• Mauritanie : un partenariat avec l’Union européenne suscite des critiques

    Les îles Canaries connaissent une augmentation des arrivées de Mauritanie. Dans le but de contrôler cette migration, en mars 2024, l’Union européenne, en soutien à l’Espagne, a signé un partenariat avec le pays africain. Une analyse publiée par le Conseil européen sur les réfugiés et les exilés (ECRE) en octobre 2024 démontre ses impacts néfastes sur les droits des personnes et pointe l’inefficacité du dispositif.

    Motivé par la hausse des arrivées de migrants dans les îles Canaries (Espagne) depuis la Mauritanie, mais aussi par le paysage géopolitique changeant du Sahel, en mars 2024, la Commission européenne et la Mauritanie ont signé un partenariat portant sur la migration sur lequel peu d’informations concrètes sont disponibles pour l’instant. On sait cependant qu’il vise cinq domaines en matière migratoire :

    -Des opportunités socio-économiques pour les jeunes afin de faciliter la cohésion sociale ;

    -L’asile ;

    -La migration légale ;

    -La migration irrégulière, le trafic de migrants, la traite des êtres humains, les retours et réadmissions ;

    -La gestion et contrôle des frontières

    -Ce partenariat fait partie du programme de l’UE Global Gateway et concerne également des domaines distincts de la migration.

    En octobre 2024, le docteur Hassan Ould Moctar, de l’Université de Londres, a publié, pour le Conseil européen sur les réfugiés et les exilés (ECRE), dont Forum réfugiés est membre, un rapport examinant le contexte politique, sociétal et économique dans lequel la déclaration commune a été faite, discutant ses impacts et fournissant des recommandations.

    Le rapport commence par rappeler que la Mauritanie, dont la capitale est Nouakchott, est bordée à l’ouest par 754 km de côtes atlantiques : au sud par le fleuve Sénégal, au nord-ouest et nord-est par le Sahara occidental et l’Algérie, et au sud-est et à l’est par le Mali. Cette situation géographique fait du pays un point de passage pour beaucoup d’exilés se rendant en Europe.

    L’auteur souligne que la migration a toujours été une pierre angulaire du développement économique en Mauritanie, car de nombreux secteurs au cours des premières décennies de l’indépendance (de la France en 1960) ont compté sur les travailleurs migrants du Sénégal, du Mali et de la Guinée. De plus, 2012 a été une année de pic de l’immigration, en particulier à l’est du pays, suite à un coup d’état au Mali et aux troubles politiques qui ont suivi. Aujourd’hui, il est estimé qu’environ 100 000 exilés sont présents dans un camp de réfugiés du pays et 80 000 en dehors dudit camp. Le pays ne compte cependant pas de législations en matière d’asile. À l’heure actuelle, le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés est responsable de la détermination du statut de réfugié dans le pays, tandis que le gouvernement délivre des documents aux personnes qui ont obtenu le statut.

    Les îles Canaries ont commencé à connaître des arrivées de Mauritanie en 2006. L’Espagne avait alors sollicité l’assistance de Frontex. En 2010, alors que les arrivées avaient diminué, l’UE et la Mauritanie ont publié leur première stratégie de gestion de la migration sur le long terme. La Mauritanie a reçu 84 millions d’euros de financement de projets en 2018 et 2019 dans le cadre du fonds européen pour l’Afrique. Ces projets comprennent des initiatives en matière de gestion de la migration et des frontières, des programmes d’emploi et de formation professionnelle pour les jeunes, ainsi qu’un soutien aux programmes régionaux de sécurité. Malgré cela, 40 326 arrivées par la mer depuis la Mauritanie vers les Canaries ont été enregistrées en 2020 (8 000 de plus qu’en 2006 – alors que la tendance globale était à la baisse), un record qui a été dépassé l’année suivante, avec 41 979 arrivées par mer en 2021 puis en 2023, avec 57 071 arrivées. Début 2024, la route atlantique vers les îles Canaries était le passage le plus fréquenté vers l’Europe, avec 12 092 traversées enregistrées en janvier et février, contre 9 150 sur la Méditerranée orientale, la deuxième route la plus fréquentée de cette période.

    Hassan Ould Moctar identifie plusieurs impacts du partenariat UE-Mauritanie signé en mars 2024.

    Dans les mois qui ont suivi la signature, des campagnes de police et de renvoi ont augmenté, et les garde-côtes ont augmenté les patrouilles sur la côte, avec le soutien de la surveillance aérienne de la Guardia Civil espagnole. Les conditions d’éloignement demeurent mauvaises : les personnes en situation irrégulière sont souvent détenues dans des conditions de surpeuplement et d’insalubrité avant d’être renvoyées, sans accès à des conseils juridiques ou des organisations internationales. Il existe aussi des cas documentés d’individus abandonnés à la frontière du désert Mali-Mauritanie.

    En l’absence de voies légales proportionnées à l’ampleur des arrivées, les mouvements non autorisés se poursuivront et le prix demandé par les passeurs pourrait simplement changer en réponse à l’augmentation du dispositif de surveillance.

    Si le programme de migration circulaire (séjours temporaires) récemment annoncé en Mauritanie peut apporter quelques changements, le fait qu’il soit offert aux ressortissants mauritaniens n’empêchera pas la majorité des personnes qui quittent la Mauritanie pour l’Europe de le faire, car ils sont principalement ressortissants d’autres États d’Afrique de l’Ouest.

    En outre, le partenariat peut aussi être dangereux pour la cohésion sociale, les exilés se mélangeant aux communautés les plus pauvres, les contrôles de police accrus toucheront également des Mauritaniens qui ne sont pas en déplacement.

    Par ailleurs, comme cela a été documenté dans d’autres contextes, « le désir politique de prévenir les migrations indésirables crée des structures d’incitation perverses, par lesquelles les autorités d’« envoi » et de transit » pourraient avoir un intérêt dans la poursuite des migrations afin d’accroître leur effet de levier et leur pouvoir de négociation avec les États européens » dans des domaines variés.

    Dr. Ould Moctar recommande par conséquent à l’UE de créer des voies légales pour les non-mauritaniens, de faire des opérations de recherche et de sauvetage une priorité absolue, et de rappeler à son partenaire l’importance du respect des droits de l’homme pour la continuité du partenariat. Il affirme également que la mise en œuvre des projets de développement devrait être indépendante des préoccupations liées à la migration.

    Source : Forum Réfugiés

    #Mauritanie #UnionEuropéenne #UE #Migration #IlesCanaries

  • L’armateur français CMA-CGM augmente ses prix pour l’Algérie

    La compagnie maritime française CGM-CMA a annoncé de nouvelles modifications des tarifs de traitement de marchandises et de fret depuis les ports français vers leurs homologues algériens, à compter du 1er décembre prochain.

    Cette augmentation, selon une information publiée sur son site, est motivée, comme elle le prétend, par les changements survenus sur le marché mondial des carburants et qui se répercutent sur ses coûts d’exploitation. Cela aurait pu être logique, voire justifiée si des disparités n’étaient pas constatées entre les prix appliqués pour les importateurs et exportateurs  algériens et leurs homologues tunisiens ou marocains. Cela laisse supposer que cette mesure n’a rien d’économique mais répond plutôt à des injonctions politiques venues des sphères hostiles à l’Algérie.

    La liste des prix présentée par la direction de la société vendredi soir a montré une différenciation significative qui ne trouve aucune justification si ce n’est des considérations extra-économiques. Sinon comment expliquer que certaines prestations sont facturées le double pour la clientèle algérienne par rapport à ses homologues marocaine ou tunisienne. Le communiqué indique que CMA-CGM SSL Intra Europe a décidé d’ajuster les tarifs de ses services Roro Sud reliant la France à l’Algérie, à la Tunisie et au Maroc (import & export) ».

    Selon la nouvelle nomenclature des prix, le traitement d’un Roll Plein (conteneur) depuis la France vers l’Algérie est estimé à 1 102 euros pour l’unité, alors que pour le Maroc et la Tunisie il est fixé respectivement à 596 euros et 462 euros. Quant au Roll vide, le traitement de la France vers l’Algérie, le prix a été fixé à 694 euros par conteneur, contre la Tunisie et le Maroc, pour lesquels le prix a été fixé respectivement à 395 euros et 307 euros. Les disparités renseignent sur les réels motifs de cette augmentation.

    Selon les nouveaux tarifs, le coût d’expédition des voitures de tourisme et des petits camions (Pass. cars, minivans) vers les ports algériens sera de 238 euros par conteneur, alors que le prix vers la Tunisie et le Maroc sera respectivement de 178 euros et 204 euros. Concernant les marchandises expédiées en vrac, (Breakbulk), la société a fixé ses prix vers les ports algériens à 67 euros, contre la Tunisie et le Maroc, pour lesquels le prix a été fixé respectivement à 27 euros et 30 euros.

    Ces changements devraient pousser les opérateurs économiques algériens à rechercher d’autres armateurs et d‘autres compagnies de fret car les réelles motivations des augmentations décidées par la CMA-CGM, sont loin d’être économiques. Elles répondent à des considérations purement politiques et s‘inscrivent comme un moyen de pression sur l’Algérie qui a pris des mesures économiques souveraines pour, d’une part protéger son économie et d’une autre appuyer une position politique stratégique adoptée par les hautes autorités du pays pour faire face au jeu trouble et dangereux auquel se livre la France de Macron. Bien sûr on pourrait croire que la France, dans sa tentative de séduction du Makhzen, réserve un traitement de faveur aux opérateurs économiques marocains.

    Cette mesure de maintenir les prix des prestations de la CMA-CGM à un niveau appréciable pour le Maroc politique, est une façon d’appuyer les aides apportées à la monarchie marocaine et au système du Makhzen. Pour mettre en œuvre les contrats signés avec le Maroc en totale contradiction avec les décisions de la Cour de justice européenne, des mesures de facilitation sont consenties aux opérateurs économiques français et marocains. 

    Pour la Tunisie, le régime préférentiel que lui a réservé la CMA-CGM s’inscrit dans le cadre d’une volonté politique de vouloir garder un rôle et une influence dans ce pays. La France fait tomber son masque, mais obnubilée par la lune de miel qu’elle file avec la monarchie marocaine, elle risque de subir un retour des flammes qui pourraient coûter cher  aussi bien pour ses intérêts stratégiques qu’économiques avec l’Algérie.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 18/11/2024

    #Algérie #France #Maroc #CMACGM

  • L’appel de Blinken au MAE algérien Ahmed Attaf

    Ce qui suit est attribuable au porte-parole Matthew Miller:

    Le Secrétaire d’État Antony J. M. Blinken s’est entretenu avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. Le Secrétaire et Ministre des Affaires étrangères ont discuté de la nécessité de mettre fin à la guerre à Gaza et de ramener tous les otages chez eux. Le Secrétaire a souligné qu’il importait de veiller à ce que l’aide humanitaire parvienne à tous ceux qui en avaient besoin au Liban et à Gaza. Le Secrétaire a pris note des efforts en cours déployés par les États-Unis’ pour parvenir à une résolution diplomatique au Liban qui permette aux civils de rentrer chez eux en toute sécurité.

    Le Secrétaire a réitéré que les États-Unis soutiennent fermement l’Envoyé personnel du GNU Staffan de Mistura alors qu’il intensifie les efforts pour faire avancer les négociations de l’ONU menant à une solution politique mutuellement acceptable pour le Sahara Occidental sans plus tarder. Le Secrétaire a remercié le Ministre des Affaires étrangères pour l’Algérie, qui a joué un rôle crucial dans l’édification d’une région plus stable et prospère, et le Secrétaire et Ministre des Affaires étrangères ont convenu de poursuivre leur étroite coordination.

    Source : Département d’Etat américain, 17/11/2024

    #SaharaOccidental #Algérie #EtatsUnis #Blinken

  • Après avoir livré le Sahel aux terroristes, l’Algérie livre les sahraouis aux drones du Maroc


    Selon le site du Pentagone Américain, « l’Algérie possède l’une des armées les plus puissantes d’Afrique et dispose d’une expertise significative dans les opérations de lutte contre le terrorisme. Son armée dispose de plateformes avancées sur terre, dans les airs et en mer ».

    « L’Algérie est un partenaire stratégiquement bien situé et compétent avec lequel les États-Unis entretiennent des liens solides de coopération diplomatique, en matière d’application de la loi, économique et sécuritaire », ajoute la Défense américaine.

    Pour Washington, « l’Algérie joue un rôle constructif dans la promotion de la stabilité régionale ». Pour le Mali, l’Algérie, en tant que puissance régionale, devrait être plus active dans la résolution des conflits qui l’entourent. Selon Bamako, Alger, au lieu de s’impliquer, préfère maintenir le statu quo.

    C’est le cas aussi au Sahara Occidental, où les autorités algériennes ont laissé le statut quo durer depuis plus de 40 ans afin de ne pas froisser les Etats-Unis et la France. Un statu quo aggravé par la reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario depuis 2020 et où le Maroc est le maître du terrain grâce aux drones livrés par la Turquie, Israël, la France et les Etats-Unis. Les sahraouis, eux, attendent toujours que leur allié algérien décide de leur livrer quelques drones pour renverser la situation et faire taire Nasser Bourita.

    Grâce à ces drones, les marocains ont réussi à chasser les combattants sahraouis des dénommés « territoires libérés » et menacent de les envahir convaincus que l’Algérie ne bougera pas le petit doigt. Selon un responsable sahraoui qui a demandé l’anonymat, il ne suffit pas d’avoir un arsenal militaire colossal pour devenir une puissance régionale, il faut avoir le courage de prendre des initiatives.

    #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #Mali #Sahel



  • Maroc : 50 % de la population marocaine souffre de problèmes de santé mentale (ministre)

    Le Maroc fait face à une grave pénurie de psychiatres, avec seulement un pour 100 000 habitants, rendant la réforme des soins de santé indispensable.

    Le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, a annoncé que près de 48,9 % des Marocains risquent de souffrir de troubles psychologiques au cours de leur vie, signalant un défi majeur de santé publique.

    Lors d’un examen budgétaire sectoriel à la Chambre des représentants, Tahraoui a présenté des statistiques préoccupantes sur la prévalence des troubles de la santé mentale au Maroc.

    Il a indiqué que 48,9 % des Marocains seront affectés par des troubles psychologiques à un moment de leur vie, notamment la dépression (26 %), les troubles anxieux (9 %), les troubles psychotiques (5,6 %) et la schizophrénie (1 %).

    Le ministre a également souligné la grave pénurie de psychiatres dans le pays, avec seulement un psychiatre pour 100 000 personnes — bien en deçà de la moyenne mondiale de 1,7. De plus, il a noté que les infrastructures de santé mentale au Maroc, offrant seulement 6,43 lits pour 100 000 habitants, sont en dessous de la moyenne mondiale de 13,3 lits.

    Déclin de la santé mentale, secteur en pleine réforme Le ministre a également noté que 20 % des lits en santé mentale restent inutilisés en raison de pratiques d’hospitalisation inadéquates, privant de nombreux patients de soins appropriés. Il a appelé à une mise à jour du cadre juridique de la santé mentale, qui n’a pas été révisé depuis 1959, afin de le conformer aux normes modernes.

    Pour relever ces défis, le ministère de la Santé créera 108 nouveaux postes en santé mentale à partir de 2024, a confirmé Tahraoui.

    Il a souligné l’importance de former les professionnels de soins de santé primaires et d’ajouter des médicaments psychotropes modernes à la liste des médicaments essentiels.

    La séance a également couvert le plan de travail du ministère pour l’année à venir, incluant une augmentation de 1,9 milliard de dirhams (180 millions de dollars) du budget de la santé et de la protection sociale, le portant à 32,6 milliards de dirhams (3,2 milliards de dollars).

    Le ministre a confirmé que son département continuerait d’élargir la protection sociale universelle et la couverture médicale, tout en améliorant les infrastructures de santé. Cela inclut la réhabilitation en cours de près de 1 400 établissements de soins de santé primaires dans 12 régions et le renforcement des ressources humaines du secteur.

    En outre, le projet de loi de finances 2025 prévoit l’ajout de 6 500 nouveaux postes pour renforcer la capacité du secteur.

    #Maroc #santémentale

  • Ceuta-Melilla : La fermeture des frontières par le Maroc provoque un conflit politique

    Critiques envers le gouvernement espagnol pour ne pas avoir exigé du Maroc le respect de l’engagement de réouverture des douanes

    Antonio Llobet, président du Conseil Général des Collèges des Agents et Représentants Douaniers d’Espagne, a alerté sur la situation critique à laquelle sont confrontés les agents douaniers à Ceuta et Melilla après la fermeture des frontières terrestres avec le Maroc. Llobet a qualifié cette crise comme l’une des pires de l’histoire du secteur, soulignant que l’activité a chuté de façon drastique dans les deux villes autonomes.

    Impact de la fermeture des frontières à Ceuta et Melilla

    Dans une interview accordée au Diario del Puerto, Llobet a expliqué que les structures des agences de douane à Ceuta et Melilla étaient orientées à 80 % vers le trafic commercial avec le Maroc. Ce trafic est à l’arrêt depuis la fermeture des frontières en 2018, ce qui a provoqué une baisse de l’activité du secteur de 80 %, entraînant la fermeture d’agences et le licenciement de plus de 100 travailleurs.

    De plus, Llobet a souligné que l’arrêt des opérations de compagnies maritimes importantes comme MSC et Maersk à Melilla a encore aggravé la situation. Cela a entraîné la perte de 60 emplois supplémentaires et la disparition d’un lien crucial pour le commerce de la ville. Après quatre ans d’inactivité, les professionnels de la douane ne voient aucune solution à court ou moyen terme.

    Inquiétudes concernant la réouverture des douanes

    L’absence de progrès dans la réouverture des douanes commerciales à Ceuta et Melilla est une source de préoccupation constante. Selon des sources diplomatiques, le Maroc a écarté cette possibilité à court et moyen terme, invoquant des « complications techniques » qui freinent le développement du projet. Cependant, la position de Rabat pourrait être influencée par des facteurs géopolitiques, comme le récent arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

    Cet arrêt a rejeté les accords de pêche et agricoles entre l’UE et le Maroc, faute du consentement du peuple sahraoui. Pour l’Espagne, la réouverture des douanes à Ceuta et Melilla a des implications non seulement économiques, mais aussi stratégiques et diplomatiques. Selon des sources de la Moncloa, cette mesure représenterait une reconnaissance tacite de la souveraineté espagnole sur ces deux territoires.

    Critiques envers le gouvernement espagnol et relations bilatérales

    Antonio Llobet a critiqué le rôle du gouvernement espagnol dans cette affaire, affirmant qu’il « n’a pas su exiger du Maroc le respect de l’engagement pris en 2022 pour formaliser la réouverture des douanes ». À son avis, le manque de fermeté dans les négociations a laissé les professionnels de la douane de Ceuta et Melilla dans une situation de vulnérabilité.

    Le retard dans l’ouverture des douanes met également en évidence les difficultés dans les relations bilatérales entre l’Espagne et le Maroc. Lors de la dernière visite du président Pedro Sánchez à Rabat, aucune avancée n’a été faite sur ce sujet, le Maroc ayant demandé plus de temps pour mettre en œuvre le projet, bien que l’Espagne ait affirmé que tout était prêt pour son lancement.

    Conséquences pour les agents douaniers

    Des experts en géopolitique ont souligné que cette situation reflète une stratégie calculée de la part du Maroc, qui cherche à obtenir des concessions de l’Espagne et de l’UE sur des sujets tels que les accords commerciaux et la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara Occidental. En attendant, les agents douaniers de Ceuta et Melilla continuent de faire face à une réalité incertaine, avec des structures d’entreprises dont la capacité opérationnelle a été drastiquement réduite.

    L’absence de solution à ce conflit menace de continuer à éroder l’économie et le tissu entrepreneurial des deux villes autonomes. La réouverture de la douane de Melilla et la mise en place de celle de Ceuta sont perçues non seulement comme une solution économique, mais aussi comme une étape clé dans la consolidation de la souveraineté espagnole sur ces territoires.

    Source : Melilla Hoy, 18/11/2024

    #Maroc #Espagne #Douanes #Ceuta #Melilla

  • Maroc : Profitant de la forte tempête, des mineurs traversent à la nage le grillage de Ceuta

    Des mineurs marocains profitent de la forte tempête de Levant et traversent à la nage le brise-lames de Tarajal.

    Ceuta a enregistré ce samedi une nouvelle vague d’entrées de mineurs marocains par le grillage de la baie sud, profitant des mauvaises conditions de la mer pour contourner la surveillance frontalière. Depuis six heures de l’après-midi, entre 20 et 30 mineurs ont traversé à la nage, mettant leur vie en danger dans une tentative désespérée pour atteindre la ville autonome.

    La forte tempête qui frappe la côte de Ceuta a servi de bouclier aux mineurs, qui, supposant une diminution de la surveillance frontalière, se sont jetés à la mer avec l’espoir d’atteindre le sol espagnol. Selon des sources officielles, certains des jeunes qui ont réussi à arriver ont été secourus par les autorités locales et transférés vers des centres d’accueil, tandis que d’autres ont été conduits dans des locaux de la police avant leur transfert vers les structures de la ville.

    Tout au long de l’après-midi, les tentatives d’entrée se sont produites de manière continue, un flux de jeunes risquant leur vie pour franchir le brise-lames. Tous n’ont pas réussi : plusieurs groupes se sont jetés à la mer, mais certains ont été contraints de rebrousser chemin, incapables de surmonter les vagues mortelles en raison de la forte houle.

    Avec cette dernière vague, la ville autonome de Ceuta continue de faire face à un défi humanitaire de grande envergure, ces mineurs s’ajoutant aux huit qui avaient réussi à entrer dans les heures précédentes. La situation met en lumière les difficultés des autorités à gérer l’arrivée de mineurs non accompagnés dans un contexte de conditions météorologiques défavorables et de ressources d’accueil limitées.

    La réponse des forces de sécurité et des services sociaux de Ceuta reste cruciale pour protéger l’intégrité de ces jeunes et leur offrir un refuge sûr après leur traversée périlleuse.

    Source : Teleceuta

    #Maroc #Espagne #Ceuta #migration #Mineurs

  • Le Maroc acquiert le drone Akinci auprès de la Turquie

    Le Maroc serait en pourparlers pour acquérir des drones turcs Bayraktar Akinci, a rapporté samedi le site Military Africa.

    La livraison des véhicules aériens sans pilote (UAV) avancés débutera en février de l’année prochaine, ont rapporté les médias locaux.

    Des sources locales ont confirmé l’accord pour la première fois en août 2023, ajoute-t-il.

    Cette initiative intervient après que les Forces armées royales marocaines ont signé en 2021 un contrat de 626 millions de dirhams (70 millions de dollars) pour acquérir 13 drones de combat Bayraktar TB2, comprenant des stations terrestres de contrôle à distance et des systèmes de simulation configurables.

    Le Bayraktar Akinci, développé par la société turque Baykar, est conçu comme un avion plus avancé par rapport au Bayraktar TB2.

    Il présente une envergure de 20 mètres (65,6 pieds), une longueur de 12,3 mètres (40,4 pieds) et une hauteur de 4,1 mètres (13,5 pieds).

    Le drone a un poids maximal au décollage de 6 000 kilogrammes (13 228 livres) et peut transporter une charge utile allant jusqu’à 1 500 kilogrammes (3 306 livres).

    Propulsé par deux turbopropulseurs, il peut atteindre une vitesse de croisière de 277 kilomètres (172 miles) par heure et une vitesse maximale de 361 kilomètres (224 miles) par heure.

    Equipé d’un double système de communication par satellite, il peut effectuer des missions d’attaque air-sol et air-air tout en restant en vol pendant plus de 24 heures.

    L’Akinci travaillera en étroite collaboration avec d’autres drones de l’inventaire militaire marocain.

    En octobre 2022, l’armée marocaine a acquis un nombre non spécifié de drones de moyenne altitude et de longue endurance Wing Loong II dans le cadre de ses efforts continus pour renforcer ses capacités.

    L’Akinci rejoindra également quatre Wing Loongs de base initialement acquis en 2020 (probablement offerts par les Émirats arabes unis) et d’autres systèmes sans pilote israéliens et turcs.

    L’incursion du Maroc dans le domaine des drones lourds de moyenne altitude et de longue endurance a commencé en 2020 lorsque les États-Unis ont fourni au pays quatre drones MQ-1 Predator XP fabriqués par General Atomics.

    Également en 2021, l’ IAI israélien a fourni ses Harfang (également considérés comme des drones Heron) au Maroc , dans le cadre d’un contrat d’armement de 48 millions de dollars.

    #Maroc #drones #Turquie #Bayraktar #Akinci

  • Mise à jour opérationnelle n°4 du séisme de 2023 au Maroc (12 mois) (MDRMA010)

    A. ANALYSE DE LA SITUATION

    I. Description de la crise

    Le 8 septembre 2023, le Maroc a été frappé par un séisme de magnitude 6,8, centré dans les montagnes du Haut Atlas, à 71 km au sud-ouest de Marrakech. Suivi d’une réplique de magnitude 4,9, le séisme a causé d’importants dégâts aux bâtiments et aux infrastructures essentielles dans les provinces d’El Haouz/Marrakech, Chichaoua et Taroudant ainsi qu’Ouarzazate et Azilal.

    Les villages reculés proches de l’épicentre dans les montagnes de l’Atlas ont subi des dégâts importants et les services d’urgence ont eu du mal à atteindre les personnes touchées en raison des routes endommagées et du terrain accidenté.

    Les autorités ont fait état de quelque 3 000 victimes humaines et de quelque 6 000 blessés ainsi que de près de 60 000 maisons détruites ou endommagées dans les zones urbaines, périurbaines et rurales. Les écoles, les établissements de santé et d’autres équipements publics ont également subi de graves dommages.

    Les dégâts causés aux habitations et aux infrastructures essentielles sont importants dans toutes les zones touchées, ce qui entraîne un besoin urgent d’abris et d’aide essentielle aux ménages. À ce jour, de nombreuses personnes continuent de vivre dans des camps de tentes à proximité de leurs maisons endommagées, et d’autres sont entassées dans des sites de « déplacement » communautaires ou des abris informels dépourvus d’électricité, d’eau et d’assainissement adéquats, de sécurité et d’intimité.
    Les installations d’eau et d’assainissement ont été gravement endommagées ou détruites dans de nombreuses communautés, ce qui aggrave le risque et la propagation de maladies provenant de sources d’eau non traitées, de mauvaises pratiques d’hygiène et de défécation à l’air libre.

    Les maladies transmissibles, en particulier, menacent les personnes vivant dans des camps de tentes surpeuplés.

    Les services de soins de santé primaires ont été interrompus dans les zones touchées, ce qui représente un risque important pour les personnes nécessitant des services pour des maladies chroniques et des soins préventifs, notamment les enfants et les femmes enceintes. Les services médicaux, de réadaptation et psychosociaux sont également limités, en particulier pour les personnes vivant dans les zones rurales, tandis que l’interaction avec les personnes touchées a montré la nécessité de fournir des services de santé mentale et de soutien psychosocial ainsi que d’autres formes d’aide humanitaire.

    Les dommages considérables causés aux maisons, aux bâtiments et aux infrastructures ont également limité l’accès aux moyens de subsistance dans les communautés touchées. De nombreuses personnes dans les zones reculées dépendent du troc pour survivre et ont vu leurs ressources détruites ou rendues inaccessibles sous les décombres de leurs maisons endommagées. La destruction des écoles a également obligé de nombreux enfants, en particulier les filles, à interrompre temporairement leur scolarité primaire, et pour ceux qui sont retournés à l’école, les conditions étaient souvent très difficiles ou parfois dangereuses.

    Un an après le séisme, la situation évolue lentement, avec le déblaiement des décombres et la reconstruction. De nombreuses familles vivent encore avec les conséquences dévastatrices du séisme et le traumatisme est encore très présent. Pour de nombreux ménages, penser à rétablir des conditions de vie normales est encore prématuré et déménager dans une maison décente reste leur priorité.

    Source : Reliefweb, 16/11/2024

    #Maroc #Séisme #ElHaouz #Tremblement

  • Entre les lignes: Pourquoi la France soutient-elle le plan marocain ?

    Le soutien de la France au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental ne relève ni d’une question purement politique ni d’une simple stratégie de pression pour renégocier ses relations tendues avec l’Algérie. Il s’agirait plutôt d’un pacte douteux entre Emmanuel Macron et son allié, Mohammed VI, visant à priver le peuple sahraoui de ses droits et à détourner ses ressources. En effet, le Sahara occidental, avec ses ressources maritimes poissonneuses et ses vastes réserves de phosphates, attise l’envie de la France.

    Pour de nombreuses entreprises françaises en difficulté, le Sahara occidental représente une mine d’or : une région en pleine expansion avec de grandes réserves naturelles, des eaux riches en poissons, des terres fertiles pour l’agriculture, et des ressources en énergies renouvelables. Ces richesses expliquent la présence et la pression de centaines d’entreprises françaises au Maroc, attendant le feu vert pour investir au Sahara occidental. Cela explique également pourquoi l’Élysée cherche à renforcer ses relations avec la monarchie marocaine. Comme l’a déclaré le président du Mouvement des entreprises de France (Medef) : « Nous avons fait le job, dans l’ombre ».

    Le site Mediapart a révélé que la société française MGH Energy a obtenu un contrat de 5 milliards d’euros pour la production de carburants dans le futur port de Dakhla, une grande ville côtière du Sahara occidental. Dans le même secteur, Engie a signé un accord avec l’Office chérifien des phosphates (OCP) pour produire des énergies renouvelables dans cette région et les acheminer vers le nord du pays. Plusieurs entreprises françaises, telles que Veolia, Axa, Chancerelle et le groupe UCPA, sont également présentes dans les territoires sahraouis. Selon le média Jeune Afrique, le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a confirmé un fort intérêt des entreprises françaises pour renforcer les relations franco-marocaines.

    Cependant, le rêve français se heurte désormais aux limites du droit international, qui reconnaît le Sahara occidental comme un territoire non autonome selon l’Organisation des Nations unies (ONU), le dernier territoire en Afrique à attendre sa décolonisation. C’est pour cette raison que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a annulé, en octobre, les accords d’association entre l’Union européenne et le Maroc dans les domaines de la pêche et de l’agriculture, ces accords incluant le Sahara occidental sans le consentement de sa population. La CJUE a affirmé que seul le peuple sahraoui pouvait décider de l’utilisation de ses ressources, dénonçant ainsi la politique d’occupation et de confiscation du territoire sahraoui par le Maroc. Cette décision met en lumière l’intérêt de la France pour les ressources de la région et son soutien au plan marocain dans le but d’y renforcer ses investissements.

    Par Riad

    Source : Réflexion, 14/11/2024

    #Maroc #France #SaharaOccidental #France

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