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Trump – Maroc : un partenariat historique, mais risqué
Etiquettes : Donald Trump, Maroc, Sahara Occidental, protectionnisme, relations bilatérales,
Selon Marokko Nieuws, « avec la présidence de Donald Trump à l’horizon, les préoccupations augmentent au Maroc concernant les répercussions possibles sur les relations bilatérales ».
« La présidence de Trump a entraîné des changements significatifs dans la politique étrangère américaine, avec des effets majeurs sur des dossiers cruciaux tels que la question du Sahara et la coopération en matière de sécurité », écrit Marokko Nieuws dans un article publié mercredi. « La question qui se pose maintenant est de savoir si un nouveau mandat de Trump consoliderait ces changements ou s’il créerait de nouveaux défis », précise-t-il.
« L’un des développements les plus significatifs de la présidence de Trump a été la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara en 2020 », ajoute la source indiquant que « ce geste, salué par Rabat comme une victoire historique, a renforcé la position marocaine dans le conflit » du Sahara Occidental qui date de plus de 50 ans. »Cette reconnaissance faisait cependant partie d’un plus vaste accord géopolitique dans lequel le Maroc, sous médiation américaine, a normalisé ses relations diplomatiques avec Israël ».
« Bien que cette reconnaissance ait offert au Maroc des avantages stratégiques à l’international, il existe des craintes qu’un nouveau mandat de Trump puisse entraîner une instabilité. Des analystes soulignent que si un futur gouvernement américain revenait sur cette décision, le Maroc pourrait se retrouver sous une pression politique considérable. Le soutien continu de Washington à la position marocaine est donc crucial, et la diplomatie de Rabat devra se concentrer sur la création de garanties internationales ».
Selon Marokko Nieuws, « l’approche de Trump, axée sur le retrait des troupes américaines des zones de conflit à l’étranger, a suscité des inquiétudes. Bien que le Maroc n’ait pas été directement touché par ces mesures, Rabat a pris des mesures pour réduire sa dépendance vis-à-vis du soutien militaire américain ». « Le pays a ainsi renforcé ses partenariats avec les États européens pour diversifier ses approvisionnements » en matériel de guerre pour combattre les combattants du Front Polisario.
Sur le plan économique, les relations entre le Maroc et les États-Unis sont restées relativement stables durant la présidence de Trump. L’accord de libre-échange de 2006 a permis au Maroc d’attirer des investissements américains, notamment dans l’industrie automobile et les énergies renouvelables.
« Le retour de Trump à la Maison Blanche projette une ombre d’incertitude sur l’avenir des relations maroco-américaines. Bien que la reconnaissance de la question du Sahara ait été favorable au Maroc, la question demeure de savoir si cette décision perdurera en cas de changement de cap politique ».
« Le Maroc devra affiner sa stratégie diplomatique pour s’assurer d’un soutien américain durable, tout en anticipant d’éventuelles évolutions dans la dynamique politique américaine », conclue-t-on.
#SaharaOccidental #Maroc #EtatsUnis #Trump
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Entre les lignes : L’économie française s’effondre !
Etiquettes : France, Maroc, Sahara Occidental, Emmanuel Macron, crise économique,
Que ce soit dans les domaines économiques, politiques ou sociaux, la France semble malheureusement vaciller sous les yeux de son président, Emmanuel Macron. Au lieu de se concentrer sur la stabilisation des finances publiques, il s’est envolé vers le Maroc, adoptant le rôle de « mercenaire politique » pour soutenir le roi Mohammed VI dans son plan d’annexion du Sahara occidental. En effet, Macron a annoncé l’ouverture d’un consulat français à Laâyoune, une ville sahraouie sous occupation marocaine, un geste perçu par certains comme une approbation implicite des ambitions marocaines.
Cette visite intervient alors que la situation budgétaire française est marquée par des tensions répétées, des déficits publics qui s’envolent et une dette publique devenue difficile à contrôler. Les indicateurs d’activité économique s’effondrent, et les perspectives de hausse du chômage inquiètent les économistes. Une situation que certains qualifient de « véritable naufrage économique et politique ».
La situation financière de la France est critique : les déficits sont plus élevés que prévu et la dette continue de croître. Le nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a d’ailleurs alerté sur le fait que le déficit public pourrait atteindre 6 % du PIB cette année, contre les 5,1 % initialement estimés. En 2023, les dépenses de l’État ont atteint 454 milliards d’euros, avec un déficit de 173 milliards, soit un trou de 38 % dans les dépenses.
La dette publique de l’Hexagone, déjà alourdie par la crise sanitaire, a augmenté de 68,9 milliards d’euros pour atteindre 3 228,4 milliards d’euros. La France voit son taux d’emprunt à 10 ans dépasser celui de l’Espagne, une première depuis près de 18 ans, ce qui a de quoi inquiéter les investisseurs. Le programme d’emprunt sur les marchés pourrait même franchir le seuil symbolique des 300 milliards d’euros en 2025, après un record de 285 milliards cette année. Sans efforts de redressement, la France risque même des sanctions potentielles dès l’été prochain.
En juillet 2024, selon les données de la Banque de France, le nombre de défaillances d’entreprises cumulées sur l’année a dépassé les 63 000. La Bourse française a chuté de 5 %, et les actions des entreprises tournées vers le marché intérieur ont été particulièrement impactées. Les deux plus grandes banques françaises, BNP Paribas et Crédit Agricole, ont perdu chacune 11 % de leur valeur.
Face à cette situation alarmante, de nombreuses questions se posent : la France peut-elle freiner ce déclin économique ? Quelle sera l’ampleur du déficit public en 2025 ? La France continuera-t-elle de figurer parmi les mauvais élèves de l’Europe en matière de croissance ? Plutôt que de s’engager dans des affaires internationales controversées comme le dossier du Sahara occidental, Emmanuel Macron pourrait devoir se recentrer sur les enjeux économiques nationaux pour éviter à la France une descente aux enfers.
Source : Reflexion.dz
#Maroc #France #SaharaOccidental #Crise #Macron
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En Marruecos, se celebra el regreso al poder del « aliado » Donald Trump
Etiquetas : Marruecos, Sahara Occidental, Donald Trump, Israel, Estados Unidos, normalización, Gaza, IRA,
Reelegido presidente de los Estados Unidos el miércoles, el candidato republicano había reconocido la soberanía de Rabat sobre el Sáhara Occidental durante su primer mandato, en diciembre de 2020.
«Donald Trump, el presidente que reconoció la soberanía de Marruecos sobre el Sáhara [Occidental], anuncia su regreso a la Casa Blanca». Al igual que el periódico en línea Le360, conocido por su cercanía al palacio real, la prensa marroquí ha celebrado ampliamente la victoria del magnate inmobiliario, elegido tras las elecciones presidenciales estadounidenses del martes 5 de noviembre. El 47.º presidente de los Estados Unidos es «un aliado de primer nivel», evalúa así el diario L’Opinion. El miércoles por la tarde, el rey Mohammed VI le envió un mensaje de felicitación.
En los periódicos y entre los comentaristas marroquíes, nadie ha olvidado el papel que desempeñó Donald Trump en 2020 en el tema del Sáhara Occidental, considerado por Rabat como parte de la «integridad territorial» de Marruecos. El 10 de diciembre de ese año, unas semanas antes del fin de su primer mandato, el entonces inquilino de la Casa Blanca anunció en Twitter (ahora X) haber «firmado una proclamación reconociendo la soberanía marroquí» sobre este territorio, calificado como «no autónomo» por las Naciones Unidas.
Ese mismo día, durante una llamada telefónica entre los dos jefes de Estado, Mohammed VI agradeció a Trump, expresándole «su profunda gratitud por esta postura histórica». A cambio, Marruecos aceptó retomar sus relaciones oficiales con Israel.
Un mes después, el embajador de Estados Unidos en Rabat viajó a la ciudad de Dajla, en el Sáhara Occidental –primera visita de un diplomático estadounidense de ese nivel– para iniciar «el proceso oficial de apertura de un consulado» junto al ministro marroquí de Asuntos Exteriores. Sin embargo, la llegada de Joe Biden a la Casa Blanca el 20 de enero de 2021 paralizó el proyecto. Sin cuestionar la proclamación de su predecesor, la administración del presidente demócrata nunca concretó la instalación de una representación diplomática estadounidense en el Sáhara Occidental. En diciembre de 2023, el Departamento de Estado indicaba a Le Monde que «no tenía anuncios que hacer» al respecto.
«Espero que termine lo que empezó»
Así de esperada era en el país la reelección de Donald Trump, en un conflicto cuya resolución es el objetivo número uno de la política exterior marroquí. «Espero que termine lo que empezó, es decir, abrir un consulado estadounidense en Dajla o en El Aaiún», declaró Hassan Alaoui, director del periódico Maroc diplomatique, quien se dijo «aliviado» por el resultado de las elecciones estadounidenses y convencido de que «los demócratas, a diferencia de los republicanos, nunca han apoyado firmemente a Marruecos en el Sáhara [Occidental]».
Sin embargo, las consecuencias del regreso de Trump a la Casa Blanca, cuya imprevisibilidad fue una de las características dominantes de su primer mandato, parecen bastante inciertas para el reino, aunque es «probable que su aversión al multilateralismo ofrezca a Marruecos una oportunidad para lograr una solución en el Sáhara Occidental que favorezca a Rabat», sugiere Intissar Fakir, directora del programa de África del Norte y Sahel en el centro de estudios estadounidense Middle East Institute.
Según ella, es posible que Trump emprenda nuevamente acciones «no ortodoxas» y transaccionales que pasen por alto el marco de la ONU, ya que el presidente electo nunca dejó de criticar la ineficacia de la organización internacional.
Sin embargo, muchos observadores consideran que Marruecos no será una prioridad para Donald Trump, lo cual también habría sido el caso si su rival demócrata, Kamala Harris, hubiera sido elegida. Su agenda diplomática se centrará sobre todo en la guerra en la Franja de Gaza, la cual ha manifestado querer terminar.
Su deseo de establecer la paz en Oriente Próximo, lo cual fue un argumento de campaña ante los electores árabes-estadounidenses, podría entonces llevar a la reactivación del proceso de los Acuerdos de Abraham. Negociados y orquestados por su yerno, Jared Kushner –entonces alto asesor del presidente estadounidense–, estos acuerdos condujeron en 2020 a la normalización de relaciones entre Israel y varios países árabes, entre ellos Marruecos. Si el plan se reactiva, es posible que Rabat deba apoyar la reanudación de este proceso.
Un papel estratégico entre Estados Unidos y China
Más allá de la relación bilateral, la evolución de las relaciones entre Washington y Pekín también será observada con atención por Marruecos. Donald Trump, que tiene la intención de reducir la dependencia estadounidense de materiales críticos provenientes de China, indispensables para la fabricación de vehículos eléctricos, podría modificar la Ley de Reducción de la Inflación (IRA), estiman analistas estadounidenses.
De ser así, los 400 mil millones de dólares (372 mil millones de euros) en gastos de este plan, aprobado bajo la administración Biden y destinado a descarbonizar la economía estadounidense, estarían sujetos a restricciones adicionales, lo cual tendría consecuencias en el monto de los créditos fiscales para vehículos eléctricos y en las condiciones de acceso a estos créditos para componentes fabricados en el extranjero.
Y es que Marruecos está directamente afectado por la IRA, que se basa, entre otras cosas, en un abastecimiento a partir de países amigos o aquellos con acuerdos de libre comercio con Estados Unidos, como es el caso de Rabat desde 2004. Esto explica que grandes empresas chinas, especializadas en la fabricación de baterías eléctricas o cátodos, hayan anunciado su intención de invertir hasta 10 mil millones de euros en el reino, para mantener su acceso al mercado estadounidense. En enero, el think tank estadounidense Center for Strategic and International Studies describió esta estrategia industrial china como un intento de eludir la IRA aprovechando el «friend-shoring» («comercio entre países amigos»). Un enfoque que podría verse comprometido si Trump revisa este plan.
Fuente : Le Monde, 06/11/2024
#SaharaOccidental #Marruecos DonaldTrump #EEUU #Israel #IRA
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In Morocco, « Ally » Donald Trump return is welcomed
Tags : Morocco, United States, Western Sahara, Donald Trump, Israël, Gaza, IRA, China, Inflation Reduction Act,
Re-elected as President of the United States on Wednesday, the Republican candidate previously recognized Rabat’s sovereignty over Western Sahara during his first term, in December 2020.
« Donald Trump, the president who recognized Morocco’s sovereignty over the [Western] Sahara, proclaims his return to the White House. » Like the online news outlet Le360, known for its proximity to the royal palace, the Moroccan press has widely celebrated the victory of the real estate magnate, elected after the U.S. presidential election on Tuesday, November 5. The 47th President of the United States is considered « a key ally, » according to the daily L’Opinion. On Wednesday afternoon, King Mohammed VI sent him a message of congratulations.
In Moroccan newspapers and among commentators, no one has forgotten the role Donald Trump played in 2020 regarding the Western Sahara issue, seen by Rabat as an essential part of Morocco’s « territorial integrity. » On December 10 of that year, just a few weeks before the end of his first term, the White House occupant announced on Twitter (now X) that he had « signed a proclamation recognizing Moroccan sovereignty » over this territory, which the United Nations considers “non-autonomous. »
On the same day, during a phone call between the two heads of state, Mohammed VI thanked Mr. Trump, expressing his « deep gratitude for this historic stance. » In return, Morocco agreed to restore official relations with Israel.
A month later, the U.S. ambassador to Rabat visited the city of Dakhla in Western Sahara—a first for a U.S. diplomat of his rank—to kick off « the official process of opening a consulate » alongside the Moroccan foreign minister. However, the project came to a halt with Joe Biden’s inauguration on January 20, 2021. While the Democratic administration did not revoke the proclamation made by its predecessor, it never formalized the establishment of a U.S. diplomatic office in Western Sahara. Contacted by Le Monde, the U.S. Department of State stated in December 2023 that it had « no announcement to make » on the matter.
« I hope he will finish what he started »
The re-election of Donald Trump, in a dispute where a resolution remains Morocco’s top foreign policy objective, was eagerly awaited in the country. « I hope he will finish what he started, namely opening a U.S. consulate in Dakhla or Laâyoune, » says Hassan Alaoui, director of the publication Maroc Diplomatique, who expressed « relief » at the outcome of the U.S. election and was convinced that « the Democrats, unlike the Republicans, have never firmly supported Morocco in Western Sahara. »
However, the consequences of Trump’s return to the White House—characterized by his unpredictable behavior during his first term—remain uncertain for Morocco, although « it is likely that his aversion to multilateralism might provide an opportunity for Morocco to pursue a solution in Western Sahara aligned with Rabat’s goals, » suggests Intissar Fakir, director of the North Africa and Sahel program at the American think tank Middle East Institute.
She believes Donald Trump may once again pursue « unorthodox » and transactional actions outside the United Nations framework, as the president-elect has consistently criticized the inefficacy of the international organization.
Many observers, however, believe that Morocco will not be a priority for Donald Trump, which would have been the case even if his Democratic opponent, Kamala Harris, had won. His diplomatic agenda is likely to focus on the ongoing war in Gaza, which he has repeatedly expressed a desire to end.
Trump’s commitment to promoting peace in the Middle East, a key point in his campaign aimed at Arab-American voters, may therefore lead to a revival of the Abraham Accords. Negotiated and overseen by his son-in-law, Jared Kushner—then a senior advisor to the U.S. president—the accords resulted in the normalization of relations between Israel and several Arab countries, including Morocco, in 2020. Should this initiative resume, Rabat may be called upon to support its continuation.
A Strategic Role Between the U.S. and China
Beyond bilateral relations, Morocco will also closely monitor the expected developments in U.S.-China relations. Donald Trump, aiming to reduce U.S. dependence on critical materials from China essential for electric vehicle production, could amend the Inflation Reduction Act (IRA), according to American analysts.
If this occurs, the IRA’s $400 billion (372 billion euros) in funding, allocated under the Biden administration to decarbonize the U.S. economy, would face additional restrictions. This would impact the availability of tax credits for electric vehicles and the conditions for accessing these credits for foreign-made components.
Morocco, which benefits from the IRA through its friendly trade relations or free-trade agreements with the U.S. since 2004, would be significantly affected. This is why major Chinese companies specializing in electric battery and cathode manufacturing have announced plans to invest up to 10 billion euros in the kingdom to maintain access to the U.S. market. In January, the American think tank Center for Strategic and International Studies described this Chinese industrial strategy as an attempt to bypass the IRA by leveraging « friend-shoring » (trade among allied countries). Such an approach could face obstacles if Trump decides to revise the act.
By Alexandre Aublanc (Casablanca, Morocco, correspondent)
Source : Le Monde, 06/11/2024
#WesternSahara #Morocco #DonaldTrump #Israël #China #IRA
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Depuis les prisons : l’autre visage du Maroc
Etiquettes : Maroc, Ali Aarrass, Belgique, répression, droits de l’homme,
Le témoignage choquant d’Ali Aarrass, un Belge d’origine marocaine, nous offre un aperçu instructif de la nature du régime au Maroc. Il a été emprisonné pendant deux ans en Espagne et dix ans au Maroc, où il n’a pourtant jamais vécu.
Ali Aarrass a été accusé de trafic d’armes et arrêté par la police espagnole sur la base de fausses informations, vraisemblablement orchestrées par les services secrets marocains, qui souhaitaient arrêter un homme trop critique envers la répression sanglante de la révolte pour le pain et la dignité humaine dans le Rif marocain.Dans l’attente de son procès, il fut incarcéré dans une prison espagnole, où il découvrit le traitement réservé aux détenus soupçonnés de terrorisme. Cependant, cette expérience n’était rien comparée à ce qui l’attendait dans les prisons marocaines.
Après une enquête approfondie, le juge Baltasar Garzón (qui avait autrefois condamné le dictateur chilien, le général Pinochet) l’a déclaré innocent. Malgré cela, et en totale violation des règles judiciaires et diplomatiques, l’Espagne l’a secrètement livré au Maroc.
Ce fut le début d’un long chemin de croix à travers diverses prisons marocaines, où le nombre de suspects de terrorisme ne cessait d’augmenter : insurgés sahraouis, opposants au régime marocain, et criminels ordinaires.
Pendant toutes ces années, la diplomatie belge est restée muette, bien que la Belgique soit responsable de ce citoyen belge.
Les prisonniers sont livrés à des geôliers impitoyables, qui ne reculent devant aucune violence. Les hommes (et les femmes, sans doute encore plus maltraitées) sont soumis à des conditions de vie inhumaines : ils sont privés de nourriture, de chaleur et de cellules propres, et punis par l’isolement, l’une des tortures les plus cruelles. Les interrogatoires extrêmement violents utilisent des techniques de torture classiques.
Ali Aarrass raconte cette longue épreuve, jour après jour, prison après prison, en proclamant sans relâche son innocence, tentant de survivre et surtout de préserver sa dignité humaine.
Le silence diplomatique belge perdure, bien que le pays soit responsable de chaque ressortissant belge ayant vécu 28 ans sur son territoire sans jamais commettre de délit. Au contraire, Ali Aarrass est fier d’avoir contribué à notre société en tant que travailleur.
Le sort tragique des prisonniers de conscience
Cette histoire tragique rappelle les récits d’autres Marocains emprisonnés sous le règne de Hassan II, père de l’actuel roi et véritable tyran, qui infligeait les pires humiliations à ceux qui s’opposaient à son régime.
Il s’agit de syndicalistes, de communistes qui critiquaient le dictateur, comme Mohamed El Baroudi, expulsé de notre pays et qui a consacré sa vie à la défense des migrants, en apprenant à lire et à écrire aux plus démunis (l’association « Lire et écrire » porte sa marque).
De nombreux dissidents témoignent des menaces qui pesaient sur leurs familles restées au Maroc. Il y a même eu des cas de torture dans les sous-sols du consulat marocain à Bruxelles ! Les autorités belges, elles, détournaient le regard.
Nous nous souvenons surtout d’Abraham Serfaty, emprisonné depuis 17 ans dans une prison marocaine pour son rôle de dissident politique communiste, remettant en question la doctrine selon laquelle le Sahara occidental est « marocain » et dénonçant le sort tragique des Sahraouis dans les territoires occupés par l’armée marocaine.
Les Accords d’Abraham
Abraham Serfaty était un juif antisioniste. Dans ses Écrits de prison sur la Palestine, il écrit : « Le sionisme est avant tout une idéologie raciste. C’est la version juive de l’hitlérisme […]. Il proclame l’État d’Israël comme ‘avant tout un État juif’, tout comme Hitler proclamait une Allemagne aryenne. »Des mots qui devraient résonner pour les Marocains, surtout depuis que le fils de Hassan II, Mohammed VI, a signé en 2020 les Accords d’Abraham, rapprochant Israël de plusieurs pays arabes. L’objectif était de constituer un bloc sunnite anti-iranien (l’Iran étant majoritairement chiite) en échange du droit pour Israël d’annexer les territoires palestiniens occupés.
Fort de ce soutien, Israël a lancé des attaques meurtrières contre les habitants de Gaza et de la Cisjordanie, ainsi que contre les Libanais, sans que la prétendue « communauté internationale » ne réagisse.
De même, la communauté internationale ne prend aucune mesure face à la répression marocaine brutale au Sahara occidental occupé. Depuis cet accord, le Maroc a par ailleurs été équipé d’armes israéliennes pour réprimer encore plus efficacement les Sahraouis.
Le Maroc, équipé d’armes israéliennes, peut réprimer encore plus efficacement les Sahraouis
Par ailleurs, nos pays n’interviennent pas pour libérer les journalistes et autres opposants marocains qui exposent la pauvreté dans certaines régions du Maroc. Ils refusent de soutenir les mouvements de protestation des populations qui vivent dans une extrême misère ou qui sont contraintes à l’exil dans les pires conditions, notamment aux points de passage avec l’Espagne à Ceuta et Melilla.
Le Maroc exerce un chantage permanent sur l’Europe : soutenez le régime corrompu de Mohammed VI ou attendez-vous à être submergés par des vagues de migrants pauvres (en plus du trafic de drogue !).
Et la corruption est toujours là
C’est la raison pour laquelle nos pays n’interviennent pas au Proche et au Moyen-Orient, n’œuvrent pas à l’établissement d’une paix juste, non seulement en Palestine, mais aussi au Sahara occidental. Ils soutiennent des dictatures et des régimes corrompus comme l’Arabie Saoudite et le Maroc, en dépit de l’emprisonnement et de la torture d’innocents.Même les scandales de “Qatargate”, suivis de “Marocgate”, qui ont révélé la corruption généralisée au sein de la classe politique européenne, n’ont pas suffi à mettre fin à l’attitude tragique de “business as usual” vis-à-vis des dictatures soutenues par l’Occident.
Même “Qatargate” et “Marocgate” n’ont pas suffi à mettre fin au soutien aux dictatures appuyées par l’Occident.
La seule lueur d’espoir vient de l’appareil juridique européen : la Cour de justice de l’Union européenne a récemment condamné la Commission européenne pour les accords économiques passés avec le Maroc, qui permettent l’exploitation des ressources naturelles dans le Sahara occidental occupé. La Cour reconnaît les droits du peuple sahraoui et son représentant légitime, le Front Polisario : le droit de consentir à cette exploitation ou de la refuser, ainsi que de gérer les ressources naturelles de leur territoire.
Est-ce la fin de la corruption organisée par le Maroc ? Nous verrons si les accords économiques européens seront modifiés et dans quel sens.
C’est l’analyse d’Ali Aarrass dans son livre, une analyse de ce pays fascinant, qui nous est cher mais est dirigé de façon autoritaire, où les droits humains sont gravement réprimés. Il nous incombe d’aider ses habitants, assoiffés de justice, à atteindre une véritable démocratie.
C’est d’ailleurs la conclusion d’Ali Aarrass : « Ma dignité humaine m’oblige à être solidaire avec les habitants vulnérables, démunis et oubliés des États démocratiques, et je m’y engage. En nous unissant, nous continuerons à faire pression pour instaurer une politique et une diplomatie qui mettent fin à tout cela. Car nous savons tous qu’avec persévérance et détermination, des progrès visibles peuvent être atteints rapidement. »
Source : De Morgen, 04 nov 2024
#Maroc #AliAarrass
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Trump intensifie les allégations de fraude, il va à contester en cas de défaite
Etiquettes : Donald Trump, élections présidentielles, Kamala Harris, fraude,
L’ancien président et ses alliés n’ont fourni aucune preuve de fraude électorale généralisée ou de tentative de manipulation de cette élection ni de la précédente, qu’il a perdue face au président Joe Biden.
Donald Trump, qui a attribué sa défaite de 2020 à de fausses accusations de fraude électorale massive, a passé une grande partie de la dernière semaine de sa troisième campagne présidentielle à discréditer la légitimité de l’élection de cette année.
Ses dernières allégations non fondées pourraient préparer le terrain pour une tentative de contester une éventuelle défaite, non seulement devant les tribunaux, mais aussi en diffusant des mensonges sur les systèmes électoraux du pays. L’ancien président et ses alliés n’ont produit aucune preuve de fraude généralisée ni d’une tentative des Démocrates de truquer cette élection ni la précédente, qu’il a perdue face à Joe Biden. Les responsables électoraux, qui ont passé quatre ans à gérer les conséquences de ses fausses accusations de 2020, craignent que ses dernières déclarations ne mènent à la violence.
« Ils se battent si fort pour voler cette foutue chose. … Regardez ce qui se passe dans votre État, chaque jour ils parlent de prolonger les heures ; qui a jamais entendu parler de ça ? » a déclaré Trump, visiblement frustré, à Lititz, en Pennsylvanie, dimanche. « Nous devrions avoir un vote d’un jour et des bulletins en papier. » Il a ajouté : « C’est une honte, et je suis le seul à en parler parce que tout le monde a peur d’en parler, et ensuite ils vous accusent d’être un théoricien du complot. … Ceux qui devraient être emprisonnés, ce sont ceux qui trichent lors de ces horribles élections que nous traversons dans notre pays. »
Consultez les comparaisons entre Harris et Trump selon les moyennes des sondages présidentiels du Washington Post dans sept États décisifs. Nous avons identifié huit scénarios de victoire possibles basés sur la position actuelle des candidats dans les sondages.
Nous avons recueilli les positions de Harris et de Trump sur les questions les plus importantes, notamment l’avortement, la politique économique et l’immigration.
Le Post a analysé les neuf courses et trois candidats outsiders qui pourraient déterminer si les Démocrates perdront le contrôle du Sénat. Dix courses compétitives décideront si les Républicains conservent leur étroite majorité à la Chambre.
À Salem, en Virginie, samedi, il a déclaré à la foule : « J’aimerais gagner le vote populaire malgré leurs tricheries. Qu’ils trichent, parce que c’est ce qu’ils font, ils le font très bien, ils sont très professionnels. Mais je pense que nous avons une très bonne chance de gagner le vote populaire. » Plus tard, lors d’un rassemblement à Greensboro, en Caroline du Nord, un message préenregistré de Trump a encouragé les participants à voter et à « garder les yeux ouverts parce que ces gens veulent tricher, et ils trichent. Et honnêtement, c’est la seule chose qu’ils font bien. »
Et à Milwaukee, vendredi soir, il a faussement affirmé avoir remporté le Wisconsin deux fois, disant que « ce sont des détails mineurs ». Trump a gagné le Wisconsin en 2016 mais a perdu l’État contre Biden en 2020.
Les avertissements préventifs de Trump sur la fraude électorale, malgré l’absence de preuves de tricherie généralisée, font partie d’un schéma qui remonte à sa campagne présidentielle de 2016, une élection qu’il avait également qualifiée de « truquée » avant de la remporter.
Mais les dernières déclarations de Trump suscitent de nouvelles inquiétudes chez les experts électoraux qui craignent une répétition de l’élection de 2020, lorsque les fausses accusations de fraude généralisée de l’ancien président ont culminé avec une foule pro-Trump prenant d’assaut le Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021. Lors du rassemblement de dimanche, Trump a également déclaré qu’il « n’aurait pas dû quitter » la Maison Blanche.
Lors de ce cycle électoral, Trump a encouragé ses partisans à rendre l’élection « trop grande pour être truquée », un slogan qui insinue que l’élection de 2020 lui a été volée. Trump a également préparé le terrain pour une déception générale parmi ses partisans si les résultats de l’élection sont autre chose qu’une victoire pour lui. Il a répété qu’il est en tête dans les sondages et a suggéré que la seule façon pour les Démocrates de gagner est de tricher. La vice-présidente Kamala Harris, candidate démocrate à la présidence, devance Trump d’environ 2 points de pourcentage au niveau national, selon la moyenne des sondages de haute qualité du Washington Post.
Trump n’a pas pris l’engagement d’accepter les résultats de l’élection de 2024, disant qu’il le ferait uniquement « si c’est une élection équitable » et affirmant que la seule façon de perdre est qu’il y ait fraude. Harris a déclaré qu’elle s’engageait pour des élections libres et équitables et pour un transfert de pouvoir pacifique.
Les allégations de Trump n’ont abouti à rien devant les tribunaux, mais ont nourri la croyance erronée chez bon nombre de ses partisans que la fraude est généralisée, a déclaré David Becker, directeur exécutif du Center for Election Innovation and Research, une organisation à but non lucratif qui cherche à renforcer la confiance dans les élections.
Bien que les sondages montrent une course extrêmement serrée, la rhétorique de Trump a convaincu beaucoup de ses partisans que sa victoire est inévitable, a déclaré Becker.
« On peut imaginer le choc que certains partisans de Trump pourraient ressentir si, en fin de compte, il perd, et comment ce choc pourrait se transformer en colère et même potentiellement en violence après les élections », a-t-il dit. En 2020, « ses alliés ont dirigé ses partisans vers des fonctionnaires, et beaucoup ont dû se déplacer pour des raisons de sécurité. Ils ont dû obtenir de la protection. Ils ont dû faire face au doxxing. … Maintenant, beaucoup de ses partisans sont imprégnés de quatre années supplémentaires de mensonges sur les élections. »
Dans une déclaration envoyée par e-mail, Claire Zunk, porte-parole du Comité national républicain, a salué « l’opération de Trump pour l’intégrité électorale sans précédent … engagée à défendre la loi et protéger chaque vote légal », mais ni elle ni une porte-parole de la campagne de Trump n’ont directement répondu aux insinuations de Trump selon lesquelles la « tricherie » pourrait influencer l’élection.
Harris a exhorté les Américains dimanche à ignorer les signaux de Trump indiquant qu’il pourrait revendiquer prématurément la victoire mardi soir, arguant qu’ils sont destinés à décourager les gens de voter.
« Cela vise à détourner l’attention du fait que nous avons des élections libres et justes dans notre pays et que nous les soutenons. Nous l’avons fait en 2020, » a déclaré Harris aux journalistes. « Il a perdu, et les systèmes en place pour cette élection de 2024 sont intègres. Ce sont de bons systèmes, et le vote des citoyens déterminera l’issue de cette élection. Tout le monde doit savoir que leur vote est leur pouvoir pour déterminer l’issue de l’élection, et leur vote comptera. »
Ces derniers jours, Trump a concentré ses accusations de fraude électorale sur la Pennsylvanie, un État que les experts électoraux non partisans considèrent comme quasi indispensable, tant pour lui que pour Harris. Selon la moyenne des sondages du Washington Post, Harris est en tête dans cet État avec moins d’un point d’avance.
Lors d’un récent rassemblement à Allentown, en Pennsylvanie, Trump a affirmé : « Ils ont déjà commencé à tricher à Lancaster. » Et dans une publication sur les réseaux sociaux, il a affirmé : « La Pennsylvanie triche, et cela se découvre, à des niveaux rarement vus auparavant. SIGNALEZ LA TRICHERIE AUX AUTORITÉS. Les forces de l’ordre doivent agir, MAINTENANT ! »
Les responsables démocrates et les défenseurs des droits de vote contestent vigoureusement les affirmations de Trump. Les responsables électoraux du comté de Lancaster ont récemment déclaré qu’ils avaient identifié environ 2 500 demandes d’inscription d’électeurs potentiellement frauduleuses et que la police locale enquêtait.
Trump a faussement affirmé que certains bulletins avaient été remplis avec le même stylo — alors que les bulletins ne sont pas ouverts en Pennsylvanie avant le jour de l’élection. Les responsables répondent que l’identification des demandes d’inscription erronées montre que le système fonctionne, et qu’ils n’attribueront pas de bulletins de vote aux électeurs inéligibles. Les défenseurs des droits de vote affirment que ces demandes suspectes sont probablement dues à la négligence d’un démarcheur et non à un stratagème pour voler l’élection.
La campagne de Trump et le Comité national républicain (RNC) mettent en avant des allégations de fraude et de suppression de vote dans le cadre d’un effort visant à « assurer une élection sûre et sécurisée pour TOUS les Américains, quel que soit leur vote, » a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de la campagne Trump, dans une déclaration envoyée par e-mail.
Les experts affirment que certains problèmes sont inévitables lors de toute élection, mais qu’ils sont presque toujours résolus et n’affectent qu’un très petit nombre des dizaines de millions de bulletins de vote exprimés.
Une rhétorique comme celle de Trump compromet la capacité de nombreux Américains à accepter les résultats d’une élection libre et juste, a déclaré Tammy Patrick, directrice des programmes de l’Association nationale des responsables électoraux. Son langage érode davantage la confiance dans le processus démocratique, dit-elle, et crée les bases d’une éventuelle violence si le résultat n’est pas celui que certains souhaitent.
« Cela s’est déjà produit — nous avons tous regardé la télévision le 6 janvier, » a déclaré Patrick. « Nous avons tous vu de nos propres yeux ce que cette rhétorique peut engendrer. En ce moment, de nombreux [responsables électoraux] retiennent leur souffle pour voir ce qui va se passer dans la semaine ou les deux semaines à venir. »
Elle a ajouté que les responsables et dirigeants publics américains devraient appeler à la patience durant le processus de dépouillement des votes, qui pourrait durer plusieurs jours. Dans le comté de Maricopa, qui abrite la majorité des électeurs d’Arizona, les responsables ont indiqué que le traitement des bulletins de vote pourrait prendre entre 10 et 13 jours.
The Washington Post
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Mauritanie – Maroc : hostilités douloureuses
Etiquettes : Mauritanie, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Lagouira, orpailleurs,
Récemment, la position de la Mauritanie a commencé à émerger, ce qui est compris comme une forte polarisation, et même un changement de notre position sur la question du Sahara, peut-être interprété comme une réaction indirecte au massacre de nos citoyens à la frontière ou en lien avec les stratégies actuellement imposées par les données régionales et internationales.
Ces positions ont récemment fait l’objet d’une série d’attaques contre notre pays par les médias marocains, qui ont publié des vidéos liées à la reconstruction de Lagouira ou du port de Lagouira au Sahara occidental ! L’Algérie pourrait être plus intelligente que le Maroc pour approcher la Mauritanie et la conquérir avec un respect total, un partenariat gagnant-gagnant et une promotion de l’entreprise économique, politique et régionale.
Malgré le fait que le Maroc soit progressivement entré dans des hostilités douloureuses avec les paisibles orpailleurs mauritaniens qui n’avaient aucune raison de traverser la frontière.
Au surplus, des blogueurs ainsi que certains journalistes répétaient constamment à travers les médias
marocains le « caractère marocain de la Mauritanie ou l’impact sur la Mauritanie de la construction du plus grand port d’Afrique à Legouira. »Ces hostilités se sont intensifiées, constate-t-on, depuis les propos du prédicateur Ahmed Raïssouni en sus de l’inauguration du projet de route Tindouf-Zouierate et de deux postes-frontières.
Source : Rapid Info, 04/11/2024
#Mauritanie #Maroc #Algérie #SaharaOccidental
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Pour la Russie, la résolution S/2756 (2024) sur le Sahara Occidental ne reflète pas la réalité sur le terrain
Etiquettes : Russie, Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Etats-Unis, Conseil de Sécurité, MINURSO,
Explication du Vote du Représentant Permanent Vassily Nebenzia suite au Vote sur une Résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU concernant le Renouvellement du Mandat de la MINURSO
Madame la Présidente,
La Fédération de Russie s’est abstenue à la fois sur le projet de résolution soumis par les États-Unis concernant le renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara occidental (MINURSO) et sur les amendements proposés par nos collègues algériens.
En ce qui concerne les amendements, notre décision s’appuie sur la position constante de la Russie selon laquelle il est inapproprié d’exagérer la composante des droits de l’homme dans les missions des Nations Unies. Nous ne sommes pas certains qu’en l’absence des compétences nécessaires, la MINURSO serait en mesure de s’acquitter avec succès des tâches qui lui sont confiées. En outre, nous estimons que l’élargissement des fonctions de la Mission ne correspond pas à l’objectif principal pour lequel elle a été créée à l’époque.
Quant à la résolution elle-même, nous pensons qu’elle ne reflète pas la réalité sur le terrain et qu’elle est peu susceptible de contribuer à une solution mutuellement acceptable du conflit.
La Russie, aux côtés d’autres délégations, a formulé une série de propositions et d’amendements au texte, mais ceux-ci ont été ignorés. Par ailleurs, les propositions russes n’étaient pas de nature radicale et n’avaient pas pour but d’introduire un langage délibérément irréalisable.
Nous avons jugé approprié de mentionner ce qui est évident pour tout le monde – l’absence de progrès dans le règlement du conflit, ainsi que l’appel aux parties prenantes et aux acteurs du conflit à éviter toute action susceptible de provoquer une escalade des tensions dans la région. Notre demande visant à bien différencier dans le texte du document les deux parties au conflit – le Maroc et le Front Polisario – ainsi que les acteurs externes n’a pas non plus été prise en compte.
Par ailleurs, les rédacteurs informels américains eux-mêmes ont modifié le texte par rapport à la résolution de l’année dernière (2703), le rendant encore moins équilibré. En général, la tactique employée par les États-Unis pour “harmoniser” le processus de négociation sur la formulation nous laisse perplexes, voire scandalisés. Il n’y a eu qu’une seule série de consultations. Il est également révélateur que, contrairement à la tradition, le projet n’ait pas été discuté dans son intégralité dans le cadre du Groupe d’amis du Sahara occidental. Il semble que nos collègues occidentaux ne veuillent tout simplement pas participer aux discussions. Je tiens à souligner que vous établissez ici un précédent peu enviable, qui pourrait avoir des répercussions négatives tant sur les travaux futurs concernant le Sahara occidental que sur d’autres “produits” du Conseil.
Madame la Présidente,
Depuis 2018, les résolutions concernant le renouvellement du mandat de la MINURSO ont été modifiées de manière à affaiblir clairement l’approche impartiale et objective du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental. Nous nous sommes opposés à cette logique par le passé, et nous ne pouvons la soutenir aujourd’hui.
Nous tenons à réaffirmer notre position cohérente, équilibrée et impartiale sur le règlement du conflit au Sahara occidental. Une solution politique durable et juste doit satisfaire à la fois les Marocains et les Sahraouis, respecter les principes et objectifs de la Charte des Nations Unies, et prévoir l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Nous soutenons les efforts visant à organiser des négociations directes entre les parties au conflit. Nous poursuivons notre communication active avec les Marocains et les Sahraouis, ainsi qu’avec les acteurs externes.
En parallèle, nous continuons de soutenir la Mission des Nations Unies au Sahara occidental, qui joue un rôle clé de stabilisation en créant un environnement favorable “sur le terrain” pour la reprise du dialogue entre le Maroc et le Front Polisario et pour faire avancer le processus de paix.
En conclusion, je tiens à souligner que le comportement des rédacteurs américains nous pousse une fois de plus à douter de leur capacité à jouer le rôle de participant impartial dans les délibérations sur la question du Sahara occidental. Au cours des dernières années, nous avons à plusieurs reprises soulevé cette question, car nous avons du mal à croire en l’impartialité des États-Unis sur ce sujet après que l’administration américaine précédente a affirmé que la souveraineté marocaine sur les territoires sahariens était irréversible.
Nous estimons que l’attitude des États-Unis, qui ignorent l’opinion de plusieurs membres du Conseil, y compris des membres permanents, va à l’encontre des pratiques de négociation généralement acceptées. Nous appelons nos collègues américains à envisager de renoncer au rôle de rédacteur pour le Sahara occidental et de transférer cette responsabilité à d’autres membres du Conseil de sécurité plus responsables.
Merci de votre attention.
Source : Ambassade de Russie auprès des Nations Unies
#SaharaOccidental #Maroc #Polisario #EtatsUnis #Russie #MINURSO
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Les critiques de l’ambassadeur de Russie lors du vote du Conseil de sécurité sur la Minurso
Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Russie, MINURSO, Algérie, Front Polisario, résolution 2756 (2024),
Le représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations unies, V. A. Nebenzya, a déclaré, suite au vote du Conseil de sécurité prolongeant le mandat de la Minurso, que les États-Unis ne sont plus neutres dans la question sahraouie après avoir reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Voici sa déclaration expliquant le vote de son pays:
«La Russie s’est abstenue de voter le projet de résolution du Conseil de sécurité préparé par les États-Unis concernant le prolongement du mandat de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental, ainsi que sur les amendements proposés par nos collègues algériens.
Concernant les amendements, notre décision a été motivée par la position constante de la Russie sur l’inutilité d’exagérer l’élément des droits de l’homme dans les missions des Nations unies. Nous ne sommes pas convaincus qu’en l’absence de compétences appropriées, la Mission pourra gérer avec succès les tâches proposées. De plus, nous pensons que donner à la Mission des tâches supplémentaires ne répond pas à l’objectif principal pour lequel elle a été créée à l’époque.
En ce qui concerne la résolution, à notre avis, elle ne reflète pas la réalité ‘’sur le terrain » et il est peu probable qu’elle contribue à trouver une solution acceptable par les deux parties du conflit. La Russie, aux côtés d’autres délégations, a proposé une série de suggestions et d’ajouts au texte, qui ont été ignorés… Nous avons jugé approprié de refléter les évidences pour tous – le manque de progrès dans le règlement, ainsi que d’appeler les deux parties du conflit et toutes les parties concernées à éviter des actions pouvant provoquer une escalade des tensions dans la région.
Notre demande de distinguer clairement entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, et les acteurs externes, a également été ignorée. En même temps, les responsables américains ont effectué certaines modifications au texte par rapport à la résolution de l’année dernière 2703, ce qui l’a rendu moins équilibré.
En général, les tactiques utilisées par les États-Unis pour construire le processus de négociation sur le texte sont déroutantes et même frustrantes. Une seule série de consultations a eu lieu. Un autre symptôme est que la discussion traditionnelle complète du projet sous la forme de Groupe des Amis du Sahara occidental ne s’est pas tenue. Il semble que nos collègues occidentaux ne veulent tout simplement pas participer aux discussions.
Je vous appelle à prendre en compte le fait que vous créez un précédent désagréable qui pourrait avoir un impact négatif sur les travaux futurs concernant la question du Sahara occidental et sur d’autres ‘’produits » du Conseil. Depuis 2018, les décisions prolongeant le mandat de la Minurso ont été modifiées, ce qui nuit clairement à l’approche neutre et impartiale de la question du Sahara occidental…
Nous tenons à réaffirmer notre position constante, équilibrée et impartiale pour son règlement. La solution politique juste et durable doit correspondre aux souhaits tant du Maroc que du Polisario, être conforme aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies et prévoir le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Nous soutenons les efforts visant à organiser des négociations directes entre les deux parties au conflit…
En conclusion, nous tenons à souligner que le comportement des responsables américains chargés de préparer le projet de résolution nous amène à réfléchir sérieusement à nouveau sur leur capacité à jouer un rôle de participant neutre dans le processus de discussion. Nous avons soulevé cette question au cours des dernières années, car après la position exprimée par l’administration américaine précédente concernant l’absence d’alternative à la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental, il est impossible de parler de la neutralité des États-Unis dans cette affaire.
Nous constatons que l’indifférence manifestée par les États-Unis envers l’opinion de certains membres du Conseil, y compris des membres permanents, est contraire aux pratiques généralement acceptées. Nous exhortons les Américains à envisager de mettre fin à la Mission de supervision de la préparation des propositions concernant le Sahara occidental et à transférer ces responsabilités à d’autres membres plus responsables du Conseil de sécurité. Merci de votre attention.»
#SaharaOccidental #Maroc #Russie #Résolution2756
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Francia recurre al Sáhara Occidental ocupado para el expolio colonial
Etiquetas : Francia, Sahara Occidental, Frente Polisario, Marruecos, Emmanuel Macron,
Forzada a retroceder en sus antiguas colonias de África Occidental, Francia ha respaldado oficialmente la ocupación ilegal de Marruecos en el Sáhara Occidental y ha cerrado acuerdos para asociarse en la extracción de sus recursos.
“Para Francia”, el “presente y futuro del Sáhara Occidental ocupado caen bajo la soberanía de Marruecos”, declaró el presidente francés Emmanuel Macron, recibiendo una ovación de pie de los legisladores a los que se dirigía en el parlamento de su antigua colonia Marruecos el 29 de octubre.
“La única y exclusiva soberanía sobre el Sáhara Occidental pertenece al pueblo saharaui. [Ni] Macron, ni nadie más, tiene el derecho de decidir en su nombre”, replicó el gobierno de la República Árabe Saharaui Democrática (RASD), como se conoce oficialmente al Sáhara Occidental.
Este gobierno, liderado por el Frente Polisario (FP), que es reconocido por la ONU como el único representante del pueblo saharaui, controla la Zona Libre – o el Territorio Liberado – que representa una quinta parte del Sáhara Occidental. Con el apoyo militar y financiero de EE. UU. y Francia y la complicidad del antiguo colonizador del Sáhara Occidental, Francia, el ejército marroquí anexó el 80% restante, incluyendo toda su costa, en 1975 y continúa con la ocupación hasta la fecha.
Ocupación ilegal
La reivindicación de Marruecos sobre la soberanía del Sáhara Occidental no es reconocida por la Unión Africana (UA), de la cual la RASD es un estado miembro. La ONU la incluye en la lista de Territorios No Autónomos donde la descolonización aún no se ha completado. Su Asamblea General considera la presencia marroquí en el Sáhara Occidental como una ocupación ilegal. La Corte Internacional de Justicia (CIJ) sostiene que no hay “un vínculo de soberanía territorial entre el territorio del Sáhara Occidental y el Reino de Marruecos”.
La decisión de Macron de otorgar reconocimiento francés a la soberanía marroquí sobre el Sáhara Occidental también contraviene la Corte de Justicia de la Unión Europea (CJUE). En una sentencia anterior ese mes, el 4 de octubre, la CJUE reiteró que los acuerdos de pesca y comercio entre la Unión Europea (UE) y Marruecos que involucran recursos naturales extraídos del Sáhara Occidental eran ilegales porque Marruecos no tiene soberanía sobre este territorio.
El fallo exige que estos acuerdos ilegales cesen en el plazo de un año. En menos de un mes, Macron hizo que Francia firmara nuevos acuerdos por un valor de 10.8 mil millones de dólares, prometiendo “inversiones” que afirmó que “beneficiarían a las poblaciones locales” en el Sáhara Occidental.
“Inversiones internacionales pasadas en los recursos del Sáhara Occidental, como en la [extracción de] fosfatos y pesquerías”, han generado pocos beneficios para el pueblo saharaui, dijo Kamal Fadel, representante del Sáhara Occidental en Australia y el Pacífico, a Peoples Dispatch. “La llegada de capital extranjero solo tiende a afianzar aún más la ocupación al apoyar la infraestructura y la presencia militar de Marruecos en la región”.
La mayoría de los empleos creados en el proceso se entregan a colonos marroquíes para incentivarlos a quedarse en el territorio ocupado. Los empleos restantes se distribuyen a algunos pocos a cambio de su “lealtad y obediencia”, mientras que las masas saharauis están condenadas a vivir bajo “pobreza, opresión y abuso”, agregó Babouzeid Lebbihi, presidente del Colectivo de Defensores de los Derechos Humanos Saharauis (CODESA).
Los líderes de esta organización, junto con otros activistas saharauis, sufren acoso constante a manos de las autoridades de ocupación, cuyos cuerpos de seguridad asedian regularmente hogares, confiscan propiedades y detienen a prisioneros políticos, varios de los cuales han sido sometidos a tortura y violación.
“No es un secreto que Francia ha venido a compensar sus pérdidas”
Desestimando la afirmación de Macron de beneficiar a la “población local”, tanto Babouzeid como Fadel colocan la legitimación oficial de Francia de la ocupación marroquí en el contexto de las pérdidas que ha sufrido en África después de que sus tropas fueron retiradas de sus antiguas colonias – Mali, Burkina Faso y Níger.
“No es un secreto que Francia ha venido a compensar sus pérdidas” aprovechándose de “los ricos recursos naturales de mi país como fosfatos, pesca marina, descubrimientos de oro, petróleo, etc.”, dijo Babouzeid a Peoples Dispatch. Marruecos, agregó, está más que dispuesto. Para asegurar su ocupación ilegal, está ansioso por internacionalizarla, atrayendo la participación de países occidentales.
Sin embargo, Francia había dudado en contradecir abiertamente las leyes internacionales al respaldar formalmente la ocupación, hasta que Donald Trump – el ex presidente de EE. UU. y un actual candidato en la elección presidencial – tomó la iniciativa.
En diciembre de 2020, Trump anunció el reconocimiento estadounidense de “la soberanía marroquí sobre todo el territorio del Sáhara Occidental”, a cambio de la normalización de relaciones de Marruecos con Israel, legitimando la ocupación del estado colonial de asentamiento apartheid de Palestina.
Al asumir el cargo un mes después, en enero de 2021, el actual presidente estadounidense Joe Biden reiteró el respaldo a la ocupación marroquí. Un año más tarde, en marzo de 2022, el antiguo colonizador del Sáhara Occidental, España, hizo lo mismo, antes de que Francia cruzara ese umbral a principios de esta semana. A principios de este año, la UA también decidió suspender a los representantes de la RASD de las reuniones con socios internacionales.
Estos desarrollos que socavan las perspectivas de una RASD soberana “alimentan el descontento entre los saharauis y aumentan la agitación regional”, advirtió Fadel.
A la sombra de la Inundación de Al-Aqsa
Trump había desencadenado un impulso similar con los Acuerdos de Abraham, que vieron a varios países de habla árabe normalizar relaciones con Israel. Encontrando que las perspectivas de un estado palestino estaban diplomáticamente acorraladas, la resistencia en la sitiada Franja de Gaza lanzó la operación Inundación de Al-Aqsa el 7 de octubre de 2023.
“Gaza ha cambiado toda la ecuación”, dijo Babouzeid. “Durante más de tres décadas, el pueblo saharaui bajo ocupación ha apostado por la acción política y la paz para evitar el derramamiento de sangre, y hoy nuestra tierra está siendo vendida a la ocupación por potencias imperialistas”. Con potencias importantes como Francia “avivando el fuego… creo que la situación explotará en la región”, agregó.
“Bajo el liderazgo legítimo del Frente Polisario, el pueblo saharaui se mantiene firme en resistir la ocupación marroquí, con todos los medios legítimos, incluida la lucha armada”, advierte el gobierno saharaui.
Fuente : Peoples dispatching
#SaharaOccidental #Marruecos #Francia #expolio #recursos
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