, dont Avichzer, dans des violations du droit international. Malgré cela, Avichzer a affiché son implication sur les réseaux sociaux, publiant des images de maisons incendiées et de quartiers palestiniens dévastés sans craindre de conséquences.
Le 14 septembre, les avocats marocains Bouchra al-Asmi, Salwa al-Majadli et Abdelssamad Taârji ont déposé une plainte contre Avichzer, l’accusant de génocide, de nettoyage ethnique et de torture à Gaza.
La plainte cite l’article 711-1 du Code de procédure pénale marocain, qui permet de poursuivre des Marocains ou des étrangers pour des crimes terroristes commis à l’étranger s’ils sont appréhendés dans le pays. Elle cite également l’ article 218-1 de la loi antiterroriste du Code pénal.
« La poursuite de ce criminel par le groupe s’inscrit dans le cadre de la défense des droits humains des Palestiniens », a déclaré l’avocate Najia al-Hadaji, soulignant le fondement moral de leur plainte. Asimi a qualifié la visite d’Avichzer de « provocation aux sentiments des Marocains ». Les avocats ont appuyé leur argumentation sur des images du profil Instagram d’Avichzer montrant « des meurtres, des brûlures et des tortures contre des Palestiniens ».
L’indignation populaire s’est accrue à Marrakech, l’activiste Imad al-Diouri ayant déclaré : « Le soldat israélien… réfléchira mille fois avant de revenir. » Youssef Abu al-Hassan, du Front marocain de soutien à la Palestine, a participé aux manifestations, soulignant la solidarité du peuple avec la Palestine.
Des décennies de collaboration secrète et de façades diplomatiques
L’affaire Avichzer a jeté un nouvel éclairage sur les relations de longue date entre le Maroc et Israël, une histoire bien plus complexe qu’il n’y paraît. Il y a plusieurs décennies, le Mossad israélien a facilité l’émigration des juifs marocains dans le cadre d’une opération baptisée « Yachin ».
Bien que cela puisse sembler être un effort humanitaire, il était en fait motivé par le profit : le roi Hassan II imposait des frais élevés à chaque émigrant, privilégiant le gain financier au détriment du bien-être de ses citoyens.
Cette relation s’est renforcée dans les années 1960, lorsque le Maroc a commencé à s’appuyer fortement sur les services de renseignements israéliens. Le Mossad a formé les services de sécurité marocains et a même contribué à la surveillance des opposants politiques. Le fait le plus révélateur est peut-être que le roi Hassan II a même permis au Mossad de mettre sur écoute un sommet de la Ligue arabe à Casablanca, fournissant ainsi à Israël des renseignements cruciaux qui ont contribué à sa victoire dans la guerre des Six Jours.
Redoubler d’efforts pour trahir
La profondeur de ces liens est commémorée en Israël, où des rues et des monuments portent le nom du roi Hassan II, symbole d’un lien qui va au-delà de la simple diplomatie. Cela soulève une question cruciale : la solidarité affichée du Maroc avec la Palestine n’est-elle qu’une façade diplomatique destinée à maintenir l’opinion publique tout en approfondissant les liens avec Israël ?
Une révélation plus récente et plus inquiétante vient de l’universitaire marocain Mohamed al-Batawi, qui affirme que des soldats marocains aident actuellement les forces israéliennes à Gaza, en s’infiltrant dans les tunnels du Hamas en tant que « rats des tunnels ». Si cela est vrai, cela impliquerait directement le Maroc dans les violations du droit humanitaire que la CPI a condamnées.
Alors que le tribunal délibère actuellement sur le cas d’Avichzer, tous les regards se tournent vers le roi Mohammed VI. Va-t-il respecter les principes de justice que son royaume prétend défendre, ou cet événement va-t-il révéler encore davantage les véritables alliances du Maroc ?
Sous la direction du monarque, le Maroc est confronté à un choix décisif, qui pourrait soit briser l’illusion, soit renforcer l’image d’une nation qui prône la justice. Le peuple marocain attend, espérant une décision fondée sur l’intégrité, et non sur le pouvoir.
Source : The Cradle.co, 19 SEPTEMBRE 2024#Maroc #Israël #Gaza #Palestine #crimes
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