• Quand Washington explique sa décision de fournir des armes au Maroc

    75. Mémorandum de conversation
    Alger, le 1er novembre 1979, 16h15–17h45

    SUJET : Résumé de la réunion du Dr Brzezinski avec le ministre des Affaires étrangères algérien Mohamed Benyahia (U)

    PARTICIPANTS

    Dr Zbigniew Brzezinski, Conseiller du président pour les affaires de sécurité nationale
    Ulric Haynes, Ambassadeur des États-Unis en Algérie
    Peter Constable, Sous-secrétaire d’État adjoint
    James Rentschler, membre du personnel du NSC
    M. Alec Toumayan, interprète
    Mohamed Benyahia, Ministre des Affaires étrangères algérien
    Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères
    Interprète

    Dans une discussion largement centrée sur le Moyen-Orient et le conflit du Sahara occidental, le Dr Zbigniew Brzezinski, Conseiller du président pour les affaires de sécurité nationale, a rencontré pendant 1h45 le ministre des Affaires étrangères algérien Mohamed Benyahia. (C)

    Le Dr Brzezinski a entamé la discussion en soulignant que le président, en l’envoyant en Algérie, souhaitait mettre en lumière l’importance de nos relations avec l’Algérie. Il lui avait demandé d’expliquer au ministre des Affaires étrangères et au président Bendjedid les points fondamentaux de la politique étrangère des États-Unis au Moyen-Orient, et plus spécifiquement de clarifier les raisons derrière la décision présidentielle de fournir des armes au Maroc. (C)

    En développant ces idées, le Dr Brzezinski a ajouté qu’il souhaitait résumer très brièvement quelques idées clés : Premièrement, le président et le gouvernement des États-Unis acceptent la réalité des changements fondamentaux dans le monde. Nous vivons une période marquée par une redistribution majeure du pouvoir politique, reflétant des changements qui, en un sens, ont commencé avec les coups de feu tirés en 1945 à Sétif.2 Nous avons vu la fin de l’ère eurocentrique et, tout en acceptant ce changement, nous insistons pour qu’il soit stable, constructif et conduise à des conditions à la fois pacifiques et équitables. Nous ne sommes pas intéressés à défendre le statu quo, mais en même temps, nous ne permettrons pas à d’autres puissances d’exploiter ces changements à leurs propres fins. Nous considérons le mouvement des non-alignés comme un élément constructif dans les affaires mondiales, et nous apprécions particulièrement le rôle important que joue l’Algérie dans ce contexte. (U)

    Passant spécifiquement au Moyen-Orient, le Dr Brzezinski a déclaré au ministre des Affaires étrangères que nous n’attendons ni approbation ni soutien de l’Algérie pour notre politique au Moyen-Orient ; cependant, nous aimerions que l’Algérie comprenne cette politique. L’administration du président, a-t-il noté, est la première administration démocrate à œuvrer pour la paix au Moyen-Orient sur une base autre que les positions maximalistes israéliennes. Nous ne soutenons pas un accord séparé entre Israël et l’Égypte ; nous voulons plutôt utiliser ces accords comme un catalyseur menant à un règlement plus large. Nous essayerons, dans la prochaine phase des négociations, de progresser vers l’autonomie palestinienne. Nous espérons impliquer directement certains Palestiniens modérés dans ce processus. Nous espérons que des arrangements transitoires émergeront, qui modifieront avec le temps les attentes israéliennes et palestiniennes, et conduiront à la reconnaissance éventuelle du droit d’Israël à exister. Notre politique est basée sur le principe que les Palestiniens ont le droit de participer à la détermination de leur propre avenir. Nous prévoyons que ce processus avancera, avec pour résultat la restitution de territoires et l’autonomie gouvernementale pour les Arabes en général et les Palestiniens en particulier. Nous reconnaissons et respectons la renaissance arabe et considérons qu’il est dans l’intérêt des États-Unis d’entretenir des relations amicales avec autant de pays arabes que possible. Dans ce cadre, nous souhaitons de meilleures relations avec l’Irak et la Libye. (U)

    Concernant le Maroc, le Dr Brzezinski a souligné que notre décision en matière d’armement était basée sur trois éléments : premièrement, la solution au conflit du Sahara occidental devrait être politique et non militaire ; deuxièmement, nous ne soutenons pas le Maroc pour lui permettre de rechercher une solution militaire, mais pour l’encourager, sur la base de la stabilité et de la confiance, à rechercher un règlement politique ; troisièmement, nous pensons qu’il est important que nos amis sachent qu’ils peuvent compter sur les États-Unis et que ces derniers ne permettront pas que des solutions militaires leur soient imposées. (U)

    Le Dr Brzezinski a ajouté que nous ne cherchons pas à jouer le rôle de médiateur dans ce conflit — aucune des parties ne nous a demandé d’être médiateur et nous ne nous portons pas volontaires — mais nous utiliserons l’influence dont nous disposons pour inciter les parties à rechercher une solution politique. La région d’Afrique du Nord a un potentiel énorme ; ses ressources sont telles qu’elle pourrait facilement devenir un nouveau Ruhr. Nous sommes convaincus que ni l’Algérie ni le Maroc ne souhaitent une guerre, et nous faisons donc tout notre possible pour promouvoir une résolution pacifique du conflit. (C)

    Le Dr Brzezinski a poursuivi en notant que nous considérons l’Algérie comme un acteur important, tant au niveau régional qu’international. L’Algérie jouit d’une grande considération dans le mouvement des non-alignés et dans la communauté internationale. La lutte pour l’indépendance de l’Algérie lui confère un prestige, tout comme [Page 194]le rôle joué par la religion dans la vie nationale algérienne et le fait qu’en matière internationale, l’Algérie parle en son propre nom. Nous sommes encouragés par nos relations économiques croissantes et croyons que le moment est venu pour des contacts plus fréquents entre nos deux pays sur les affaires politiques. (C)

    Le Dr Brzezinski a conclu sa présentation en notant que, bien qu’il ne s’attendait pas à ce que nos deux gouvernements soient d’accord sur tout, il ne pensait pas que nous ayons des conflits fondamentaux. Nous sommes tous deux d’accord sur la nécessité de maintenir les présences militaires étrangères et les pressions idéologiques hors d’Afrique. Nous respectons les principes religieux et le désir naturel des peuples de participer à l’organisation de leur avenir. Nous sommes tous deux conscients de la redistribution progressive du pouvoir politique qui se produit et qui affectera les événements jusqu’à la fin de ce siècle et au-delà. Sur toutes ces questions, il y a suffisamment de terrain d’entente pour que nous puissions parler sérieusement l’un à l’autre. (U)

    En réponse, et avant de faire sa propre présentation, le ministre des Affaires étrangères Benyahia a demandé pourquoi le Dr Brzezinski n’avait pas mentionné les mots « OLP » ou « État palestinien » dans ses remarques concernant le Moyen-Orient. Le Dr Brzezinski a répondu qu’il avait souhaité insister sur les principes fondamentaux de notre politique plutôt que sur des solutions spécifiques. (C)

    Le ministre des Affaires étrangères Benyahia a poursuivi en notant que l’Algérie appréciait beaucoup le geste du président d’envoyer le Dr Brzezinski en Algérie pour le 25e anniversaire de la Révolution algérienne. Les contacts entre nos deux pays n’ont pas été fréquents, ce que l’Algérie ne considère pas comme une bonne chose. En ce qui concerne le développement d’un dialogue, nous sommes d’accord et nous voulons que ce dialogue soit ouvert et permanent. En ce qui concerne les affaires internationales, le ministre des Affaires étrangères Benyahia a souligné que l’Algérie avait acquis son indépendance par la souffrance et la lutte. En conséquence, un fondement fondamental de la politique algérienne est son soutien à l’indépendance nationale. L’Algérie est extrêmement sensible à la lutte des autres pour l’autodétermination, et elle s’est parfois opposée à ses propres intérêts en affirmant ce principe (lorsque le Dr Brzezinski a demandé des exemples spécifiques, Benyahia a cité la rupture des relations de l’Algérie avec les États-Unis, le Royaume-Uni et la RFA concernant le Moyen-Orient — des décisions qui ont pénalisé un pays en développement comme l’Algérie d’un point de vue économique). (C)

    Concernant la question palestinienne au Moyen-Orient, le ministre des Affaires étrangères Benyahia a déclaré que l’Algérie la considérait de la même manière qu’elle considérait la Rhodésie, la Namibie et les anciennes colonies africaines portugaises. Les peuples doivent avoir le droit à l’indépendance ; l’existence du peuple palestinien dans les négociations ne peut être envisagée qu’avec ceux qui représentent et poursuivent seuls la lutte de ce peuple. L’histoire montre sans exception que ce sont eux qui expriment valablement les intérêts du peuple, un point qui s’applique également au conflit saharien. [Page 195] Le ministre des Affaires étrangères a indiqué qu’il ne souhaitait pas utiliser des adjectifs trop extrêmes, mais le moins qu’il puisse dire de notre politique au Moyen-Orient était qu’elle était « irréaliste. » Tout processus visant implicitement ou explicitement à éliminer l’OLP mènera inévitablement à une confrontation à grande échelle au Moyen-Orient. (C)

    S’exprimant plus longuement sur le conflit du Sahara occidental, le ministre des Affaires étrangères Benyahia a déclaré qu’il ne souhaitait pas engager une discussion qui mettrait en question l’amitié d’un peuple envers un autre. Cependant, s’il devait reformuler la position du Dr Brzezinski, il semblerait que les États-Unis soient contre l’autodétermination des peuples qui sont opposés par des amis des États-Unis. Les faits fondamentaux de la situation au Sahara occidental sont que le Maroc, par la force des armes, occupe maintenant un territoire auparavant détenu par l’Espagne et que les populations qui y vivent veulent leur indépendance. Ces faits ont conduit à une lutte de décolonisation. Soit on est pour l’autodétermination, contre elle, soit neutre dans cette lutte. Chacune de ces positions dicte certaines actions. Cependant, une chose est claire, on ne peut pas prétendre être neutre tout en fournissant à l’une des parties au conflit les moyens de répression militaire. (C)

    Développant davantage ses points, le ministre des Affaires étrangères s’est demandé où le Maroc pensait vraiment que ses frontières étaient situées, avant de faire allusion aux revendications du Maroc allant jusqu’à Tombouctou. Benyahia a déclaré qu’il ne voulait pas établir de comparaison avec Israël, ajoutant que le Maroc était l’un des rares États au monde à vouloir des « frontières élastiques. » Le conflit du Sahara concerne le droit d’un peuple colonisé à l’autodétermination, quelque chose qui n’est pas « négociable. » La situation n’est pas similaire à celle de la lutte de libération algérienne où les Algériens avaient quelque chose à négocier avec les Français ; c’est-à-dire les droits des citoyens français restant en Algérie et les intérêts commerciaux des entreprises françaises en Algérie. Les difficultés que le Maroc rencontre au Sahara ne sont pas dues à un manque d’équipement militaire. Elles sont dues à un manque de justification morale. Des armes supplémentaires pour le Maroc ne changeront rien à la situation. En somme, a déclaré Benyahia, l’Algérie ne trouve pas convaincante la logique américaine concernant sa politique de fourniture d’armes. Renforcer le Maroc pour négocier signifierait des négociations au détriment du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, un point qui a conduit Benyahia à commenter la question des relations bilatérales. Il a souligné que l’Algérie était prête à discuter de la paix, mais qu’elle continue de refuser deux choses : (1) l’idée que le conflit du Sahara occidental puisse être considéré comme une affaire bilatérale entre le Maroc et l’Algérie ; (2) que l’Algérie puisse être l’intermédiaire pour discuter de l’avenir du peuple sahraoui avec des tiers. Depuis l’apparition des premiers mouvements de libération, le gouvernement des États-Unis a tendance à attribuer des motifs communistes à ces mouvements. Une telle interprétation est digne de « bandes dessinées. » Notre Chargé à Washington rapporte qu’un de vos collaborateurs lui a dit que le gouvernement américain était au courant de l’existence d’un accord [Page 196] entre la Libye et l’Algérie pour utiliser les Touaregs du Mali et du Niger afin de déstabiliser leurs gouvernements respectifs. Cette allégation nous a conduits à consulter les gouvernements de ces deux pays pour voir s’ils croyaient à une telle allégation. Avant de se faire une idée, le ministre des Affaires étrangères a exhorté le gouvernement américain à contacter les gouvernements prétendument menacés. La politique de l’Algérie, a-t-il dit, n’est pas de s’immiscer dans les affaires de ses voisins ; le seul problème que l’Algérie a avec le Maroc est basé sur la politique d’expansion de ce pays. (C)

    Sur le sujet des relations américano-algériennes, Benyahia a convenu avec le Dr Brzezinski que depuis l’indépendance de l’Algérie, il n’y a pas eu de désaccords directs entre nous. Les liens économiques se sont développés à un tel point que les États-Unis sont désormais le premier partenaire économique de l’Algérie, la France occupant la troisième place. L’Algérie aimerait développer encore davantage ces liens. Cependant, l’Algérie ne veut pas que les États-Unis deviennent un facteur de déstabilisation dans la région. Benyahia a souligné dans ce contexte que l’initiative américaine de fourniture d’armes cause à l’Algérie un énorme trouble et une grande inquiétude. Il a comparé la politique américaine à la situation d’un homme d’affaires qui investit dans une entreprise en faillite, car l’Algérie est convaincue que des armes pour le Maroc, quelle qu’en soit la quantité, ne peuvent pas apporter de stabilité, surtout pour le Maroc lui-même. Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que pour que les relations américano-algériennes restent excellentes, le gouvernement américain ne doit pas contribuer à la déstabilisation dans la région. Le gouvernement américain investit dans un « régime pourri » au Maroc et, par conséquent, les armes américaines ne stabiliseront ni la région ni ne vaincront le Polisario. Se référant à l’expérience de l’histoire récente, le ministre des Affaires étrangères a souligné que chaque fois qu’une puissance a tenté d’arrêter le processus d’autodétermination, cette puissance elle-même est devenue déstabilisée. Il a cité, comme exemples, les cas de la France par rapport à l’Algérie et du Portugal par rapport à la décolonisation de ses possessions africaines. (C)

    Benyahia a souligné que la chute du roi Hassan n’était pas dans l’intérêt de l’Algérie ; l’Algérie connaît le roi, mais ne sait pas ce qui pourrait suivre. Cela pourrait être encore plus expansionniste. (C)

    En conclusion, le ministre des Affaires étrangères Benyahia a déclaré qu’il était d’accord sur la nécessité de développer nos relations. Il a également approuvé les points soulevés par le Dr Brzezinski concernant un nouvel ordre économique et la redistribution du pouvoir politique. Plus nous discuterons de ces problèmes, a-t-il dit, mieux nous nous comprendrons. (U)

    Le Dr Brzezinski a remercié le ministre des Affaires étrangères pour un exposé très éclairant et impressionnant et a exprimé son appréciation pour la franchise avec laquelle il a été présenté. Il a déclaré qu’il semblait juste de conclure qu’il y avait deux questions qui, bien que non centrales dans nos relations, étaient néanmoins importantes et sur lesquelles nous n’étions pas d’accord : la question palestinienne et le Maroc. Il souhaitait faire une brève observation sur chacune de ces deux questions. (C)

    [Page 197]

    Sur la Palestine, le Dr Brzezinski a remis en question l’analogie du ministre des Affaires étrangères entre l’OLP et l’expérience révolutionnaire de l’Algérie. Il a reconnu l’importance de reconnaître les principaux combattants, ajoutant que, bien qu’il soit vrai que le FLN était le principal combattant pendant la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, le fait est que les principaux combattants au Moyen-Orient n’ont pas été l’OLP mais plutôt l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. Le Dr Brzezinski a souligné qu’il n’ignorait pas l’importance de l’OLP, mais qu’il ne pensait pas que son expérience soit comparable à celle du FLN. En effet, a noté le Dr Brzezinski, il a souvent déclaré que si l’OLP combattait comme le FLN, Israël serait en grande difficulté. (C)

    Une deuxième différence importante entre l’OLP et le FLN, a poursuivi le Dr Brzezinski, est que dans tous les documents de ce dernier, il y avait une volonté de signer un traité avec la France à condition que la France reconnaisse les droits algériens. L’OLP, en revanche, n’accepte pas une plateforme internationalement acceptable pour un cadre de paix au Moyen-Orient, incarné dans les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU. Le Dr Brzezinski a ajouté qu’il faisait cette observation non pour des raisons polémiques, mais parce que, à moins que certaines distinctions ne soient clairement établies, les analogies historiques peuvent être sérieusement trompeuses. Nous n’excluons pas le rôle de l’OLP—il y a un processus de changement, et dans ce processus, il y aura une plus grande reconnaissance des droits des Palestiniens. La démission de Dayan et le discours d’Abba Eban en sont des indicateurs au sein même d’Israël. (C)

    [Page 198]

    Sur le Maroc, le Dr Brzezinski a réaffirmé que nous n’aidons pas le Maroc à imposer sa position maximaliste. Cependant, nous sommes préoccupés par une éventuelle perturbation de la vie politique au Maroc et par l’effondrement possible du roi. Le problème est que la perception par le Maroc du Sahara occidental est complètement différente de celle de l’Algérie. Le Maroc, et même la Tunisie, affirment que l’Algérie est la puissance dynamique et expansionniste dans la région. (C)

    Le Dr Brzezinski a ensuite souligné la nécessité de prendre en compte les perceptions subjectives, car elles motivent les gens, aussi ridicules qu’elles puissent paraître aux autres. Pour notre part, nous utiliserons notre influence pour promouvoir une solution politique. Certains de nos amis communs feront de même. Ce que nous ne pouvons pas permettre, c’est qu’une situation se développe où un côté reçoit une aide massive de l’extérieur tandis que l’autre devient progressivement isolé et contraint d’accepter une solution imposée. C’est cette considération qui nous a amenés à entreprendre des discussions avec le Maroc et d’autres. Nous n’avons pas de motifs cachés. Nous ne cherchons pas par subterfuge à aider le Maroc à prévaloir militairement. Enfin, a conclu le Dr Brzezinski, nous ne pensons pas devoir choisir entre notre amitié avec le Maroc et nos relations croissantes et amicales avec l’Algérie. Beaucoup de choses qu’il a dites, a-t-il ajouté, le ministre des Affaires étrangères les désapprouvera ou les rejettera. Mais les Marocains aussi. L’important est de rechercher un accommodement politique. (C)

    Le ministre des Affaires étrangères a souligné que le roi marocain parle du « droit de poursuite » en Algérie. Il a estimé nécessaire de signaler que si le Maroc recourt un jour à la poursuite, alors il y aura un conflit plus large. Il a poursuivi en demandant au Dr Brzezinski ce que pense le gouvernement américain de la résolution sur le Sahara adoptée lors du sommet de l’OUA en juillet dernier, appelant à un référendum au Sahara occidental pour permettre à ses habitants d’exprimer leur désir d’être libres ou de faire partie du Maroc. L’Algérie, a-t-il ajouté, adhère rigoureusement à ces principes de la Charte de l’OUA appelant au respect des droits des peuples du continent et des frontières nationales. Il a dit en plaisantant au Dr Brzezinski que ce dernier « insultait » le Maroc en disant que le Polisario disposait d’une énorme puissance militaire tandis que le Maroc avait des moyens insuffisants. Le ministre a suggéré que le gouvernement américain envoie une mission du Département d’État visiter le Polisario sur place pour constater la quantité d’armes américaines saisies intactes sur des Marocains en fuite.

    Avec le temps pressant avant le prochain rendez-vous du Dr Brzezinski avec le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères iraniens, le ministre a indiqué que les allégations concernant les craintes tunisiennes d’une domination algérienne lui semblaient incroyables. (C)

    Le Dr Brzezinski a pris congé en réaffirmant sa conviction qu’aucun conflit fondamental ne divise les États-Unis et l’Algérie. Il a chaleureusement remercié le ministre pour ses vues utiles ; ce dernier a répondu de manière similaire et a déclaré qu’il prenait des dispositions pour que le Dr Brzezinski rencontre le président Bendjedid le lendemain. (U)

    1. Source : Bibliothèque Carter, National Security Affairs, Brzezinski Material, Subject File, Box 34, Memcons : Brzezinski : 9-12/79. Confidentiel. La réunion a eu lieu à l’hôtel Aurassi.
    Le 8 mai 1945, la police française tire sur des Algériens qui protestent contre le régime colonial dans la ville de Sétif.

    2. Le ministre israélien des affaires étrangères, Moshe Dayan, démissionne le 21 octobre en raison de divergences avec Menachem Begin concernant l’autonomie palestinienne et la Cisjordanie. Le discours d’Abba Eban n’est pas identifié.

    3. Voir note de bas de page 4, document 45.

    Source : Département d’Etat

    #États-Unis #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #Police

  • When USA explains its decision to supply arms to Morocco

    75. Memorandum of Conversation1

    Algiers, November 1, 1979, 4:15–5:45 p.m.

    SUBJECT : Summary of Dr. Brzezinski’s Meeting with Algerian Foreign Minister Mohamed Benyahia (U)

    PARTICIPANTS
    Dr. Zbigniew Brzezinski, Assistant to the President for National Security Affairs
    Ulric Haynes, US Ambassador to Algeria
    Peter Constable, Deputy Assistant Secretary of State
    James Rentschler, NSC Staff Member
    Mr. Alec Toumayan, Interpreter
    Mohamed Benyahia, Algerian Foreign Minister
    Secretary General of the Foreign Ministry
    Interpreter

    In a discussion confined largely to the Middle East and the Western Saharan conflict Dr. Zbigniew Brzezinski, Assistant to the President for National Security Affairs, met for 1¾ hours with Algerian Foreign Minister Mohamed Benyahia. (C)

    Dr. Brzezinski led off the discussion by noting that the President, by sending him to Algeria, wanted to outline the importance of our relations with Algeria; he had asked Dr. Brzezinski to explain to the Foreign Minister and President Bendjedid the basic points of United States foreign policy in the Middle East; and more specifically to outline the reasons underlying the President’s arms supply decision on Morocco. (C)

    In developing these views, Dr. Brzezinski added that he wished to summarize very briefly a number of key ideas: First, the President and the United States Government accept the reality of fundamental change in the world. We live in a period marked by a major redistribution of political power, reflecting changes which in a sense started with the shots fired in 1945 at Setif.2 We have seen the end of the Eurocentric era, and while we accept this change, we insist that it be stable, constructive, and lead to conditions which are both peaceful and equitable. We are not interested in defending the status quo, but at the same time we will not permit other powers to exploit changes for their own ends. We view the non-aligned movement as a constructive element in world [Page 193]affairs and we especially appreciate the important role which Algeria plays in that context. (U)

    Turning specifically to the Middle East, Dr. Brzezinski told the Foreign Minister that we expect neither Algerian approval nor support for our Middle East policy; we would, however, like Algeria to understand that policy. The President’s Administration, he noted, is the first Democratic Administration to work for peace in the Middle East on a basis other than maximalist Israeli positions. We are not supporting a separate Israeli-Egyptian agreement; rather we want to use the Israeli-Egyptian agreements as a catalyst leading to a larger settlement. We will try, in the next phase of negotiations, to move toward Palestinian autonomy. We hope to draw some moderate Palestinians directly into this process. We hope transitional arrangements will emerge which will, in time, modify both Israeli and Palestinian expectations, out of which will come eventual recognition of Israel’s right to exist. Our policy is based on the premise that Palestinians have the right to participate in the shaping of their own future. We expect this process to move forward, with the result that there will be both restoration of territories and self-government—for Arabs in general and for the Palestinians in particular. We recognize and respect the Arab renaissance and consider it in the United States interest to have friendly relations with as many Arab countries as possible. In this connection we want better relations with Iraq and Libya. (U)

    Concerning Morocco, Dr. Brzezinski stressed that the arms decision we took was based on three things: first, the solution to the Western Saharan conflict should be political not military; second, we are not supporting Morocco in order to enable it to seek a military solution; rather we want to encourage Morocco, on the basis of stability and confidence, to seek a political settlement; third, we think it important that our friends know they can count on the United States and that the United States will not let military solutions be imposed upon them. (U)

    Dr. Brzezinski added that we are not seeking to mediate this conflict—none of the parties have asked us to be a mediator and we are not volunteering—but we will be using whatever influence we have to urge others to join us in encouraging the parties to look for a political solution. The North African region has enormous potential; its resources are such that it could easily become a new Ruhr. We are confident that neither Algeria nor Morocco wants a war, and we are thus doing what we can to help promote a peaceful resolution of the conflict. (C)

    Dr. Brzezinski went on to note that we consider Algeria an important actor, both regionally and internationally. Algeria has high standing in the non-aligned movement and in the international community. Algeria’s struggle for independence confers prestige upon it, as does [Page 194]the role played by religion in Algerian national life and the fact that in international affairs Algeria speaks for itself. We are encouraged by our growing economic relations and believe that the time has come for more frequent contacts between our two countries in political affairs. (C)

    Dr. Brzezinski concluded his presentation by noting that, while he didn’t expect our two governments to agree on everything, he didn’t think we have any fundamental conflicts. We both agree on the need to keep foreign military presence and ideological pressures out of Africa. We respect religious principles and the natural desire of people to participate in organizing their futures. We are both conscious of the gradual redistribution of political power taking place which will affect events until the end of this century and beyond. On all of these issues there is enough common ground to enable us to speak seriously to one another. (U)

    In response, and before delivering his own presentation, Foreign Minister Benyahia asked why Dr. Brzezinski had not mentioned the words “PLO” or “Palestinian State” in his remarks concerning the Middle East. Dr. Brzezinski replied that he had wished to stress the basic tenets of our policy rather than specify solutions. (C)

    Foreign Minister Benyahia went on to note that Algeria is very appreciative of the President’s gesture in sending Dr. Brzezinski to Algeria for the 25th Anniversary observance of the Algerian Revolution. Contacts between our two countries have not been frequent, which Algeria does not consider a good thing. So far as developing a dialogue is concerned, we are in agreement and we want this dialogue to be open and permanent. So far as international affairs are concerned, Foreign Minister Benyahia stressed that Algeria had acquired its independence through suffering and struggle. Accordingly, a fundamental basis of Algerian policy is its support for national independence. Algeria is excessively sensitive to the struggle of others for self-determination, and sometimes has gone against its own interest in asserting this principle (when Dr. Brzezinski asked for specific examples, Benyahia cited Algeria’s severance of relations with the US, UK, and the FRG over the Middle East—moves which hurt a developing country like Algeria from an economic point of view). (C)

    Concerning the Palestinian question in the Middle East, Foreign Minister Benyahia said that Algeria saw this in the same way that it saw Rhodesia, Namibia and the former Portuguese African colonies. People must have the right to independence; the Palestinian people’s existence in negotiations can only be undertaken with those who represent and carry on alone the struggle of the people. History without exception shows that those are the only ones who validly express the people’s interest, a point which also applies to the Saharan conflict. [Page 195]The Foreign Minister said he did not want to employ adjectives that are too extreme, but the least he could say about our policy in the Middle East was that it was “unrealistic.” Any process which implicitly or explicitly aimed at eliminating the PLO will inevitably lead to a large-scale confrontation in the Middle East. (C)

    Speaking at much greater length on the Western Saharan conflict, Foreign Minister Benyahia said he did not wish to get into a discussion which would question the friendship of one people against another people. However, if he were to rephrase Dr. Brzezinski’s position it would seem that the US is against the self-determination of people who are opposed by friends of the US. The basic facts of the Western Saharan situation are that Morocco, by force of arms, now occupies a territory previously held by the Spanish and that the people living there want their independence. These facts have led to a decolonization struggle. Either one is for self-determination, against it or neutral in this struggle. Each of these positions dictates certain actions. However, one thing is clear, you cannot claim neutrality while supplying one of the parties to the conflict the means of military repression. (C)

    Developing further his points, the Foreign Minister wondered where Morocco really thought its borders were located and then alluded to the claims Morocco made as far as Timbuktu. Benyahia said he did not want to make a comparison with Israel, adding Morocco was one of the rare states in the world that wanted to have “elastic frontiers.” The Sahara conflict is one involving the right of a colonial people to self-determination, something that is not “negotiable.” The situation is not similar to that of the Algerian liberation struggle where the Algerians had something to negotiate over with the French; i.e., rights of French citizens remaining in Algeria and the commercial interests of French companies in Algeria. The difficulties that Morocco is having in the Sahara are not due to a lack of military equipment. They are due to a lack of moral justification. Additional arms to Morocco will not change the situation at all. In sum, said Benyahia, Algeria did not find American rationale for its supply policy convincing. Reinforcing Morocco to negotiate would mean negotiations at the expense of the Saharan people’s right of self-determination, a point which led Benyahia to comment on the question of bilateral relations. He stressed that Algeria was ready to discuss peace, but it continues to refuse two things: (1) the idea that the Western Saharan conflict could be considered a bilateral affair between Morocco and Algeria; (2) that Algeria can be the agent to discuss the future of the Saharan people with third parties. Since the existence of the first liberation movements, the USG has tended to attribute communist motives to them. Such an interpretation is worthy of “cartoons.” Our Charge in Washington reports that one of your staff told him that the USG knew of the existence of an accord [Page 196]between Libya and Algeria to use the Tuareg Tribesmen of Mali and Niger to destabilize their respective governments. This allegation prompted us to call on the governments of those two countries to see whether they believed such an allegation. Before making up its mind, the Foreign Minister urged the USG to contact the allegedly threatened governments. Algeria’s policy, he said, is not to meddle in the affairs of its neighbors; the only problem Algeria has with Morocco is based on that country’s policy of expansionism. (C)

    On the subject of US-Algerian relations, Benyahia agreed with Dr. Brzezinski that since Algeria’s independence there have been no direct issues of disagreement between us. Economic ties have grown to such a state that the US is now Algeria’s number one economic partner, with France in third place. Algeria would like to expand those ties even more. At the same time, however, Algeria does not want the US to become a factor of destabilization in the region. Benyahia emphasized in this context that the American arms supply initiative causes Algeria enormous disquiet and concern. He likened US policy to the plight of a businessman who invests in a bankrupted business, since Algeria is convinced that arms to Morocco, no matter in what quantity, cannot bring stability, expecially for Morocco itself. The Foreign Minister said that for US-Algerian relations to remain excellent, the USG must not contribute to destabilization in the region. The USG is investing in a “rotten regime” in Morocco and, therefore, US arms will neither stabilize the region nor defeat the Polisario. Referring to the experience of recent history, the Foreign Minister pointed out that each time a power attempted to stop the process of self-determination, that power itself became destabilized. He cited, as examples, the cases of France with respect to Algeria and Portugal with respect to the decolonization of its African possessions. (C)

    Benyahia stressed that the fall of King Hassan was not in Algeria’s interest; Algeria knows the King, but doesn’t know what might follow him. It could be even more expansionist. (C)

    In conclusion, Foreign Minister Benyahia said he was in agreement with a need to develop our relations. He agreed too with Dr. Brzezinski’s points concerning a new economic order and the redistribution of political power. The more we discuss these problems, he said the better we will understand each other. (U)

    Dr. Brzezinski thanked the Foreign Minister for a very enlightening and very impressive expose and expressed appreciation for the frankness with which it was delivered. He said that he felt it was fair to conclude that there were two issues which, while not central to our relations, were nevertheless important and on which we do not agree: the Palestinian question and Morocco. He wished to make a brief observation on each of these two issues. (C)

    [Page 197]

    On Palestine, Dr. Brzezinski questioned the Foreign Minister’s analogy between the PLO and Algeria’s own revolutionary experience. He agreed on the importance of recognizing the principal combatants; adding while it was true that the FLN was the principal combatant during Algeria’s independence struggle, the fact is that the principal combatants in the Middle East have not been the PLO but rather Egypt, Jordan and Syria. Dr. Brzezinski stressed that he did not ignore the importance of the PLO but he did not feel that its experience was comparable to that of the FLN. Indeed, Dr. Brzezinski noted, he has often said that if the PLO ever fought like the FLN, Israel would be in serious difficulty. (C)

    A seond important difference between the PLO and the FLN, Dr. Brzezinski continued, is that in all the latter’s documents there was a readiness to sign a treaty with France provided France recognized Algerian rights. The PLO on the other hand does not accept an internationally acceptable platform for a Middle East framework of peace, embodied in UNSC Resolutions 242 and 338. Dr. Brzezinski added that he made this observation not for polemical reasons but because unless certain distinctions were made clear, historic analogies can be seriously misleading. We do not exclude the role of the PLO—there is a process of change, and in this process there will be greater recognition of Palestinian rights. The resignation of Dayan and Abba Eban’s speech are indicators of that recognition within Israel itself.3 In response to the Foreign Minister’s contentions that we are pursuing an erroneous policy, Dr. Brzezinski said he felt obliged to point out that Arab policy in all the years past did not recover a single inch of Arab territory held by Israel. US policy is bringing that restoration about, and once the Sinai is restored, along with autonomy in Gaza and the West Bank, the stage will be set for further progress—and that is the reason why extremist elements in Israel oppose this because they see where it is leading. (C)

    On Morocco, Dr. Brzezinski reemphasized that we are not assisting Morocco to impose its maximalist position. We are, however, worried by potential disruption in Morocco’s political life and the possible collapse of the King. The problem is that Morocco’s perception of the Western Sahara is completely different from Algeria’s. Morocco, and even Tunisia, say Algeria is the dynamic and expansionist power in the area. (C)

    Dr. Brzezinski went on to stress the need for dealing with subjective perceptions because they motivate people no matter how ridiculous [Page 198]the perceptions might seem to others. For our part, we will be using our leverage to promote a political solution. Some of our common friends will do the same. What we cannot permit is a situation to develop where one side gets massive outside assistance while the other becomes progressively isolated and forced to accept an imposed solution. It is this consideration which has led us to undertake talks with Morocco and others. We have no hidden motives. We are not trying by subterfuge to help Morocco prevail in a military sense. Finally, Dr. Brzezinski concluded, we don’t feel we have to choose between our friendship with Morocco and our growing relations and friendship with Algeria. Many of the things he has said, he added, the Foreign Minister will disagree with or reject. But so will the Moroccans. The important thing is to seek a political accommodation. (C)

    The Foreign Minister pointed out that the Moroccan King speaks of the “right of hot pursuit” into Algeria. He felt it necessary to point out that if Morocco ever resorts to hot pursuit, then there will be a broader conflict. He continued by asking Dr. Brzezinski what the USG thinks of the Sahara resolution adopted at the OAU summit last July calling for a referendum in the Western Sahara to allow its inhabitants to express their desire to either be free or to be a part of Morocco.4 Algeria, he added, rigidly adheres to those principles of the OAU Charter calling for the respect of the rights of the people of the continent and for national borders. He chucklingly told Dr. Brzezinski that the latter was “insulting” Morocco when he said that the Polisario has enormous military might while Morocco has inadequate means. The Foreign Minister suggested that the USG send a State Department mission to visit the Polisario on the spot to see the amount of US arms seized intact from fleeing Moroccans. With time running out before Dr. Brzezinski’s next appointment with the Iranian Prime Minister and Foreign Minister, the Foreign Minister indicated that allegations of Tunisian fears of Algerian domination seemed to him incredible. (C)

    Dr. Brzezinski took his leave in reemphasizing his belief that no fundamental conflicts divide the US and Algeria. He warmly thanked the Foreign Minister for his helpful views; the latter responded in kind and said he was making arrangements to insure that Dr. Brzezinski would meet with President Bendjedid the following day. (U)

    Source: Carter Library, National Security Affairs, Brzezinski Material, Subject File, Box 34, Memcons: Brzezinski: 9–12/79. Confidential. The meeting took place in the Hotel Aurassi.↩

    On May 8, 1945, French police fired on Algerians protesting colonial rule in the town of Sétif.↩

    Israeli Foreign Minister Moshe Dayan resigned on October 21 over differences with Menachem Begin regarding Palestinian autonomy and the West Bank. Abba Eban’s speech is not further identified.↩

    See footnote 4, Document 45.↩

    Source : State Department

    #USA #Morocco #Algeria #WesternSahara #Polisario

  • MAROCGATE : Le Makhzen au banc des accusés

    Révélée il y a un peu plus de deux ans, en décembre 2022, l’affaire connue sous le nom de Marocgate, qui désigne un réseau de corruption impliquant des eurodéputés «achetés» par le Makhzen, connaît, ces jours-ci, un nouveau rebondissement.

    Pour rappel, au centre du Marocgate, il y a la volonté du Makhzen d’empêcher tout vote du Parlement européen favorable au Sahara occidental. Dans ce but, le Maroc a recouru à des pots-de-vin pour corrompre des eurodéputés et des responsables au sein du Parlement européen en vue de passer sous silence, d’une part, l’exploitation des richesses du Sahara occidental et, d’autre part, les violations des droits humains tant au Maroc qu’au Sahara occidental.

    Selon le site la Libre.be, citant le quotidien bruxellois Le Soir, des intellectuels et journalistes marocains viennent de décider de poursuivre devant la justice belge le régime marocain pour avoir soudoyé des eurodéputés, dans le but de faire passer sous silence les violations des droits humains au Maroc et dans les territoires sahraouis occupés.

    Selon le média belge, l’opposant Ali Reda Ziane, fils de l’ex-ministre et célèbre avocat marocain, Mohammed Ziane, des journalistes Omar Radi, Soulaimane Raissoumi et Hicham Mansouri, ainsi que le militant des droits de l’Homme, Fouad Abdelmoumni, ont « d’ores et déjà mandaté l’avocat parisien Mohamed Jaite et sa consœur bruxelloise Delphine Paci pour porter leurs constitutions de parties civiles et donc les représenter devant la chambre des mises en accusation qui, à Bruxelles, a la charge de contrôler la légalité de l’instruction ouverte en 2022 ».

    Ils ont fait savoir que « la première audience aura lieu le 7 janvier prochain ». Toujours selon le média bruxellois, qui rapporte les propos de l’avocate Delphine Paci, « les plaignants ont affirmé que les préjudices occasionnés par les actions d’ingérence menées par les (eurodéputés inculpés) et par les organismes grâce auxquels ils sévissaient – dont l’ASBL Fight Impunity – pour favoriser les politiques publiques menées par le Maroc, sont gravissimes ».

    « Ils ont par exemple légitimé la répression faite à l’égard des militants des droits de l’Homme marocains et sahraouis », a ajouté l’avocate. En décembre 2022, juste après l’éclatement du Marocgate, l’ancien émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental (2005-2007), Francesco Bastagli, sans doute parfait connaisseur des mœurs du Makhzen, avait fait savoir que le lobbying auprès des organisations internationales, l’Union européenne (UE) en particulier, est une « ancienne tradition » chez le régime marocain, qui s’appuie sur « un groupe d’amis bien articulé » gravitant autour du Parlement européen pour son compte en contrepartie de sommes d’argent et autres.

    Il existe en Europe « une sorte de groupe d’amis qui gravite autour du Parlement européen (au profit notamment du Maroc), et ce sont des parlementaires eux-mêmes qui canalisent depuis longtemps les intérêts illicites de leurs sponsors, pour soutenir leurs agendas au sein de l’institution européenne », avait-il indiqué. Ce groupe d’amis fait en sorte, selon lui, « de faciliter également l’identification des parlementaires qui pourraient être – en raison de la nature de leurs fonctions et responsabilités au sein du Parlement – d’une plus grande utilité pour leurs clients et crée des occasions où ces parlementaires peuvent être approchés par le biais de rencontres sociales, de missions de visite ou autres ».

    Francesco Bastagli avait ajouté que, s’agissant de la question sahraouie, le lobbying marocain intervient non seulement dans l’UE mais aussi auprès des Nations unies, car au niveau onusien, le conflit du Sahara occidental est considéré comme une question de décolonisation inachevée, avait-il noté. C’est ainsi que le Maroc a toujours réussi à empêcher l’ONU de faire respecter son obligation d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, avait-il fait remarquer.


    M’hamed Rebah

    Le Courrier d’Algérie, 19/12/2024

    #Maroc #Pegasus #UE #SaharaOccidental #Espionnage #Corruption #Marocgate

  • La diabolisation de l’Algérie orchestrée par le gouvernement marocain

    Depuis des années, une stratégie à double visage est mise en œuvre pour façonner l’opinion publique.

    Dessins animés, médias d’État, presse, TV, religion… tous les leviers sont permis.

    Le média Le360 est décrit par la CPJ 🇺🇸 comme “un outil à la main du pouvoir marocain”. Il est accusé par des organisations comme Human Rights Watch d’être un outil de propagande pour le régime marocain.

    Ici, il promeut un faux Hashtag pour créer des révoltes en Algérie.

    Le gouv. utilise des « historiens » pour légitimer des narratifs de l’époque coloniale.

    Bernard Lugan considère que “la colonisation est bénéfique”

    Ses travaux, jugés biaisés et non scientifiques, sont rejetés par la communauté académique. Il a été interdit de l’Univ. Lyon.

    Un dessin animé diffusé régulièrement depuis des années, dans lequel l’Algérie est décrite comme étant en faillite et dirigée par des drogués et des alcooliques.

    Instrumentalisant la religion, le président Tebboune et le chef d’État-Major Chengriha y sont insultés.

    À la TV, un célèbre Imam marocain demande de ne plus consommer de Deglet Nour mais plutôt celle de Netanyahu :

    « Si tu me donnes des dattes de Chengriha et des dattes de Netanyahou, je prendrais les dattes de Netenyahou ».

    Autre exemple, à la télévision nationale marocaine, où l’on prétend qu’une simple vidéo montrant le travail de l’Algérie dans l’agriculture est fausse et a été générée par l’intelligence artificielle.

    Dans la même série, Le360 affirme sans cesse que la faillite de l’Algérie est imminente.

    Par exemple, en 2018, soit bien avant la rupture diplomatique, il est affirmé que l’Algérie n’aura plus de Gaz en 2022.

    Bien évidemment, cette information est fausse.

    Le « Maroc Hebdo », journal très connu de la population locale, annexe carrément une partie du territoire algérien dans une de ses éditions.

    Il s’agit, bien sûr, d’un exemple parmi tant d’autres.

    Les médias marocains, dans leur continuité, n’hésitent pas à fricoter avec l’élite islamophobe française, comme le montre la récupération politique ces derniers mois des affaires Sansal et Daoud, tous deux hostiles à l’islam.

    Il est important de comprendre la différence de communication.

    Le gouvernement algérien adopte des réponses frontales et sans détours, via des organes clairs.

    Le gouvernement marocain opère une stratégie indirecte et fuyante, utilisant des organes officieux et externes.

    N’oublions pas que cette machine médiatique, qui opère même en France, a également un impact et un effet sur la diaspora algérienne.

    N’hésitez pas à remonter afin de partager ce thread

    Source : X.com

    #Algérie #Maroc #France

  • Ce que l’on sait sur le suspect de l’attaque au marché de Noël de Magdebourg

    Le suspect a été placé en détention provisoire pour des chefs d’accusation de meurtre, tentative de meurtre et blessures corporelles graves.

    Les autorités ont identifié le suspect de l’attaque au marché de Noël de Magdebourg comme étant un médecin saoudien de 50 ans, arrivé en Allemagne en 2006 et ayant obtenu un permis de séjour permanent.

    La police n’a pas rendu public le nom du suspect, qui a été identifié dans les médias allemands sous le nom de Taleb A. Cependant, la BBC l’a reconnu à partir d’un documentaire dans lequel il avait été interviewé en 2019, comme étant un médecin d’Arabie saoudite, interviewé pour ses activités d’aide aux Saoudiens ayant renoncé à l’islam pour fuir en Europe.

    Dans ce documentaire, l’homme parle de la création de la plateforme wearesaudis.net après être devenu athée et avoir demandé l’asile en Allemagne. Il est arrivé dans le pays en 2006 et a été reconnu comme réfugié en 2016.

    Il critique vivement l’islam dans le documentaire et lors d’autres interviews données cette même année, déclarant au journal allemand FAZ : « Il n’y a pas d’islam bon. »

    Son compte sur la plateforme sociale X, vérifié par l’agence de presse Reuters, montrait un soutien au parti d’extrême droite anti-immigration Alternative pour l’Allemagne (AfD).

    Le suspect travaillait comme psychiatre dans une clinique spécialisée en réhabilitation criminelle pour les toxicomanes à Bernburg depuis mars 2020. « Depuis fin octobre 2024, il est absent en raison de congés et de maladie », a déclaré l’établissement dans un communiqué.

    L’Arabie saoudite a émis trois avertissements aux autorités allemandes à propos du suspect, un spécialiste en psychiatrie et psychothérapie qui sympathisait avec le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne, ont indiqué les responsables. Le contenu exact de ces avertissements reste inconnu.

    Le suspect vivait dans une rue tranquille près du centre de Bernburg, une ville de 30 000 habitants au sud de Magdebourg, dans un immeuble résidentiel de trois étages.

    Les autorités allemandes ont rapidement déclaré que le suspect n’était pas connu des services comme islamiste. La ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, a refusé de commenter les motivations ou les affiliations politiques du suspect, mais a déclaré que son islamophobie était « manifeste ».

    Le procureur local de Magdebourg, Horst Nopens, a indiqué qu’un possible facteur de l’attaque pourrait être la « frustration du suspect concernant le traitement des réfugiés saoudiens en Allemagne », tout en ajoutant que les motivations exactes restaient incertaines.

    Se décrivant comme un ancien musulman devenu athée, Taleb A. semble avoir été un utilisateur actif de la plateforme sociale X, partageant quotidiennement des dizaines de tweets et retweets portant sur des thèmes anti-islam, critiquant cette religion et félicitant les musulmans ayant quitté la foi.

    Il a également accusé les autorités allemandes de ne pas faire suffisamment pour lutter contre ce qu’il appelait « l’islamisation de l’Europe ».

    Taleb A. aurait collaboré avec un site web venant en aide aux ex-musulmans, principalement des femmes, fuyant les persécutions dans leurs pays du Golfe, comme l’Arabie saoudite.

    En 2019, il avait déclaré à la BBC qu’il passait jusqu’à 16 heures par jour sur cette plateforme et que 90 % des personnes qu’il aidait étaient des femmes âgées de 18 à 30 ans.

    Le journal allemand Der Spiegel rapporte qu’une plainte avait été déposée contre le suspect en décembre 2023. Cela faisait suite à un post qu’il aurait publié sur X, affirmant que l’Allemagne paierait « un prix » pour la prétendue persécution des réfugiés saoudiens. L’affaire avait été confiée au Bureau de la police criminelle de l’État de Saxe-Anhalt, selon le journal.

    Après évaluation, les autorités auraient conclu que les déclarations du suspect ne représentaient pas une menace concrète.

    Le suspect a été placé en détention provisoire pour des chefs d’accusation de meurtre, tentative de meurtre et blessures corporelles graves.

    Le président allemand Frank-Walter Steinmeier et le chancelier Olaf Scholz figuraient parmi les personnes présentes lors d’un service commémoratif pour les victimes à la cathédrale de Magdebourg samedi. Les autorités locales estiment qu’environ mille personnes y ont assisté, notamment des pompiers, des secouristes et les familles des victimes.

    Des foules se sont également rassemblées à l’extérieur de la cathédrale pour déposer des fleurs, des ours en peluche et se tenir en vigile aux chandelles pendant que le service était diffusé sur des écrans géants.

    Agences

    #Allemagne #Magdebourg

  • Pourquoi deux directeurs de la DGSE ont été ambassadeurs en Algérie?

    Deux directeurs des services secrets français ont été ambassadeurs en Algérie. Le premier était Bernard Bajolet de 2006 à 2008 avant d’être nommé directeur de la DGSE entre 2013 et 2017. Le deuxième est Bernard Emié, ambassadeur de la France à Alger de 2014 à 2017 pendant la 4e mandat de Bouteflika et esnuite a été nommé automatiquement directeur des services secrets français.

    La question se pose : Comment se fait-il que la France nomme des espions ambassadeurs de France en Algérie? Est-ce que l’Algérie est un tremplin pour être directeur des services secrets français?

    Lorsqu’on a entendu que les accusations portées par le gouvernement algérien sur une entreprise de déstabilisation du territoire national par des agents des services secrets français, est-ce qu’il faut s’en étonner?

    Lorsqu’on voit ce qui s’est passé au Burkina Faso, il ne faut pas s’étonner d’une éventuelle responsabilité de la DGSE dans des entreprises de déstabilisation du territoire algérien.

    Que doit-on penser de tout cela?

    Il faut regarder les choses très froidement et calmement. La France n’accepte pas que l’Algérie puisse développer sa propre politique étrangère, puisse nouer des liens avec des pays de son choix et qui pourraient être en opposition aux intérêts français en Algérie car, rappellons-le, la France est restée 132 ans en Algérie et elle a colonisé et exterminé des millions pendant son occupation. Entre 5 et 5 millions d’algériens sont morts, expropriés, victimes de famine pendant la colonisation, et 1 millions de martyrs pendant la terribe guerre de libération où les services secrets français ont été impitoyables avec le peuple algérien.

    Il y a quelques jours, une affaire a refait surface dans les médias français. Il s’agit de fonds secrets qui sont exploités par les services secrets français dans des entreprises. Un homme d’affaires franco-suisse est impliqué, Alain Dumesnil. Il fait office de couverture des intérêts français dans différentes sociétés, notamment immobilières, en France et à l’étranger.

    En clair, les services secrets français disposent de ressources financières extra-légales avec lesquelles les barbouzes français financent des opérations de déstabilisation à la fois à l’intérieur du territoire national et à l’étranger.

    Ce qui s’est passé au Burkina Faso l’année dernière et ce qui pourrait se passer en Algérie et dans le pays du Sahel dans les prochains mois serait financé par des fonds secrets gérés par des hommes d’affaires au profit des services secrets français.

    La France a deux visages. L’un qui est magnifique, celui des droits de l’homme, de la liberté d’expression, liberté de religion, liberté de pensée, mais elle a aussi ce visage négatif, diabolique, qui ne recule devant rien, pas même devant des attentats, des exécutions sommaires, pour défendre les intérêts de l’Etat profond. Il y a eu l’attentat contre le Consulat d’Algérie à Marseille, le 14 décembre 1973. Aucune enquête n’a été ouverte, aucun auteur n’a été identifie et il y a de possibles tentatives de déstabilisation dans le monde, en Afrique et en Algérie, en particulier.

    Il faut être extrêmément vigilant quels que soient les défauts de notre pays, de notre gouvernance.

    Rachid Nekkaz

    Source : Youtube

    #Algérie #France #DGSE #Servicessecrets #BernardBajolet #BernardEmié

  • Les dirigeants algériens sont réalistes, pragmatiques et très religieux (rapport américain)

    77. Memorandum du Conseiller à la Sécurité Nationale du Président (Brzezinski) au Président Carter
    Washington, le 3 novembre 1979

    OBJET : Résumé de mon voyage à Alger

    I. Relations entre les États-Unis et l’Algérie

    A. La direction algérienne est réaliste, pragmatique et très religieuse. Cet aspect religieux était plus prononcé que je ne l’avais anticipé et est très explicitement mis en avant dans leurs déclarations et activités.

    B. Les Algériens ressentent une certaine hostilité envers le rôle cubain dans le Mouvement des Non-Alignés (NAM) et manifestent une aversion croissante pour l’Union soviétique en raison de son traitement des musulmans soviétiques.

    C. Les Algériens critiquent notre position sur le Maroc, mais ils ont écouté mes explications. Par leurs paroles et leurs actions, ils ont semblé indiquer que cela ne devrait pas affecter la relation bilatérale entre les États-Unis et l’Algérie.

    D. Je crois que ma visite, en particulier les discussions avec le Président et le Ministre des Affaires étrangères, ainsi que mon hommage public délibéré aux martyrs de la révolution algérienne, ont eu un impact sur les Algériens. Je pense que le moment est propice pour des contacts politiques et militaires plus étroits, et il faudrait demander au Département de la Défense et au Département d’État de saisir toutes les opportunités. Les dirigeants algériens ont été particulièrement réceptifs à ma déclaration selon laquelle le Président Carter approuve le Mouvement des Non-Alignés et, en particulier, le rôle de l’Algérie en son sein (« Nous respectons l’Algérie parce que nous savons que lorsqu’elle s’exprime, elle parle en son propre nom et non pour quelqu’un d’autre. »).

    E. Enfin, je pense qu’il faudrait demander à VOA (Voice of America) d’intensifier ses émissions à destination des pays arabes sur le sujet du traitement des musulmans par l’Union soviétique, en particulier en ce qui concerne la privation des opportunités religieuses.

    [Passage omis portant sur des sujets non liés à l’Algérie.]

    Je reviens convaincu que l’Algérie va devenir la force dominante sur le continent nord-africain. Je crois que nous pouvons collaborer avec elle si nous exprimons fermement nos objectifs et, en même temps, si nous mettons en avant une évaluation positive de son rôle et un respect pour son indépendance. L’avis de mes hôtes algériens et de l’Ambassadeur des États-Unis était que la visite était opportune et constructive ; les Algériens ont donné toutes les impressions d’en être ravis et ont multiplié les petits gestes symboliques pour souligner ma présence et manifester des sentiments chaleureux envers vous ainsi qu’envers moi-même.

    J’ai également donné une interview télévisée et visité des sites révolutionnaires en dehors d’Alger.

    Source : Carter Library, National Security Affairs, Brzezinski Material, Trip File, Box 40, Brzezinski, Algeria, 10/31/79–11/3/79: Report. Top Secret ; Sensible. Rien n’indique que Carter ait vu ce mémorandum.

    Source : Département d’Etat

    #Algérie #EtatsUnis #Maroc #UnionSoviétique #Cuba #Iran #MNA

  • الصحراء الغربية: كيف مولت الرياض الأسلحة الأمريكية للمغرب

    :السياق

    يناير 1979، هاجمت قوات جبهة البوليساريو مدينة طانطان واحتلتها لأكثر من خمس ساعات.-

    في 11 أغسطس 1979، هاجم مقاتلو البوليساريو حامية بير أنزران، وانتهت هذه المعركة بانتصار مغربي.-

    في 24 أغسطس 1979، استولت قوات البوليساريو على قاعدة لبويرات جنوب المغرب ودمرت حوالي خمسين مدرعة.-

    من 6 إلى 7 أكتوبر، هاجمت قوات البوليساريو حامية السمارة التي كانت تدافع عنها 6000 جندي مغربي.-

    في 14 أكتوبر، استولت جبهة البوليساريو على المحبس، وهي قاعدة مغربية تقع على بعد 40 كم من الحدود بين- الصحراء الغربية والجزائر.

    رسالة من بريجنسكي تشير إلى رغبة المملكة العربية السعودية في مساعدة المغرب على المستوى العسكري.

    مذكرة من مساعد الرئيس لشؤون الأمن القومي (بريجنسكي) إلى وزير الخارجية فانس ووزير الدفاع براون

    واشنطن، 9 أكتوبر 1979

    الموضوع : الدعم العسكري الأمريكي/السعودي للمغرب (سري)

    اجتمع الأمير نايف، وزير الدفاع السعودي بالإنابة، مع السفير ويست يوم الأحد بناءً على طلب ولي العهد الأمير فهد لطلب التعاون الأمريكي/السعودي لتقديم المساعدة العسكرية للملك الحسن. صرح نايف أن المملكة العربية السعودية مستعدة على وجه السرعة لتمويل المساعدة العسكرية التي تحتاجها المغرب للدفاع عن نفسها وإعادة التوازن العسكري في المنطقة، وهي خطوة يعتقد الأمير فهد أنها لن تكون ممكنة دون دعم أمريكي كامل.

    وفقًا لنايف، يريد الأمير فهد معرفة ما إذا كنا على استعداد، من حيث المبدأ، لتزويد المغرب بالمعدات العسكرية، بما في ذلك الطائرات والأسلحة الخفيفة والأسلحة الثقيلة وحتى الذخيرة، بطريقة سريعة، بما في ذلك من المخزون الأمريكي. وأشار نايف إلى أن المملكة العربية السعودية مستعدة لتحمل التكاليف المرتبطة بذلك. (سري)

    طلب الرئيس رأينا بشأن الرد على هذا الطلب السعودي. هل يمكنكم تقديم آرائكم بشكل عاجل؟ (سري)

    زبيغنيو بريجنسكي

    المصدر : وزارة الخارجية الأمريكية

    الصحراء الغربية #المغرب #المغرب #الولايات المتحدة #السعودية #السعودية #البوليساريو#

     

  • Sahara Occidental : Quand Riyad finançait les armes américaines du Maroc

    Contexte :

    – En janvier 1979, les troupes du front Polisario attaquent et occupent, pendant plus de cinq heures la ville de Tan-Tan, au Sud du Maroc.

    – Le 11 août 1979, les combattants sahraouis attaquent la garnison de Bir Anzarane, au sud du Sahara Occidental.

    – Le 24 août 1979, la base de Lebouirate, au sud du Maroc, est prise par le Polisario qui détruit une cinquantaine de blindés.

    – Du 6 au 7 octobre, le Polisario attaque la garnison de Smara défendue par 6 000 soldats marocains.

    – Le 14 octobre l’ALPS s’empare de Mahbès, base marocaine située à 40 km de la frontière entre le Sahara Occidental et l’Algérie.

    Lettre de Brzezinski rapportant le désir de l’Arabie Saoudite d’aider le Maroc sur le plan militaire

    1. Mémorandum de l’Assistant du Président pour les Affaires de Sécurité Nationale (Brzezinski) au Secrétaire d’État Vance et au Secrétaire à la Défense Brown
      Washington, le 9 octobre 1979

    OBJET : Soutien militaire américano-saoudien pour le Maroc (S)

    Le Prince Naïf, ministre saoudien intérimaire de la Défense, a rencontré l’Ambassadeur West dimanche, à la demande du Prince héritier Fahd, afin de solliciter une coopération américano-saoudienne pour fournir une assistance militaire au Roi Hassan. Naïf a déclaré que l’Arabie saoudite est prête, de manière urgente, à financer l’aide militaire dont le Maroc a besoin pour se défendre et rétablir un équilibre militaire dans la région – une étape que Fahd estime impossible sans une assistance complète des États-Unis. Selon Naïf, Fahd souhaite savoir le plus rapidement possible si nous sommes disposés, en principe, à fournir du matériel militaire, y compris des avions, des armes légères, des armes lourdes et même des munitions, au Maroc dans les plus brefs délais – y compris à partir des stocks américains. Naïf a indiqué que l’Arabie saoudite est prête à couvrir les coûts impliqués. (S)

    Le Président a demandé notre avis sur la réponse à donner à cette démarche saoudienne. Pourriez-vous, s’il vous plaît, me transmettre vos points de vue de manière urgente ? (S)

    Source : Département d’Etat américain

    #SaharaOccidental #Maroc #EtatsUnis ArabieSaoudite #Polisario

  • Sáhara Occidental: Armas americanas para permitir a Marruecos negociar desde una posición de fuerza (documentos desclasificados)

    1. Telegrama del Departamento de Estado a la Embajada en Marruecos

    Washington, 22 de octubre de 1979, 2308Z

    1. Para el Encargado de Negocios. Asunto: Revisión de la Política sobre el Sahara Occidental.
    2. (S)–Texto completo.
    3. Tan pronto como sea posible, por favor transmita el siguiente mensaje al Rey Hassan, ya sea directamente o a través de un canal de confiabilidad establecida:

    A. El Gobierno de los Estados Unidos ha decidido proceder con las consultas al Congreso sobre la posible venta a Marruecos de un número limitado de aviones OV-10, helicópteros Cobra-TOW y otros materiales para apoyar a Marruecos en el manejo de los crecientes desafíos militares. No estamos en condiciones de predecir el resultado de estas consultas en este momento, pero deseábamos que Su Majestad estuviera al tanto de la dirección en la que se está moviendo nuestra política.

    B. La decisión se basa en el deseo de los Estados Unidos de apoyar a un amigo de larga data en la búsqueda de una solución a un problema difícil. Al mismo tiempo, es esencial que Estados Unidos y Marruecos tengan una visión común sobre el propósito de este apoyo. Es importante que ambos comprendamos que una política estadounidense liberalizada de suministro militar tiene como propósito estabilizar la situación y, por lo tanto, alentar a ambas partes a sentarse a la mesa de negociaciones.

    C. Estados Unidos considera que la continuación del conflicto en el Sahara no beneficia a nadie, incluyendo a Marruecos, y que ha llegado el momento de que Marruecos pase de una posición de fuerza renovada a liderar la negociación para resolver el conflicto. Estados Unidos espera que, al manifestar su disposición a fortalecer la defensa de Marruecos, el Gobierno de Marruecos esté en mejor posición para negociar una resolución pacífica con todas las partes directamente involucradas. Queremos iniciar discusiones en el momento oportuno sobre el contexto completo y las implicaciones de la decisión del Presidente. Indicaciones de progreso hacia una resolución pacífica jugarán un papel importante en la implementación de la decisión del Presidente.

    D. Solo para su información: Aunque la decisión del Presidente incluye la provisión de 6 aviones OV-10, helicópteros Cobra-TOW y otros materiales útiles en el Sahara, el paquete completo está condicionado a la disposición del Rey de negociar con los argelinos y el Polisario. La decisión establece que los OV-10 no deben ser entregados hasta que se inicie una negociación efectiva. Sin embargo, creemos que la mejor táctica es plantear este requisito en una discusión con Hassan que siga a esta presentación inicial, y donde este requisito pueda colocarse en el contexto de una descripción de las restricciones del Congreso y otras limitaciones a la política estadounidense en esta área.

    Christopher

    ——————————————-

    Fuente: Archivos Nacionales, RG 59, Archivo Central de Política Exterior, D790483–0140. Secreto; Niact Inmediato; Exdis. Enviado para información Prioritaria a Argel, El Cairo, Yeda, Madrid, Nuakchot, París y Túnez. Redactado por Coon; aprobado por Newsom.

    Para la revisión de la política y la decisión del Presidente sobre la venta de armas a Marruecos, ver Documentos 41, 42 y 46–49.

    En el telegrama 275034 a Argel, del 21 de octubre, se instruyó a la Embajada que informara al Gobierno de Argelia sobre las consultas al Congreso respecto a la venta de equipo militar a Marruecos: “Como hemos dicho anteriormente al GOA, Estados Unidos, como amigo de Marruecos, no puede ser indiferente a las legítimas necesidades de defensa de Marruecos.

    Deseamos responder a estas necesidades en un contexto que, al mismo tiempo, fomente movimientos significativos por parte de todos los interesados hacia un acuerdo justo.

    Esperamos que, si dentro de este contexto Marruecos muestra una inclinación hacia un acuerdo, dichos movimientos sean correspondidos por Argelia y el Polisario”. (Archivos Nacionales, RG 59, Archivo Central de Política Exterior, D790483–0146)

    Fuente: Departamento de Estado

    #SáharaOccidental #Marruecos #EstadosUnidos #Polisario #Argelia

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