• Algérie : Révélations sur la trahison du Maroc envers l’Emir Abdelkader

    Le magazine « Algeria Gate » a consacré, dans son premier numéro, un long article analytique détaillant la trahison subie par l’Emir Abdelkader de la part du Maroc.

    L’article est revenu sur l’alliance du sultan marocain Abderrahmane avec le colonialisme français contre la Résistance menée par l’Emir Abdelkader face à un ennemi servi davantage par la trahison marocaine contre l’Algérie que par ses armes.

    Créé récemment pour enrichir le paysage médiatique national, le magazine « Algeria Gate » a publié dans ce numéro inaugural un dossier principal intitulé : « Le Royaume de la trahison… un trône à louer ».

    L’article a repris des éléments déjà publiés par le journal américain « The New York Times », qui avait disséqué les dimensions de la trahison marocaine envers l’Emir Abdelkader, un leader qui a résisté avec bravoure à l’ennemi colonial pendant de longues années.

    Le magazine a longuement évoqué le contenu de l’article de presse du « The New York Times » dans son numéro du 25 février 1873, soulignant que cet épisode de l’histoire continue de « hanter à jamais le makhzen ».

    Le texte relate « une trahison inoubliable » dont a été victime l’Emir Abdelkader, après que le sultan marocain Abderrahmane ben Hicham avait conclu en 1844, un accord dénommé « Traité de Tanger » avec la France coloniale, en vertu duquel il renonce à soutenir l’Emir Abdelkader.

    Pire encore, le sultan marocain a envoyé son armée pour encercler l’Emir Abdelkader et prêter main-forte aux troupes françaises. Dans une lettre adressée aux oulémas égyptiens d’El Azhar, l’Emir Abdelkader déplore la servilité et la versatilité de la monarchie alaouite, accusant ouvertement le sultan Abderrahmane de trahison, relate l’article. Citant toujours l’article du « The New York Times », le magazine est revenu sur les détails de la trahison française dont l’Emir Abdelkader fut victime, tout comme celle du Maroc.

    « Les Français, qui ne se lassaient alors jamais de dénoncer la conduite perfide des Anglais envers Napoléon 1er, n’hésitent pas à trahir indignement le leader des Algériens », affirme le quotidien américain cité par le magazine. « Les généraux français, cependant, préférèrent la sécurité à l’honneur, et, afin de s’assurer que l’Emir ne leur causerait plus d’ennuis, rompirent leur promesse et envoyèrent leur prisonnier en France », alors que l’Emir avait exigé au général Lamoricière d’être envoyé ailleurs, selon l’article.

    Dans le prolongement de cette trahison, le magazine est revenu également sur le pillage des biens de l’Emir Abdelkader par le colonisateur français. Ces biens figurent sur la liste envoyée par le groupe algérien de la commission mixte algéro-française en charge du dossier de la mémoire à son homologue français. Cette liste répertorie les confiscations opérées par l’armée coloniale française durant les années 1830 et 1840.

    Le magazine a consacré une large part à la biographie de l’Emir Abdelkader, qualifié de « véritable homme d’Etat et homme de guerre », rappelant qu’il avait mené « de nombreuses batailles contre le colonisateur français », notamment celles de Mostaganem, de la Tafna et de Sikkak.

    Le magazine a également évoqué ceux ayant témoigné du respect à l’Emir Abdelkader, bien qu’adversaires, tout comme le maréchal français Jean-de-Dieu Soult, qui considérait l’Emir comme « l’un des trois hommes dans le monde digne de figurer dans la cour des grands », tandis que le général Thomas-Robert Bugeaud voyait en lui « un génie et l’une des plus grandes personnalités ».

    L’analyse proposée par le magazine met en lumière une question substantielle sur les similitudes entre le présent et le passé avec les multiples formes de trahison et de coups bas provenant de la même source .
    R.C.

    Source : Algérie Confluences, 04/01/2025

    #Algérie #Maroc #EmirAbdelkader #France #Trahisons

  • La Chine au Maghreb : Jouer avec finesse avec l’Algérie et le Maroc

    La stratégie de la Chine au Maghreb est confrontée à des rivalités régionales, à la nécessité de concilier intérêts économiques et politiques, et au conflit du Sahara occidental. La Chine doit relever le défi de naviguer dans ces relations au milieu de dynamiques géopolitiques en mutation tout en maintenant ses liens avec l’Algérie et le Maroc.

    Introduction

    Le Maghreb représente une région de liens anciens et de potentiel inexploité dans la politique étrangère de la Chine. Pour renforcer ses relations avec cette région, la Chine doit surmonter plusieurs obstacles, notamment la distance, l’attraction économique des États méditerranéens de l’Union européenne, et particulièrement les rivalités régionales et l’instabilité entre les États du Maghreb, en premier lieu l’Algérie et le Maroc. La Chine cherche à maintenir de bonnes relations avec ces deux rivaux régionaux d’Afrique du Nord pour des raisons économiques et politiques. Dans les années 2010, cela semblait fonctionner pour les trois parties. En 2020, cela est devenu beaucoup plus difficile. L’Algérie et le Maroc ont généralement adapté leur politique étrangère pour éviter de s’allier formellement à des grandes puissances (bien que tous deux aient par le passé « penché » en faveur de superpuissances), conservant ainsi une flexibilité stratégique. Leur rivalité alimente leur intérêt pour l’acquisition d’armes destinées à la défense et à la sécurité intérieure.

    Relations Algérie-Chine

    L’Algérie fut l’un des premiers et des plus proches partenaires de la Chine dans le monde arabe. La Chine a reconnu le Gouvernement provisoire de la République algérienne en 1958 et le gouvernement indépendant en 1962. L’héritage du soutien chinois au Front de libération nationale (FLN) lors de sa guerre d’indépendance est considérable : « De manière incontestable, les Algériens n’ont jamais oublié le soutien de la Chine pendant leur guerre d’indépendance… cela a posé les bases d’une relation de longue date. » L’Algérie a voté en 1971 pour restaurer la République populaire de Chine (RPC) à son siège à l’ONU, et les relations ont continué d’être bonnes, bien que la rivalité croissante entre la Chine et l’Union soviétique après 1963 ait mis mal à l’aise de nombreux gouvernements en Asie et en Afrique, contraints de choisir entre Pékin et Moscou. L’Algérie achetait davantage d’armes aux Soviétiques et penchait vers Moscou sur de nombreuses questions, tout en maintenant de bonnes relations avec la Chine, qui lui a également vendu des bateaux-patrouilleurs dans les années 1980. Une grande partie des années 1980 et 1990 fut une période creuse pour les relations entre l’Algérie et la Chine, la Chine se concentrant sur ses réformes économiques et le commerce avec des États avancés et industrialisés, tandis que l’Algérie traversait sa « décennie noire » de guerre civile.

    Le 21e siècle a changé la politique étrangère chinoise envers l’Afrique, mettant l’accent sur le commerce, les investissements, la construction et, plus largement, sur l’image et l’influence. Le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), organisé tous les trois ans, a concentré l’attention sur cette nouvelle politique. Lors de sa première grande réunion à Pékin en 2000, le président Abdelaziz Bouteflika d’Algérie faisait partie des quatre chefs d’État à y participer. Six ans plus tard, lorsque le forum est revenu à Pékin, 35 chefs d’État ou de gouvernement étaient présents. Une fois de plus, l’Algérie était parmi les premiers invités à la table de la Chine.

    Contrairement à une idée reçue largement véhiculée dans les médias occidentaux, la Chine ne se contente pas d’extraire de l’énergie de pays comme l’Algérie. En réalité, ses importations en provenance d’Algérie sont largement inférieures à ses exportations vers ce pays : en 2022, la Chine a importé pour 1,9 milliard de dollars de biens d’Algérie (principalement du pétrole raffiné et du gaz naturel), mais elle a exporté près de 7 milliards de dollars en retour. Ainsi, la tendance est claire : la Chine gagne rapidement des parts de marché sur le marché algérien pour une grande variété de produits. La France perd son influence sur son ancienne colonie, tout comme les autres membres méditerranéens de l’UE, l’Italie et l’Espagne. Cependant, comme indiqué, le solde commercial bilatéral de marchandises est fortement déséquilibré en faveur de la Chine. La Figure 1 résume la dernière décennie :

    Fig. 1 – Algérie : Importations en provenance des principaux partenaires

    L’Algérie a également rejoint l’Initiative la Ceinture et la Route (BRI) en 2018, et l’autoroute Est-Ouest de 1216 km, achevée en août 2023, a été le point culminant de cet accord.

    Sur le plan politique, les liens entre Pékin et Alger restent solides. Le président et secrétaire général du Parti Hu Jintao a visité l’Algérie en 2004, et le président algérien Abdelaziz Bouteflika a rendu la pareille en 2006 lors du troisième sommet du FOCAC. Les deux pays ont conclu un Partenariat stratégique, élevé à un Partenariat stratégique global en 2014. La Chine a également augmenté ses ventes et transferts d’armes vers l’Algérie, totalisant 1,2 milliard de dollars, principalement dans les années 2010, ce qui représente plus d’un dixième des acquisitions d’armes de l’Algérie, bien que cela reste relativement modeste par rapport aux livraisons russes.

    En résumé, les relations entre la Chine et l’Algérie ont des domaines de profondeur – en particulier dans les liens historiques – et dans la part croissante des produits chinois sur le marché algérien. Mais des lacunes subsistent : la Chine achète très peu à l’Algérie, et cela est susceptible de continuer en raison de la distance et du manque d’infrastructures. Un observateur résumait ainsi la relation en 2010 :

    « Les relations sino-algériennes resteront solides et sont appelées à se développer davantage. Cependant, la Chine n’est pas seule dans ses efforts pour élargir ses liens avec la puissance prééminente du Maghreb ; longtemps considérée comme un pays dans la sphère d’influence de la France, les États-Unis, l’OTAN et la Russie courtisent également l’Algérie avec vigueur. La manière dont la Chine manœuvre dans ces dynamiques en dira long sur l’étendue de son influence et de ses intérêts en Algérie et au-delà. »

    Si la Chine peut compter l’Algérie comme l’un de ses plus anciens amis en Afrique, le Maroc est également un partenaire de longue date, ayant établi des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine (RPC) en novembre 1958.

    Relations Maroc-Chine

    Si la Chine peut compter l’Algérie parmi ses plus anciens amis en Afrique, le Maroc est également un partenaire de longue date, ayant établi des relations diplomatiques avec la RPC en novembre 1958. Le Maroc a voté pour attribuer à la RPC son siège aux Nations unies en 1971. Cependant, les visites d’État étaient rares, et ce n’est qu’en 2002 qu’un roi marocain, Mohammed VI, a visité la Chine. Cette visite a toutefois conduit à la signature de huit accords qui ont marqué une montée des relations entre le Maroc et la Chine. Le roi Mohammed VI est retourné en Chine en 2016, et Pékin et Rabat ont signé un accord de Partenariat stratégique (un niveau de partenariat inférieur au Partenariat stratégique global avec l’Algérie).

    De plus, le Maroc a soutenu la Chine à l’ONU lors de plusieurs votes clés, notamment le vote de 2020 condamnant les politiques chinoises à l’encontre des musulmans ouïghours au Xinjiang. Le Maroc n’a également jamais émis de déclarations contredisant la politique d’« Une seule Chine ».

    Un accord d’investissement pour Tanger a été signé en 2016, et le Maroc a rejoint l’Initiative de la Ceinture et de la Route (BRI) en 2017. [1] Le Maroc a levé les exigences de visa pour les touristes chinois ; en 2016, 42 000 visiteurs chinois sont arrivés. Les relations commerciales entre le Maroc et la Chine se sont considérablement développées au cours de la dernière décennie. La figure 2 montre l’afflux d’importations en provenance de Chine :

    Fig. 2 – Importations marocaines des principaux partenaires

    Bien que l’Espagne reste la principale source d’importations marocaines, la Chine et la France se disputent la deuxième place, avec une tendance favorable à la Chine. En 2022, le Maroc a importé pour plus de 7 milliards de dollars de produits chinois. En revanche, les exportations marocaines vers la Chine représentent une faible part du commerce extérieur marocain, entre 1 et 1,5 % de ses exportations, composées principalement de minerais, pour un total de seulement 383 millions de dollars en 2022. Comme l’Algérie, le Maroc enregistre un déséquilibre commercial bilatéral substantiel avec la Chine.

    Le facteur le plus important pour les relations économiques entre le Maroc et la Chine est leur potentiel.

    Boukhars explique : « La position géographique du pays, ses infrastructures physiques relativement bonnes et le positionnement compétitif de certains de ses secteurs industriels existants font du Maroc un lieu attractif pour les investisseurs chinois. Ses généreux avantages fiscaux, ses zones franches en plein essor et ses nombreux accords de libre-échange sont également des arguments de vente séduisants pour les fabricants chinois cherchant à délocaliser leur production. » [2]

    La jambe cassée du triangle : le Sahara occidental

    Un obstacle majeur à l’amélioration des relations sino-marocaines reste les mauvaises relations entre l’Algérie et le Maroc. Dès le début, les deux pays étaient des antithèses politiques : le Maroc monarchique et l’Algérie socialiste. Ils ont mené une brève guerre frontalière (appelée « guerre des sables ») en 1964. Les relations se sont encore détériorées en 1975 lorsque le Maroc et la Mauritanie ont partagé l’ancienne colonie espagnole. La Mauritanie a renoncé à sa revendication en 1979, mais l’Algérie a soutenu le Front Polisario, une organisation de guérilla représentant les Sahraouis en tant que République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le Maroc a ensuite mené une longue contre-insurrection, repoussant le Front Polisario vers l’intérieur. La France et les États-Unis ont soutenu discrètement l’armée marocaine pendant une grande partie de la guerre froide, considérant le Polisario comme une organisation soutenue par les Soviétiques. Le Conseil de sécurité de l’ONU a négocié un accord de cessez-le-feu en 1991, demandant aux parties de trouver une solution pacifique pour l’autodétermination des Sahraouis par un référendum, sans reconnaître la revendication marocaine. Depuis, plusieurs États ont reconnu la RASD, puis l’ont dé-reconnue, tandis que le Maroc a cherché à obtenir la reconnaissance de sa revendication et de ses propositions. Lorsque l’Organisation de l’Unité africaine a reconnu la RASD en 1984, le Maroc s’est retiré, ne réintégrant l’Union africaine qu’en 2017.

    Une diplomatie compliquée

    Le conflit gelé de longue date au Sahara occidental a repris en novembre 2020, rendant les questions diplomatiques encore plus complexes. La pandémie de COVID-19 a dévasté les échanges et le tourisme entre la Chine et le Maghreb, remettant en cause une grande partie de l’optimisme des années 2010. Les relations officielles entre Alger et Rabat ont été suspendues en août 2021.

    Le point le plus significatif est que l’administration Trump, dans le cadre de son initiative des « Accords d’Abraham » visant à normaliser les relations entre les pays arabes et Israël, a reconnu la revendication marocaine sur le Sahara occidental en décembre 2020, bouleversant plusieurs décennies de politique américaine sur cette question. Un analyste a soutenu que cela augmentera l’influence russe et chinoise en Algérie.

    « Imprévu par Trump, la Russie peut également citer la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental comme justification pour son annexion en 2014 de la Crimée, qui fait officiellement partie de l’Ukraine. Les États-Unis ont peut-être amélioré leurs relations avec le Maroc, mais ce faisant, ils ont poussé l’Algérie, un autre géant nord-africain, fermement dans une sphère d’influence russe et chinoise, et ont fourni à la Russie une justification pour ses invasions illégales. »

    Tout cela laisse la Chine dans une impasse. Reconnaître la revendication marocaine ou les propositions irait à l’encontre de la position de longue date de l’ONU et aliénerait l’Algérie, mais reconnaître la RASD pourrait rompre les relations sino-marocaines. La partie implicite est que la Chine examine cela à travers le prisme de l’analogie de Taïwan : si les Sahraouis ont droit à l’autodétermination par le biais d’élections, pourquoi pas Taïwan ? La Chine rejetterait vigoureusement cette comparaison, mais reste formellement en faveur de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU avec un minimum de soutien.

    Israël a suivi la reconnaissance de Trump de la revendication marocaine en juillet 2023. L’administration Biden n’a pas renversé cette reconnaissance. Cela a élevé les enjeux de la question. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rencontré Xi Jinping en juillet 2023 et a publié une déclaration conjointe sur le Sahara Occidental. Pendant ce temps, la guerre en Ukraine a laissé l’Algérie en pénurie d’armements russes, toujours son principal fournisseur. Bien que la Chine et la Russie aient été solidaires sur le plan diplomatique, il existe des preuves que Pékin profite de l’occasion pour vendre des armes lorsque Moscou ne peut pas.

    Conclusion

    L’objectif de la Chine de maintenir des relations formelles avec tous les États membres de l’ONU signifie qu’elle continuera à avoir des ambassades à Alger et à Rabat et qu’elle est peu susceptible de faire quoi que ce soit qui mette cela en péril. Cependant, la Chine souhaite désormais avoir des relations actives, engagées et profitables avec tous les pays pour étendre son influence en Afrique et en Méditerranée, et cela est plus difficile lorsque les deux plus grands pays d’Afrique du Nord ne s’entendent pas. L’Algérie était le partenaire ancien et établi, mais le Maroc a sans doute plus de potentiel pour le commerce et les investissements chinois. Jusqu’en 2020, on avait l’impression que la Chine réussissait à jongler habilement avec cela ; après 2020, cette tâche est devenue beaucoup plus difficile.

    Les opinions exprimées dans ces articles sont celles de l’auteur et ne reflètent pas une position officielle du Wilson Center.

    Wilson Center, 5 février 2024

    #Maroc #Algérie #Chine #Maghreb #SaharaOccidental

  • Maroc : Je suis victime d’une campagne de diffamation (Soulaiman Raïssouni)

    Un journaliste gracié par Mohammed VI dénonce être victime d’une campagne de diffamation : « On me surveille et on menace de m’envoyer en prison »

    Il a retrouvé la liberté en juillet dernier après quatre années derrière les barreaux pour des accusations que la communauté internationale a jugées fabriquées. Aujourd’hui, cependant, il dénonce être la cible d’une campagne de diffamation menée par des médias liés aux appareils de sécurité et de renseignement marocains. Le journaliste Souleiman Raïssouni accuse les autorités sécuritaires du pays voisin d’orchestrer un harcèlement visant à le renvoyer en prison.

    « Cinq mois après ma libération par grâce royale, le 30 juillet 2024, les campagnes de diffamation contre moi, menées par des médias dirigés par des hauts responsables des services de renseignement marocains, n’ont pas cessé », déplore le reporter dans une lettre envoyée à El Independiente. En août dernier – lors d’une interview accordée à ce journal, sa première après sa libération –, Raïssouni avait averti : « Je ne quitterai pas le Maroc. Que partent les corrompus et les criminels au pouvoir. » La publication de cette interview a été suivie d’une avalanche d’insultes et d’attaques contre l’interviewé et les intervieweurs dans la presse marocaine muselée.

    En 2021, il a été condamné à cinq ans de prison pour une présumée « agression sexuelle » sur un homosexuel, des faits qui remonteraient à 2018, alors que le reporter réalisait un reportage sur la communauté gay, une orientation sexuelle passible d’emprisonnement au Maroc. Raïssouni a toujours nié les accusations et a mené une grève de la faim qui a failli lui coûter la vie. Son procès, sans garanties judiciaires, a été critiqué par l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme.

    Aujourd’hui, le journaliste marocain affirme que les campagnes de diffamation « ont redoublé de violence après sa convocation par la Cour d’appel de Bruxelles en qualité de partie civile dans l’affaire où des parlementaires européens sont jugés pour avoir reçu des pots-de-vin de responsables marocains et qataris (audience prévue le 7 janvier 2025), et également après le verdict contre l’entreprise israélienne NSO en faveur de WhatsApp par un tribunal de Floride, dans l’affaire concernant le logiciel espion Pegasus, utilisé par les services secrets marocains pour espionner son téléphone. »

    « J’ai passé plus de quatre ans en prison pour des accusations de viol que les principales organisations internationales de défense des droits de l’homme, notamment le Rapporteur spécial de l’ONU sur la détention arbitraire, le Parlement européen et le Département d’État des États-Unis, considèrent comme inventées par vengeance pour mes activités journalistiques et de défense des droits de l’homme. Alors que tous ces organismes considéraient que ma détention était arbitraire, les médias et les sites web liés aux services de renseignement m’ont de nouveau accusé de “pédophilie”, d’avoir “violé un autre journaliste” et d’être “un agent d’un pays étranger” », affirme Raïssouni.

    « Ils m’attaquent continuellement »

    « Je pensais que corriger l’erreur de ma détention arbitraire en me libérant par grâce royale serait un signe d’ouverture politique et de respect des droits de l’homme. Cela commencerait par m’accorder un statut juridique et social qui faciliterait mon retour à la profession de journaliste. Mais j’ai été choqué par la persécution d’autres journalistes, poursuivis sous le droit pénal plutôt que sous le droit de la presse et de l’édition, ainsi que par les détentions et agressions continues contre des militants des droits humains pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions », déclare-t-il.

    « En plus de la presse affiliée aux services de sécurité, les autorités marocaines ont créé une association prétendant défendre les “victimes de violences sexuelles”, qui m’attaque constamment, ainsi que ma famille et mes soutiens. Ces campagnes immorales contre moi et contre mes collègues Taoufik Bouachrine et Omar Radi, la surveillance de mes déplacements et les menaces de me renvoyer en prison ne m’empêcheront pas de défendre mes convictions et mes idées, ni d’engager des actions légales contre ceux qui m’ont détenu arbitrairement et contre ceux qui ont attaqué ma femme en la diffamant et en s’introduisant chez nous la nuit, alors que j’étais en prison », glisse-t-il dans la lettre à laquelle ce journal a eu accès.

    Un appel à la défense des droits humains et de la liberté de presse

    À la lumière des événements mettant en péril ses droits les plus fondamentaux, Raïssouni « appelle tous les défenseurs des droits humains et de la liberté de presse à dénoncer ces campagnes et assure être prêt à fournir toutes les données et preuves confirmant le harcèlement et les menaces dont lui et ses collègues sont victimes ».

    Lettre ouverte de Soulaiman Raïssouni, journaliste marocain et ancien prisonnier d’opinion

    Cinq mois après ma libération par grâce royale le 30 juillet 2024, les campagnes de diffamation à mon encontre, orchestrées par des médias dirigés par des hauts responsables des services de renseignement marocains, n’ont pas cessé. Ces campagnes ont redoublé de violence après ma convocation par la Cour d’appel de Bruxelles en qualité de partie civile dans l’affaire où des parlementaires européens sont jugés pour avoir reçu des pots-de-vin de responsables marocains et qataris (audience prévue le 7 janvier 2025), ainsi qu’après le verdict du tribunal de Floride contre l’entreprise israélienne NSO, en faveur de WhatsApp, dans l’affaire du logiciel espion Pegasus utilisé par les services secrets marocains pour espionner mon téléphone.

    J’ai passé plus de quatre ans en prison pour des accusations de viol que les principales organisations internationales de défense des droits de l’homme, notamment le Rapporteur spécial de l’ONU sur la détention arbitraire, le Parlement européen et le Département d’État des États-Unis, considèrent comme inventées par vengeance contre mes activités journalistiques et de défense des droits humains. Alors que tous ces organismes jugeaient ma détention arbitraire, les médias et sites affiliés aux services de renseignement ont recommencé à m’accuser de “pédophilie”, d’avoir “violé un autre journaliste” et d’être “un agent d’un pays étranger”.

    Je pensais que corriger l’erreur de ma détention arbitraire par ma libération grâce à un indulto royal marquerait un tournant politique et humain. Cela aurait commencé par me reconnaître un statut juridique et social qui faciliterait mon retour à ma profession de journaliste. Mais j’ai été consterné par la persécution d’autres journalistes, poursuivis sous le droit pénal plutôt que sous le droit de la presse, et par les arrestations et agressions continues de militants des droits humains pour leurs opinions exprimées pacifiquement.

    En outre, les autorités marocaines ont créé une association prétendant défendre les « victimes de violences sexuelles », qui m’attaque sans relâche, ainsi que ma famille et mes soutiens. Ces campagnes immorales, menées également contre mes collègues Taoufik Bouachrine et Omar Radi, la surveillance de mes mouvements et les menaces de me renvoyer en prison ne m’empêcheront pas de défendre mes convictions, ni d’intenter des actions légales contre ceux qui m’ont détenu arbitrairement, ainsi que contre ceux qui ont diffamé ma femme et violé notre domicile la nuit, alors que j’étais incarcéré.

    Je lance un appel à tous les défenseurs des droits humains et de la liberté de presse pour qu’ils dénoncent ces campagnes et assure que je suis prêt à fournir toutes les preuves nécessaires pour confirmer le harcèlement et les menaces dont mes collègues et moi-même sommes victimes.

    Soulaiman Raissouni

    Source : El Independiente, 04/01/2025

    #Maroc #Raïssouni #journaliste #presse #diffamation

  • Incidents Nouvelle-Orléans : Un coup monté par le Mossad?

    La dame autorisée à se promener dans la maison du terroriste de la Nouvelle-Orléans moins de 24 heures après l’attaque est une preuve flagrante que toute cette affaire est une mise en scène.

    Si cet incident avait été authentique, personne n’aurait eu accès à cette maison un mois après l’attaque.

    De même que le fait que la police mette en pâture toutes les déclarations des terroristes montre qu’ils veulent cristalliser les esprits dans une certaine direction …

    Un drapeau de l’État islamique que personne n’a vu sauf le FBI, un membre de l’armée louant une voiture de la même entreprise que son collègue de la même base militaire où ils ont servi, et un kamikaze de Cybertruck tué par balle à la tête juste avant l’explosion… alors qu’il expliquait avoir l’intention de fuir vers le Mexique … dans un e-mail envoyé !!! Tout cela est grotesque.

    La journaliste déposée à la maison du tireur à la Nouvelle-Orléans s’est avérée être une bi nationale israélienne ayant servi dans l’armée du régime de Tel Aviv. Voilà un autre coup monté du Mossad ???

    Cette histoire, comme celle de Las Vegas visant Trump, Musk, semble conçue pour attiser la haine contre les musulmans et les chrétiens, et manifestement également les Chinois (cf les lettres envoyés par les terroristes), le tout orchestré par le Mossad et d’autres agences de renseignement américaines ?

    Source

    #Israël #NouvelleOrléans #Attentat #Mossad #Trump #Musk

  • Deux Marocains arrêtés après une spectaculaire évasion à Malte suite à un atterrissage d’urgence

    Deux hommes marocains ont été arrêtés après avoir tenté de s’échapper d’un vol de Turkish Airlines qui avait effectué un atterrissage d’urgence à Malte.

    Deux autres hommes, qui ont également sauté de l’avion, sont toujours en fuite. La police est activement à leur recherche.

    Atterrissage d’urgence dû à un passager tombé malade

    Le vol TK619, en route d’Istanbul à Marrakech, a été contraint de dévier vers Malte après qu’un passager soit tombé malade. Le pilote a décidé d’effectuer un atterrissage d’urgence à l’aéroport international de Malte, où la situation a rapidement dégénéré.

    Juste après l’atterrissage, quatre passagers ont ouvert la porte arrière de l’avion, ont sauté à l’extérieur et ont couru en direction d’un chantier de construction voisin. Cet incident a provoqué une agitation et des perturbations temporaires à l’aéroport, où des mesures de sécurité supplémentaires ont été mises en place.

    Deux des hommes ayant tenté de s’échapper ont pu être arrêtés peu de temps après leur fuite. Les deux autres sont toujours introuvables. La police maltaise a lancé une chasse à l’homme et invite les témoins à se manifester.

    Le passager tombé malade, qui a causé l’atterrissage d’urgence, a été admis à l’hôpital Mater Dei. Il est soigné sous surveillance policière et a également été placé en détention.

    Enquête sur les motivations

    Les autorités maltaises enquêtent sur les motivations des quatre passagers en fuite. Il n’est pas encore clair si l’atterrissage d’urgence faisait partie d’une action planifiée ou si cette tentative d’évasion était spontanée. L’incident a soulevé des questions sur la sécurité à l’aéroport et à bord des avions.

    Avec les arrestations et l’avancée de l’enquête, les autorités maltaises espèrent bientôt clarifier les circonstances de cet incident remarquable.

    Agences

    #Maroc #Malte #TurkishAirlines

  • La « connexion algérienne » : les leçons tirées de la couverture de la crise des otages en Iran

    Le rôle de l’Algérie dans la libération de 52 diplomates américains captifs en Iran fournit des informations précieuses aux médiateurs qui cherchent aujourd’hui à libérer les otages

    Par Elizabeth (Liz) Colton*
    Moyen-Orient et Afrique du Nord

    La prise d’otages est une pratique ancienne qui est devenue trop courante à l’époque moderne, alors que les États et les acteurs non étatiques tentent de faire avancer divers objectifs.

    Toutes les situations de prise d’otages diffèrent par leurs faits et leur contexte. On peut néanmoins établir des parallèles entre les efforts déployés pour libérer les otages israéliens détenus par le Hamas et la diplomatie qui a mis fin à la plus tristement célèbre crise d’otages de l’histoire américaine : la capture de 52 diplomates américains retenus prisonniers pendant 444 jours dans l’Iran révolutionnaire.

    Le rôle de l’Algérie comme intermédiaire dans cette crise reste un modèle de diplomatie des otages. L’auteur, un journaliste qui a couvert cette diplomatie pour ABC News et qui est devenu plus tard diplomate américain au Moyen-Orient, a beaucoup appris sur les ingrédients d’une médiation réussie en matière d’otages en observant directement et en discutant avec les diplomates algériens de l’époque. L’auteur a également couvert d’autres histoires d’otages au cours des décennies, notamment celles dans lesquelles des amis et des collègues ont été retenus en captivité, et a servi de porte-parole d’ambassade dans plusieurs de ces crises. Voici un compte rendu de l’expérience de l’auteur en Algérie.

    Les visages habituellement opaques des deux passagers du Concorde exprimaient une surprise non dissimulée lorsque je pénétrai dans la cabine exiguë. J’avais couvert les négociations entre les États-Unis et l’Iran sur les otages pendant des semaines à Alger, dans le cadre d’une cellule mondiale d’ABC News qui préparait un documentaire qui serait diffusé dès que la crise prendrait fin. À la recherche d’informations fiables, j’embarquai à bord du vol supersonique Paris-Washington DC le 26 décembre 1980.

    Plus d’un an s’était déjà écoulé depuis que des étudiants iraniens avaient pris d’assaut l’ambassade américaine à Téhéran, le 4 novembre 1979. De multiples efforts – diplomatiques et militaires – n’avaient pas permis d’obtenir la libération des otages américains. Le gouvernement algérien avait annoncé le 3 novembre 1980 qu’il servirait d’intermédiaire entre l’Iran et les États-Unis, qui avaient rompu leurs relations diplomatiques avec la République islamique à la suite de la prise de l’ambassade. Il fallut attendre 79 jours supplémentaires pour que les 52 Américains soient enfin libérés, dans les dernières heures de la présidence de Jimmy Carter, juste avant que Ronald Reagan ne prête serment le 20 janvier 1981.

    Lors de ce premier court vol transatlantique, l’ambassadeur d’Algérie aux États-Unis, Redha Malek, et l’ambassadeur d’Algérie en Iran, Abdulkarim Gheraib, ont accepté de s’entretenir brièvement. Notre première conversation à bord du Concorde a été la première d’une longue série avec les ambassadeurs non seulement dans la stratosphère mais sur trois continents au cours des décennies suivantes. Voici quelques-unes des leçons transmises, avec leurs réflexions, tirées de mes notes, en italique.

    Il est préférable de faire appel à un intermédiaire impartial ayant des liens avec les deux adversaires. L’Algérie a entretenu des relations diplomatiques avec les États-Unis et l’Iran et n’a pris parti pour aucun des deux. Nous, les Algériens, sommes entièrement déterminés à remplir la mission diplomatique de notre nation en tant qu’intermédiaire neutre et médiateur.

    Un intermédiaire principal doit prendre en charge les négociations. Après une année d’efforts infructueux, les États-Unis et l’Iran ont appris que « trop de cuisiniers gâchent la sauce ». Nous, les Algériens, travaillons ensemble comme une seule équipe. Nous sommes chargés de servir de messagers, d’interprètes impartiaux pour coordonner les négociations entre deux nations antagonistes.

    Les intermédiaires doivent être des émissaires professionnels, crédibles, dévoués, dignes de confiance et respectueux de l’éthique. Sur la scène diplomatique internationale, l’Algérie était connue pour son professionnalisme et son non-alignement géopolitique. Cela a permis aux États-Unis et à l’Iran d’accepter l’Algérie comme intermédiaire de confiance.

    Les intermédiaires doivent consacrer toute leur attention aux négociations et se montrer diplomates, tenaces mais patients, minutieux et précis. Le 31 décembre 1980, l’auteur, après avoir couvert les réunions algéro-américaines à Washington, était à bord d’un autre Concorde, suivant les deux Algériens à Paris. Cette mission diplomatique est extrêmement délicate, elle exige un équilibre prudent et toute notre attention. Nous espérons que nos efforts aboutiront à une résolution. Le lendemain, jour de l’An 1981, les deux diplomates algériens s’envolèrent pour l’Iran pour transmettre des messages issus de leurs réunions à Washington. Leur attention était totale sur la résolution de la crise.

    D’autres experts sont nécessaires pour renforcer les négociateurs principaux. Au début de janvier 1981, d’autres diplomates et spécialistes américains et iraniens ont fait d’Alger leur base d’opérations. Les responsables algériens, dirigés par le ministre des Affaires étrangères Mohamed-Seddik Benyahia et les ambassadeurs Gheraib et Malek, ainsi que le président de la Banque centrale algérienne Mohammed Seghir Mostefai, ont travaillé séparément avec les Américains et les Iraniens. Les négociations ont porté sur la demande américaine de libération de tous les otages et sur la demande iranienne de restitution d’une partie importante des avoirs monétaires gelés aux États-Unis après la prise de contrôle de l’ambassade.

    Les détails de l’accord doivent être précis, idéalement en exigeant la libération de tous les otages en une seule fois, et non par étapes pour éviter les problèmes de dernière minute. Le 19 janvier 1981, les accords d’Alger pour la libération des otages ont été signés séparément par de hauts représentants des États-Unis et de l’Iran. Le secrétaire d’État adjoint de l’époque, Warren Christopher, a signé l’accord dans la résidence de l’ambassadeur américain en Algérie. Une fois que les Iraniens ont également signé et que l’Algérie a confirmé les signatures, le signal a été transmis à l’Iran pour permettre à un avion algérien avec tous les otages américains à bord de quitter Téhéran pour Alger.

    La diplomatie a résolu la crise, pas l’action militaire. Le mardi 20 janvier 1981, à 3 heures du matin, un avion d’Air Algérie atterrissait à Alger avec les 52 Américains pour être remis aux autorités américaines et transférés dans un avion de l’armée de l’air américaine. Les médias internationaux ont couvert ce moment historique à l’aéroport d’Alger et la couverture médiatique ultérieure s’est concentrée sur l’arrivée des anciens otages à la base aérienne américaine de Ramstein, en Allemagne.

    Aux États-Unis et partout dans le monde, l’investiture de Reagan et la libération des otages ont été retransmises en direct sur écran partagé à la télévision.

    Deux jours plus tard, toujours en poste pour « l’Algérie » sur ABC News, l’auteur a interviewé l’ambassadeur Malek pour notre documentaire dans sa résidence d’ambassadeur à Washington. La diplomatie et les négociations diplomatiques sont toujours la solution idéale, pas l’action militaire ou toute autre confrontation violente. Nous pensons que notre travail a démontré la valeur de la diplomatie dans les conflits. Ses derniers mots sur le travail diplomatique étaient importants, mais, malheureusement, pas devant la caméra.

    La diplomatie peut être couverte comme un sujet d’actualité dramatique. Le documentaire primé d’ABC News « America Held Hostage: The Secret Negotiations » a été diffusé en quatre parties. La première a eu lieu le 22 janvier et les trois dernières le 28 janvier de la même année. Bien que le rôle de l’Algérie ait été relativement peu évoqué dans le documentaire final, la diplomatie algérienne a été essentielle à la conclusion non violente et réussie d’une histoire qui a retenu l’attention du monde entier pendant 444 jours et qui continue d’influencer les perceptions américaines et mondiales de l’Iran.

    Plus de quatre décennies plus tard, le modèle algérien d’intermédiaire diplomatique neutre et efficace fournit encore aujourd’hui d’importantes leçons pour la diplomatie des otages.

    *Elizabeth (Liz) Colton, Ph.D., ancienne journaliste lauréate d’un Emmy Award, puis diplomate, enseigne actuellement la diplomatie et les médias pour l’UNITAR et les cours en ligne d’universités internationales partenaires. Elle est présidente du conseil d’administration de Reporters sans frontières-Reporters Sans Frontières RSF-USA/Amérique du Nord et également diplomate et journaliste en résidence au Warren Wilson College.

    Stimson.org, 28 février 2024

    #Otages #Iran #EtatsUnis #Algérie #Diplomatie

  • L’Algérie et la Russie cherchent à rétablir leurs relations après les tensions liées aux « attentats de Wagner »

    Au cœur des préoccupations algériennes se trouve la présence du groupe paramilitaire russe Wagner en Libye et au Mali, qui a orchestré des attaques près de sa frontière.

    L’Algérie et la Russie, alliées de longue date, s’efforcent de renouer leurs relations après des mois de tensions au sujet du Sahel, de la Libye et de la présence militaire en Afrique du Nord.

    Viatcheslav Volodine, président de la Douma d’Etat russe, devrait se rendre à Alger dans les semaines à venir, marquant son deuxième voyage dans ce pays d’Afrique du Nord en six mois, ont rapporté les médias locaux.

    Cette visite intervient après les frappes aériennes du groupe Wagner près de la frontière sud de l’Algérie avec le Mali en avril, qui ont incité l’Algérie à demander l’intervention de l’ONU.

    Le mois dernier, le groupe parlementaire d’amitié Algérie-Russie s’est réuni à Alger pour discuter du renforcement des relations. « Nos intérêts au Soudan, en Syrie et dans le domaine de l’énergie se recoupent, mais nous avons besoin d’un dialogue plus clair », a déclaré Abdelsalam Bachagha.

    Cette avancée diplomatique fait suite à des mois de tensions, alimentées par l’empreinte militaire de la Russie en Afrique du Nord.

    Au cœur des préoccupations algériennes se trouve le groupe Wagner , des forces paramilitaires russes qui se sont retranchées au Mali après le départ des troupes françaises en 2022.

    En février dernier, le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU a appelé la communauté internationale à rendre des comptes aux parties responsables d’une attaque meurtrière de drone qui a frappé des civils dans la région de Tinzaouatene au Mali, à quelques mètres de la frontière entre le Mali et l’Algérie.

    Selon certaines informations, cette opération aurait été orchestrée par l’armée malienne et le groupe Wagner contre des « terroristes » touaregs.

    Les Touaregs sont un groupe ethnique qui lutte pour son indépendance depuis 2012.

    L’Algérie s’est opposée avec force aux tentatives de Moscou de qualifier les mouvements politiques touaregs de « terroristes », avertissant qu’une nouvelle action militaire au Mali ne ferait que déstabiliser la région.

    « Nous avons dit à nos amis russes que nous n’accepterons pas que les mouvements politiques touaregs soient qualifiés de groupes terroristes pour justifier de nouvelles actions militaires dans le nord du Mali », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf aux médias d’État.

    « Les solutions militaires ont toujours échoué », a ajouté Attaf, rappelant l’expertise de son pays au Sahel.

    L’État nord-africain s’inquiète également de l’escalade de la situation en Libye, son voisin oriental – un autre pays où Wagner serait actif.

    Moscou soutient le chef de guerre libyen Khalifa Haftar, dont les forces ont ciblé les postes-frontières algériens.

    Le groupe Wagner est présent en Libye depuis 2018.

    Miloud Ould Essedik, analyste politique, estime que les tensions sont plus profondes. « Outre le soutien qu’elle apporte aux Touaregs, le rôle de l’Algérie dans l’approvisionnement en gaz naturel de l’Europe dans le contexte de la guerre en Ukraine irrite Moscou », a-t-il déclaré.

    Accords historiques et discorde entre l’Algérie et la Russie

    La coopération entre l’Algérie et la Russie remonte à l’époque soviétique, lorsque l’URSS soutenait le mouvement d’indépendance de l’Algérie et devenait un important fournisseur d’armes. En 2001, les deux pays ont signé un « accord de partenariat stratégique », le premier du genre pour la Russie dans la région.

    Cette coopération n’a cependant pas été sans poser de problèmes. La concurrence pour les exportations de gaz vers l’Europe a créé des frictions, et le refus de l’Algérie de rejoindre un cartel gazier dirigé par la Russie prouve que l’État nord-africain a souhaité préserver son autonomie au lieu de s’engager dans un camp.

    La diplomatie de la « neutralité » algérienne s’est souvent heurtée à celle de la Russie.

    En Libye, les deux pays sont dans des camps opposés : la Russie soutient Haftar, tandis que l’Algérie soutient le gouvernement de Tripoli soutenu par l’ONU. Sur le front ukrainien, Alger a voté à l’ONU pour condamner l’invasion russe, provoquant la colère de Moscou.

    Malgré cela, Alger est restée résolue dans son soutien à la Russie, résistant aux pressions occidentales visant à isoler Moscou.

    Dans le même temps, le commerce des armes et la collaboration en matière de défense continuent de constituer la pierre angulaire de leurs relations bilatérales.

    Les deux pays devraient signer un accord d’armement d’une valeur de 12 à 17 milliards de dollars, comprenant des chasseurs avancés, des sous-marins et des systèmes de défense aérienne, selon les médias locaux.

    Malgré ces frictions, les deux parties semblent déterminées à améliorer leurs relations. Les visites diplomatiques se sont multipliées, et des responsables russes, dont le vice-ministre de la Défense, Alexandre Fomine, et le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se sont rendus à Alger l’année dernière. L’Algérie a réciproquement effectué des visites de haut niveau à Moscou.

    Les deux pays ont également créé un mécanisme formel de consultations trimestrielles impliquant des responsables des deux parties sur la politique étrangère , la sécurité et la défense .

    The New Arab,03/01/2025

    #Algérie #Russie #Mali #Libye #Wagner

  • Evasion fiscale : Le gouvernement français vole au secours du Maroc

    Les autorités françaises ont identifié plusieurs propriétaires marocains de résidences de luxe à Paris qui n’avaient pas déclaré leurs biens au fisc marocain lors d’une enquête approfondie, rapporte un média marocain. L’enquête a été menée par la DGCCRF, l’homologue français du FIOD.

    Recherche sur les résidences de luxe inutilisées

    La recherche s’est concentrée sur les propriétés de luxe situées dans les quartiers aisés de l’ouest parisien. Beaucoup de ces propriétés sont vides depuis des années et ne sont pas utilisées à des fins résidentielles ou locatives. Selon des sources, certains propriétaires gèrent leurs propriétés par l’intermédiaire d’agents immobiliers pour organiser les coûts d’entretien, mais laissent autrement les propriétés intactes.

    Cela a fait naître des soupçons d’« abus financiers », notamment de « blanchiment d’argent » et d’« implication possible dans le financement du terrorisme ». Parmi les propriétaires interrogés figurent également des hommes d’affaires russes qui font l’objet de sanctions européennes en raison du conflit de voisinage en Ukraine.

    Déclaration au Maroc

    Les conclusions françaises seront partagées avec les autorités marocaines, qui procéderont à une vérification plus approfondie de ces actifs. Toutefois, cela se produit après la période de déclaration volontaire au Maroc, qui se termine mardi 31 décembre 2024.

    En vertu de la loi actuelle, les citoyens marocains peuvent déclarer en toute impunité les biens et avoirs financiers étrangers jusqu’à fin 2024. A partir de 2025, la loi ne proposera plus cette option.

    Des contrôles plus stricts en 2025

    Les autorités marocaines souhaitent prendre l’année prochaine des mesures plus strictes contre les avoirs non enregistrés à l’étranger. Il existe une coopération avec des pays européens comme la France, l’Italie et l’Espagne. L’objectif est de lutter contre l’évasion fiscale et les flux financiers illégaux.

    #Maroc #France

  • Tchad, Sénégal, Côte d’Ivoire : une stratégie française dissimulée ?

    Ces pays ont demandé le départ des militaires étrangers de leur territoire, mais pourquoi ne pas fermer complètement toutes les bases militaires étrangères ? Après le départ des militaires, les bases restent sous le contrôle des pays qui les ont installées. Par conséquent, même sans présence physique, ces puissances conservent une influence stratégique.

    Au Mali, au Niger et au Burkina Faso, par exemple, les gouvernements ont exigé non seulement le départ des soldats étrangers mais aussi la fermeture totale des bases militaires sur leur sol. Cependant, dans les pays où seules les troupes partent, les infrastructures militaires, les équipements et les matériels restent.

    Les armées locales continuent souvent d’utiliser ces installations et ces équipements, créant une dépendance prolongée vis-à-vis des anciennes puissances coloniales. Cela signifie que, malgré le départ officiel des militaires, l’influence de pays comme la France demeure.

    Le général français Castres avait déclaré que la France retirerait ses troupes du Tchad, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, mais que sa présence militaire serait “invisible” et maintenue sous une autre forme.

    Cette stratégie s’inscrit dans une politique visant à préserver une influence discrète tout en donnant l’impression d’un retrait total. Ainsi, demander le départ des militaires étrangers sans réclamer la fermeture des bases ni l’indépendance totale des équipements constitue une stratégie incomplète qui peut continuer à servir les intérêts de puissances comme la France.

    Source : Histoires d’Afrique

  • Maroc : Un débat ouvert sur la réforme Mudawana

    Le Maroc est au centre d’un intense débat sur la révision du Mudawana, le Code de la famille adopté en 2004. Ce code, considéré à l’époque révolutionnaire, représentait un compromis entre modernité et tradition, introduisant des droits importants pour les femmes tout en maintenant un lien fort avec les principes de la loi islamique. Cependant, vingt ans après sa promulgation, des pressions de plus en plus fortes se font sentir pour actualiser la Mudawana, afin de répondre aux changements sociaux et aux nouveaux besoins de la société marocaine.

    L’Initiative du Roi Mohammed VI

    En septembre 2023, le roi Mohammed VI a lancé un processus de révision, soulignant l’importance d’harmoniser la Mudawana avec la Constitution de 2011 et les engagements internationaux du Maroc en matière de droits de l’homme. Une commission a été chargée d’examiner les lacunes du code et de proposer des solutions pour une plus grande équité entre les sexes, en tenant compte des sensibilités culturelles et religieuses du pays.

    Points clés du débat

    Le débat sur la réforme se concentre sur quelques questions cruciales :

    Mariage d’enfants :

    Bien que l’âge minimum légal du mariage soit fixé à 18 ans, des exemptions judiciaires ont permis des milliers de mariages d’enfants chaque année. Cet aspect fait l’objet de critiques de la part des organisations féministes, qui réclament la suppression totale des exceptions visant à protéger les droits des enfants.

    Polygamie :

    Bien qu’autorisée seulement dans des cas exceptionnels, la polygamie continue d’être pratiquée dans certaines régions du pays. Les groupes progressistes réclament une abolition définitive, arguant que cette pratique est incompatible avec les principes d’égalité des sexes.

    Divorce et garde des enfants :

    Les procédures de divorce, bien que simplifiées par rapport au passé, sont toujours perçues comme discriminatoires. Une révision des règles en matière de garde des enfants est également en discussion, afin d’assurer une plus grande équité entre les époux.

    Droits de propriété :

    Une autre question cruciale est l’égalité des droits de propriété, tant en cas de divorce qu’en cas d’héritage. La question est particulièrement délicate, car elle touche aux principes de la charia islamique.

    Des réactions contrastées

    Le débat a polarisé la société marocaine. D’un côté, les organisations de défense des droits des femmes et les groupes progressistes affirment que les réformes sont essentielles pour promouvoir l’égalité des sexes et aligner le Maroc sur les normes internationales. D’un autre côté, les conservateurs et les dirigeants islamistes craignent que de tels changements puissent porter atteinte aux valeurs traditionnelles et à l’identité religieuse du pays.

    Le rôle de la Commission et les perspectives d’avenir

    La commission compétente a présenté un projet de réforme qui est actuellement examiné par le Parlement. Ce document cherche à trouver un équilibre entre les appels à la modernisation et le respect des principes religieux, un équilibre délicat qui pourrait influencer le résultat final. Le Parlement discutera de la nouvelle version du Mudawana d’ici la fin de la session de printemps, mais le processus législatif pourrait être long et complexe.

    Un tournant pour le Maroc

    La réforme de la Mudawana représente un moment crucial pour le Maroc qui se trouve confronté au défi de moderniser sa société tout en préservant ses racines culturelles. Quelle que soit l’issue, le procès lui-même met en évidence la vitalité du débat public dans le pays et la volonté d’aborder des questions complexes de manière constructive.

    Source

    #Maroc #Moudawana #Femmes #Enfance

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